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3 juin 2015 3 03 /06 /juin /2015 06:44

Marche--transport2.jpgEn France, la production marchande de services de transport diminue en 2012

Selon, une étude du Commissariat général au développement durable et plus particulièrement de son Service de l’observation et des statistiques (SOeS), le transport intérieur en 2012 a baissé tant pour les marchandises que pour les voyageurs.

En France, Le transport intérieur reflète le contexte économique mondial et surtout européen dégradé, avec une baisse des quantités physiques du transport de marchandises et une certaine résistance du transport de voyageurs. Au total, la production marchande de services de transport diminue en 2012, en euros constants, et le secteur perd 5 000 emplois salariés.

Le transport de marchandises diminue fortement, quel que soit le mode utilisé. La baisse affecte particulièrement le transport national sous pavillon français tandis que le transport international de marchandises et le transit, qui incluent les poids lourds sous pavillons étrangers, résisteraient mieux. Le transport routier reste prédominant (83,3 % des tonnes-km).

Le transport de voyageurs continue d’augmenter mais à un rythme ralenti. La voiture particulière (82,7 % du transport de voyageurs) est au même niveau qu’en 2011. Le transport collectif terrestre de voyageurs est tiré par le transport du « quotidien », tandis que la longue distance est en baisse. En revanche, le transport aérien intérieur (intra-métropole) continue d’augmenter à un rythme élevé, porté par les liaisons transversales (province-province).

La circulation recule sur le réseau national (autoroutes comprises) mais progresse sur les réseaux secondaires et urbains. Celle des poids lourds se contracte fortement tandis que celle des voitures particulières reste relativement stable malgré le prix élevé des carburants. L’année 2012 est marquée par un repli quasi historique des immatriculations de véhicules neufs mais le parc s’accroît globalement.

Le nombre de créations d’entreprises diminue dans le transport de marchandises mais reste dynamique dans le transport de voyageurs. Les défaillances augmentent aussi.

Dans un contexte d’activité mondiale qui faiblit, la situation économique d’un nombre croissant de pays développés se dégrade, particulièrement en Europe où la zone Euro est en récession. La France connaît une situation intermédiaire : la demande intérieure diminue, conduisant, faute de relais extérieurs, à une croissance faible.

Les principales activités françaises, dont la production influence la demande de transport de marchandises, suivent des évolutions contrastées : la production de la construction se maintient voire s’accroît, tandis que celle des branches industrielles et de l’agriculture diminue. Globalement, l’activité des branches utilisatrices de transport baisse de 0,7 %.

Ainsi, la production marchande de services de transport diminue en 2012 (- 2,3 % en volume) et retombe à un niveau proche de celui de 2010 après deux années de hausse. Cette baisse est surtout due à la contraction du transport de marchandises (- 6,1 %) et dans une moindre mesure aux services auxiliaires de transports (- 0,8 %). À l’inverse, le transport de voyageurs se maintient (+ 0,2 %) soutenu particulièrement par le transport aérien.

Le transport intérieur terrestre de marchandises diminue (- 4,4 % en t-km) –

marche--transport.jpg

Le recul de 2012 et l’ampleur de la baisse des années 2008-2009 font qu’en dépit du redressement de 2010 et 2011, le transport intérieur de fret ne se situe plus qu’à son niveau du début des années 2000 (graphique 1). La baisse est imputable au transport national. La diminution s’observe pour tous les modes de transport. La baisse du transport routier de marchandises (TRM) - (- 4,3 %) tient au transport sous pavillon français et plus particulièrement au transport national des plus de 3,5 tonnes. Le transport sous pavillons étrangers résisterait mieux : le transport international sous pavillons étrangers serait presque stable et le cabotage prendrait quelques parts de marchés.

Après une croissance exceptionnelle en 2011, le transport ferroviaire reprend sa tendance à la baisse (- 5,9 %). Il retrouve son niveau de 2009 ; la partie nationale continue à baisser tandis que l’international et surtout le transit se redressent depuis 2010, profitant à tous les opérateurs.

Le transport fluvial recule moins fortement (- 1,6 %) ; sa baisse résulte de celle des produits agricoles et alimentaires, et des produits pétroliers, tandis que le transport par conteneurs progresse.

Le transport par oléoducs, après une augmentation en 2011, repart sur la tendance à la baisse commencée en 2006 (- 9,9 % en 2012 après - 2,3 % en 2011) en lien notamment avec les fermetures de raffineries dans le Nord et en Alsace.

Par ailleurs, les tonnages de marchandises traités dans les ports français poursuivent la baisse commencée en 2009. La baisse s’accélère en 2012 (- 3,6 %) Elle est toutefois essentiellement due au repli du transport de produits pétroliers, le transport par conteneurs s’accroissant quant à lui. Tous les ports métropolitains, sauf Dunkerque, enregistrent une baisse d’activité pour le fret.

La baisse des transports routier et le fret ferroviaire étant de même ampleur, les parts modales n’évoluent pas et se situent aux mêmes niveaux qu’en 2011, avec 88,3 % pour le fret routier intérieur.

Au total, sur moyenne période, les modes non routiers ont vu leur part divisée par deux, passant de 23,5 % des t-km intérieures en 1990 à 11,8 % en 2009, niveau auquel ils semblent se stabiliser.

En 2012, le transport intérieur de voyageurs continue d’augmenter (+ 0,3 %) à un rythme toutefois ralenti. Il reste stable pour les véhicules particuliers (+ 0,2 % en voy-km, comme en 2011) tandis que les transports collectifs, plus dynamiques (+ 1,1 %), ralentissent leur croissance par rapport à celle, exceptionnelle, de 2011. Parmi ces derniers, ce sont les transports routiers et le transport aérien qui augmentent le plus rapidement.

marche--transport1.jpg

Les parts modales des transports intérieurs de voyageurs n’évoluent quasiment pas en 2012. Les véhicules particuliers représentent 82,7 % du transport intérieur de voyageurs. La part de la route (transport individuel et collectif) est stable (88,0 %).

Après une accélération en 2011, le transport collectif augmente à un rythme inférieur à sa tendance décennale. Les transports collectifs routiers (autobus et autocars, + 2,0 %) contribuent pour plus de la moitié à leur évolution. Les transports ferrés (dont le métro) freinent fortement (+ 0,3 % après + 3,4 % en 2011), tandis que le transport aérien augmente un peu moins vite qu’en 2011 (+ 4,1 % après + 5,9 %).

Les transports collectifs « du quotidien » (transports urbains et sous convention des Conseils régionaux de province) augmentent à un rythme proche de celui de 2011 (+ 3,3 %). Les trains sous convention des Conseils régionaux de province (TER), qui ont pris une place importante dans les déplacements quotidiens domicile-travail et domicile-études, progressent plus vite qu’en 2011 (+ 5,5 %). Au contraire, le transport collectif urbain augmente moins vite qu’en 2011, mais reste sur sa tendance décennale. Un écart se creuse entre la province, plus dynamique (+ 3,9 %), et l’Île-de-France (+ 2,0 %) où le rythme de croissance passe en dessous de celui observé sur la dernière décennie ; ce ralentissement touche autant les trains sous convention Stif (y compris le RER hors RATP) que le transport de la RATP (RER, métro, bus et tramway).

Le transport collectif de longue distance, ferroviaire et aérien, recule globalement (- 0,5 %) après un rebond en 2011. La baisse du transport ferroviaire interurbain « classique » (- 9,4 %) n’est pas compensée par les lignes à grande vitesse dont la croissance s’interrompt. Dans son ensemble, le transport ferroviaire interurbain recule de 1,4 %. En revanche, le transport aérien intérieur (intra-métropole) continue d’augmenter. La croissance est portée par le dynamisme accru des liaisons transversales (province-province), tandis que les liaisons radiales (entre Paris et la province) reculent.

La situation de l’emploi salarié dans le secteur des transports et de l’entreposage se dégrade après la reprise amorcée en 2010. De décembre 2011 à décembre 2012, l’emploi salarié baisse de 0,4 % (- 5 000 postes). La rupture y est plus forte que dans l’économie marchande dans son ensemble et alors que l’ensemble du secteur tertiaire se maintient globalement hors intérim. Le recul concerne le transport routier de fret, le ferroviaire, l’aérien, l’organisation du transport de fret ou encore les activités de poste et de courrier ; au contraire, les transports terrestres de voyageurs non ferroviaires ou les services auxiliaires ont créé de l’emploi. En outre, le recours à l’intérim baisse.

L’année 2012 enregistre un recul important des offres d’emploi pour les métiers « Transport et logistique » confiées par les entreprises à Pôle emploi (- 16,3 %) ; ce repli s’observe dans tous les métiers notamment magasinage-préparation de commandes et conduite de TRM sur longue distance, métiers où le repli intervient après une reprise de deux ans. La place des agences d’intérim dans les offres d’emploi semble se stabiliser : environ 40,0 % depuis trois ans contre moins de 20,0 % des offres avant 1998 et 30,0 % dès 2004. Le poids des contrats à durée indéterminée dans les offres d’emploi diminue légèrement, les contrats « courts » (1 à 6 mois) confortent leur domination dans les flux d’embauche.

Parallèlement à la baisse des volumes transportés, le chiffre d’affaires des entreprises de transports routiers de fret (y compris services de déménagement) reculerait d’environ 4,5 %. Il reste supérieur à celui de 2009 mais inférieur à celui de 2010. Avec la modération des prix des prestations par rapport au prix des carburants cette baisse conduit à une dégradation des marges des entreprises de fret. Leur investissement diminuerait, comme l’indique la baisse du nombre d’immatriculations neuves de poids lourds.

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Published by LV_RM - dans Transports
12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 06:50
Avec un nouveau bateau-porte, la Forme 10 sera la plus grande forme de réparation de Méditerranée

Avec un nouveau bateau-porte, la Forme 10 sera la plus grande forme de réparation de Méditerranée

Idéalement situé sur les rives de la Méditerranée, le Port de Marseille Fos, 1er port français, est la porte d’entrée naturelle du sud de l’Europe. Il dispose d’espaces et d’infrastructures pour accueillir à la fois des activités maritimes, logistiques et industrielles.

Comme tout port de niveau mondial, il assure une activité de réparation navale. C’est aussi un port qui répond aux standards internationaux requis pour les activités de passagers, croisières et ferries. Plus de 2 millions de voyageurs transitent par le port de Marseille Fos chaque année. En moins de dix ans, il est devenu le 1er port de croisières de France.

Conforté par l’arrivée en Méditerranée d’un nombre croissant de très grands navires (65% de la flotte mondiale de grands navires de croisières y sont concentrés) et par l’absence d’offre de réparation adaptée, le port a souhaité tirer partie des dimensions exceptionnelles de la Forme 10 pour servir principalement le marché de la croisière.

Après sa rénovation, c’est un groupement constitué de MARIOTTI (n°4 mondial de la construction de paquebots), SAN GIORGIO DEL PORTO (n°1 de la réparation navale en Méditerranée), et de sa filiale marseillaise CNM qui exploitera la Forme 10. Le groupement bénéficie d’un accord commercial avec STX FRANCE.

La remise en service de la Forme 10 doit créer plus de 60 emplois chez l’opérateur, 200 emplois en sous-traitance.

Le port dispose de deux autres formes de réparation navale industrielle (jusqu’à 320 m) exploitées par le CNM et 6 formes de réparation de grande plaisance (yachts, remorqueurs... jusqu’à 171 m).

Avec un nouveau bateau-porte, la Forme 10 sera la plus grande forme de réparation de Méditerranée

La Forme 10 du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) permettra de réaliser des opérations de maintenance et de réparation sur les plus grands paquebots du monde.Elles seront possibles grâce au nouveau bateau-porte, destiné à fermer la Forme 10 en vue de sa mise à sec. Sa conception et sa construction ont été attribuées à un groupement mené par Spie batignolles TPCI. Les travaux, démarrés début 2014, s’achèveront en juin 2015.

Point d’ancrage incontournable de nombreux navires de croisières et de marchandises, le Grand Port Maritime de Marseille Fos (GPMM) est le 1er port français et se positionne même dans les 10 premiers ports pétroliers au monde.

Sa situation géographique exceptionnelle a favorisé le développement de cette zone industrialo- portuaire (ZIP) sur plus de 10.000 hectares. Elle est répartie sur deux bassins, entre Marseille et Fos-sur-Mer.

Le large périmètre du Port de Marseille Fos, ajouté aux milliers d’escales enregistrées chaque année (pas moins de 8 000 en 2013 toutes activités confondues), ont permis le développement de nombreux services connexes tels que la création d’entrepôts logistiques, l’accueil d’industries et d’activités de réparation navale.

En moins de 10 ans, le port de Marseille Fos est aussi devenu le 1er port français pour les croisières.

La Forme 10 du Port de Marseille, inaugurée en 1975, avait été bâtie pour l’accueil et la réparation de pétroliers géants. D’une longueur de 465m par 85m de large, cette forme de réparation navale est la plus vaste de la Méditerranée et la 3e plus grande au monde.

Devenue obsolète, la Forme 10 n’offrait plus les infrastructures nécessaires pour permettre l’entretien ou les réparations des plus grands navires, des paquebots de croisières de dernière génération en particulier.

En 2011, le GPMM engage un programme de rénovation ambitieux de la Forme 10. Il porte sur la remise en état des réseaux électriques, de la station de pompage, des outillages et en premier lieu, du bateau-porte.

Avec ces travaux, le Port entend renforcer son activité de réparation navale industrielle. Il dispose de deux autres formes de réparation, plus petites que la Forme 10. Avec la remise en service de sa plus grande forme, il entend également conforter son fort développement dans l’accueil de paquebots de croisières, principal marché de la Forme 10.

Dans le cadre de ce chantier exceptionnel, le GPMM s’est attelé à repenser le bateau-porte, qui sert à fermer la Forme 10. Il a confié au groupement mené par Spie batignolles TPCI et composé d’EJN Negri, de Setec TPI, d’Hydratec et de Cofély Ineo, la conception, la construction et la mise en service de ce nouveau bateau-porte.

Situé à l’avant de la Forme 10, ce futur bateau-porte de 9 100 tonnes, long de 87.5m par 15m de largeur et 13m de hauteur, permettra la mise à sec de la Forme en vue des opérations à mener sur les navires. Sa construction et son entretien ont été évalués pour escompter une durée de vie de 50 ans en milieu maritime.

Portant sur un montant total de 13.35 millions d’euros HT, sa construction, démarrée début 2014, s’achèvera en juin 2015.

Avec un nouveau bateau-porte, la Forme 10 sera la plus grande forme de réparation de Méditerranée

UNE PHASE D’ÉTUDES PARTICULIÈREMENT POINTUE POUR ASSURER LA PÉRENNITÉ DU FUTUR OUVRAGE ET LA SÉCURITÉ DES HOMMES PENDANT LE CHANTIER

Pour évaluer les travaux relatifs à l'ancien bateau-porte, une expertise technique a été commanditée par le GPMM afin de déterminer si celui-ci pouvait encore être utilisé. Ce rapport d’expertise, établi 2 ans 1⁄2 avant le démarrage des travaux, a démontré que bien que ne présentant pas de risque de ruines, le bateau-porte ne respectait pas le contexte normatif existant. Pour ces raisons, le GPMM a finalement privilégié la construction d’un tout nouveau bateau-porte pour la Forme 10.

Durant le dialogue compétitif, le groupement, mené par Spie batignolles TPCI, intervenu très en amont, a proposé d’utiliser l’actuel bateau-porte comme bouchure de la Forme 10 et la mettre à sec pour entreprendre les travaux de la nouvelle structure dans la forme même. Cette préconisation s’avérant la plus pertinente en termes de coût et de délais a été confirmée par le rapport d’expertise et finalement approuvée par le GPMM.

L'exploitation sera opérée par un groupement constitué de deux entreprises : San Giorgio del Porto, sa filiale CNDM (Chantier Naval de Marseille), et Mariotti. Le groupement bénéficie d’un accord commercial avec STX France (Chantier Naval de Saint-Nazaire). Cette convention d’occupation a été signée en juin 2013 et porte sur une durée de 25 ans.

Avec un nouveau bateau-porte, la Forme 10 sera la plus grande forme de réparation de Méditerranée

Des études poussées pour une grande fiabilité à l’usage :

Le dimensionnement du bateau-porte a été réalisé en tenant compte de :

La mesure des charges permanentes La mesure des charges d’exploitation La mesure des charges accidentelles

La combinaison de ces charges de dimensionnement répond au contexte normatif des eurocodes, règlement européen applicable aux structures de bâtiment et de génie civil. Principales contraintes de ce chantier, les conditions environnementales (houles, vents,...) ont constitué un facteur prépondérant de mesure et d’intégration dans les différentes études menées par Spie batignolles TPCI.

Les différentes mesures effectuées ont pour finalité de s’assurer de la résistance du bateau-porte sur plusieurs points :

Résistance aux conditions météo les plus extrêmes. Elles ont été calculées sur la base de relevés régulièrement effectués en mer par des bouées qui mesurent des hauteurs de houle et par des relevés satellites. L’ensemble de ces études hydrodynamiques a été effectué par la société Hydratec, filiale de Setec, experte en la matière. Elles ont fait l’objet d’une validation du GPMM.

Résistance à la propagation d 'ions de chlorure présents dans l’eau de mer pour limiter la corrosion des armatures,

Résistance à l’impact éventuel de navires pouvant atteindre jusqu’à 100.000 tonnes susceptibles de venir percuter le bateau-porte, afin d’éviter de provoquer l’inondation de la Forme 10. Une simulation numérique d’un choc de navire sur la nouvelle structure a été réalisée.

Les études structurelles réalisées par le Bureau d’études de Spie batignolles TPCI, ont été soumises et contrôlées par la société Setec Tpi, membre du groupement, également chargée de la conception du bateau-porte. Une fois validés par Setec Tpi, les résultats de ces études sont soumis pour visa au GPMM.

Les études concernant le bateau-porte comportent également un volet pompage (tuyauteries, pompes) et automatismes, effectuées par Cofély Inéo, et un volet équipements mécaniques (système de halage, système mécanique de guidage) menés par Delta Techniques en collaboration et pour le compte de Spie batignolles TPCI.

Avec un nouveau bateau-porte, la Forme 10 sera la plus grande forme de réparation de Méditerranée

Une phase d’auscultation opérée par un théodolite robotisé pour assurer la sécurité des collaborateurs sur le chantier :

Afin de garantir la sécurité des compagnons œuvrant sur le chantier en fond de forme, Spie batignolles TPCI a organisé une phase d’auscultation de 6 semaines sur le bateau-porte existant.

L’auscultation menée a permis le relevé automatique de prismes positionnés sur l' ancien bateau-porte à l' aide d'un théodolite robotisé installé sur le quai.

Cet instrument de géodésie, aussi équipé d’optique, a permis de mesurer les mouvements du bateau-porte durant la phase de pompage de la Forme sur une période allant de novembre 2012 à janvier 2013. Ces mouvements ont été inventoriés, puis analysés afin de déterminer des seuils de sécurité pour envisager les mesures d’évacuation du personnel en cas d’aléa climatique grave.

Deux seuils ont ainsi été fixés :

Le seuil d’alerte, signalé par un voyant lumineux, vise à prévenir les collaborateurs d’éventuels risques dus à de mauvaises conditions climatiques, et de la possibilité d’une évacuation future.

Le seuil d’arrêt indiqué par le déclenchement d’un signal lumineux couplé à une sirène, qui s’il est atteint, signifie que tout le monde doit évacuer le site en urgence.

Avec un nouveau bateau-porte, la Forme 10 sera la plus grande forme de réparation de Méditerranée

DES MÉTHODES CONSTRUCTIVES ADAPTÉES AUX MULTIPLES CONTRAINTES DU MILIEU MARITIME

Des aménagements préalables nécessairement engagés sur l’ancien bateau-porte :

Avant le démarrage officiel des travaux, l’ancien bateau-porte a été remorqué pour être échoué sur le radier de la Forme 10 afin de l’isoler de l’eau de mer et permettre aux collaborateurs du chantier d’intervenir en toute sécurité en fond de forme, une fois la forme mise à sec.

L’obsolescence du système d’étanchéité verticale sur cet ancien bateau-porte a nécessité l’intervention de la société NEGRI, spécialisée dans les travaux maritimes, pour concevoir et installer des batardeaux (panneaux métalliques), servant à recréer une étanchéité verticale.

A l’issue de cette intervention, les équipes de Spie batignolles TPCI ont installé un dispositif de suivi des mouvements de l’ancien bateau-porte corrélés aux aléas climatiques (houle, vents,....). Une fois ces travaux réalisés, et l’analyse des mouvements du bateau-porte pendant 6 semaines d’observation achevée, des seuils de sécurité ont été déterminés avant que n’intervienne le personnel du chantier en fond de forme pour le démarrage officiel des travaux.

Utilisation d’un béton complexe ayant fait l’objet d’une batterie de tests en laboratoire :

Dans son cahier des charges, le GPMM a défini 3 critères particulièrement pointus à respecter dans le choix du béton employé pour la construction du bateau-porte :

Porosité accessible à l’eau, Coefficient apparent de diffusion des ions chlorures, Perméabilité apparente aux gaz.

Dans le cadre du marché, une approche performantielle a été exigée pour la définition des bétons. CEMEX qui a livré de nombreux bétons techniques sur des ouvrages du port de Marseille a proposé une base de formulation béton déjà éprouvée dont l' adaptation a été effectuée par le bureau d’études ATCM, pour répondre précisément aux exigences du GPMM.

Les analyses opérées en laboratoire et en centrale de béton se sont échelonnées sur une période de 6 mois :

1- Formulation en laboratoire CEMEX : étude sur les bétons avec les adjuvants CEMEX ADMIXTURES nouvelle génération permettant d’obtenir la réduction d’eau souhaitée. Validation de la formule béton : BHP C60/75 Eff/Liantéqu=0.35

2- Etude des bétons effectuée par le bureau d’étude ATCM avec essais de durabilité 3 Convenance : fabrication du béton selon la formule afin de vérifier sa robustesse sur l’unité de production CEMEX de Marseille Port. Etape accompagnée des mêmes essais qu’en laboratoire. Les essais sont menés à différentes échéances : 7 jours, 28 jours et 90 jours.

Afin de résister aux conditions environnementales, la structure est composée d’un béton extrêmement dense qui est armé et précontraint. La précontrainte de la structure est composée de 552 câbles de précontrainte de 7 torons sur répartissant de manière tridimensionnelle (sens longitudinal, transversal et vertical) dans la structure. La précontrainte représente ainsi 16 000 m de conduits et 132 tonnes d’armatures actives.

Avec un nouveau bateau-porte, la Forme 10 sera la plus grande forme de réparation de Méditerranée

Le bateau-porte construit sur des plots d’appui béton :

Spie batignolles TPCI a l’habitude des travaux en milieu maritime ce qui lui a permis de mettre en œuvre, sur ce chantier, des techniques peu classiques.

Afin de contourner les différentes contraintes du site et de l’ouvrage, Spie batignolles TPCI a mis au profit du GPMM cette expérience acquise en gestion de projets multimétiers et dans le pilotage en conception-réalisation dans des domaines d’activités très spécialisés comme le milieu maritime.

Spie batignolles TPCI a réalisé un radier en structure béton. Plutôt que d’opter pour une installation classique d’étaiement sur ce radier, Spie batignolles TPCI a préféré l’installation de plots d’appui en béton, à l’intérieur desquels des engravures ont été réalisées pour l’intégration de boîtes à sable. C’est la première fois que Spie batignolles utilise la technique des boîtes à sable dans le cadre de travaux maritimes.

Sur chacune de ces boîtes à sable, des profilés métalliques en I ont été installés.

Les boîtes à sable, servant uniquement à la construction de ces plots béton, sont ensuite retirées lorsque le bétonnage est achevé.

Cette technique de pose de plots d’appui béton permet ensuite aux équipes de Spie batignolles TPCI de décintrer plus facilement le coffrage de la sous-face du radier.

Avec un nouveau bateau-porte, la Forme 10 sera la plus grande forme de réparation de Méditerranée

Réalisation des élévations au moyen de banches et goussets en bois :

Une fois l’ensemble du radier coulé, Spie batignolles TPCI intervient sur la création des élévations au moyen de banches métalliques équipées d’une peau coffrante en bois.

Un bétonnage est ensuite réalisé par segment de levées dont les hauteurs sont comprises entre 2m60 et 4m50, à l’aide d’une plateforme à rochets permettant de passer d’une levée à l’autre.

Cette même plateforme recevra l étaiement supportant les caissons bois pour le bétonnage du pont.

Avec un nouveau bateau-porte, la Forme 10 sera la plus grande forme de réparation de Méditerranée

Equipements et précontrainte du nouveau bateau-porte :

Cofély Ineo, autre membre du groupement, mettra en oeuvre l’automatisme et les équipements (pompes, tuyauteries, vannes,...) permettant de lancer les cycles de ballastages et de déballastages du bateau-porte.

Enfin, les travaux de génie civil s’achèveront par la réalisation de la précontrainte, qui débutera à la mi-décembre 2014. Huit semaines seront nécessaires pour l’enfilage de l’ensemble des torons et leur mise en tension, puis pour l’injection des conduits de précontrainte au coulis de ciment.

Mise en eau de la Forme 10 :

Une fois la construction et l’équipement du bateau-porte achevés, la Forme 10 sera mise en eau, au cours du premier trimestre 2015.

La Forme 10 sera alors remplie en eau à l’aide d’un aqueduc de remplissage situé à l’arrière de la forme, qui communique avec la mer.

Le bateau-porte se mettra alors en flottaison. Des remorqueurs procèderont au déplacement de l’ancien bateau-porte pour être remplacé par le nouvel ouvrage de 9 100 tonnes. Il sera ensuite équipé de son système de guidage et de halage (guindeau).

Avec un nouveau bateau-porte, la Forme 10 sera la plus grande forme de réparation de Méditerranée

FICHE TECHNIQUE

Maître d’Ouvrage : Grand Port Maritime de Marseille (GPMM)

Groupement : Spie batignolles TPCI (mandataire), EJN Negri, Setec TPI, Hydratec, Cofely Ineo

Démarrage du chantier : Août 2013 (préparation des travaux) – Début 2014 (démarrage des travaux)

Date de livraison du chantier : Juin 2015

Montant des travaux : 13.35 millions d’euros HT

LE PORT EN CHIFFRES

1 bassin portuaire dans la ville de Marseille - 400 hectares

1 zone industrialo-portuaire à Fos (70 km de Marseille) - 10 000 hectares

43 500 emplois directs et indirects

400 ports mondiaux desservis

22 escales de navires par jour en moyenne

80 millions de tonnes de marchandises traités en 2013

2,6 millions de voyageurs (ferries et croisières), seuil du million de croisiéristes dépassé en 2013

454 escales de paquebots de croisières en 2013 effectuées par 76 navires de 38 compagnies

462 000 m2 d’entrepôts : Ikea, Mattel, Maisons du Monde, Nestlé...

35 entreprises industrielles : ArcelorMittal, Elengy, Shell, Llyondell Basell.

LA FORME 10 EN CHIFFRES

465 mètres de long, 85 mètres de large

Plus grande forme de réparation navale de Méditerranée

3ème mondiale après Lisbonne et Dubaï (500x100)

Construction en 1975, hors service depuis 2000

Elle contient 480 000 m3 d’eau soit l’équivalent de 192 piscines olympiques

La Forme 10 est vidée en 3h30 (40 m3/s soit l’équivalent d’une piscine privée)

Il faut 20 mn pour mettre le bateau-porte en flottaison et 15 mn pour le haler dans son garage

Les plus grands paquebots de croisières reçus à Marseille mesurent 360 mètres de longueur

L’échouage du 1er bateau sera possible à partir de septembre 2015

CHIFFRES CLÉS

Poids du bateau-porte : 9 100 tonnes

Dimensions du bateau-porte : 87,35 m de long x 15 m de large x 13.30 m de hauteur

Béton : 3 600 m3

Précontrainte tridimensionnelle : 16 000 ml pour 552 câbles (132 t)

Armature passives : 360 tonnes

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Published by LV_RM - dans Marseille Ports Transports Maritime
20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 07:52
Equipé du système WATT, le ​premier bus électrique à autonomie illimitée
Equipé du système WATT, le ​premier bus électrique à autonomie illimitée

Première mondiale, le premier bus électrique à autonomie illimitée, sans infrastructure lourde, dit « à biberonnage », équipé du système WATT (Wireless Alternative Trolley Technology), a été mis à l’essai depuis le 17 octobre dernier sur l’Aéroport Nice Côte d’Azur pour effectuer la liaison entre les Terminaux 1 et 2.

L’électrique léger et rapide

Prendre le virage incontournable de la transition énergétique par l’introduction de mobilité électrique notamment avec ce bus électrique, dans le cadre de la charte environnementale de l’Aéroport Nice Côte d’Azur avec notamment la volonté de réduire l’empreinte écologique, était au cœur de l’expérimentation WATT. Ce projet rentre dans un contexte en mutation avec l’entrée en vigueur de nouvelles exigences de réduction des nuisances générées par les activités aéroportuaires à l’échelle internationale.

Porté par Transdev, exploitant de l’Aéroport Nice Côte d’Azur, développé et breveté par la société PVI et subventionné par l’ADEME, ce projet de système de recharge ultra-rapide, qui alimente le bus sur son parcours, offre une solution respectueuse de l’environnement à faible émission de CO2, polluants locaux et particules fines. WATT permet de s’affranchir des problématiques de l’électrique en termes d’autonomie et de capacité en passagers tout en limitant l’infrastructure urbaine et les besoins en énergie.

Le « biberonnage » pour une mobilité durable

L’innovation majeure de WATT est le biberonnage du véhicule qui consiste à effectuer un transfert d’énergie depuis le poteau d’arrêt (Totem) vers le véhicule pendant le temps d’échange de passagers. A la manière d’un système « plug & play », le bras automatisé conçu pour WATT s’adapte à tout modèle de bus électrique standard et s’alimente sur le réseau électrique urbain classique.

D’un point de vue environnemental, WATT permettra une économie de plus de 325 tonnes de CO2 sur une ligne telle que celle de l’aéroport de Nice, pour la seule durée de l’expérimentation (soit entre octobre 2014 et juin 2015).

Comment ça fonctionne ?

A chaque arrêt, pendant le temps d’échange passagers – soit 20 secondes environ – un bras robotisé situé sur le toit du bus vient se raccorder automatiquement à un totem accumulateur d’énergie intégré au mobilier urbain et alimenté par le réseau électrique standard (9 à 36 kW).

Une fois l’opération effectuée, le bus dispose d’une autonomie jusqu’à 600 à 800 mètres lui permettant de rejoindre l’arrêt suivant sur lequel le rechargement se fera à nouveau. Le dispositif est complété par un pack additionnel de batteries qui permet au véhicule de poursuivre son trajet s’il ne marque pas un arrêt ou lors de son retour au dépôt.

Du concept à la réalité

Le concept WATT est constitué de :

 Un véhicule conventionnel de 12 m dont la chaîne de traction PVI est 100% électrique ;

 Un double système de stockage d’énergie embarqué (super condensateurs et batteries) permettant la recharge ultra-rapide du véhicule à chaque arrêt tout en rendant ce dernier autonome ;

 Un totem accolé au poteau d’arrêt, raccordé au réseau électrique, qui emmagasine l’énergie dans des super condensateurs ;

 Un bras robotisé qui vient se connecter au véhicule, pour un transfert d’énergie en 10 s environ.

Le projet WATT en quelques dates

2005-Concept WATT System développé par PVI Dépôts de brevets internationaux

2006-2009-Validation en laboratoire puis sur véhicules des concepts de transfert ultrarapides d’énergie

2009-Soutien de l’ADEME dans le cadre des Investissements d’Avenir

2009-2013-Réalisation du premier véhicule démonstrateur et des totems Tests sur banc des technologies mises en œuvre

Fin 2013-Homologations de l’ensemble véhicule et totems

2014-Qualifications techniques et mises au point du démonstrateur

Octobre 2014-Déploiement des totems à l’Aéroport de Nice Côte d’Azur

17 octobre 2014-Début de l’expérimentation avec la phase de marche à blanc pour valider le fonctionnement en condition réelle

Décembre 2014-Phase de formation des conducteurs au fonctionnement du système

Janvier 2015-Début de l’exploitation commerciale avec transport de passagers

Juin 2015-Recueil et exploitation des données de l’expérimentation

Equipé du système WATT, le ​premier bus électrique à autonomie illimitée

Aéroports de la Côte d’Azur

Pour Dominique Thillaud, Président du Directoire d’Aéroports de la Côte d’Azur, « L’intégration de la technologie WATT System sur l’Aéroport Nice Côte d’Azur est un gage d’innovation fort, cher à notre société, qui s’inscrit naturellement dans la continuité de notre politique environnementale, favorisant les investissements d’avenir à la fois économiques, responsables et citoyens. Aéroports de la Côte d’Azur est fier de tester cette première mondiale entre partenaires français soucieux de la transition énergétique, soulignant l’excellence de notre industrie dans le secteur des transports d’avenir».

Eric Millet, le chef du Département Mobilité Stationnement se réjouit « d’une intégration et une installation technique complète et facilitée au sein d’un parcours déjà en exploitation sur Aéroports de la Côte d’Azur. Il renchérit « En effet, en amont déjà, l’un des atouts majeurs de WATT System réside dans le fait que la solution ne nécessite pas d’infrastructure lourdes pour la mettre en place; alors que toutes les autres solutions de bus électriques à systèmes de charge rapide dans le monde requièrent tous des aménagements et des travaux conséquents d’infrastructure pour assurer leur fonctionnement. Pouvoir utiliser tous les arrêts existants sans en créer de nouveaux, ni en déplacer ; utiliser le réseau électrique en place sans nouvelles installations dédiées sont autant d’avantages faisant qu’Aéroports de la Côte d’Azur ait été reconnu et retenu comme terrain d’expérimentation propice à tous les types de tests possibles par les différents partenaires du projet » .

Une navette prototype, sera testée durant 9 mois sur l’Aéroport Nice Côte d’Azur pour une mise en exploitation progressive, en complément des 5 navettes thermiques existantes Euro 6 et un déploiement lui aussi graduel, de janvier 2015 à juin 2015.

« En participant à la phase de tests directement en son sol, l’Aéroport Nice Côte d’Azur bénéficie d’un retour d’expérience encore plus direct et concret auprès des partenaires impliqués, tout en restant au plus près des innovations au service de l’expérience client » rajoute Eric Millet.A partir de janvier 2015 50 à 80 passagers par navette, en fonction du nombre de bagages, pourront effectuer un parcours au sein de l’Aéroport Nice Côte d’azur qui permettra de simuler toutes les configurations possibles de test. Un circuit idéal permettra de réaliser les simulations nécessaires à la validation de la technologie embarquée avec des tests en situation réelle d’utilisation, de janvier à juin 2015 qui visent à réduire l’empreinte énergétique d’Aéroports de la Côte d’Azur. Au niveau de la réduction des nuisances sonores, le silence de fonctionnement est assuré pour le confort des passagers. Ensuite, avec zéro émission de CO2, l’utilisation de la navette WATT permet d’éviter la consommation de plus de 20000 litres par an de diesel. Egalement à l’honneur : accès PMR, climatisation, vidéodiffusions intégrée, identification du parcours par GPS avec temps d’attente à un arrêt...autant de services permettant une souplesse d’utilisation et un confort accru pour les passagers.

Planning :

Jusqu’à fin 2014 : tests et simulation dans toutes les conditions d’exploitation et technologiques possibles.

De janvier 2015 à juin 2015 : Intégration au sein de la flotte des navettes Euro 6 existante en conditions réelles avec les passagers/clients à son bord. Recueil de toutes les informations nécessaires.

2eme semestre 2015 : analyse des résultats et étude de faisabilité sur une transformation possible en projet industriel et commercialisable par les partenaires Transdev et PVI.

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19 novembre 2014 3 19 /11 /novembre /2014 07:56
RiverDating & Barge to Business, 7ème édition les 19 & 20 novembre 2014, un transfert modal pour le fret en hausse de 5%....

RiverDating & Barge to Business, 7ème édition les 19 & 20 novembre 2014, un transfert modal pour le fret en hausse de 5%....

Le fluvial européen à l’honneur aujourd’hui et demain au Luxembourg avec RiverDating & Barge to Business !

Pour la 7ème année consécutive, Riverdating réunira ce jour et demain à Luxembourg les acteurs clés du transport fluvial européen et des solutions logistiques innovantes. Les conférences Barge to Business permettront également de faire le point sur les tendances et innovations d’un secteur qui ne connaît pas la crise.

Seul événement européen 100% dédié au transport et à la logistique fluviale, Riverdating, organisé par Voies Navigables de France (VNF) et European Logistics Advisory Network (ELAN), se positionne comme une plateforme de rencontres et d’échanges entre les chargeurs et les acteurs majeurs du transport et de la logistique fluviale. Les conférences thématiques proposées par Barge to Business permettent, quant à elles, d’apporter aux professionnels du secteur des éclairages thématiques sur les tendances et perspectives de développement du mode fluvial.

Malgré un contexte économique difficile, le transport fluvial européen ne connait pas la crise que cela soit en matière de tourisme ou pour le frêt de marchandises. En hausse de 5% sur l’ensemble du réseau européen en 2012, il s’établit de plus en plus comme une solution logistique innovante, durable et économique qui permet de répondre aux besoins accrus de mobilité des transporteurs et aux nouvelles exigences de leurs clients.

Cette hausse résulte à la fois d’une croissance de 7% pour le trafic international et d’une accélération de 6% du trafic de transit en Europe. (On parle de trafic de transit pour évoquer un trafic de marchandises qui relie un point de départ et un point d’arrivée, tous deux situés à l’extérieur du pays transité.

Pour la même année 2012, la part du fluvial dans le transport de marchandises reste dans le positif avec 6%, soit 530 millions de tonnes de marchandises transportées, avec une performance de 149 milliards de t.km*. Un bilan positif donc qui laisse des perspectives de développement importantes.

La tendance générale dans le transport par conteneurs de fret est également en hausse par rapport à l’année précédente : en 2011, le transport de conteneurs pleins a augmenté de 6% et de 1.5% pour le transport de conteneurs vides. En 2012, les trajets de conteneurs pleins étaient deux fois plus nombreux que ceux de conteneurs vides.

Selon la nomenclature uniforme des marchandises pour la statistique de transport « NST2007 », les trois filières porteuses sont les minerais métalliques, les produits pétroliers raffinés et les produits agricoles. En termes de t.km, ces trois groupes de produits représentent un peu plus de la moitié de tous les transports de marchandises sur les voies navigables de l’UE en 2011.

RiverDating & Barge to Business, 7ème édition les 19 & 20 novembre 2014, un transfert modal pour le fret en hausse de 5%....

La croissance du fluvial pays par pays*

Au niveau national, d’importantes variations dans les performances des pays ont pu être observées.

- Pays Bas : + 6% dans le transport de transit, qui compense une baisse dans le transport national.

- Allemagne : + 9% dans le transport de transit, qui équilibre le tassement du transport national et international.

- Belgique : + 10% dans le tonnage transporté, reflété dans la hausse du transport en transit +40% et du trafic international +13%.

*Source : Eurostat

Bilan en termes de marchandises transportées en 2012

O Vrac sec : +0.9%, secteur en hausse grâce à l’importance croissante des énergies renouvelables

o Sable et gravier : -2.3%, causé par le déclin du secteur BTP

o Produits métallurgiques: -2.8%, engendré par une baisse en demande d’acier des industries de l’automobile et du BTP

o Charbon et minerais:-1.6%

o Cargaisons liquides : +1.5%, dû à l’augmentation du transport de produits chimiques, secteur en hausse grâce aux standards de sécurité et de qualité qu’offre le transport fluvial.

O Produits alimentaires, boissons et tabac : +8%

Source : INE – Annual Report 2012

RiverDating & Barge to Business, 7ème édition les 19 & 20 novembre 2014, un transfert modal pour le fret en hausse de 5%....
RiverDating & Barge to Business, 7ème édition les 19 & 20 novembre 2014, un transfert modal pour le fret en hausse de 5%....

Quelles perspectives de développement pour le secteur en 2014/2015* ?

- Peu de changements prévus en termes de taux de croissance et d’activité : une légère hausse de 1.1% en volume total est anticipée pour Europe de l’Ouest.

- Une croissance dans le transport de charbon est attendue, causée par la baisse de prix mondiale du charbon mais également par une demande croissante en Europe à produire de l’énergie.

- La baisse dans le transport de matériaux de construction devrait se poursuivre mais de façon moins importante que les années précédentes.

- Une augmentation dans les volumes de produits pétroliers et chimiques est attendue, principalement en raison d’une croissance dans l’industrie chimique allemande.

* Source : INE – Annual Report 2013

Et en France….

En 2013, le trafic fluvial de marchandises affiche une hausse de 1% grâce notamment à la progression des filières charbon et métallurgie, et la bonne performance des bassins de la Moselle et du Rhin. Cette constance du secteur du fluvial, dans un contexte économique difficile, démontrent la pertinence du mode en faveur du report modal.

Cela encourage VNF à continuer ses investissements pour moderniser, sécuriser et fiabiliser le réseau.

En 2013, le trafic fluvial de marchandises a progressé de 7,2 à 7,9 milliards de t.km(t-km ou tonne kilomètre : unité correspondant au déplacement d’une tonne de marchandises sur un kilomètre/ source VNF) entre 2012 et 2013, cette croissance, même modérée, démontre le dynamisme du secteur, dans un contexte de contraction globale des échanges. Les prestations du trafic intérieur restent stables avec + 0,1% en t.km. Le trafic international enregistre une croissance plus forte de + 2,7% en t.km, en grande partie grâce aux importations (soit + 3,7% en t.km).

Les bassins en croissance

La Moselle et le Rhin : moteurs du transport fluvial en 2013

La Moselle affiche les meilleurs taux de croissance (+10.4 en t.km) grâce à l’export et à trois filières en forte progression :

- Les combustibles minéraux : + 6,7 % en t.km, due à la hausse des approvisionnements des centrales thermiques

- Les produits agricoles : + de 22,5 %, engendré par la baisse du prix des céréales

- Les minerais et déchets pour la métallurgie : + 20,3 % en t.km

Le bassin du Rhin, en France, présente une situation globale de croissance (+9% en t.km), essentiellement portée par :

- Les denrées alimentaires : +13,9 % en t.km

- Les produits pétroliers grâce aux produits raffinés qui sont en croissance en remplacement des produits bruts suite à la fermeture de la raffinerie de Reichstett.

- Les produits métallurgiques : + 25,6 %

La Seine et Le Nord-Pas-de-Calais : une pause dans la croissance

La Seine enregistre un léger repli de -0.4% en t.km dû à une baisse d'activité de la filière du BTP (-9,7 %), et de la filière des conteneurs (- 8,6%).

Néanmoins, trois filières émergent de façon significative sur la Seine :

- Les combustibles minéraux : + 30,7%, et supérieure de 5,7 points à celle de la moyenne du trafic national

- Les produits chimiques : + 71,6% des tonnages, essentiellement porté par une forte activité en Seine Maritime.

- La filière agricole : + 18,6 % en tonnages

Le bassin du Nord Pas-de-Calais connaît globalement une contraction des trafics de -0.9*% en t.km, liée à l’évolution des combustibles et des matériaux de construction malgré une bonne performance du transport de produits agricoles.

- Les céréales : + 19,9 % des prestations

- Les engrais : +14,4% des prestations

- Les produits chimiques : +2,1 % des tonnages

Saône-Rhône-Méditerranée : des filières en croissance malgré une baisse globale du trafic Le bassin connaît une situation de baisse des trafics fluviaux, -3% en t.km, essentiellement liée aux performances modérées de la filière matériaux de construction, principal contributeur des trafics. Cependant, certains secteurs affichent une progression importante :

- Combustibles minéraux : +82,8% des tonnages, grâce à la reprise de l’activité des cimenteries

- Produits pétroliers : + 8% des tonnages

- Déchets métallurgiques : + 16,5% en tonnages

- Transport de conteneurs : +2,5% en prestations

Lors de l’édition 2012, près de 600 participants, dont 150 exposants et 200 chargeurs se réunissaient à Rotterdam, pour 4000 rendez-vous d’affaires organisés. Cette année, +500 participants européens sont attendus pour un minimum de 3500 rendez-vous d'affaires organisés.

Riverdating est aujourd’hui l’unique rendez-vous sectoriel à échelle européenne à promouvoir le transport fluvial en tant que meilleure réponse aux nouveaux enjeux de compétitivité́ et d’innovation des modes de transport sur le continent.

River Dating répond à un triple objectif :

- permettre aux acteurs de se rencontrer et d’échanger de l’information à plus grande échelle,

- donner aux opérateurs une vitrine pour exposer leur savoir-faire et offrir des solutions adaptées aux problématiques des chargeurs,

- créer des occasions de partenariats entre opérateurs et transporteurs.

Après les Pays-Bas en 2012, c’est le Luxembourg qui accueille cette année l’événement. Situé à l’intersection de nombreux corridors de fret qui relient le continent au reste du réseau fluvial européen, le Luxembourg tient en effet une place majeure dans le paysage fluvial européen.

Participants de l’événement

Les participants issus de toute l’Europe, déjà clients ou non du transport fluvial, partagent un même objectif : accroitre la performance et la compétitivité de leur chaine de transport en utilisant le transport fluvial. Seront notamment présents cette année : Airbus, Arcelor Mittal, Bosch Siemens, Cargill France, Comet Sambre, DHL Global Forwarding, Guy Dauphin Envionnement, Nyrstar France, Procter & Gamble, St-Gobain, SITA, Vallourec, Veolia, Vicat,..

Qui sont les prestataires logistiques européens ?

- Opérateurs de transport combinés fluvial

- Transporteurs fluviaux, commissionnaires de transport, groupes logistiques

- Affréteurs et courtiers fluviaux

- Entreprises d’infrastructures, de ports maritimes et intérieurs

- Entreprises de manutention et fabricants d’équipements de manutention

- Groupements et associations de transport multimodal

- Fournisseurs de solutions informatiques dédiées au transport

Qui sont les chargeurs européens ?

- Directeurs logistiques

- Responsables des flux

- Acheteurs en transport

- Décideurs et acteurs du développement

Le fluvial : mode de transport durable

A l’occasion de la conférence environnementale qui se tient à Paris fin novembre 2014 avec une table-ronde dédiée au transport et à l’aube du prochain COP 21 en 2015, focus sur les grands enjeux environnementaux du fluvial.

Le fluvial : conjuguer transport et environnement

Le réchauffement climatique, la raréfaction des ressources et la préservation nécessaire de notre environnement, mais également les problèmes liés à la saturation de nos routes nous incitent à repenser nos modes de production et consommation. Ce qui est vrai pour l’ensemble des secteurs l’est d’autant plus pour le transport qui doit se réinventer pour relever les défis économiques, écologiques et sociétaux auxquels nous faisons face. Le fluvial tient ainsi toute sa place dans cette évolution et occupe une position unique au cœur de la transition énergétique.

Les atouts environnementaux du transport fluvial sont nombreux :

- faible empreinte carbone et énergétique

Mode massifié, le transport fluvial consomme de deux à quatre fois moins de carburant que le mode routier pour une tonne de marchandises transportée. Sur une distance équivalente, les émissions de CO2 du secteur fluvial sont 2 à 4 fois moins élevées que celles du transport routier.

- des nuisances sonores réduites pour les collectivités

Le mode fluvial permet aux collectivités de réduire les nuisances sonores pour les habitants. Le report modal de la route vers le fleuve permet également une réduction de la pollution atmosphérique faisant du fluvial, un mode de transport vertueux.

- des conditions de transport sécurisées

Les accidents qui sont très rares sur la voie d’eau font, du fluvial, un mode de transport fiable et sûr pour l’ensemble de ses usagers.

- des délais optimisés

A l’inverse de la route, le réseau par voie d’eau n’est pas congestionné, ce qui assure aux transporteurs des délais optimisés.

Transport fluvial et compétitivité environnementale

Si le mode fluvial est un mode de transport vertueux pour l’environnement et la société, il est possible d’aller encore plus loin pour maintenir la compétitivité environnementale du transport fluvial.

- Une flotte fluviale à moderniser

La flotte fluviale française est âgée et hérite de rendements de propulsion qui peuvent être optimisés. Elle nécessite d’évoluer pour s’adapter aux demandes des chargeurs et maintenir son avantage environnemental. Par ailleurs, le développement du transport fluvial et le projet de canal à grand gabarit Seine Nord Escaut vont générer des besoins accrus d’unités fluviales sur le réseau français.

- Des technologies d’avenir au service de la performance énergétique et carbone

Des technologies existent, et sont en cours d’expérimentation, pour déployer une flotte fluviale modernisée. Le développement de systèmes de propulsion innovant, l’amélioration de l’hydrodynamisme des bateaux le déploiement de carburants alternatifs (tels que le Gaz Naturel Liquéfié (GNL), l’hydrogène et motorisations hybrides) ou l’optimisation des moteurs existants (diesel à haut rendement, récupération de la chaleur à l’échappement) sont les technologies de demain pour une flotte fluviale toujours plus performante d’un point de vue énergétique et environnementale.

Plusieurs projets initiés en France vont dans ce sens: le projet Promovanvise ainsi à expérimenter des propulsions, sources d’énergies (hydrogène notamment) et motorisation innovantes pour les embarcations fluviales de transport de marchandises. Par ailleurs, le master plan européen en faveur du GNL permettra de développer son usage comme carburant pour les bateaux fluviaux sur les axes du Rhin et du Danube.

- Logistique d’avenir

L’optimisation de l’emport des unités fluviales doit renforcer encore la massification du mode et la compétitivité énergétique du mode. Plusieurs projets en cours visent à optimiser la logistique fluviale. C’est par exemple le cas du projet UTILE portant sur la standardisation d’un conteneur multimodal adapté au transport par voie fluviale. Des opérations sont déjà en cours : l’entreprise Samskip propose par exemple des containers de 13.72m (45 pieds) pour faciliter le transport fluvial. Ainsi l’emport des unités fluviales évolue dans le sens de la massification (de 772 tonnes en 2006 à 931 tonnes en 2013).

Les projets de nouvelles déchèteries fluviales flottantes constituent également des innovations prometteuses qui optimisent les espaces urbains.

Acteur de la transition énergétique et écologique, VNF s’engage dans la préservation de la biodiversité et veille à être exemplaire dans chacune de ses actions.

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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 07:52
9 expérimentations du nouveau référentiel Route Durable « HQETM Infrastructures, démarche certifiée par Certivéa »

9 expérimentations du nouveau référentiel Route Durable « HQETM Infrastructures, démarche certifiée par Certivéa »

La certification Route Durable va évoluer ! 9 opérations ont été testées en vue du lancement en fin d’année d’une nouvelle version rebaptisée « HQETM Infrastructures, démarche certifiée par Certivéa »

Afin de répondre aux attentes du marché et des acteurs, Certivéa a décidé de faire évoluer sa certification Route Durable et d’élaborer un nouveau référentiel mieux adapté à toutes les typologies de projets. Pour en vérifier la bonne adaptabilité, Certivéa a co-construit cette nouvelle version avec des acteurs de terrain en la testant sur 9 opérations, situées dans 7 départements ou communautés urbaines.

Le jeudi 25 septembre, dans le cadre de la Green Building Week animée par France GBC, Certivéa a clôturé cette phase de test, en présence des chefs de projet des 9 opérations et de l’Association HQE, pour finaliser les évolutions à apporter au référentiel. A cette occasion, Certivéa a remis des attestations de participation à l’ensemble des projets et a également dévoilé le nom de cette nouvelle version, rebaptisée « HQETM Infrastructures, démarche certifiée par Certivéa », dont le lancement est prévu en fin d’année.

Pour répondre aux nouvelles attentes techniques, économiques et sociétales des acteurs, en constante évolution, Certivéa et le Département du Nord ont décidé de faire évoluer la certification Route Durable, en vue de la rendre plus accessible et adaptée à toutes les typologies de projets routiers.

Ainsi, une version 2 du référentiel a été élaborée. Suite à un appel à candidatures, 9 projets ont pu tester la pertinence de cette nouvelle version (entre mars 2013 et avril 2014). Cette expérimentation a permis d’identifier les modifications à apporter au référentiel pour qu’il soit en parfaite adéquation avec les attentes.

A l’occasion de la Green Building Week 2014, Certivéa a clôturé cette expérimentation lors d’une dernière réunion des chefs de projets à Paris en présence de l’association HQE. L’ensemble des acteurs présents a ainsi pu échanger sur leurs projets et les évolutions du référentiel.

Certivéa a également remercié tous les acteurs de ce test et remis des attestions de participation aux 9 projets testés.

La certification « Route Durable » de demain : HQETM Infrastructures certifiée par Certivéa

Suite à la clôture de l’expérimentation et à la confirmation de la bonne adaptabilité du nouveau référentiel à toutes les typologies de projets routiers, Certivéa en accord et avec l’appui de l’Association HQE, a choisi de rebaptiser sa certification sous le nom : HQETM Infrastructures, un nom plus générique évoquant la qualité environnementale, intégrant la dimension HQE et permettant d’envisager une évolution vers de nouvelles familles d’infrastructures de la ville durable (ferroviaires, maritimes, etc.).

Cette certification apportera des bénéfices aux maîtres d’ouvrage de projets routiers :

- la limitation des impacts sur l’environnement et la population en analysant et intégrant toutes les composantes du développement durable : environnement, économie et social,

- le renforcement du dialogue, de la concertation et de l’arbitrage avec toutes les parties intéressées,

- la reconnaissance de la performance de chaque projet dans son contexte territorial,

- et le développement de l’attractivité du territoire.

Un appel à commentaires sur cette nouvelle version sera lancé, pendant le Congrès IDRRIM, à l’occasion du Salon Interoute et Ville 2014 de début octobre.

Le lancement officiel de la nouvelle certification HQETM Infrastructures, démarche certifiée par Certivéa est attendu pour la fin d’année.

Focus sur les 9 opérations... Conseil général de l’Eure (27) : déviation Nord-Ouest de Bourg Achard via la création de plusieurs giratoires

« La certification permet une valorisation de l’investissement routier et une implication de l’ensemble des acteurs. La démarche s’inscrit pleinement dans le cadre de la préservation des ressources pour se diriger vers la route de 5ième génération (R5G). C’est aussi une valorisation de l’engagement public. Elle permet une mise à plat des pratiques sous forme de check-list sur la prise en compte des enjeux et des objectifs du projet. »

Christophe GALLEZ, Chef de projet Conseil Général de l’Eure

Conseil général d’Indre et Loire (37) : réalisation d’un ouvrage de franchissement dénivelé à Neuillé- Pont-Pierre pour résoudre les problèmes d’insécurité et fluidifier le trafic.

«La démarche a permis une appropriation des différents concepts liés au référentiel et à la notion de performance de développement durable de la route. Le référentiel et son SMO (Système de Management) permettent de formaliser toutes les étapes du processus décisionnel, ce qui consolide les choix opérés par la maîtrise d’ouvrage et légitime son action. C’est aussi une ouverture vers une nouvelle méthode de travail structurée qui reconnait et renforce le rôle de la maîtrise d’ouvrage. Elle fédère les services en structurant leur travail et en apportant un cadrage méthodique qui apporte rigueur et traçabilité. »

Olivier MACKOWIAK, Chargé de Mission « Route Durable » Conseil Général d’Indre et Loire

Conseil Général du Nord (59) : confortement des berges et reconstruction de la chaussée de la route à Mecquigniès pour éviter l’effondrement des berges et stabiliser et renforcer la sécurité de la chaussée.

« La démarche permet au chef de projet d’acquérir, de se réapproprier ou de pérenniser les bonnes pratiques dans la gestion d’un projet.

Elle permet de capitaliser un certain nombre de données nécessaires à l’élaboration du diagnostic du territoire concerné et d’évaluer l’impact économique, social et environnemental du projet au travers des niveaux de performance définis pour les objectifs. »

Christophe STAMANNE – Chef de projet Conseil Général du Nord

Conseil Général du Nord (59) : mise aux normes de la largeur de la route et mises hors gel de la RD 47 Hamel – Arleux pour sécuriser le trafic routier et le développement de pistes cyclables.

« La démarche formalise les pratiques existantes et permet de se remettre en question sur la pertinence d’un projet, voire la nécessité d’une opération. C’est un fil rouge à suivre, un mode opératoire de conduite de projet d’infrastructure. C’est aussi un moyen de communication pour montrer que la dépense publique est efficiente et optimisée. »

Eric HEGO, Chef de projet Conseil Général du Nord

Conseil général du Pas-De-Calais (62) : création d’un nouvel axe routier au sud de Samer.

« La démarche a permis de nous interroger sur nos pratiques et notamment travailler à la formalisation de la phase amont du projet, avec la présentation précise des critères ou paramètres qui ont guidé au choix du projet retenu.

Cet outil sécurise en quelque sorte l’opération par un balayage complet des différentes thématiques analysées en toute transparence. Les aspects techniques, sociaux, environnementaux sont traités, cela complète les objectifs de l’opération. »

Emmanuelle PAMART – Chef de projet Conseil Général du Pas de Calais

Conseil général du Pas-De-Calais (62) : création de la Rocade Sud d’Arras, dans le cadre d’une démarche globale et partenariale d’amélioration des conditions de déplacement dans l’agglomération.

« La démarche permet une formalisation, gage de traçabilité. Le travail en mode projet favorise la diffusion de l’information. Elle donne des outils de méthode, impose de fait la rigueur nécessaire, et est très formatrice pour les chefs de projets dans le pilotage des opérations.

La démarche apporte aussi des garanties en termes de prise en compte du développement durable dans les projets sur tous les points. Elle renforce la concertation, qui permet de légitimer le projet et participe aussi à réaliser une communication efficace. »

Matthieu BIELFELD Conseil Général du Pas de Calais

Conseil général de la Somme (80) : prolongement du Contournement d’Albert pour améliorer la sécurité routière et le cadre de vie des habitants, rétablir les circulations agricoles, récupérer les eaux pluviales.

« La démarche s’appuie sur une méthodologie de projet depuis la programmation jusqu’à la réalisation. Elle permet d’avoir l’assurance que le projet respecte les enjeux et objectifs à tous les niveaux de son évolution. Elle formalise les enjeux hiérarchisés et établit une performance de développement durable d’un projet routier. Elle permet aussi de faire le point sur les pratiques actuelles de management et de réaliser des choix adaptés et cohérents pour le territoire concerné avec une véritable approche développement durable. »

Alain MACHU - Chef de projet Conseil Général de la Somme

Conseil général de la Vendée (85) : Mise à 2 voies de la route entre Aizenay et Challans et création d’un échangeur, pour améliorer la circulation sur un axe routier très fréquente.

« La démarche conduit le maître d’ouvrage à une remise en question de ses méthodes et objectifs, dans un contexte où les projets sont de plus en plus contestés. Elle apporte un cadre de travail précis, moderne et commun à tous. Une opportunité pour mobiliser les différentes équipes (études, travaux, exploitation) autour d’un objectif commun. »

Séverine Charrier – Chef de projet Conseil Général de la Vendée

Lille Métropole Communauté Urbaine – LMCU - (59) : poursuite de la refonte de l’avenue de Dunkerque (Lomme), voie historique, en tenant compte de l’insularité et des spécificités des paysages traversés, pour valoriser les espaces publics, mettre en valeur le patrimoine et respecter la biodiversité.

«La démarche donne un cadre pour l’élaboration d’un programme et aide le chef de projet pour la conduite d’une opération de voirie. Le référentiel est plutôt bien adapté au métier de chef de projets routiers. Le système de management de l’opération (SMO) et les indicateurs proposés lui permettent en effet de se poser les questions importantes à toutes les étapes d’un tel projet et de formaliser les réponses et les choix dans la rédaction d’un programme. Elle permet de prendre aussi conscience du niveau de performance et de qualité fixés puis atteints sur certains aspects de l’opération (environnement, concertation...), autant d’éléments qui peuvent être utilisés comme arguments de promotion et de valorisation de l’opération. »

Julien HENIQUE – Chef de projet Lille Métropole Communauté Urbaine

9 expérimentations du nouveau référentiel Route Durable « HQETM Infrastructures, démarche certifiée par Certivéa »

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Published by LV_RM - dans route durable Transports Infrastructures Certivea
10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 06:42
L'abandon définitif de l'écotaxe, un coût difficile à supporter de 3 Mrd d’€

L'abandon définitif de l'écotaxe, un coût difficile à supporter de 3 Mrd d’€

La ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Énergie et le secrétaire d'Etat en charge des Transports, de la Mer et de la Pêche ont annoncé la suspension sine die du dispositif de l'écotaxe, après avoir échangé avec les responsables des fédérations professionnelles de transport routier.

Les revendications des professionnels de la route se sont articulés autour de 3 cibles :

1) des difficultés de mise en œuvre de l'écotaxe, y compris dans la phase d'expérimentation ;
2) de la nécessité de clarifier les sources de financement de l'usage des infrastructures pour aboutir à un système clair et juste ;
3) de la volonté des professionnels du transport de participer à des solutions de financement équitables et pérennes.

Ainsi, Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, et Alain Vidalies, secrétaire d'Etat en charge des Transports ont décidé la suspension sine die du dispositif de l'écotaxe, de créer un groupe de travail de co-construction d'une solution qui se mettra en place, la semaine prochaine, avec toutes les parties prenantes, et enfin d’intensifier la recherche de solutions sur la situation économique et sociale globale du secteur, notamment le chantier de la compétitivité, pour permettre au transport routier français de préserver ses entreprises et ses emplois.

Cet abandon définitif de l’écotaxe va coûter très cher aux contribuables français, puisqu’il est notable d’ajouter que depuis 2009, plusieurs cadeaux fiscaux ont été distribués pour anticiper l'éco redevance (réduction sur la taxe à l'essieu, généralisation du 44 tonnes...) pour un total de près 800 millions d’euros. Auquel il convient de rajouter 1,2 milliard de manque à gagner et les 800 millions à payer au prestataire en cas de dédit ! Une facture qui s’élève donc à près de 3 milliard d’euros. En cette période de disette, elle paraît très pénible.

Les recettes de l'Ecotaxe devaient financer des transports collectifs, mais aussi l'entretien du réseau routier qui est à la charge des collectivités. Les collectivités doivent déjà prendre en charge 400 millions d'euros suite à la généralisation des 44 tonnes. Ce sont encore les citoyens qui vont payer l'addition.

Si la France connaît quelques difficultés, il peut être utile d'aller voir la santé du transport routier de marchandises dans d'autres pays. Regardons la situation économique du secteur en Allemagne, en République Tchèque ou en Suisse : florissant ! Un point commun entre tous ces pays : la mise en place d'un péage poids lourds dont le montant est nettement plus important que l'Ecotaxe. Cherchez l'erreur !

Puisque les questions de financement peuvent être abordées très rapidement à l'occasion du projet de loi de finances, la fédération France Nature Environnement propose des solutions disponibles et cohérentes qui peuvent compenser une partie du manque à gagner. Il faut récupérer les cadeaux fiscaux faits aux transporteurs, au détriment des autres contribuables, en compensation de la future application de l’écotaxe: le gazole professionnel, la taxe à l'essieu et la taxe d'aménagement du territoire.

Puisque l'Ecotaxe n'est pas mise en place, nous pouvons revenir au niveau d'origine de la taxe à l'essieu, ce qui rapporterait 150 millions par an. A ces 150 millions s'en ajouteraient d'autres si les camionneurs étaient soumis à la hausse de 2 centimes dudiesel qui va impacter les Français. L'ensemble de ces mesures d'urgence peuvent être mises place dans le cadre de la loi de finances et pourraient rapporter 600 millions au budget de l’Etat.

Denez L'Hostis, président de FNE : « France Nature Environnement souhaite sortir l’Ecotaxe de l’ornière. Nous demandons à participer au groupe de travail qui sera chargé de proposer des solutions pour le transport de marchandises pour qu’une autre voix que celle des seuls lobbies soit entendue et défendue, celle de l’utilité publique. Nous ne sortirons pas de la crise si l’intérêt général ne prime pas sur les intérêts catégoriels.»

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 06:46
Canal Seine-Nord, « En faisant une promesse on contracte une dette.  »

Canal Seine-Nord, « En faisant une promesse on contracte une dette. »

Le premier Ministre, suite à sa visite à Arras, le 26 septembre 2014 a annoncé son engagement ferme en faveur du canal Seine-Nord, un projet si souvent reporté, devenu un modèle d'investissement pour le gouvernement, en vue de relancer une économie en panne, avec, en prime, un rare consensus. Année 2014, celle d'une nouvelle relance du futur canal ?

Mais voilà, depuis plus de quinze ans, le projet du canal Seine-Nord a été annoncé, reporté, relancé, remis en cause, renégocié….

Le 1er ministre, y voyant aussi bien un "beau projet fédérateur pour la nouvelle grande région Nord-Pas-de-Calais Picardie" prévue par sa réforme territoriale, qu'un exemple de la "relance des investissements" qu'il préconise aussi bien pour la France que pour l'UE, a confirmé "la détermination de (son) gouvernement à remettre un dossier de demande de subvention" à la Commission européenne.

Bruxelles a promis de financer à hauteur de 40% ce projet, évalué par le gouvernement à quelque 4,5 à 4,8 milliards d'euros, et réclamé depuis des décennies par les régions concernées au premier chef, le Nord/Pas-de-Calais et la Picardie. Il s'agit de relier la Seine à l'Escaut par un canal à grand gabarit, d'où la dimension transfrontalière du projet, même si le coeur du chantier concerne 106 km entre l'Oise et le Nord.

Politiques, chefs d'entreprise et dirigeants de chambres de commerce appelaient depuis des années de leurs vœux l'ouverture du chantier du canal qui permettrait la navigation de barges de 4.400 tonnes et 185 mètres de long, avec à la clef la création potentielle de milliers d'emplois.

"Ce canal est un enjeu économique décisif", a martelé le Premier ministre devant les élus du Pas-de-Calais. Il a cité "12.000 à 14.000 emplois directs et indirects pour la construction de cet ouvrage"

L'objectif est que le chantier commence en 2017 et s'achève en 2023, a indiqué le 1er ministre.

"C'est une opportunité exceptionnelle que nous devons saisir. C'est pour cela que la France sera au rendez- vous", a-t-il lancé.

"Il faut évidemment des grands projets qui permettent de regarder l'avenir avec plus d'optimisme", a-t-il plaidé.

Outre l'enjeu économique, fondamental, "un tel canal c'est (...) la réponse essentielle pour le développement, durable, car l'aspect écologique du projet sera également très important" pour le nord de la France, a-t-il

également observé.

Selon lui, "il constitue une réponse pertinente pour désaturer l'autoroute A1 qui accueille un trafic de poids lourds croissant", et réduire la pollution. Le projet d'origine conçu comme un partenariat public privé d'un montant évalué à 7 milliards d'euros a été abondonné et "reconfiguré" de manière à être finançable, comme préconisé dans un rapport remis au gouvernement le 11 décembre par le député du Nord, Rémi Pauvros (PS).

- Montage financier à mettre au point -

Outre la part couverte par l'UE, de quelque 2 milliards d'euros, le montage définitif reste à mettre au point. L'Etat s'engagerait à hauteur d'1 milliard de même que les collectivités locales de Picardie, Ile-de-France et Nord-Pas de Calais. Le solde d'environ 500 millions d'euros serait apporté par des prêts longue durée (40 ans) et à très bas taux d'intérêt.

Les intérêts privés -céréaliers notamment- contribueraient aussi en finançant certains travaux sur les plateformes multimodales. D'autres industries étaient fortement demandeuses -automobile, distribution, logistique et recyclage.

M. Pauvros a été chargé vendredi par le gouvernement d'une nouvelle mission pour assurer "le lien avec les collectivités locales" durant la prochaine phase.

Paris a jusqu'à février pour déposer son dossier à Bruxelles, l'étude d'intérêt public modificative devant ensuite

être lancée à l'été 2015.

L'annonce a été accueillie avec enthousiasme par les élus, toutes tendances politiques confondues, à l'exception d'EELV. En effet, pour les écologistes le projet pose un réel débat sur le plan économique dans la mesure où la contrepartie financière annoncée représente une facture d’un milliard pour les collectivités régionales et départementales sur un total de 4,5 milliards. Impliquant in fine que le coût de ce projet pharaonique soit tenu et que le financement européen soit porté à un taux de 40% au lieu de 6,22%. Un constat assez particulier en raison de la situation économique des collectivités régionales et des départements qui peinent à boucler leurs budgets et qu’ils sont en compétence sur des missions touchant à l’action sociale, aux personnes âgées, aux transports scolaires pour les enfants…lesquels redeviennent payants dans certains départements !

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 06:42
Les titres III (Transports), IV (Economie Circulaire), VI (Sûreté Nucléaire) du projet de loi sur la transition énergétique, adoptés…

Les titres III (Transports), IV (Economie Circulaire), VI (Sûreté Nucléaire) du projet de loi sur la transition énergétique, adoptés…

Les députés ont adopté en commission spéciale de l’Assemblée nationale les vendredi 26 et samedi 27 septembre, les titres III, IV, VI du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, consacré aux transports propres et à la qualité de l’air, à l’économie circulaire et enfin à la sûreté nucléaire.

Concernant le titre III, consacré aux transports, le développement des transports moins polluants est un objectif important pour faire baisser la facture énergétique de la France et des français, améliorer la qualité de l’air et préserver la santé. Le projet de loi prévoit des mesures ambitieuses, tant au niveau national que local, pour que la mobilité contribue aux économies d’énergie, et pour réduire les pollutions.

Les grandes mesures de ce titre sont :

  • le déploiement des véhicules propres dans les flottes publiques ; L’Etat et ses établissements publics devront respecter une part minimale de 50% de véhicules propres lors du renouvellement de leurs véhicules ;
  • le développement des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables ;
  • un objectif de 10% de l’énergie produite à partir de sources renouvelables dans tous les modes de transport en 2020 ;
  • une prime à la conversion des véhicules les plus polluants par des véhicules propres ;
  • des mesures de restriction de circulation en cas de mauvaise qualité de l’air ;

Les députés ont enrichi le texte de plusieurs amendements parmi lesquels :

  • la définition dans la loi des véhicules propres, pour les voitures particulières et pour les poids lourds et les bus, est précisée. Un décret viendra fixer les technologies qui entrent dans cette définition (véhicules électriques, hybrides rechargeables, hydrogène, GNV etc…) en fonction de leur taux d’émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques.
  • les loueurs de voitures et les compagnies de taxis devront renouveler leurs flottes avec 10% de véhicules propres pour accompagner la transition énergétique, les professionnels seront consultés dans les prochaines semaines pour travailler sur la mise en œuvre de cet objectif
  • un schéma national de déploiement des véhicules propres et des infrastructures de recharge sera établi par l’Etat, en lien avec les collectivités et les acteurs de la filière automobile, en cohérence avec la stratégie nationale bas-carbone
  • il est créé un plan de mobilité rurale, qui permet aux territoires ruraux de se doter d’outils de concertation et de planification des mobilités adapté aux spécificités de l’espace rural, complémentaire des plans de déplacements urbains établis dans les agglomérations urbaines.
Les titres III (Transports), IV (Economie Circulaire), VI (Sûreté Nucléaire) du projet de loi sur la transition énergétique, adoptés…

S’agissant du volet IV, consacré à lutte contre les gaspillages et à la promotion de l’économie circulaire. Le projet de loi comprend un ensemble de mesures permettant d’accélérer le passage à une logique de sobriété dans l’utilisation des ressources et de l’énergie, de diminuer les impacts environnementaux, de limiter la production de déchets non-valorisés et d’augmenter la compétitivité des entreprises françaises dans une logique de croissance verte.

Les grands objectifs du projet de loi en la matière sont :

  • Inscrire résolument la France dans une dynamique d’économie circulaire afin de dépasser le modèle linéaire - produire, consommer, jeter - pour aller vers une économie de production et d’échanges prenant en compte dés leur conception la durabilité et le recyclage des produits, de manière à ce qu’ils puissent être réutilisés.
  • La réduction de 10% des déchets ménagers et assimilés produits d’ici 2020
  • La valorisation de 55% des déchets non dangereux en 2020 et 60% en 2025
  • La valorisation de 70% des déchets du bâtiment et des travaux publics à l’horizon 2020
  • La réduction de 50% à l’horizon 2025 des quantités de déchets mis en décharge

Les grandes mesures inscrites dans le projet de loi par Ségolène Royal et adoptées en commission pour atteindre ces objectifs sont :

  • La généralisation du tri à la source des biodéchets d’ici 2025 pour une valorisation en amendement organique
  • La généralisation de la tarification incitative en matière de déchet, pour faire baisser les factures
  • Renforcer le principe de proximité dans la gestion des déchets pour développer des cycles courts de réemploi et recyclage
  • Création d’un réseau de déchetterie professionnelles du BTP d’ici le 1er janvier 2017, en créant une obligation de reprise par les distributeurs de matériaux dans les sites de vente, à destination des artisans.
  • L’interdiction de la distribution de sacs plastiques à usage unique à compter du 1er janvier 2016
  • Interdiction d’utilisation des produits phytosanitaires dans les espaces verts d’ici fin 2016.

Les députés ont enrichi le texte de plusieurs amendements :

  • Création d’une infraction d’obsolescence programmée, pour le développement de produits dont la durée de vie d’un produit est intentionnellement réduite
  • Interdiction à compter du 1er janvier 2016 de toutes nouvelles installations de tri-mécano-biologique
  • Renforcement des moyens de lutte contre les actes d’abandons et les filières illégales de gestion des déchets, en particulier les véhicules hors d’usage et les déchets d’équipement électriques et électroniques.
Les titres III (Transports), IV (Economie Circulaire), VI (Sûreté Nucléaire) du projet de loi sur la transition énergétique, adoptés…

Enfin, sur le titre VI, consacré au renforcement de la sûreté des installations nucléaires et de l’information des citoyens. Le projet de loi comprend un ensemble de mesures permettant de renforcer l’information et la transparence sur le suivi du parc électronucléaire, d’encadrer la mise à l’arrêt des installations et la gestion des déchets, et renforce les moyens de contrôle de l’Autorité de Sûreté Nucléaire.

Les grandes mesures inscrites dans le projet de loi par Ségolène Royal et adoptées en commission sont :

  • Le renforcement des prérogatives des Commissions Locales d’Information (CLI), qui sont les instances de dialogue locales entre les exploitants, les riverains et les pouvoirs publics (réunion publique annuelle, composition ouverte à des membres issus des pays étrangers concernés pour les installations frontalières, visite de l’installation à la demande de la CLI).
  • Le renforcement de l’information, proactive et régulière, des riverains situés dans le périmètre du plan particulier d’intervention aux frais de l’exploitant.
  • La remise à plat de l’encadrement des mises à l’arrêt définitif des installations, en privilégiant le démantèlement des installations dans les deux ans après leur arrêt.
  • Le renforcement des moyens de contrôle et les pouvoirs de l’Autorité de sûreté nucléaire, en la dotant de pouvoirs de contrôle et de sanction plus gradués (amendes administratives, astreintes administratives journalières, possibilité de procéder à des saisies, prélèvements ou consignations, ainsi qu’à des transactions). L’ASN pourra également faire réaliser des tierces expertises aux frais des industriels.

Les députés ont enrichi le texte de plusieurs amendements :

  • La création d’un régime intermédiaire d’autorisation, délivrée par l’ASN, permettant de couvrir certaines modifications d’installations suffisamment importantes pour justifier une autorisation de l’ASN et qui jusqu’ici relevait d’un régime déclaratif.
  • La création d’un cadre réglementaire renforcé pour la poursuite de l’exploitation des réacteurs électronucléaire au-delà de 40 ans, basé sur une autorisation dans les formes du nouveau régime d’autorisation et le renforcement du suivi des installations par des contrôles supplémentaires des équipements importants pour la sûreté.
Les titres III (Transports), IV (Economie Circulaire), VI (Sûreté Nucléaire) du projet de loi sur la transition énergétique, adoptés…

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29 septembre 2014 1 29 /09 /septembre /2014 06:44
Expérimentation du péage de transit poids lourds dans les tout premiers mois de l’année 2015.

Expérimentation du péage de transit poids lourds dans les tout premiers mois de l’année 2015.

Après un travail de mise à plat et de concertation, s’appuyant sur le travail des commissions parlementaires, le Gouvernement a décidé de remplacer « l’écotaxe poids lourds » par un « péage de transit poids lourds ». Le projet a été défini par un amendement à la loi de finances rectificative du 8 août 2014. Le projet prévoyait une mise en œuvre au 1er janvier 2015, précédée d’une marche à blanc.

Afin d’accompagner la mise en œuvre de ce projet, le Premier ministre a nommé le Préfet Christian de Lavernée pour une mission de concertation. L’écoute des acteurs a mis en évidence le besoin de restaurer la confiance dans le mécanisme légal de répercussion, par une majoration forfaitaire plus près de la réalité, mais aussi la nécessité de poursuivre l’analyse des impacts économiques sur les territoires et les filières les plus concernés par le réseau resserré.

Pour répondre aux difficultés apparues dans l’application du mécanisme de majoration forfaitaire au nouveau réseau du « péage de transit », le Gouvernement décide de faire évoluer ce mécanisme. La majoration forfaitaire sera dorénavant calculée au niveau du bassin d’emploi. Cela permet de proposer une majoration nulle pour un nombre important de trajets de courte distance (qui n’utilisent pas le réseau taxable) et de proposer des taux proches de la réalité sur les trajets dépendant d’un itinéraire soumis au péage de transit. Cette modification fera l’objet d’une disposition législative qui sera soumise au Parlement.

Par ailleurs, les organisations professionnelles seront invitées à étayer l’identification et la mesure des impacts économiques qu’ils prévoient au sein d’observatoires régionaux, dont les travaux seront transmis par les préfets de région à un comité de suivi national.

Une phase d’expérimentation démarre dès le mois d’octobre avec une montée en charge progressive. Elle permettra de s’approprier le dispositif technique et de vérifier les impacts sur les territoires.

A l’issue de cette phase d’expérimentation, un bilan sera tiré et présenté aux différentes parties prenantes dans la perspective d’une mise en service dans les tout premiers mois de l’année 2015.

Expérimentation du péage de transit poids lourds dans les tout premiers mois de l’année 2015.

Qu’est-ce que le péage de transit poids lourds ?

Le péage de transit poids lourds met en œuvre le principe de l’utilisateur/payeur. Sur la base d’une tarification à la distance parcourue, chaque véhicule paie en fonction de son usage réel du réseau retenu.

L’objectif du péage de transit poids lourds est de faire participer au financement des infrastructures de transport les professionnels qui en ont besoin et les utilisent régulièrement.

Il concerne les véhicules de plus de 3,5t conçus pour le transport de marchandises, définis par le décret n° 2013-678 du 11 juillet 2013 et circulant sur le réseau concerné.

Sont exonérés : les véhicules de l’armée ; les véhicules spécialisés tels les bazars forains, les fourgons blindés et les véhicules dédiés à la collecte de lait dans les fermes ; les véhicules agricoles et ceux dédiés au transport de carcasses et de déchets animaux.

Une contribution pour l’entretien et le développement des infrastructures de transport, notamment de transport de marchandises

Ce dispositif apporte une réponse à la question du financement des infrastructures. Le Gouvernement doit se donner les moyens d’une politique des transports ambitieuse, notamment pour moderniser et entretenir notre réseau routier national dont le bon état est un facteur de compétitivité essentiel.

Le péage de transit poids lourds sera entièrement dédié au financement des infrastructures de transport, à leur entretien et leur modernisation, en particulier les projets bénéficiant au transport de marchandises.

La recette brute estimée sera d’environ 600 M€ par an, dont 30 M€ pour les collectivités locales.

Quelles seront les routes concernées ?

4 000 km de routes nationales seront concernées par le péage de transit poids lourds. Le décret fixant le réseau routier national sera publié dans les prochains jours.

Il s’agit des grands axes routiers qui concentrent les trafics les plus élevés : les itinéraires pour lesquels le trafic est en moyenne supérieur à 2 500 poids lourds par jour. Ces itinéraires complètent de manière cohérente le réseau des autoroutes à péages.

Cela correspond aux grands itinéraires traversant le pays sans péage et à des barreaux routiers en continuité avec des autoroutes à péage tels la RN4 entre Paris et l’Est de la France et la RN10 entre Bordeaux et Poitiers.

Afin d’éviter le report de trafic vers les réseaux locaux et les communes qu’ils traversent, environ 300 km de routes locales seront incluses dans le réseau. Le boulevard périphérique parisien et certains axes de la plaine d’Alsace (RD83) en feront partie.

Une carte détaillée est accessible sur le site internet du Ministère

http://cartelie.application.developpement-durable.gouv.fr/cartelie /voir.do?carte=grand_transit&service=CEREMA

Expérimentation du péage de transit poids lourds dans les tout premiers mois de l’année 2015.

Répercussion du péage sur les prix du transport

Dans un contexte commercial du transport de marchandises très ouvert, où les prix sont libres et la concurrence est vive, il avait été jugé nécessaire de mettre en place un mécanisme administré d'augmentation des prix du transport, permettant d’intégrer dans les factures de transport les charges liées au paiement du péage de transit sans créer des difficultés relationnelles et commerciales

Un décret du 6 mai 2012, prévoyant une répercussion au réel, avait été rejeté par l’ensemble des professionnels. Priorité avait alors été donnée à la simplicité avec la définition d’un mécanisme de majoration forfaitaire. La loi du 28 mai 2013 a permis d’adopter un dispositif prévoyant un taux par région pour tous les déplacements internes à une région ainsi qu’un unique taux pour toutes les prestations entre deux régions différentes.

Il est apparu que l’application au nouveau réseau de cette majoration forfaitaire calculée à la maille régionale n’est pas adaptée à la diversité des cas et conduit à des inégalités territoriales.

Il est donc proposé d’appliquer un taux de majoration forfaitaire calculé à partir d’un maillage plus fin du territoire : la zone d’emploi (400 en tout). Cela permet de proposer :

-                  une majoration nulle pour un nombre important de relations de courte distance qui n’utilisent pas le réseau taxable ;

-                  des taux plus proches de la réalité sur les relations fortement dépendantes d’un itinéraire soumis au péage de transit.

Lorsque l'opération de transport routier de marchandises est réalisée par un ou plusieurs véhicules utilisés pour le compte d'un donneur d'ordres unique, la majoration du prix pourrait être ajustée sur le montant exact du péage dû. Ceci permettrait notamment de traiter plusieurs cas de dessertes par tournées pour lesquels un maillage fin peut poser des difficultés.

Ces ajustements du dispositif de répercussion nécessitent une modification de la loi. Des dispositions législatives seront soumises au Parlement à cette fin.

Des outils sont mis à disposition des professionnels pour leur permettre d’évaluer l’application du nouveau dispositif de majoration forfaitaire sur le site :

http://cartelie.application.developpement- durable.gouv.fr/cartelie/voir.do?carte=CarteMajorationZE&service=DGITM

 

Comment va se dérouler l’expérimentation ?

L’expérimentation du dispositif se fait sans facturation, sous la forme d’une « marche à blanc ».

Compte-tenu du déploiement actuel du dispositif, le Gouvernement a demandé à Ecomouv’ et aux sociétés habilitées de télépéage d’activer progressivement le fonctionnement du dispositif de calcul du péage dès le mois d’octobre 2014, sans facturation réelle.

Ceci se traduit par la transmission mensuelle des détails des sommes dues par les véhicules enregistrés auprès d’une société habilitée de télépéage et équipés d’un boîtier GPS, ainsi qu’à tous ceux qui s’enregistrent et s’équipent à partir de maintenant auprès d’une société de télépéage.

1.            Comment est calculé le péage de transit ?

Le dispositif repose sur le principe d’une tarification en fonction :

-                  du nombre de kilomètres parcourus ;

-                  du niveau de pollution ;

-                  du nombre d’essieux et du poids des véhicules.

Le montant du péage est établi à partir de l’itinéraire précis des véhicules. Ils doivent pour cela être équipés d’un boitier GPS (équipement embarqué) dès lors qu’ils empruntent le réseau. Ce boitier GPS permet d’identifier le franchissement par le véhicule des points de tarification virtuels, assimilable aux barrières de péage classique mais ici sans arrêt du véhicule, pour ensuite déterminer le montant du péage dû.

Le total des points de tarification franchis permet de calculer le montant dû. Pendant la phase d’expérimentation, les véhicules participants recevront ces informations pour suivre le montant de péage dû, mais sans facturation.

2.            Quelle tarification pour le péage de transit ?

Le montant du péage est en moyenne de 13 centimes d’euros par kilomètre et dépend du niveau de pollution, du nombre d’essieux et du poids du véhicule. Les valeurs précises et les modulations sont définies dans l’arrêté du 16 septembre 2014. Cela correspond aux valeurs suivantes, en centimes d’euro par véhicule et par kilomètre:

Valeurs des taux modulés 2015

Véhicules électriques

EURO VI, EURO V + EEV

EURO V

EURO IV

EURO III

EURO II

EURO I et avant

première

5,3

7,5

8,4

8,8

9,7

10,1

10,6

deuxième

6,7

9,4

10,5

11,1

12,2

12,8

13,3

troisième

9,2

13,1

14,6

15,4

16,9

17,7

18,5

Ces valeurs sont réduites de 50% pour l’usage du réseau soumis au péage de transit en Bretagne et de 30% pour l’usage du réseau soumis au péage de transit en Aquitaine et Midi- Pyrénées.

3.            Comment s’équiper ? Equipement des véhicules

Tout véhicule circulant sur une route appartenant au réseau du péage de transit, doit être équipé d’un équipement embarqué.

Pour recevoir son équipement, il convient d’enregistrer son véhicule soit :

-                  auprès d’une société habilitée de télépéage

AXXES : www.axxes.eu / lyon@axxes.fr DKV : www.dkv-ecotaxe.com / ecotaxe-together@dkv-euroservice.com EUROTOLL : www.eurotoll.eu / ecotaxe@eurotoll.fr RESSA : www.ressa.com / ecotaxe@ressa.es TELEPASS: http://telepass.eu / http://telepass.fr/fr/contacts TOTAL : www.ecotaxe-poids-lourd.com,

-                  auprès d’Ecomouv’ (http://www.ecomouv.com/fr/inscription) pour l’entrée en vigueur du dispositif

La procédure d’enregistrement a été simplifiée par l’arrêté du 12 septembre 2014.

Les principales simplifications portent sur l’allègement des justificatifs de la classe « Euro », du poids total autorisé en charge (PTAC) du véhicule, la suppression de données nécessaires à l’enregistrement (Poids Total Roulant Autorisé) et enfin la suppression de l’obligation de présenter un KBIS ou document équivalent pour justifier de l’identité du représentant légal.

 

Quel accompagnement pour cette expérimentation ?

1.            Des observatoires régionaux et un comité de suivi national

Pour traiter toutes les questions posées par les entreprises sur la mise en place du péage de transit et sur ses effets, le Gouvernement a demandé aux Préfets de Région de mettre en place des observatoires régionaux rassemblant les organisations professionnelles et les élus locaux avec les services territoriaux de l’Etat compétents en matière de transports et d’économie. Ils pourront s’appuyer sur les données recueillies grâce à l’engagement de la « marche à blanc », expérimentation grandeur nature. Celle-ci permettra de vérifier les impacts réels sur les entreprises dans les territoires et d’identifier les réponses les plus pertinentes.

Un panel d’entreprises représentatives sera défini afin de disposer de données par secteur d’activité et par filière. Un comité de suivi national réunissant les fédérations de transporteurs, des chargeurs, les sociétés de télépéage, Ecomouv’ et l’Etat sera constitué.

2.            Un accompagnement renforcé par la DGCCRF

Les pouvoirs publics, via la DGCCRF, contrôleront les professionnels du secteur, afin de s’assurer que le dispositif de majoration ne sera pas détourné.

 

Expérimentation du péage de transit poids lourds dans les tout premiers mois de l’année 2015.

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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 06:42
Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Un outil d’évaluation de la loi de transition énergétique présenté le mercredi 10 septembre par le Cler et le Réseau Action Climat et développé par le Cabinet Ecofys.

Un outil qui permet de mesurer la capacité du projet de loi sur la transition énergétique à atteindre 9 engagements de la France et du gouvernement. Dans l’état actuel du projet de loi, les mesures proposées sont loin de permettre l’atteinte des engagements pris avec un transitiomètre à 20%. Cette évaluation sera mise à jour régulièrement durant les débats parlementaires en fonction des amendements votés. Le CLER et le RAC attendent des parlementaires qu’ils étoffent le projet de loi pour apporter une plus grande cohérence entre les objectifs et les mesures pour les atteindre.

Le résultat est sans appel : Avec une évaluation globale à 20%, le transitiomètre indique que le projet de loi et les plans d’actions associés sont largement insuffisants pour atteindre les engagements de la France... l’essentiel du chemin reste donc à faire !

Parmi les 9 engagements analysés par le transitiomètre, celui qui a le moins de chance d’être atteint du fait du manque de mesures adéquates concerne le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale qui a été fixé dans la loi POPE de 2005 à 2 % dès 2015 et à 2,5 % d’ici à 2030. La réduction de la consommation d’énergie, notamment dans l’industrie, reste donc largement oubliée du projet de loi. Un seul engagement est évalué à plus de 50% : il s’agit de porter la part des énergies renouvelables à au moins 23 % de la consommation d’énergie finale d’ici à 2020. Pour autant, nous sommes loin des 100%.

Le transitiomètre montre ainsi qu’il manque des mesures phares pour atteindre les engagements de la France, notamment, l’introduction d’un critère de performance énergétique globale (BBC rénovation) pour la majeure partie des financements dédiés à la rénovation énergétique, une réduction généralisée des limitations des vitesses sur routes, ou encore la présentation par le gouvernement et EDF d’un calendrier de fermeture de réacteurs nucléaires d’ici 2025.

Le transitiomètre sera mis à jour au fur et à mesure des amendements apportés lors du débat parlementaire, dès le passage en commission. L’évolution des évaluations pour chaque engagement sera affichée sur ce site avec les dates correspondantes et elle sera accompagnée d’une explication des changements intervenus. Il est consultable dès maintenant à l’adresse : http://www.transitionenergetique.org/transitiometre/index.html

« Avec seulement 20% du chemin accompli, le transitiomètre indique que le projet de loi est largement insuffisants pour atteindre les engagements de la France... l’essentiel du travail reste donc à faire ! »

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…
Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #1 : Economies d’énergie

“Nous devons inscrire comme perspective de réduire de 50 % notre consommation d’énergie finale à l’horizon 2050” François Hollande, le 20 septembre 2013

Le faible pourcentage pour ce premier engagement s’explique par le manque d’ambition des mesures d’efficacité énergétique sectorielles (bâtiment, transport, industrie). Seule la rénovation des logements est évoquée, mais avec des mesures ponctuelles et qui ne permettent pas de se mettre sur une trajectoire permettant d’arriver à 100% de bâtiments très performants (type BBC rénovation ou équivalent) en 2050. Des mesures complémentaires sont indispensables pour atteindre l’objectif et pour diminuer les consommations énergétiques par exemple par une augmentation des rénovations performantes, un renforcement des performances des véhicules et une diminution des km parcourus.

Ceci inclut aussi la mise en place d’un signal prix clair et de long terme via la fiscalité écologique et la présentation d’un calendrier de sortie des exonérations de taxes sur l’énergie. Afin de clarifier la trajectoire de consommation énergétique à suivre il sera également crucial de fixer un point de passage en 2030 en termes de réduction de consommation d‘énergie finale (et pas en intensité énergétique pour assurer notamment la comparabilité entre les deux engagements 2030 et 2050).

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #2 : Préserver le climat

“La lutte contre le changement climatique est placée au premier rang des priorités. Dans cette perspective, est confir- mé l’engagement pris par la France de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 en réduisant de 3 % par an, en moyenne (...)” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement

Le projet de loi prévoit une planification avec des budgets carbone et des stratégies nationales bas carbone qui doivent permettre de piloter l’évolution des émissions de gaz à effet de serre. La mise en place de PCAET (Plan climat air énergie territoriaux) à l’échelle des intercommunalités et la proposition d’un objectif de réduction de gaz à effet de serre pour 2030 - qui reste cependant en dessous de ce qui serait nécessaire (au minimum 45%) - représentent des pas dans la bonne direction.

Pourtant, les potentiels sectoriels de réduction des émissions via une baisse des consommations notamment d’énergies fossiles et un développement des énergies renouvelables restent à l’heure actuelle sous-exploités.

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Engagement #3 : Précarité énergétique

“Rénover en priorité les logements des ménages en précarité - 330000 par an (130 000 dans le parc social déjà programmées et 200 000 logements privés) et mettre en place un bouclier énergétique global” Synthèse du débat national sur la transition énergétique, enjeu n°3

Une transition énergétique sans penser aux besoins des ménages modestes, reste une transition non seulement inacceptable, mais également inefficace. Il est donc regrettable que l’enjeu de la précarité énergétique n’apparaisse pas d’avantage dans le projet de loi. Le chèque énergie, dont le montant et les critères d’attribution restent à définir, permettra d’élargir à toutes les sources d’énergie l’accès à une aide pour le paiement des factures mais sans pouvoir durablement changer la situation des ménages et de leur logement.

D’autres mesures comme l’intégration de la performance énergétique dans les critères de décence et de salubrité des logements, afin de retirer progressivement les passoires thermiques du marché ou l’assurance d’un financement à quasi 100% de la rénovation énergétique des logements des ménages très modestes remboursé seulement en partie et uniquement sur les économies générées, manquent cruellement.

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Engagement #4 : Transports

“L’objectif est de réduire, dans le domaine des transports, les émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici à 2020, afin de les ramener à cette date au niveau qu’elles avaient atteint en 1990” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, Art. 10

Le secteur du transport est le grand oublié du projet de loi... Les seules mesures prévues se concentrent sur le développement des véhicules électriques et des biocarburants, sans que leurs impacts ne soient bien évalués. Le projet de loi se limite à ouvrir de nouvelles possibilités pour les agglomérations de plus de 100 000 habitants de mettre en place une ou plusieurs zones à circulation restreinte pour la qualité de l’air, ou des plans de déplacements dans les entreprises génératrices de trafic, alors que ce dispositif pourrait devenir obligatoire comme en Belgique. D’autres mesures attendues comme la réduction des limitations des vitesses sur les routes et autoroutes, l’alignement progressif des taxes diesel sur celles de l’essence, l’abandon des projets d’infrastructures routières et aéroportuaires et la régénération du réseau ferroviaire semblent écartées par la politique du gouvernement, et de fait, restent absentes du projet de loi. Les transports en commun souffrent toujours de l’absence de ressources, consécutive à la diminution de la taxe poids lourds et de la suspension de l’appel à projet pour les TCSP (transport en commun en site propre.)

La lutte contre l’étalement urbain est également absente. Pourtant, la modulation des aides à la pierre en fonction des critères de desserte en transport en commun par les collectivités avait fait consensus lors du débat sur la transition énergétique. Le système de remboursement des frais réels aux automobilistes reste surestimé, alors que l’indemnité kilométrique pour le vélo reste volontaire... Aucune mesure n’est prévue pour atteindre l’objectif du Grenelle de stimuler le report du fret de la route vers le rail et le fluvial (à hauteur de 25% en 2022).

Nous espérons que les discussions de la table ronde transports et mobilité de la Conférence environnementale ainsi que les débats entourant le projet de loi de finances 2015 viendront enrichir et compléter le projet de loi.

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Engagement #5 : Bâtiment

“L’Etat se fixe comme objectif de réduire les consommations d’énergie du parc des bâtiments existants d’au moins 38 % d’ici à 2020” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, Art. 5

La complexité et le manque de ciblage des aides existantes et le « programme de rénovation énergétique de l’habitat » (PREH) ne permettent aujourd’hui ni d’atteindre l’engagement d’une réduction de la consommation d’énergie primaire du secteur résidentiel de 38% en 2020 par rapport à 2009 ni l’engagement présidentiel de porter le nombre de rénovations annuelles à 500 000 dès 2017. Ilfaut un véritable changement de paradigme concernant l’enjeu de la rénovation énergétique du parc de bâtiments existants qui manque clairement dans le projet de loi et les annonces qui l’accompagnent ! Simplifier le système des aides trop complexe pour être efficace ne pourra pas se faire via 3 réunions organisées lors de la conférence bancaire et financière... Il manque par ailleurs une des conditions cruciales pour stimuler des rénovations performantes : l’inscription d’un objectif en terme de performance énergétique au « niveau BBC rénovation ou équivalent » comme condition d’accès aux aides (l’atteinte en une fois ou en étapes planifiées). Aucun mécanisme de financement nouveau n’est proposé pour lever des fonds privés à faible coût pour ce chantier national qui représente dès maintenant des besoins d’investissements autour de 14 milliards d’euros par an. La notion de « RGE (reconnu garant de l’environnement) » ne suffira pas pour former des artisans aux rénovations performantes à coûts maitrisés mais le projet de loi se tait sur les alternatives... Le principe d’une systématisation des travaux d’isolation dans la loi en cas de réfection de toiture ou de ravalement de façade envoie un bon signal mais les conditions pour lesquelles une obligation pourra réellement s’appliquer paraissent très restreintes et cette obligation sera soumise à une étude de faisabilité technique et économique...

La problématique du statut du tiers financement n’est pas résolue avec le projet de loi car le système reste pour le moment figé autour de deux options : une accréditation en tant qu’établissement financier (compliqué à mettre en œuvre) ou des conventions directes avec des banques classiques (qui ne soutiennent pour le moment pas les projets de tiers financements).

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Engagement #6 : Industrie / Services

“Le premier axe de la politique énergétique est de maîtriser la demande d’énergie afin de porter le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale à 2 % dès 2015 et à 2,5 % d’ici à 2030” Loi du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique

Le secteur de l’industrie a été le grand absent du débat national sur la transition énergétique. Il est donc peu surprenant que les mesures visant ce secteur se fassent également rare... Aucun objectif de réduction de la consommation d’énergie en énergie finale n’est prévu pour ce secteur et seul l’objectif de baisse de l’intensité énergétique de la loi POPE de 2005 est repris.. Parmi les mesures qui auraient pu figurer, la mise en œuvre obligatoire d’une partie des recommandations des audits énergétiques pour les grandes entreprises (Art. 8 de la Directive efficacité énergétique) aurait eu un effet rapide. Le prêt vert de la BPI sera a priori renouvelé mais sans définition de critères chiffrés sur l’efficacité énergétique (selon les échanges qui ont eu lieu lors de la conférence financière et bancaire).

L’amélioration de l’efficacité énergétique dans l’industrie, facteur de gain de compétitivité, n’est donc pas à l’ordre du jour. Par ailleurs, concernant la durabilité des produits, qui permettrait également une réduction de la consommation d’énergie, la loi ne fixe pas d’objectifs d’incorporation de matière première recyclée par filière. Elle n’inscrit pas non plus un délit d’obsolescence programmée pour réorienter la demande vers des produits plus durables. Seul un renforcement des objectifs de diminution et valorisation des déchets ménagers et ceux du secteur du bâtiment est inscrit dans la loi et la possibilité de mise en place d’expérimentations de systèmes de consigne qui « pourront être lancées sur la base du volontariat (...) pour certains emballages et produits ».

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Engagement #7 : Nucléaire

“Vous connaissez l’engagement que j’ai pris : réduire à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025” François Hollande, le 20 septembre 2013

Beaucoup d’incertitudes persistent autour de cet engagement : sur quelle trajectoire de consommation électrique et de prévision des exportations se base l’objectif de 50% ? Le projet de loi ne clarifie pas ces points. Le plafonnement du parc nucléaire à sa puissance actuelle ne permet pas non plus de donner un indice clair sur l’évolution de la production nucléaire. L’annonce de la fermeture de Fessenheim a été renouvelé à plusieurs reprises cependant ce qu’il faut véritablement pour baisser la part à 50% de la production électrique est un calendrier de fermetures présenté conjointement par l’état et EDF qui fait jusqu’ici défaut. La Planification pluriannuelle de l’énergie devra assurer une cohérence entre les objectifs fixés et les plans d’investissements du parc de production des producteurs énergétiques. Mais la marge d’intervention de l’état en cas de non respect reste faible : « Le commissaire du Gouvernement (...) peut s’opposer à une décision dont la réalisation serait incompatible avec les objectifs du plan stratégique ou avec la programmation pluriannuelle de l’énergie ... »

L’état aurait donc potentiellement un pouvoir pour prescrire la fermeture de centrales pour des raisons de politique énergétique. Cependant cette interprétation est à prendre avec précaution et sa validité juridique reste à vérifier.

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Engagement #8 : énergies fossiles

«Je propose donc de diminuer de 30% la consommation des énergies fossiles en 2030”

François Hollande, le 20 septembre 2013

Le faible pourcentage pour cet engagement s’explique par le manque de mesures concrètes pour réduire les consommations énergétiques sectorielles encore très dominées par des énergies fossiles (notamment le transport et le secteur du bâtiment). Une augmentation du nombre de rénovations énergétiques performantes dans le bâtiment et des changements de la mobilité dominée par le transport routier sont indispensables.

Ceci inclut aussi la prolongation au delà de 2017 et une augmentation progressive de la composante carbone pour le moment absentes du projet de loi et des discours politiques.

L’annonce d’une interdiction de l’exploitation des ressources fossiles non conventionnelles en France -indépendamment de la technologie d’extraction utilisée uniquement pour des raisons climatiques- représenterait un signal positif en faveur du respect de cet engagement.

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Engagement #9 : énergies renouvelables

La France “s’engage à porter la part des énergies renouvelables à au moins 23 % de sa consommation d’énergie finale d’ici à 2020” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement

Les conditions pour l’atteinte de cet engagement sont notamment la mise en place d’outils de financement prévisibles et justes, la simplification des procédures administratives et l’ouverture du capital des sociétés de projet aux citoyens. Le projet de loi et les annonces du gouvernement qui l’accompagnent trouvent des réponses partielles

à ces conditions : même si les tarifs d’achats ne pourront pas être maintenus dans la forme actuelle (en raison d’une décision européenne) le principe du système d’une prime variable ne parait pas en opposition avec une aide juste et durable même s’il nécessite encore des clarifications.

L’annonce du doublement du fond chaleur et l’ouverture du capital des projets renouvelables aux riverains représentent des bonnes nouvelles avec un meilleur ancrage des projets dans leur territoire. La généralisation de l’instruction unique représente un début de simplification mais se restreint à l’éolien (terrestre) et aux installations de biogaz. Si la promotion des « territoires à énergie positive » est un objectif louable il faudra limiter dans la définition les énergies éligibles aux énergies renouvelables.

Méthodologie :

L’outil de calcul du «transitiomètre» a été développé par le cabinet Ecofys en collaboration avec les associations Réseau Action climat France et CLER, le Réseau pour la transition énergétique, qui ont apporté leurs connaissances des politiques françaises sur le climat et l’énergie. La méthode utilisée dans l’outil permet d’évaluer jusqu’à quel point le projet de loi «relatif à la Transition énergétique pour la croissance verte » est conforme aux engagements de la France et du Président de la République dans différents secteurs.

Au total, neuf engagements ont été évalués. Ils couvrent tous les domaines liés aux enjeux climat-énergie, comme l’approvisionnement en énergie, l’industrie, le bâtiment et les transports. Ces engagements ont été officiellement annoncés par le Président de la République ou existent déjà dans des lois françaises (à l’exception de celui sur la lutte contre la précarité énergétique ou le consensus du débat national sur la transition énergétique a été repris). L’évaluation de ces 9 engagements est ensuite agrégée dans une évaluation globale.

Les neuf engagements sont regroupés et 3 catégories :

I. Le Cap (objectifs généraux)

1. François Hollande, le 20 septembre 2013 : “Nous devons inscrire comme perspective de réduire de 50 % notre consommation d’énergie finale à l’horizon 2050.”

2. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : “La lutte contre le changement climatique est placée au premier rang des priorités. Dans cette perspective, est confirmé l’engagement pris par la France de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 en réduisant de 3 % par an, en moyenne (...).”

3. Dans la synthèse du débat national sur la transition énergétique, l’enjeu n°3 prévoit de “Rénover en priorité les logements des ménages en précarité - 330000 par an (130 000 dans le parc social déjà programmées et 200 000 logements privés) et mettre en place un bouclier énergétique global.”

II. Consommation d’énergie

1. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : “L’objectif est de réduire, dans le domaine des transports, les émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici à 2020, afin de les ramener à cette date au niveau qu’elles avaient atteint en 1990.” ;

2. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : “L’Etat se fixe comme objectif de réduire les consommations d’énergie du parc des bâtiments existants d’au moins 38 % d’ici à 2020.” ;

3. La loi du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique stipule : “Le premier axe de la politique énergétique est de maîtriser la demande d’énergie afin de porter le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale à 2 % dès 2015 et à 2,5 % d’ici à 2030.”.

III. Production d’énergie

1. François Hollande, le 20 septembre 2013 : “Vous connaissez l’engagement que j’ai pris : réduire à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025” ;

2. François Hollande, le 20 septembre 2013 : “Je propose donc de diminuer de 30% la consommation des énergies fossiles en 2030.” ;

3. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : La France “s’engage à porter la part des énergies renouvelables à au moins 23 % de sa consommation d’énergie finale d’ici à 2020.”.

Chaque engagement est associé à un certain nombre de mesures politiques ou financières (au total plus de 70 mesures). Chaque mesure est évaluée selon sa présence et son niveau de prise en compte dans le projet de loi avec une note allant de 0 à 4 (0 = aucune prise en compte dans la loi ; 4 = pleinement prise en compte). Chaque note inclut une description qui permet de connaitre les conditions nécessaires pour attribuer la note indiquée.

Afin d’affiner les résultats, il est possible de pondérer le degré d’importance de chaque mesure. de 0 à 100%, ceci afin de faire varier le degré d’importance des mesures A L’INTÉRIEUR d’un engagement. Suite à l’évaluation de la présence et pertinence des mesures pour chacun des 9 engagements, l’outil donne une évaluation par engagement et une évaluation globale (de 0 à 100%).

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 06:42
Loi relative à la transition énergétique : revue de détail.....
Loi relative à la transition énergétique : revue de détail.....

C’est le 30 juillet que Ségolène ROYAL, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a présenté le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte à l'occasion du compte-rendu du Conseil des ministres par Stéphane LE FOLL, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Porte-parole du Gouvernement.

Quel horizon énergétique se profile avec cette nouvelle loi qui selon le gouvernement doit permettre d’insuffler les leviers vers une croissance verte porteuse d’emplois.

Ce projet de loi et ses plans d’action qui l’accompagnent fixent la préparation de l’après-pétrole et vise à instaurer un nouveau modèle énergétique français, plus robuste et plus durable face aux enjeux d’approvisionnement en énergie, à l’évolution des prix, à l’épuisement des ressources et aux impératifs de la protection de l’environnement.

Le projet de loi fixe les grands objectifs de ce nouveau modèle énergétique et mobilise les moyens pour les atteindre. Elle établit une stratégie faiblement émettrice en CO2, appelée stratégie bas carbone, déclinée dans une programmation pluriannuelle de l’énergie qui définit les conditions dans lesquelles les objectifs de la loi seront atteints.

Et comme cap 5 objectifs. Pour donner un cadre à l’action conjointe des citoyens, des entreprises, des territoires et de l’État, le projet de loi fixe des objectifs à moyen et long termes :

- Réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40% entre 1990 et 2030 et diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 (facteur 4). La trajectoire sera précisée dans les budgets carbone mentionnés à l’article L. 221-5-1 du code de l’environnement.

- Réduire notre consommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à la référence 2012 et porter le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale à 2,5 % d’ici à 2030.

- Réduire notre consommation énergétique finale d’énergies fossiles de 30 % en 2030 par rapport à la référence 2012.

- Porter la part des énergies renouvelables à 23% de la consommation finale brute d’énergie en 2020 et à 32 % de la consommation finale brute d’énergie en 2030.

- Porter la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % à l’horizon 2025.

Article 2 du projet de loi

Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement a organisé 2 nouveaux outils de pilotage.

La stratégie de développement bas carbone L’État va fixer, par périodes de 5 ans, les plafonds d’émissions (budgets-carbone) que la France ne doit pas dépasser. Pour respecter ce plafond, une stratégie dite bas carbone sera établie pour trois périodes de 5 ans successives. Les politiques nationales en matière de transports, d’aménagement, de production d’énergie, d’agriculture prendront en compte cette stratégie.

La programmation pluriannuelle de l’énergie Le projet de loi fusionne les exercices de programmation existants dans tous les secteurs de l’énergie (électricité et thermique) dans un outil unique qui comporte plusieurs volets : amélioration de l’efficacité énergétique et économies d’énergie ; sécurité d’approvisionnement ; soutien à l’exploitation des énergies renouvelables ; équilibre entre l’offre et la demande d’énergie. La programmation pluriannuelle de l’énergie sera établie pour deux périodes de 5 ans successives.

Pour ces deux outils, les périodes seront 2015-2018, 2018-2023, 2023-2028, etc.

Loi relative à la transition énergétique : revue de détail.....

BÂTIMENT :

* Rénover les bâtiments pour économiser l’énergie

* Faire baisser les factures

* Créer des emplois

Le secteur du bâtiment est le plus important consommateur d’énergie en France. Il constitue un gisement majeur d’efficacité énergétique.

Objectifs :

- Diminuer de moitié la consommation d’énergie d’ici à 2050

- Réaliser la rénovation de 500 000 logements par an

- Créer 75 000 emplois dans le secteur sur tout le territoire

Agir dès maintenant :

- Accélérer la rénovation énergétique des logements

- Construire des bâtiments publics à énergie positive

- Encourager les bâtiments privés à être économes en énergie

- Développer la formation et les compétences des professionnels du bâtiment

- Lancer des appels à projets

PARTICULIERS

ALLÈGEMENT FISCAL

- Un crédit d’impôt (projet de loi de finances-PLF2015) est prévu pour les travaux de rénovation énergétique à hauteur de 30% du montant de ces travaux, engagés entre le mois de septembre 2014 et le 31 décembre 2015, dès la première opération réalisée (dans la limite de 8 000 € pour une personne seule et de 16 000 € pour un couple).

- Les travaux d’économie d’énergie seront désormais votés à la majorité simple dans les copropriétés. Les compteurs individuels seront encouragés. Ces travaux pourront bénéficier d’un allégement fiscal jusqu’au 31 décembre 2015.

TIERS-FINANCEMENT

Les sociétés régionales de tiers-financement auront la possibilité de faire l’avance du coût des travaux aux particuliers.

500 000 logements rénovés par an

COLLECTIVITÉS

GUICHET UNIQUE GÉNÉRALISÉ DANS LES COMMUNAUTÉS DE COMMUNES

Ces plates-formes de la rénovation énergétique donneront des conseils, des informations sur les financements et sur les artisans certifiés, mais aussi sur la façon de procéder à des audits énergétiques.

NOUVELLES CONSTRUCTIONS PUBLIQUES

Elles seront exemplaires sur le plan énergétique et autant que possible à énergie positive.

ENTREPRISES

FORMATION

- Grâce aux programmes de formation aux économies d’énergies des artisans et des entre- prises du bâtiment (FEEBAT), 25 000 professionnels seront formés chaque année.

- Des contrats seront signés avec les filières des bâtiments et les collectivités locales pour accélérer les programmes de formation.

AUTRES MESURES

ÉCOPRÊT À TAUX ZÉRO

Il est relancé en septembre 2014 afin de passer de 30 000 à 100 000 prêts par an grâce au décret sur l’écoconditionnalité simplifiant les procédures bancaires.

CHÈQUE ÉNERGIE

Il vient compléter le programme Habiter mieux de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) qui aide les ménages aux revenus modestes à rénover leur logement.

PRÊTS SPÉCIFIQUES

Les prêts Transition énergétique et Croissance verte de la Caisse des dépôts sont mis en place. Ils concernent les bâtiments à énergie positive et la rénovation énergétique des bâtiments. Ils sont proposés à un taux avantageux de 1,75% (livret A + 0,75%) et remboursables sur un délai de 20 à 40 ans.

URBANISME

- Les règles d’urbanisme ne pourront plus faire obstacle aux travaux d’isolation des bâtiments ou d’installation de production d’énergie renouvelable (ces dérogations valent aussi pour les bâtiments publics).

- Les documents d’urbanisme pourront désormais prévoir que les nouvelles constructions soient à basse consommation ou à énergie positive.

RÉNOVATIONS LOURDES

Toutes les rénovations lourdes sur les bâtiments (réfection de toiture, ravalement de façade, extension de surface) devront comprendre un diagnostic énergétique et être l’occasion de travaux d’efficacité énergétique.

APPELS À PROJETS

Deux appels à projets vont être lancés : le premier portera sur le lancement de 200 territoires à énergie positive et le deuxième sur le déploiement des réseaux intelligents.

ÉNERGIES RENOUVELABLES

Développer les énergies renouvelables pour équilibrer nos énergies et valoriser les ressources de nos territoires.

La France bénéficie, dans l’hexagone et les outre-mers, d’atouts considérables pour devenir un grand producteur d’énergies renouvelables. Premier potentiel agricole européen et troisième potentiel forestier, elle est, après l’Allemagne, le second producteur européen d’énergies renouvelables.

Objectifs :

- Multiplier par deux la part des énergies renouvelables dans le modèle énergétique français d’ici à 15 ans

- Améliorer le soutien financier

- Moderniser le cadre de la production d’hydroélectricité

- Créer des emplois

Agir dès maintenant :

- Développer massivement les énergies renouvelables partout en France

- Simplifier, faciliter, innover

COLLECTIVITÉS

PLAN NATIONAL MÉTHANISATION

1500 projets de méthaniseurs répartis dans les territoires ruraux seront lancés en 3 ans. Le plan méthanisation permet notamment de produire de l’énergie (biogaz) à partir de déchets agricoles. Des appels d’offres seront programmés pour permettre l’injection de biogaz dans le réseau de gaz naturel et augmenter ainsi progressivement la part du gaz renouvelable.

FINANCEMENT

Pour encourager les collectivités, des prêts Transition énergétique et Croissance verte, au taux avantageux de 1,75% (livret A +0,75%), seront mis en place à la Caisse des dépôts pour le financement de projets de production d’énergie renouvelable.

ENTREPRISES

FILIÈRE D’EXCELLENCE DES ÉNERGIES RENOUVELABLES MARINES

- Éolien off shore La France disposera en 2020 de 3000 MW de puissance électrique fournie par les nouveaux parcs éoliens en mer. En mai dernier, les lauréats des deux appels d’offres pour les projets des îles d’Yeu-Noirmoutier et du Tréport, pour une puissance totale de 1000 MW, ont été désignés. Ces parcs viennent en complément de quatre autres, attribués depuis 2011, qui représentent 2 000 MW. L’identification de nouvelles zones permettra d’ici à 2017 de renforcer une filière qui mobilise et associe des acteurs industriels français et européens.

- Fermes pilotes hydroliennes Un appel à manifestation d’intérêt permet d’accélérer la réalisation de fermes pilotes hydroliennes en mer, afin de consolider de futures offres commerciales en France et à l’international. Les lauréats seront désignés dans les prochains mois.

- Énergies marémotrices, houlomotrices et thermiques en mer Le projet de loi va favoriser le soutien aux projets et à l’innovation.

OBLIGATIONS VERTES

Les PME pourront avoir recours à des emprunts obligataires écologiques («green bonds») de longue durée (sur 20 à 30 ans) et moins coûteux que les prêts bancaires classiques.

AUTRES MESURES

FONDS CHALEUR

Le doublement en 3 ans du fonds chaleur de l’Ademe vise à contribuer au financement de projets et à accélérer le développement de la production et de la distribution de chaleur issue de sources renouvelables (bois, biomasse, déchets, recyclage d’énergie, etc.).

CENTRALES HYDROÉLECTRIQUES

La modernisation de la gestion des centrales hydroélectriques a pour objectif d’augmenter la production sans porter atteinte à l’environnement :

- les règles de gestion des concessions hydroélectriques sont harmonisées et les contrats sont regroupés à l’échelle des grandes vallées ;

- des sociétés d’économie mixte hydroélectriques sont créées afin de mieux associer les collectivités territoriales à la gestion des différents usages de l’eau et pour renforcer la transparence et le contrôle du parc hydroélectrique français.

PANNEAUX SOLAIRES PHOTOVOLTAÏQUES

Les lauréats du deuxième appel d’offres dédié aux grandes installations photovoltaïques (pour une capacité nouvelle de 380 MW) ont été désignés fin mars. Un nouvel appel d’offres pour les installations photovoltaïques de grande puissance complètera ce second appel à l’été.

RÉGLEMENTATION

L’objectif est de simplifier les procédures administratives applicables aux énergies renouvelables. Des mesures nouvelles de simplification permettront de réduire les coûts de démarches et d’études préalables et de limiter les délais de recours pour les énergies renouvelables en mer.

RECHERCHE ET INNOVATION

Des appels à manifestation d’intérêt lancés par l’État permettent d’accompagner le développement de projets innovants. Trois appels sont aujourd’hui en cours pour soutenir les projets d’énergies renouvelables (photovoltaïque nouvelle génération, solaire thermique, éolien, froid renouvelable, etc.), de stockage d’énergie et de réseaux intelligents.

AIDES AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES MATURES

- Les aides financières aux énergies électriques renouvelables (éolien terrestre, solaire photovoltaïque) sont adaptées afin de mieux les intégrer au marché de l’électricité, d’assurer un bon équilibre entre l’offre et la demande et de renforcer la visibilité pour les investisseurs, tout en garantissant la juste utilisation des deniers publics.

- Les appels d’offre pour les installations éoliennes et photovoltaïques sont élargis et améliorés afin d’assurer un déploiement régulier et soutenable des énergies renouvelables.

SÛRETÉ NUCLÉAIRE

Renforcer la sûreté nucléaire et l’information des citoyens.

Le projet de loi franchit une étape supplémentaire en matière de transparence et d’information des citoyens sur la sûreté nucléaire. Il crée les conditions d’un démantèlement et d’un stockage des déchets qui soient performants et exigeants en termes de protection de l’environnement.

Objectifs :

- Clarifier les responsabilités de l’exploitant au regard des principes de sûreté

- Renforcer le rôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)

PARTICULIERS

INFORMATION ET TRANSPARENCE

Les citoyens qui vivent à proximité des installations nucléaires seront régulièrement informés sur la nature des risques, les mesures de prévention et de sécurité. Pour les installations situées près des frontières, la composition des commissions locales d’information (CLI) sera élargie à des représentants vivant dans les pays voisins.

AUTRES MESURES

CONTRÔLE ET SANCTION

L’ASN sera dotée de pouvoirs de contrôle et de sanction supplémentaires, incluant un dispositif de sanction pécuniaire et d’astreinte qui s’appuiera sur une commission. L’objectif est d’obtenir des exploitants la mise en œuvre des travaux de sûreté qu’elle demande dans les meilleurs délais.

DIVERSIFICATION DES SOURCES D’ÉNERGIE

La loi permet de diversifier les sources d’énergie pour ramener la part du nucléaire à 50% de la production d’électricité à l’horizon 2025. La capacité nucléaire installée est plafonnée à 63,2 GW (ce qui représente la capacité nucléaire installée actuelle).

- Part d’électricité produite La programmation pluriannuelle de l’énergie fixe la part d’électricité produite par chaque source d’énergie (nucléaire, hydraulique, biomasse, gaz chaleur, carburants, éolien, photovoltaïque, etc.) avec pour objectif que l’électricité d’origine renouvelable représente 40% de la production en 2030.

- EDF doit élaborer son plan stratégique pour se conformer à la trajectoire fixée par la programmation pluriannuelle de l’énergie. Il sera validé par le conseil d’administration d’EDF puis par l’État. L’opérateur présentera chaque année, devant une commission du Parlement, la mise en œuvre de son plan et la façon dont il contribue aux objectifs fixés.

TRANSPORTS PROPRES

Développer les transports propres pour améliorer la qualité de l’air et protéger la santé des Français

Le secteur des transports est le premier émetteur de gaz à effet de serre avec 27 % des émissions totales en 2011. Le transport routier est un contributeur important de la pollution de l’air car il représente 15 % des émissions nationales de particules et 56 % des émissions d’oxydes d’azote.

Objectifs :

- Renforcer les moyens de lutte contre la pollution de l’air

- Réduire notre dépendance aux hydrocarbures

Agir dès maintenant :

- Donner à tous les Français l’accès à un véhicule électrique

- Financer les transports propres

- Rendre les pouvoirs publics exemplaires en matière de mobilité

- Accompagner les entreprises, la recherche et l’innovation

PARTICULIERS

BONUS AUTOMOBILE

Le bonus pour l’achat d’un véhicule électrique sera pérennisé et majoré lorsqu’il s’accompagne de la mise au rebut d’un véhicule diesel. Cet avantage supplémentaire sera octroyé sous conditions de ressources et dans les zones concernées par une mauvaise qualité de l’air en priorité. Le cumul du bonus et de la prime à la conversion pourra atteindre 10 000 euros.

BORNES DE RECHARGE

Dès le mois de septembre 2014 au 31 décembre 2015, l’installation de bornes de recharge pour les voitures électriques par les particuliers bénéficiera d’un crédit d’impôt à hauteur de 30% (projet de loi de finances-PLF 2015).

COLLECTIVITÉS

DOTATION DÉDIÉE

Pour financer les projets de transports en commun en site propre, les projets de transport ferroviaire de voyageurs et de marchandises, la régénération des voies ferrées et les projets de transport fluvial de marchandises, les collectivités pourront faire appel à la dotation dédiée aux projets liés à la transition énergétique : 5 milliards d’euros de prêts Transition énergétique et Croissance verte que la Caisse des dépôts va mettre en place, au taux avantageux de 1,75% (livret A +0,75%).

FLOTTE DE VOITURES

L’État et ses établissements publics devront renouveler leur flotte de voitures avec 50% de véhicules propres, et notamment des véhicules électriques.

VOIES RÉSERVÉES

Les maires pourront autoriser les véhicules électriques à circuler sur les voies réservées aux bus, en complément du stationnement gratuit déjà instauré.

ENTREPRISES

PLANS DE DÉPLACEMENT D’ENTREPRISE

Ils seront généralisés pour favoriser le covoiturage et l’auto-partage.

GRANDE DISTRIBUTION

Elle devra réduire ses émissions de gaz à effet de serre liées au transport et à la logistique, de 10% d’ici à 2020 et de 20% d’ici à 2025.

AUTRES MESURES

POINTS DE RECHARGE

- La loi fixe comme objectif de disposer de 7 millions de points de recharge pour les voitures électriques en 2030. À l’été 2014, 10 000 points de recharge ouverts au public seront fonctionnels.

- Les nouveaux espaces de stationnement seront équipés. Les travaux dans les parkings des bâtiments existants devront être mis à profit pour installer des bornes. Les espaces de stationnement des zones commerciales existantes devront également être équipés.

VÉHICULES DU FUTUR

Les programmes de recherche sur les véhicules du futur seront soutenus dans le cadre des Investissements d’avenir. Le programme Véhicule du futur, doté de 950 millions d’euros, vise à promouvoir le développement de technologies innovantes en matière de mobilité (véhicules électriques et infrastructures de recharge, motorisations hybride et thermique, allègement des véhicules lourds, mobilité et logistique, transports ferroviaires et navires économes).

ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Le système linéaire de notre économie – extraire, fabriquer, consommer, jeter – a atteint ses limites.

Lutter contre les gaspillages et promouvoir l’économie circulaire : de la conception des produits à leur recyclage

Objectifs :

- Éviter le gaspillage de ressources et d’énergie

- Sécuriser l’approvisionnement de l’économie française en matières premières

- Diminuer les impacts environnementaux

- Réindustrialiser les territoires

- Limiter la production de déchets non réutilisés

- Augmenter la compétitivité des entreprises françaises

Agir dès maintenant :

- Impliquer tous les citoyens et responsabiliser les entreprises

- Mobiliser les collectivités

- Développer des activités innovantes et créer des emplois

PARTICULIERS

DÉCHETS MÉNAGERS

D’ici à 2020, l’objectif est de réduire de 7% les quantités de déchets ménagers et assimilés produits par habitant.

COLLECTIVITÉS

TRI À LA SOURCE

Les collectivités sont sollicitées pour développer le tri à la source des biodéchets (déchets organiques valorisables en compost).

STRATÉGIES RÉGIONALES D’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Une étude de l’Association des régions de France (ARF) et de l’Ademe va définir des recommandations méthodologiques et généraliser des initiatives territoriales existantes afin d’accompagner les régions dans l’élaboration de stratégies régionales d’économie circulaire.

ENTREPRISES

DÉCHETS DU BTP

L’objectif est de recycler 70 % des déchets du BTP à l’horizon 2020.

SECTEUR INDUSTRIEL

Dès cette année, chaque comité stratégique de filière du Conseil national de l’industrie (CNI) va élaborer un volet économie circulaire dans sa stratégie, pour diffuser les bonnes pratiques et engager chaque secteur industriel sur des objectifs chiffrés adaptés.

AUTRES MESURES

DÉCHARGE

L’objectif est de réduire de 50 % les quantités de déchets mis en décharge à l’horizon 2025.

DÉCHETS NON DANGEREUX

L’objectif est de recycler 55 % des déchets non dangereux en 2020, 60 % en 2025.

PRINCIPE DE PROXIMITÉ

Le projet de loi va intégrer le principe de proximité pour que les déchets soient traités aussi près que possible de leur lieu de production. L’objectif est de réduire les distances parcourues et les consommations d’énergie.

DÉCHETS VALORISÉS

l Le projet de loi va interdire la discrimination à l’encontre des matériaux issus de déchets valorisés, comme les plastiques recyclés dans des emballages ou les matériaux recyclés issus de bâtiments déconstruits. Le projet de loi va favoriser la production d’énergie issue de la valorisation des déchets lorsqu’ils ne sont pas recyclables (réseaux de chaleur urbains, etc.) ainsi qu’une meilleure utilisation des déchets de bois.

SIMPLIFICATION

Simplifier et clarifier les procédures pour gagner en efficacité et en compétitivité.

Pour accélérer le déploiement de toutes les énergies renouvelables et les raccorder au réseau de transport et de distribution national, il est nécessaire d’ajuster le droit en vigueur.

Objectifs :

Lever les freins réglementaires

PARTICULIERS

CONSOMMATION D’ÉNERGIE

Le projet de loi renforce les incitations à moduler sa consommation d’énergie.

ENTREPRISES

SIMPLIFICATION

Le projet de loi d’habilitation à prendre par ordonnance des mesures de simplification de la vie des entreprises, actuellement examiné par le Parlement, comprend un premier train de mesures facilitant le déploiement des énergies renouvelables.

COMPÉTITIVITÉ

Les entreprises utilisant beaucoup d’électricité ont une consommation stable et prévisible tout au long de l’année. Elles apportent des points positifs au système électrique, car elles peuvent absorber les fluctuations de la fourniture et de la demande d’électricité. Ces avantages seront pris en compte grâce à une modulation de la part du tarif liée au transport et à la distribution de l’électricité. Par ailleurs, ces entreprises seront incitées à réduire leur consommation.

AUTRES MESURES

PROCÉDURES ET DÉLAIS

Le projet de loi prévoit plusieurs procédures de clarification et de simplification : limitation des délais de recours, clarification des responsabilités des opérateurs, facilitation des raccordements en zone littorale.

MODÉRATION

Le projet de loi crée les conditions d’une modération des tarifs de l’électricité en les alignant sur les coûts d’approvisionnement les plus compétitifs.

FINANCER LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Des moyens financiers importants ont été dégagés pour le projet de loi et les plans d’action. La Conférence bancaire et financière du 23 juin 2014 a permis de mobiliser les banques et les acteurs financiers pour qu’ils accompagnent l’effort des pouvoirs publics.

LES TRAVAUX DE RÉNOVATION DES LOGEMENTS DES PARTICULIERS

- Élargir et simplifier le crédit d’impôt développement durable

- Relancer l’écoprêt à taux zéro pour atteindre les 100 000 prêts par an

Les actions de la Conférence bancaire et financière :

- Des mesures de simplification ont été présentées pour permettre aux banques d’accroître la diffusion du prêt à taux zéro.

- La mise en place du fonds de garantie doit permettre aux banques d’attribuer des prêts pour la rénovation à des conditions moins coûteuses ou à des catégories d’emprunteurs présentant un profil de risque plus marqué.

- La finalisation du tiers-financement doit être accélérée en établissant les conditions opérationnelles d’intervention des sociétés de tiers-financement.

- L’utilisation des fonds des livrets A et LDD, qui ne sont pas centralisés à la Caisse des dépôts, fera l’objet d’un suivi renforcé.

LES AIDES DES ACTEURS FINANCIERS PUBLICS AUX COLLECTIVITÉS

L’ESSENTIEL DU PROJET DE LOI

- Prêts Transition énergétique et Croissance verte de la Caisse des dépôts

- Soutien aux territoires à énergie positive

- Doublement du fonds chaleur permettant d’accompagner les projets des collectivités

Les actions de la Conférence bancaire et financière :

La Banque européenne d’investissement (BEI) a signé un nouveau financement : 400 millions d’euros pour la rénovation et la modernisation des collèges en France sur une enveloppe globale qui devrait atteindre 1 milliard d’euros. Cet investissement permettra de mettre les nouvelles constructions aux normes HQE ou à énergie positive.

LE FINANCEMENT DES ENTREPRISES

L’ESSENTIEL DU PROJET DE LOI

- Fonds de garantie pour des prêts aux PME permettant de les aider à engager les travaux

- Cadre stable pour l’investissement dans les énergies renouvelables

- Soutien aux productions d’énergies renouvelables décentralisées

- Simplification des procédures

Les actions de la Conférence bancaire et financière :

- Des financements de long terme sont déjà prévus pour les grands groupes dans le but d’accompagner le développement des obligations vertes. La nouveauté, c’est de permettre le financement des petits et moyens projets qui vont se développer sur les territoires.

- La labellisation des investissements socialement responsables (ISR)

ÉCONOMISER L’ÉNERGIE - CINQ EXEMPLES POUR FAIRE BAISSER LES FACTURES

(1) La consommation annuelle d’énergie du propriétaire d’une maison individuelle ancienne et mal isolée est de 2000 €. Grâce au tiers financement, il va pouvoir engager les travaux nécessaires sans en faire l’avance et réduire sa facture de 800 €.

(2) Un locataire dans le secteur privé paie 1 200 euros par an pour sa consommation d’énergie. Une fois les travaux de rénovation réalisés par le propriétaire, sa facture sera réduite à 700 €.

(3) La consommation de carburant d’un véhicule diesel est de 7 litres/100, soit 1 400 € par an. Si un particulier choisit une voiture électrique pour ses trajets quotidiens, il fera des économies sur l’essence et ne dépensera qu’1 € d’électricité pour 50 km.

(4) Un entrepreneur qui dépense 66000 € par an en énergie peut économiser 20 %, soit 13 200 €, en isolant mieux ses bâtiments. Il peut aussi renforcer sa compétitivité en utilisant des produits recyclés.

(5) Dans les territoires ruraux, les agriculteurs et les habitants peuvent monter ensemble un projet de méthanisation pour transformer les déchets en gaz. Cette action permettra de créer une activité économique, des emplois et des revenus, tout en améliorant la qualité de l’air.

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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 06:42
2014, l’année du Projet Canal Seine-Nord …

2014, l’année du Projet Canal Seine-Nord …

Celle de 2013 avait consenti de sérieux doutes quant à l’avenir du projet Canal Seine-Nord, l’année 2014 est celle de sa relance. La réunion de synthèse, tenue à Amiens le 16 juillet 2014, a permis de tirer les enseignements de la concertation sur le bief de partage d’Allaines à Havrincourt

Présidée par Jean-François CORDET, préfet de la région Picardie, coordonnateur du projet Seine-Nord Europe, la réunion de synthèse qui s’est tenue à Amiens a rassemblé les acteurs territoriaux concernés.

Le préfet de la région Picardie a rappelé qu’à la suite de la mission de reconfiguration conduite par Rémi Pauvros, le Gouvernement a décidé des mesures concrètes pour permettre l’avancement du projet de canal Seine-Nord Europe et a demandé à Voies navigables de France (VNF) de lui remettre un avant-projet sommaire modificatif (APSM) avant la fin de l’année 2014.

Le canal Seine-Nord Europe, maillon central du projet prioritaire européen Seine-Escaut consiste en la réalisation d’une liaison fluviale à grand gabarit entre la France, la Belgique et les Pays-Bas au sein du corridor multimodal européen Mer du Nord-Méditerranée pour relier plus efficacement les ports maritimes et les ports intérieurs du Nord de la France et de l’Europe.

Le canal Seine-Nord Europe permettra ainsi de désenclaver le bassin de la Seine en le reliant à 20 000 km du réseau fluvial européen à grand gabarit et de leur réseau de ports intérieurs et l’approfondissement de l’hinterland des ports maritimes français.

Ses principales caractéristiques sont les suivantes :

- Canal à grand gabarit de 106 km de long entre Compiègne et Aubencheul-au-Bac ;

- 7 biefs et 6 écluses avec des bassins d’épargne ;

- Un bassin réservoir d’environ 15 millions de mètres cubes ;

- Trois ponts canaux dont un pont canal de 1300 mètres de long ;

- Des plates-formes multimodales et des quais de transbordement ;

- Des équipements pour la plaisance

Pour la concertation sur le bief de partage entre Allaines et Havrincourt, le préfet a indiqué qu’un dispositif a été mis en œuvre par VNF depuis le début du mois de mai 2014. VNF a en effet présenté des solutions de tracé tenant compte des objectifs issus de la mission de reconfiguration : réutilisation de l’emprise du canal du Nord et abaissement du niveau du bief de partage.

Les représentants des territoires concernés ont pu s’exprimer sur les caractéristiques techniques des variantes de tracé, lors de réunions d’information (les 12 et 17 juin 2014 à Villers-Carbonnel et Bapaume) et de rencontres locales associant les élus et les représentants de la profession agricole.

La réunion de synthèse a permis d’étudier les avis recueillis lors de la concertation. Elle s’est tenue en présence notamment de Anne Laubiès, Secrétaire général de la préfecture du Pas-de-Calais, Joël Dubreuil, sous-préfet de Péronne, Eric François, président de la communauté de communes de la Haute-Somme et Jean-Jacques Cottel, président de la communauté de communes du Sud-Artois.

Les responsables de VNF ont également précisé la manière dont les résultats de la concertation seront pris en compte à l’occasion de la poursuite des études techniques, en vue de l’enquête publique modificative à l’été 2015. Ces résultats seront également utiles à la constitution du dossier de demande de financements européens, le projet étant éligible à un taux de subvention pouvant aller jusqu’à 40% du montant des travaux.

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Volet technique de la reconfiguration du projet Seine-Nord Europe et premières étapes de sa mise en œuvre

En mars 2013, le ministre chargé des transports a annoncé l’arrêt de la procédure de dialogue compétitif engagée pour la réalisation du canal Seine-Nord Europe et la mise en place d’une mission de reconfiguration du projet au sein de la liaison prioritaire européenne Seine-Escaut. L’objectif principal de cette mission était de diminuer le coût d’investissement du projet. Il s’agissait de proposer des modifications du projet dans ses aspects techniques et réglementaires ainsi qu’un approfondissement de son volet financier.

La mission a été confiée par l’Etat au député du Nord Rémi Pauvros. Elle a été l’objet d’une vaste concertation avec les acteurs des territoires concernés par la liaison Seine-Escaut : ports, Etat, régions, départements... Le rapport a été remis au ministre des transports le 11 décembre 2013.

Modalités techniques du projet reconfiguré

• Définition d’un nouveau périmètre pour le canal, du niveau Seine-Escaut Le périmètre « français » de la liaison Seine-Escaut a été élargi : il comprend désormais également la Seine aval et la Seine amont de Port à l’Anglais (Vitry-sur-Seine) à Nogent-sur-Seine (cf fiche Financements européens).

• Caractéristiques techniques Le projet reconfiguré garde les mêmes caractéristiques techniques: gabarit Vb, permettant la navigation de convois fluviaux de 4400 tonnes maximum, de 185 m de long x 11, 5 m de large. Différentes pistes d’économies ont été recherchées sur le nouveau canal : réutilisation du canal du Nord sur environ 10 km, suppression d’une écluse, forte réduction de hauteur de l’écluse la plus haute, report de la réalisation de certains équipements spécifiques... Le rapport a proposé un phasage de l’évolution des plateformes selon les besoins du marché.

Mesures d’avancement demandées par l’Etat

Le 19 décembre 2013, le ministre des transports a annoncé dans un communiqué la mise en œuvre de premières mesures d’avancement du projet :

• La recherche des financements pour la réalisation d’opérations d’accompagnement sur les bassins de la Seine, de l’Oise et du Nord-Pas de Calais, dans le cadre du CPER 2014- 2020. Outre les subventions européennes à hauteur de 40% maximum auxquels sont éligibles ces aménagements, VNF s’associera à ces projets avec les collectivités locales selon ses possibilités.

• Le démarrage des démarches réglementaires liées à la modification de la déclaration d’utilité publique (DUP) modificative du canal Seine-Nord Europe et au code de l’environnement.

• L’abandon définitif du PPP au profit d’un dispositif de maîtrise d’ouvrage publique.

Dans une lettre du 13 février 2014 adressée au directeur général de VNF, il demande la remise, pour fin 2014, de l’avant-projet sommaire modificatif (APSM), document technique décrivant les principaux ouvrages et apportant une estimation financière du projet reconfiguré. D’un niveau équivalent en termes d’études à celui du tracé initial, cet APSM devrait permettre un lancement de l’enquête publique préalable à la DUP modificative à l’été 2015.

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Mise en œuvre de la reconfiguration technique du projet

• L’avant-projet sommaire modificatif

VNF travaille actuellement à intégrer dans l’avant-projet sommaire initial les modifications sur le bief de partage proposées par la mission de reconfiguration. L’une des modifications techniques majeures proposées dans le cadre de la reconfiguration porte sur les variantes de tracés sur le bief de partage entre Allaines et Havrincourt.

Les études de variantes ont porté sur deux tracés avec deux niveaux différents :

- un niveau correspondant au niveau normal de navigation (NNN) du canal du Nord,

- un niveau situé 5 mètres au-dessus du NNN du canal du Nord.

Les tracés sont situés dans les emprises du canal du Nord sur une longueur de 8 km environ. Les niveaux étant abaissés de 15 à 20 mètres par rapport au projet déclaré d’utilité publique, cette modification du projet permet de supprimer une écluse (à Havrincourt) et de réduire la hauteur de chute d’une seconde écluse (à Moislains).

L’analyse multicritère de ces tracés a été faite suivant certains indicateurs : milieu naturel, hydrologie et hydrogéologie, paysage, complexité technique de l’ouvrage, impact des travaux sur la navigation du canal du Nord, urbanisme, excédent de matériaux, emprise agricole, emprise en zone boisée, coût de construction, coût d’exploitation.

Depuis mai 2014, ces modifications de tracé ont été soumises à concertation auprès des acteurs concernés par le périmètre du bief de partage (cf. Fiche Concertation sur le bief de partage du canal Seine-Nord d’Allaines à Havrincourt). Cet avant-projet sommaire, complété par les résultats de la concertation, sera envoyé en novembre 2014 au secrétaire d’Etat chargé des transports pour approbation. La procédure d’enquête publique devrait être lancée mi-2015 pour une obtention de la déclaration d’utilité publique modificative fin 2015.

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LA CONCERTATION SUR LE BIEF DE PARTAGE DU CANAL SEINE-NORD EUROPE D’ALLAINES À HAVRINCOURT

A la suite de la mission de reconfiguration conduite par M. Rémi Pauvros, le gouvernement a décidé des mesures concrètes pour permettre l’avancement du projet de canal Seine-Nord Europe. Il a notamment demandé à VNF de lui remettre un avant-projet sommaire modificatif (APSM) avant la fin de l’année 2014 et a confié en mai 2014 au Préfet de la région Picardie la coordination des concertations sur le tracé du bief de partage entre Allaines et Havrincourt.

Différentes solutions ont été étudiées par VNF depuis le mois d’avril, notamment sur la prise en compte de l’emprise du canal du Nord et sur le niveau du bief à reconfigurer.

Des variantes de tracé du bief de partage entre Allaines et Havrincourt, tenant compte des objectifs issus de la mission de reconfiguration du projet de canal Seine Nord Europe, ont été présentées par VNF lors de la concertation.

Un dispositif d’information et de concertation a donc été mis en œuvre depuis le début du mois de mai sur le territoire des deux communautés de communes de Haute-Somme et du Sud-Artois, pour permettre aux acteurs concernés de s’exprimer sur les caractéristiques techniques de ces variantes de tracé du bief de partage entre Allaines et Havrincourt.

Les représentants des territoires sur le périmètre concerné ont été consultés : régions Picardie et Nord- Pas-De-Calais/ départements de la Somme et du Pas-de-Calais (co-financeurs potentiels), représentants du monde économique (chambres d’agriculture, chambres de commerce et d’industrie, chambres des métiers et de l’artisanat, organismes économiques directement concernés par le projet...), élus locaux et associations locales de protection de l’environnement.

Plusieurs réunions locales d’information se sont tenues :

• Le 12 juin à Villers-Carbonnel, rencontre présidée par Joël Dubreuil, Sous-préfet de Péronne, en présence de Christian Manable, président du Conseil général de la Somme.

• Le 17 juin à Bapaume, rencontre présidée par Anne Laubiès, Secrétaire général de la Préfecture du Pas-de-Calais, en présence de Jean-Jacques Cottel, député de la 1ère circonscription de Pas-de-Calais.

• D’autres rencontres locales, notamment avec les élus des communes concernées et les représentants de la profession agricole, se sont tenues pour approfondir les sujets identifiés lors des premières réunions.

Des échanges constructifs, autour de ces nombreuses thématiques (tracé, milieux naturels, hydraulique, urbanisme et ouvrages de franchissement, terres agricoles et dépôts définitifs) ont rassemblé une centaine de participants et ont permis de progresser sur la reconfiguration du bief de partage.

2014, l’année du Projet Canal Seine-Nord …

Périmètre et financement européen de la liaison Seine-Escaut

L’accord signé le 17 octobre 2013 à Tallin (Estonie) entre le Vice-Président de la Commission européenne, Mr Sim Kallas, le Ministre français chargé des transports Mr Frédéric Cuvillier, Madame Melanie Schultz Van Haegen , Ministre des Infrastructures et de l’Environnement des Pays-Bas, Madame Hilde Crevits, Ministre de la Mobilité et des Travaux de la Flandre et Monsieur Carlo Di Antonio, Ministre des Travaux Publics de la Wallonie,à l’occasion d’une conférence informelle des ministres européens des transports, a permis de définir le périmètre de la liaison fluviale européenne Seine-Escaut, dont le canal Seine-Nord Europe est le maillon manquant, et son éligibilité à un financement européen jusqu’à 40% dans le cadre du mécanisme d’interconnexion européenne (MIE) doté de 24, 3 Mrd€ pour la période 2014-2020.

En effet, Le canal Seine-Nord Europe répond aux priorités européennes en matière d’infrastructure : suppression d’un goulet d’étranglement, renforcement de l’interopérabilité, établissement de liaisons manquantes et amélioration des tronçons transfrontaliers. A ce titre, il a été qualifié de projet d’infrastructure à forte valeur ajoutée européenne par la Commission européenne dans la communication européenne du 7 janvier 2014 qui place Seine-Escaut parmi les 5 projets européens ayant la plus forte valeur ajoutée européenne.

Le périmètre français de la liaison Seine-Escaut, acté à Tallinn a été élargi avec le projet MAGEO (mise au grand gabarit européen de l’Oise), la Seine-Amont et de la Seine Aval.Le projet Seine-Escaut est un des projets structurants du corridor Mer du Mord Méditerranée (en violet sur la carte) qui vise à développer un réseau central de transport multimodal en Europe à l’horizon 2030 en s’appuyant sur les nœuds portuaires (maritimes et fluviaux) .

2014, l’année du Projet Canal Seine-Nord …

Calendrier des actions 2014-2015 en faveur de la mise en œuvre du projet Seine-Nord Europe et nouveau mode de réalisation

Dès décembre 2013, le gouvernement a annoncé un certain nombre de mesures concrètes en faveur de l’avancement du projet Seine-Nord Europe dans sa forme reconfiguré. Ces mesures se traduisent pour VNF par un calendrier précis d’actions à réaliser sur la période 2014-2015.

Calendrier des actions 2014-2015

Dans une lettre du 13 février 2014, le ministre en charge des Transports a fixé à VNF pour les années 2014-2015 les objectifs suivants :

• Finalisation de l’avant-projet sommaire modificatif (APSM : descriptif des caractéristiques techniques du projet reconfiguré et chiffrage) avant fin 2014

• Préparation du dossier de financement européen pour février 2015

• Enquête publique modificative sur le bief de partage du canal Seine-Nord Europe à l’été 2015

• Assistance à la mission administrative pour la mise en place d’une société de projet (structure dédiée) portant sur la maitrise d’ouvrage du projet. Pour ces objectifs, VNF a proposé au secrétaire d’Etat au transport le calendrier suivant:

• Juin 2014 : Définition du périmètre Seine-Escaut en France juillet 2014 : Mise en place de l’organisation de VNF pour mener les études sous sa maitrise d’ouvrage

• Novembre 2014 : Finalisation de l’avant-projet sommaire modificatif

• Février 2015 : Dossier de demande de financement européen

• Eté 2015 : Enquête d’utilité publique modificative

• Eté 2015 : Passation du marché de maitrise d’œuvre (concernant l’avancement du projet à plusieurs niveaux d’études : avant-projet et projet).

Nouveau mode de réalisation du projet

Dans un communiqué du 19 décembre 2013, le ministre en charge des Transports a déclaré l’abandon définitif de tout projet de partenariat public privé (PPP) au profit d’un dispositif de maitrise d’ouvrage publique. La mise en place d’une mission administrative associée a été annoncée.

Le 30 juin 2014, le ministre des Finances et des Comptes publics, le secrétaire d’Etat chargé des transports et le secrétaire d’Etat au budget confient au Conseil général de l’Environnement et du Développement durable et à l’inspection générale des Finances une mission conjointe qui vise à :

• étudier les modalités de gouvernance, d’économie et de conduite du projet,

• apprécier les engagements financiers des collectivités territoriales et rechercher des financements complémentaires auprès de la Belgique. Les résultats de cette mission sont attendus pour début 2015.

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 06:46
En 2013, les produits pétroliers sont toujours la première forme d’énergie consommée, avec 41 % de la consommation finale énergétique

En 2013, les produits pétroliers sont toujours la première forme d’énergie consommée, avec 41 % de la consommation finale énergétique

Dans un rapport du Service de l’observation et des statistiques du Commissariat général au développement durable, l’année 2013 la consommation finale d’énergie, corrigée des variations climatiques, est en baisse de 1,0 % par rapport à 2012, et ce malgré une hausse de la consommation primaire.

En effet, le rapport su SOeS montre que l’année 2013 a été marquée par une période froide de janvier à mai. La consommation primaire réelle a ainsi augmenté par rapport à 2012, atteignant 262 Mtep. Toutefois, en données corrigées des variations climatiques, elle diminue, comme en 2012, et passe même sous le seuil atteint lors de la crise économique en 2009. La consommation finale d’énergie baisse en effet pour la seconde année consécutive, tous usages confondus. La production nationale d’énergie primaire établit un nouveau record, de 139 Mtep. Ce résultat est dû à un surcroît de production aussi bien des énergies renouvelables que d’énergie issue de la valorisation des déchets, avec 26 Mtep. La filière nucléaire a pour sa part maintenu sa production, à 110 Mtep. Compte tenu de l’écart entre production et consommation énergétiques, le déficit des échanges extérieurs se creuse encore légèrement, en flux physiques. En revanche, la détente presque généralisée sur les cours internationaux et européens des énergies, à l’exception du gaz naturel, entraîne une diminution de la facture énergétique du pays, qui atteint 66 milliards d’euros (Md€), soit 3 Md€ de moins que le record de 2012.

Le rapport mentionne également qu’en 2013, la consommation d’énergie primaire réelle a très légèrement augmenté par rapport à 2012, approchant 262 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep). Les températures de la période de chauffe du premier semestre ont été plus froides que les références de température 1981-2010. Celles des mois de février à mai ont même été plus rigoureuses qu’en 2010, année record en termes de froid, sans atteindre toutefois les vagues de frimas de février 2012 ou décembre 2010.

Ce différentiel de températures a induit un besoin complémentaire de 3,1 Mtep par rapport à l’année précédente, qui avait été un petit peu plus chaude que la normale, et de 2,2 Mtep par rapport à la référence 1981-2010. Les émissions de CO2 liées à la combustion d’énergie auraient ainsi légèrement augmenté en données réelles. A contrario, corrigées des variations climatiques, elles diminuent très légèrement en 2013 (- 0,8 %). Ainsi, leur niveau est inférieur de 8,5 % à celui de 1990.

Nouveau record de la production primaire nationale, à 139 Mtep

Le rapport observe que la production nationale d’énergie primaire a atteint un nouveau record en 2013, à un peu plus de 139 Mtep, soit 2 Mtep de plus que l’année précédente. Grâce à leur bonne tenue, les énergies renouvelables, tant électriques que thermiques, ont chacune contribué à cette augmentation à hauteur d’environ 1 Mtep.

Il montre aussi que la production hydraulique (y compris pompage) a atteint son plus haut niveau depuis 2002, avec 6,6 Mtep, soit un de plus qu’en 2012, grâce au printemps pluvieux. Avec un peu plus de 18 Mtep, les filières thermiques et la valorisation des déchets établissent un nouveau record de production. La filière éolienne a fourni 1,4 Mtep ; sa croissance est néanmoins quatre fois moindre qu’en 2012. De même, la filière photovoltaïque continue à augmenter, à un peu plus de 0,4 Mtep, mais à un rythme ralenti.

Quant à la production d’électricité nucléaire, le rapport précise qu’elle s’est maintenue à 110 Mtep, très légèrement en dessous de la production de 2012, en raison d’une disponibilité des centrales toujours relativement basse – le coefficient de disponibilité pour 2013 a été calculé à 78 %. On est donc loin du sommet inégalé atteint en 2005 à près de 118 Mtep. La production nationale de combustibles fossiles (pétrole, gaz et charbon), déjà marginale, continue à diminuer, avec en particulier l’arrêt définitif, mi-octobre 2013, de l’injection de gaz naturel dans le réseau de transport à Lacq.

Au total en 2013, la production nationale a ainsi couvert 53,1 % de la consommation primaire du pays.

consommation et production primaires d’énergie en 2013 - une hausse de la consommation satisfaite notamment par l’essor des énergies renouvelables

consommation et production primaires d’énergie en 2013 - une hausse de la consommation satisfaite notamment par l’essor des énergies renouvelables

Production secondaire d’énergie : diminution pour les centrales thermiques et pour la production de produits pétroliers raffinés

Le rapport rajoute qu’en 2013, la production secondaire d’énergie a été contrastée suivant les filières. La production brute d’électricité thermique classique est en baisse en 2013, après une quasi-stabilité en 2012 et en 2011. Les moyens de production dits « de pointe », mis en œuvre ponctuellement pour répondre à des pics de consommation, ont été relativement peu sollicités en 2013. Parmi les centrales à combustible fossile, la filière charbon a été privilégiée comme en 2012, le contexte économique restant inchangé : faible prix du combustible et bas prix du CO2. La production d’électricité à base de charbon ne représente toutefois que 4,3 % de la production électrique totale en 2013. La filière gaz, constituée principalement des centrales à cycle combiné au gaz (CCCG) pâtit des prix élevés du gaz naturel ; sa part dans la production électrique est à nouveau moindre que celle du charbon. Les produits pétroliers, d’une part, et les autres combustibles (ordures ménagères, biomasse, biogaz), d’autre part, ne représentent chacun qu’environ 1 % de la production électrique totale.

Ensuite, il signale que l’activité de raffinage a encore diminué en France en 2013. Avec la fermeture de la raffinerie de Petit Couronne, seules huit raffineries en métropole ont produit. Après avoir déjà subi une forte baisse en 2012, les quantités de pétrole brut importées pour le raffinage ont diminué cette année encore (- 1,5 %), à 57 millions de tonnes (Mt).

Augmentation du déficit physique des échanges extérieurs d’énergie, mais allégement de la facture

Le rapport souligne également que le solde physique des échanges extérieurs, structurellement importateurs, se creuse légèrement en 2013, à 124 Mtep. En effet, les exportations ont diminué deux fois plus que les importations : respectivement - 1,6 Mtep et - 0,8 Mtep par rapport à 2012. Les achats de produits pétroliers passent sous la barre des 100 Mtep pour la première fois depuis 1990. À l’inverse, les achats de charbon ont augmenté. Les exportations d’électricité en hausse, à plus de 5 Mtep, ne suffisent pas à compenser des ventes de produits pétroliers raffinés en diminution constante depuis 2008.

Il évoque pareillement que malgré la légère dégradation du solde des échanges extérieurs d’énergie, la facture énergétique de la France a reculé de 4,6 % par rapport au record de 2012, pour atteindre 66 milliards d’euros (Md€) en 2013. En effet, les cours internationaux et européens de l’énergie se sont dans l’ensemble presque tous détendus. La facture pétrolière s’est ainsi allégée de plus de 3 Md€, en raison de la double diminution des volumes et des prix ; elle a atteint 52 Md€. La facture charbonnière a également diminué, la baisse des prix compensant la hausse des volumes importés ; elle est ainsi inférieure à 2 Md€. A contrario, la facture gazière a augmenté pour la troisième année consécutive, du fait de la hausse des prix, pour dépasser les 14 Md€. Quant aux ventes d’électricité, malgré la hausse des flux physiques, elles ont diminué, atteignant moins de 2 Md€.

Détente sur les cours internationaux et européens des produits énergétiques

Le rapport montre que la morosité économique mondiale (coup de frein de l’économie américaine, récession dans la zone euro pour la deuxième année consécutive, croissance moindre dans les pays en développement) a en effet pesé en 2013 sur les cours des énergies fossiles : nette diminution pour le pétrole et le charbon, augmentation ralentie pour le gaz. Il note aussi que le raffermissement de l’euro par rapport au dollar accentue le mouvement de baisse. Les cotations restent toutefois élevées : le cours du Brent se maintient ainsi bien au-delà des 100 dollars le baril, le charbon vapeur au-delà de 80 dollars la tonne. Le prix de l’électricité baisse sur les marchés européens, en raison notamment de fortes productions renouvelables en Allemagne et en Espagne. Le prix du gaz naturel est au contraire sur une pente ascendante depuis trois ans sur le continent.

Ensuite, le rapport relève que les mouvements des cours internationaux et européens se sont répercutés en grande partie sur les prix de l’énergie en France : ils ont continué à augmenter, mais à un rythme nettement ralenti. Ils progressent ainsi moins vite que les prix de l’ensemble des biens et services pour la première fois depuis dix ans. Les prix des produits pétroliers (fioul, carburants) sont même en repli, ce qui ne s’était plus produit depuis 2009. En revanche, les prix du gaz et de l’électricité ont augmenté fortement.

De plus, il précise que l’impact sur les dépenses énergétiques des ménages français est direct : la dépense moyenne de carburant a diminué de 60 euros en 2013 par rapport à 2012, presque entièrement en raison de la baisse des prix à la pompe. En revanche, les dépenses d’énergie pour le logement ont augmenté de 100 euros, sous le double impact de la hausse des prix des énergies de chauffage et de besoins en chauffage accrus, même si la hausse a été divisée par deux par rapport à celle de 2012. Au total, les dépenses énergétiques des Français se sont élevées à près de 3 210 euros en moyenne par ménage en 2013, contre un peu moins de 3 170 euros en 2012 ; elles représentent 6,2 % de leur consommation effective, une proportion qui n’avait pas été atteinte depuis 1991.

allégement de la facture énergétique de la France suite à la diminution des cours internationaux et européens

allégement de la facture énergétique de la France suite à la diminution des cours internationaux et européens

Nouveau recul de la consommation finale d’énergie, à 165 Mtep

Pour conclure ce rapport, la note observe qu’en 2013, la consommation finale d’énergie, corrigée des variations climatiques, est en baisse de 1,0 % par rapport à 2012. Elle s’établit à 165 Mtep, après deux années autour de 167 Mtep. Comme le produit intérieur brut (PIB) a pour sa part très légèrement augmenté, l’intensité énergétique finale a de nouveau diminué en 2013, dans la même proportion que la consommation. Néanmoins, cette baisse est moindre que pendant les années porteuses d’avant la crise de 2008, et pas encore au niveau de l’objectif inscrit dans la loi de programme du 13 juillet 2005 fixant les orientations de politique énergétique qui visait une réduction de 2 % par an de l’intensité énergétique finale d’ici à 2015.

Le rapport fait mention d’une consommation finale non énergétique qui diminue le plus (- 4,8 % en 2013, après - 3,7 % l’année précédente), traduisant notamment la poursuite du recul de l’activité industrielle. La consommation finale énergétique a quant à elle reculé de 0,7 % en 2013, en raison des consommations en baisse dans l’industrie, le tertiaire et dans une moindre mesure les transports.

Et rajoute qu’elle avait baissé de 5 Mtep entre 2008 et 2009 en raison de la crise économique, atteignant 155 Mtep. Elle s’établit autour de ce seuil pour la cinquième année consécutive, et atteint même son niveau le plus bas, à tout juste 154 Mtep. La consommation finale énergétique ne semble plus augmenter désormais que dans le secteur résidentiel.

Par ailleurs, il stipule qu’en 2013, la consommation finale d’énergie des transports atteint 49 Mtep, en léger recul par rapport à 2012. Après une période de forte croissance entre 1985 et 2002 (+ 2,4 % par an), elle s’effrite depuis, de - 0,2 % par an en moyenne entre 2003 et 2013.

Cependant, le rapport souligne que les transports restent néanmoins le premier secteur consommateur d’énergie, devant le secteur résidentiel. La diminution de moins de 1 % des carburants issus du pétrole, et la hausse du gaz et de l’électricité, encore très marginaux, n’en modifient pas le bouquet énergétique. Celui-ci se compose en 2013 de 92 % de produits pétroliers, 5,5 % d’énergies renouvelables, 2,2 % d’électricité et seulement 0,2 % de gaz naturel. L’ensemble résidentiel-tertiaire concentre, en part relative, plus de 40 % de la consommation finale énergétique. En 2013, sa consommation est quasi stable, pour la seconde année consécutive, du fait du relatif maintien (0,4 %) de la consommation du secteur résidentiel. Dans le seul tertiaire, la consommation diminue : - 1,3 % après - 2,0 % en 2012. Dans les deux secteurs, le gaz naturel et surtout les produits pétroliers font de plus en plus place à l’électricité (+ 7 points en dix ans), et dans une moindre mesure aux énergies renouvelables thermiques. La consommation finale d’énergie de l’industrie diminue de 2,1 % en 2013, à 31,8 Mtep. Relativement stable de 1990 à 2008, elle a chuté de près de 13 % avec la crise économique de 2009, atteignant un premier plancher record de 32,6 Mtep. Les redressements en 2010 et en 2012 n’ont pas permis de rattrapage car ils ont été suivis de baisses de plus grande ampleur. Ainsi en 2013, la consommation finale d’énergie dans l’industrie atteint même son plus bas niveau depuis l’origine des séries en 1970. Les énergies consommées sont affectées différemment car les branches industrielles ont connu des fortunes diverses en 2013. La consommation finale d’énergie du secteur agriculture- pêche oscille entre 4 et 5 Mtep depuis le début des années 1990. Sa part dans la consommation finale est stable et les produits pétroliers y représentent toujours les trois quarts de la consommation.

Enfin, le rapport explique qu’au final, les produits pétroliers, bien qu’en baisse structurelle, sont toujours la première forme d’énergie consommée, avec 41 % de la consommation finale énergétique, corrigée des variations climatiques. L’électricité, toujours croissante, consolide sa seconde place du bouquet énergétique final (25 %). Le gaz, bien qu’en baisse, constitue 21 % de l’ensemble. Les énergies renouvelables thermiques et la valorisation des déchets atteignent en 2013 la barre symbolique des 10 % de la consommation finale énergétique. Enfin, malgré son essor en 2013, dû à la sidérurgie, le charbon en satisfait moins de 4 %.

dépenses énergétiques des ménages - la hausse des dépenses pour le logement non compensée par la baisse des dépenses en carburants

dépenses énergétiques des ménages - la hausse des dépenses pour le logement non compensée par la baisse des dépenses en carburants

consommations énergétiques de l’industrie et des transports sur une pente descendante

consommations énergétiques de l’industrie et des transports sur une pente descendante

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 06:44
La transition énergétique, le CESE, une constante et un consensus…

La transition énergétique, le CESE, une constante et un consensus…

Ayant été saisi par le Premier ministre, le Conseil économique, social et environnemental sur le « projet de loi de programmation pour un nouveau modèle énergétique français » a rendu ses conclusions.

Estimant que ce projet met en avant les économies d’énergies et le développement des énergies renouvelables en proposant une impulsion pour une réelle transformation, le CESE le considère comme une première page d’une nouvelle étape de l’histoire de l’énergie en France.

Si dans son contenu le projet fait consensus dans les conclusions du CESE, de nombreuses orientations restent à aborder.

Détails :

Le CESE, qui avait anticipé le traitement de ces questions relève avec intérêt la présence dans le projet de loi de plusieurs recommandations de ses avis antérieurs : programmation pluriannuelle de l’énergie, société bas carbone, rénovation énergétique, tiers financement, participation des citoyens aux projets locaux...

Cet avis, rapporté au nom des sections de l’environnement et des activités économiques par Mme Laurence Hézard et M. Jean Jouzel, a été soumis au vote de l’assemblée plénière du CESE le 9 juillet. Il a été adopté avec 169 votes pour, 0 vote contre et 14 abstentions.

Définir les objectifs communs pour réussir la transition énergétique, renforcer l’indépendance énergétique de la France et lutter contre le réchauffement climatique

Dans la continuité de l’avis sur la Transition énergétique : 2020-2050, un avenir à bâtir, une voie à tracer, adopté en janvier 2013, le Conseil réaffirme avec force son adhésion à l’objectif - auquel a souscrit la France en 2003 - d’une division par quatre (« facteur 4 ») des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 par rapport à ce qu’elles étaient en 1990. Cet engagement exige un effort exceptionnel et continu de toutes les parties prenantes. Cet objectif devrait être explicité dans cette loi comme il l’a été dans les lois de programmation précédentes relatives à l’énergie.

Compte tenu des nouveaux objectifs de l’UE en matière d’environnement à l’horizon 2030, le projet de loi adresse un signal fort à l’ensemble des partenaires européens en appelant à nouveau de ses vœux une politique européenne de l’énergie cohérente avec la politique climatique. Ainsi, l’objectif de 20% d’économies d’énergie primaire d’ici à 2020 devra être contraignant. Il est important que le projet de loi intègre un objectif national d’efficacité énergétique à horizon 2030. « Cette politique de l’Union devrait permettre un développement harmonieux et complémentaire des productions, en particulier dans les régions déjà fortement interconnectées (France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Suisse, Italie...) en respectant les caractéristiques propres à chaque pays », précise l’avis. Le droit d’accès à l’énergie, bien de première nécessité, devra être réaffirmé comme un objectif à atteindre par la politique énergétique nationale. Le CESE recommande d’« assurer la transparence et l’information de tous, sur tous les coûts et les prix de toutes les énergies ainsi que leur contenu carbone ».

Mieux rénover les bâtiments pour économiser l’énergie, faire baisser les factures et créer des emplois

Le CESE, dans l’avis Efficacité énergétique : un gisement d’économies ; un objectif prioritaire, rendu en janvier 2013, rappelait que l’efficacité énergétique est la première source potentielle d’énergie domestique à l’horizon de 2020. Compte tenu de la crise que traverse le secteur, il considère comme justifié que la rénovation des bâtiments soit une question centrale du projet de loi.

Le CESE avait porté dans cet avis une attention particulière aux situations de précarité énergétique qui ne permettent pas de « disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat ». Le CESE regrette que le projet de loi n’aborde cette question qu’à travers le chèque énergie. Il recommande :

- d’amplifier le programme « Habiter Mieux » dans le cadre de la réforme des CEE, y compris pour les copropriétés ;

- de développer le repérage et l’accompagnement des populations en précarité énergétique, d’intégrer la performance énergétique dans les critères de décence pour la location des logements et d’engager une concertation immédiate entre tous les acteurs concernés ;

- d’élargir le nombre des bénéficiaires des tarifs;

Le CESE approuve l’encouragement au déploiement d’une véritable filière de l’efficacité énergétique et à un positionnement actif de notre pays au niveau européen en faveur de directives éco-conception ambitieuses.

Développer les transports propres pour améliorer la qualité de l’air et protéger la santé de tous

Le CESE apprécie l’intégration d’un titre consacré aux transports dans le projet de loi – ce dernier va d’ailleurs dans le même sens que l’avis sur la transition énergétique dans les transports, rendu en 2013, qui avait recommandé l’accélération de l’électrification du transport individuel (et collectif). Le CESE regrette que le projet de loi mette essentiellement l’accent sur le développement des flottes de véhicules considérés comme « propres », à savoir ceux disposant de motorisations électriques ou hybrides rechargeables.

La réduction de la consommation des énergies fossiles dans le secteur des transports ne saurait se limiter à promouvoir le tout-électrique. Pour le CESE, une loi de programmation pour un nouveau modèle énergétique dans le domaine des transports devrait également aborder les aspects suivants :

- la consolidation de l’effort de recherche-développement et d’innovation pour les véhicules du futur, de la « voiture verte » jusqu’au « véhicule 2.0 », sans oublier les navires du futur maritimes et fluviaux.

- le développement des alternatives au transport routier et aérien et de l’inter-modalité pour organiser la complémentarité des transports.

- l’accompagnement des changements de comportement.

- le développement d’approches territoriales globales passant par des règles d’urbanisme renforçant l’action contre l’étalement urbain ou par le développement de transports en commun de proximité et de qualité.

- une cohérence des dispositifs règlementaires et fiscaux.

Sur ces différents aspects, le CESE souhaite que les évolutions soient engagées avec les industriels et tous les acteurs du secteur de façon à ce que cette transition soit mise en œuvre de façon pertinente, en termes notamment d’évolution de leurs stratégies compte tenu des objectifs fixés.

Lutter contre les gaspillages et promouvoir l’économie circulaire : de la conception des produits à leur recyclage

Dans l’avis Transitions vers une industrie économe en matières premières, adopté en janvier 2014, le Conseil rappelait que la démarche vers l’économie circulaire prend en considération l’ensemble du cycle de vie des produits et repose sur l’éco-conception. Le présent avis souligne quant à lui que l’économie circulaire s’étend bien au-delà de la gestion des déchets - élément essentiel des mesures inscrites dans le projet de loi. « L’objectif de la transition vers ce type d’économie doit s’inscrire dans une démarche globale, de long terme », précise le CESE, qui rappelle que le développement de l’économie circulaire nécessite une impulsion politique et un soutien des initiatives ponctuelles pour en tirer l’expérience permettant d’en faire des pistes durables.

Favoriser les énergies renouvelables pour diversifier nos énergies et valoriser les ressources de nos territoires

Dans l’avis consacré à la Transition énergétique adopté en janvier 2013, le CESE rappelait que la CSPE, qui a pour objet de compenser les missions qui sont à la charge des opérateurs, est payée par l’ensemble des consommateurs d’électricité, et a demandé qu’à ce titre, la lisibilité et la transparence de son fonctionnement soient améliorées.

Dans l’avis, le CESE souhaite en améliorer les impacts et envisager des financements complémentaires pour les EnR, avec la volonté d’agir sur la précarité énergétique dans sa globalité et considère que la péréquation nationale des tarifs doit rester couverte par la CSPE. Le Conseil préconise une évolution des dispositifs de soutien et de régulation actuel des EnR qui favorise leur insertion dans une logique de marché, selon un phasage à établir et tenant compte des maturités technologiques. Les EnR doivent également induire la création d’emplois qualifiés non délocalisables et présenter un bilan satisfaisant en termes d’externalités.

Renforcer la sûreté nucléaire et l’information des citoyens

À ce sujet, le CESE partage la volonté de la ministre de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie, que ce sujet soit abordé sereinement, sans dogmatisme et dans toutes ses dimensions afin de bâtir la meilleure complémentarité entre les différentes énergies (coûts/bénéfices/risques/impact bas carbone), indispensable à un mix énergétique diversifié, décarboné, résilient et compétitif.

« L’objectif de transparence et d’exhaustivité doit être atteint pour tous ces éléments - coûts, bénéfices et risques - et pour toutes les formes de production d’énergie », précise l’avis.

Pour le CESE, l’objectif de sûreté pour les installations en fonctionnement est un objectif majeur. Il est de la responsabilité de l’exploitant sous contrôle de l’ASN et ne peut être délégué. L’avis précise que les exploitants et les entreprises sous-traitantes doivent être soumis aux mêmes exigences en matière de qualité d’intervention, de radioprotection et de sécurité des salariés.

Dans l’avis sur la Transition énergétique, le CESE considère que la poursuite de l’exploitation des réacteurs existants doit être subordonnée aux prescriptions de l’ASN, mais aussi aux choix d’orientation pris par l’autorité publique.

Simplifier et clarifier les procédures pour gagner en efficacité et en compétitivité

Le CESE partage l’objectif de gagner en simplification, en efficacité et en compétitivité dans le cadre des procédures pour les ouvrages EnR. Cette orientation doit également concerner les ouvrages permettant à l'électricité ainsi produite, d'être transportée jusqu'aux consommateurs en temps et heure.

Donner aux citoyens, aux territoires et à l’Etat le pouvoir d’agir ensemble

Pour cela, le Conseil soutient dans l’avis l’adoption d’une programmation pluriannuelle de l’énergie, proposition formulée dans l’avis de 2013 sur la Transition énergétique. Il précise qu’un prix incitatif soit donné au carbone.

Le projet de loi prévoit de réduire la consommation énergétique finale des énergies fossiles de 30 % en 2030. Cet objectif sera décliné dans la future programmation pluriannuelle de l’énergie. Le CESE recommande que cette réduction se fasse en fonction du contenu spécifique en carbone de chaque énergie.

Par ailleurs, le CESE recommande que l’évolution de l’organisation territoriale s’accompagne d’une forte volonté de transversalité et de synergies entre les différents niveaux de façon à gagner en agilité et en coûts globaux dans un souci de cohérence nationale d’ensemble. La cohérence d’ensemble des actions conduites par les différents niveaux de collectivités, et les interactions entre les différents niveaux de la future réorganisation territoriale, est un élément de réussite important. L’État restant responsable de la cohérence nationale de la politique climat-énergie.

Concernant l’emploi, il s’agit pour le CESE de réunir les conditions pour que le nouveau modèle énergétique soit non seulement source d’emplois nouveaux, mais aussi accélérateur de l’évolution des métiers dans tous les secteurs, au-delà de celui de la production d’énergie. Pour réussir cette transition énergétique, le CESE recommande la mise en place d’un Plan de programmation de l’emploi et des compétences (PPEC), en parallèle du PPE, élaboré par les partenaires sociaux, les pouvoirs publics et les représentants des régions. Ce PPEC donnera une visibilité sur les besoins d’évolution en matière d’emploi et de compétences sur les territoires et dans les filières. Pour cela, le PPEC procédera à une veille sur l’évolution de l’emploi, des métiers et des compétences dans tous les secteurs professionnels impactés par la transition énergétique prenant en compte l’emploi direct comme indirect, et plus largement les évolutions de l’emploi et des qualifications.

Le CESE recommande que les consultations de suivi des outils du projet de loi soient effectuées par les mêmes instances que celles consultées pour le projet de loi. Elles pourront faire appel ponctuellement à une expertise plurielle, sans qu’il ne soit nécessaire de constituer une instance supplémentaire. Le CESE doute de l’utilité du comité d’experts tel qu’il apparaît dans le projet de loi.

Concernant la mobilisation citoyenne, le Conseil approuve la volonté du projet de loi de promouvoir une écologie, reposant sur la mise en mouvement de tous. Cet objectif nécessite des campagnes d’information grand public régulières. Il insiste notamment sur la démocratisation des enjeux énergétiques et formule le souhait de donner aux citoyens de nouvelles possibilités de s’impliquer, en particulier au niveau local. Le CESE souhaite que soit prévu un agenda avec des points d’étapes et d’information sur les grandes orientations du projet de loi et sur l’instruction des modalités de leur mise en œuvre.

Enfin, l’avis rappelle que la transition énergétique nécessite un effort accru de recherche et d’innovation, dont la dimension est déterminante. CESE réitère ainsi sa recommandation, formulée en 2013 dans l’avis sur la Transition énergétique, d’effectuer chaque année sur la vente aux enchères de quotas de CO2 un prélèvement destiné à favoriser la R&D et de privilégier au moins deux axes de recherche : le premier concerne l’ensemble des solutions de stockage de l’énergie, le second, les réseaux intelligents.

« Le nouveau modèle énergétique ouvre un nouveau mode de développement solidaire et de bien vivre ensemble qui doit concerner toutes les activités économiques du pays et s’inscrit dans la dynamique de lutte contre le changement climatique. Le moteur de la réussite de ce pari est lié à notre capacité à nous remettre en question pour emprunter les chemins du futur. La confiance est, là encore, la condition nécessaire pour le succès de cette transition », concluent Laurence Hézard et Jean Jouzel.

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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 06:44
89% des véhicules neufs vendus en France en 2013 émettent moins de 140g de CO2 au km

89% des véhicules neufs vendus en France en 2013 émettent moins de 140g de CO2 au km

Comme chaque année, l’ADEME publie l’analyse du marché automobile français et européen en matière d’émissions de CO2. Celle-ci montre que, en 2013, l’offre de véhicules performants augmente de façon continue : près de 89% des véhicules neufs vendus en France en 2013 émettent moins de 140g de CO2 au km et 24% des véhicules moins de 100 gr de CO2/km. Malgré un contexte global de baisse des ventes de véhicules neufs, les voitures hybrides, électriques et GPL progressent.

Le comparateur en ligne, le Car Labelling, est en outre enrichi des dernières données 2014 (UTAC – Mars 2014) et permet d’établir un nouveau palmarès des véhicules neufs les moins émetteurs à ce jour. Plus largement, des consommations de carburant aux émissions de CO2 et de polluants (NOx, particules, etc.), en passant par des informations sur la fiscalité (bonus, malus, Taxe sur les Véhicules de Société,...), le consommateur accède gratuitement - grâce à cet outil - à un grand nombre de données lui permettant de comparer les véhicules neufs entre eux. (Comparaisons sur la base de valeurs d’émission et de consommation issues de mesures sur cycle d’homologation. Ces valeurs diffèrent de celles pouvant être observées en condition réelle de circulation ; la nature du trajet effectué, le type de voirie et le style de conduite influençant les niveaux réels de consommation et d’émission des véhicules.)

89% des véhicules neufs vendus en France en 2013 émettent moins de 140g de CO2 au km

L’évolution du marché français en 2013

Si la France est au 4ème rang européen en termes d’émissions moyenne de CO2, elle reste en tête parmi les grands marchés européens de plus d’un million de véhicules par an.

67 % des ventes portent sur des véhicules Diesel, soit une baisse de 6 points par rapport à 2012 (72,9 %).

Chiffres clés

24 % des véhicules vendus en France en 2013 sont en classe A et émettent moins de 100gCO2/km (vs. 14 % en 2012). Cette importante progression s’explique par l’offre croissante de modèles performants appartenant à la classe A : 89 modèles en 2013 contre 74 en 2012.

Comme en 2012, les constructeurs français, Renault et PSA se placent en tête des ventes, respectivement en 1ère et 2è positions. Ils atteignent 53,2% des ventes contre 52,5% en 2012.

72 % des véhicules vendus en classe A sont français, avec en tête des ventes la Renault Clio, la Peugeot 208, la Citroën C3 et les modèles Captur et Mégane de Renault.

88,7 % des véhicules vendus en France en 2013 sont en classes vertes (A, B, C) < 140 g/km. 49 % des véhicules Diesel et 54,6 % des véhicules essence vendus en 2013 ont une émission inférieure à 120g (classes A et B).

En parallèle avec la baisse constatée des émissions de CO2, la consommation moyenne des véhicules neufs décroît régulièrement. Le gain sur les cinq dernières années est de 0,9 litre / 100 km, pour les véhicules Diesel et de 0,8 litre / 100 km pour les véhicules essence.

Les véhicules électriques et hybrides en nette progression 8779 véhicules électriques ont été vendus en France en 2013, soit une augmentation de 73%

par rapport à 2012.

Le marché des véhicules électriques poursuit sa croissance, en raison notamment d’un renforcement des aides à l’achat.

46 785 véhicules hybrides ont été vendus en 2013 (32 799 hybrides essence et 13 986 hybrides Diesel), soit une augmentation de 74% par rapport à 2012 (26 889 véhicules). Les véhicules hybrides représentent 2,6 % des ventes (vs. 1,47% en 2012).

• Après avoir fortement chutées suite à la suppression du bonus écologique en 2011, les ventes de voitures particulières GPL « première monte » repartent à la hausse, avec 2 742 véhicules vendus, soit une augmentation de 43,5%. Cette tendance s’explique notamment par le succès des Dacia Duster et Sandero qui représentent 90% des ventes.

• Dans un contexte global de baisse des ventes, la catégorie tout terrain est la seule à connaître une hausse significative avec 18,6 % des parts de marché (vs. 16 % en 2012), au détriment des breaks et des monospaces.

Evolution du poids et de la puissance des véhicules

- 22 kg : c’est la baisse moyenne de la masse des véhicules vendus en 2013 (par rapport à 2012). Cela correspond à une diminution de la masse moyenne de 1,8% par rapport à l’année précédente.

La puissance des véhicules baisse en moyenne de 2kW (78kW en 2013, vs. 80 en 2012).

Bonus/malus (barème au 1er janvier 2013)

37 % des véhicules vendus en 2013 ont généré un bonus pour leur acheteur (contre 24 % en 2012 et 32 % en 2011) ; 46 % ont généré un malus (25 % en 2012 et 11 % en 2011). Ces évolutions s’expliquent par la baisse du seuil d’application du malus, alors que celui du bonus est resté stable.

Des outils complets, clairs et accessibles à tous pour aider au choix d’un véhicule

Le guide « Consommations de carburant et émissions de CO2 des véhicules particuliers neufs vendus en France » regroupe l’ensemble des nouveaux modèles mis sur le marché au 30 mars 2014.

Le site Car Labelling ADEME donne accès aux fiches de la quasi-totalité des véhicules particuliers vendus en France et permet de les comparer sur la base du bonus écologique, des consommations d’énergie, des rejets de CO2 et des émissions de polluants réglementées.

89% des véhicules neufs vendus en France en 2013 émettent moins de 140g de CO2 au km

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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 06:42
Pour la transition énergétique, le véhicule électrique n’est pas  une réponse, le report modal en est une …

Pour la transition énergétique, le véhicule électrique n’est pas une réponse, le report modal en est une …

La FNAUT (Fédération nationale des associations d'usagers des transports) dans un communiqué a souhaité dénoncer la vision restrictive de la politique à l’égard des transports propres préférant faire la part belle au véhicule électrique.

Même si les intentions sont bonnes la FNAUT juge incompréhensible les mesures « en faveur des transports propres et économes en énergie ».

La voiture électrique, qualifiée de « véhicule propre » et « appelée à se massifier dans les deux prochaines décennies » (moins de 0,1 % du parc automobile actuel : 30 000 véhicules sur 38 millions) fait l’objet d’une démarche très volontariste.

Mais, hors la voiture électrique, le secteur des transports est quasiment ignoré par le projet de loi (titre III, articles 10 à 19) alors qu’il est :

- aussi énergivore que celui du logement qui fait l’objet de nombreuses dispositions intéressantes (le texte évoque « le grand chantier du bâtiment »),

- encore plus vulnérable à l’insécurité et au coût de nos approvisionnements en pétrole puisqu’il en dépend presqu’exclusivement.

- le premier contributeur aux émissions de gaz à effet de serre (26 %).

Estimant que ce projet de loi très décevant concernant le secteur du transport, la FNAUT précise qu’il fallait bâtir une vraie politique écologique des transports permettant de concrétiser les discours entendus depuis 20 ans, donc favoriser les modes économes en énergie (fluvial, ferroviaire, transports collectifs, modes doux, ferroviaire, fluvial) et de défavoriser les modes gaspilleurs (route, avion).

En effet, les signaux politiques pour une vraie transition ne donnent aucune direction si ce n’est celle passéiste consistant à miser uniquement sur les progrès de la technologie (moteurs, carburants), sans doute nécessaires mais en aucun cas suffisants pour atteindre le « facteur 4 ».

Pour la transition énergétique, le véhicule électrique n’est pas  une réponse, le report modal en est une …

Le véhicule électrique : solution miracle ou mirage ?

La voiture électrique est manifestement considérée comme une solution miracle, car des mesures ambitieuses et coûteuses visent à en stimuler l’usage :

- les flottes publiques devront comporter au moins 50 % de véhicules électriques ou hybrides rechargeables en 2030 (article 10) ;

- le bonus à l'achat d'un véhicule électrique est pérennisé et majoré pour atteindre jusqu'à 10 000 euros s'il s'accompagne de la mise à la casse d'un véhicule diesel ;

- l’implantation de 7 millions de bornes de recharge est prévue d’ici 2030 (il en existe 10 000 aujourd’hui), obligatoire sur les parkings publics et privés (article 11).

Un véhicule « propre » ?

Les limites écologiques du véhicule électrique ont déjà été soulignées par l’ADEME.

- Fabrication des batteries : problèmes d’extraction et de recyclage.

- Recharge des batteries en période de pointe : le bilan carbone dépend du mode de production de l’électricité.

Le créneau de la voiture électrique

L’électrification massive du parc n’est pas souhaitable en l’état actuel de la technologie. Mais le véhicule électrique permet de limiter les nuisances locales (bruit, pollution de l’air), il est donc intéressant en milieu urbain dense.

- Les flottes captives des administrations et entreprises.

- Les véhicules utilitaires (ramassage des ordures, nettoyage urbain,...).

- La distribution des marchandises en ville.

Une illusion technologique

Si la voiture électrique se répand massivement, bien des problèmes liés à la voiture individuelle subsisteront : congestion (la voiture électrique est aussi encombrante que la voiture thermique, donc aussi inadaptée qu’elle au milieu urbain), aménagement de l’espace urbain centré sur la voiture, étalement urbain,...

La FNAUT s’oppose à toute autorisation d’emprunt des couloirs réservés aux bus, vélos et taxis par les voitures électriques. Si des facilités de circulation sont accordées aux voitures électriques, elles doivent l’être au détriment des véhicules thermiques.

La traction thermique

- Les biocarburants : 15 % de la consommation en 2030 ? Une autre illusion (article 12).

- Une piste plus prometteuse n’est pas évoquée : la voiture à 2 litres aux 100 km.

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Les lacunes du projet de loi Des mesures mineures ...

- La grande distribution devra réduire volontairement ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % en 2025 dans ses activités logistiques.

- La création de zones de circulation restreinte (ZCR) dans les communes ou agglomérations de plus de 100 000 habitants sera autorisée.

- Des sanctions sont introduites pour retrait des filtres à particules (défapage).

- Les objectifs nationaux de réduction des émissions de polluants atmosphériques seront fixés par décrets en 2015.

- Une nouvelle réglementation de la planification territoriale de la qualité de l’air et du bruit (adaptation des plans de protection de l’air et plans locaux d’urbanisme).

... mais le report modal est ignoré

A quelques détails près, économiser l’énergie fossile et réduire la pollution lors des déplacements se réduit à la diffusion de la voiture électrique : le projet de loi est conçu sans vision de la politique des transports. Bien que le public réclame aujourd’hui en priorité des alternatives à la voiture, le levier du report modal est négligé.

Aucun objectif chiffré de réduction des trafics (automobile, camion, avion) engendrant des gaspillages énergétiques n’est fixé.

- Le vélo n’est même pas cité ! Il est pourtant parfaitement adapté à la ville, susceptible de devenir un transport de masse comme à Amsterdam ou Copenhague, et des mesures nombreuses et peu coûteuses restent à prendre pour en faciliter l’usage.

- Le transport collectif est un autre parent (très) pauvre du projet de loi (seul le câble est cité, article 15, mais son créneau est très étroit) : aucun engagement n’est pris pour le développer, aucune source nouvelle de financement n’est envisagée (transport collectif urbain, train). Rappel : l’avion émet 36 fois plus de GES et la voiture 16 fois plus que le TGV par voyageur x km.

- L’autopartage est très incitatif à un usage plus fréquent du vélo et du transport collectif, et à une démotorisation des citadins. Mais les mesures envisagées sont mineures : l’autopartage devient une compétence des Autorités Organisatrices de la Mobilité (si inexistence ou d’inadaptation de l’offre privée), les AOM fixeront les critères du label « autopartage ».

- Rien n’est dit sur l’étalement urbain, source de trafic automobile quotidien.

- Rien n’est dit sur le transport du fret.

- Rien n’est prévu pour corriger les conditions inéquitables de concurrence entre le transport collectif ou le transport du fret par rail ou voie d’eau d’une part, l’automobile, le camion et l’avion d’autre part.

Même des suggestions réglementaires simples et peu coûteuses présentées par la FNAUT ont été écartées.

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Les propositions de la FNAUT

Maîtrise de la mobilité

- Moduler les aides fiscales au logement. Taxer les implantations de logements dans les zones non desservies par les TC

- Renforcer la densification de l’habitat et des activités le long des axes lourds de transport collectif, en particulier autour des gares périurbaines après réactivation des étoiles ferroviaires (exemple typique : Tours). Généraliser les contrats d’axes.

- Encourager les entreprises qui développent le télétravail.

- Favoriser le commerce de proximité, taxer les grandes surfaces.

Consommation des véhicules routiers

- Une campagne nationale pour l’écoconduite, comme pour la sécurité routière.

- Une réduction de 10 km/h des vitesses maximales autorisées sur les routes, voies express et autoroutes, qui permettrait d’importantes économies de pétrole et d’émissions de GES et un gain sensible de sécurité (loi de Nilsson).

- La généralisation du 30 km/h en ville sauf sur les grands axes.

- L’aggravation du malus à l’achat des véhicules neufs et la suppression du bonus.

- Le renforcement des normes relatives aux véhicules utilitaires légers

- Un plan de sortie du diesel associant mesures réglementaires et fiscales

Transferts modaux

Déplacements des personnes

- Une campagne d’information du grand public sur le coût réel d’usage de la voiture, généralement sous-estimé par l’automobiliste (cf étude de Jean-Marie Beauvais).

- Enrichissement du Code de la rue pour facilier l’usage quotidien du vélo.

- Obligation d’établir des PDU dans les agglomérations de 30 000 à 100 000 habitants.

- Obligation d’établir des PDE dans les grandes entreprises et administrations (Education nationale en particulier, réduire l’accompagnement automobile des enfants aux établissements scolaires).

- Légalisation du péage urbain sans contrainte démographique pour augmenter la probabilité d’une expérimentation (la loi Grenelle 2 l’a légalisé seulement dans les agglomérations de plus de 300 000 habitants).

- Baisse du taux de TVA sur les transports collectifs (cf pays européens voisins).

- Validation de la carte enfant-famille sur les trains Intercités.

Transport de marchandises

- Mieux contrôler le transport routier pour lutter contre la fraude (charges, vitesses, temps de conduite, dissimulation de matières dangereuses).

- Favoriser l’implantation d’Opérateurs Ferroviaires de Proximité (OFP).

- Favoriser les embranchements fret des entreprises et l’implantation des entreprises près des voies ferrées par des incitations réglementaires et fiscales.

- Encourager les rabattements de trafic routier sur le ferroviaire et le fluvial (exonération de l’écotaxe).

Note - Liste non exhaustive des avantages fiscaux accordés aux énergies fossiles (en millions €) (source : Réseau Action Climat).

- Sous-taxation du gazole : 6900 M€

­ Exonération de TICPE sur le kérosène (vols domestiques) : 550 M€

‐ Taux réduit de TVA sur les billets d’avion : 500 M€

- Remboursement de TICPE aux transporteurs routiers : 320 M€

­ Remboursement de frais automobile : 2100 M€

‐ Exonération de TICPE sur les raffineries : 150 M€

- Surévaluation du coût d’usage de la voiture par le barème fiscal kilométrique

­ Avantages financiers accordés aux compagnies aériennes à bas coûts.

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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 06:52
TRAMWAY UNE ÉCOLE FRANÇAISE au Lieu du Design

TRAMWAY UNE ÉCOLE FRANÇAISE au Lieu du Design

Exposition jusqu'au 12/07/2014

Depuis une trentaine d’années on assiste à un retour en force du tramway en France. De nombreuses villes se sont dotées de ce moyen de transport propre, sécurisant et confortable, qui transforme le visage de la ville. Ce phénomène est salué à l’étranger pour sa qualité et son ampleur. Pour la première fois, le Lieu du Design, avec l’aide d’ALSTOM, de la RATP et du STIF, va mettre en lumière ces «Trams à la française», véritables révélateurs de design urbain, au travers d’une exposition manifeste placée sous le commissariat de Yo Kaminagai (Délégué à la conception au Département Maîtrise d’ouvrage des projets de la RATP).

Le renouveau du tram

Il y a 30 ans, il n’existait plus en France que 3 lignes à Lille-Roubaix- Tourcoing, Saint-Etienne et Marseille, miraculeusement échappées de l’éradication généralisée du tramway. La première ligne de tram moderne s’est ouverte en 1985 à Nantes. À partir de réalisations urbaines pionnières (Grenoble en 1987, Ile-de-France en 1992, Strasbourg et Rouen en 1994), les pouvoirs publics de nombreuses villes ont été convaincus que leur stratégie de modernisation urbaine pouvait être portée par un projet de tram. Aujourd’hui une trentaine de métropoles françaises sont dotées d’un tramway, ou sont sur le point de l’être, faisant de notre pays un cas unique au monde, considéré comme une référence par les professionnels étrangers, notamment au Maghreb, en Espagne ou encore au Japon.

Le tram à la française, c’est quoi ?

Les tramways français présentent une valeur ajoutée qui s’appuie largement sur les métiers de la création : designers, urbanistes, architectes, artistes plasticiens. Ainsi, le projet de transport (véhicules, rails, lignes électriques, stations) s'enrichit des composantes suivantes : un design innovant et personnalisé pour le matériel roulant ; un aménagement de l'espace public autour des lignes, avec des paysages urbains parfois transfigurés (le Cours des 50 Otages à Nantes, les boulevards des Maréchaux à Paris, les quais de Bordeaux, ...) ;

la création de stations emblématiques (L'Homme de fer à Strasbourg ; La Doua et Part-Dieu à Lyon, Mosson à Montpellier, ...) ; la conception d’une collection de mobilier urbain (Nantes, Lyon, Orléans"!Rouen, Bordeaux, Mulhouse, Paris - Ile-de-France, ...)!#!un accompagnement artistique et culturel ; de nouveaux systèmes d'identité visuelle et d'information voyageurs.

Tram, mobilité et renouvellement urbain

En France, la réalisation d'un tram est toujours motivée autant par une volonté d’amélioration de la mobilité que par une volonté de renouvellement urbain, visant ainsi un changement d’image globale de la ville : fluidification et meilleure offre de transport, nouveaux paysages urbains, création de zones piétonnes, réaménagement des quartiers et nouveau partage des espaces publics, intégration de zones enclavées. Une excellence architecturale est aussi recherchée, comme à Angers, en Ile-de-France, à Bordeaux, Toulouse ou Marseille, et bientôt à Besançon ou à Aubagne. Dans tous les cas, l’arrivée d’une ligne de tramway bouleverse positivement les usages de l’espace public et le cadre de vie des habitants.

Un manifeste pour une École française du tramway

Le retour du tramway dans les villes françaises et son caractère «augmenté», enrichi par l’apport déterminant du design et des autres disciplines créatives, a marqué l’histoire de l’urbanisme des villes françaises des dernières décennies. On peut ainsi parler de la naissance d’une « École française du tramway », dont cette exposition se veut être le manifeste, en présentant une analyse des principes qui composent ce phénomène et surtout une synthèse des méthodes, qui ont permis de réinventer le tram urbain.

C'est donc en France et par le vecteur du transport public, que la notion de "design urbain" aura connu un moment fondateur. Et, c’est désormais dans le monde entier que ce concept s’étend, porté par les bureaux d’études en ingénierie, les industriels, les opérateurs de transport, et les créateurs.

TRAMWAY UNE ÉCOLE FRANÇAISE au Lieu du Design

L’HISTOIRE D’UNE RECONQUÊTE

L’histoire du renouveau du tram en France est un phénomène dont l’ampleur n’est connue que des professionnels du transport, de la ville ou de la création. En 30 ans, pas moins de 30 réseaux de tramway, ont été mis en place en France ou sont sur le point de l’être. Ce mouvement, porté par ce que l’on appelle désormais « l’Effet Tram » repose sur le caractère « augmenté » ou enrichi du Tramway français, qui accompagne ou accélère les mutations urbaines. Si l’Etat a indéniablement impulsé une dynamique en faveur du tramway, la richesse du renouveau du tram en France est principalement issue d’initiatives locales. Une « contagion positive » de ville à ville qui a fait des décideurs publics et privés, des design managers et qui a marqué l’histoire de l’urbanisme en France, à la fin du 20e siècle.

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LES 30 ANNÉES QUI ONT FORGÉ LE CONCEPT

Pendant les années 1930-1950, les milliers de kilomètres de voies de tramways sont démantelées. Sur l’ensemble du territoire, trois lignes subsistent à Lille-Roubaix-Tourcoing, St Etienne et Marseille. À l’époque, selon la formule attribuée au président Georges Pompidou, « il faut adapter la ville à la voiture ». Après le choc pétrolier de 1973, cette politique du tout voiture montre ses limites : pollution de l’air, bruits de circulation, engorgement des villes... En 1975 est lancé l’appel à projets du Secrétaire d’Etat aux Transports, Marcel Cavaillé, invitant 8 grandes villes françaises à proposer des trams modernes de surface. Ce fut le début du renouveau du tram en France, une belle histoire qui s’est déroulée en trois temps.

DE 1985 À 1994, LES PREMIÈRES RÉFÉRENCES.

Le premier tram contemporain est apparu à Nantes en 1985. Si cette ligne n’a pas provoqué de réaménagements spectaculaires, l’énorme succès de fréquentation commence à installer le tram comme solution d’avenir. Les fondamentaux du tram moderne apparaissent en 1987 avec le tram de Grenoble. Le véhicule conçu par le designer Philippe Neerman, possède un plancher bas accessible aux fauteuils roulants et son aménagement permet la traversée du centre par une zone piétons-trams excluant la voiture.

Le troisième tramway apparaît en 1992 en Ile-de-France. Conçu par Chemetov-Huidobro et le Bureau des paysages, piloté par la RATP et le Département de Seine-St-Denis, ses aménagements « de façade à façade », sont jugés alors d’avant-garde. Enfin, l’Eurotram de Strasbourg, au design futuriste de Neerman, incarne la renaissance de ce mode de transport, avec notamment l’engazonnement des voies. Largement médiatisés, ces aménagements montrent que le tram moderne peut servir à changer l’image des villes.

LES ANNÉES 1995-2008 : LA PROPAGATION

À la fin des années 1990, le tram devient un symbole de la mobilité durable en France. Il répond aux objectifs de sécurité routière, de préservation de la qualité de l’air, et de solidarité, avec notamment la desserte des quartiers enclavés. Il est aussi un débouché pour les industriels et les exploitants dans de nombreux pays du monde...

Les projets se propagent de villes en villes et sont conduits comme des projets urbains visant à insuffler un nouveau dynamisme. En moins de dix ans, une dizaine de villes, Montpellier, Orléans, Lyon, Mulhouse, Valenciennes, Marseille, Le Mans, Nice, Bordeaux - une « belle endormie » dont le réveil est clairement associé au tram, puis Nancy, Caen et Clermont-Ferrand optent pour des trams. Les 2ème et 3ème lignes arrivent à Nantes, Grenoble, Strasbourg et en Ile-de-France.

C’est l’époque de la sortie du Citadis, qui permet à Alstom de passer de 2 % à 24 % du marché mondial des trams. Conçu par l’ingénieur Jean- Noël Debroise et le designer Neerman, le Citadis est un véhicule personnalisable, qui permet aux élus locaux et au public une appropriation forte. La haute qualité des projets mis en service à partir de l’an 2000 confirme l’effet stratégique du tram en termes de modernisation urbaine.

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DEPUIS 2008 : UNE VOLONTÉ DE RATIONALISATION

Les contraintes budgétaires ont conduit les commanditaires à limiter les coûts, d’autant que le mode tram touche des villes moyennes comme Besançon (2014) et Avignon (2016) ou petites comme Aubagne (2014), et que le concept de « tram à la française » commence à être exporté vers des pays aux économies plus tendues. Les objectifs de design restent néanmoins au cœur de la fabrique des projets et tous les acteurs révisent leurs solutions pour maintenir la qualité.

Ainsi sont nés les réseaux de Toulouse, Reims, Angers, Brest, Dijon, Le Havre et Tours, tandis que la plupart des réseaux existants se sont étoffés de prolongements ou de nouvelles lignes.

En Île-de-France, le tramway connait un coup d’accélérateur inédit, avec les prolongements des T1, T2 et T3 en 2012, la mise en service des T5, T6, T7 et T8 en 2013 et 2014, et demain avec les T9 et T10, plus d’1 million de voyageurs utiliseront quotidiennement le tramway en Île- de-France. Le réseau comprendra alors 10 lignes et 276 stations où circuleront 320 rames de tramway répartis sur 123 kilomètres.

Les coûts au kilomètre de ces projets se situent entre 20 et 25 M€ alors qu’ils avaient dépassé 30 à 35 M€ auparavant. Malgré cette contrainte, ces villes rivalisent de tramways originaux, d’espaces publics pacifiés, de paysages urbains embellis, et obtiennent toujours des fréquentations en forte hausse.

AUJOURD’HUI, LE DÉVELOPPEMENT À L’INTERNATIONAL

L’exemple français de renouveau du mode tram, unique au monde à cette échelle de concentration dans le temps et sur un territoire, retient l’attention de très nombreux spécialistes internationaux qui visitent les nouveaux réseaux français, soit en venant de pays désireux de s’en inspirer, soit en exprimant un sentiment d’étonnement en comparaison avec les systèmes dont ils disposent sur leurs territoires. Le savoir-faire et le matériel français s’exportent, en Chine, dans les pays d’Afrique du Nord, au Moyen-Orient.

TRAMWAY UNE ÉCOLE FRANÇAISE au Lieu du Design

LE TRAM À LA FRANÇAISE : UNE ÉCOLE DE DESIGN URBAIN

Derrière l’histoire rapidement décrite des « Trente Glorieuses du tram à la française », on peut donc affirmer qu’une « école » est née. Fondée sur la transformation de l’espace public de « façade à façade », sur un véhicule personnalisé, sur l’introduction du végétal au cœur des rues avec l’engazonnement des voies. Le tramway devient non seulement un support de régénération et de rénovation urbaine, mais aussi un support de modernisation de l’information voyageur ou de la billettique.

L’exposition met pour la première fois en lumière les spécificités de ces trams à la française et les processus de design animant ces projets. Le mot design est utilisé ici de manière décloisonnée, il dépasse les canaux historiques du design graphique et du design de produits, embrasse le design d’espace et d’environnement, qui interfère avec l’urbanisme et l’architecture.

Dans une scénographie immersive d’Eloi Lemétayer de La Fabrique de l’Est, l’exposition présente au Lieu du Design, l’ensemble des réseaux des villes françaises, structurés en 5 grands chapitres correspondant chacun à

un objectif de design à savoir :

. Paysages et aménagements de l’espace public

. Stations et mobilier urbain

. Design des véhicules

. Accompagnement artistique et excellence architecturale

. Information et identité visuelle.

Un focus particulier est fait sur les projets étrangers de Tram à la française et sur le rôle central du management du design dans ces projets.

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PAYSAGES ET AMÉNAGEMENTS DE L’ESPACE PUBLIC

Le tramway en France se distingue avant tout par une haute qualité d’insertion urbaine. L’expression « de façade à façade » caractérise ce travail global de design, d’urbanisme, de paysage et d’architecture destiné à réduire la place de la voiture, favoriser les circulations douces, mieux partager l’espace public.

Ces aménagements privilégient des tracés en site propre (moins de voies pour les voitures et souvent plus de fluidité pour le trafic) et des espaces dédiés aux piétons. Après Grenoble, de nombreux cœurs de ville ont suivi ce principe comme à Strasbourg, Bordeaux, Nice, Tours ou Brest, favorisant ainsi la cohabitation avec les autres modes de transport, piétons, vélos.

Le choix de lignes aériennes de contact offre plus de discrétion que les caténaires, tandis que l’utilisation de matériaux de qualité requalifie les lieux. A Tours, la rue Nationale est en pierre blonde et à Angers, l’ardoise couvre le sol des stations. Des lieux stratégiques bénéficient d’aménagements visant à renforcer leur attractivité, comme à Nantes (Cours des 50 Otages), Brest (rue de Siam), Clermont-Ferrand (Jaude), Nice (Masséna), Angers (Ralliement), Orléans (Pl. de l’Etape). L’engazonnement des voies donne naissance à de beaux paysages, comme à Strasbourg (Esplanade), Paris (Maréchaux), Marseille (Euroméditerranée) ou Reims (cours Lenglet). De nouveaux commerces s’installent aux abords des stations et globalement, la valeur des baux augmente. Les centres-villes parfois délaissés sont revitalisés.

STATIONS ET MOBILIER URBAIN

Equipées d’abris, barrières, totems, distributeurs, afficheurs, les stations se transforment en espaces de transport, largement investis par les designers. Parfois des couvertures aériennes à grande échelle marquent des points de centralité : l’Homme de Fer de Strasbourg et dans une moindre échelle, Hôtel de Ville et Espace Villars à Valenciennes, Odysseum et Occitanie à Montpelllier.

Des lieux d’échanges multimodaux bénéficient de couvertures complètes qui protègent des intempéries comme à Montpellier (Mosson), Lyon (La Doua), Nantes (Pirmil), Rouen (Sotteville), Caen (Hérouville et Ifs),...

Un mobilier de série est créé et adapté aux stations de tram, à Nantes, Lyon, Rouen, Bordeaux, Mulhouse, et en Ile-de-France. D’une façon plus modeste, certaines stations fortes ont reçu des mobiliers spécifiques, c’est le cas de Part-Dieu à Lyon (Part-Dieu) et d’Orvault, Bellevue et Le Cardo à Nantes.

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DESIGN DES VÉHICULES

En France les promoteurs des projets de tram ont fait du véhicule un média au service de leur stratégie urbaine et dès le départ, ceux de Nantes, Grenoble, Paris et Rouen ont fait l’objet de projets rigoureux de design. Le principe de « customisation » est généralisé avec le Citadis d’Alstom qui installe le design du matériel roulant comme une voie stratégique renforçant l’appropriation par chaque ville de son tram. La culture locale inspire parfois le nez des véhicules : forme en flûte de champagne à Reims, de ver à soie à Lyon...

L’accessibilité devient une fonctionnalité de référence. Dès 1987, le Tramway Français Standard se présente avec un plancher bas partiel et à partir de 2000, le Citadis propose un plancher entièrement plat.

Grâce au travail de design, les tramways sur pneus se réfèrent clairement au monde des tramways et non à celui des autobus (TVR de Bombardier pour Nancy et Caen, Translohr pour Clermont-Ferrand, l’Ile-de-France et l’export) ; tandis que les Trams-trains, mélangent avec succès les caractéristiques des deux modes de transport.

ACCOMPAGNEMENT ARTISTIQUE ET EXCELLENCE ARCHITECTURALE

Certains projets de trams ont bénéficié d’accompagnements culturels et artistiques, autant au bénéfice de l’image des villes que pour provoquer l’appropriation par les habitants de l’espace public transfiguré par le tram. Certaines stations ont intégré des œuvres d’art contemporain, comme à Rouen, Mulhouse, Nice ou Paris. Le cas de Montpellier est unique, avec des créateurs invités pour chaque livrée de ligne (Garouste et Bonetti sur les lignes 1 et 2, Lacroix sur les lignes 3 et 4, Miss’Tic sur la ligne 5). Mulhouse, suite à un vote public, a choisi le graphiste Peret, et Aubagne, l’artiste Di Rosa. A Strasbourg, Paris ou Nice, des compositeurs, ont conçu les messages sonores de véhicules.

Les nouvelles lignes forment parfois un écrin pour une excellence architecturale, en neuf ou en rénovation, en centre ville ou en périphérie, et un trajet en tram devient souvent un parcours d’architecture contemporaine. De nombreux exemples sont visibles, à Angers, en Ile-de-France, à Bordeaux, Toulouse ou Marseille. Les dépôts- ateliers des nouveaux réseaux de tram situés en périphérie, sont souvent des constructions exemplaires en matière de développement durable. A Nice, celui de Las Palmas a permis à l’architecte, Marc Barani, d’obtenir une Equerre d’Argent. Les ponts construits pour le passage du tramway à Angers, Brest, Lyon, Strasbourg, Tours ou en Ile-de-France sont des ouvrages d’art qui valorisent le tram dans le paysage urbain.

INFORMATION VOYAGEURS ET IDENTITÉ VISUELLE

L’arrivée d’un tramprovoque des bouleversements dans les pratiques quotidiennes des habitants. Elle nécessite une refonte de la signalétique et la restructuration des lignes de bus. À Angers, Strasbourg, Mulhouse ou Le Mans, les autobus ont été habillés des livrées proches des tramways et en Ile-de-France, le STIF a déployé un marquage régional pour tous les modes de transport.

L’Agence Neter est intervenue sur l’identité graphique de 14 réseaux dont ceux de Caen, Strasbourg, Reims et Mulhouse, contribuant à une requalification de l’espace urbain. Des totems porteurs de la lettre T permettent parfois de repérer les stations comme à Lyon, Nice, Toulouse, Angers ou en Ile-de-France. Deux réseaux ont lancé des projets de design global d’identité : Reims avec le principe multicolore de Ruedi Baur décliné sur les véhicules et les stations, et Tours avec son système identitaire artistique qui est, à ce jour, l’exemple le plus intégré dans ce domaine.

Les travaux d’un tram étant très intrusifs, un accompagnement de projet en communication est nécessaire. Les designers conçoivent des outils évènementiels mis en œuvre à quelques moments clés des projets ou des plateformes d’échanges numériques et interactives permettant d’informer le public sur l’actualité du projet de tram et les grandes étapes de son avancement.

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LE MANAGEMENT DU DESIGN : CLÉ DE LA RÉUSSITE D’UN PROJET DE TRAM

La qualité perçue par les voyageurs et les habitants des villes constitue la caractéristique forte de tous les projets réalisés. Sur chaque territoire, chacun des projets de tram a été développé suivant une stratégie voulue par ses décideurs et, même si chacune de ces réalisations est singulière , il se dégage des éléments méthodologiques communs qui forment le canevas d’une Ecole française du tram, alliant le transport et l’urbanisme.

Pour obtenir un tel résultat, un management de la création approprié est indispensable afin que le travail des concepteurs soit spécifié dès l’amont et soutenu tout au long d’un projet, en coopération fine avec les équipes d’ingénierie qui forment le socle habituel des projets de transport et d’espace public. Pour viser l’excellence, un projet de tram doit s’appuyer sur un « carré d’as », notion synthétique qui identifie les quatre types d’acteurs à solliciter : les décideurs (élus locaux, autorités organisatrices du transport, maîtrise d’ouvrage), les acteurs du transport (opérateurs, bureaux d’étude en ingénierie), les industriels (en ferroviaire, en mobilier urbain, en systèmes d’information, en travaux publics), et les concepteurs (urbanistes, paysagistes, architectes, designers, artistes).

La singularité française en matière de tramways tient tout autant de la qualité de conception des éléments du système, que de la force de la commande assumée au plus haut niveau, et de la culture de projet qui fait appel à un travail multidisciplinaire managé par une direction de projet expérimentée.

Un design de qualité est l’expression perceptible d’une stratégie de qualité mise en œuvre par un management de projet approprié : avec une trentaine de villes touchées par le tram en 30 ans en France, le développement à l’international peut s’appuyer sur cette vitrine qu’est le design, preuve du savoir-faire des acteurs français du secteur.

UN MANIFESTE POUR L’ECOLE FRANÇAISE DU TRAM

L’exposition et sa publication, visent à formaliser le « cahier des charges » qui forme l’ossature stratégique d’une « Ecole française du tram ». Destiné aux urbanistes, aux paysagistes, aux architectes, aux designers, aux artistes, ce cahier des charges l’est également et avant tout, aux commanditaires que sont les autorités politiques et leurs maîtrises d’ouvrage.

Il se diffuse désormais à l’export, parce que les bureaux d’études, les opérateurs et les concepteurs interviennent à la demande d’un nombre croissant de villes dans le monde, en s’appuyant sur les références créées dans les villes françaises.

C’est en continuant d’interroger les besoins des collectivités, à relever les défis de demain (énergétiques, maillage de centres urbains, finances publiques en berne, ville connectée, ouverte et intelligente, partage de la voirie) que cette école perdurera.

INFORMATIONS PRATIQUES, CONTACTS

Le Lieu du Design

74, rue du Faubourg Saint-Antoine 75012 paris métro Bastille/Ledru Rollin

Ouvert du lundi au samedi, de 13h à 19h Entrée libre contact@lelieududesign.com

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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 06:44
Zoom sur ces TER qui défraient la tragi-comédie, le REGIOLIS et LE REGIO 2N

Zoom sur ces TER qui défraient la tragi-comédie, le REGIOLIS et LE REGIO 2N

Faisant suite à l’actualité tragi-comique concernant les nouveaux trains régionaux, qui sont plus larges que les précédents, et nécessitant donc des travaux pour élargir quelques 1.300 quais pour un coût de 50 millions d’euros, selon la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), cet article fait un zoom sur ces deux rames choisies pour moderniser les transports ferroviaires régionaux. 2 rames Regiolis à Alstom, et Regio2N à Bombardier.

Zoom sur ces TER qui défraient la tragi-comédie, le REGIOLIS et LE REGIO 2N

RÉGIOLIS, LA POLYVALENCE ET L’INNOVATION AU SERVICE DU VOYAGEUR

Régiolis est la seule gamme de trains bi-modes à plancher bas intégral qui garantit une fluidité d’accès et de déplacement à bord du train. Grâce à sa modularité, il peut être personnalisé par chaque Région, qui définit ainsi le train dont elle a besoin.

UNE RÉPONSE SUR-MESURE AUX BESOINS DES RÉGIONS FRANÇAISES

Régiolis est la solution modulaire qui s’adapte aux besoins spécifiques de chaque région. Pour y répondre, Alstom propose plusieurs types de configurations tech- niques et d’aménagements pour les voyageurs. Régiolis se décline en trois longueurs (56, 72, ou 110 m), trois types de confort (périurbain, régional et inter- villes), en version bi-mode (thermique-électrique) ou entièrement électrique, bi-tension (25 kV ou 1500V), il circule actuellement à 160 km/h, et pourrait atteindre 200 km/h.

Sa capacité d’accueil, différente suivant la configuration choisie, est comprise entre 160 places et plus de 1 000 places assises, lorsqu’il est exploité en unités multiples de 3 rames de 110 m de long. Le train propose également un aménagement intérieur sur-mesure : emplacement à vélos, casiers à ski, espaces enfants... pour répondre aux spécificités régionales et aux besoins des voyageurs.

Régiolis offre également en option un système de comptage des passagers qui permet à l’exploitant le suivi de la fréquentation et du taux d’occupation des rames, afin d’adapter leur affectation au plus près des besoins des voyageurs.

UN CYCLE DE VIE MAÎTRISÉ

Les trains régionaux d’Alstom sont conçus pour concilier efficacité, performance économique et enjeux du développement durable. Régiolis bénéficie des dernières innovations technologiques acquises dans ce domaine. La réduction de la consommation en énergie – donc des émissions de CO2 – a été l’un des axes prioritaires pour ce train. Eco-conçu, Régiolis est valorisable à hauteur de 90%.

L’alimentation bi-mode de Régiolis permet de réduire l’impact environnemental du train en calant le mode d’exploitation sur les infrastructures existantes, qu’elles soient électrifiées ou non. Ainsi l’exploitant peut réduire la consommation d’énergie de sa flotte et ses émissions de CO2. Par ailleurs, l’allègement de son poids et l’utilisation de moteurs à aimants permanents offrent une puissance embarquée 30% supérieure à celle des générations précédentes. Ils permettent également une réduction de la consommation énergétique jusqu’à 20% par rapport aux trains existants.

Ses performances d’accélération et de décélération de haut niveau réduisent les temps d’entrée et de sortie de gare. A temps de parcours égal, Régiolis offre ainsi la possibilité d’ajouter des arrêts supplémentaires à un trajet existant, assurant de la sorte un maillage plus fin du territoire desservi.

Régiolis intègre des innovations au service de la performance du train. La structure de la caisse du Régiolis est unique au monde puisqu’elle combine pour la première fois trois matériaux : l’acier au carbone, l’acier inoxydable et des alliages d’aluminium. Rendue possible par des procédés de soudure spécifiques, cette combinaison a permis d’obtenir une structure de caisse plus légère et donc moins consommatrice d’énergie. La formation des conducteurs a été homogénéisée, quelle que soit la configuration du train, grâce à une cabine de conduite conçue selon les standards européens, conformément aux préconisations de l’Union Internationale des Chemins de Fer.

La maintenance a été prise en compte dès la conception de Régiolis avec un principe directeur : une maintenabilité au service de la disponibilité du train. Le concept de plug & play, rendu possible par le positionnement des principaux équipements en toiture, a été appliqué : lorsqu’un sous-système est défaillant, il est remplacé entièrement pour permettre une remise en service du train rapide. Le sous-système est ensuite réparé en atelier dans les meilleures conditions pour les opérateurs de maintenance. Le remplacement d’un powerpack ne nécessite que 2 heures soit 3 à 4 fois moins de temps que pour des séries existantes. Afin d’assurer la fluidité des opérations de maintenance, une plateforme de maintien en condition opérationnelle a été mise en place. Elle comprend :

• des équipes de service après-vente (SAV) détachées sur les sites client. Elles assurent les opérations de maintenance corrective durant la période de garantie du matériel et disposent d’un stock de pièces de rechange. Cette proximité vise à assurer une disponibilité immédiate des composants clés pour un temps d’immobilisation minimum des rames ;

• une hotline technique disponible 24h sur 24 en support aux équipes SAV, dotée de l’outil de maintenance prédictive TrainTracer connecté aux trains en circulation qui permet d’anticiper les évènements et les besoins en pièces détachées ;

• une équipe logistique basée sur le site de Reichshoffen est en charge de gérer le stock de pièces de rechange et de les expédier en moins de 24h sur les lieux du besoin.

La première rame Régiolis arrivant en gare de Bordeaux St-Jean. Copyright : Alstom Transport / A.Février

Intérieur 1ère classe de Régiolis pour la Région Aquitaine. Copyright : Alstom Transport /Capa Pictures-F.Clément

Intérieur 1ère classe de Régiolis pour la Région Aquitaine. Copyright : Alstom Transport /Capa Pictures-F.Clément

FLUIDITÉ DE CIRCULATION ET ACCESSIBILITÉ POUR TOUS

Une montée à bord facilitée et une circulation fluide tout au long de la rame pour tous les passagers, tels sont les engagements de Régiolis. Les larges portes et le plancher bas intégral, combinés au comble-lacune automatique, permettent à tous les passagers, qu’ils soient accompagnés de jeunes enfants, chargés de bagages ou en fauteuil roulant, d’embarquer dans la rame sans difficulté, respectant de fait la dernière norme STI1 en matière d’accessibilité.

Régiolis fait également de l’accès à l’information une priorité. Chaque voyageur peut voir et entendre l’information diffusée depuis une place prioritaire. Les équipes du département Design & Styling d’Alstom ont travaillé sur les contrastes afin de permettre aux malvoyants de distinguer les différents éléments de l’environnement visuel. De plus, une solution de repérage automatique des portes, développée avec la société Phitech, est proposée en option. Des balises et haut-parleurs installés sur les voitures captent le signal émis par la télécommande ou le téléphone portable du voyageur malvoyant et diffusent un message vocal permettant à ce dernier de localiser la porte d’accès au train.

Les rames sont dotées de toilettes universelles. Leur architecture est adaptée aux utilisateurs de fauteuil roulant électrique ou manuel (porte électrique coulissante, signalétique tactile, bouton d’appel SOS en cas de malaise ou de chute).

Le Conseil Consultatif National PMR a tenu à souligner l’ergonomie globale de Régiolis, modèle de train démocratisant l’accès au transport pour tous.

Intérieur 2e classe de Régiolis pour la Région Aquitaine. Copyright : Alstom Transport / A.Février

Intérieur 2e classe de Régiolis pour la Région Aquitaine. Copyright : Alstom Transport / A.Février

LE VOYAGEUR AU CŒUR DE LA CONCEPTION

Régiolis est un train ambitieux. Il matérialise le pari de convier le passager à une nouvelle expérience de voyage à bord d’un train régional. Selon les normes internationales de mesure du confort, Régiolis atteint un niveau de confort de 1, considéré comme excellent sur une échelle de 0 à 5 (0 étant une valeur hypothétiquement parfaite, considérée comme le meilleur niveau, et 5 le moins bon).

L’architecture de Régiolis et sa motorisation performante ont permis d’éliminer des bruits et des vibrations de roulement pour un confort acoustique inégalé. Le niveau sonore est le même tout au long de la rame, y compris dans les inter-voitures. L’intérieur du train est baigné d’une grande luminosité grâce aux larges baies vitrées et à un éclairage étudié.

Le plancher bas intégral offre une hauteur sous plafond importante dégageant le maximum d’espace pour les porte-bagages. L’ergonomie des sièges a été soignée pour le plus grand confort du passager, allouant de fait plus de place pour les jambes. Bi-matière, ils sont habillés de velours pour l’assise et le dossier et de similicuir pour l’appuie-tête. Voyager pour le plaisir ou pour les affaires, les passagers souhaitent pouvoir profiter de leur temps de voyage au maximum. Des prises électriques sont disponibles entre chaque siège qui dispose également d’une liseuse individuelle contrôlée par un bouton tactile.

Les zones de voyage ont été pensées pour garantir au passager un voyage en toute sérénité. Plus de recoins ou de zones isolées, quelle que soit la place occupée, il est possible de voir et d’être vu par les autres passagers, renforçant ainsi le sentiment de sécurité. L’information est fluide tout au long du voyage grâce au système d’Information embarqué ainsi qu’aux écrans disponibles dans chaque voiture.

Intérieur 2e classe de Régiolis pour la Région Aquitaine. Copyright : Alstom Transport /R.Mouron

Intérieur 2e classe de Régiolis pour la Région Aquitaine. Copyright : Alstom Transport /R.Mouron

LE PROJET DE TOUTE LA FILIÈRE FERROVIAIRE FRANÇAISE

Ce projet Régiolis est né d’une impulsion et d’une volonté politique fortes : celles de l’Etat, de l’ARF (Association des Régions de France) et des Régions françaises pour lancer le programme d’amélioration des trains du quotidien, de l’investissement et des financements étatiques. D’autre part, les ingénieurs SNCF, ou RFF, qu’ils soient aux études, à la maintenance ou à l’exploitation, ont transformé les multiples besoins voyageurs en une seule famille de trains, un seul programme industriel soutenant cette technologie innovante et performante économiquement, un aboutissement de cinq années de travail.

Ce projet génère plus de 1000 emplois chez Alstom et plus de 3000 chez ses fournisseurs. Six des onze sites d’Alstom Transport en France participent au développement et à la fabrication des trains Régiolis, à Reichshoffen, Le Creusot, Ornans, Saint-Ouen, Tarbes et Villeurbanne. Le Groupe Alstom a investi 40 millions d’euros ces quatre dernières années afin d’adapter l’outil industriel du site de Reichshoffen à la cadence de production maximale de Régiolis à savoir de deux voitures par jour.

Ce plan se traduit entre autres par la création des Ateliers Avancés Fournisseurs, inspirés du modèle automobile, qui accueillent aujourd’hui six fournisseurs au plus près de l’activité d’assemblage, par le doublement de la capacité d’essais du site grâce à la construction de nouveaux ateliers, et la création d’un laboratoire d’essais permettant de tester toutes les fonctions informatiques de Régiolis. Une troisième cabine de peinture est opérationnelle depuis octobre 2013. Le nouveau bâtiment dédié à la réception finale des trains par le client accueillera les premières rames Régiolis fin avril 2014.

Le 21 mars dernier, Régiolis a reçu l’autorisation de mise en exploitation commerciale (AMEC) délivrée par l’Etablissement public de sécurité ferroviaire (EPSF). Jalon décisif ouvrant la voie aux mises en service dans les régions, cette homologation a été le résultat d’une campagne de tests visant à répondre aux 10000 exigences françaises et européennes nécessaires pour faire circuler des trains sur le réseau ferroviaire national. Une dizaine de rames

Régiolis de présérie ont ainsi effectué jusqu’à 1 400 jours de tests cumulés, qui ont mobilisé jusqu’à 200 personnes issues de 20 entités différentes : sites Alstom, entreprises fournisseurs, centre d’essais, conducteurs de l’Agence des essais ferroviaires etc. Une cinquantaine d’ingénieurs et techniciens spécialisés d’Alstom se sont relayés pour mener à bien ces essais.

Pour les réaliser, Alstom a également investi près de 17 millions d’euros afin de développer et d’installer le CEF de Bar-le-Duc sur un site qu’elle loue à RFF pour une durée de 15 ans. Ces investissements ont servi à équiper la voie qui a permis de réaliser des essais à 160 km/h et ainsi de qualifier et certifier les principales fonctions du train : traction et freinage, confort acoustique, compatibilité électromagnétique.

Régiolis, c’est aussi le développement d’une activité de service après-vente avec un réseau d’équipes dédiées localisées au plus proche de nos clients. Au total, ce sont plus de 60 personnes réparties dans 12 centres de service après-vente qui assureront le suivi en garantie dans les Régions équipées du matériel Régiolis.

Zoom sur ces TER qui défraient la tragi-comédie, le REGIOLIS et LE REGIO 2N
Zoom sur ces TER qui défraient la tragi-comédie, le REGIOLIS et LE REGIO 2N

Regio 2N - Automotrice régionale à deux niveaux

SNCF a signé, pour le compte des Régions, un contrat avec Bombardier prévoyant la fourniture d’un maximum de 860 rames de type Regio 2N* destinées au remplacement des Z2N, voitures V2N, Vo-VR2N, RRR-Rio et Corail pour les services régionaux et intervilles. Ces matériels sont aptes à circuler à des vitesses de 160 à 200 km/h sous caténaire 1500 V ou 25 kV.

Cette nouvelle génération de matériels se présente sous la forme d’une famille innovante d’automotrices articulées à larges intercirculations, alternant caisses à un et deux niveaux, permettant de conjuguer une capacité exceptionnelle avec un très haut niveau de confort, d’accessibilité et de transparence. Une grande modularité d’aménagements est proposée selon le type de desserte : régional, périurbain grande capacité et intervilles.

 Regio 2N vue intérieure

Regio 2N vue intérieure

Capacité

L’architecture innovante des automotrices Regio 2n a été conçue pour offrir un nombre maximum de places assises tout en permettant d’accueillir, en complément, des voyageurs debout.

Grâce aux caisses larges de 2,99 m, une déclinaison périurbaine d’aménagement des sièges en 3+2 permet d’améliorer encore la capacité assise, aussi bien au niveau haut que bas, tout en maintenant un niveau de confort élevé.

Accessibilité et transparence

Les automotrices Regio 2n offrent une accessibilité renforcée grâce aux larges portes de 1,6 m, aux vastes plate-formes de 6 m2 et à un accès de plain-pied pour des quais de 550 et 920 mm.

La largeur de l’intercirculation et des couloirs, la mezzanine et l’escalier vitrés sont autant de gages de transparence à travers la rame, pour des déplacements facilités et une sécurité accrue.

la nouvelle architecture imaginée pour les automotrices régionales regio 2n constitue un espace de vie continu, rythmé par des espaces différenciés, permettant à chacun de trouver la sérénité, la convivialité ou les services qu’il attend durant son voyage.

 Regio 2N vue intérieure

Regio 2N vue intérieure

Confort

Grâce à la largeur des caisses, les passagers bénéficient de sièges à assises larges pourvus d’accoudoirs généreux, tout en offrant un vaste couloir. L’absence d’éjecto-convecteur et la mise en œuvre d’un plancher chauffant assurent un haut niveau de confort thermique. Enfin, les faibles niveaux acoustiques et vibratoires se prêtent tout particulièrement aux liaisons intervilles, non sans rappeler la quiétude des voitures tractées.

Accueil des Usagers en Fauteuil Roulant

Une voiture à un niveau, située à une extrémité, accueille les usagers en Fauteuil roulant (UFR). elle est pourvue d’un comble-lacune à déploiement automatique, de deux espaces UFR avec sièges accompagnateurs, d’un siège de transfert, et d’un module toilettes adapté de nouvelle génération.

Evolutivité

Les aménagements des automotrices Regio 2n sont conçus pour pouvoir augmenter la capacité en cours de vie : passage d’un aménagement régional à 4 sièges de front vers un aménagement périurbain grande capacité à 5 sièges de front.

De même, il est possible après livraison, d’augmenter la capacité assise de 120 à 160 places, en ajoutant 2 caisses intermédiaires. L’augmentation de longueur est alors de 23,7 ou 25,5 m, selon qu’elle s’accompagne ou non d’un ajout de motorisation.

 Regio 2N vue intérieure

Regio 2N vue intérieure

Respect de l’environnement

Les automotrices Regio 2n regroupent les technologies ECO4** de bombardier pour répondre aux préoccupations clés des exploitants, que sont l’efficacité énergétique et le respect de l’environnement.

Grâce à des matériaux allégés et à l’augmentation de capacité, la masse par passager diminue d’environ 15%, tandis que l’utilisation de nouvelles solutions aérodynamiques permet de réduire de près de 3% l’énergie consommée par rapport aux trains à deux niveaux de génération antérieure.

L’emploi de réducteurs à haut rendement et de moteurs à aimant permanent permet quant à lui de réduire la consommation d’environ 6%.

Le choix des matériaux mis en œuvre dans ce nouveau matériel offre un taux de recyclabilité de 95%.

Fiabilité, disponibilité et coût de maintenance

bombardier a choisi des technologies robustes et éprouvées en service commercial pour assurer à cette nouvelle génération d’automotrices la meilleure fiabilité et la meilleure disponibilité dans les plus brefs délais. le nombre d’équipements nécessaires au fonctionnement du train a été optimisé de manière à accroître sa fiabilité intrinsèque et réduire son coût de maintenance. De nombreuses redondances sont néanmoins prévues pour assurer le service commercial en toutes circonstances.

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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 06:42
Les TER n'entrent pas en gare : 1300 quais à ajuster…

Les TER n'entrent pas en gare : 1300 quais à ajuster…

Situation « Comiquement dramatique »

Parce que le cahier des charges pour la commande de nouvelles rames TER n’a pas été suffisamment précis notamment sur les dimensions des nouvelles rames de trains régionaux en rapport avec les quais de gare nécessitant une vérification in-situ, les conséquences de cette erreur entrainent un surcoût de 50 millions d’euros. Le secrétaire d’Etat au transport, Frédéric Cuvillier a qualifié la situation de « comiquement dramatique ».

Une problématique économique dans laquelle les régions ne souhaitent pas mettre la main au pot selon Alain Rousset, président de l'Association des régions de France, « nous refusons de verser un seul centime sur cette réparation », a-t-il réagi, estimant que c’est à RFF de payer la facture.

La commission du développement durable de l’Assemblée nationale a annoncé qu’elle allait auditionner les présidents de la SNCF et de Réseau ferré de France (RFF), Guillaume Pepy et Jacques Rapoport, sur cette affaire. Cette audition commune, proposée par le député UMP Jean-Marie Sermier, interviendra « dans les plus brefs délais », a indiqué le président de la commission Jean-Paul Chanteguet.

De son côté, Frédéric Cuvillier a annoncé avoir demandé à la SNCF et à RFF que soit menée une enquête interne. « Il faut que nous puissions identifier la façon dont les choses sont décidées », a-t-il précisé. Et de rajouté que « l’enjeu de la réforme ferroviaire (examiné le 16 juin par l’Assemblée nationale, le projet prévoit de regrouper RFF et la SNCF en un grand groupe public, ndlr) prenait tout son sens quand on constate l’état du dysfonctionnement du ferroviaire en France ».

Cette rocambolesque mésaventure suit une commande massive pour la modernisation des trains régionaux.

En effet, au nom des Conseils Régionaux, la SNCF a passé commande en 2009 pour un montant de trois milliards d’euros de rames Regiolis à Alstom, et Regio2N à Bombardier. Ainsi, la capacité de ces matériels performants, au gabarit international, répond à l’augmentation de 40% du nombre de voyageurs des TER. Ils ont le grand avantage d’être accessible aux personnes handicapées ou à mobilité réduite. Les trains commandés sont homologués.

Comme à chaque livraison de nouveaux trains, l’infrastructure (voies, caténaires, quais) doit être adaptée. Certaines installations datent de plus d’un siècle, et doivent être mises aux normes actuelles. Cela a été fait en 2003 pour la mise en service des ZTER, pour la mise en service des Francilien en région parisienne, ou bien pour les TGV, pour Eurostar, tout récemment pour les trains de fret de 1 500m de long.

Selon, la SNCF et RFF, les travaux d’adaptation des quais aux normes des nouvelles rames Régiolis et Régio 2N ont commencé en 2013. Ce programme concerne 1300 quais, c’est-à-dire 15% des quais des gares françaises. Il va durer jusqu’en 2016. Actuellement, 300 quais ont été mis aux normes, en priorité dans les gares qui ont accueilli en premier les Regiolis et Régio 2N.

Quant au coût s’élevant à 50 millions d’euros, la RFF prendra en charge intégralement la somme. Soit 1,5% du coût de la commande totale de ces trains. Ils sont financés dans le cadre du budget courant de RFF et font partie du programme d’investissement de RFF qui s’élève à 4 Mds en 2014.

Afin de répondre aux préoccupations d’Alain ROUSSET, dans une lettre adressée ce mercredi 21 mai, Jacques RAPOPORT, président de RFF, a précisé que l’intégralité du financement de ces travaux est prise en charge par RFF sur ses ressources habituelles.

Un rapport d’enquête interne sera remis lundi 26 mai 2014 par les présidents de RFF et de SNCF au Ministre des transports de la Mer et de la Pêche, Frédéric Cuvillier.

Ce rapport précisera les conditions dans lesquelles une commande de nouveaux matériels a été passée en octobre 2009 avec Alstom et en février 2010 avec Bombardier. Cette enquête devra déterminer à quel moment il est apparu que les quais devaient être adaptés pour permettre les circulations de ces nouveaux trains, comment les experts ont décelé cette nécessité, comment les décisions ont été prises et enfin comment les régions en ont été informées.

Tous les nouveaux trains commandés par SNCF, en propre, ou pour le compte des régions, mettent en priorité l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite en application de la loi du 11 février 2005 qui impose l’accessibilité de toute la chaine du déplacement.

La ministre de l’Ecologie, du développement durable et de l’Energie, Ségolène ROYAL, a rappelé l’obligation que « tous les travaux qui seront faits dans les gares rendent ces gares totalement accessibles aux personnes handicapées »

Dès 2007, SNCF et RFF ont engagé un programme d’investissements sur fonds propres pour l’accessibilité des gares et des trains d’ici 2015. Le programme pour SNCF est de 500 M€.

Ces travaux de mise aux normes internationales de 1300 quais de gares s’intègrent dans ce schéma directeur d’accessibilité des services nationaux.

Les présidents de SNCF et de RFF, Guillaume Pepy et Jacques Rapoport, estiment que ce défaut d’anticipation, qui reste sans conséquence ni sur la date de mise en service des nouveaux matériels, ni sur leur financement par les conseils régionaux, ni sur les tarifs pour les voyageurs, est néanmoins significatif des dysfonctionnements dus à la séparation, depuis dix-sept ans, des deux Etablissements publics. Ils réaffirment leur soutien au projet de loi du Ministre des transports Frédéric Cuvillier sur la réforme ferroviaire, qui prévoit la constitution d’un système ferroviaire uni dans lequel SNCF et RFF travailleront non plus face à face, mais enfin côte à côte.

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 06:48
L’Autopartage en boucle, un complément évident aux politiques d’écomobilité.

L’Autopartage en boucle, un complément évident aux politiques d’écomobilité.

C’est l’un des principaux enseignements de la première enquête sur l’impact d’un service d’autopartage en trace directe (le cas d’Autolib’)

On observe une inflexion dans l’usage de la voiture particulière en France : la baisse de la mobilité en voiture et la hausse de la mobilité en transport collectif urbain dans les grandes agglomérations. Cette tendance profite d’une dissociation croissante entre la possession et l’usage de la voiture particulière.

A ce titre, l’autopartage est un système qui permet d’utiliser ponctuellement une voiture sans subir les inconvénients liés à sa possession. Il est relativement marginal (environ 200 000 usagers en France début 2014), mais il connait depuis quelques années une croissance exponentielle et dispose d’un potentiel de développement très important.

Avec l’augmentation des prix du pétrole, les politiques de limitation de la voiture individuelle dans les villes et l’attrait croissant d’autres moyens de transports, l’autopartage est amené à se développer en France.

En 2013, 6t bureau de recherche a réalisé la première enquête nationale sur l’autopartage en boucle (retour du véhicule à la station de départ et réservation obligatoire) afin de mesurer et de comprendre son impact sur la mobilité urbaine. Les résultats ont été éloquents :

- une très forte diminution de la possession et de l’usage de la voiture personnelle ;

- une augmentation importante de l’ensemble des moyens de transports alternatifs à la voiture particulière ;

- une alternative jugée plus économique et pratique que la voiture particulière ;

- un complément évident aux politiques d’écomobilité.

Si l’essentiel des offres d’autopartage propose un service en boucle, de nombreuses collectivités s’interrogent aujourd’hui sur l’intérêt et l’impact d’une offre en libre-service (sans obligation de réserver une voiture ni de prévoir le temps de la location) et en trace directe (sans obligation de remettre le véhicule à la station de départ ni de payer le temps de stationnement).

Constatant qu’il n’existait aucune étude portant sur les usages et les impacts d’un système d’autopartage en trace directe, 6t a décidé de réaliser la première enquête afin d’évaluer son intérêt à la lumière d’éléments objectifs de mesure.

L’Autopartage en boucle, un complément évident aux politiques d’écomobilité.

Comprendre le phénomène de la voiture partagée en trace directe

Autopartage :

Système de location de voitures généralement en milieu urbain, qui permet d’utiliser les véhicules avec ou sans réservation et de façon ponctuelle.

Système «en boucle» ou «classique»

Le véhicule est rendu dans la station de départ. Il est possible de le réserver plusieurs heures à l’avance et il faut préciser le temps de la location. Sa location moyenne constatée est de 5 heures pour 40 kilomètres avec des déplacements notamment périurbains ou du moins qui permettent de sortir de la ville centre.

Système «en trace directe»

Le véhicule peut être rendu dans une autre station que la station de départ. Il n’est pas possible de le réserver plusieurs heures à l’avance et il ne faut pas préciser le temps de la location. Sa location moyenne constatée est de 40 minutes pour 9 kilomètres avec des déplacements qui s’effectuent sur un périmètre restreint : principalement celui de la ville centre.

Système «entre particuliers»

Réalisée entre des particuliers, la location s’effectue par le biais d’opérateurs qui s’occupent de la facturation ainsi que de l’assurance et qui prennent une commission sur chaque transaction. Il faut généralement prévoir sa location au moins 24 heures à l’avance et il faut préciser la durée. La location moyenne constatée est d’au moins une journée et dépasse la centaine de kilomètres avec des déplacements au moins périurbains.

Fort de ses 43 000 abonnés actifs, le service Autolib’ constitue aujourd’hui le plus grand service d’autopartage en trace directe au monde. À ce titre, il représente le terrain d’étude idéal pour comprendre les pratiques relatives à ce type d’autopartage.

L’enjeu de l’étude n’est pas de faire une simple analyse des « autolibeurs franciliens », mais de mieux comprendre le phénomène de la voiture partagée en trace directe et en libre service.

Ainsi deux comparaisons ont été réalisées :

- une première avec un échantillon d’usagers d’autopartage francilien en boucle (Mobizen), afin de neutraliser les effets de contexte liés aux spécificités parisiennes (notamment densité de l’offre des transports en commun et de l’ensemble des modes alternatifs à la voiture, faible taux de motorisation, faible usage de la voiture particulière) ;

- une deuxième avec un échantillon d’usagers de services d’autopartage en boucle situés en- dehors de l’Île-de-France afin de mettre en regard les comportements franciliens avec ceux des autres régions françaises.

L’Autopartage en boucle, un complément évident aux politiques d’écomobilité.

Autolib’: un substitut à la voiture personnelle sans la contrainte du stationnement

Comme pour les autres services d’autopartage, Autolib’ permet d’abord d’utiliser une voiture ponctuellement. Pour autant, cette motivation principale est moins forte que pour les usagers de Mobizen (33% contre 50%).

D’ailleurs, les fréquences d’usages d’Autolib’ sont beaucoup plus élevées : 57% des autolibeurs l’utilisent plus de 2 fois par semaine quand l’essentiel des autres autopartageurs (plus de 80%) utilisent leur service moins de 3 fois par mois.

Corrélée à la forte fréquence d’usage, l’utilisation d’Autolib’ pour se rendre au travail s’avère importante. 62% des autolibeurs l’ont déjà utilisé à cet effet dont 6% qui l’utilisent à chaque location pour ce motif et 32% qui l’utilisent souvent dans ce but. Il s’agit d’une spécificité du service Autolib’ : en effet, l’autopartage en boucle n’est à priori pas intéressant pour des trajets domicile-travail, et il n’est quasiment pas utilisé comme tel. Ainsi, seulement 12% des inscrits à Mobizen ont déjà utilisé leur service pour un trajet domicile-travail.

Caractéristique de cette facilité d’usage, 67% des autolibeurs qui trouvent Autolib’ plus pratique qu’une voiture personnelle considèrent que c’est grâce aux places de stationnement réservées.

Autolib’: une solution jugée plus pratique que les transports en commun

Les autolibeurs ont une préférence marquée pour la voiture avec une image des transports en commun moins bonne que les autres autopartageurs.

Pour 1⁄4 de ses usagers, Autolib’ est d’abord un service plus pratique ou plus confortable que les transports en commun alors que seulement 1% des inscrits à Mobizen l’utilisent par préférence aux transports en commun.

Les motivations économiques n’interviennent qu’au second plan : seulement 18 % se sont inscrits au service parce qu’il leur revient moins cher qu’une voiture personnelle, contre 31 % des inscrits à Mobizen. Comme chez tous les autopartageurs, les valeurs écologiques ne jouent que très faiblement dans la motivation à utiliser Autolib’ : seulement 6 % des utilisateurs d’Autolib’ disent avoir utilisé le système pour des considérations environnementales.

L’Autopartage en boucle, un complément évident aux politiques d’écomobilité.

Les systèmes d’autopartage et la démotorisation

>> Autolib’ (Autopartage francilien en trace directe)

- Autolib’ est un mode majoritairement utilisé par des Parisiens se déplaçant dans Paris. Cependant, la disponibilité de l’offre en banlieue permet d’avoir des abonnés résidants en périphérie ainsi que des locations de et vers la banlieue. Les déplacements banlieue/banlieue restent minoritaires ;

- la location moyenne est de 40 minutes pour 9 km avec une pointe de locations le weekend (23% en plus un jour de weekend par rapport à un jour de semaine) ;

- bien que les principaux motifs d’utilisation soient les visites à la famille ou à des amis, suivi de près par les sorties (sport, culture, nature...), Autolib’ est également utilisé pour des déplacements domicile-travail.

>> Mobizen (Autopartage francilien en boucle)

- Mobizen est un mode majoritairement utilisé par des Parisiens pour se rendre à l’extérieur de Paris ;

- la location moyenne est de 5 heures pour 40 km avec une très forte pointe de locations le weekend (89% en plus un jour de weekend par rapport à un jour de semaine) ;

- les principaux motifs d’utilisation sont les visites à la famille ou à des amis, suivi de près par les sorties (sport, culture, nature...). Quant au motif de déplacements domicile-travail, il est quasi inexistant.

L’Autopartage en boucle, un complément évident aux politiques d’écomobilité.
L’Autopartage en boucle, un complément évident aux politiques d’écomobilité.

Autolib’ concurrence la voiture personnelle, mais aussi tous les autres modes de transport

Suite à leur passage à Autolib’, les inscrits au service tendent à moins utiliser la voiture, mais aussi les modes alternatifs à la voiture : le service Autolib’ capte donc des déplacements qui étaient auparavant réalisés avec d’autres modes de transport.

À l’inverse, pour les inscrits à Mobizen et à un service d’autopartage hors Île-de-France, on constate une augmentation de l’utilisation quotidienne de l’ensemble des modes alternatifs à la voiture particulière.

Evolution de la part des usagers utilisant quotidiennement les différents modes de transport avant et après l’abonnement à un service d’autopartage

Evolution de la part des usagers utilisant quotidiennement les différents modes de transport avant et après l’abonnement à un service d’autopartage

Evolution de la part des usagers utilisant quotidiennement les différents modes de transport avant et après l’abonnement à un service d’autopartage

>> Autolib’ se substitue également aux deux roues motorisés ...

D’une part, le parc de deux-roues motorisés des inscrits à Autolib’ diminue de 15 % alors qu’il stagne chez Mobizen. D’autre part, la fréquence d’usage quotidienne des deux roues motorisés baisse de 42% chez les usagers d’Autolib’, alors qu’elle ne change pas pour les usagers des autres services d’autopartage.

Ce phénomène s’explique par la souplesse offerte par la trace directe qui répond à l’attente de flexibilité des utilisateurs de deux-roues motorisés : la possibilité de faire « du porte à porte » sans subir les contraintes de stationnement liées à la voiture particulière et tout en gardant les avantages en matière de sécurité (accidentalité, vol, etc.).

>> ... et contribue à une forte diminution des usages du taxi.

Avant qu’ils ne soient abonnés à Autolib’, de nombreux usagers utilisaient le taxi chaque semaine. Leur nombre se divise par 3 après adhésion (19 % contre 6 %). Par ailleurs, le nombre d’usagers qui n’utilisent jamais le taxi double après l’inscription à Autolib’, passant de 11 % à 20 %. Cette forte baisse est spécifique à Autolib’ puisque 69 % de ses usagers déclarent moins utiliser le taxi contre seulement 22 % des abonnés à Mobizen et 9 % des abonnés à un service d’autopartage hors Ile-de-France.

On peut penser que l’offre Autolib’ prend des parts de marché au taxi car elle permet de répondre à certains besoins similaires tout en offrant un service plus économique et plus accessible (densité des stations, disponibilité 24h/24).

L’Autopartage en boucle, un complément évident aux politiques d’écomobilité.

Comment profiter de l’autopartage en trace directe pour déclencher une mobilité alternative ?

A l’échelle d’un usager, Autolib’ remplace moins de voitures et supprime moins de kilomètres que les services d’autopartage en boucle. Mais, d’une part, il y a un transfert de véhicules thermiques vers des véhicules électriques et, d’autre part, sa densité d’offre permet d’atteindre aujourd’hui un nombre d’usagers bien supérieur à celui de tout autre service en France, voire dans le monde, et donc d’avoir un effet notable sur la mobilité.

Si la facilité d’usage s’avère être une des principales forces du système Autolib’, elle semble également être son point faible en matière d’impacts sur les changements de comportement. Elle peut se traduire par un réflexe d’usage (tout en Autolib’) qui n’incite pas suffisamment l’abonné à la multimodalité (savoir combiner l’ensemble des modes). Ainsi, la praticité du système fait que les fréquences d’utilisation de l’Autolib’ sont globalement plus fortes que celles de la voiture personnelle avant l’abonnement (16% contre 13% «tous les jours ou presque»).

C’est d’ailleurs une tendance inversée chez les abonnés des services d’autopartage en boucle qui utilisent beaucoup moins souvent l’autopartage qu’ils n’utilisaient une voiture personnelle. La boucle, la réservation obligatoire, la plus faible densité de l’offre, sont en effet autant de conditions qui les obligent à apprendre à combiner quotidiennement avec les autres modes de transport alternatifs.

L’efficacité du service Autolib’ semble être très dépendante de la forte densité de l’offre : 5 stations et 11 véhicules par km2 dans Paris. Ainsi, toutes les collectivités peuvent-elles proposer le même niveau d’offre en trace directe ? Dans le cas contraire, une densité inférieure aura-t-elle la même efficacité ?

LA COMPLEMENTARITE DE L’AUTOPARTAGE EN TRACE DIRECTE ET EN BOUCLE

Si les services en boucle et en trace directe se ressemblent, leurs impacts ne sont pas les mêmes : ce sont des offres de mobilité différentes qui peuvent être complémentaires. D’ailleurs, les personnes abonnées à la fois aux services Autolib’ et Mobizen ont les pratiques les plus écomobiles : 87% d’entre elles n’ont pas de voiture (contre 60% des abonnés à Autolib’ uniquement) et elles continuent d’utiliser l’ensemble des modes alternatifs (transports collectifs, vélo, marche, etc.). Toutefois, seulement 2% des abonnés à Autolib’ sont également abonnés à Mobizen.

Le développement de l’autopartage passera certainement par une réflexion sur l’hybridation de ses différents systèmes et leur complémentarité avec les autres modes de transport (transports collectifs, vélo, ...) :

- une intégration tarifaire entre les systèmes d’autopartage en boucle, en trace directe, entre particuliers, ainsi qu’avec les autres modes ;

- un système en trace directe qui ne serait pas en libre-service, mais avec une réservation préalable obligatoire (de la station de départ, de la durée de la location, de la station de destination) ;

- un système en boucle qui autoriserait ponctuellement (selon le moment et la destination) de faire des déplacements en trace directe.

Autant de combinaisons qui accompagneraient l’usager dans des comportements écomobiles et qui seraient des pistes pour optimiser la régulation des services.

L’ENQUÊTE EN CHIFFRES :

- 1 enquête en ligne menée de novembre 2013 à janvier 2014. 1 169 répondants :

- 644 usagers d’un service francilien d’autopartage en trace directe (Autolib’) ;

- 525 usagers d’un service francilien d’autopartage en boucle (Mobizen).

Recrutés via deux canaux :

* directement dans les stations Autolib’ en les invitant à se connecter à l’enquête ;

* diffusion du questionnaire par la société Mobizen auprès de ses abonnés.

- 200 questions pour caractériser l’usage et l’intérêt de l’autopartage et des autres modes de transports.

- Des résultats comparés avec ceux obtenus lors de l’enquête nationale sur l’autopartage menée en 2013 par 6t, auprès d’un échantillon de 1940 inscrits à des services d’autopartage en boucle situés en-dehors de l’Île-de-France.

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 06:46
Evaluation de la circulation alternée, un contexte favorable sur le périmètre étudié ... :

Evaluation de la circulation alternée, un contexte favorable sur le périmètre étudié ... :

L’ADEME a évalué la réaction des Franciliens à la mise en place de la circulation alternée le 17 mars 2014 à Paris et petite couronne lors des pics de pollution alors constatés dans les principales villes de France.

Premier enseignement : une grande majorité d’entre eux reconnaissent une valeur « pédagogique » à la circulation alternée. Pour 70% des sondés, elle a permis de sensibiliser les Franciliens au problème de la pollution de l’air.

Le développement de modes de transport alternatifs à la voiture ou la restriction de l’usage des véhicules les plus polluants sont cependant jugés plus efficaces contre la pollution de l’air. Ils sont en effet 68% à préconiser un accès restreint voire une interdiction des véhicules les plus polluants en centre-ville.

Le dispositif de circulation alternée a été bien accepté et jugé peu contraignant, ce qui montre que les Franciliens sont prêts à se conformer à ce type d’action s’il permet d‘améliorer durablement la qualité de l’air.

L’objectif de l’étude était mieux connaître les pratiques mises en place, le vécu et la perception du dispositif ainsi que les axes d’optimisation attendus.

Réalisée auprès de Franciliens (Paris, petite et grande couronne), cette étude montre que le dispositif de circulation alternée a été globalement bien respecté (80% des sondés disent l’avoir respecté). Il est jugé comme justifié par 59% des Franciliens et peu contraignant pour une population habituée à se passer de la voiture pour ses déplacements quotidiens domicile-travail. En effet, seuls 30% des personnes interrogées utilisent une voiture ou une moto comme principal mode de déplacement pour se rendre sur leur lieu de travail. La majorité s’accordent à trouver à la circulation alternée une valeur pédagogique : pour 70% des sondés, elle a permis de sensibiliser les Franciliens au problème de la pollution de l’air et incite à se renseigner sur les alternatives au véhicule individuel.

Si elle a été bien comprise, cette mesure n’est pourtant pas jugée comme la plus efficace pour limiter la pollution de l’air. Plus généralement, les transports alternatifs sont les solutions considérées comme les plus pertinentes contre la pollution : 83% des sondés plébiscitent la gratuité des transports en commun, 73% le développement de services de partage de vélos ou d’automobiles, 69% le covoiturage. Ils sont également 68% à préconiser un accès restreint voire une interdiction des véhicules les plus polluants en centre-ville.

Les trois quarts des Franciliens se disent préoccupés par la qualité de l’air qu’ils respirent. Pour une grande majorité d’entre eux (85%), la circulation est la principale cause de pollution. Ils sont donc prêts à agir et sont en demande d’informations sur les mobilités alternatives : 55% des sondés se déclarent insuffisamment informés.

"Changer d’air, c’est salutaire !"

Réduire durablement l’impact du transport routier

Les effets néfastes pour la santé sont principalement dus aux expositions prolongées aux polluants atmosphériques. Il s’agit donc de mettre en place des actions pérennes qui ne se limitent pas aux périodes de pics de pollution.

Pour réduire l’impact sur la qualité de l’air des transports routiers dans les zones urbanisées les plus polluées, il est nécessaire d’agir prioritairement sur les véhicules les plus émetteurs de particules et d’oxydes d’azote (NOx), en particulier le parc Diesel non équipé de filtres à particules fermés, et de les substituer par d’autres modes de transports ou par des véhicules moins polluants.

Pour l’ADEME, la réussite de la mise en œuvre du dispositif de circulation alternée démontre avant tout que les citoyens sont prêts à se conformer à des actions touchant aux véhicules les plus polluants pour peu que ces actions soient suffisamment expliquées, vécues comme légitimes et qu’elles soient accompagnées des solutions adaptées à la situation de chacun.

A titre d’exemple, en Europe, les « Low Emission Zones » (LEZ) ont démontré leur efficacité comme mesure pérenne pour réduire les niveaux de pollution par les particules et le dioxyde d’azote. Elles interdisent la circulation des véhicules les plus polluants dans les agglomérations confrontées à des problèmes de qualité de l’air. Près de 200 LEZ sont aujourd’hui en place dans neuf pays européens. Elles ont permis des réductions des émissions de particules fines (jusqu’à 15% des particules PM2,5 à Londres) ainsi qu’une diminution des jours de dépassements du niveau de concentration de ces particules (jusqu’à 16 jours dans une région allemande).

Crédits photo : ©2014 : Bajstock.com

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 06:42
Une &quot;éco-redevance&quot; plutôt qu’une écotaxe

Une "éco-redevance" plutôt qu’une écotaxe

Six mois de travaux et six mois de polémiques qui ont failli par mettre à terre le rapport d’information présenté par la mission d’information sur l’écotaxe poids lourds présidée par M. Jean-Paul Chanteguet. Un rapport publié qui présente treize pistes d’évolutions du dispositif, qu’il propose de renommer « éco-redevance poids lourds », dont l’instauration d’une franchise kilométrique mensuelle, l’organisation d’une « marche à blanc » nationale (période d’expérimentation de quatre mois pour tous les poids lourds afin de détecter les secteurs d'activité qui seraient confrontées à des difficultés ) et la création d’un fonds de modernisation de la flotte de poids lourds. Il insiste par ailleurs sur l’effort de pédagogie nécessaire pour redonner du sens au dispositif.

Le rapport dont les conclusions ont rapporté de nombreux suffrages au sein de l’hémicycle de l’Assemblée et les députés pour la plupart exhorte le gouvernement à enclencher les pistes lancées par la mission sur l’écotaxe afin d’éviter ce qui pourrait devenir ‘’l’un des plus gros scandales administratif et financier de la Ve république’’, selon Bertrand Pancher, député de la Meuse et responsable du pôle écologie de l'UDI.

Entre tergiversations et hésitations du gouvernement, la mission parlementaire a envisagé, un temps, de ne pas publier le rapport en raison d’un cahier des charges sans cesse en mutation. Les dernières déclarations de la ministre de l’Ecologie au sujet de l’écotaxe, étant l’une de ses raisons, "l'écotaxe ne verra pas le jour au sens où le Gouvernement n'accepte pas que le mot « écologie » soit associé au mot « taxe »".

La mission Chanteguet a donc permis d’établir un état des lieux, de lever certaines incompréhensions voire de récuser quelques désinformations, en gardant en ligne de mire la restitution de l’écotaxe dans une perspective rationnelle, et de refonder sa légitimité au regard des orientations qui ont prévalu à sa conception.

Le rapport qui s’est appuyé sur une trentaine d’audition précise que l’écotaxe poids lourds trouve son origine dans la directive 1999/62/CE du Parlement européen et du Conseil du 17 juin 1999, certes plusieurs fois modifiée, mais qui érige des principes forts. D’abord, cette directive vise à faire contribuer les utilisateurs (voire indirectement les bénéficiaires du transport) de certaines infrastructures, principalement routière, à leur coût d’usage que ces professionnels soient des nationaux ou des étrangers, qu’ils y effectuent ou pas l’essentiel de leur activité, ou qu’ils en soient usagers au titre du transit international ou du cabotage. Ensuite, elle vise à harmoniser les différents systèmes existants ou à venir concernant les divers prélèvements, taxes sur les véhicules, péages et droits liés à l’usage des réseaux. Enfin, la directive entend instituer des mécanismes équitables d’imputation des coûts d’infrastructure aux transporteurs. Elle autorise les pays membres à créer une redevance d’utilisation des routes dont le produit est affecté à la construction, l’entretien, l’amélioration des infrastructures de transport.

Par ailleurs, le rapport jugeant que ces réalisations sont autant de facteurs déterminants de la compétitivité de l’économie et contribuent à l’équipement du territoire, il fait référence à l’Allemagne qui depuis 2005 a mis en œuvre une tarification kilométrique comparable à l’écotaxe, la LKW Maut, suivie d’ailleurs par l’Autriche ou encore par la Slovaquie, deux pays où la mission a voulu se rendre compte sur place des situations constatées et de leurs incidences. Il a d’ailleurs conclut que les relevés des barèmes actuellement appliqués par l’Allemagne et l’Autriche, sans omettre la Suisse, sont sensiblement plus élevés que celui envisagé en France.

C’est donc dans ce cadre que la mission a préféré dénommer l’écotaxe en « éco-redevance ». Et rappelle qu’elle est traduit législativement au titre de l’article 11-IV de la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement. Une écotaxe dont le but est de matérialiser un juste principe « utilisateur-payeur » tout en dotant les pouvoirs publics de moyens financiers destinés à conforter la qualité des réseaux sur lesquels s’exerce l’activité des redevables. La mission précise que dans sa conception actuelle l’écotaxe ne prend pas en compte toutes les externalités négatives (ou déséconomies externes) du transport de marchandises. Et rajoute que dans un premier temps, il est d’ailleurs possible que l’écotaxe n’ait pas un impact immédiatement significatif en termes de report modal, bien que des études prévoient des transferts de trafic du réseau taxable vers certains tronçons d’autoroutes, le fer et la voie d’eau.

Fondée sur un barème modulant la taxation en fonction de la catégorie d’appartenance d’un poids lourd au regard des normes européennes en vigueur, le rapport mentionne qu’un camion ou un tracteur moins polluant et moins consommateur de carburant qui relève des normes d’émission Euro 5 EEV et Euro 6 s’acquittera d’une redevance moins élevée, sur un même parcours, qu’un véhicule plus ancien.

La directive autorise d’ailleurs à procéder à un glissement progressif du principe « utilisateur-payeur » vers celui du « pollueur-payeur » en tenant compte de la pollution atmosphérique et des nuisances sonores voire même, sous réserve de solutions techniques capables d’appréhender les situations en temps réel, des congestions ou pics de trafic sur telle ou telle partie du réseau taxable et de moduler en conséquence la tarification.

Le rapport note qu’il est avéré que l’écotaxe comporte une dimension incitative qui, à terme, pourrait faire évoluer favorablement les schémas traditionnels du transport et de la logistique. Par exemple, une sensible diminution des « retours à vide » a été constatée sur le réseau allemand à la suite de la mise en place de la LKW Maut.

C’est donc à travers ce constat que la mission a proposé la création d’une franchise kilométrique mensuelle de 400 km exprimée en euros, calculée sur la base d'un taux kilométrique modulé en fonction du poids des camions et de leurs émissions polluantes. C’est à dire que les camions effectuant de petits trajets, tout comme ceux qui transportent en compte propre, paieront moins. De plus, la mission préconise de maintenir les avantages qui avaient été accordés aux régions Bretagne, Aquitaine et Midi-Pyrénées par le dispositif suspendu. Au final, "un transporteur breton pourrait avec un véhicule de 1ère catégorie (…) et respectant la norme Euro VI (…) parcourir gratuitement près de 5.000 km durant un mois", vante Jean-Paul Chanteguet.

"Pour rendre acceptable le dispositif dans toute une série de cas particuliers, nous avons prévu des aménagements et des exonérations pour le transport combiné, les entreprises de déménagement, les messageries express ou encore les véhicules de collection, de formation ou disposant d'une immatriculation provisoire", ajoute le parlementaire.

Le rapport propose également d'autoriser les transporteurs en compte propre à faire figurer en "pied de facture" les montants d'éco-redevance réellement payés. Dans le cadre de la loi sur du 28 mai 2013 relative aux infrastructures de transport, seuls les transporteurs pour compte d'autrui pouvaient appliquer un taux forfaitaire de majoration, déconnecté du montant de l'écotaxe acquittée.

Gel de l’écotaxe, des coûts difficiles à supporter …

Une &quot;éco-redevance&quot; plutôt qu’une écotaxe

S’agissant du contexte français, le rapport observe que des membres de la mission mais aussi, au long des travaux menés, nombre de ses interlocuteurs, ont regretté l’impact négatif de la privatisation des autoroutes sur le « dossier de l’écotaxe ».

Même si l’ouverture de leur capital était une opération opportune qui permettait de donner à l’Etat un souffle financier en retour de ses investissements contre des cessions minoritaires de capital sur un réseau bâti par l’argent public, la mission estime qu’il en aura été autrement des cessions ultérieures qui ont abouti, six ans plus tard, à partager la majeure partie du réseau autoroutier entre de grands groupes privés français et étrangers.

Reprenant les conclusions de la Cour des comptes qui a su démontrer l’insuffisance des évaluations ayant abouti à un produit de 14,8 milliards d’euros qu’elle a considéré, dès son rapport public de 2008, comme étant inférieur à la valeur d’actif !

Le rapport s’est donc penché sur cette question estimant que même si la voie d’une renationalisation voire d’une dénonciation des concessions semble illusoire au regard des contraintes budgétaires, il n’est pas interdit de réfléchir une nouvelle politique. La mission observe que les échéances des différentes concessions autoroutières peuvent sembler relativement lointaines puisqu’elles interviendront entre 2028 et 2033. Pour autant, l’État ne doit pas s’interdire de réfléchir, d’ores et déjà, à de possibles modalités de sortie d’un tel système qui, s’il peut, en théorie, faire l’objet d’allongements limités de sa durée, n’a pas vocation à se perpétuer en donnant aux actuels concessionnaires le sentiment qu’ils sont en position de demeurer seuls à même de satisfaire aux nécessités de la gestion du réseau.

S’il s’avérait d’ailleurs que la mise en œuvre de l’écotaxe avait effectivement l’effet de reporter une part du trafic par dérivation du réseau taxé sur les autoroutes, donc d’accroître de façon significative les recettes de péages, l’effet d’aubaine mériterait sans nul doute d’être partagé. À tout le moins, cette situation pourrait impliquer une renégociation partielle des concessions du fait d’une modification substantielle de leurs conditions économiques.

La mission reprend donc plusieurs étude dont les premières études prospectives réalisées dès 2008, pour le compte du Commissariat général au développement durable, qui montraient qu’une partie du trafic des poids lourds était susceptible de se concentrer sur certains tronçons des autoroutes concédées du fait de l’entrée en vigueur de l’écotaxe qui contribuerait à établir, selon l’expression des auteurs, « un juste prix du transport routier de marchandises ». De récentes études finalisées au mois de mars 2014 par le ministère des transports confirment que l’écotaxe aura un effet sur le trafic global des poids lourds, principalement en raison des réductions de distances des trajets et des contournements du territoire de certains flux de transit. En considérant le réseau taxé défini en 2013, une réduction de circulation est estimée à environ 2 % (le trafic global des poids lourds baissant de 500 millions de PLxkm pour s’établir à 35,29 milliards PLxkm annuels) mais des reports de trafic interviendraient néanmoins vers les autoroutes concédées à partir d’itinéraires qui leur sont parallèles (+ 1,6 voire + 2 milliards PLxkm). Selon ces études, les recettes additionnelles des péages perçues par les sociétés concessionnaires, du fait de ce report, seraient comprises entre 300 et 400 millions d’euros.

Ainsi, le rapport estime que les produits de la redevance domaniale et la fraction de la taxe d’aménagement du territoire revenant à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) s’en trouveraient mécaniquement relevées du fait de l’effet d’aubaine mais pour 15 ou 20 millions d’euros seulement. Par ailleurs, la mission rajoute que dans ces conditions, un surplus de prélèvement resterait néanmoins à définir par une négociation entre l’État et les sociétés concessionnaires afin de conforter les ressources de l’agence. Dans l’esprit du rapport, plus de 300 millions de recettes supplémentaires de péage ainsi enregistrés par année justifieraient, au total, au moins 150 millions de recettes au bénéfice de l’AFITF. Au titre de l’année 2013, les recettes des péages allant aux concessionnaires privés et concernant les seuls poids lourds ont atteint 2,16 milliards d’euros (hors taxes et après prise en compte de l’effet réducteur des abonnements).

Une &quot;éco-redevance&quot; plutôt qu’une écotaxe

PISTES D’ÉVOLUTIONS DU DISPOSITIF D’ÉCO-REDEVANCE POIDS LOURDS

Proposition n°1 – Renommer le dispositif en « éco-redevance poids lourds ».

Proposition n°2 – Instaurer une franchise mensuelle de l’éco-redevance, sans discrimination de secteur ou de nationalité, afin de ne pas pénaliser les petits utilisateurs de courtes distances.

Proposition n°3 – Renforcer la communication et la pédagogie pour redonner du sens aux objectifs de l’éco-redevance.

Proposition n°4 – Organiser une marche à blanc nationale et obligatoire.

Proposition n°5 – Renforcer la prise en compte du principe pollueur-payeur en accentuant la modulation des taux de la redevance .

Proposition n°6 – Permettre aux transporteurs en compte propre de faire figurer en bas de facture les charges supportées au titre de l’éco-redevance.

Proposition n°7 – Soutenir le secteur du transport routier de marchandises et créer un fonds de modernisation de la flotte de poids lourds.

Proposition n°8 – Maintenir le barème national de la redevance au taux moyen de 13 centimes d’euros par kilomètre, et fixer des règles prévisibles et contraignantes d’évolution future.

Proposition n°9 – Adapter la mise en œuvre du dispositif de majoration forfaitaire aux spécificités de certaines activités économiques.

Proposition n°10 – Simplifier les procédures d’enregistrement des redevables auprès du prestataire commissionné.

Proposition n°11 - Prendre en compte le niveau de congestion sur certains axes particulièrement sensibles ou accroître l’éco-redevance sur certains axes pour lesquels le report modal ou autoroutier est facilité.

Proposition n°12 – Exonérer les poids lourds immatriculés en « w garage », les poids lourds de collectionneurs et les véhicules de formation ou de conduite école.

Proposition n°13 – Revaloriser le travail des contrôleurs de transports terrestres (C.T.T) sur routes.

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Published by LV_RM - dans Transports Ecotaxe Eco-redevance Autoroutes Routes
29 avril 2014 2 29 /04 /avril /2014 06:50
Le port du Havre se renouvelle avec une offre  de transport multimodal

Le port du Havre se renouvelle avec une offre de transport multimodal

Le Port du Havre, lieu hautement stratégique et économique, premier port de commerce extérieur de France, voit une nouvelle structure émerger afin de lui offrir une nouvelle offre de transport de marchandises, un terminal multimodal dont la mise en service est prévue pour le second semestre 2014.

Elu meilleur port européen pour la 3e année consécutive, le Port du Havre a engagé un vaste programme de travaux, baptisé « Port 2000 », visant à offrir de nouveaux aménagements pour conforter l’attractivité économique du site.

A cet effet, lors de la pose symbolique du premier rail de ce chantier en mai 2013, la collectivité locale a souligné l’importance de ce projet pour que le Port du Havre gagne en compétitivité et pour soutenir une politique de l’emploi dynamique.

Situé aux portes de l’Europe et au pied du Pont de Normandie, le Port du Havre bénéficie d’une situation géographique idéale, lui permettant de se hisser à la première place du commerce extérieur de France.

Parmi la pluralité de travaux engagés sur le Port du Havre, le chantier assurément le plus emblématique concerne la construction d’une plateforme multimodale de 100 hectares démarrée depuis le début de l’année 2012.

Destinée au développement d’une nouvelle offre de transport de fret, cette plateforme multimodale est desservie par la voie d’eau, la voie ferrée et la route.

Elle pourra accueillir jusqu’à 340.000 conteneurs équivalent vingt pieds (EVP) et des trains de 1000m de long. La plateforme multimodale du Havre deviendra alors la plus importante de tout le pays. Son projet est piloté par le Grand Port Maritime du Havre (GPMH) et Le Havre Terminal Trimodal (LH2T).

Projénor, mandataire du maître d’ouvrage LH2T, a confié à Arcadis, maître d’œuvre, et à un groupement d’entreprises constitué de quatre filiales du groupe Spie batignolles : Valérian, mandataire, Malet, Spie fondations et Spie batignolles nord, le lot TARC (Terrassement, Assainissement, Réseaux et Chaussées) et Génie civil correspondant au marché N°1 sur les 9 que compte ce chantier (le marché n°9 étant dédié aux portiques).

Les travaux de ce marché sont prévus sur une période de 29 mois. Le montant de la tranche ferme s’élève à 23 508 958 € (8 150 948 € pour Malet – 1 362 400 € pour Spie fondations – 2 776 130 € pour Spie batignolles nord et 11 268 830 € pour Valérian). La mise en service de la plateforme est prévue pour le second semestre 2014.

Le port du Havre se renouvelle avec une offre  de transport multimodal

Le Grand Port Maritime du Havre, étant implanté en plein cœur de l’estuaire protégé de la Seine qui compte deux zones remarquables « Natura 2000 », fait l’objet d’un traitement environnemental particulièrement exigeant, conformément à l’orientation de la maîtrise d’ouvrage pour l’ensemble des chantiers menés sur le Port du Havre.

Les travaux engagés s’inscrivent donc naturellement dans les objectifs fixés par le Grenelle de l’Environnement. En effet, la loi 2009-967 du 3 août 2009 stipule que l’Etat français doit élaborer une stratégie nationale pour le développement durable, en cohérence avec la stratégie européenne. Cette loi précise que la politique menée devra porter la part modale du non routier pour le transport de marchandises de 14 à 25% en 2022. La nouvelle plateforme génèrera une réduction substantielle d’émissions de CO2, évaluée à 850 000 tonnes de moins par an et rendue possible grâce à la diminution du trafic routier au bénéfice du transport maritime et ferroviaire, moins émetteurs.

Un budget supérieur à 5 millions d’euros a été alloué à l’environnement. Il permet de financer, entre autres, l’ensemble des mesures réductives et compensatoires effectuées, l’identification de zones protégées et le suivi environnemental dans la durée.

Les deux maîtres d’ouvrage ont fait réaliser des dossiers d’étude d’impact sur l’environnement de leurs travaux respectifs. Ces dossiers ont été soumis pour avis à différents organismes experts en la matière tels que l’Autorité environnementale du Conseil général de l’environnement (Ae).

Les différentes études menées ont confirmé la grande richesse de la biodiversité juxtaposant le site en construction, avec la présence de nombreuses zones humides.

Dans ce cadre, des autorisations au titre de la loi sur l’eau ont été nécessaires pour les différents travaux engagés et commandités par la double maîtrise d’ouvrage.

Un coordinateur environnemental, issu du bureau d’études TBM, ainsi que des spécialistes de l’écologie ont été mandatés pour suivre l’avancement des travaux au regard des exigences environnementales, en s’appuyant sur les études préalablement menées et sur les conclusions des différents organismes experts consultés.

C’est ainsi qu’un programme de travaux très spécifiques a été lancé par mesure de sauvegarde de l’environnement :

Phasage chantier précis afin que les travaux soient réalisés en dehors des périodes de nidification pour ne pas perturber les différentes espèces présentes,

Identification des zones protégées afin de s’assurer qu’elles n’entrent pas dans le périmètre des travaux engagés, avec une interdiction totale d’y accéder,

Aménagement d’une berge de 350 m destinée à recevoir et à protéger les martins pêcheurs et gorges bleues à miroir,

Création de crapauducs afin de délimiter et de sécuriser les déplacements des batraciens,

Un programme pédagogique visant à informer l’ensemble des collaborateurs du chantier de la bonne prise en compte des enjeux environnementaux.

Pour tous travaux menés à proximité des zones identifiées « sensibles », les entreprises du groupement ont l’obligation de demander une autorisation spéciale auprès du coordinateur environnemental pour autoriser la réalisation de ces derniers.

Le port du Havre se renouvelle avec une offre  de transport multimodal

La réalisation de la plateforme multimodale LH2T est décomposée en 9 marchés de travaux distincts, intervenant sur les 5 zones suivantes :

- Un faisceau ferroviaire de réception long de 1000m comprenant 12 voies,

- Une cour continentale de 750m destinée exclusivement à la circulation des poids lourds,

- Une cour ferroviaire de 750m comprenant 8 voies ferrées et équipée de 3 portiques mobiles,

- Une zone de stockage conteneur pouvant réceptionner jusqu’à 2600 équivalent vingt pieds,

- Une cour fluviale de 400m desservie par des navettes ferroviaires en direction des terminaux maritimes.

Cet ensemble d’infrastructures est réalisé en deux phases. Les travaux de la phase une sont en cours.

L’ensemble du marché n°1, correspondant aux travaux TARC et de Génie Civil, a été attribué à un groupement constitué de quatre filiales du groupe Spie batignolles : Valérian, Malet, Spie batignolles nord et Spie fondations.

Bien que chacune des filiales du groupe Spie batignolles disposent de ses propres compétences, le groupement fait jouer la carte de la synergie. Portées par la même philosophie du métier insufflée par le Groupe à travers les fondamentaux et par les mêmes exigences en matière de mise en œuvre et de sécurité, les différents interlocuteurs se connaissent pour avoir déjà collaboré ensemble, les décisions sont donc plus rapides à prendre et l’organisation s’en trouve facilitée.

Cette gestion collaborative pertinente a été décisive dans le choix du maître d’ouvrage pendant la phase commerciale du projet et s’avère essentielle à la tenue d’un chantier dans de bonnes conditions d’exécution.

Valérian est en charge des travaux inhérents au terrassement, au traitement de sol, à l’assainissement et à la réalisation des réseaux,

Malet réalise les chaussées (voiries, parkings et plateforme), Spie batignolles nord est intervenu pour la réalisation des voies de roulement et de divers ouvrages de

génie-civil, Spie fondations s’est occupé de la réalisation des pieux des voies de portiques.

Le port du Havre se renouvelle avec une offre  de transport multimodal

Les travaux du marché n°1 s’orientent donc autour de ces 4 différents métiers :

340.000 m2 de plateforme terrassée, préparée et viabilisée pour le projet

La première étape du projet a consisté à réaliser les terrassements et mises à niveau des différentes zones mises à disposition de LH2T par le GPMH, en charge des remblais et préchargements de sol préalables aux marchés de construction de la plateforme trimodale. Il a fallu également procéder au décapage des sols de plusieurs zones, avant le 15 mars 2013, afin de ne pas perturber la reproduction d’espèces proté- gées. Le décapage a été réalisé au moyen d’une méthode de traitement de sol consistant à malaxer le sol en place avec ajout de liant hydrauliquew.

L’objectif de cette technique est d’améliorer l’état et les performances mécaniques, notamment la portance, pour permettre de recevoir les couches de chaussées destinées à supporter le poids important des « reach stakers », ces engins qui déplacent les containers.

Au cours de cette opération, Valérian et la maîtrise d’œuvre et d’ouvrage ont eu à faire face à un aléa de chantier lié à des difficultés d’aptitude au traitement des sols en place. Cet aléa a conduit Valérian à procéder à un traitement des sols en deux couches de 45 cm (arase) avec 5% de liant pour obtenir une AR2 (50 Mpa) et 35 cm (couche de forme) avec 9% de liant de liant et 15% de sable améliorateur de prise pour obtenir une PF3 (120 Mpa), au lieu d’une unique couche de forme intégrée de 35 cm comme prévu initialement.

Valérian a également appliqué un enduit de protection sur la couche de forme des cours ferroviaires, avant que les rails soient installés.

Au total, pour le décapage et les terrassements, Valérian a réalisé environ 130.000 m3 de déblais. En matière d’assainissement, Valérian réalise près de 9 km de canalisation en béton armé et en PEHD et installe l’équivalent de 65 km de fourreaux destinés à la future signalisation ferroviaire et à l’alimentation électriques des bâtiments et des portiques de la plateforme.

Pour l’ensemble des travaux réalisés par Valérian, le matériel suivant a été employé :

Pour le terrassement :

Pelle chenille 26T : 2u Tombereau type A25 : 2 à 8u Compacteur V5 : 1u

Pour le traitement des sols et enduit de protection :

1 enfouisseur 2 épandeurs 2 malaxeurs 2 niveleuses 120M 3 compacteurs

1 répandeuse 1 gravillonneur

Pour les réseaux humides et secs :

Pelle chenille 26T : 1u Grue mobile : 35T Pelle Pneu 22T : 1u Pelle pneu 10T : 1u Ramax : 2u Pilonneuse : 2u Tracteur citerne : 1u Tracteur benne : 2 à 6u

Le port du Havre se renouvelle avec une offre  de transport multimodal

Trois principaux types d’enrobés fabriqués et mis en œuvre par Malet pour le revêtement de la plateforme

Malet, spécialisé dans les travaux de réalisation de chaussées, va fabriquer et mettre en œuvre l’ensemble des enrobés de la plateforme multimodale, représentant un total de 120 000 tonnes d’enrobés.

Une centrale mobile de fabrication des enrobés TSM 25 Senior sera installée à 8 km du chantier, à proximité d’une aire de réception de granulats provenant de Norvège et déchargés par bateau. Le choix du site permettra de réduire au maximum les distances de transport. Comme pour les chantiers de chaussées, cette installation fait l’objet d’une demande d’autorisation temporaire d’exploiter au titre des Installations Classées auprès des services de la DREAL et tient compte durant tout le chantier des contraintes environnementales du site.

Lors de la réalisation des couches de formes, un enduit de protection est réalisé (émulsion et gravillon) afin de garantir une meilleure prise de la couche traitée et d’assurer la traficabilité durant la phase chantier. La plateforme compte trois types de structures différentes, nécessitant pour chacune d’entre elle un enrobé spécifique :

Pour la structure destinée à recevoir les conteneurs (Reach Stackers) de 121 000 m2, Malet appliquera deux couches d’enrobé à module élevé (EME) et une couche d’enrobé composé de béton bitumineux à module élevé (BBME) :

EME avec Asphaltite 13 cm : 37 000 T EME avec Asphaltite 13 cm : 37 000 T BBME avec Asphaltite 6 cm : 17 000 T

La structure des voies légères de 13 000 m2 ne comprend des matériaux enrobés en béton bitumineux semi-grenu que pour la couche de roulement (6cm). Les couches d’assises sont en Grave Non Traitée (GNT) :

GNT 0/31.5 25 cm : 9 000 T GNT 0/31.5 20 cm: 7 000 T BBSG 6 cm : 1 800 T

Pour la structure dédiée aux voiries poids lourds de 17 000 m2 (parkings, voiries et giratoire), Malet mettra en œuvre deux couches d’enrobé à module élevé (EME) et une couche d’enrobé en béton bitumineux semi-grenu (BBSG) en couches de roulement. Un bitume plus dur sera utilisé pour la couche de roulement du giratoire afin de tenir compte des contraintes de cisaillement plus importantes.

EME 10 cm : 4 400 T + 400 T (giratoire) EME 7 cm : 3 000 T + 270 T (giratoire) BBSG 6 cm : 2 500 T BBME 6 cm : 200 T (giratoire)

L’application des premiers enrobés est prévue pour le mois de juin et s’étalera sur une période de 3 mois 1⁄2. Leur mise en œuvre sur une plateforme diffère quelque peu de celle des enrobés routiers en terme de surface à traiter. Pour cette raison, Malet a dû adapter son matériel. Deux finisseurs de largeurs différentes seront donc employés pour traiter les sections les plus larges et les plus étroites :

Un finisseur ABG 9820 avec largeur de 8m à 9m5 pour les sections les plus importantes Un finisseur ABG 7820 avec largeur de 3m à 5m pour les sections les plus étroites.

Le compactage des couches sera assuré par des compacteurs à pneu type PS 500 ainsi que des cylindres vibrants type HAMM 130.

Le transport entre la centrale et le chantier nécessitera la mobilisation d’une quinzaine de semi-remorques de façon à assurer une cadence journalière de 2500 à 3000 T/Jour.

Une équipe de 20 à 25 personnes du service « Grands Chantiers » de Malet interviendra sur la mise en œuvre de ces enrobés. Certains seront appliqués en simultanée avec les deux finisseurs par deux équipes en fonction des sections à traiter.

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Spie batignolles nord réalise près de 2.370 ml de longrines

En matière de génie civil, Spie batignolles nord est intervenu pour la réalisation des voies de portiques destinées au transbordement fluvial et au transbordement ferroviaire.

Les portiques circulent au-dessus des zones de transbordement par le moyen de deux voies de roulement (avant et arrière) totalisant une longueur de 424 mètres pour la cour fluviale et 758 mètres pour la cour ferroviaire.

L’ensemble représente 2.364 ml de longrines en béton armé de de 1.10m x 1.50m de hauteur.

Les longrines prennent appui sur 500 pieux réalisés en béton armé de 0.80m de diamètre réalisés par Spie fondations.

Les longrines en béton armé ont été réalisées par les équipes de Spie batignolles nord entre mai 2013 et mars 2014.

Sur chacune de ces longrines, Spie batignolles fourni et installe actuellement un rail de roulement pour permettre la circulation des portiques de manutention.

Pour la cour fluviale, le rail est disposé dans un encuvement aménagé en tête de la poutre en béton armé pour permettre la circulation des engins de desserte du quai. En revanche, il est saillant pour la cour ferroviaire.

La prestation de Spie batignolles nord comprend aussi la réalisation des fosses et caniveaux pour l’alimentation électrique des portiques, les massifs de fondations des poteaux phares de la plateforme et la réalisation de deux fosses d’entretien pour les locomotives.

Pour l’ensemble de ces travaux, Spie batignolles nord a mis en œuvre pas moins de 5.500 m3 de béton, 360 tonnes d’armatures métalliques et a réalisé 10.190 m2 de surfaces coffrées.

Afin d’assurer une cadence de production intense, Spie batignolles nord a développé, avec l’aide du service matériel de la société basé à Arras, un outil de coffrage spécifique pour ce chantier.

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500 pieux Starforeuse® réalisés par Spie fondations

Pour l’aménagement de la plateforme multimodale du port du Havre, Spie fondations a réalisé 500 pieux Starforeuse®, employant 15 000 m3 de béton.

De diamètres 820 à 1020 mm et 15 m de profondeur, les pieux fondent les longrines supportant les rails des voies de roulement de cinq imposants portiques mobiles sur 1200 m de distance.

Afin de permettre la manutention de 340 000 conteneurs par an et les sollicitations induites sur les voies de roulement, les pieux étaient lourdement armés. La conception des armatures, leur mise en œuvre ainsi que la recherche d’une formulation adéquate des bétons sont les points sensibles qui ont mobilisé les équipes études et travaux.

Les forages ont été exécutés par un puissant engin de type Fundex F16, pour permettre la réalisation des pieux avec une cadence élevée de l’ordre de 10 à 12 pieux par jour, et ce afin de s’inscrire dans le plus strict respect du calendrier de travaux.

LES TRAVAUX DU MARCHÉ N°1 ACTUELLEMENT EN COURS

L’avancement du chantier au 23 avril 2014 est conforme aux engagements pris par le groupement mené par Valérian concernant le marché.1 de la plateforme multimodale du Port du Havre.

Les fondations profondes et les longrines sont achevées. La pose des rails de roulement est en cours. Le traitement des plateformes, la pose de réseaux et les travaux d’assainissement sont en cours et devraient aboutir fin juin 2014.

Malet vient de débuter la préparation de ses travaux. La mise en œuvre et la pose d’enrobés débuteront en juin pour une période de 3 mois 1⁄2.

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Fiche technique

Maîtrise d’ouvrage : Le Havre Terminal Trimodal (LH2T)

Promoteur mandaté par le maître d’ouvrage LH2T : Projénor

Maître d’œuvre : Arcadis

Groupement d’entreprises pour le marché.1 : Valérian (mandataire), Malet, Spie batignolles nord et Spie fondations.

Futur exploitant de la plateforme : Le Havre Terminal Exploitation (LHTE) Démarrage des travaux : début 2012 Mise en service : Second semestre 2014

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Published by LV_RM - dans Ports Le Havre Spie Terminal Transports Multimodal
28 avril 2014 1 28 /04 /avril /2014 06:42
27 mesures vertes actionnées d’ici l’été pour lever 100 000 emplois... à suivre...

27 mesures vertes actionnées d’ici l’été pour lever 100 000 emplois... à suivre...

Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a présenté le 25 avril les 6 chantiers concrets déclinés en 27 actions qui seront engagées d’ici cet été et conduites avec un objectif prioritaire : la croissance verte, porteuse d’activité et d’emplois.

Objectif : créer 100 000 emplois sur trois ans.

Ces défis constituent une chance exceptionnelle et des leviers essentiels de sortie de crise.

I - Mettre en place un nouveau modèle énergétique et la lutte contre le changement climatique

1. Finalisation du projet de loi de transition énergétique

2. Accélération des filières d’énergie renouvelables, dont l’éolien en mer et le solaire, la biomasse et les énergies marines

3. Accélération de la rénovation énergétique des bâtiments (logements, bâtiments publics, secteur tertiaire et industriel)

4. Réforme des modes de fixation des tarifs de l’électricité

5. Organisation de la conférence bancaire et financière de la transition énergétique

6. Adoption des derniers plans de protection de l’atmosphère

7. Finalisation du projet de loi réformant le code minier

II - Protéger et reconquérir l’eau, la biodiversité, les paysages

8. Examen au Parlement du projet de loi sur la biodiversité

9. Lancement des travaux de création de l’agence française pour la biodiversité

10. Signature du décret redonnant au Marais Poitevin le statut de parc naturel régional

III - Santé environnement, prévention des risques, économie circulaire

11. Adoption de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens

12. Approbation de la stratégie nationale de gestion du risque d’inondation

13. Intégration d’un volet « économie circulaire » dans le projet de loi de transition énergétique

14. Élaboration du Plan déchets 2020

15. Préparation de la négociation européenne sur les OGM

IV - Transports

16. Signature de tous les volets « mobilité » dans les contrats de plan

17. Modalités de financement des infrastructures de transports

18. Examen au Parlement du projet de loi de réforme ferroviaire

V - Emplois nouveaux et croissance verte

19. Développement des filières d’avenir dans le cadre des 34 plans industriels

20. Mise en œuvre du volet « transition écologique » des Investissements d’avenir

21. Modernisation et simplification du droit de l’environnement

22. Signature de la convention FEEBAT pour la formation des artisans de la rénovation énergétique et mobilisation des filières de formation pour la transition écologique

VI - Les grands rendez-vous européens et internationaux

23. Préparation de la Conférence Paris Climat 2015 (COP 21)

24. Réunion des ministres de l’Énergie du G7 les 5 et 6 mai à Rome)

25. Conseil informel des ministres de l’Environnement et de l’Énergie de l’Union européenne les 14, 15 et 16 mai ; Conseil des ministres européens de l’Environnement le 12 juin ; Conseil des ministres de l’Énergie le 13 juin

26. Réunions à Bonn (les 5 et 6 juin) et à Nairobi (les 26 et 27 juin) pour l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, dans le cadre des négociations internationales sur le climat.

27. Nous aurons aussi à préparer le conseil européen de juin 2014 qui reviendra sur les questions énergétiques et la COP biodiversité qui se tiendra cet automne.

Ce plan d’action a pour objectif d’agir :

- pour l’emploi : c’est le cœur de mon action, avec un objectif de 100 000 emplois créés en trois ans grâce aux travaux d’économies d’énergie et aux emplois nouveaux dans les filières de la croissance verte.

- pour le pouvoir d’achat : grâce à la modération des tarifs, et surtout aux économies d’énergie.

- pour le bien-être : grâce à la protection et à la valorisation de la biodiversité, aux actions pour la santé et à une alimentation saine et de qualité.

- pour la compétitivité : la mutation / transition écologique est une chance à saisir pour toutes nos entreprises avec de bons produits et de bons services, de moindres coûts à terme et des nouveaux marchés à conquérir.

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 07:44
Plan d’actions pour les mobilités actives : les bienfaits de la marche et du vélo

Plan d’actions pour les mobilités actives : les bienfaits de la marche et du vélo

Un plan d’action en faveur des mobilités actives (PAMA) sera mis en œuvre dès 2014. Face aux nombreux pics de pollution que connaît la France, il est temps de favoriser des mobilités à l’opposé du ‘’tout voiture’’.

Depuis la seconde moitié du 20e siècle, l’extension des réseaux routiers et ferroviaires a répondu au besoin de mobilité individuelle pour se rendre au travail, pour transporter voyageurs et marchandises ou s’évader en voyageant. Elle a fait de la voiture la composante essentielle des déplacements et l’élément structurant pour l’aménagement.

Dès les années 70-80 l’augmentation de la population urbaine de plus en plus motorisée, les chocs pétroliers, l’engorgement des centre-villes, la pollution, le gaspillage énergétique ont conduit les pouvoirs publics à rechercher des solutions alternatives au « tout voiture ».

Les bénéfices à en attendre en termes de santé mais également en termes économiques et sociaux se traduisent par une attente pour des modes de transports individuels et collectifs prenant en compte l’amélioration de la qualité de l’air, la diminution des effets du bruit et du stress, la réduction de notre dépendance énergétique, la préservation de notre environnement. Ainsi, de plus en plus de nos concitoyens se déclarent engagés dans la pratique des éco-gestes au quotidien et prêts à utiliser de façon régulière la marche ou le vélo dès lors qu’on en facilite l’usage.

Si les dynamiques se situent aujourd’hui dans les territoires et reposent principalement sur les initiatives des collectivités locales et des associations d’usagers, l’État se doit d’appuyer les initiatives prises en créant un cadre pour accompagner et amplifier ces dynamiques. Il doit affirmer son rôle de facilitateur et d’animateur en élaborant des solutions concrètes et durables dans des domaines aussi variés que les transports et leur sécurité, la santé, le tourisme, le développement durable, l’urbanisme, la formation, l’éducation, le sport et offrir des conditions favorables à la mise en œuvre « d’une vision et d’une ambition partagées en faveur des modes actifs».

L’installation, le 3 juin 2013, par le ministre des transports du comité de pilotage chargé d’élaborer un plan national d’action répond à cet objectif.

C’est à travers ce cadre que l’ADEME interviendra sur l’expérimentation d'une indemnité kilométrique versée aux salariés se rendant au travail à vélo auprès d’entreprises volontaires. Elle participera également au groupe de travail sur les filières de réemploi des vélos. Concernant le partage de l'espace public, les mesures permettront par exemple aux collectivités de mettre en place plus facilement des zones de circulation à vitesse réduite et le double-sens cyclable sera généralisé dans les rues à 30 km/h. Le chevauchement d'une ligne continue par les automobilistes sera par ailleurs permis pour dépasser un cycliste, si la visibilité le permet. D'autres actions seront encouragées : apprentissage du vélo à l'école, stationnement pour les vélos, particulièrement aux abords des gares, ou encore la possibilité de réserver sur Internet un billet de train avec emport de vélo à bord…

Dans un premier temps l’élaboration de ce plan s’est organisée autour des 6 axes de travail suivants :

Axe 1 : Développer l’intermodalité transports collectifs / modes actifs

Le potentiel de développement de la part modale de la marche et du vélo est important. Si les distances à parcourir ou le relief peuvent être des obstacles à la pratique quotidienne, la multi-modalité pour assurer la continuité et la complémentarité entre modes actifs et transports en commun est la solution pour les longs trajets ou les activités de tourisme ou de loisir. Cela nécessite de mettre à disposition des cyclistes des espaces de stationnement sécurisé dans les gares ou aux arrêts de tramways et de bus pour y déposer leur bicyclette (personnelle ou de location), ou de leur permettre de les emporter avec eux. Ces possibilités présentent en outre l'avantage d'augmenter l'aire de chalandise des transports publics. Pour les piétons, comme pour les cyclistes, il est d’autre part nécessaire d’accompagner la dynamique de la mobilité active grâce à l’apport des nouvelles technologies comme l’infomobilité, en s'appuyant notamment sur les modèles collaboratifs pour garantir une mise à jour permanente des données.

Axe 2 : Partager l’espace public et sécuriser les modes actifs

Le développement des modes actifs nécessite des infrastructures cyclables et piétonnes sécurisées et agréables les éloignant de la circulation automobile. Lorsque la séparation entre les différents modes de transport n’est pas possible, le partage de l’espace public doit être une préoccupation constante en cherchant en particulier à réduire le différentiel de vitesse entre les usagers. La démarche « Code de la rue » a permis une évolution du code de la route en instituant le principe de prudence à l’égard des usagers les plus vulnérables. Depuis lors, les gestionnaires de voirie, les associations de piétons et de cyclistes qui participent nombreux aux journées d’échanges «une voirie pour tous » sont dans l’attente de nouvelles mesures de toilettage du code et d’une intensification de l’apprentissage de ces nouvelles règles. Parmi les 130 propositions adressées au CERTU un classement en deux catégories a été opéré :

− les mesures suffisamment consensuelles et prêtes pour être mises en œuvre à court terme ;

− les mesures qui nécessitent de poursuivre la réflexion avant de proposer des adaptations législatives ou réglementaires.

Axe 3 : Valoriser les enjeux économiques liés à la pratique du vélo

A la différence des autres modes de transports qui produisent en général des externalités négatives (congestion, bruit, pollution...), la marche et le vélo offrent principalement des externalités positives (amélioration de la santé et dépenses évitées, décongestion des transports collectifs aux heures de pointe, solvabilisation des ménages, moindre dépendance aux transports en commun et moindre investissement dans des infrastructures coûteuses et consommatrices d‘espace). Pour autant, et contrairement aux autres modes de déplacement, les modes actifs ne bénéficient d’aucune incitation à la pratique. Le vélo est également créateur d’emplois de proximité qui dynamise l’économie locale dans le secteur de la réparation et de la location de cycles, de l’apprentissage à la pratique du vélo, ou du réemploi, autant d’activités susceptibles de se développer aussi dans le cadre de l’économie sociale et solidaire et de l’économie circulaire. Le développement de programmes de recherche et d’innovation pour favoriser l’évolution et l’image du vélo, l’optimisation du produit dans son positionnement intermodal sont autant de démarches à initier, comme la réflexion à engager sur des dispositifs incitant les entreprises et les particuliers à recourir aux modes actifs pour leurs déplacements quotidiens qui ont toute leur place dans la stratégie nationale de transition énergétique en réponse aux défis écologiques, économiques et sociaux.

Axe 4 : Prendre en compte les politiques de mobilité active dans l’urbanisme, le logement et notamment le logement social

Favoriser les modes actifs c’est prendre en compte leur spécificité et leurs exigences dans les politiques d’urbanisme, de construction, et d’aménagement urbain. Les Plans de Déplacement Urbain, les aménagements de voirie et des espaces publics doivent prévoir le confort et la place du cycliste et du piéton en privilégiant le concept de ville apaisée, la limitation du trafic automobile, les trottoirs dégagés. Les aménagements doivent inciter à la promenade et apporter des réponses aux conflits d’usage... Les possibilités de stationnement sécurisés des vélos dans les espaces privés (bâtiments d’habitation, y compris existants, bureaux), doivent figurer dans les préoccupations des professionnels impliqués dans l’acte de construire. Enfin le développement des véloroutes et voies vertes, en permettant des liens avec les espaces périurbains et en ouvrant la ville sur son environnement, doit être pris en compte dans les différents documents d'urbanisme.

Axe 5 : Développer les itinéraires de loisir et le tourisme à vélo

Le tourisme à vélo répond à une véritable demande sociale. Il incarne les valeurs auxquelles les citoyens-touristes sont de plus en plus attachés : l’authenticité, la liberté, le bien-être et le respect de la nature... Les grands itinéraires cyclables sont par ailleurs porteurs de retombées économiques importantes. Ils sont à considérer comme des outils de revitalisation rurale, comme des vecteurs d’activité économique, de tourisme et de mobilité durable au service de la vie quotidienne, des loisirs et du cadre de vie. L’objectif de faire passer la part des séjours à vélo dans l’ensemble des séjours touristiques de 3 % aujourd’hui à 6 % en 2020 engendrerait la création de 12 000 emplois touristiques, dont la moitié dans l’hébergement et la restauration, et de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires. Sur les 21000 km inscrits au schéma national des véloroutes et voies vertes, 9000 sont à ce jour réalisés. La possibilité d’accélérer la réalisation des 12 000 kms non encore opérationnels dans le cadre des CPER 2014-2020 et par appel aux fonds européens aurait nécessairement des effets très positifs, comme l’a rappelé la commission « Mobilité 21 » qui recommande, dans son rapport de juin 2013, la mise en œuvre du schéma national des véloroutes et voies vertes (SN3V) et considère que l’État devrait prendre en compte ses besoins de financement selon deux options :

• dans le cadre des contrats régionaux de mobilité durable entre l’État et ses partenaires territoriaux, dont la Commission recommande l’instauration.

• par la mise en place d’appels à projets similaires à ceux pour la mobilité urbaine.

Axe 6 : Faire découvrir les bienfaits de la marche et du vélo

Longtemps en échec, la reconnaissance publique des modes actifs, de leurs atouts et des services qu’ils peuvent rendre sont en bonne voie auprès des décideurs mais encore insuffisamment auprès de l’ensemble de la population. Aussi est-il nécessaire d’axer la communication sur une action phare par domaine : nouveaux services à la mobilité, nouvelles règles de circulation et valorisation des savoirs-faire « une voirie pour tous », expérimentation de l’indemnité kilométrique avec un panel d’entreprises, communication sur les bienfaits de la lutte contre la sédentarité, promotion de l’apprentissage de la mobilité à vélo, valorisation des écoquartiers prenant en compte les mobilités actives, promotion du tourisme à vélo.

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