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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 06:48

dechets-radioactifs.jpgGestion des Matières et des Déchets Radioactifs : développer de nouveaux modes de gestion à long terme

Après avoir présenté sur le blog le bilan 2012 de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur la sûreté nucléaire, celle-ci et le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, ont édité la nouvelle édition du Plan National de Gestion des Matières et des Déchets Radioactifs (PNGMDR).

Un plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR) qui dresse un bilan de la politique de gestion, évalue les besoins et détermine les objectifs à atteindre à l’avenir.

Le PNGMDR 2013-2015 poursuit et étend les actions engagées dans le plan précédent et insiste sur la nécessité de développer des schémas industriels globaux de gestion et des modes de gestion pour les déchets de haute activité et de moyenne activité à vie longue.

Ce plan, mis à jour tous les trois ans dans le cadre d’un groupe de travail pluraliste rassemblant l’ensemble des parties prenantes du secteur, est l’un des trois piliers du dispositif français de gestion des déchets radioactifs avec l’existence d’un cadre législatif propre et d’une agence dédiée à la gestion de ces déchets, l’ANDRA. Il constitue un outil de pilotage et de suivi de la gestion des matières et déchets radioactifs, permettant une gestion transparente, intégrée et durable de ces substances quelles que soient leur nature, leur radioactivité et leur origine.
Prévu par la loi du 28 juin 2006, il s’agit de la 3ème édition du plan, qui poursuit et étend les actions engagées dans les deux précédentes éditions de 2007 et 2010. Il tient compte des résultats des études demandés par le PNGMDR 2010-2012 et notamment des avis que l’ASN a rendus sur celles-ci. Ce plan dresse ainsi un bilan de la politique de gestion des matières et des déchets radioactifs, évalue les besoins nouveaux et détermine les objectifs à atteindre à l’avenir, notamment en termes d’études et de recherches.
Cette nouvelle édition du plan intègre les exigences de la directive européenne du 19 juillet 2011 établissant un cadre communautaire pour la gestion responsable et sûre du combustible usé et des déchets radioactifs et tient compte des recommandations formulées par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) lors de son examen du plan précédent. Il inclut ainsi une présentation des concepts et plans pour la période postérieure à la fermeture des installations de stockage, une description du dispositif de sécurisation du financement des charges nucléaires à long terme, et des indicateurs permettant d’évaluer l’avancement de la mise en œuvre du Plan.

Les principales demandes du PNGMDR 2013-2015 sont les suivantes :
Développer de nouveaux modes de gestion à long terme

Le PNGMDR 2013-2015 demande la poursuite :

• des études et recherches portant sur les déchets de haute activité et de moyenne activité à vie longue et notamment celles concernant le stockage en couche géologique profonde en projet, Cigéo, qui entrera dans une nouvelle phase pendant la période 2013-2015 avec le dépôt de la demande d’autorisation de création en 2015, précédée par un débat public prévu en 2013 ;

• des études sur le conditionnement des déchets de moyenne activité à vie longue afin notamment de respecter l’objectif de 2030 pour le conditionnement des déchets produits avant 2015 fixé à l’article L.542-1-3 du code de l’environnement.

Concernant les déchets de faible activité à vie longue, le PNGMDR 2013-2015 demande de définir des scénarios de gestion, en poursuivant en particulier les études sur le tri, la caractérisation et le traitement des déchets de graphite et des déchets d’enrobés bitumineux, ainsi que les études de faisabilité relatives aux options de stockage des déchets déjà produits par Comurhex Malvési.

Améliorer les modes de gestion existants Le PNGMDR 2013-2015 demande :

• l’amélioration du suivi des capacités volumiques et radiologiques des centres de stockage et d’anticiper ainsi les besoins de nouvelles capacités ;

• le développement des filières de valorisation pour les déchets de très faible activité afin de préserver la ressource que constitue le stockage ;

• la poursuite des études sur les résidus de traitement miniers afin de proposer des actions d’amélioration concrètes, que ce soit en matière de connaissance des risques d’exposition des populations, de tenue à long terme des digues ou d’évolution des techniques de traitement des eaux ;

• la poursuite de la démarche mise en œuvre en application de la circulaire du Ministère en charge de l’écologie et de l’ASN du 22 juillet 2009 afin de déterminer si les lieux de réutilisation des stériles miniers sont compatibles avec les usages et d’en réduire l’impact le cas échéant.

Prendre en compte les événements marquants survenus sur la période 2010-2012

Le PNGMDR 2013-2015 demande :

• l’identification des investissements à réaliser pour assurer la pérennité des filières de gestion des déchets générés par les petits producteurs hors électronucléaire et de poursuivre en particulier les études relatives au traitement des déchets tritiés liquides et gazeux générés par ce secteur ;

• la poursuite des travaux engagés pour définir un schéma de gestion des sources scellées usagées ;

• l’établissement du retour d’expérience de l’arrêt pendant plusieurs mois de la filière d’incinération de Centraco et de proposer des actions pour sécuriser les filières de gestion des déchets radioactifs incinérables.

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Published by LV_RM - dans Nucléaire
14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 10:48
A Fukushima, le plutonium a été transporté à des distances relativement grandes (45 km) de la centrale japonaise.

A Fukushima, le plutonium a été transporté à des distances relativement grandes (45 km) de la centrale japonaise.

Dans le cadre du programme franco-japonais TOFU, des équipes du LSCE (CNRS/CEA/UVSQ) et du CEA, en collaboration avec une équipe japonaise de l’université de Tsukuba, viennent de publier les premières mesures précises de l’isotopie du plutonium présent dans les sédiments radioactifs charriés par les rivières côtières dans la région de Fukushima. Ces résultats sont en ligne sur le site de la revue Environmental Science & Technology.

Lancé six mois après l’accident de Fukushima de mars 2011 et initié dans le cadre de l’appel « Flash » franco-japonais de l’ANR et de la JST (Japan Science and Technology Agency), le programme franco- japonais TOFU avait pour objectif d’étudier le transfert des particules contaminées par la radioactivité dans les cours d’eau drainant le panache principal de pollution radioactive dû à l’accident.

L’accident qui s’est produit à la centrale de Fukushima Daiichi a en effet entraîné d’importantes émissions de radionucléides dans l’environnement et du plutonium (Pu) à l’état de trace a été détecté dans le nord-est du Japon. Cependant, il convient de mesurer les rapports d’activités et les rapports atomiques des différents isotopes du plutonium afin de bien différencier les traces de radioéléments dues aux essais nucléaires atmosphériques des années 1960 de celles provenant des émissions de la centrale de Fukushima.

Des équipes du LSCE (CNRS/CEA/UVSQ) et du CEA, en collaboration avec une équipe japonaise de l’université de Tsukuba, publient les premières mesures précises de l’isotopie du plutonium présent dans les sédiments radioactifs charriés par les rivières côtières dans la région de Fukushima. L’étude réalisée ici est la première à utiliser des techniques analytiques de pointe (double-focusing sector field ICP-MS) pour mesurer ces traces de plutonium. Tous les isotopes analysés (239Pu, 240Pu, 241Pu, 242Pu) ont été détectés dans l’ensemble des échantillons, bien qu’ils ne soient présents qu’à l’état de traces dans les sédiments étudiés. Les résultats montrent que les rapports isotopiques 241Pu/239Pu mesurés dans les dépôts sédimentaires des rivières sont plus élevés que les valeurs attribuées aux retombées globales des tests nucléaires de 1960. L’ensemble de ces résultats démontrent que le Pu a été transporté à des distances relativement grandes (45 km) de la centrale japonaise. Sa présence dans les sédiments de rivières pourrait aider les chercheurs à mieux évaluer la redistribution de cette contamination dans la région. En effet, le rapport isotopique 241Pu/239Pu pourrait être utilisé comme traceur des apports de sédiments contaminés depuis les rivières de la Préfecture de Fukushima vers l’Océan Pacifique. Cependant, l’activité totale des échantillons en plutonium marqués par les retombées de Fukushima reste du même ordre de grandeur que celle des échantillons marqués par les seules retombées atmosphériques des années 1960.

Les résultats des trois premières campagnes de prélèvements (de novembre 2011 à octobre 2012) ont été publiés dans la revue Anthropocene le 8 août 2013 ; ceux de la quatrième campagne de mai 2013 ont été publiés dans Scientific Reports le 29 octobre 2013. TOFU pour Tracing the environmental consequences of the TOhoku earthquake-triggered tsunami and the FUkushima accident.

Photo : Prélèvement de laisses de crue le long de la rivière Ota juste avant son embouchure dans l’Océan Pacifique. © LSCE

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Published by LV_RM - dans Nucléaire Fukushima
14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 10:46

nucleaireDans une parution blanche, publiée le 8 juillet, l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) fonde l’étude des dangers éventuels sur la santé et l’environnement du tritium, isotope de l’hydrogène, élément radioactif présumé peu « menaçant ». Selon deux groupes de réflexion de l’ASN et l’analyse de multiples examens scientifiques sur le tritium, il semblerait que les menaces aient été sous-évaluées.

Le tritium est un élément radioactif, émettant un rayonnement bêta de faible énergie en se transformant en hélium 3, sa période de vie ou demi-vie est de 12,32 ans. Sa production peut être naturelle, essentiellement dans la haute atmosphère, mais aussi pour l’industrie du nucléaire, élément clef pour la fusion nucléaire. Toutes les centrales font l’objet d’études, environ 20.000 par an afin d’établir des évaluations réglementaires.

La radioactivité du tritium est relativement faible et ne présent à priori aucun danger par ses rayonnements à distance. Toutefois, il est considéré comme cancérigène et fait partie du groupe de radiotoxicité le plus faible (groupe 4), délivrant 1 dose en moyenne annuelle de 1 μSv (microsievert), représentant le millième du seuil limite pour le public de l’ordre de 1 millisievert, a annoncé André-Claude Lacoste, président de l’ASN. Les prochaines années pourraient provoquer des rejets du tritium beaucoup plus important notamment à cause des procédés de gestion du combustible, de l’évolution du parc nucléaire, deux réacteurs EPR prévus, ainsi que le projet ITER et les nouveaux réacteurs conduiront à une surproduction de tritium.

Le tritium est, avec le carbone 14, l’un des deux radionucléides les plus émis dans l’environnement, il a fait l’objet d’études pour évaluer son impact sur l’homme. Une enquête menée en Grande-Bretagne, près de Sellafield, concernant une usine de retraitement des combustibles, a présenté des taux de concentrations de tritium de la faune marine de la baie de Cardiff allant de 1.000 à 10.000 fois supérieurs à l’eau de mer. La potentialité d’accumulation du tritium sur le parcours de la chaine alimentaire. Cet amas de tritium pourrait provenir des rejets d’eau tritiée, tritium gazeux convertit en eaux par l’oxygène. Plusieurs phénomènes sont avancés pour expliquer ces taux anormalement élevés, notamment celui de l’existence de tritium dans les sédiments à la suite de rejets importants antérieurs.

En milieu sec, le tritium gazeux se convertit en en eau tritiée grâce à l’action de l’oxygène, et la possibilité du rejet de ses eaux en milieu aquatique  serait la principale cause du taux élevé. Ces eaux seraient absorbées par les poissons, alevins et mollusques. L’interaction du tritium avec les cellules organiques provoquerait des mutations biologiques au niveau de la faune marine. L’étude a montré que ce mélange tritium-molécules organiques se concentre sur les étapes de la gestation. Ce constat amène à une crainte de fausses-couches pour le futur.

Une autre étude britannique a également suggéré d'accroître le poids du tritium dans le calcul de la dosimétrie, face une possible ''sous-estimation de l'efficacité biologique relative du rayonnement du tritium''. Le groupe de travail, présidé par M. Smeesters, préconise notamment d'utiliser un facteur de pondération pour les rayonnements (wR) de 2 (au lieu de 1) dans les situations d'évaluation de risque individuel.

A la suite de cette parution, l’ASN a évoqué un plan d’action sur le principe de précaution et a demandé aux organismes de recherches, l’IRSN, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, le CEA, la Commission Internationale de Protection Radiologique, d’examiner précisément les études portées sur l’exposition du fœtus face au tritium. Outre l’examen de cette étude, l’ASN a sollicité des recherches sur des procédés par rapport aux effets héréditaires et de cancers.

Ces actions permettront de mieux connaître l’impact environnemental et sur la santé du tritium, l’ASN sera à l’initiative d’un comité de suivi afin d’examiner les installations nucléaires et leurs rejets d’eaux tritiées et d’instaurer une veille technologique dans le domaine de détritiation.

 

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Published by Lucvieri - dans Nucléaire
10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 07:48
De Tchernobyl à Zaporijia, il n'y a qu'un souffle radioactif !!!

De Tchernobyl à Zaporijia, il n'y a qu'un souffle radioactif !!!

Si le Levage est enfin achevé de l’enceinte de confinement du sarcophage de Tchernobyl en Ukraine par le groupement Vinci-Bouygues, NOVARKA, le 20 novembre dernier, les autorités ukrainiennes ont annoncé le 3 décembre, qu’un accident s’était produit le vendredi 28 novembre, à 19h24, sur le réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Zaporijia.

A travers un communiqué de la CRIIRAD, on apprend que la production est totalement arrêtée depuis lors mais les autorités ukrainiennes se veulent très rassurantes : l’accident ne concernerait pas le réacteur et serait dû à un « simple » court-circuit dans un transformateur électrique. Il n’y aurait eu aucun rejet de produits radioactifs dans l’environnement et aucune menace de rejet. La production aurait reprendre dès le vendredi 5 décembre.

Selon, la CRIIRAD, à lire les dépêches, on peut même se demander pourquoi le terme d’accident a été utilisé (à moins qu’il ne s’agisse d’un problème de traduction ou d’une amplification médiatique).

Quoiqu’il en soit, l’important est que, 5 jours plus tard, aucune information exploitable n’a été communiquée : on ne sait pratiquement rien, ni des circonstances, ni de l’origine ou du déroulement. Il est donc impossible d’émettre la moindre appréciation sur ce qui s’est passé. Rappelons que dans une centrale nucléaire, des dysfonctionnements apparemment mineurs et concernant des équipements extérieurs au cœur du réacteur, peuvent être à l’origine de séquences débouchant sur un accident grave.

Résultat des vérifications conduites par le laboratoire de la CRIIRAD

La CRIIRAD exploite un réseau de balises de surveillance en temps réel de la radioactivité de l’air implantées en Ardèche, Drôme, Isère et Vaucluse ainsi que des stations de contrôle en continu du débit de dose ambiant. Sur toute la période considérée, du 28 novembre à ce jour 3 décembre, aucune élévation anormale du niveau de rayonnement n’a été enregistrée.

L’équipe d’astreinte du laboratoire de la CRIIRAD a également examiné les données de surveillance de la radioactivité ambiante fournies par les réseaux officiels d’un certain nombre de pays européens situés entre l’Ukraine et la France : Allemagne, Autriche, Suisse, Grèce (et contrôle préliminaire sur la Russie). Aucune anomalie n’a été détectée : les données consultées ne mettent pas en évidence de résultats atypiques par rapport aux fluctuations de la radioactivité naturelle.

Réseau Allemand : la carte des mesures de débit de dose gamma ambiant sur l’ensemble du pays du 1 au 2 décembre 2014 ne montre pas de valeurs atypiques. La consultation des évolutions temporelles du 27 novembre au 3 décembre sur une sélection de 6 stations ne montre pas d’évolutions anormales du débit de dose.

Réseau Autrichien : les mesures de débit de dose gamma ambiant sur l’ensemble du pays le 3 décembre ne montrent pas de valeurs atypiques (maximum 0,163 μSv/h)

Réseau Grec : La carte des mesures de débit de dose gamma ambiant du 3 décembre ne montre aucune anomalie. L’examen des graphiques de données du 27 novembre au 3 décembre sur une sélection de 3 sites ne révèle aucune évolution anormale.

Réseau Suisse : La carte des mesures de débit de dose gamma ambiant sur l’ensemble du pays (63 stations), actualisée au 2 décembre ne montre pas de valeurs moyennes journalières atypiques. La consultation des données du 1 au 3 décembre sur la station qui présente les valeurs maximales n’indique pas de valeurs sortant de l’éventail des valeurs usuelles.

Pour rappel : de l’Ukraine à la France

En 1986, les rejets massifs de radioactivité s’étaient poursuivis 10 jours durant, du 26 avril au 5 mai. Les masses d’air contaminées en provenance de l’Ukraine arrivèrent sur la France le 29 avril (l’exploitation ultérieure des mesures a révélé une forte augmentation de la radioactivité dans la Meuse et dans le Gard). Le 1er mai, le « nuage » de Tchernobyl recouvrait la totalité du territoire. Les vents avaient d’abord poussé la contamination vers le Nord, vers la Finlande et la Norvège.

En cas de configurations météorologiques plus défavorables, la France pourrait être affectée dans des délais nettement plus courts. L’analyse des plans de gestion de crise montre que cette réalité n’a toujours pas été intégrée par les autorités françaises.

criirad

criirad

Les obligations d’information

On pourrait s’étonner du délai de 5 jours entre la survenue de l’accident et la publication de l’information. L’Ukraine fait en effet partie des Etats signataires de la convention sur la notification rapide d’un accident nucléaire, convention établie au lendemain de l’accident de Tchernobyl, en réaction contre le silence des autorités soviétiques.

Rappelons toutefois que les termes de la convention définissent des conditions qui sont autant de moyens d’échapper aux obligations de notification, même en cas de véritable accident : l’Etat où survient l’accident n’a l’obligation d’informer sans délai l’AIEA et les pays susceptibles d’être affectés que lorsque l’accident entraîne ou entrainera probablement un rejet de matières radioactives, que ce rejet ait franchi ou puisse franchir les frontières et soit susceptible d’avoir de l’importance du point de vue de la sûreté radiologique pour un autre Etat. Si l’une des conditions n’est pas respectée (si par exemple les autorités jugent le rejet possible mais pas « probable »), elles ne sont pas tenues d’informer l’AIEA ou tout autre Etat. De même, un rejet avéré et transfrontalier mais jugé « sans importance du point de vue de la sûreté radiologique n’obligerait pas à notification.

En 2014, 15 réacteurs électronucléaires sont en exploitation, répartis sur 4 sites : - Rovno / Rivne (4 réacteurs) - Khmelnistky / Khmelnitskiy (2 réacteurs) ; - Sud Ukraine / South Ukraine (3 réacteurs) - Zaporijia / Zaporizhzhie (6 réacteurs).

A cela, s’ajoutent 2 réacteurs de recherche, l’un à Kiev (Kyiv), le second à Sébastopol, en Crimée. La mise en service de 2 réacteurs supplémentaires sur la centrale de Khmelnitskiy est envisagée pour 2015-2016 (mais il s’agit d’un projet ancien longtemps mis en sommeil).

5 des 15 réacteurs en fonctionnement ont 30 ans, ou plus, de fonctionnement. La vétusté n’est que l’un des nombreux facteurs de risque : le réacteur de Tchernobyl était connecté eu réseau depuis moins de 3 ans quand il a explosé.

La centrale nucléaire de Tchernobyl (Chornobyl sur la carte) ne produit plus d’électricité (seulement des déchets radioactifs) : le réacteur numéro 4 a explosé le 26 avril 1986. Les 3 autres réacteurs avaient été remis en fonctionnement en fin d’année 86, en dépit des niveaux de contamination et des risques. Gravement accidenté en octobre 19911, le réacteur n°2 n’a jamais été réparé. Le réacteur n°1 a été définitivement arrêté en novembre 1996, le réacteur n° 3 en décembre 2000.

Les équipes de NOVARKA (50% VINCI Construction Grands Projets, mandataire, et 50% Bouygues Travaux Publics, filiale de Bouygues Construction) ont achevé avec succès le levage de l’enceinte de confinement du sarcophage de Tchernobyl en Ukraine.

L’enceinte se compose de deux demi-arches, chacune d’elles ayant fait l’objet de trois levages depuis novembre 2012, après d’importants travaux d’assainissement, de terrassement et de fondations sur l’aire de montage située à proximité du réacteur n°4 de la centrale. Le dernier levage de la seconde partie de la structure a eu lieu le 24 octobre 2014.

L’étape suivante consistera à assembler les deux parties de l’enceinte, à équiper l’ensemble des systèmes nécessaires (alimentation électrique, ventilation, contrôle commande) puis à glisser l’enceinte complète au-dessus du sarcophage actuel. Le poussage de l’enceinte au-dessus du sarcophage est prévu au printemps 2017. Des travaux de connexion des murs tympans situés sur les côtés de l’arche et d’étanchéité s’ensuivront afin d’isoler totalement le réacteur n°4 accidenté de l’extérieur. La livraison de l’ensemble de l’ouvrage est prévue en novembre 2017. Les conditions seront ainsi créées pour un démantèlement du sarcophage et du réacteur n°4 en toute sécurité.

Ce projet, qui a mobilisé les équipes d’ingénierie de deux grands leaders de la construction, constitue un prototype «hors normes». Il est financé par le «Chernobyl Shelter Fund», administré par la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et auquel participent 43 gouvernements et organisations donateurs.

novarka

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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 07:46
La Meuse, le nucléaire et des problèmes de fuites comme à Chooz

La Meuse, le nucléaire et des problèmes de fuites comme à Chooz

Si comme l'indique le groupe EDF, tous les événements nucléaires survenus à la centrale de Chooz, y compris les plus minimes, sont déclarés à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et rendus publics comme celui dont elle s'est rendue coupable d’une fuite d’acide sulfurique dans l’environnement, il s'avère que cette incident n'est pas le premier.

Pour seule publication, le 2 juillet 2013, de la présence d'acide sulfurique dans un réseau de collecte des eaux pluviales du site, un défaut d'étanchéité sur un circuit assurant l'injection d'acide sulfurique dans l'installation de traitement antitartre de l'aéroréfrigérant et expliquant que le déversement d'acide pendant huit heures est sans conséquence pour l'environnement et pour la Meuse.

Un avis très loin de ceux qui ont décidé de déposer une citation directe à l’encontre d’EDF. Une audience pour ce 26 novembre au Tribunal de police de Charleville-Mézières.

Nouvelle fuite d’acide sulfurique dans la Meuse

Les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Chooz B, qui comptent parmi les plus récemment construits en France, sont implantés au bord de la Meuse, dans la pointe nord du département des Ardennes, à 10 km de la Belgique.

Cette proximité avec la Belgique ne conduit pourtant pas EDF à être d’autant plus vigilant sur son site par souci de ses voisins. En effet, le 2 juillet 2013, et pour la seconde fois en moins de deux ans, au point de rejet en Meuse des eaux pluviales collectées sur le site, EDF a détecté un pH anormalement acide, de l’ordre de 2,2 et 2,8. Selon les prescriptions en vigueur, celui-ci aurait dû être compris entre 6 et 9. En cause : une fuite provenant du circuit de traitement antitartre à l’acide sulfurique de la tour de refroidissement du réacteur 1.

Le déversement aurait duré environ 8 heures pendant lesquelles environ 80 litres d’acide sulfurique auraient été rejetés directement dans la Meuse... Rappelons qu’une fuite similaire était déjà survenue en décembre 2011 sur le site de la centrale de Chooz B. Entre 250 et 600 litres d’acide sulfurique par jour avaient alors été déversés dans la Meuse, pendant 23 jours. Le Réseau "Sortir du nucléaire" avait porté plainte et fait condamner EDF en juillet 2014.

EDF, pollueur récidiviste

La fuite identifiée proviendrait du mauvais positionnement d’un joint sur un organe de robinetterie du circuit d’injection d’acide sulfurique lors d’une intervention de maintenance au cours du dernier arrêt pour rechargement du réacteur n° 1. L’ASN a constaté que les dispositions prises par l’exploitant pour surveiller cette intervention de maintenance et remettre en service l’installation étaient largement insuffisantes.

EDF ne peut affirmer que ces rejets n’ont « aucun impact sur l’environnement », l’acide sulfurique étant connu pour ses propriétés corrosives. Cette pollution est d’autant plus révoltante que la centrale de Chooz est coutumière du fait. La fuite survenue en 2011 n’était probablement pas une première : déjà, en 2005, une députée belge avait dénoncé une hausse soudaine de la radioactivité des eaux captées en aval dans la Meuse. Et il semble qu’aucune précaution particulière n’ait été mise en œuvre pour éviter les rejets de toute sorte : en avril 2013, une nappe d’hydrocarbure de 50 m2 a également été rejetée dans la Meuse !

Cette délinquance d’habitude est inacceptable ! Le Réseau "Sortir du nucléaire" a porté plainte pour dénoncer ces graves négligences. Cette plainte ayant été classée sans suite, il a fait citer directement EDF devant les juridictions de jugement. France Nature Environnement et Nature et Avenir se sont constituées parties civiles. L’’affaire sera examinée par le Tribunal de police de Charleville-Mézières, le 26 novembre 2014, à 9h. Les citoyens sont invités à assister à l’audience.

La Meuse, le nucléaire et des problèmes de fuites comme à Chooz

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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 07:42
Réévaluation ajournée, maintient du prix de l’ARENH : 42 € par MW

Réévaluation ajournée, maintient du prix de l’ARENH : 42 € par MW

Le prix de l’accès régulé au nucléaire historique (ARENH) n’augmentera pas au 1er janvier 2015.

Le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, et le ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, complètent la réforme des tarifs de l’électricité.

Après le décret du 29 octobre, fixant la nouvelle méthode de calcul, et l’arrêté du 1er novembre, fixant le niveau des tarifs de l’électricité, le Gouvernement s’apprête maintenant à réformer le prix auquel est commercialisée l’électricité nucléaire (ARENH). EDF a en effet l’obligation de céder l’électricité nucléaire à un prix régulé par l’État, calculé de façon transparente pour que tous les consommateurs bénéficient de la compétitivité du parc nucléaire historique, quel que soit leur fournisseur d’électricité.

Cette nouvelle méthode a déjà été examinée par le Conseil supérieur de l’énergie, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), l’Autorité de la concurrence et le Conseil d’État. Le projet de décret a été transmis début juillet à la Commission européenne qui poursuit actuellement son examen du texte.

En attendant la fin de ces travaux, et afin de préserver le pouvoir d’achat des français, le Gouvernement a décidé de maintenir le prix de l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (ARENH) à son prix actuel, c’est-à-dire 42 € par mégawattheure.

Cette décision donne de la visibilité à tous les fournisseurs d’électricité, ainsi qu’aux industriels concernés.

Cette décision conduit aussi à reporter au 1er juillet 2015 la réévaluation du prix de l’ARENH, qui était initialement prévue au 1er janvier 2015. L’évolution sera proposée par la Commission de régulation de l’énergie et arrêtée par le Gouvernement. Sur la base des informations disponibles aujourd’hui, la CRE a estimé à environ +2€/MWh l’évolution nécessaire du prix de l’ARENH en 2015.

Réévaluation ajournée, maintient du prix de l’ARENH : 42 € par MW

Le prix de l’ARENH

L’accès régulé à l’électricité nucléaire historique est un droit pour les fournisseurs d’acheter de l’électricité à EDF à un prix régulé et pour des volumes déterminés par le régulateur.

L’exercice du droit à l’ARENH passe par la signature d’un accord-cadre entre chaque fournisseur alternatif et EDF, qui sert de cadre aux ventes effectuées. Les prévisions détaillées, tout comme les droits calculés pour chaque fournisseur ne sont connues que de la CRE. Les paiements sont gérés par la Caisse des dépôts et consignation.

La Commission de régulation de l’énergie est chargée de la gestion du dispositif et du calcul des droits qu’elle notifie aux cocontractants. Ainsi, les fournisseurs qui souhaitent exercer leur droit à l’ARENH en font la demande auprès de la CRE.

Les droits d’accès régulé d’un fournisseur à l’électricité nucléaire historique sont déterminés par référence à la consommation de ses clients en France. Ils sont calculés de manière transparente et non discriminatoire, sur la base des prévisions d’évolution du portefeuille de clients en France des fournisseurs. Plus précisément, les droits sont basés sur la consommation pendant les heures creuses affectée d’un coefficient de calage permettant de s’assurer que, globalement, ils sont équivalents à ce que représente pour EDF l’électricité produite par les centrales nucléaires historiques dans l’approvisionnement du même type de portefeuille de clients.

Afin d’éviter les éventuels effets d’aubaine, un mécanisme rétroactif d’ajustement est mis en place pour compenser les volumes accordés en excès si le développement du portefeuille des fournisseurs ne s’est pas déroulé conformément à leurs prévisions. Ce mécanisme prend la forme d’un complément de prix pour toute quantité d’électricité attribuée en excès. Le complément de prix est basé sur la différence entre le prix régulé d’achat de cette électricité et le prix de marché sur lequel le fournisseur aura pu vendre cet excédent, majoré des intérêts. Il est ajusté en fonction de l’écart entre la prévision et le constaté, pour empêcher les comportements spéculatifs sans pour autant pénaliser les fournisseurs de bonne foi.

Enfin, le cas particulier des entreprises du consortium Exeltium est traité au moyen d’un décret spécifique. En effet, le dispositif d’accès régulé à l’électricité de base peut être complémentaire mais ne doit pas faire double emploi au risque d’un effet d’aubaine avec un approvisionnement des électro intensifs via le consortium Exeltium qui bénéficie d’une autorisation particulière de conclure des contrats de long terme d’approvisionnement en électricité.

Prix de l'ARENH

Afin d’assurer une rémunération à EDF et de garantir aux fournisseurs alternatifs des conditions économiques équivalentes à celles résultant pour EDF de l’utilisation de ses centrales nucléaires historiques, la loi (article L337-14 du code de l’énergie) stipule que le prix de l’ARENH « est représentatif des conditions économiques de production d’électricité par les centrales nucléaires [historiques] sur la durée du dispositif […].

Il tient compte de l’addition :

1° D’une rémunération des capitaux prenant en compte la nature de l’activité ;

2° Des coûts d’exploitation ;

3° Des coûts des investissements de maintenance ou nécessaires à l’extension de la durée de l’autorisation d’exploitation ;

4° Des coûts prévisionnels liés aux charges pesant à long terme sur les exploitants d’installations nucléaires de base mentionnées au I de l’article 20 de la loi n° 2006-739 du 28 juin 2006 de programme relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs. »

Sur la période 2011-2025, le prix de l’ARENH devra donc refléter les coûts complets du parc nucléaire historique.

Avant que la méthode d’évaluation ne soit arrêtée et afin de garantir une stabilité des prix pour les consommateurs qui ont perdu le bénéfice des tarifs réglementés de vente, le législateur a prévu (article L. 337-16) que le prix de l’ARENH devait être cohérent avec le TaRTAM

Par lettre du 6 décembre 2010, Christine Lagarde, ministre de l’économie des finances et de l’industrie, et Eric Besson, ministre chargé de l’industrie, de l’énergie et de l’économie numérique, ont demandé à une commission d’experts, présidée par P Champsaur, de faire des propositions méthodologiques sur la détermination du juste prix de l’ARENH sur la période de régulation, de mettre en évidence les paramètres déterminants de ce prix et de donner des ordres de grandeurs du prix de l’ARENH.

Pour chiffrer ses analyses, face aux incertitudes sur des paramètres exogènes à sa mission, la Commission a dû choisir, sous sa propre responsabilité, différentes hypothèses. Par exemple, les hypothèses relatives aux investissements nécessaires sur le parc nucléaire historique ont été élaborées avant la catastrophe de Fukushima. D’autre part, en ce qui concerne les paramètres initiaux de calcul des droits d’ARENH, les hypothèses utilisées par la Commission ne correspondent finalement pas aux décisions arrêtées par les ministres. De même, l’ARENH n’entrant à horizon 2015 que pour environ un tiers du prix de l’électricité payé par les petits consommateurs finaux, il n’y a pas de relation univoque entre le prix de l’ARENH en 2015 et le niveau des tarifs réglementés de vente. Les conclusions de la Commission sur ce point dépendent donc des hypothèses qu’elle a prises sur d’autres paramètres, notamment l’évolution des tarifs d’utilisation des réseaux qui seront revus par la CRE mi 2013.

Ces règles de fonctionnement sont définies dans les textes réglementaires suivants :

- Décret n° 2011-466 du 28 avril 2011 fixant les modalités d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique

- Arrêté du 16 mai 2011 définissant les profils des produits cédés par Electricité de France aux fournisseurs d’électricité dans le cadre de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique

- Arrêté du 17 mai 2011 relatif au calcul des droits à l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique

- Arrêté du 28 avril 2011 fixant le volume global maximal d’électricité devant être cédé par Electricité de France au titre de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique

- Arrêté du 28 avril 2011 pris en application du II de l’article 4-1 de la loi n° 2000-108 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité

- Arrêté du 17 mai 2011 fixant le mode de détermination de la courbe de charge des consommations de la sous-catégorie des petits consommateurs visés au VI de l’article 1er du décret n° 2011-466 du 28 avril 2011 fixant les modalités d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique

- Décret n° 2011-554 du 20 mai 2011 pris pour l’application de l’article 4-1 de la loi n° 2000-108 du 10 février 2000 relatif au décompte des droits d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique des actionnaires des sociétés de capitaux agréées qui ont pour activité l’acquisition de contrats d’approvisionnement à long terme d’électricité, mentionnées à l’article 238 bis HV du code général des impôts

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24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 06:44
Des épaves pour transporter des déchets radioactifs liquides, le cargo Parida victime d'un incendie

Des épaves pour transporter des déchets radioactifs liquides, le cargo Parida victime d'un incendie​

Début octobre, une information peu reliée émanant de l'association Robin des Bois sur les déchets nucléaires et les risques maritimes mentionne que le cargo Parida vient d’être victime d’un début d’incendie au nord de l’Ecosse. Il a dérivé vers une plateforme pétrolière qui a dû être évacuée. Le Parida a été remorqué. Il est aujourd’hui en attente de diagnostic et de réparation au large du port écossais de Cromarty.

Le Parida en est à son 19ème voyage entre le site nucléaire en cours de démantèlement de Dounreay en Ecosse et le port d’Anvers en Belgique. Le Parida en est aussi à sa 35ème déficience depuis janvier 2013. Le début d’incendie en mer du Nord sur le cargo danois n’a rien d’étonnant. Il a été contrôlé à Bremerhaven, Allemagne, en janvier 2013 et détenu à quai pendant 9 jours (24 déficiences). Rebelote 4 mois plus tard à Anvers (5 déficiences). Réplique à Amsterdam le 3 mars 2014 (6 déficiences).

L’Union Européenne, les autorités de sûreté nucléaire en Europe et dans les pays riverains, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique sont tributaires des armateurs et ne sont pas capables de leur imposer toutes les mesures de sécurité nécessaires.

Les déchets à bord du Parida proviennent du retraitement à Dounreay des combustibles irradiés produits par le réacteur de recherche belge BR2. Le retraitement a sous-produit 23 t de déchets radioactifs liquides. Ils ont été mélangés à du ciment et répartis dans 123 cylindres pesant chacun 1,25 t.

Le démantèlement du complexe nucléaire de Dounreay impose en préalable le retour dans leur pays d’origine des déchets sous-produits par le retraitement de combustibles irradiés. L’Allemagne a envoyé à Dounreay dans les années 90 des combustibles d’un laboratoire de recherche. Le Parida se consacrerait aussi dans une discrétion relative au retour des déchets radioactifs allemands depuis l’Ecosse.

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Published by LV_RM - dans Pollutions Nucléaire Déchets Démantèlement
30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 06:42
Les titres III (Transports), IV (Economie Circulaire), VI (Sûreté Nucléaire) du projet de loi sur la transition énergétique, adoptés…

Les titres III (Transports), IV (Economie Circulaire), VI (Sûreté Nucléaire) du projet de loi sur la transition énergétique, adoptés…

Les députés ont adopté en commission spéciale de l’Assemblée nationale les vendredi 26 et samedi 27 septembre, les titres III, IV, VI du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, consacré aux transports propres et à la qualité de l’air, à l’économie circulaire et enfin à la sûreté nucléaire.

Concernant le titre III, consacré aux transports, le développement des transports moins polluants est un objectif important pour faire baisser la facture énergétique de la France et des français, améliorer la qualité de l’air et préserver la santé. Le projet de loi prévoit des mesures ambitieuses, tant au niveau national que local, pour que la mobilité contribue aux économies d’énergie, et pour réduire les pollutions.

Les grandes mesures de ce titre sont :

  • le déploiement des véhicules propres dans les flottes publiques ; L’Etat et ses établissements publics devront respecter une part minimale de 50% de véhicules propres lors du renouvellement de leurs véhicules ;
  • le développement des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables ;
  • un objectif de 10% de l’énergie produite à partir de sources renouvelables dans tous les modes de transport en 2020 ;
  • une prime à la conversion des véhicules les plus polluants par des véhicules propres ;
  • des mesures de restriction de circulation en cas de mauvaise qualité de l’air ;

Les députés ont enrichi le texte de plusieurs amendements parmi lesquels :

  • la définition dans la loi des véhicules propres, pour les voitures particulières et pour les poids lourds et les bus, est précisée. Un décret viendra fixer les technologies qui entrent dans cette définition (véhicules électriques, hybrides rechargeables, hydrogène, GNV etc…) en fonction de leur taux d’émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques.
  • les loueurs de voitures et les compagnies de taxis devront renouveler leurs flottes avec 10% de véhicules propres pour accompagner la transition énergétique, les professionnels seront consultés dans les prochaines semaines pour travailler sur la mise en œuvre de cet objectif
  • un schéma national de déploiement des véhicules propres et des infrastructures de recharge sera établi par l’Etat, en lien avec les collectivités et les acteurs de la filière automobile, en cohérence avec la stratégie nationale bas-carbone
  • il est créé un plan de mobilité rurale, qui permet aux territoires ruraux de se doter d’outils de concertation et de planification des mobilités adapté aux spécificités de l’espace rural, complémentaire des plans de déplacements urbains établis dans les agglomérations urbaines.
Les titres III (Transports), IV (Economie Circulaire), VI (Sûreté Nucléaire) du projet de loi sur la transition énergétique, adoptés…

S’agissant du volet IV, consacré à lutte contre les gaspillages et à la promotion de l’économie circulaire. Le projet de loi comprend un ensemble de mesures permettant d’accélérer le passage à une logique de sobriété dans l’utilisation des ressources et de l’énergie, de diminuer les impacts environnementaux, de limiter la production de déchets non-valorisés et d’augmenter la compétitivité des entreprises françaises dans une logique de croissance verte.

Les grands objectifs du projet de loi en la matière sont :

  • Inscrire résolument la France dans une dynamique d’économie circulaire afin de dépasser le modèle linéaire - produire, consommer, jeter - pour aller vers une économie de production et d’échanges prenant en compte dés leur conception la durabilité et le recyclage des produits, de manière à ce qu’ils puissent être réutilisés.
  • La réduction de 10% des déchets ménagers et assimilés produits d’ici 2020
  • La valorisation de 55% des déchets non dangereux en 2020 et 60% en 2025
  • La valorisation de 70% des déchets du bâtiment et des travaux publics à l’horizon 2020
  • La réduction de 50% à l’horizon 2025 des quantités de déchets mis en décharge

Les grandes mesures inscrites dans le projet de loi par Ségolène Royal et adoptées en commission pour atteindre ces objectifs sont :

  • La généralisation du tri à la source des biodéchets d’ici 2025 pour une valorisation en amendement organique
  • La généralisation de la tarification incitative en matière de déchet, pour faire baisser les factures
  • Renforcer le principe de proximité dans la gestion des déchets pour développer des cycles courts de réemploi et recyclage
  • Création d’un réseau de déchetterie professionnelles du BTP d’ici le 1er janvier 2017, en créant une obligation de reprise par les distributeurs de matériaux dans les sites de vente, à destination des artisans.
  • L’interdiction de la distribution de sacs plastiques à usage unique à compter du 1er janvier 2016
  • Interdiction d’utilisation des produits phytosanitaires dans les espaces verts d’ici fin 2016.

Les députés ont enrichi le texte de plusieurs amendements :

  • Création d’une infraction d’obsolescence programmée, pour le développement de produits dont la durée de vie d’un produit est intentionnellement réduite
  • Interdiction à compter du 1er janvier 2016 de toutes nouvelles installations de tri-mécano-biologique
  • Renforcement des moyens de lutte contre les actes d’abandons et les filières illégales de gestion des déchets, en particulier les véhicules hors d’usage et les déchets d’équipement électriques et électroniques.
Les titres III (Transports), IV (Economie Circulaire), VI (Sûreté Nucléaire) du projet de loi sur la transition énergétique, adoptés…

Enfin, sur le titre VI, consacré au renforcement de la sûreté des installations nucléaires et de l’information des citoyens. Le projet de loi comprend un ensemble de mesures permettant de renforcer l’information et la transparence sur le suivi du parc électronucléaire, d’encadrer la mise à l’arrêt des installations et la gestion des déchets, et renforce les moyens de contrôle de l’Autorité de Sûreté Nucléaire.

Les grandes mesures inscrites dans le projet de loi par Ségolène Royal et adoptées en commission sont :

  • Le renforcement des prérogatives des Commissions Locales d’Information (CLI), qui sont les instances de dialogue locales entre les exploitants, les riverains et les pouvoirs publics (réunion publique annuelle, composition ouverte à des membres issus des pays étrangers concernés pour les installations frontalières, visite de l’installation à la demande de la CLI).
  • Le renforcement de l’information, proactive et régulière, des riverains situés dans le périmètre du plan particulier d’intervention aux frais de l’exploitant.
  • La remise à plat de l’encadrement des mises à l’arrêt définitif des installations, en privilégiant le démantèlement des installations dans les deux ans après leur arrêt.
  • Le renforcement des moyens de contrôle et les pouvoirs de l’Autorité de sûreté nucléaire, en la dotant de pouvoirs de contrôle et de sanction plus gradués (amendes administratives, astreintes administratives journalières, possibilité de procéder à des saisies, prélèvements ou consignations, ainsi qu’à des transactions). L’ASN pourra également faire réaliser des tierces expertises aux frais des industriels.

Les députés ont enrichi le texte de plusieurs amendements :

  • La création d’un régime intermédiaire d’autorisation, délivrée par l’ASN, permettant de couvrir certaines modifications d’installations suffisamment importantes pour justifier une autorisation de l’ASN et qui jusqu’ici relevait d’un régime déclaratif.
  • La création d’un cadre réglementaire renforcé pour la poursuite de l’exploitation des réacteurs électronucléaire au-delà de 40 ans, basé sur une autorisation dans les formes du nouveau régime d’autorisation et le renforcement du suivi des installations par des contrôles supplémentaires des équipements importants pour la sûreté.
Les titres III (Transports), IV (Economie Circulaire), VI (Sûreté Nucléaire) du projet de loi sur la transition énergétique, adoptés…

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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 06:42
Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Un outil d’évaluation de la loi de transition énergétique présenté le mercredi 10 septembre par le Cler et le Réseau Action Climat et développé par le Cabinet Ecofys.

Un outil qui permet de mesurer la capacité du projet de loi sur la transition énergétique à atteindre 9 engagements de la France et du gouvernement. Dans l’état actuel du projet de loi, les mesures proposées sont loin de permettre l’atteinte des engagements pris avec un transitiomètre à 20%. Cette évaluation sera mise à jour régulièrement durant les débats parlementaires en fonction des amendements votés. Le CLER et le RAC attendent des parlementaires qu’ils étoffent le projet de loi pour apporter une plus grande cohérence entre les objectifs et les mesures pour les atteindre.

Le résultat est sans appel : Avec une évaluation globale à 20%, le transitiomètre indique que le projet de loi et les plans d’actions associés sont largement insuffisants pour atteindre les engagements de la France... l’essentiel du chemin reste donc à faire !

Parmi les 9 engagements analysés par le transitiomètre, celui qui a le moins de chance d’être atteint du fait du manque de mesures adéquates concerne le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale qui a été fixé dans la loi POPE de 2005 à 2 % dès 2015 et à 2,5 % d’ici à 2030. La réduction de la consommation d’énergie, notamment dans l’industrie, reste donc largement oubliée du projet de loi. Un seul engagement est évalué à plus de 50% : il s’agit de porter la part des énergies renouvelables à au moins 23 % de la consommation d’énergie finale d’ici à 2020. Pour autant, nous sommes loin des 100%.

Le transitiomètre montre ainsi qu’il manque des mesures phares pour atteindre les engagements de la France, notamment, l’introduction d’un critère de performance énergétique globale (BBC rénovation) pour la majeure partie des financements dédiés à la rénovation énergétique, une réduction généralisée des limitations des vitesses sur routes, ou encore la présentation par le gouvernement et EDF d’un calendrier de fermeture de réacteurs nucléaires d’ici 2025.

Le transitiomètre sera mis à jour au fur et à mesure des amendements apportés lors du débat parlementaire, dès le passage en commission. L’évolution des évaluations pour chaque engagement sera affichée sur ce site avec les dates correspondantes et elle sera accompagnée d’une explication des changements intervenus. Il est consultable dès maintenant à l’adresse : http://www.transitionenergetique.org/transitiometre/index.html

« Avec seulement 20% du chemin accompli, le transitiomètre indique que le projet de loi est largement insuffisants pour atteindre les engagements de la France... l’essentiel du travail reste donc à faire ! »

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…
Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #1 : Economies d’énergie

“Nous devons inscrire comme perspective de réduire de 50 % notre consommation d’énergie finale à l’horizon 2050” François Hollande, le 20 septembre 2013

Le faible pourcentage pour ce premier engagement s’explique par le manque d’ambition des mesures d’efficacité énergétique sectorielles (bâtiment, transport, industrie). Seule la rénovation des logements est évoquée, mais avec des mesures ponctuelles et qui ne permettent pas de se mettre sur une trajectoire permettant d’arriver à 100% de bâtiments très performants (type BBC rénovation ou équivalent) en 2050. Des mesures complémentaires sont indispensables pour atteindre l’objectif et pour diminuer les consommations énergétiques par exemple par une augmentation des rénovations performantes, un renforcement des performances des véhicules et une diminution des km parcourus.

Ceci inclut aussi la mise en place d’un signal prix clair et de long terme via la fiscalité écologique et la présentation d’un calendrier de sortie des exonérations de taxes sur l’énergie. Afin de clarifier la trajectoire de consommation énergétique à suivre il sera également crucial de fixer un point de passage en 2030 en termes de réduction de consommation d‘énergie finale (et pas en intensité énergétique pour assurer notamment la comparabilité entre les deux engagements 2030 et 2050).

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Engagement #2 : Préserver le climat

“La lutte contre le changement climatique est placée au premier rang des priorités. Dans cette perspective, est confir- mé l’engagement pris par la France de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 en réduisant de 3 % par an, en moyenne (...)” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement

Le projet de loi prévoit une planification avec des budgets carbone et des stratégies nationales bas carbone qui doivent permettre de piloter l’évolution des émissions de gaz à effet de serre. La mise en place de PCAET (Plan climat air énergie territoriaux) à l’échelle des intercommunalités et la proposition d’un objectif de réduction de gaz à effet de serre pour 2030 - qui reste cependant en dessous de ce qui serait nécessaire (au minimum 45%) - représentent des pas dans la bonne direction.

Pourtant, les potentiels sectoriels de réduction des émissions via une baisse des consommations notamment d’énergies fossiles et un développement des énergies renouvelables restent à l’heure actuelle sous-exploités.

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Engagement #3 : Précarité énergétique

“Rénover en priorité les logements des ménages en précarité - 330000 par an (130 000 dans le parc social déjà programmées et 200 000 logements privés) et mettre en place un bouclier énergétique global” Synthèse du débat national sur la transition énergétique, enjeu n°3

Une transition énergétique sans penser aux besoins des ménages modestes, reste une transition non seulement inacceptable, mais également inefficace. Il est donc regrettable que l’enjeu de la précarité énergétique n’apparaisse pas d’avantage dans le projet de loi. Le chèque énergie, dont le montant et les critères d’attribution restent à définir, permettra d’élargir à toutes les sources d’énergie l’accès à une aide pour le paiement des factures mais sans pouvoir durablement changer la situation des ménages et de leur logement.

D’autres mesures comme l’intégration de la performance énergétique dans les critères de décence et de salubrité des logements, afin de retirer progressivement les passoires thermiques du marché ou l’assurance d’un financement à quasi 100% de la rénovation énergétique des logements des ménages très modestes remboursé seulement en partie et uniquement sur les économies générées, manquent cruellement.

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Engagement #4 : Transports

“L’objectif est de réduire, dans le domaine des transports, les émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici à 2020, afin de les ramener à cette date au niveau qu’elles avaient atteint en 1990” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, Art. 10

Le secteur du transport est le grand oublié du projet de loi... Les seules mesures prévues se concentrent sur le développement des véhicules électriques et des biocarburants, sans que leurs impacts ne soient bien évalués. Le projet de loi se limite à ouvrir de nouvelles possibilités pour les agglomérations de plus de 100 000 habitants de mettre en place une ou plusieurs zones à circulation restreinte pour la qualité de l’air, ou des plans de déplacements dans les entreprises génératrices de trafic, alors que ce dispositif pourrait devenir obligatoire comme en Belgique. D’autres mesures attendues comme la réduction des limitations des vitesses sur les routes et autoroutes, l’alignement progressif des taxes diesel sur celles de l’essence, l’abandon des projets d’infrastructures routières et aéroportuaires et la régénération du réseau ferroviaire semblent écartées par la politique du gouvernement, et de fait, restent absentes du projet de loi. Les transports en commun souffrent toujours de l’absence de ressources, consécutive à la diminution de la taxe poids lourds et de la suspension de l’appel à projet pour les TCSP (transport en commun en site propre.)

La lutte contre l’étalement urbain est également absente. Pourtant, la modulation des aides à la pierre en fonction des critères de desserte en transport en commun par les collectivités avait fait consensus lors du débat sur la transition énergétique. Le système de remboursement des frais réels aux automobilistes reste surestimé, alors que l’indemnité kilométrique pour le vélo reste volontaire... Aucune mesure n’est prévue pour atteindre l’objectif du Grenelle de stimuler le report du fret de la route vers le rail et le fluvial (à hauteur de 25% en 2022).

Nous espérons que les discussions de la table ronde transports et mobilité de la Conférence environnementale ainsi que les débats entourant le projet de loi de finances 2015 viendront enrichir et compléter le projet de loi.

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Engagement #5 : Bâtiment

“L’Etat se fixe comme objectif de réduire les consommations d’énergie du parc des bâtiments existants d’au moins 38 % d’ici à 2020” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, Art. 5

La complexité et le manque de ciblage des aides existantes et le « programme de rénovation énergétique de l’habitat » (PREH) ne permettent aujourd’hui ni d’atteindre l’engagement d’une réduction de la consommation d’énergie primaire du secteur résidentiel de 38% en 2020 par rapport à 2009 ni l’engagement présidentiel de porter le nombre de rénovations annuelles à 500 000 dès 2017. Ilfaut un véritable changement de paradigme concernant l’enjeu de la rénovation énergétique du parc de bâtiments existants qui manque clairement dans le projet de loi et les annonces qui l’accompagnent ! Simplifier le système des aides trop complexe pour être efficace ne pourra pas se faire via 3 réunions organisées lors de la conférence bancaire et financière... Il manque par ailleurs une des conditions cruciales pour stimuler des rénovations performantes : l’inscription d’un objectif en terme de performance énergétique au « niveau BBC rénovation ou équivalent » comme condition d’accès aux aides (l’atteinte en une fois ou en étapes planifiées). Aucun mécanisme de financement nouveau n’est proposé pour lever des fonds privés à faible coût pour ce chantier national qui représente dès maintenant des besoins d’investissements autour de 14 milliards d’euros par an. La notion de « RGE (reconnu garant de l’environnement) » ne suffira pas pour former des artisans aux rénovations performantes à coûts maitrisés mais le projet de loi se tait sur les alternatives... Le principe d’une systématisation des travaux d’isolation dans la loi en cas de réfection de toiture ou de ravalement de façade envoie un bon signal mais les conditions pour lesquelles une obligation pourra réellement s’appliquer paraissent très restreintes et cette obligation sera soumise à une étude de faisabilité technique et économique...

La problématique du statut du tiers financement n’est pas résolue avec le projet de loi car le système reste pour le moment figé autour de deux options : une accréditation en tant qu’établissement financier (compliqué à mettre en œuvre) ou des conventions directes avec des banques classiques (qui ne soutiennent pour le moment pas les projets de tiers financements).

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #6 : Industrie / Services

“Le premier axe de la politique énergétique est de maîtriser la demande d’énergie afin de porter le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale à 2 % dès 2015 et à 2,5 % d’ici à 2030” Loi du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique

Le secteur de l’industrie a été le grand absent du débat national sur la transition énergétique. Il est donc peu surprenant que les mesures visant ce secteur se fassent également rare... Aucun objectif de réduction de la consommation d’énergie en énergie finale n’est prévu pour ce secteur et seul l’objectif de baisse de l’intensité énergétique de la loi POPE de 2005 est repris.. Parmi les mesures qui auraient pu figurer, la mise en œuvre obligatoire d’une partie des recommandations des audits énergétiques pour les grandes entreprises (Art. 8 de la Directive efficacité énergétique) aurait eu un effet rapide. Le prêt vert de la BPI sera a priori renouvelé mais sans définition de critères chiffrés sur l’efficacité énergétique (selon les échanges qui ont eu lieu lors de la conférence financière et bancaire).

L’amélioration de l’efficacité énergétique dans l’industrie, facteur de gain de compétitivité, n’est donc pas à l’ordre du jour. Par ailleurs, concernant la durabilité des produits, qui permettrait également une réduction de la consommation d’énergie, la loi ne fixe pas d’objectifs d’incorporation de matière première recyclée par filière. Elle n’inscrit pas non plus un délit d’obsolescence programmée pour réorienter la demande vers des produits plus durables. Seul un renforcement des objectifs de diminution et valorisation des déchets ménagers et ceux du secteur du bâtiment est inscrit dans la loi et la possibilité de mise en place d’expérimentations de systèmes de consigne qui « pourront être lancées sur la base du volontariat (...) pour certains emballages et produits ».

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Engagement #7 : Nucléaire

“Vous connaissez l’engagement que j’ai pris : réduire à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025” François Hollande, le 20 septembre 2013

Beaucoup d’incertitudes persistent autour de cet engagement : sur quelle trajectoire de consommation électrique et de prévision des exportations se base l’objectif de 50% ? Le projet de loi ne clarifie pas ces points. Le plafonnement du parc nucléaire à sa puissance actuelle ne permet pas non plus de donner un indice clair sur l’évolution de la production nucléaire. L’annonce de la fermeture de Fessenheim a été renouvelé à plusieurs reprises cependant ce qu’il faut véritablement pour baisser la part à 50% de la production électrique est un calendrier de fermetures présenté conjointement par l’état et EDF qui fait jusqu’ici défaut. La Planification pluriannuelle de l’énergie devra assurer une cohérence entre les objectifs fixés et les plans d’investissements du parc de production des producteurs énergétiques. Mais la marge d’intervention de l’état en cas de non respect reste faible : « Le commissaire du Gouvernement (...) peut s’opposer à une décision dont la réalisation serait incompatible avec les objectifs du plan stratégique ou avec la programmation pluriannuelle de l’énergie ... »

L’état aurait donc potentiellement un pouvoir pour prescrire la fermeture de centrales pour des raisons de politique énergétique. Cependant cette interprétation est à prendre avec précaution et sa validité juridique reste à vérifier.

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Engagement #8 : énergies fossiles

«Je propose donc de diminuer de 30% la consommation des énergies fossiles en 2030”

François Hollande, le 20 septembre 2013

Le faible pourcentage pour cet engagement s’explique par le manque de mesures concrètes pour réduire les consommations énergétiques sectorielles encore très dominées par des énergies fossiles (notamment le transport et le secteur du bâtiment). Une augmentation du nombre de rénovations énergétiques performantes dans le bâtiment et des changements de la mobilité dominée par le transport routier sont indispensables.

Ceci inclut aussi la prolongation au delà de 2017 et une augmentation progressive de la composante carbone pour le moment absentes du projet de loi et des discours politiques.

L’annonce d’une interdiction de l’exploitation des ressources fossiles non conventionnelles en France -indépendamment de la technologie d’extraction utilisée uniquement pour des raisons climatiques- représenterait un signal positif en faveur du respect de cet engagement.

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Engagement #9 : énergies renouvelables

La France “s’engage à porter la part des énergies renouvelables à au moins 23 % de sa consommation d’énergie finale d’ici à 2020” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement

Les conditions pour l’atteinte de cet engagement sont notamment la mise en place d’outils de financement prévisibles et justes, la simplification des procédures administratives et l’ouverture du capital des sociétés de projet aux citoyens. Le projet de loi et les annonces du gouvernement qui l’accompagnent trouvent des réponses partielles

à ces conditions : même si les tarifs d’achats ne pourront pas être maintenus dans la forme actuelle (en raison d’une décision européenne) le principe du système d’une prime variable ne parait pas en opposition avec une aide juste et durable même s’il nécessite encore des clarifications.

L’annonce du doublement du fond chaleur et l’ouverture du capital des projets renouvelables aux riverains représentent des bonnes nouvelles avec un meilleur ancrage des projets dans leur territoire. La généralisation de l’instruction unique représente un début de simplification mais se restreint à l’éolien (terrestre) et aux installations de biogaz. Si la promotion des « territoires à énergie positive » est un objectif louable il faudra limiter dans la définition les énergies éligibles aux énergies renouvelables.

Méthodologie :

L’outil de calcul du «transitiomètre» a été développé par le cabinet Ecofys en collaboration avec les associations Réseau Action climat France et CLER, le Réseau pour la transition énergétique, qui ont apporté leurs connaissances des politiques françaises sur le climat et l’énergie. La méthode utilisée dans l’outil permet d’évaluer jusqu’à quel point le projet de loi «relatif à la Transition énergétique pour la croissance verte » est conforme aux engagements de la France et du Président de la République dans différents secteurs.

Au total, neuf engagements ont été évalués. Ils couvrent tous les domaines liés aux enjeux climat-énergie, comme l’approvisionnement en énergie, l’industrie, le bâtiment et les transports. Ces engagements ont été officiellement annoncés par le Président de la République ou existent déjà dans des lois françaises (à l’exception de celui sur la lutte contre la précarité énergétique ou le consensus du débat national sur la transition énergétique a été repris). L’évaluation de ces 9 engagements est ensuite agrégée dans une évaluation globale.

Les neuf engagements sont regroupés et 3 catégories :

I. Le Cap (objectifs généraux)

1. François Hollande, le 20 septembre 2013 : “Nous devons inscrire comme perspective de réduire de 50 % notre consommation d’énergie finale à l’horizon 2050.”

2. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : “La lutte contre le changement climatique est placée au premier rang des priorités. Dans cette perspective, est confirmé l’engagement pris par la France de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 en réduisant de 3 % par an, en moyenne (...).”

3. Dans la synthèse du débat national sur la transition énergétique, l’enjeu n°3 prévoit de “Rénover en priorité les logements des ménages en précarité - 330000 par an (130 000 dans le parc social déjà programmées et 200 000 logements privés) et mettre en place un bouclier énergétique global.”

II. Consommation d’énergie

1. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : “L’objectif est de réduire, dans le domaine des transports, les émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici à 2020, afin de les ramener à cette date au niveau qu’elles avaient atteint en 1990.” ;

2. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : “L’Etat se fixe comme objectif de réduire les consommations d’énergie du parc des bâtiments existants d’au moins 38 % d’ici à 2020.” ;

3. La loi du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique stipule : “Le premier axe de la politique énergétique est de maîtriser la demande d’énergie afin de porter le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale à 2 % dès 2015 et à 2,5 % d’ici à 2030.”.

III. Production d’énergie

1. François Hollande, le 20 septembre 2013 : “Vous connaissez l’engagement que j’ai pris : réduire à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025” ;

2. François Hollande, le 20 septembre 2013 : “Je propose donc de diminuer de 30% la consommation des énergies fossiles en 2030.” ;

3. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : La France “s’engage à porter la part des énergies renouvelables à au moins 23 % de sa consommation d’énergie finale d’ici à 2020.”.

Chaque engagement est associé à un certain nombre de mesures politiques ou financières (au total plus de 70 mesures). Chaque mesure est évaluée selon sa présence et son niveau de prise en compte dans le projet de loi avec une note allant de 0 à 4 (0 = aucune prise en compte dans la loi ; 4 = pleinement prise en compte). Chaque note inclut une description qui permet de connaitre les conditions nécessaires pour attribuer la note indiquée.

Afin d’affiner les résultats, il est possible de pondérer le degré d’importance de chaque mesure. de 0 à 100%, ceci afin de faire varier le degré d’importance des mesures A L’INTÉRIEUR d’un engagement. Suite à l’évaluation de la présence et pertinence des mesures pour chacun des 9 engagements, l’outil donne une évaluation par engagement et une évaluation globale (de 0 à 100%).

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

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4 septembre 2014 4 04 /09 /septembre /2014 06:44
Des stériles radioactifs dans un camping !

Des stériles radioactifs dans un camping !

Depuis début juillet 2014, la CRIIRAD effectue des démarches pour obtenir la décontamination du camping du Parc de Guibel, situé à Piriac-sur-Mer, en Loire-Atlantique. Une partie des allées ont en effet été construites à l’aide des stériles radioactifs provenant d’une mine d’uranium située à proximité (mine de PEN AR RAN).

Le site avait été identifié comme présentant un niveau d’irradiation anormalement élevé lors de relevés héliportés effectués en septembre 2010 par AREVA. Il a fallu attendre octobre 2012, soit plus de 2 ans, pour que des vérifications soient effectuées au niveau du sol et encore un an, soit novembre 2013, pour qu’AREVA rédige un rapport d’intervention concluant à la nécessité d’intervenir (le seuil imposant la mise en œuvre de travaux de décontamination est en effet largement dépassé). Malgré ce constat, la saison estivale 2014 a commencé sans que rien n’ait changé sur le terrain.

Informée par des correspondants locaux, la CRIIRAD a procédé aussitôt à l’analyse des documents AREVA et adressé dès le 9 juillet un courrier au Préfet de Loire-Atlantique avec copie à la DREAL et à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN). L’objectif était d’obtenir des actions immédiates de vérification et de mise en sécurité (enlèvement ou recouvrement des points chauds les plus irradiants) et des engagements sur la décontamination totale du camping dès la fin de la saison.

Début août, devant le silence des autorités, le Collectif Mines d’Uranium, qui réunit une quinzaine d’associations réparties sur toute la France, décidait le 6 août de publier un communiqué. Depuis lors, plusieurs médias ont rendu compte, de façon très contrastée, de la situation.

Les 12 et 13 août, la CRIIRAD a rédigé deux notes d’information complémentaires.

o La note du 12 août analyse un courrier que l’ASN adresse à AREVA, courrier trouvé le 11 août sur le site http://www.asn.fr, et qui rend compte d’une inspection effectuée le 17 juillet sur le camping conjointement avec la DREAL ;

o la note du 13 août répond aux déclarations d’un représentant d’AREVA publiées par le quotidien Ouest-France dans un article intitulé « « Les vacanciers de Piriac ne sont pas en danger ».

Des stériles radioactifs dans un camping !

Le quotidien Ouest-France publiait dans son édition des 9-10 août 2014 un article intitulé « Les vacanciers de Piriac ne sont pas en danger ». A la question « Ces éléments sont-ils dangereux pour la santé ? » l’article répondait « non » et donnait, entre autres, la parole à AREVA. Le texte qui suit reprend et analyse les déclarations d’AREVA. Rappelons que cette société est l’ancien exploitant de la mine de PEN AR RAN d’où sont issus les stériles uranifères qui contaminent aujourd’hui le camping (À l’époque AREVA NC était encore COGEMA (Compagnie Générale des Matières nucléaires).

Les déclarations d’AREVA

(extraits de l’article Ouest-France)

« Ces éléments sont-ils dangereux pour la santé ?

Non. Selon Julien Duperray, du service communication d’AREVA, les analyses du 17 juillet ont montré un niveau de radioactivité supplémentaire (0,83 mSv) inférieur à la limite annuelle réglementaire de dose pour le public, qui est de 1 mSv ». Et ce scénario correspond à une exposition de 2 000 heures par an sur le site, soit 83 jours. Une durée rare en camping. »

Nous savons d’expérience qu’il faut être prudent quand il s’agit de réagir à des déclarations publiées dans la presse, y compris lorsqu’elles sont mentionnées entre guillemets. Dans le cas présent, il est cependant très improbable que les propos du représentant d’AREVA aient été déformés. Cela fait des années, et plus exactement des dizaines d’années (A la création de la CRIIRAD, en 1986 et jusqu’au début des années 2000, était visée l’ancienne limite de dose efficace de 5 mSv/an, et depuis lors, c’est la nouvelle la limite de dose qui est mentionnée mais l’argumentation est la même), que nous sommes confrontés à l’argument fallacieux du respect de la limite de dose. Nous devons même nous estimer heureux quand le pseudo-argument émane de l’exploitant car nombreux sont les dossiers où des experts officiels et des représentants de l’État se sont livrés aux mêmes manipulations.

Décrypter la désinformation

Le calcul de dose effectué par AREVA pour le camping du parc de Guibel donne un résultat de 0,83 millisievert (mSv). D’après le service communication de cette société, cette situation n’est pas particulièrement préoccupante puisque cette valeur est inférieure à la limite de dose réglementaire de 1 mSv/an(Il s’agit plus précisément de la limite de dose efficace engagée 4 Hors radioactivité naturelle et expositions médicales).

Ce qu’omet tout d’abord de préciser AREVA c’est que la limite de dose de 1 mSv/an n’est pas définie pour une seule source d’exposition mais pour la dose cumulée de l’ensemble des pratiques ou activités humaines générant une exposition aux rayonnements ionisants. LORSQU’UNE SEULE ACTIVITÉ EST CONSIDÉRÉE, ON NE PEUT PAS INVOQUER LA LIMITE DE DOSE. On doit se référer à ce que l’on appelle une contrainte de dose, fixée évidemment à une valeur très inférieure à la limite de dose de façon à garantir qu’une personne exposée à l’impact de plusieurs activités ne recevra pas sur l’année une dose cumulée supérieure à 1 mSv. La Commission Internationale de Protection Radiolo- gique (CIPR) recommande une contrainte de dose de 0,3 mSv/an pour des pratiques conduisant à des expositions limitées dans le temps et de 0,1 mSv/an lorsque les expositions sont durables.

=> Premier constat, la dose calculée par AREVA est 3 fois à 8 fois supérieure à la limite applicable à une seule source d’exposition.

De plus, la dose calculée par AREVA ne prend en compte que l’exposition externe. Or, là encore, la réglementation est sans ambiguïté : non seulement le calcul de dose doit faire le total de toutes les activités mais il doit aussi, pour chaque activité, prendre en compte LA SOMME DES CONTRIBUTIONS DE TOUTES LES VOIES D’EXPOSITION. Pour le camping du Parc de Guibel, cela signifie qu’il faut ajouter les doses reçues par ingestion de microparticules radioactives (ingestion involontaire, en particulier par les enfants) et par inhalation de poussières radioactives et surtout de radon, un gaz radioactif cancérigène produit en grande quantité par les roches riches en uranium.

=> Deuxième constat, la valeur publiée par AREVA sous-évalue le niveau d’exposition réel. Faute de données, il est impossible d’évaluer l’importance de la sous-évaluation.

Troisième remarque, AREVA considère que son calcul est plutôt conservatoire puisque son calcul est basé sur un temps de présence de 2 000 heures, « ce qui est rare pour un camping ». Il est vrai que les temps de présence des campeurs sont généralement plus courts... mais pas toujours : certaines des personnes qui ont contacté la CRIIRAD ces derniers jours louaient un emplacement d’avril à septembre (soit 3 500 h pour 80% du temps passé in situ). Par ailleurs, il ne faut pas oublier la protection des personnes qui travaillent pendant toute la saison, voire à l’année, sur le camping. Or, en matière de radioprotection, le calcul doit être défini non pas pour un individu moyen mais pour le groupe critique, c’est-à-dire pour les personnes les plus exposées.

=> Troisième constat, contrairement à ce qu’indique AREVA le scénario retenu pour le calcul n’est pas forcément conservatoire.

Quatrième point, ESSENTIEL, la limite de dose invoquée par AREVA ne constitue pas un seuil à partir duquel le risque commence mais le niveau maximum du risque tolérable. De fait, si l’on se base sur les estimations officielles, telles qu’elles figurent dans la publication 103 de la CIPR (Recommandations 2007 de la Commission Internationale de Protection Radiologique, Publication 103), la limite de 1 mSv/an correspond à un risque cancérigène de 1,7.10-4. Cela signifie que si 100 000 personnes sont exposées pendant une année à une dose de 1 mSv, on s’attend à ce que 17 d’entre-elles développent, à terme, un cancer imputable à cette exposition. Au vu de ce niveau de risque, la réglementation est très claire : il ne suffit pas de s’assurer que la limite est respectée. Il faut également faire tout ce qui est raisonnablement possible pour réduire les expositions au maximum en-dessous de la limite. Dans le cas du camping de Piriac, au vu des délais accumulés depuis le repérage de l’anomalie en septembre 2010, une chose est certaine : ni AREVA, ni les autorités n’ont fait tout ce qu’il était raisonnablement possible de faire pour diminuer au maximum l’exposition des campeurs et du personnel. Pour être précis, la réglementation stipule : tout ce qui est raisonnablement possible, compte tenu des facteurs économiques et sociétaux. Le problème est que cet arbitrage est rarement fait en consultant les personnes qui subissent le risque. De fait, si l’on accorde de très larges pouvoirs au pollueur (comme c’est le cas pour la gestion des stériles miniers), il n’est pas étonnant que la défense de ses intérêts économiques prime sur la protection sanitaire de la population ou sur des intérêts économiques tiers (ceux d’un directeur de camping par exemple).

=> Quatrième constat, les déclarations d’AREVA méconnaissent les principes fondamentaux sur lesquels repose le système international de radioprotection.

P.S. : Rappelons pour finir que les autorités françaises ont fixé pour la gestion des stériles uranifères un seuil d’intervention obligatoire à 0,6 mSv/an. Ce seuil est trop élevé et ne tient compte que de l’exposition externe. Pour autant, il existe. En conséquence c’est à cette valeur de 0,6 mSv qu’AREVA est tenue de comparer son résultat de 0,83 mSv (soit un dépassement de 38%), pas à la limite de dose de 1 mSv/an.

Mine de Pen Ar Ran

· Présentation du dossier (dernière mise à jour : 12/08/2014)

· Lettre de la CRIIRAD au Préfet de Loire-Atlantique (9 juillet 2014)

· Réponse du Préfet de Loire-Atlantique à la CRIIRAD (14 août 2014)

· Communiqué du Collectif Mines d'Uanium du 6 août 2014

· Recensement des stériles uranifères à Piriac : rapport AREVA (pdf de 6.95 Mo)

· Extrait du rapport AREVA relatif au camping du parc de Guibel (pdf de 3.49 Mo)

· Lettre de suite d'inspection de l'ASN à AREVA (25 juillet 2014)

· Analyse par la CRIIRAD de la lettre ASN (12 août 2014)

· Réponse de la CRIIRAD aux déclarations d'AREVA (13 août 2014)

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Published by LV_RM - dans Nucléaire CRIIRAD Parc de Guibel AREVA
4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 06:58
FUKUSHIMA, DES PARTICULES ET DES HOMMES – LE 16 AOUT à 19H00 SUR FRANCE 5

FUKUSHIMA, DES PARTICULES ET DES HOMMES – LE 16 AOUT à 19H00 SUR FRANCE 5

Au Japon, dans la région de Fukushima, des citoyens et des scientifiques tentent de comprendre ensemble l’invisible contamination qui n’en finit pas de menacer leur santé et d’obséder leur esprit. C’est ce dialogue inédit que le film cherche à partager.

Qu’est-ce qu’un environnement contaminé ? Que manger ? Où habiter ? Quand les enfants pourront-ils revenir ? Qu’est-ce que je risque ? Pour répondre à ces questions urgentes, des collaborations originales se créent entre des scientifiques qui sortent de leurs laboratoires et des citoyens obligés de s’intéresser à la science la plus complexe. Ainsi, à Iwaki, à 40 kilomètres de la centrale, une association de mères mesure le taux de radioactivité dans les jardins où jouent leurs enfants. Yumi Chiba, l’une d’elles, explique : « Depuis l’accident, le gouvernement et l’administration ont tendance à retarder l’information, à minimiser les taux de radioactivité et à nier les conséquences de la contamination. Les citoyens se demandent si les chiffres officiels sont fiables. Les gens sont devenus anxieux et sceptiques. »
A Date, à 30 kilomètres de la centrale, des chercheurs prélèvent des champignons, très consommés par la population : « Ils absorbent beaucoup le césium, précise le chercheur en radiochimie Yasushi Kino. A un mètre près, les taux de radioactivité changent beaucoup. La contamination évolue en fonction des conditions météorologiques, géologiques, géographiques… Il faut prendre en compte une multitude de paramètres pour arriver à une conclusion. »

Vivre inéluctablement sous haute surveillance

A Iitate, à 40 kilomètres de la centrale, les agriculteurs doivent mesurer la contamination de l’air, en fonction du vent et de la pluie, avant de cultiver leurs champs. Mais leurs récoltes ne sont destinées qu’aux analyses. Shinzô Kimura, spécialiste en radioprotection, aide les habitants des communes avoisinantes à cartographier la radioactivité de leur village, tout en étudiant l’impact de la matière radioactive sur l’organisme. Le chercheur en biologie médicale Manabu Fukumoto, lui, dissèque des centaines d’animaux. « La priorité, c’est de trouver sur quel organe le césium vient se fixer. C’est la première fois au monde qu’on fait une étude d’une telle ampleur. Nous n’en sommes qu’à deux ans et demi de recherches sur les animaux et il faudra sans doute compter encore plusieurs dizaines d’années avant d’avoir des réponses sur les effets de la contamination à faible dose. »
A Koriyama, à 50 kilomètres de la centrale, des familles entières viennent se faire contrôler. « Il y a beaucoup de problèmes liés à ces examens lorsqu’ils sont pratiqués par le gouvernement, explique le médecin radiologue Masamichi Nishio. Ils n’expliquent presque pas ce qu’ils font et ce qu’ils voient. Ce qui provoque une forte défiance chez les patients. En vérité, il n’est pas encore possible de déceler un cancer de la tyroïde qui serait lié à l’accident de la centrale. » « Les symptômes mettent du temps à se manifester, rappelle Manabu Fukumoto. Pour Tchernobyl, ce n’est que trois ans après l’accident que les premiers symptômes sont apparus. »
Pour Shinzô Kimura, « l’avenir des habitants de Fukushima est difficile à définir. La nature humaine fait que l’on a tendance à oublier les problèmes une fois les grandes difficultés passées. Il faudra sans relâche continuer la surveillance, continuer à mesurer la radioactivité de nos aliments, de nos corps. Il faudra également un suivi médical constant afin d’assurer un diagnostic précoce et des soins rapides le cas échéant. C’est tout ce que nous pouvons faire désormais. Il faut vivre avec cette contrainte. »

DOCUMENTAIRE
DURÉE 52’
AUTEURS-RÉALISATEURS GIL RABIER ET CLAUDE-JULIE PARISOT
PRODUCTION KAMI PRODUCTIONS, AVEC LA PARTICIPATION DE FRANCE TÉLÉVISIONS ET ENCYCLO
ANNÉE 2014

Dans les zones orange et rouge autour de la centrale de Fukushima Daiichi, les scientifiques mesurent inlassablement les taux de radioactivité, variables selon la météorologie. © Kami Productions

Dans les zones orange et rouge autour de la centrale de Fukushima Daiichi, les scientifiques mesurent inlassablement les taux de radioactivité, variables selon la météorologie. © Kami Productions

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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 06:42
Loi relative à la transition énergétique : revue de détail.....
Loi relative à la transition énergétique : revue de détail.....

C’est le 30 juillet que Ségolène ROYAL, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a présenté le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte à l'occasion du compte-rendu du Conseil des ministres par Stéphane LE FOLL, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Porte-parole du Gouvernement.

Quel horizon énergétique se profile avec cette nouvelle loi qui selon le gouvernement doit permettre d’insuffler les leviers vers une croissance verte porteuse d’emplois.

Ce projet de loi et ses plans d’action qui l’accompagnent fixent la préparation de l’après-pétrole et vise à instaurer un nouveau modèle énergétique français, plus robuste et plus durable face aux enjeux d’approvisionnement en énergie, à l’évolution des prix, à l’épuisement des ressources et aux impératifs de la protection de l’environnement.

Le projet de loi fixe les grands objectifs de ce nouveau modèle énergétique et mobilise les moyens pour les atteindre. Elle établit une stratégie faiblement émettrice en CO2, appelée stratégie bas carbone, déclinée dans une programmation pluriannuelle de l’énergie qui définit les conditions dans lesquelles les objectifs de la loi seront atteints.

Et comme cap 5 objectifs. Pour donner un cadre à l’action conjointe des citoyens, des entreprises, des territoires et de l’État, le projet de loi fixe des objectifs à moyen et long termes :

- Réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40% entre 1990 et 2030 et diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 (facteur 4). La trajectoire sera précisée dans les budgets carbone mentionnés à l’article L. 221-5-1 du code de l’environnement.

- Réduire notre consommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à la référence 2012 et porter le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale à 2,5 % d’ici à 2030.

- Réduire notre consommation énergétique finale d’énergies fossiles de 30 % en 2030 par rapport à la référence 2012.

- Porter la part des énergies renouvelables à 23% de la consommation finale brute d’énergie en 2020 et à 32 % de la consommation finale brute d’énergie en 2030.

- Porter la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % à l’horizon 2025.

Article 2 du projet de loi

Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement a organisé 2 nouveaux outils de pilotage.

La stratégie de développement bas carbone L’État va fixer, par périodes de 5 ans, les plafonds d’émissions (budgets-carbone) que la France ne doit pas dépasser. Pour respecter ce plafond, une stratégie dite bas carbone sera établie pour trois périodes de 5 ans successives. Les politiques nationales en matière de transports, d’aménagement, de production d’énergie, d’agriculture prendront en compte cette stratégie.

La programmation pluriannuelle de l’énergie Le projet de loi fusionne les exercices de programmation existants dans tous les secteurs de l’énergie (électricité et thermique) dans un outil unique qui comporte plusieurs volets : amélioration de l’efficacité énergétique et économies d’énergie ; sécurité d’approvisionnement ; soutien à l’exploitation des énergies renouvelables ; équilibre entre l’offre et la demande d’énergie. La programmation pluriannuelle de l’énergie sera établie pour deux périodes de 5 ans successives.

Pour ces deux outils, les périodes seront 2015-2018, 2018-2023, 2023-2028, etc.

Loi relative à la transition énergétique : revue de détail.....

BÂTIMENT :

* Rénover les bâtiments pour économiser l’énergie

* Faire baisser les factures

* Créer des emplois

Le secteur du bâtiment est le plus important consommateur d’énergie en France. Il constitue un gisement majeur d’efficacité énergétique.

Objectifs :

- Diminuer de moitié la consommation d’énergie d’ici à 2050

- Réaliser la rénovation de 500 000 logements par an

- Créer 75 000 emplois dans le secteur sur tout le territoire

Agir dès maintenant :

- Accélérer la rénovation énergétique des logements

- Construire des bâtiments publics à énergie positive

- Encourager les bâtiments privés à être économes en énergie

- Développer la formation et les compétences des professionnels du bâtiment

- Lancer des appels à projets

PARTICULIERS

ALLÈGEMENT FISCAL

- Un crédit d’impôt (projet de loi de finances-PLF2015) est prévu pour les travaux de rénovation énergétique à hauteur de 30% du montant de ces travaux, engagés entre le mois de septembre 2014 et le 31 décembre 2015, dès la première opération réalisée (dans la limite de 8 000 € pour une personne seule et de 16 000 € pour un couple).

- Les travaux d’économie d’énergie seront désormais votés à la majorité simple dans les copropriétés. Les compteurs individuels seront encouragés. Ces travaux pourront bénéficier d’un allégement fiscal jusqu’au 31 décembre 2015.

TIERS-FINANCEMENT

Les sociétés régionales de tiers-financement auront la possibilité de faire l’avance du coût des travaux aux particuliers.

500 000 logements rénovés par an

COLLECTIVITÉS

GUICHET UNIQUE GÉNÉRALISÉ DANS LES COMMUNAUTÉS DE COMMUNES

Ces plates-formes de la rénovation énergétique donneront des conseils, des informations sur les financements et sur les artisans certifiés, mais aussi sur la façon de procéder à des audits énergétiques.

NOUVELLES CONSTRUCTIONS PUBLIQUES

Elles seront exemplaires sur le plan énergétique et autant que possible à énergie positive.

ENTREPRISES

FORMATION

- Grâce aux programmes de formation aux économies d’énergies des artisans et des entre- prises du bâtiment (FEEBAT), 25 000 professionnels seront formés chaque année.

- Des contrats seront signés avec les filières des bâtiments et les collectivités locales pour accélérer les programmes de formation.

AUTRES MESURES

ÉCOPRÊT À TAUX ZÉRO

Il est relancé en septembre 2014 afin de passer de 30 000 à 100 000 prêts par an grâce au décret sur l’écoconditionnalité simplifiant les procédures bancaires.

CHÈQUE ÉNERGIE

Il vient compléter le programme Habiter mieux de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) qui aide les ménages aux revenus modestes à rénover leur logement.

PRÊTS SPÉCIFIQUES

Les prêts Transition énergétique et Croissance verte de la Caisse des dépôts sont mis en place. Ils concernent les bâtiments à énergie positive et la rénovation énergétique des bâtiments. Ils sont proposés à un taux avantageux de 1,75% (livret A + 0,75%) et remboursables sur un délai de 20 à 40 ans.

URBANISME

- Les règles d’urbanisme ne pourront plus faire obstacle aux travaux d’isolation des bâtiments ou d’installation de production d’énergie renouvelable (ces dérogations valent aussi pour les bâtiments publics).

- Les documents d’urbanisme pourront désormais prévoir que les nouvelles constructions soient à basse consommation ou à énergie positive.

RÉNOVATIONS LOURDES

Toutes les rénovations lourdes sur les bâtiments (réfection de toiture, ravalement de façade, extension de surface) devront comprendre un diagnostic énergétique et être l’occasion de travaux d’efficacité énergétique.

APPELS À PROJETS

Deux appels à projets vont être lancés : le premier portera sur le lancement de 200 territoires à énergie positive et le deuxième sur le déploiement des réseaux intelligents.

ÉNERGIES RENOUVELABLES

Développer les énergies renouvelables pour équilibrer nos énergies et valoriser les ressources de nos territoires.

La France bénéficie, dans l’hexagone et les outre-mers, d’atouts considérables pour devenir un grand producteur d’énergies renouvelables. Premier potentiel agricole européen et troisième potentiel forestier, elle est, après l’Allemagne, le second producteur européen d’énergies renouvelables.

Objectifs :

- Multiplier par deux la part des énergies renouvelables dans le modèle énergétique français d’ici à 15 ans

- Améliorer le soutien financier

- Moderniser le cadre de la production d’hydroélectricité

- Créer des emplois

Agir dès maintenant :

- Développer massivement les énergies renouvelables partout en France

- Simplifier, faciliter, innover

COLLECTIVITÉS

PLAN NATIONAL MÉTHANISATION

1500 projets de méthaniseurs répartis dans les territoires ruraux seront lancés en 3 ans. Le plan méthanisation permet notamment de produire de l’énergie (biogaz) à partir de déchets agricoles. Des appels d’offres seront programmés pour permettre l’injection de biogaz dans le réseau de gaz naturel et augmenter ainsi progressivement la part du gaz renouvelable.

FINANCEMENT

Pour encourager les collectivités, des prêts Transition énergétique et Croissance verte, au taux avantageux de 1,75% (livret A +0,75%), seront mis en place à la Caisse des dépôts pour le financement de projets de production d’énergie renouvelable.

ENTREPRISES

FILIÈRE D’EXCELLENCE DES ÉNERGIES RENOUVELABLES MARINES

- Éolien off shore La France disposera en 2020 de 3000 MW de puissance électrique fournie par les nouveaux parcs éoliens en mer. En mai dernier, les lauréats des deux appels d’offres pour les projets des îles d’Yeu-Noirmoutier et du Tréport, pour une puissance totale de 1000 MW, ont été désignés. Ces parcs viennent en complément de quatre autres, attribués depuis 2011, qui représentent 2 000 MW. L’identification de nouvelles zones permettra d’ici à 2017 de renforcer une filière qui mobilise et associe des acteurs industriels français et européens.

- Fermes pilotes hydroliennes Un appel à manifestation d’intérêt permet d’accélérer la réalisation de fermes pilotes hydroliennes en mer, afin de consolider de futures offres commerciales en France et à l’international. Les lauréats seront désignés dans les prochains mois.

- Énergies marémotrices, houlomotrices et thermiques en mer Le projet de loi va favoriser le soutien aux projets et à l’innovation.

OBLIGATIONS VERTES

Les PME pourront avoir recours à des emprunts obligataires écologiques («green bonds») de longue durée (sur 20 à 30 ans) et moins coûteux que les prêts bancaires classiques.

AUTRES MESURES

FONDS CHALEUR

Le doublement en 3 ans du fonds chaleur de l’Ademe vise à contribuer au financement de projets et à accélérer le développement de la production et de la distribution de chaleur issue de sources renouvelables (bois, biomasse, déchets, recyclage d’énergie, etc.).

CENTRALES HYDROÉLECTRIQUES

La modernisation de la gestion des centrales hydroélectriques a pour objectif d’augmenter la production sans porter atteinte à l’environnement :

- les règles de gestion des concessions hydroélectriques sont harmonisées et les contrats sont regroupés à l’échelle des grandes vallées ;

- des sociétés d’économie mixte hydroélectriques sont créées afin de mieux associer les collectivités territoriales à la gestion des différents usages de l’eau et pour renforcer la transparence et le contrôle du parc hydroélectrique français.

PANNEAUX SOLAIRES PHOTOVOLTAÏQUES

Les lauréats du deuxième appel d’offres dédié aux grandes installations photovoltaïques (pour une capacité nouvelle de 380 MW) ont été désignés fin mars. Un nouvel appel d’offres pour les installations photovoltaïques de grande puissance complètera ce second appel à l’été.

RÉGLEMENTATION

L’objectif est de simplifier les procédures administratives applicables aux énergies renouvelables. Des mesures nouvelles de simplification permettront de réduire les coûts de démarches et d’études préalables et de limiter les délais de recours pour les énergies renouvelables en mer.

RECHERCHE ET INNOVATION

Des appels à manifestation d’intérêt lancés par l’État permettent d’accompagner le développement de projets innovants. Trois appels sont aujourd’hui en cours pour soutenir les projets d’énergies renouvelables (photovoltaïque nouvelle génération, solaire thermique, éolien, froid renouvelable, etc.), de stockage d’énergie et de réseaux intelligents.

AIDES AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES MATURES

- Les aides financières aux énergies électriques renouvelables (éolien terrestre, solaire photovoltaïque) sont adaptées afin de mieux les intégrer au marché de l’électricité, d’assurer un bon équilibre entre l’offre et la demande et de renforcer la visibilité pour les investisseurs, tout en garantissant la juste utilisation des deniers publics.

- Les appels d’offre pour les installations éoliennes et photovoltaïques sont élargis et améliorés afin d’assurer un déploiement régulier et soutenable des énergies renouvelables.

SÛRETÉ NUCLÉAIRE

Renforcer la sûreté nucléaire et l’information des citoyens.

Le projet de loi franchit une étape supplémentaire en matière de transparence et d’information des citoyens sur la sûreté nucléaire. Il crée les conditions d’un démantèlement et d’un stockage des déchets qui soient performants et exigeants en termes de protection de l’environnement.

Objectifs :

- Clarifier les responsabilités de l’exploitant au regard des principes de sûreté

- Renforcer le rôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)

PARTICULIERS

INFORMATION ET TRANSPARENCE

Les citoyens qui vivent à proximité des installations nucléaires seront régulièrement informés sur la nature des risques, les mesures de prévention et de sécurité. Pour les installations situées près des frontières, la composition des commissions locales d’information (CLI) sera élargie à des représentants vivant dans les pays voisins.

AUTRES MESURES

CONTRÔLE ET SANCTION

L’ASN sera dotée de pouvoirs de contrôle et de sanction supplémentaires, incluant un dispositif de sanction pécuniaire et d’astreinte qui s’appuiera sur une commission. L’objectif est d’obtenir des exploitants la mise en œuvre des travaux de sûreté qu’elle demande dans les meilleurs délais.

DIVERSIFICATION DES SOURCES D’ÉNERGIE

La loi permet de diversifier les sources d’énergie pour ramener la part du nucléaire à 50% de la production d’électricité à l’horizon 2025. La capacité nucléaire installée est plafonnée à 63,2 GW (ce qui représente la capacité nucléaire installée actuelle).

- Part d’électricité produite La programmation pluriannuelle de l’énergie fixe la part d’électricité produite par chaque source d’énergie (nucléaire, hydraulique, biomasse, gaz chaleur, carburants, éolien, photovoltaïque, etc.) avec pour objectif que l’électricité d’origine renouvelable représente 40% de la production en 2030.

- EDF doit élaborer son plan stratégique pour se conformer à la trajectoire fixée par la programmation pluriannuelle de l’énergie. Il sera validé par le conseil d’administration d’EDF puis par l’État. L’opérateur présentera chaque année, devant une commission du Parlement, la mise en œuvre de son plan et la façon dont il contribue aux objectifs fixés.

TRANSPORTS PROPRES

Développer les transports propres pour améliorer la qualité de l’air et protéger la santé des Français

Le secteur des transports est le premier émetteur de gaz à effet de serre avec 27 % des émissions totales en 2011. Le transport routier est un contributeur important de la pollution de l’air car il représente 15 % des émissions nationales de particules et 56 % des émissions d’oxydes d’azote.

Objectifs :

- Renforcer les moyens de lutte contre la pollution de l’air

- Réduire notre dépendance aux hydrocarbures

Agir dès maintenant :

- Donner à tous les Français l’accès à un véhicule électrique

- Financer les transports propres

- Rendre les pouvoirs publics exemplaires en matière de mobilité

- Accompagner les entreprises, la recherche et l’innovation

PARTICULIERS

BONUS AUTOMOBILE

Le bonus pour l’achat d’un véhicule électrique sera pérennisé et majoré lorsqu’il s’accompagne de la mise au rebut d’un véhicule diesel. Cet avantage supplémentaire sera octroyé sous conditions de ressources et dans les zones concernées par une mauvaise qualité de l’air en priorité. Le cumul du bonus et de la prime à la conversion pourra atteindre 10 000 euros.

BORNES DE RECHARGE

Dès le mois de septembre 2014 au 31 décembre 2015, l’installation de bornes de recharge pour les voitures électriques par les particuliers bénéficiera d’un crédit d’impôt à hauteur de 30% (projet de loi de finances-PLF 2015).

COLLECTIVITÉS

DOTATION DÉDIÉE

Pour financer les projets de transports en commun en site propre, les projets de transport ferroviaire de voyageurs et de marchandises, la régénération des voies ferrées et les projets de transport fluvial de marchandises, les collectivités pourront faire appel à la dotation dédiée aux projets liés à la transition énergétique : 5 milliards d’euros de prêts Transition énergétique et Croissance verte que la Caisse des dépôts va mettre en place, au taux avantageux de 1,75% (livret A +0,75%).

FLOTTE DE VOITURES

L’État et ses établissements publics devront renouveler leur flotte de voitures avec 50% de véhicules propres, et notamment des véhicules électriques.

VOIES RÉSERVÉES

Les maires pourront autoriser les véhicules électriques à circuler sur les voies réservées aux bus, en complément du stationnement gratuit déjà instauré.

ENTREPRISES

PLANS DE DÉPLACEMENT D’ENTREPRISE

Ils seront généralisés pour favoriser le covoiturage et l’auto-partage.

GRANDE DISTRIBUTION

Elle devra réduire ses émissions de gaz à effet de serre liées au transport et à la logistique, de 10% d’ici à 2020 et de 20% d’ici à 2025.

AUTRES MESURES

POINTS DE RECHARGE

- La loi fixe comme objectif de disposer de 7 millions de points de recharge pour les voitures électriques en 2030. À l’été 2014, 10 000 points de recharge ouverts au public seront fonctionnels.

- Les nouveaux espaces de stationnement seront équipés. Les travaux dans les parkings des bâtiments existants devront être mis à profit pour installer des bornes. Les espaces de stationnement des zones commerciales existantes devront également être équipés.

VÉHICULES DU FUTUR

Les programmes de recherche sur les véhicules du futur seront soutenus dans le cadre des Investissements d’avenir. Le programme Véhicule du futur, doté de 950 millions d’euros, vise à promouvoir le développement de technologies innovantes en matière de mobilité (véhicules électriques et infrastructures de recharge, motorisations hybride et thermique, allègement des véhicules lourds, mobilité et logistique, transports ferroviaires et navires économes).

ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Le système linéaire de notre économie – extraire, fabriquer, consommer, jeter – a atteint ses limites.

Lutter contre les gaspillages et promouvoir l’économie circulaire : de la conception des produits à leur recyclage

Objectifs :

- Éviter le gaspillage de ressources et d’énergie

- Sécuriser l’approvisionnement de l’économie française en matières premières

- Diminuer les impacts environnementaux

- Réindustrialiser les territoires

- Limiter la production de déchets non réutilisés

- Augmenter la compétitivité des entreprises françaises

Agir dès maintenant :

- Impliquer tous les citoyens et responsabiliser les entreprises

- Mobiliser les collectivités

- Développer des activités innovantes et créer des emplois

PARTICULIERS

DÉCHETS MÉNAGERS

D’ici à 2020, l’objectif est de réduire de 7% les quantités de déchets ménagers et assimilés produits par habitant.

COLLECTIVITÉS

TRI À LA SOURCE

Les collectivités sont sollicitées pour développer le tri à la source des biodéchets (déchets organiques valorisables en compost).

STRATÉGIES RÉGIONALES D’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Une étude de l’Association des régions de France (ARF) et de l’Ademe va définir des recommandations méthodologiques et généraliser des initiatives territoriales existantes afin d’accompagner les régions dans l’élaboration de stratégies régionales d’économie circulaire.

ENTREPRISES

DÉCHETS DU BTP

L’objectif est de recycler 70 % des déchets du BTP à l’horizon 2020.

SECTEUR INDUSTRIEL

Dès cette année, chaque comité stratégique de filière du Conseil national de l’industrie (CNI) va élaborer un volet économie circulaire dans sa stratégie, pour diffuser les bonnes pratiques et engager chaque secteur industriel sur des objectifs chiffrés adaptés.

AUTRES MESURES

DÉCHARGE

L’objectif est de réduire de 50 % les quantités de déchets mis en décharge à l’horizon 2025.

DÉCHETS NON DANGEREUX

L’objectif est de recycler 55 % des déchets non dangereux en 2020, 60 % en 2025.

PRINCIPE DE PROXIMITÉ

Le projet de loi va intégrer le principe de proximité pour que les déchets soient traités aussi près que possible de leur lieu de production. L’objectif est de réduire les distances parcourues et les consommations d’énergie.

DÉCHETS VALORISÉS

l Le projet de loi va interdire la discrimination à l’encontre des matériaux issus de déchets valorisés, comme les plastiques recyclés dans des emballages ou les matériaux recyclés issus de bâtiments déconstruits. Le projet de loi va favoriser la production d’énergie issue de la valorisation des déchets lorsqu’ils ne sont pas recyclables (réseaux de chaleur urbains, etc.) ainsi qu’une meilleure utilisation des déchets de bois.

SIMPLIFICATION

Simplifier et clarifier les procédures pour gagner en efficacité et en compétitivité.

Pour accélérer le déploiement de toutes les énergies renouvelables et les raccorder au réseau de transport et de distribution national, il est nécessaire d’ajuster le droit en vigueur.

Objectifs :

Lever les freins réglementaires

PARTICULIERS

CONSOMMATION D’ÉNERGIE

Le projet de loi renforce les incitations à moduler sa consommation d’énergie.

ENTREPRISES

SIMPLIFICATION

Le projet de loi d’habilitation à prendre par ordonnance des mesures de simplification de la vie des entreprises, actuellement examiné par le Parlement, comprend un premier train de mesures facilitant le déploiement des énergies renouvelables.

COMPÉTITIVITÉ

Les entreprises utilisant beaucoup d’électricité ont une consommation stable et prévisible tout au long de l’année. Elles apportent des points positifs au système électrique, car elles peuvent absorber les fluctuations de la fourniture et de la demande d’électricité. Ces avantages seront pris en compte grâce à une modulation de la part du tarif liée au transport et à la distribution de l’électricité. Par ailleurs, ces entreprises seront incitées à réduire leur consommation.

AUTRES MESURES

PROCÉDURES ET DÉLAIS

Le projet de loi prévoit plusieurs procédures de clarification et de simplification : limitation des délais de recours, clarification des responsabilités des opérateurs, facilitation des raccordements en zone littorale.

MODÉRATION

Le projet de loi crée les conditions d’une modération des tarifs de l’électricité en les alignant sur les coûts d’approvisionnement les plus compétitifs.

FINANCER LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Des moyens financiers importants ont été dégagés pour le projet de loi et les plans d’action. La Conférence bancaire et financière du 23 juin 2014 a permis de mobiliser les banques et les acteurs financiers pour qu’ils accompagnent l’effort des pouvoirs publics.

LES TRAVAUX DE RÉNOVATION DES LOGEMENTS DES PARTICULIERS

- Élargir et simplifier le crédit d’impôt développement durable

- Relancer l’écoprêt à taux zéro pour atteindre les 100 000 prêts par an

Les actions de la Conférence bancaire et financière :

- Des mesures de simplification ont été présentées pour permettre aux banques d’accroître la diffusion du prêt à taux zéro.

- La mise en place du fonds de garantie doit permettre aux banques d’attribuer des prêts pour la rénovation à des conditions moins coûteuses ou à des catégories d’emprunteurs présentant un profil de risque plus marqué.

- La finalisation du tiers-financement doit être accélérée en établissant les conditions opérationnelles d’intervention des sociétés de tiers-financement.

- L’utilisation des fonds des livrets A et LDD, qui ne sont pas centralisés à la Caisse des dépôts, fera l’objet d’un suivi renforcé.

LES AIDES DES ACTEURS FINANCIERS PUBLICS AUX COLLECTIVITÉS

L’ESSENTIEL DU PROJET DE LOI

- Prêts Transition énergétique et Croissance verte de la Caisse des dépôts

- Soutien aux territoires à énergie positive

- Doublement du fonds chaleur permettant d’accompagner les projets des collectivités

Les actions de la Conférence bancaire et financière :

La Banque européenne d’investissement (BEI) a signé un nouveau financement : 400 millions d’euros pour la rénovation et la modernisation des collèges en France sur une enveloppe globale qui devrait atteindre 1 milliard d’euros. Cet investissement permettra de mettre les nouvelles constructions aux normes HQE ou à énergie positive.

LE FINANCEMENT DES ENTREPRISES

L’ESSENTIEL DU PROJET DE LOI

- Fonds de garantie pour des prêts aux PME permettant de les aider à engager les travaux

- Cadre stable pour l’investissement dans les énergies renouvelables

- Soutien aux productions d’énergies renouvelables décentralisées

- Simplification des procédures

Les actions de la Conférence bancaire et financière :

- Des financements de long terme sont déjà prévus pour les grands groupes dans le but d’accompagner le développement des obligations vertes. La nouveauté, c’est de permettre le financement des petits et moyens projets qui vont se développer sur les territoires.

- La labellisation des investissements socialement responsables (ISR)

ÉCONOMISER L’ÉNERGIE - CINQ EXEMPLES POUR FAIRE BAISSER LES FACTURES

(1) La consommation annuelle d’énergie du propriétaire d’une maison individuelle ancienne et mal isolée est de 2000 €. Grâce au tiers financement, il va pouvoir engager les travaux nécessaires sans en faire l’avance et réduire sa facture de 800 €.

(2) Un locataire dans le secteur privé paie 1 200 euros par an pour sa consommation d’énergie. Une fois les travaux de rénovation réalisés par le propriétaire, sa facture sera réduite à 700 €.

(3) La consommation de carburant d’un véhicule diesel est de 7 litres/100, soit 1 400 € par an. Si un particulier choisit une voiture électrique pour ses trajets quotidiens, il fera des économies sur l’essence et ne dépensera qu’1 € d’électricité pour 50 km.

(4) Un entrepreneur qui dépense 66000 € par an en énergie peut économiser 20 %, soit 13 200 €, en isolant mieux ses bâtiments. Il peut aussi renforcer sa compétitivité en utilisant des produits recyclés.

(5) Dans les territoires ruraux, les agriculteurs et les habitants peuvent monter ensemble un projet de méthanisation pour transformer les déchets en gaz. Cette action permettra de créer une activité économique, des emplois et des revenus, tout en améliorant la qualité de l’air.

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 06:46
En 2013, les produits pétroliers sont toujours la première forme d’énergie consommée, avec 41 % de la consommation finale énergétique

En 2013, les produits pétroliers sont toujours la première forme d’énergie consommée, avec 41 % de la consommation finale énergétique

Dans un rapport du Service de l’observation et des statistiques du Commissariat général au développement durable, l’année 2013 la consommation finale d’énergie, corrigée des variations climatiques, est en baisse de 1,0 % par rapport à 2012, et ce malgré une hausse de la consommation primaire.

En effet, le rapport su SOeS montre que l’année 2013 a été marquée par une période froide de janvier à mai. La consommation primaire réelle a ainsi augmenté par rapport à 2012, atteignant 262 Mtep. Toutefois, en données corrigées des variations climatiques, elle diminue, comme en 2012, et passe même sous le seuil atteint lors de la crise économique en 2009. La consommation finale d’énergie baisse en effet pour la seconde année consécutive, tous usages confondus. La production nationale d’énergie primaire établit un nouveau record, de 139 Mtep. Ce résultat est dû à un surcroît de production aussi bien des énergies renouvelables que d’énergie issue de la valorisation des déchets, avec 26 Mtep. La filière nucléaire a pour sa part maintenu sa production, à 110 Mtep. Compte tenu de l’écart entre production et consommation énergétiques, le déficit des échanges extérieurs se creuse encore légèrement, en flux physiques. En revanche, la détente presque généralisée sur les cours internationaux et européens des énergies, à l’exception du gaz naturel, entraîne une diminution de la facture énergétique du pays, qui atteint 66 milliards d’euros (Md€), soit 3 Md€ de moins que le record de 2012.

Le rapport mentionne également qu’en 2013, la consommation d’énergie primaire réelle a très légèrement augmenté par rapport à 2012, approchant 262 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep). Les températures de la période de chauffe du premier semestre ont été plus froides que les références de température 1981-2010. Celles des mois de février à mai ont même été plus rigoureuses qu’en 2010, année record en termes de froid, sans atteindre toutefois les vagues de frimas de février 2012 ou décembre 2010.

Ce différentiel de températures a induit un besoin complémentaire de 3,1 Mtep par rapport à l’année précédente, qui avait été un petit peu plus chaude que la normale, et de 2,2 Mtep par rapport à la référence 1981-2010. Les émissions de CO2 liées à la combustion d’énergie auraient ainsi légèrement augmenté en données réelles. A contrario, corrigées des variations climatiques, elles diminuent très légèrement en 2013 (- 0,8 %). Ainsi, leur niveau est inférieur de 8,5 % à celui de 1990.

Nouveau record de la production primaire nationale, à 139 Mtep

Le rapport observe que la production nationale d’énergie primaire a atteint un nouveau record en 2013, à un peu plus de 139 Mtep, soit 2 Mtep de plus que l’année précédente. Grâce à leur bonne tenue, les énergies renouvelables, tant électriques que thermiques, ont chacune contribué à cette augmentation à hauteur d’environ 1 Mtep.

Il montre aussi que la production hydraulique (y compris pompage) a atteint son plus haut niveau depuis 2002, avec 6,6 Mtep, soit un de plus qu’en 2012, grâce au printemps pluvieux. Avec un peu plus de 18 Mtep, les filières thermiques et la valorisation des déchets établissent un nouveau record de production. La filière éolienne a fourni 1,4 Mtep ; sa croissance est néanmoins quatre fois moindre qu’en 2012. De même, la filière photovoltaïque continue à augmenter, à un peu plus de 0,4 Mtep, mais à un rythme ralenti.

Quant à la production d’électricité nucléaire, le rapport précise qu’elle s’est maintenue à 110 Mtep, très légèrement en dessous de la production de 2012, en raison d’une disponibilité des centrales toujours relativement basse – le coefficient de disponibilité pour 2013 a été calculé à 78 %. On est donc loin du sommet inégalé atteint en 2005 à près de 118 Mtep. La production nationale de combustibles fossiles (pétrole, gaz et charbon), déjà marginale, continue à diminuer, avec en particulier l’arrêt définitif, mi-octobre 2013, de l’injection de gaz naturel dans le réseau de transport à Lacq.

Au total en 2013, la production nationale a ainsi couvert 53,1 % de la consommation primaire du pays.

consommation et production primaires d’énergie en 2013 - une hausse de la consommation satisfaite notamment par l’essor des énergies renouvelables

consommation et production primaires d’énergie en 2013 - une hausse de la consommation satisfaite notamment par l’essor des énergies renouvelables

Production secondaire d’énergie : diminution pour les centrales thermiques et pour la production de produits pétroliers raffinés

Le rapport rajoute qu’en 2013, la production secondaire d’énergie a été contrastée suivant les filières. La production brute d’électricité thermique classique est en baisse en 2013, après une quasi-stabilité en 2012 et en 2011. Les moyens de production dits « de pointe », mis en œuvre ponctuellement pour répondre à des pics de consommation, ont été relativement peu sollicités en 2013. Parmi les centrales à combustible fossile, la filière charbon a été privilégiée comme en 2012, le contexte économique restant inchangé : faible prix du combustible et bas prix du CO2. La production d’électricité à base de charbon ne représente toutefois que 4,3 % de la production électrique totale en 2013. La filière gaz, constituée principalement des centrales à cycle combiné au gaz (CCCG) pâtit des prix élevés du gaz naturel ; sa part dans la production électrique est à nouveau moindre que celle du charbon. Les produits pétroliers, d’une part, et les autres combustibles (ordures ménagères, biomasse, biogaz), d’autre part, ne représentent chacun qu’environ 1 % de la production électrique totale.

Ensuite, il signale que l’activité de raffinage a encore diminué en France en 2013. Avec la fermeture de la raffinerie de Petit Couronne, seules huit raffineries en métropole ont produit. Après avoir déjà subi une forte baisse en 2012, les quantités de pétrole brut importées pour le raffinage ont diminué cette année encore (- 1,5 %), à 57 millions de tonnes (Mt).

Augmentation du déficit physique des échanges extérieurs d’énergie, mais allégement de la facture

Le rapport souligne également que le solde physique des échanges extérieurs, structurellement importateurs, se creuse légèrement en 2013, à 124 Mtep. En effet, les exportations ont diminué deux fois plus que les importations : respectivement - 1,6 Mtep et - 0,8 Mtep par rapport à 2012. Les achats de produits pétroliers passent sous la barre des 100 Mtep pour la première fois depuis 1990. À l’inverse, les achats de charbon ont augmenté. Les exportations d’électricité en hausse, à plus de 5 Mtep, ne suffisent pas à compenser des ventes de produits pétroliers raffinés en diminution constante depuis 2008.

Il évoque pareillement que malgré la légère dégradation du solde des échanges extérieurs d’énergie, la facture énergétique de la France a reculé de 4,6 % par rapport au record de 2012, pour atteindre 66 milliards d’euros (Md€) en 2013. En effet, les cours internationaux et européens de l’énergie se sont dans l’ensemble presque tous détendus. La facture pétrolière s’est ainsi allégée de plus de 3 Md€, en raison de la double diminution des volumes et des prix ; elle a atteint 52 Md€. La facture charbonnière a également diminué, la baisse des prix compensant la hausse des volumes importés ; elle est ainsi inférieure à 2 Md€. A contrario, la facture gazière a augmenté pour la troisième année consécutive, du fait de la hausse des prix, pour dépasser les 14 Md€. Quant aux ventes d’électricité, malgré la hausse des flux physiques, elles ont diminué, atteignant moins de 2 Md€.

Détente sur les cours internationaux et européens des produits énergétiques

Le rapport montre que la morosité économique mondiale (coup de frein de l’économie américaine, récession dans la zone euro pour la deuxième année consécutive, croissance moindre dans les pays en développement) a en effet pesé en 2013 sur les cours des énergies fossiles : nette diminution pour le pétrole et le charbon, augmentation ralentie pour le gaz. Il note aussi que le raffermissement de l’euro par rapport au dollar accentue le mouvement de baisse. Les cotations restent toutefois élevées : le cours du Brent se maintient ainsi bien au-delà des 100 dollars le baril, le charbon vapeur au-delà de 80 dollars la tonne. Le prix de l’électricité baisse sur les marchés européens, en raison notamment de fortes productions renouvelables en Allemagne et en Espagne. Le prix du gaz naturel est au contraire sur une pente ascendante depuis trois ans sur le continent.

Ensuite, le rapport relève que les mouvements des cours internationaux et européens se sont répercutés en grande partie sur les prix de l’énergie en France : ils ont continué à augmenter, mais à un rythme nettement ralenti. Ils progressent ainsi moins vite que les prix de l’ensemble des biens et services pour la première fois depuis dix ans. Les prix des produits pétroliers (fioul, carburants) sont même en repli, ce qui ne s’était plus produit depuis 2009. En revanche, les prix du gaz et de l’électricité ont augmenté fortement.

De plus, il précise que l’impact sur les dépenses énergétiques des ménages français est direct : la dépense moyenne de carburant a diminué de 60 euros en 2013 par rapport à 2012, presque entièrement en raison de la baisse des prix à la pompe. En revanche, les dépenses d’énergie pour le logement ont augmenté de 100 euros, sous le double impact de la hausse des prix des énergies de chauffage et de besoins en chauffage accrus, même si la hausse a été divisée par deux par rapport à celle de 2012. Au total, les dépenses énergétiques des Français se sont élevées à près de 3 210 euros en moyenne par ménage en 2013, contre un peu moins de 3 170 euros en 2012 ; elles représentent 6,2 % de leur consommation effective, une proportion qui n’avait pas été atteinte depuis 1991.

allégement de la facture énergétique de la France suite à la diminution des cours internationaux et européens

allégement de la facture énergétique de la France suite à la diminution des cours internationaux et européens

Nouveau recul de la consommation finale d’énergie, à 165 Mtep

Pour conclure ce rapport, la note observe qu’en 2013, la consommation finale d’énergie, corrigée des variations climatiques, est en baisse de 1,0 % par rapport à 2012. Elle s’établit à 165 Mtep, après deux années autour de 167 Mtep. Comme le produit intérieur brut (PIB) a pour sa part très légèrement augmenté, l’intensité énergétique finale a de nouveau diminué en 2013, dans la même proportion que la consommation. Néanmoins, cette baisse est moindre que pendant les années porteuses d’avant la crise de 2008, et pas encore au niveau de l’objectif inscrit dans la loi de programme du 13 juillet 2005 fixant les orientations de politique énergétique qui visait une réduction de 2 % par an de l’intensité énergétique finale d’ici à 2015.

Le rapport fait mention d’une consommation finale non énergétique qui diminue le plus (- 4,8 % en 2013, après - 3,7 % l’année précédente), traduisant notamment la poursuite du recul de l’activité industrielle. La consommation finale énergétique a quant à elle reculé de 0,7 % en 2013, en raison des consommations en baisse dans l’industrie, le tertiaire et dans une moindre mesure les transports.

Et rajoute qu’elle avait baissé de 5 Mtep entre 2008 et 2009 en raison de la crise économique, atteignant 155 Mtep. Elle s’établit autour de ce seuil pour la cinquième année consécutive, et atteint même son niveau le plus bas, à tout juste 154 Mtep. La consommation finale énergétique ne semble plus augmenter désormais que dans le secteur résidentiel.

Par ailleurs, il stipule qu’en 2013, la consommation finale d’énergie des transports atteint 49 Mtep, en léger recul par rapport à 2012. Après une période de forte croissance entre 1985 et 2002 (+ 2,4 % par an), elle s’effrite depuis, de - 0,2 % par an en moyenne entre 2003 et 2013.

Cependant, le rapport souligne que les transports restent néanmoins le premier secteur consommateur d’énergie, devant le secteur résidentiel. La diminution de moins de 1 % des carburants issus du pétrole, et la hausse du gaz et de l’électricité, encore très marginaux, n’en modifient pas le bouquet énergétique. Celui-ci se compose en 2013 de 92 % de produits pétroliers, 5,5 % d’énergies renouvelables, 2,2 % d’électricité et seulement 0,2 % de gaz naturel. L’ensemble résidentiel-tertiaire concentre, en part relative, plus de 40 % de la consommation finale énergétique. En 2013, sa consommation est quasi stable, pour la seconde année consécutive, du fait du relatif maintien (0,4 %) de la consommation du secteur résidentiel. Dans le seul tertiaire, la consommation diminue : - 1,3 % après - 2,0 % en 2012. Dans les deux secteurs, le gaz naturel et surtout les produits pétroliers font de plus en plus place à l’électricité (+ 7 points en dix ans), et dans une moindre mesure aux énergies renouvelables thermiques. La consommation finale d’énergie de l’industrie diminue de 2,1 % en 2013, à 31,8 Mtep. Relativement stable de 1990 à 2008, elle a chuté de près de 13 % avec la crise économique de 2009, atteignant un premier plancher record de 32,6 Mtep. Les redressements en 2010 et en 2012 n’ont pas permis de rattrapage car ils ont été suivis de baisses de plus grande ampleur. Ainsi en 2013, la consommation finale d’énergie dans l’industrie atteint même son plus bas niveau depuis l’origine des séries en 1970. Les énergies consommées sont affectées différemment car les branches industrielles ont connu des fortunes diverses en 2013. La consommation finale d’énergie du secteur agriculture- pêche oscille entre 4 et 5 Mtep depuis le début des années 1990. Sa part dans la consommation finale est stable et les produits pétroliers y représentent toujours les trois quarts de la consommation.

Enfin, le rapport explique qu’au final, les produits pétroliers, bien qu’en baisse structurelle, sont toujours la première forme d’énergie consommée, avec 41 % de la consommation finale énergétique, corrigée des variations climatiques. L’électricité, toujours croissante, consolide sa seconde place du bouquet énergétique final (25 %). Le gaz, bien qu’en baisse, constitue 21 % de l’ensemble. Les énergies renouvelables thermiques et la valorisation des déchets atteignent en 2013 la barre symbolique des 10 % de la consommation finale énergétique. Enfin, malgré son essor en 2013, dû à la sidérurgie, le charbon en satisfait moins de 4 %.

dépenses énergétiques des ménages - la hausse des dépenses pour le logement non compensée par la baisse des dépenses en carburants

dépenses énergétiques des ménages - la hausse des dépenses pour le logement non compensée par la baisse des dépenses en carburants

consommations énergétiques de l’industrie et des transports sur une pente descendante

consommations énergétiques de l’industrie et des transports sur une pente descendante

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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 06:44
La centrale nucléaire de Santa Maria de Garona poussée jusqu'à 60 ans ….

La centrale nucléaire de Santa Maria de Garona poussée jusqu'à 60 ans ….

A l'arrêt depuis décembre 2012, la centrale nucléaire de Santa Maria de Garona a fait l'objet d'une demande d'autorisation d'exploitation pour une durée de 17 années supplémentaires. C'est ce qu'a indiqué son exploitant Nuclenor, filiale à 50% d'Iberdrola et d'Endesa.

Il s'agit de la dernière péripétie du feuilleton concernant la prolongation de la durée de vie de la plus vieille centrale nucléaire espagnole mise en service en 1971. Le gouvernement de M. Zapatero avait accordé en 2009 une autorisation de prolongation du fonctionnement tout en fixant à juillet 2013 le terme de l'exploitation. Son successeur M. Rajoy avait en 2012 modifié le décret pour permettre à l'exploitant de demander une prolongation supplémentaire jusqu'en 2019, qui avait été ignorée par Nuclenor. L'entreprise, estimant que les investissements nécessaires à la mise en conformité de la centrale aux normes de sûreté adoptées après l'accident de Fukushima, ainsi que les nouvelles dispositions fiscales applicables à la production d'énergie, faisaient perdre sa rentabilité à la centrale pour une prolongation limitée à six années. Ainsi, la centrale a cessé de fonctionner en décembre 2012, avant même l'échéance de juillet 2013 fixée par la réglementation.

En adoptant un nouveau décret en février dernier laissant la possibilité de présenter une nouvelle demande d'autorisation d'exploitation après la déclaration de fin d'activité d'une installation nucléaire dans un délai d'un an, le gouvernement a cependant laissé la porte ouverte au redémarrage de la centrale de Garona. Nuclenor a cette fois saisi l'occasion et présenté le 27 mai une demande de renouvellement du permis d'exploitation de la centrale pour une durée de 17 ans supplémentaires, ce qui porterait sa durée de vie à 60 ans.

Le processus sera long, comme l'a indiqué le ministre de l'énergie M. Soria, évoquant plusieurs mois voire un an avant que l'autorité de sûreté espagnole, le Consejo de Seguridad Nuclear, se prononce sur les conditions à remplir pour permettre au gouvernement de prononcer l'autorisation de redémarrage. Mais d'ores et déjà, les opposants se sont fait entendre. Les associations écologistes mais également le Parlement basque, qui a adopté un texte réclamant au gouvernement de s'opposer à la remise en service de la centrale, située dans la province de Burgos en Castilla y Léon, mais à seulement quelques kilomètres du Pays Basque. La principale surprise vient du fait que le Parti Populaire, celui-là même qui gouverne en Espagne, s'est pour la première fois joint au Parti Socialiste et aux Parti Nationaliste Basque pour faire adopter cette motion.

Nuclenor et le gouvernement mettent en avant de leur côté l'exemple des Etats-Unis (le réacteur de Garona appartient à la filière des Réacteurs à Eau Bouillante, et a été conçu par General Electric) qui ont récemment autorisé la prolongation de la durée de vie des centrales jusqu'à 60 années, ainsi que les exigences supplémentaires de sûreté qui seront fixées en conséquence des stress tests européens.

Le mythe du nucléaire bon marché à vécu, ces coûts ne vont cesser de croître…

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Published by LV_RM - dans Nucléaire Santa Maria de Garona
27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 07:44
Au Sénat, la transition énergétique passe par le Nucléaire, pour le reste on verra…

Au Sénat, la transition énergétique passe par le Nucléaire, pour le reste on verra…

Alors que les décisions pour l’avenir de la transition énergétique se dessinent à l’Hôtel de Roquelaure, la Chambre Haute du Parlement a adopté une résolution déposée au Sénat le 4 décembre 2013 par Jean-Claude Gaudin (UMP - Bouches-du-Rhône) et Ladislas Poniatowski (ratt. UMP - Eure).

Selon le contenu de la proposition de résolution, la "raréfaction des énergies fossiles, l'insécurité dans l'approvisionnement de ces sources d'énergie, la hausse de la facture énergétique, la détérioration de l'environnement dont l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre est l'une des principales manifestations", les auteurs de la présente résolution estiment que la France doit conduire "une politique publique de l'énergie empreinte de vision et de responsabilité", visant à limiter la consommation excessive en combustibles fossiles.
La présente proposition de résolution se prononce donc en faveur :
- Se prononce en faveur de la prolongation de la durée d'exploitation du parc nucléaire actuel, sous le contrôle de l'Autorité de sûreté nucléaire, afin, d'une part, d'éviter de consacrer des dépenses à la destruction d'emplois et d'un outil de production rentable et sûr et de bénéficier, d'autre part, des délais nécessaires pour effectuer des choix qui nous engageront pour plusieurs décennies ;

- Souhaite la poursuite du programme de remplacement partiel des générateurs nucléaires de deuxième génération par des EPR ainsi que celle du programme de recherche sur les réacteurs de quatrième génération ;

- Souligne que le maintien de l'excellence industrielle et du niveau de recherche français dans le secteur de l'énergie nucléaire, outre le bénéfice qu'en retirera notre pays en termes d'indépendance énergétique et de production d'une énergie de base durablement compétitive, contribuera aussi, à travers le rayonnement des technologies nationales, à soutenir l'effort international de lutte contre le changement climatique et à promouvoir la recherche du plus haut niveau de sûreté de la production d'énergie nucléaire ;

- Rappelant que l'hydroélectricité est la première source nationale d'énergie renouvelable et qu'elle présente un intérêt tout particulier en termes d'ajustement de l'offre et de stockage de l'énergie, insiste sur la nécessité d'un renouvellement rapide des concessions hydroélectriques, pour permettre de moderniser l'outil de production et d'optimiser la valorisation de la ressource hydraulique, mais aussi pour faire bénéficier les collectivités publiques d'une redevance représentative de la rente des concessions amorties ;

- Estime nécessaire de prendre en compte les interrogations relatives au coût du soutien accordé au développement de nouvelles filières de production d'énergie issue de sources renouvelables et aux modalités de son financement, d'examiner ce coût à l'aune de son impact sur le prix de l'énergie, sur la construction de nouvelles filières industrielles, sur l'emploi, sur l'équilibre de la balance commerciale, et en fonction de l'apport potentiel de ces nouvelles filières à notre indépendance énergétique ;

- Juge souhaitable de cibler l'effort nécessaire sur les filières les plus compétitives et de soutenir par ailleurs la recherche pour développer des technologies nouvelles et favoriser l'émergence de solutions innovantes et compétitives aux problèmes du stockage de l'énergie et du développement de réseaux intelligents ;

- Souhaite également que soit soutenu l'effort de production de chaleur renouvelable et que soit mise à profit l'expertise développée en ce domaine par les collectivités territoriales ;

- Estime en tout état de cause indispensable, pour éviter les pointes de consommation et dans la perspective du développement d'énergies intermittentes, de mettre en place le plus rapidement possible le mécanisme de capacité prévue par la loi n° 2010-1488 du 7 décembre 2010 portant nouvelle organisation des marchés de l'énergie ;

- Préconise une orientation prioritaire de la politique de maîtrise de la consommation d'énergie vers l'amélioration de l'efficacité énergétique des processus de production, des biens de consommation, des secteurs du bâtiment et des transports, afin que cette politique contribue aussi à la croissance économique, à la compétitivité, au développement des territoires et à l'emploi en s'appuyant sur l'innovation, la mise en place de filières industrielles, la formation professionnelle et l'information des consommateurs ;

- Attire l'attention sur la nécessité de prendre en compte les charges résultant pour les collectivités territoriales et les ménages de l'effort d'équipement nécessaire à l'amélioration de la performance énergétique des bâtiments et des transports.

Analyse par groupes politiques

Groupe Union pour un Mouvement Populaire (131)

Pour : 131

Groupe socialiste et apparentés (127)

Contre : 127

Groupe Union des Démocrates et Indépendants - UC (32)

Pour : 30

Abstention : 1 - Mme Valérie Létard

N'a pas pris part au vote : 1 - Mme Chantal Jouanno

Groupe communiste républicain et citoyen (20)

Contre : 20

Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen (19)

Pour : 12

Contre : 3 - MM. Alain Bertrand, Christian Bourquin, Raymond Vall

Abstentions : 4 - MM. Jean-Michel Baylet, Yvon Collin, Mme Françoise Laborde, M. Jean-Pierre Plancade

Groupe écologiste (12)

Contre : 12

Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (6)

Pour : 6

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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 07:52
Fukushima : y a-t-il un risque de contamination de l’océan et, au-delà, des écosystèmes du monde entier ?

Fukushima : y a-t-il un risque de contamination de l’océan et, au-delà, des écosystèmes du monde entier ?

L’ONG Greenpeace, présente sur tous les continents et tous les océans vient de faire paraître un communiqué alertant la situation à Fukushima.

Ces dernières semaines, plusieurs reportages sur l’évacuation des eaux radioactives de la centrale de Fukushima vers l’océan Pacifique ont largement circulé, suscitant intérêts et inquiétudes. La question qui sous-tend cet intérêt est simple à comprendre : y a-t-il un risque de contamination de l’océan et, au-delà, des écosystèmes du monde entier ?

Des équipes de Greenpeace travaillent sur la crise nucléaire de Fukushima depuis ses débuts, en mars 2011, et tentent de répondre, ou de proposer des réflexions pour répondre, aux préoccupations du public.

Depuis avril 2011, les experts en radiation venus de bureaux de Greenpeace du monde entier effectuent des relevés. Ils ont notamment échantillonné et testé la vie marine tout le long de la côté japonaise, en effectuant des prélèvements depuis le Rainbow Warrior, mais aussi en collaboration avec les pêcheurs japonais et les coopératives alimentaires japonaises.
Ces relevés, indépendants, sont documentés, et consultables sur la page Radiation surveys – Fukushima (analyse des radiations – Fukushima page en anglais ).
Il n’y a certes pas de biologiste marin dans cette équipe, mais un certain nombre d’experts en radiations dont les résultats et analyses sont partagés avec des universitaires et des scientifiques.

Les bonnes raisons de s’inquiéter sont nombreuses

Il y a de nombreuses raisons d’être préoccupé, voire inquiet, des répercussions continues de la catastrophe de Fukushima sur la population et l’environnement. Les fuites d’eau contaminée en provenance des réacteurs endommagés de la centrale en sont une, la question encore non résolue du stockage – fiable – des énormes volumes d’eau contaminée en est une autre, ainsi que les quantités massives de matières radioactives produites par les efforts de décontamination en cours dans la préfecture de Fukushima.

Il y également le sort de plus de 100 000 personnes évacuées. Leurs vies sont aujourd’hui entre parenthèses. Après bientôt trois ans, ils n’ont toujours pas reçu l’indemnisation qui leur permettrait de prendre un nouveau départ. Ni le gouvernement japonais, ni les entreprises privées responsables de la catastrophe ne s’en sont aujourd’hui occupés.
Beaucoup de gens ont été exposés à des niveaux significativement élevés de radiation. Des milliers de kilomètres carrés ont été contaminés par les retombées radioactives de l’accident, et le resteront pendant de nombreuses décennies.

Et puis il y a les défis encore à venir du démantèlement de l’ensemble de la centrale nucléaire détruite. De ses réacteurs et de leur combustible fondu à l’intérieur.

Toutes ces raisons sont largement suffisantes pour conclure que la situation à Fukushima est vraiment dramatique

C’est pourquoi il n’est pas utile d’en rajouter

De nombreuses rumeurs ont circulé ces derniers temps, exagérant les risques et créant de toutes pièces de nouvelles catastrophes à venir, largement au-delà de la réalité. La confiance du public envers les autorités a été, à raison, ébranlée … et face à cette incertitude, des informations alarmantes, mais non confirmées circulent dans le monde entier.

Les plus récentes de ces rumeurs évoquaient notamment des réactions nucléaires en cours à l’intérieur des réacteurs accidentés de Fukushima, ainsi qu’une contamination radioactive à grande échelle de l’océan Pacifique, jusqu’à la côte ouest américaine. Des images ont même circulé, effrayantes, montrant des vagues rouges, oranges et jaunes se déversant dans l’océan… des images représentant en fait l’onde du Tsunami de 2011, utilisées dans un contexte faux, de désinformation. (Voir sur ce sujet le décryptage du Monde :
Hoax écolo : la contamination massive du Pacifique par Fukushima )

Les équipes de Greenpeace ont vérifié chacune de ces rumeurs, et notre réponse est claire : aucune d’elle n’est basée sur une réalité scientifique. Ainsi, si des quantités sans précédent de Césium radioactif ont fini dans l’océan Pacifique, contaminant de manière significative les sédiments le long du littoral japonais, il n’existe aucun mécanisme plausible qui aurait pu transporter cette contamination à des niveaux élevés à travers le Pacifique, jusqu’aux plages américaines ou australiennes. Oui, il y a bien des traces détectables de ces isotopes radioactifs dans les eaux américaines, mais à des niveaux très faibles, et leur contribution aux doses de radiation est bien moindre que celle des rayonnements naturels.

Cela ne signifie pas que ces radiations sont sûres. Il n’y a pas de dose anodine à 100%. Mais cela signifie que les risques supplémentaires qu’elles représentent pour les organismes vivants, y compris les humains, sont minimes.

C’est pourquoi les efforts de nos équipes se concentrent sur les grands défis de l’après-Fukushima. Au Japon même. C’est là que les pêcheurs capturent encore parfois un poisson dont la contamination dépasse les normes officielles . Bien que la fréquence de ces captures ait effectivement baissée depuis 2011, elles se produisent encore, et des mesures de précaution doivent donc s’appliquer lorsqu’il s’agit de consommer des fruits de mer en provenance de la côte nord-est du Japon. Mais au risque de nous répéter : l’idée que la contamination de Fukushima représente aujourd’hui un risque sérieux pour les côtes australiennes, américaines et leurs écosystèmes est tirée par les cheveux.

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 07:56
Qu’en est-il du  transfert des particules contaminées dans les rivières de la région de Fukushima ?

Qu’en est-il du transfert des particules contaminées dans les rivières de la région de Fukushima ?

Alors que s’opère actuellement les opérations de démantèlement sur le site de la centrale de Fukushima Daiichi, dont la première étape concerne le retrait des combustibles entreposés dans la piscine du réacteur n°4, des chercheurs du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE – CEA/CNRS/UVSQ), en collaboration avec une équipe japonaise de l’université de Tsukuba, ont publié les résultats de leurs quatre premières campagnes de mesures menées dans la Préfecture de Fukushima, concernant le transfert des particules contaminées dans les rivières de la région de Fukushima.

Des recherches menées dans le cadre du programme TOFU (TOFU pour Tracing the environmental consequences of the TOhoku earthquake-triggered tsunami and the FUkushima accident.)

Initiée dans le cadre de l’appel « Flash » franco-japonais de l’ANR et de la JST (Japan Science and Technology Agency) à la suite de l’accident de Fukushima, cette étude franco-japonaise fait un point sur le transfert des sédiments contaminés le long des rivières drainant le panache de contamination qui s’est formé dans la Préfecture de Fukushima en mars 2011. Couvrant une zone d’environ 3000 km2, cette étude est la première à réaliser un état des lieux complet, dans le temps et dans l’espace, de l’évolution de la dispersion de ces polluants radioactifs.

Lors de l’accident de Fukushima, des radionucléides émetteurs gamma se sont échappés du combustible nucléaire et ont été relâchés dans l’atmosphère. Ces radioisotopes, principalement du césium-134 et du césium-137 encore traçables aujourd’hui, ont la particularité de se fixer fortement et irréversiblement aux particules du sol et aux sédiments. Sous l’effet de l’érosion, les particules du sol et les radionucléides qu’elles transportent peuvent être transférés dans les rivières puis exportés progressivement vers l’océan Pacifique en traversant des plaines côtières relativement épargnées par les retombées initiales du panache. Des sédiments de rivière ont dès lors été prélevés et leur débit de dose radioactif a été mesuré le long des principales rivières (comme l’Ota, la Mano et la Nitta) qui drainent l'une des parties les plus contaminées du panache de retombées.

Les résultats des quatre premières campagnes de mesures ont permis de confirmer l’hypothèse selon laquelle les typhons contribuent très fortement à redistribuer la contamination sur le territoire. En effet, ces phénomènes accélèrent l’érosion des sols et conduisent à l’évacuation des particules érodées dans les cours d’eau. Ainsi, les chaînes de montagnes intérieures, qui ont connu les plus fortes retombées radioactives, ont été marquées par une forte érosion après la série de violents typhons de l’été 2011. En vingt mois, une baisse des niveaux de radioactivité en altitude et une redistribution progressive de la contamination vers les zones aval ont été constatées. Après les typhons de 2011, une diminution générale des niveaux de contamination a été mesurée en 2012. La campagne de mai 2013 a confirmé cette baisse des niveaux de contamination dans les rivières, plus rapide qu’attendu. Celle-ci peut s’expliquer par l’occurrence de typhons moins violents en 2012 qu’en 2011.

Cette baisse est toutefois plus marquée et plus linéaire dans les zones montagneuses qu’en plaine. Le changement d’occupation des sols dans les zones de culture en altitude a pu contribuer à limiter l’érosion des sols dans la partie amont qui est la plus contaminée. L’interdiction de cultiver ces terres a en effet favorisé le développement d’une végétation plus dense qui protège de facto les sols contre le phénomène d’érosion. La reprise de l’activité rizicole dans les régions situées en altitude pourrait favoriser l’érosion des sols, qui sont actuellement protégés par un couvert végétal dense. Le cas échéant, en cas de reprise de la culture du riz, une surveillance étroite des niveaux de contamination en aval sera nécessaire.

En plaine, la baisse de la contamination est moins régulière et varie en fonction du bassin versant : la présence ou non de barrages joue un rôle considérable dans la mesure où ils constituent des zones de stockage temporaire de la contamination. Ponctuellement, les sédiments contaminés charriés par les cours d’eau se sont accumulés dans les réservoirs des barrages de la région. Temporairement, les débits de dose ont pu dépasser les 20mSv par an, limite retenue par les autorités japonaises pour délimiter la zone d’accès interdit. Ces résultats invitent à surveiller l’impact des futurs lâchers de barrages susceptibles de relarguer de la contamination dans la section aval du cours d’eau et à réglementer en conséquence les activités de pêche et de loisirs.

La 5e campagne de mesures s’est achevée le 3 novembre 2013. Elle permettra de voir si la baisse de la contamination se confirme ou si les nombreux typhons de 2013, plus violents qu’en 2012, auront à nouveau généré de l’érosion et/ou mobilisé des sédiments contaminés dans les rivières, ce qui se traduirait par une nouvelle hausse des débits de dose dans les sédiments déposés par les cours d’eau.

Ces travaux de recherche sont appelés à se poursuivre jusqu’en 2019, dans le cadre du projet AMORAD financé par le programme des investissements d’avenir en radioprotection et en sûreté nucléaire et piloté par l’IRSN qui devrait débuter début 2014.

Qu’en est-il du  transfert des particules contaminées dans les rivières de la région de Fukushima ?

Série de cartes retraçant l’évolution temporelle de la pollution radioactive dans les sols et les sédiments déposés par les cours d’eau dans la zone la plus contaminée de la préfecture de Fukushima.

Les points colorés indiquent les débits de dose relevés au niveau des laisses de crue déposées par les rivières ; les niveaux de couleur du fond de carte correspondent aux niveaux relevés dans les sols par les autorités japonaises. La zone à accès interdit ou restreint est circonscrite en rouge. La contamination des points de prélèvement situés en amont des cours d’eau dans la zone du panache radioactif principal baisse rapidement d’une campagne de mesure à l’autre. En aval, on observe dans les rivières le dépôt de sédiments plus contaminés que les sols autochtones (présence de points orange ou jaune en zone verte). On observe que, de manière générale, les zones à accès interdit ou restreint définies par les autorités correspondent bien à celles où les débits de dose annuels dans les sols et les sédiments des rivières dépassent les 20 mSv/an[a]. En mai 2013, on constate qu’à de rares exceptions près, les niveaux de contamination dans les sédiments sont systématiquement moins élevés que ceux des sols environnants et que les débits de dose dans les sédiments déposés par les cours d’eau ont également fortement baissé dans la zone à accès interdit ou restreint. Comme la culture des champs de l’amont est interdite et que la végétation y a repris ses droits, l’érosion de ces parcelles est restée très limitée en 2012, ce qui explique la baisse de contamination dans les sédiments de rivière.

[a] Les 20 mSv/an correspondent à la dose retenue par les autorités japonaises pour définir la zone d’exclusion. En France, cette dose correspond à la limite annuelle autorisée pour les travailleurs du nucléaire (la dose annuelle grand public hors radioactivité naturelle est de 1 mSv).

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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 07:46
Une centrale nucléaire sous-marine…. Flexblue

Une centrale nucléaire sous-marine…. Flexblue

Pour faire face à la demande croissante en énergie, l’approvisionnement en énergie compte parmi les enjeux politiques, économiques et écologiques décisifs pour l’avenir de la planète au XXIe siècle. Plus que jamais, gouvernements et entreprises sont confrontés à des choix politiques et technologiques cruciaux pour garantir à long terme les besoins des économies développées, accompagner l’essor des pays en développement et répondre positivement aux préoccupations citoyennes sur les risques liés au climat.

Face à cette situation, DCNS, une entreprise française qui intervient dans le domaine de l’armement naval et de l'énergie va lancer un nouveau concept d’une unité immergée de production d’énergie nucléaire de petite puissance.

Ce concept baptisé Flexblue représenterait une source d’électricité particulièrement modulaire et sans équivalent sur le marché. Compacts et facilement transportables par voie maritime, les unités pourraient être déployées au plus près des zones de besoin.

Une centrale nucléaire sous-marine…. Flexblue

Flexblue permettrait ainsi de proportionner l’approvisionnement énergétique aux besoins et moyens du client : il suffirait de déployer plusieurs unités Flexblue immergées côte à côte pour satisfaire une augmentation des besoins énergétiques d’une zone.

Les investissements nécessaires à la construction de plusieurs unités Flexblue pourraient être étagés dans le temps en fonction de l’évolution des besoins.

Flexblue s’appuierait sur des technologies parfaitement éprouvées dont l’association inédite en ferait une innovation majeure sur le marché de l’énergie. Flexblue combinerait les 40 ans d’expérience de DCNS dans le nucléaire et ses 100 ans d’expérience dans les sous-marins. Flexblue bénéficierait du savoir-faire unique de DCNS en matière de systèmes navals et de propulsion nucléaire. Flexblue intègrerait ainsi le meilleur des compétences de DCNS en matière de conception de sous-marins à propulsion nucléaire. Son design profiterait également des connaissances uniques du Groupe sur le milieu marin afin d’assurer à Flexblue performance, fiabilité, sûreté, durabilité et respect de l’environnement.

Une centrale nucléaire sous-marine…. Flexblue

Par rapport aux chaudières de sous-marins, les spécifications de la chaudière de Flexblue seraient adaptées puisqu’il s’agirait de produire de l’énergie électrique et non de répondre aux besoins de manœuvrabilité d’un navire. La modularité intrinsèque de Flexblue lui permettrait ultérieurement d’intégrer différents types de chaudières nucléaires de petite puissance qui seront développées.

Flexblue, un concept innovant. Flexblue serait une unité immergée de production d’énergie nucléaire de petite puissance (50 à 250 MWe) comprenant une petite chaudière nucléaire, un groupe turbo-alternateur, une usine électrique et des systèmes auxiliaires. Des câbles sous-marins achemineraient l’électricité produite par Flexblue vers la côte.

Flexblue serait ancrée dans un environnement sous-marin extrêmement stable par 60 à 100 mètres de fond et à quelques kilomètres des côtes. Un système de ballasts permettrait le déplacement vertical aisé de Flexblue dans les phases d’installation, d’entretien et, en fin de vie, de démantèlement.

Chaque unité de production d’énergie Flexblue permettrait d’alimenter une zone de 100 000 à 1 000 000 habitants (en première analyse) – selon la puissance de l’unité Flexblue et le niveau de vie de la population servie (industries incluses). De forme cylindrique, les unités Flexblue mesureraient une centaine de mètres de long pour environ 12 à 15 mètres de diamètre et une masse d’environ 12 000 tonnes. Elles seraient transportables par navire spécialisé.

Selon, DCNS, l’un des atouts majeurs de la solution Flexblue reposerait sur son design standardisé et largement indépendant du site d’implantation final, à la différence des centrales nucléaires terrestres dont le génie civil doit s’adapter au site d’installation. Chaque unité Flexblue serait fabriquée, assemblée et testée sous maîtrise d’œuvre de DCNS en usine et chantier naval. Grâce aux processus optimisés de construction en chantier naval (par modules, sur berceaux...), les coûts et les délais de construction seraient optimisés, tout en garantissant un très haut niveau de qualité.

Selon des processus éprouvés, les différents éléments et équipements de l’unité Flexblue seraient fabriqués dans les sites de DCNS et de ses partenaires puis assemblés par DCNS.

DCNS dispose d’une expérience de maître d’œuvre et maîtrise les standards de référence du secteur nucléaire.

Les unités Flexblue seraient des installations immergées fixes sans moyens de propulsion. Elles pourraient être acheminées sur site par des navires spéciaux de même nature que ceux actuellement employés pour le déploiement des plateformes offshore. Ces navires pourraient acheminer les unités Flexblue vers un chantier naval qualifié pour qu’elles y soient rechargées en combustible nucléaire, entretenues et, en fin de vie, démantelées.

Une centrale nucléaire sous-marine…. Flexblue

L’objectif de DCNS est que les Flexblue puissent être télé-opérées depuis la terre. Accessible à tout moment par mini-submersible, chaque unité Flexblue serait dotée en interne d’un poste de commande permettant à une équipe de piloter à bord des phases clés telles que le démarrage et les opérations de maintenance nécessaires. La maintenance des Flexblue s’appuierait sur des processus éprouvés, mis en œuvre depuis de nombreuses années par DCNS pour les navires militaires.

Les unités Flexblue seraient conçues de manière à bénéficier d’un niveau de sûreté conforme aux normes mondiales les plus exigeantes, équivalent à celui des centrales nucléaires terrestres de troisième génération.

Le cœur du réacteur des Flexblue, à l’instar de ceux des sous-marins à propulsion nucléaire actuellement en activité, serait confiné, rendant impossible tout contact entre les éléments nucléaires et le milieu marin. Comme dans les centrales nucléaires terrestres, le cœur du réacteur serait en effet protégé par 3 barrières : dans le cas de Flexblue, la gaine du combustible, le circuit primaire et la coque.

L’immersion procure une source de refroidissement infinie et naturelle (ne requérant aucune énergie pour fonctionner). L’immersion présente par ailleurs toutes les garanties de sûreté et de sécurité.

Des dispositifs de sécurité adaptés protégeraient Flexblue contre d’éventuelles agressions humaines.

Enfin, selon DCNS, les unités Flexblue auraient une faible empreinte écologique et environnementale. En effet, la seule matière libérée par les unités Flexblue dans l’environnement marin serait l’eau de mer qui assurerait le refroidissement comme dans une centrale nucléaire en bord de mer. Grâce à l‘implantation des Flexblue à proximité des zones de consommation, il serait possible de les connecter aux réseaux électriques locaux par des câbles enterrés sans avoir recours à des lignes aériennes à très haute tension. Après l’enlèvement des unités Flexblue en fin d’exploitation, le site sous-marin retrouverait son état originel.

Mode d’emploi :

Le concept Flexblue ferait appel à des modules de production nucléaire standardisés, assemblés en chantier naval au sein d’une coque submersible.

POSTE DE CONTRÔLE

Ce local abriterait le système de commande où pourrait intervenir un équipage réduit pour les phases clés du fonctionnement de l’unité telles que le démarrage et certaines opérations de maintenance.

USINE ÉLECTRIQUE

La chaleur produite par la réaction nucléaire créerait de la vapeur dans un générateur de vapeur. Cette vapeur ferait tourner une turbine qui entraînerait un alternateur de production d’électricité.

CHAUDIÈRE NUCLÉAIRE

Ce compartiment comprendrait le réacteur nucléaire, isolé au sein d’un caisson étanche

à haute sécurité. Le réacteur produirait par fission nucléaire de la chaleur.

LIAISON PAR CÂBLES SOUS-MARINS

Des câbles sous-marins achemineraient l’électricité produite par l’alternateur de Flexblue vers la côte et relieraient Flexblue à un réseau de transport ou de distribution d’électricité – comme n’importe quelle centrale électrique classique.

Une centrale nucléaire sous-marine…. Flexblue

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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 06:46

Low Tide - Le Japon du chaos-1Face au désastre de Fukushima, un laboratoire international associé pour la protection humaine

Le 04 octobre dernier, le CNRS a créé un Laboratoire international associé (LIA) consacré à la protection humaine et à la réponse au désastre à Fukushima, en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères, l'université Lille 1 Sciences et technologies, l'université de Fukushima et l'université Doshisha à Kyoto.

Les membres de ce LIA sont le Bureau français de la Maison franco-japonaise (Ministère des Affaires étrangères/CNRS), le Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (CLERSE, CNRS/Université Lille 1 Sciences et technologies), le FUkushima FUture Center for REgional Revitalization (FURE Center) de l'université de Fukushima et la Graduate School of Global Studies de l'université Doshisha à Kyoto.

Depuis l'accident de Fukushima, ces quatre partenaires menaient une réflexion commune sur la notion de sécurité humaine : leurs chercheurs étudiaient le rôle et la responsabilité de la science dans l'analyse des enjeux de la situation, la gestion du désastre, les conséquences économiques, sociales, sanitaires et morales pour les populations.

En créant un LIA, ils souhaitent désormais confronter leurs approches et approfondir leurs recherches socio-économiques, épistémologiques et politiques autour de deux axes de recherche :  

- Protection et vulnérabilité : politiques publiques et variétés des réponses au désastre
Etudier s'il est encore possible de concevoir et mettre en œuvre une protection humaine en situation de vulnérabilité en profondeur, en matière de logement, d'indemnisation, d'incitation au retour…

- Savoirs, société et démocratie après Fukushima
Etudier la place de l'information et des savoirs dans la société nucléaire, mettre en évidence l'articulation entre information/savoirs et protection humaine, réfléchir aux processus de production d'ignorance et à la soustraction des réalités du nucléaire à la connaissance publique, étudier l'impact d'une telle soustraction sur une nouvelle définition "insécuritaire" de la connaissance

Pour mener les recherches autour de ces deux axes, le LIA rassemble des spécialistes japonais et français des sciences humaines et sociales du nucléaire et ouvre le dialogue vers d'autres disciplines telles que l'ingénierie, la santé et l'agronomie. Le LIA est dirigé par Thierry Ribault (CNRS), chercheur au CLERSE.

 

Crédits photographiques © Denis Rouvre

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30 août 2013 5 30 /08 /août /2013 06:42

facenuke-posterLe nucléaire  dans tous ses états…

Dans une enquête publiée le jeudi 29 août, Greenpeace livre un panorama sur le nucléaire et son enjeu socio-économique important dans les régions françaises. Les collectivités abritant des sites nucléaires dépendent largement des revenus générés par le secteur, qui, au-delà des emplois créés, apporte également une part importante des ressources fiscales. Ces ressources fiscales alimentent les budgets des collectivités locales et territoriales via la "contribution économique territoriale", nouvelle mouture de la taxe professionnelle.

L’étude s’attache à épingler des élus dont les territoires sont concernés par l’industrie nucléaire. C'est le cas de Golfech et des élus de Tarn-et- Garonne. L'organisation de défense de l'environnement vise le président du Conseil général, le radical de gauche Jean-Michel Baylet, et le député socialiste, Jacques Moignard. Selon Greenpeace, «ces élus sont trop dépendants électoralement et financièrement de cette industrie pour se montrer neutres sur le sujet.» Les auteurs de cette enquête craignent que ces élus de gauche trahissent «la promesse de campagne de François Hollande de réduire la part du nucléaire».

Selon Greenpeace, ces élus des territoires du nucléaire agissent à l’Assemblée nationale et au Sénat tout comme dans "leurs" territoires, pour garantir que jamais la fermeture de "leur" réacteur ne sera abordée. Greenpeace estime pourtant, si leur réélection dépend du maintien de l’activité nucléaire, l’avenir économique des territoires dépend, lui, de la capacité des élus à préparer leur transition économique ... et énergétique !

Comment influencent-ils la politique énergétique française ? C’est pour répondre à cette question que Greenpeace publie aujourd’hui un nouveau volet de son enquête portant sur les groupes de pression exerçant une influence sur les choix de François Hollande sur l’énergie. Après s’être intéressée aux industriels du nucléaire et aux ingénieurs du Corps des Mines, Greenpeace dévoile cette fois-ci une enquête sur les « élus du nucléaire ».

Qui sont-ils ?

Ce sont des élus de gauche et de droite qui défendent l’énergie nucléaire en raison des intérêts personnels qui les lient à cette industrie. Des sites nucléaires sont implantés sur leurs territoires d’élection, générant des ressources fiscales importantes. Cette manne financière assure à ces élus une forte popularité électorale car elle leur permet d’alléger la fiscalité locale et de proposer aux habitants une qualité d’équipements collectifs hors-norme.

Des élus de gauche en opposition avec François Hollande ?

A gauche, ces élus se nomment Jean-Michel Baylet (président du Parti radical de gauche et sénateur du Tarn-et-Garonne), Patrice Prat (député du Gard), François Brottes (député de l’Isère), Christian et Delphine Bataille (respectivement député et sénatrice du Nord), Didier Guillaume (sénateur de la Drôme), Michel Destot (député-maire de Grenoble), Jacques Moignard (député du Tarn-et-Garonne)…

S’ils s’entêtent à défendre le maintien du nucléaire dans la production d’électricité, les « élus du nucléaire » de gauche vont s’opposer à la promesse de François Hollande de réduire la part du nucléaire à 50% en 2025. Ces élus locaux exercent aussi un mandat national de parlementaire et vont donc participer au prochain débat parlementaire sur le projet de loi de transition énergétique. C’est d’autant plus vrai pour ceux qui siègent ou président les instances parlementaires où s’élabore la politique énergétique en France : Commission des affaires économiques et sociales à l’Assemblée nationale, Office parlementaire d’étude des choix scientifiques et technologiques (OPECST)…

« La transition énergétique se fonde sur la sortie du nucléaire« , déclare Sébastien Blavier, chargé de campagne Energie pour Greenpeace. »Ces élus sont trop dépendants électoralement et financièrement de cette industrie pour se montrer neutres sur le sujet. Le président ne doit pas se laisser affaiblir par son propre camp et maintenir avec fermeté le cap de sa promesse de réduire la part du nucléaire. »

Des affiches parodiant la fête municipale de Golfech

Pour accompagner la publication de cette enquête, des militants de Greenpeace ont installé à Bordeaux, Paris et Toulouse des fausses affiches des « Fêtes de Golfech ». Une centrale nucléaire est implantée sur le territoire de cette commune du Tarn-et-Garonne, fief de Jean-Michel Baylet. Cette affiche vante une programmation démesurée, mentionnant notamment la présence du groupe Daft Punk au bal de clôture. Le but : faire référence avec humour à la dimension pharaonique de certains équipements collectifs installés dans ces petites communes grâce à la manne financière du nucléaire. Une vidéo parodique diffusée en ligne accompagne cette publication.

« Ces installations nucléaires vont fermer, quoiqu’il arrive, étant donné leur âge avancé« , poursuit Sébastien Blavier. « Les élus doivent anticiper la transition industrielle de leurs territoires en arrêtant de défendre le nucléaire en dépit du bon sens et en se positionnant en faveur de la nécessaire transition énergétique soutenue par François Hollande. »

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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 07:00

fukushima2.jpgFukushima, une catastrophe qui contamine l’océan pacifique

Après avoir publié en juin dernier un article sur des solutions innovantes apportées par Areva et BG Aval permettant la cartographie de la contamination de Fukushima, les dernières nouvelles sur le site laissent présager d’une catastrophe d’une ampleur alarmante.

Même si les discours exposés depuis deux ans et demi par l’opérateur Tepco, Tokyo Electric Power, tentent de rassurer l’opinion publique en minimisant l’impact de la contamination, et affirmant la stabilisation de la centrale, il semblerait que les propos de Tepco entachent la confiance des japonais et notamment celle du Gouvernement japonais par l’intermédiaire du Premier ministre Shinzo Abe, "au lieu de faire confiance à Tokyo Electric, le gouvernement prendra des mesures". Ces quelques mots ont été lachés lors d’une réunion de crise suite à l’annonce du déversement de près de 300 tonnes d'eau contaminée se déversant chaque jour dans l'océan Pacifique à la suite d’un réservoir défectueux par l’Autorité de régulation du nucléaire en qualifiant cet incident comme grave. Conséquence les métiers liés à la pêche qui avaient repris l’activité en juin dernier sont à nouveau interdits.

Ce nouveau désastre montre ainsi que la transparence en matière de gestion de crise comme celle de Fukushima est loin d’être claire. Tepco qui avait admis avoir minimiser les risques de tsunami en raison d’une fermeture probable de la centrale pour cause de travaux de réhabilitation, démontre une impuissance face à un désastre au conséquences encore inconnues. Ce constat relance donc les questionnements concernant la gestion et le devenir des eaux contaminées sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima-Daicchi.

Les dernières informations font état d’un nettoyage du site qui devrait s’étaler sur 40 ans, une opération d’un coût de plus de 8 milliards d’euros.

Un responsable du ministère de l'Industrie a précisé que la centrale commencerait à pomper les eaux souterraines pour limiter les fuites, avec pour objectif d'en retirer 300 tonnes par jour au plus tard en décembre.

L'entreprise ne devrait toutefois pas atteindre son objectif à cette date et ne pourrait pomper que 240 tonnes ce qui, a ajouté ce responsable, n'empêcherait pas obligatoirement les fuites dans la mer.

Il a ajouté que le gouvernement était persuadé que les fuites d'eau contaminée se produisaient depuis deux ans.

"Nous ne savons pas si ces volumes d'eau sont tous contaminés ou non, mais c'est possible", a dit Tatsuya Shinkawa, du département de réponse aux accidents nucléaires du ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie.

Tepco a décidé de prendre diverses mesures pour empêcher les eaux souterraines irradiées de se déverser dans l'océan Pacifique.

Un responsable de l'Autorité de régulation nucléaire (NRA) a jugé qu'il y avait "urgence" et a appelé à agir pour empêcher l'eau de se déverser dans l'océan.

Le quotidien japonais Asahi a rapporté que les nappes phréatiques situées sous la centrale remontaient à un niveau trop élevé pour qu'une barrière en cours de construction puisse les contenir.

Le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 ont bloqué les systèmes de refroidissement de la centrale de Fukushima-Daiichi, exploitée par Tepco, ce qui a provoqué la fusion du combustible dans trois des six réacteurs du site et une vaste contamination radioactive alentour.

Fukushima est la plus grave catastrophe nucléaire civile depuis celle de Tchernobyl en avril 1986.

Asahi, qui citait une réunion des autorités japonaises de régulation sur le nucléaire, expliquait que les eaux souterraines contaminées pourraient remonter à la surface d'ici trois semaines.

Tepco injecte un produit chimique souterrain, afin de solidifier les sols et d'éviter que les eaux radioactives soient emportées, mais selon Asahi, il n'est efficace qu'à plus de 1,8 mètre de profondeur, alors que les nappes phréatiques montent jusqu'à un mètre sous terre.

Il faut aussi faire en sorte que les eaux de ruissellement ou des nappes phréatiques n'entrent pas en contact avec les réacteurs endommagées pour éviter leur contamination. Une possibilité serait de "geler" le sol dans un rayon de 1.400 mètres autour de la centrale, à l'image des techniques utilisées par exemple dans le percement de tunnels de métro. Mais le projet en est encore à ses balbutiements.

Dans un communiqué accusant Tepco d'avoir "dissimulé ces fuites", l'organisation écologiste Greenpeace a appelé les autorités japonaises à une "transparence accrue" et à "faire appel à l'expertise internationale afin de trouver des solutions".

Les volumes d'eaux contaminées sur le site de Fukushima seraient estimés à plusieurs centaines de milliers de mètre-cube. Pour rappel, lors de l’accident du 11 mars 2011, les phénomènes naturels ont entraîné une inondation du site générant une accumulation d’eau dans les sous-sols des bâtiments de la centrale. En outre, depuis l’accident, l’eau assurant le refroidissement des cœurs dégradés des réacteurs s’écoule dans les sous-sols des bâtiments d’où elle est pompée pour assurer à nouveau, après traitement, le refroidissement de ces réacteurs.

Mais les galeries en dessous de la centrale n’étant pas parfaitement étanches, il y a un soupçon de contamination des nappes phréatiques. Tepco tente actuellement de renforcer l'étanchéité du sol par des injections de produits étanchéifiants, et également par la réalisation d'un écran étanche entre les installations et l'océan (échéance de fin de travaux prévue pour mi-2014).

 

Crédits photographiques : Reuters/Kyodo Kyodo 

 

 

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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 06:46

Centrale-nucleaire-Bugey.jpgAptitude pour le réacteur n°4 de Bugey

Àprès le réacteur n°2 en 2012, c’est le réacteur N°4 de la centrale nucléaire du Bugey qui a été considéré apte selon l’ASN, Autorité de Sûreté Nucléaire.

L’ASN impose à EDF des nouvelles prescriptions après le troisième réexamen de sûreté du réacteur n°4 de la centrale nucléaire du Bugey, comme elle l’avait fait en 2012 pour le réacteur n°2. En France, l’article L593-18 du code de l’environnement impose que l’exploitant d’un réacteur nucléaire réalise tous les dix ans un réexamen de la sûreté de son installation, à l’issue duquel l'ASN prend position sur la poursuite du fonctionnement de l’installation.

Le réexamen de sûreté comprend deux aspects : l’examen de conformité et la réévaluation de sûreté. Le réexamen de sûreté permet d’une part d’examiner en profondeur la situation de l’installation afin de vérifier qu’elle respecte bien l’ensemble des règles qui lui sont applicables (examen de conformité) et d’autre part d’améliorer son niveau de sûreté au regard des exigences applicables à des installations présentant des objectifs et des pratiques de sûreté plus récents et en prenant en compte l’évolution des connaissances ainsi que le retour d’expérience national et international (réévaluation de sûreté). Le réexamen de sûreté permet également de vérifier que les différents phénomènes de vieillissement des installations seront maîtrisés pendant une période minimale de dix années supplémentaires.

L’ASN a donc considèré, au vu de l’analyse du bilan du troisième réexamen de sûreté du réacteur n°4 de la centrale nucléaire du Bugey et des contrôles réalisés par ses équipes, qu’il est nécessaire d’encadrer la poursuite d’exploitation par des prescriptions supplémentaires visant à renforcer le niveau de sûreté des installations.

En application de l’article L.593-19 du code de l’environnement, l’ASN impose donc, dans sa décision n° 2013-DC-0361 du 25 juillet 2013, plusieurs prescriptions supplémentaires à EDF. Ces prescriptions intègrent notamment des exigences applicables à des installations présentant des objectifs et des pratiques de sûreté plus récents. Elles ont fait l’objet d’une consultation du public sur le site Internet de l’ASN du 4 au 18 juillet 2013.

Ayant fixé ces prescriptions, l’ASN précise qu’elle n’a pas d’objection à la poursuite du fonctionnement du réacteur n°4 de la centrale nucléaire du Bugey au-delà de son troisième réexamen décennal.

D’une manière générale, la conception identique du réacteur n°2 et du réacteur n°4 de la centrale nucléaire du Bugey a conduit l’ASN à imposer au réacteur n°4 des prescriptions semblables à celles du réacteur n°2. La décision de l’ASN intègre également quelques prescriptions spécifiques au réacteur n°4, liées à des écarts ou modifications ponctuels.

Par ailleurs, la décision de l’ASN du 25 juillet 2013 pour le réacteur n°4 de la centrale nucléaire du Bugey aurait pris en compte les premiers enseignements de l’accident de Fukushima Daiichi et les conclusions des évaluations complémentaires de sûreté menées en France qui ont donné lieu à sa décision du 26 juin 2012 fixant à EDF des prescriptions complémentaires applicables au site électronucléaire du Bugey. Au-delà, l'ASN rappelle que le retour d’expérience approfondi de l’accident de Fukushima Daiichi pourra prendre une dizaine d’années et pourra éventuellement la conduire à modifier ou compléter les premières prescriptions qu'elle a édictées.

Le réacteur n°4 de la centrale nucléaire du Bugey est le cinquième réacteur du parc nucléaire français à faire l’objet d’un réexamen de sûreté trente ans après sa mise en service (après Tricastin 1, Fessenheim 1, Bugey 2, Fessenheim 2). Le réacteur n°4 de la centrale nucléaire du Bugey avait été arrêté, du 5 février 2011 au 25 juin 2011, pour sa troisième visite décennale au cours de laquelle l’ASN a notamment réalisé 4 inspections et supervisé l’épreuve hydraulique de requalification du circuit primaire principal. EDF a remis le 21 décembre 2011 le rapport de conclusions du troisième réexamen de sûreté du réacteur n°4 de la centrale nucléaire du Bugey aux ministres chargés de la sûreté nucléaire et à l’ASN.

L’ASN vérifie la mise en œuvre des travaux exigés sur les réacteurs. Elle a fait le point lors d’une inspection menée en avril 2013 sur l’intégration des prescriptions relatives au réacteur n°2 de la centrale nucléaire du Bugey ; le contrôle continue en 2013 et sera étendu à la mise en œuvre des travaux exigés sur le réacteur n°4. L’ASN publiera sur son site www.asn.fr les résultats de ces contrôles.

Dans le cadre de ses missions, l'ASN continuera également d'exercer un contrôle sur l'exploitation du réacteur n°4 de la centrale nucléaire du Bugey.

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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 06:46

Areva-fukushima.jpgCartographie très précise de la contamination à Fukushima

Disposer d’une cartographie très précise de la contamination pour ensuite la traiter au mieux : c’est la philosophie des solutions innovantes développées par les équipes du BG Aval pour la région de Fukushima. Illustration avec un robot sous-marin et une unité de tri des terres récemment livrés sur place.

Les équipes du BG Aval viennent de mettre à disposition de nos partenaires japonais deux nouvelles solutions pour cartographier et décontaminer la zone des 20 km autour de Fukushima.

Il s’agit tout d’abord d’un mini sous-marin, le ROV (pour Remotely Operated underwater Vehicle). Equipé d’une sonde, il réalise des relevés des fonds marins et transmet les informations permettant, après traitement, de visualiser sur une carte les « taches » de contamination. Après formation des équipes de l’Agence de l’énergie atomique japonaise (JAEA) à son pilotage, il sera utilisé pour cartographier les lacs dans les environs de Fukushima.

Autre solution innovante, l’unité de tri des terres faiblement contaminées par les radionucléides qu’AREVA a développée en partenariat avec GRS Valtech. Automatisée et mobile, elle sera capable de séparer les terres saines des terres contaminées à un rythme de 100 tonnes / heure. Des essais sont prévus dans la région de Fukushima durant l’été avec les partenaires japonais ATOX, Chiyoda Technol et SKS.

Ces deux solutions rejoignent une remorque de mesure de la contamination sur les routes et un drone de cartographie des zones contaminées difficiles d’accès, prototypes qui opèrent depuis plusieurs mois dans la région de Fukushima.

Elles témoignent de la reconnaissance d’AREVA en tant qu’acteur de référence en matière de réhabilitation de site.

Ces innovations sont le fruit d’une collaboration exemplaire initiée au lendemain de l’accident de Fukushima entre les équipes des BU Valorisation, Recyclage et d’AREVA Japon pour le traitement des eaux contaminées.

Pour Pascal Prud’homme, chef de projet à la Direction Innovation Recherche et Projets de la BU Recyclage, et Marc Messalier, expert à la Direction technique de la BU Valorisation « les innovations que nous avons développées depuis deux ans ont pour point commun d’être pragmatiques, autonomes, faciles à transporter et à déployer. Elles utilisent des technologies standards et robustes pour faciliter leur pilotage et leur maintenance ».

Autre facteur de succès : la bonne connaissance du terrain et des attentes de nos partenaires japonais, comme le confirme Thierry Varet, Directeur technique de la BU Valorisation : « La philosophie du projet est d’associer les compétences d’AREVA en ingénierie à celles de ses partenaires japonais et français pour nucléariser des équipements basés sur de l’existant. Les performances des machines sont adaptées à la taille de la zone de Fukushima ».

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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 06:48

Sûreté Nucléaire1Sûreté nucléaire : l’UE prône des examens juridiquement contraignants tous les six ans

Le 13 juin dernier, la Commission européenne a fixé des objectifs de sécurité concernant la sûreté nucléaire.

Ainsi, dans sa proposition adoptée, la Commission européenne a renforcé la directive sur la sûreté nucléaire de 2009. Elle a notamment introduit un système d’examens réguliers par les pairs, en améliorant la transparence en matière de sûreté nucléaire et en renforçant les pouvoirs des autorités nationales de réglementation, la directive vise à l’amélioration continue de la sûreté nucléaire dans l’ensemble de l’UE.

Günther Oettinger, commissaire européen chargé de l'énergie, a déclaré à ce sujet: «Il appartient aux États membres de décider s’ils veulent produire de l'énergie nucléaire ou non. Il n’en demeure pas moins que quelque 132 réacteurs nucléaires sont actuellement en service en Europe. La mission de la Commission est de veiller à ce que la sûreté soit bel et bien la priorité absolue sur chacun de ces sites.»

À la suite de l’accident nucléaire de Fukushima en mars 2011, les chefs d’État et de gouvernement de l'UE ont demandé à la Commission d’effectuer des tests de résistance, en collaboration avec le groupe des régulateurs européens dans le domaine de la sûreté nucléaire (ENSREG), et de revoir la législation de l'UE relative à la sûreté nucléaire.

La proposition repose non seulement sur les enseignements tirés de l'accident de Fukushima et des tests de résistance mais aussi sur diverses sources d'expertise, parmi lesquelles l'ENSREG, groupe d'experts scientifiques créé en application de l'article 31 du traité Euratom, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Association d'Europe occidentale des autorités de sûreté nucléaire (WENRA), des rapports de pays extérieurs à l'Union tels que le Japon et les États-Unis, etc. Elle tient également compte des opinions exprimées par les parties prenantes, notamment les régulateurs nationaux, les entreprises et la société civile.

La nouvelle directive prévoit les mesures suivantes:

• Objectifs de sûreté: Les États membres veillent à ce que, en cas d’accident, tout risque de rejet de radioactivité dans l’environnement soit en pratique exclu.

• Réalisation dans toute l'Union d'examens juridiquement contraignants tous les six ans Les États membres définissent conjointement le ou les aspect(s) précis à évaluer ainsi que la méthodologie commune de ces examens, qui seront menés par des équipes multinationales. Les États membres sont également responsables de la mise en œuvre des recommandations. En cas de retard ou d'absence d'application de ces recommandations, la Commission européenne peut organiser une mission de vérification auprès de l’État membre.

• Examens nationaux: Chaque centrale fait l'objet d'un examen périodique de sûreté au moins une fois tous les dix ans et d'un réexamen spécifique aux fins d'un éventuel prolongement de sa durée de vie.

• Nouvelles centrales: Toutes les nouvelles centrales nucléaires sont conçues de telle sorte qu'il ne puisse y avoir de répercussion en dehors de la centrale si le cœur d'un réacteur venait à être endommagé.

• Préparation des interventions d’urgence sur le site: Chaque centrale nucléaire doit disposer d’un centre d’intervention d’urgence qui soit protégé contre la radioactivité, les tremblements de terre et les inondations, et applique des lignes directrices strictes pour la gestion des accidents.

Pour ce qui est de la transparence, les autorités de réglementation nationales et les exploitants de centrales devront concevoir une stratégie d'information du public en cas d’accident, mais également dans les conditions de fonctionnement normales de l’installation. Cette stratégie devra être publiée. Les citoyens pourront en outre avoir voix au chapitre dans le cadre du processus décisionnel concernant l'autorisation d’une nouvelle centrale nucléaire.

Enfin, la directive garantit que les autorités de réglementation nationales prennent leurs décisions en toute indépendance et que la sûreté n'est pas subordonnée à des intérêts politiques, économiques ou sociétaux. Ces autorités nationales doivent être dotées de crédits suffisants et d'un personnel qualifié pour pouvoir fonctionner efficacement.

L'Union européenne compte 132 réacteurs en fonctionnement répartis dans 14 États membres:

Belgique: 7 réacteurs (2 centrales)

Bulgarie: 2 réacteurs (1 centrale)

République tchèque: 6 réacteurs (2 centrales)

Finlande: 4 réacteurs (2 centrales)

France: 58 réacteurs (19 centrales)

Allemagne: 9 réacteurs (12 centrales, 17 réacteurs, dont 8 ont été mis à l'arrêt après la catastrophe de Fukushima)

Hongrie: 4 réacteurs (1 centrale)

Pays-Bas: 1 réacteur (1 centrale)

Roumanie: 2 réacteurs (1 centrale)

Slovaquie: 4 réacteurs (2 centrales)

Slovénie: 1 réacteur (1 centrale)

Espagne: 8 réacteurs (6 centrales)

Suède: 10 réacteurs (3 centrales)

Royaume-Uni: 16 réacteurs (10 centrales)

Lituanie: 2 réacteurs en cours de déclassement (1 centrale) Quatre réacteurs sont en construction:

Finlande: 1

France: 1

Slovaquie: 2

Réacteurs prévus:

Bulgarie: 1

République tchèque: 2

Finlande: 2

France: 1

Lituanie: 1

Pays-Bas: 1

Pologne: 2-3

Roumanie: 2

Royaume-Uni: 4

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 10:12

su-rete--nucle-aire-.jpgLa sûreté nucléaire passe par des efforts accrus de la part des exploitants…

Même si l’ASN, Autorité de Sûreté Nucléaire, dresse un bilan sur la sûreté nucléaire et de la radioprotection globalement assez satisfaisant en France, elle souligne la nécessité d’entreprendre des efforts accrus en matière de sûreté nucléaire et de la radioprotection de la part des exploitants.

En effet, l’ASN constate en 2012 à un nombre d’anomalies de matériels liées à la maintenance en augmentation en 2012. En 2012 ont été déclarés à l’ASN :

– 1 170 événements significatifs concernant la sûreté nucléaire, la radioprotection et l’environnement pour les INB ; 1 032 de ces événements sont classés sur l’échelle INES (920 événements de niveau 0, 110 événements de niveau 1 et 2 événements de niveau 2). Parmi les événements déclarés, 32 ont été classés comme des « événements génériques » dont 5 de niveau INES 1.

– 59 événements significatifs concernant le transport de substances radioactives, (52 événements de niveau 0, 6 événements de niveau 1 et 1 événement de niveau 2).

– 593 événements significatifs, dont 152 classés sur l’échelle INES, concernant la radioprotection pour le nucléaire de proximité ; on dénombre 118 événements de niveau 0, 33 événements de niveau 1 et 1 événement de niveau 2.

Par rapport à l’année 2011, on observe une augmentation du nombre d’événements significatifs déclarés pour les INB (+ 7 %) et dans le nucléaire de proximité (+ 11 %) ; pour les transports de substances radioactives, le nombre d’événements a doublé en 2012 par rapport à 2011 après une diminution de 50 % en 2011 par rapport à 2010.

De plus, l’ASN encourage les exploitants à la déclaration des incidents, qui contribue à la transparence et au partage d’expérience.

Ayant relaté en mars dernier, les 5 centrales à fermer selon Greenpeace, le rapport de l'ASN a établi une évaluation par centrale :

Belleville-sur-Loire

Le site doit engager une démarche de progrès dans la gestion des essais périodiques.

L’ASN considère que l’organisation de la radioprotection est globalement satisfaisante malgré la persistance d’écarts constatés en inspections.

Concernant l’impact des installations sur l’environnement, l’ASN note que les performances du site demeurent en retrait malgré les actions engagées ces dernières années. L’ASN a notamment constaté un manque de rigueur dans l’exploitation des installations d’entreposage de déchets conventionnels et potentiellement pathogènes.

Blayais

L’ASN considère que le site doit améliorer son suivi des prescriptions environnementales ainsi que sa communication vers les pouvoirs publics lors d’événements susceptibles d’affecter l’environnement. Si l’organisation de la radioprotection est robuste, l’ASN note quelques écarts dans la maîtrise des opérations de gammagraphie et dans la gestion des accès dans des zones où le débit de dose est élevé.

Bugey

L’ASN a précisé que le site du Bugey présente des faiblesses récurrentes concernant la préparation et la réalisation d’essais périodiques ou de certaines activités de maintenance. L’ASN a noté des faiblesses du site du Bugey pour respecter rigoureusement les règles de radioprotection en matière d’accès aux zones spécialement réglementées au titre de la protection des travailleurs contre les rayonnements ionisants (zones « orange » ou « rouge »).

Enfin et surtout, l’ASN a notifié que depuis mi-octobre 2012, le site du Bugey a détecté une présence anormale de tritium dans les eaux souterraines situées au droit du site.

Cattenom

Toutefois, l’ASN considère que le site doit progresser dans la gestion des aléas et la préparation des interventions, notamment sur la communication entre les différents acteurs.

Au mois de février 2012, l’ASN a classé au niveau 2 de l’échelle INES un écart affectant le système de refroidissement des piscines de combustible usé des réacteurs 2 et 3.

Le site reste en retrait par rapport au reste du parc en matière de radioprotection des travailleurs : la propreté radiologique est bonne, mais certains comportements sur le terrain sont perfectibles.

Chinon

L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Chinon en matière de sûreté nucléaire demeurent en retrait par rapport à l’appréciation générale portée sur EDF.

Les performances de la centrale de Chinon en matière d’environnement, l’ASN considère que le site est en retrait. La qualité et la réactivité des analyses apportées aux écarts dans ce domaine se sont dégradées en 2012.

Chooz

Le site de Chooz devra notamment progresser dans la préparation des activités et la qualité des analyses de risques rédigées préalablement aux interventions et porter une attention particulière à la maintenance des matériels contribuant à la protection de l’environnement.

L’ASN considère enfin que le site de Chooz a régressé en matière de rigueur d’exploitation et note une recrudescence d’erreurs de lignage des installations et de planification des essais périodiques.

Civaux

L’ASN considère que les performances en matière de sûreté nucléaire et de protection de l’environnement sont en retrait.

L’ASN a constaté au cours de l’année 2012 des défauts d’application des règles de conduite des réacteurs ainsi que plusieurs lacunes dans le traitement de dossiers de maintenance. L’ASN estime que le site doit démontrer plus de rigueur dans la préparation et la réalisation des opérations d’exploitation et de maintenance et que la surveillance de ces activités doit être améliorée.

L’ASN estime que le site doit assurer un suivi plus rigoureux des matériels qui contribuent à la protection et à la surveillance de l’environnement.

Cruas-Meysse

L’ASN considère que les performances en matière de sûreté nucléaire du site de Cruas-Meysse sont globalement en retrait par rapport à l’appréciation générale des performances que l’ASN porte sur EDF. L’ASN note en particulier un manque de maîtrise des opérations de maintenance et d’exploitation pendant les phases d’arrêt de réacteur. L’ASN relève en outre que le redémarrage du réacteur 4 a été marqué par la déclaration de sept événements significatifs pour la sûreté dont trois ont été classés au niveau 1 de l’échelle INES, mettant en lumière des insuffisances dans les activités de lignage et de mise en configuration des circuits.

L’ASN a relevé six événements significatifs pour la radioprotection qui lui ont été déclarés en 2012 sont attribuables à des écarts aux règles de gestion du zonage radiologique.

En matière de protection de l’environnement, l’ASN constate en 2012 que le site de Cruas-Meysse présente toujours des faiblesses comme le montre le déversement, le 31 octobre 2012, de quelques litres d’huile non contaminée dans le Rhône.

En matière d’hygiène et de sécurité au travail, l’ASN relève que pour la deuxième année consécutive, les résultats du site de Cruas-Meysse en 2012 ne sont pas satisfaisants.

Enfin, de manière générale, l’ASN considère que la gestion des compétences sur le site de Cruas-Meysse doit être améliorée afin de garantir que les formations habilitantes, comprenant en particulier les recyclages, soient réalisées conformément aux référentiels en vigueur sur le site.

Dampierre-en-Burly

L’ASN considère que la gestion des moyens matériels appelés dans les phases de conduite incidentelle ou accidentelle doit être significativement améliorée.

Fessenheim

L’ASN considère que le site de Fessenheim se distingue notamment en matière de maintenance préventive lors des arrêts, et fait preuve d’une réactivité importante pour intégrer les exigences règlementaires, grâce au travail du site et à l’appui des services centraux. La réalisation des travaux liés à la poursuite d’exploitation du réacteur 1, dans les délais imposés par l’ASN, permet d’améliorer le niveau de sûreté de l’installation. Néanmoins, le site doit encore progresser sur les analyses de risques en amont des interventions.

Si le site est dans la moyenne du parc en matière de protection de l’environnement, il reste toujours en retrait sur la radioprotection des travailleurs. De nombreux écarts sont toujours constatés et dénotent un manque de culture radioprotection des intervenants. Un plan de redressement a été mis en place et son efficacité sera contrôlée de près par l’ASN.

Flamanville

Toutefois, au regard du contrôle qu’elle a effectué lors de l’arrêt du réacteur 1 et de plusieurs événements significatifs déclarés en 2012, l’ASN considère que le site de Flamanville doit progresser dans la préparation, la réalisation et le contrôle des activités de maintenance. Le site doit, en outre, renforcer les pratiques de fiabilisation lors de la réalisation des interventions dans les installations.

L’ASN note que plusieurs événements significatifs en radioprotection doivent conduire le site à rehausser le niveau de culture de radioprotection des agents intervenants en zone contrôlée.

Golfech

L’ASN estime que le site doit améliorer la surveillance exercée sur ses prestataires lors des opérations de maintenance, plusieurs écarts ayant été détectés tardivement.

L’ASN considère que le site n’est pas suffisamment réactif dans le traitement des événements pouvant avoir un impact sur l’environnement.

Gravelines

L’ASN estime que le site doit progresser dans la rigueur d’exploitation, l’analyse des événements significatifs sûreté et la qualité des interventions de maintenance, à l’origine d’une augmentation du nombre des événements significatifs pour la sûreté.

En 2012, EDF a poursuivi le programme des troisièmes visites décennales du site de Gravelines sur les réacteurs 1 et 3. L’ASN a examiné les résultats des contrôles effectués sur le réacteur 1 affecté d’une fissure sur une pénétration en fond de cuve du réacteur.

Nogent-sur-Seine

Comme l’année précédente, le site ne progresse plus sur la rigueur d’exploitation. L’année 2012 a été marquée par des erreurs en matière de lignage de circuits ainsi que par une surveillance insuffisante lors du pilotage d’opérations d’exploitation spécifiques aux générateurs de vapeur. L’ASN estime que ce second point souligne la fragilité des moyens humains disponibles en salle de commande.

L’ASN considère que les performances du site en matière de maintenance, et plus spécifiquement en matière de surveillance des prestataires, sont en retrait par rapport à l’appréciation générale portée sur le parc d’EDF.

Paluel

L’ASN considère que les performances en matière de sûreté nucléaire sont en retrait par rapport à cette appréciation générale.

L’ASN constate que plusieurs événements significatifs déclarés par le site, dont une grande majorité en phase de redémarrage d’un réacteur après arrêt pour maintenance, mettent en évidence des insuffisances en matière de rigueur, de préparation des interventions ainsi que de contrôle et de surveillance des activités de maintenance.

L’ASN souligne la gestion difficile des trois arrêts de réacteurs, marquées par de nombreux aléas techniques sur des matériels importants pour la sûreté et qui ont nécessité des réparations prolongées. Le site doit donc progresser dans ce domaine dans la perspective des prochaines visites décennales.

Penly

L’année a été marquée par l’incident survenu le 5 avril sur le réacteur 2 sur une motopompe de circulation du fluide primaire qui a conduit à anticiper et à prolonger l’arrêt programmé du réacteur jusqu’au 3 août pour effectuer des opérations importantes de maintenance et de remise en conformité.

Saint-Alban

Le site de Saint-Alban doit améliorer la rigueur avec laquelle il exploite les équipements concourant à la protection de l’environnement.

Le site de Saint-Alban présente dans ce domaine des résultats contrastés : si les accès en zones spécialement réglementées pour la protection des travailleurs contre les rayonnements ionisants (zones « orange » et « rouges ») sont satisfaisants, la maîtrise de la contamination sur les chantiers lors des arrêts de réacteur doit être améliorée.

Saint-Laurent-des-Eaux

Des progrès restent attendus concernant la maîtrise de l’impact des prescriptions réglementaires encadrant les rejets et prélèvements du site et l’optimisation du traitement à la monochloramine.

Tricastin

L’ASN considère que les performances du site du Tricastin doivent être notablement améliorées pour ce qui concerne la réalisation des essais périodiques, des requalification des matériels après intervention et, dans une moindre mesure, des lignages ainsi que des mises en configuration des circuits. En outre, l’ASN considère que le site du Tricastin se repose trop sur ses services centraux d’ingénierie lorsqu’il présente des dossiers à l’ASN, sans assumer suffisamment la responsabilité d’exploitant qui est la sienne.

En matière de protection de l’environnement, l’ASN considère que les performances du site du Tricastin sont en retrait par rapport à l’appréciation générale que l’ASN porte sur EDF.

Ainsi, par décision n° 2012-DC-0264 du 13 mars 2012, l’ASN a mis en demeure le site du Tricastin de se conformer aux exigences encadrant les rejets dans l’environnement des effluents liquides et gazeux à la suite d’un événement relatif au déversement d’eau déminéralisée conditionnée à la morpholine dans le réseau d’eau pluviale.

Enfin, l’ASN a imposé au site du Tricastin, par décision 2011-DC-0227 du 27 mai 2011, d’améliorer sa protection vis- à-vis du risque d’inondation en réalisant des travaux sur l’ouvrage hydraulique de Donzère-Mondragon. Le 18 juin 2012, EDF a déposé un dossier de demande d’autorisation pour mettre en œuvre ces travaux. L’ASN note que ce dossier n’a pas été jugé recevable à ce stade par les services de l’État en charge de son instruction dans un contexte où le calendrier de réalisation est particulièrement contraint.

 

Exposition du public : maîtriser les doses médicales

Deux types de situations préoccupent plus particulièrement l’ASN :

- les situations potentiellement accidentogènes dans les domaines de la radiothérapie, de la radiologie interventionnelle et de la radiographie industrielle ;

- les situations répétitives ou chroniques d’exposition aux rayonnements ionisants (domaine médical et radon).

En radiothérapie, les points de vigilance concernent les conditions de mise en service et de prise en main d’appareils innovants très complexes ainsi que le développement de nouvelles modalités d’irradiation permettant notamment de délivrer des doses plus fortes et mieux ciblées sur la tumeur mais nécessitant encore plus de précautions.

La formation des professionnels de la radiologie interventionnelle à la radioprotection des patients doit être renforcée afin d’optimiser les doses délivrées aux patients et de minimiser les risques de brûlures radiologiques.

En ce qui concerne les situations répétitives ou chroniques d’exposition, on constate une progression notable des doses dans le domaine de l’imagerie médicale à l’échelle mondiale, en particulier dans les pays les plus industrialisés, notamment du fait de l’usage du scanner et du dépistage radiologique. Afin de maîtriser cette progression, l’application des principes de justification et d’optimisation doit être renforcée. En particulier, le guide du bon usage des examens d’imagerie médicale, révisé et disponible sur Internet, sera promu auprès des médecins demandeurs d’examens. Parallèlement, le parc des appareils d’IRM devra être développé pour que la substitution au scanner puisse être effective dans les indications spécifiques.

Toutes ces évolutions accroissent le besoin de physiciens médicaux en raison de leur rôle essentiel dans l’optimisation des techniques et l’assurance de la qualité mais aussi dans le développement de la culture de radioprotection. Depuis plusieurs années, l’ASN souligne que leur nombre et leur place sont à renforcer, y compris en imagerie médicale où des besoins importants sont à couvrir. La profession de physicien médical doit être reconnue, ce qui nécessite au plan réglementaire une clarification de ses responsabilités en matière de radioprotection et de sécurité des soins.

Pour ce qui concerne les expositions à la radioactivité naturelle, le radon induit un risque de cancer du poumon après inhalation chronique. L’ASN participe à la mise en œuvre du plan national d’actions 2011-2015 structuré autour de cinq grands axes, notamment la réduction de l’exposition dans l’habitat.

Enfin le phénomène de radiosensibilité individuelle, bien connu des radiothérapeutes et lié à des anomalies génétiques de la signalisation et de la réparation des lésions de l’ADN, pourrait également se manifester à des doses plus faibles ; il concernerait environ 10 % de la population dont la sensibilité aux doses reçues serait multipliée par un facteur pouvant aller jusqu’à 5.

 

Gestion pérenne des déchets : débattre pour décider

Dans le domaine du contrôle de la gestion des déchets radioactifs, l’ASN, conjointement avec la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) dans le cadre d’un groupe de travail pluraliste, a établi le Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR) pour la période 2013-2015, qui a été transmis au Parlement en décembre 2012. Le PNGMDR est un élément essentiel de la gestion des déchets, puisqu’il vise à s’assurer de l’existence de filières de gestion sûres pour chaque catégorie de matières et de déchets radioactifs, à identifier les besoins prévisibles d’installations d’entreposage et de stockage et à définir l’ensemble des actions à mener pour que ces besoins soient satisfaits le plus rapidement possible.

L’ASN souligne à cet égard l’importance du débat public relatif au projet de stockage en couche géologique profonde des déchets de haute ou de moyenne activité à vie longue programmé en 2013. Cette échéance est une étape indispensable pour la mise en place d’une solution pérenne de gestion, dans le respect des objectifs de sûreté et du calendrier de la loi du 28 juin 2006 de programme relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs.

Parallèlement, l’ASN continuera de travailler avec les Autorités de sûreté étrangères sur la sûreté d’un tel stockage, notamment pour les questions relatives à la réversibilité.

 

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Published by LV_RM - dans Nucléaire
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