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12 décembre 2015 6 12 /12 /décembre /2015 08:36

Marais PoitevinUn établissement public pour « la Venise verte », le marais poitevin

Deuxième zone humide de France après la Camargue, le Marais poitevin est un paysage vert parcouru par des chemins d’eau, qui s’étend sur 100 000 hectares au cœur de la façade Atlantique. Par ailleurs, suite à la décision ministérielle en mai 2010 d’accorder le label grand site de France au Syndicat mixte du Parc Interrégional du Marais Poitevin  marque la reconnaissance d’un patrimoine exceptionnel.

A l’ouest, deuxième zone humide quant à sa superficie, entre l’océan, les plaines de Vendée au Nord, la plaine de Niort (Deux Sèvres) à l’Est et la Plaine d’Aunis (Charente Maritime) au Sud.

Un territoire d’exception qui est né à l’an 1000 par des moines asséchant le marais au sol fertile pour y cultiver des céréales. Ainsi de nombreux canaux ont été réalisés, ainsi que des portes à flot (système de bascule laissant l’eau s’écouler vers la mer à marée basse et se fermant à marée haute).6 000 hectares de marais furent asséchés en deux siècles.

Au cours de la guerre de Cent-ans, le marais fut abandonné, ainsi les travaux engagés furent abandonnés, les canaux s’obstruèrent, les cultures disséminées. Une telle situation qui amena la famine.

La reconquête de la région par Du Gesclin vers 1360 apportera un nouvel élan au territoire marécageux. En 1409, un vaste programme de réaménagement du marais est lancé. Ainsi le marais voit ses travaux reprendre par les moines de Maillezais. Malgré des incartades répétitives freinant l’avancée du réaménagement, Louis XI après son couronnement en 1465, ordonna des pouvoirs aux Religieux Maillezais pour organiser et agencer les travaux dans le marais.

Même si les travaux n’ont pas pu avancer de manière plus significative, notamment durant la période de François Ier, qui se désintéressa de la région, c’est sous le règne de Henri IV que des travaux d’assèchement furent entrepris.

Une succession d’assèchement du marais furent engagés et virent la réalisation de près de 75 km de canaux par Pierre Siette, ingénieur rochelais et géographe du roi Louis XIII.

Mais c’est au cours du XVIIème siècle qu’une grande partie de l’assèchement des Marais Desséchés fut accompli.

Cependant, les Marais Mouillés avaient été oubliés : ils inondaient les Marais Desséchés lors des fortes crues de la Sèvre Niortaise. Des digues furent alors érigées pour contenir les crues en amont des Marais Desséchés et vers 1660, des canaux (bot et contrebot de Vix) furent creusés pour déverser les eaux dans la mer.

Puis plus rien jusqu’au milieu du XVIIIe siècle et Louis XV, pour apercevoir, les Huttiers parcourir le marais et s’installer en périphérie.

Sous l’empire (1804-1814), Napoléon Bonaparte rédigea le statut de la Sèvre Niortaise qui devint de fait voie navigable, appartenant toujours à l’Etat aujourd’hui.

A la chute de l’Empire, l’avenir de la Sèvre Niortaise était déterminé contrairement à celui des Marais Mouillés. C’est seulement sous le règne de Louis Philippe en 1830 que fut créée la première association des Marais Mouillés en 1832 qui scellera son avenir.

Des travaux furent entrepris : redressement de la Sèvre, ouverture de la grande rigole longue de 12 km allant du canal de La Garette au canal du Mignon, ouverture de conches et petits fossés…

Beaucoup de Huttiers rejoignirent alors la civilisation. Les Marais Mouillés passaient d’une végétation inextricable à des pâturages et à des terres de culture. C’est ainsi que les maladies (paludisme) liées aux régions marécageuses disparurent.

 Marais Poitevin1

 

Territoire d’exception, abritant une faune et une flore particulièrement riche, l’anguille du marais véritable emblème du marais présente dans les fossés creusés. Son séjour maraîchin commence quand les alevins nés dans la mer des Sargasses parviennent en baie de l’Aiguillon. Passant des eaux saumâtres aux eaux douces, les pibales (civelles) deviennent anguille jaunes (pibas) qui remontent rivières et canaux jusqu’au dédale de la Venise Verte. Brochet, sandre, perche, tanche, carpe, gardon, ablette, goujon, .. et d’autres fourmillent le long des lacets du marais. Les martins-pêcheurs creusent leurs nids dans les berges, les poules d’eau et foulques se régalent des vers du marais, tandis que la bécassine des marais, le vanneau huppé, le courlis cendré enfouissent leurs becs dans le sol du marais. Les hérons cendré, pourpré et bihoreau parcourent eux aussi les prairies du marais Poitevin. Enfin, la loutre qui participe à l’édification des berges.

 

Une survie grâce aux hommes qui façonnent ses cours d’eau et entretiennent les espaces ainsi dessinés. Résultat d’un équilibre sans cesse réajusté entre l’eau et la terre, il nécessite une protection attentive.

Afin de coordonner la gestion de l’eau et la préservation de la biodiversité dans ces lieux, un établissement public pour le Marais poitevin est aujourd’hui créé.

« Depuis 2002 au travers du plan gouvernemental pour le Marais Poitevin, l’Etat œuvre à la préservation de ce patrimoine aussi remarquable que fragile. Le marais perdure depuis des siècles grâce à l’action permanente des hommes. Ce plan a permis par exemple à la « Venise verte » de retrouver son vaste réseau de canaux fonctionnels, où les vaches maraîchines sont conduites en barque dans les prairies, au cœur du marais mouillé. Ce nouvel établissement public va permettre à tous les partenaires du marais de donner un élan nouveau aux actions déjà engagées. Nous poursuivrons le travail des moines de Maillezais », s’est réjouie Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET.

 

Issu de la loi Grenelle 2, cet établissement public vise à concilier une activité économique indispensable à la vie de ce territoire de 100 000 habitants, et la préservation de ses milieux remarquables. Son espace d’action est plus vaste que le Marais en lui-même, puisqu’il doit animer la concertation et coordonner l’ensemble des interventions sur les 630 000 hectares qui constituent les bassins versants d’alimentation du Marais poitevin, qui s’étendent sur quatre départements: la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres, la Vendée et très partiellement la Vienne. Ce nouvel organisme doit œuvrer selon deux axes :

􏰀 la gestion de l’eau, à l’exception de l’eau potable et de la prévention des inondations. La régulation optimale des niveaux d’eau au sein de la zone humide est une préoccupation majeure. L’établissement public animera notamment deux commissions            consultatives            qui            réuniront l’ensemble des parties prenantes, l’une pour le suivi de la gestion opérationnelle des niveaux d’eau, et l’autre chargée de proposer la répartition des prélèvements d’eau dans les nappes et les cours d’eau du bassin versant.

􏰀 la préservation de la biodiversité : Natura 2000, servitudes imposant des pratiques aux gestionnaires du terrain, droit de préempter ou d’acquérir à l’amiable un bien foncier font partie de ses attributions.

Implanté dans le sud Vendée, à Luçon, l’établissement public pour le Marais poitevin est présidé par le Préfet de Poitou-Charentes, préfet coordonnateur pour les actions de l’Etat dans le Marais poitevin.

Marais Poitevin2

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Published by Lucvieri - dans Patrimoine
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