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19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 07:46
Suspension des travaux de dragage du port de Pornichet

Suspension des travaux de dragage du port de Pornichet

Appelé "Saucisson de Pornichet", à juste titre par l'association Robin des Bois en raison du caractère plus que douteux de l'opération de dragage des 2 ports de Pornichet afin de permettre une augmentation de la hauteur d'eau. Des travaux de dragage qui ont débuté en septembre dernier formant un véritable ''saucisson'' qui selon la mairie à l'issue d’une étude approfondie des différents scénarios de gestion possibles, la solution retenue consiste à :

- rejeter en mer environ 150 000 m3 de sédiments propres (34 000 m3 pour le port d’échouage et 121 000 m3 pour le port à flot). Ces sédiments seront transférés via une conduite de rejet sur la zone dite des Fromentières à 1,7 km des ports. Cette zone a été utilisée il y a 10 ans pour le dragage du port à flot, aucun impact négatif n’avait été constaté. Elle présente notamment des caractéristiques courantologiques qui permettent une dispersion rapide des sédiments dans la
masse d’eau. Une 1ère tranche de 35.000 m3 permettant de passer sous le seuil de 50.000 m3 au delà duquel une enquête publique est obligatoire. Sachant que le port de Pornichet a été frappé de plein fouet par les marées noires de l’Erika et par la réplique du Prestige. Quant au reste pour le port en eau profonde, le dragage de 121 000 m3 induira de nouvelles agitations du milieu marin et côtier en raison de la remobilisation du fuel lourd de l’Erika et des autres hydrocarbures, des micropolluants chimiques stockés dans les vases.

- valoriser à terre 1 250 m3 de sédiments présentant des traces de contamination (750 m3 pour le port d’échouage et 500 m3 pour le port à flot). Les seuils observés restent pour autant inférieurs aux seuils réglementant l’immersion en mer des sédiments. Ces sédiments seront déshydratés et valorisés en remblai pour la création d’un terre-plein sur le port de plaisance.

Hors sur requête de Robin des Bois, le Tribunal Administratif de Nantes vient de décider après une audience tenue le 4 décembre 2014 de suspendre les travaux de dragage du port d’échouage de Pornichet dans la baie de La Baule.

La juge a estimé d’une part qu’il existe un doute sérieux quant à la légalité du récépissé de déclaration émis pour un dragage et un rejet normalement soumis à autorisation, et d’autre part que les pollutions organiques et chimiques constatées alors que sont effectués des rejets irréversibles en zone conchylicole, à 700 m du rivage, nécessitent de suspendre d’urgence les travaux.

L’Etat et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nantes - Saint-Nazaire, responsable de la gestion du port, sont condamnés à payer à Robin des Bois 500 euros de frais de justice.

C’est un grand pas pour la protection du littoral en métropole et outre-mer. L’immersion des boues de dragage est une source de pollutions majeures et diverses. Cette décision de portée nationale va pousser les ports à plus de précaution et de rigueur dans les études d’impact et dans la gestion des boues de dragage.

Suspension des travaux de dragage du port de Pornichet

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21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 07:42
Pollution d'hydrocarbures à la surface de l'Etang de Berre

Pollution d'hydrocarbures à la surface de l'Etang de Berre

La pollution déclenchée, le 9 novembre, par le débordement de la cuve de récupération des eaux de ruissellement du site industriel TOTAL dans le canal reliant Martigues au Tunnel du Rove, continue de retenir l'attention des services de l'Etat.

Les opérations destinées à contenir et retirer cette pollution observée dans l'Etang de Berre se sont poursuivies le mercredi 12 novembre 2014.

Un survol effectué par le SDIS en milieu de journée, à bord de l'hélicoptère de la Sécurité Civile, a permis de constater l'absence d'irisation sur l'étang de Berre. Le GIPREB, de son côté, a confirmé qu'il n'avait pas relevé de dépôts d'hydrocarbures sur les rives de l'Etang de Berre, hormis les points ci-dessous.

Deux sites restent en effet impactés :

. La plage du Jaï

. Le canal Marseille-Rhône

La Plage du Jaï (promenade Emile Légier) : des dépôts d'hydrocarbures sont ponctuellement visibles sous forme d'émulsion sur un front de plage de 1,5 km du pont du Jaï au poney-club, et de 2 km du poney-club à la borne géodésique n°2.

40 personnes de TOTAL et de sociétés privées mobilisées par l'exploitant sont actives depuis le mardi 11 novembre, pour des actions de nettoyage manuel (sur les parties protégées du littoral) ou mécanique (plages le long de la promenade Emile Légier), sous la direction du CEDRE (Centre de documentation, de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux).

Le barrage absorbant posé entre le canal de liaison Etang de Berre / Etang de Bolmon est toujours en action et demeure efficace.

Le canal Marseille-Rhône

Une prise de vue aérienne, au moyen d'un drone du SDIS, a permis à l'industriel d'identifier et de localiser les points de passage des hydrocarbures traversant la digue entre le canal et l'Etang de Berre. La pose de 600 mètres de barrage réalisée hier a été renforcée ce matin par l'ajout d'un kilomètre de barrage absorbant à l'intérieur et à l'extérieur de la digue par TOTAL avec l'appui du SDIS13.

Michel CADOT, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, préfet des Bouches-du-Rhône, a demandé à l'exploitant de s'assurer périodiquement de l'étanchéité du dispositif de barrages mis en place, au moyen notamment de reconnaissance à pied le long de la digue séparant le canal de l'Etang de Berre. L'industriel pour sa part poursuit les opérations de pompage dans la zone impactée du canal.

Des points de situation réguliers continueront d'être régulièrement tenus entre les services de l'Etat, les communes et l'industriel.

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19 novembre 2014 3 19 /11 /novembre /2014 07:44
La chimère gaz de schiste cherche désespérément à convaincre …

La chimère gaz de schiste cherche désespérément à convaincre …

Alors qu’en Roumanie on cherche désespérément du gaz de schiste, ce nouvel or noir pour un futur désastre annoncé vient de faire l’objet d’une nouvelle étude qui révèle qu’il ne résoudra pas les questions de sécurité d'approvisionnement énergétique de l'Europe, selon le conseil européen de l'académie des sciences.

Alors que pour certains États membres, le gaz de schiste représente le nouvel or noir et un sésame vers l'indépendance énergétique. Un Graal qui prend l’aspect du miroir aux alouettes et surtout qui semble s'éloigner pour certains de ses partisans.

Et plus particulièrement en Roumanie, « il semblerait que nous n'avons pas de gaz de schiste, nous nous sommes démenés pour chercher quelque chose que nous n'avons pas », a déclaré le premier ministre roumain, Victor Ponta, à la télévision roumaine Antena 3, alors en pleine campagne pour les élections présidentielles qui auront lieu le 16 novembre.

L’étude du conseil européen de l'académie des sciences (European Academies Science Advisory Council, ou EASAC) parue le 13 novembre montre que le potentiel d'extraction de gaz de schiste au sein de l'UE est « incertain », à cause des limites des données géologiques permettant d'évaluer l'accessibilité des réserves, ce qui douche les espoirs de certains de voir le gaz de schiste exploité à grande échelle sur le continent. Elle mentionne également que la situation géologie est en outre « plus compliquée » en Europe qu'aux États-Unis. Le rapport fait ainsi état de formations rocheuses « plus anciennes » et « plus fracturées », ce qui a des « conséquences sur la faisabilité technique et économique de l'extraction de gaz ».

« Seule une partie » des réserves existantes serait donc récupérable en Pologne, alors que la présence supposée de gaz de schiste dans le bassin parisien a été démentie par les dernières études géologiques.

L'EASAC est également sceptique quant aux déclarations selon lesquelles l'utilisation de gaz de schiste permettrait de ralentir le réchauffement climatique. Cela dépendrait en réalité de la qualité du processus d'extraction et de « l'intégrité des puits ».

Le gaz de schiste est un carburant fossile non conventionnel qui se retrouve dans des "ssures naturelles et des fractures du sol. Jusqu'à il y a peu, aucune méthode sûre pour l'acheminer vers la surface n'existait.

Le gaz de schiste est extrait de la surface grâce à la fracturation hydraulique. Ce processus consiste à briser des couches de schiste en injectant des liquides et un certain nombre d'additifs chimiques sous haute pression, ce qui libère les réserves de gaz.

Par ailleurs, la chimère du Gaz de schiste rencontre une situation cocasse et éloquente dans le pays qu’il l’a vu naître. En effet, dans la ville de Denton, lors des élections américaines de mi-mandat du 4 novembre dernier, 58 % des électeurs, ont voté l’interdiction de la fracturation hydraulique. Denton, connue pour être le lieu où est née la fracturation hydraulique, est située sur la formation géologique de schiste de Barnett (Barnett Shale) que l’entreprise Mitchell Energy a pour la première fois testé l’utilisation de la fracturation hydraulique. La ville Texane compte pas moins de 270 puits de forage.

Denton rejoint la longue liste des villes et comtés américains qui ont voté l’interdiction ou la restriction de l’usage de la fracturation hydraulique. De l’État de New York à la Californie, en passant par le Michigan et le Texas, ce sont aujourd’hui plusieurs centaines de villes et de comtés américains. Cette liste s’est encore allongée lors des élections du 4 novembre puisque la ville d’Athens dans l’Ohio, ainsi que les comtés de Mendocino et San Benito en Californie ont également voté l’interdiction [2].

La décision des électeurs de Denton ne plait pas du tout aux producteurs de pétrole et de gaz de la région. A peine douze heures après le vote, le General Land Office, qui gère notamment les recettes issues des droits octroyés aux exploitants pétroliers, et l’association des producteurs de pétrole et de gaz du Texas ont déposé des recours en justice contre cette décision démocratique. Pour ces deux institutions, les lois de l’État du Texas primeraient sur les lois locales. La décision des électeurs de la ville de Denton serait donc sans valeur légale. Comme le révèle le site Desmoblog, la famille Bush est aux manettes.

Pour les organisations écologistes, si la majorité des électeurs de Denton a rejeté l’exploitation des gaz de schiste, c’est la preuve qu’il faut poursuivre les initiatives en ce sens aux États-Unis : « Si, au cœur de l’industrie pétrolière et gazière, on ne peut pas vivre avec la fracturation, qui le peut ? », interrogent-elles. Selon un nouveau sondage réalisé après les élections de mi-mandat par le Pew Research Center, une majorité d’américains s’opposent désormais à l’utilisation de la fracturation hydraulique. Alors qu’ils étaient 48 % à être favorables à l’utilisation de cette technique en mars 2013, ils ne sont désormais plus que 41 % contre 47 % qui s’y opposent.

Sources : http://www.bastamag.net/L-exploitation-des-gaz-de-schiste

La chimère gaz de schiste cherche désespérément à convaincre …

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16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 06:54
"GAZ DE SCHISTE, LE VRAI DU FAUX" par Olivier Blond

"GAZ DE SCHISTE, LE VRAI DU FAUX" par Olivier Blond

La virulence des positions sur les gaz de schiste montre l’importance du débat mais elle le rend aussi plus complexe à saisir. Car si le lobby pétrolier présente une version tronquée de la situation, de l’autre côté, certains militants déforment eux aussi la réalité. Les amalgames trompeurs s’ajoutent aux approximations tandis que persistent de très nombreuses inconnues.

1 LIVRE DE LA FONDATION GOODPLANET : GAZ DE SCHISTE, LE VRAI DU FAUX Pour permettre à chacun d’y voir plus clair, la Fondation GoodPlanet décrypte les principaux enjeux du sujet avec le livre dirigé par Olivier Blond : Gaz de schiste, le vrai du faux, en librairie à partir du 9 octobre.

Gaz de schiste, le vrai du faux se veut être une synthèse claire et accessible : Que se passe-t-il réellement aux USA ? Quels sont les impacts économiques, en termes d’emploi ou de PIB ? Quelles sont les conséquences écologiques et sanitaires de la « révolution des gaz de schiste » ? L’exemple américain est-il utile, ou plutôt trompeur, pour comprendre ce qui pourrait se passer en France ? En effet les deux pays sont radicalement différents, en terme de géologie, de droit de l’environnement, de traditions politiques...

Aujourd’hui, la fracturation hydraulique est interdite en France, mais cela ne clôt que provisoirement la question – les technologies comme les lois évoluent. Quel avenir peut-on imaginer pour la France alors que nous nous engageons dans « la transition énergétique » – cette transformation à long terme de notre politique énergétique ?

• Sortie du livre Gaz de schiste, le vrai du faux : le 9 octobre en librairie

• Éditions Delachaux et Niestlé, 144 pages – 12.90 € – 125 x 185 cm

Extrait de Gaz de schiste : le vrai du faux (Éditions Delachaux et Niestlé) - ici sur le Dakota où s’est produit une ruée vers le gaz.

"Il faut se méfier des généralisations trompeuses ou des simplifications abusives. « Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromages ? », demandait le Général de Gaulle. Il en existe en fait un peu plus de 400 dans le pays. Et fort peu aux États-Unis. Mais le pays d’Abraham Lincoln est grand comme dix-sept fois la France, et il est d’une complexité et d’une diversité considérables, très souvent sous-estimées de ce côté-ci de l’Atlantique. L’écart est gigantesque entre les gratte-ciel de la métropole cosmopolite qu’est New York, les villes européanisées de la côte Est, les cow-boys ou les mormons des plaines du centre, et les villes dynamiques et bronzées de la Silicon Valley.

De la même manière, la situation est plus variée qu’on ne peut le croire en ce qui concerne les gaz de schiste. Pour en donner une idée, nous évoquerons trois régions très différentes qui recèlent chacune des gisements importants de gaz de schiste : le Dakota du Nord, le Texas et la Pennsylvanie.

Les reportages qui se sont multipliés ces derniers temps dans les médias sur le boom des gaz des schiste se sont pour la plupart intéressés au Dakota du Nord, un État américain des plaines centrales, à la frontière du Canada. Un État de tout juste 670 000 habitants et dont le surnom est Peace Garden State, « le jardin de la paix ». C’est dans son sous-sol que s’étend, pour l’essentiel, la formation de Bakken (du nom d’un propriétaire terrien), qui, avec 520 000 km2 est presque aussi large que la France métropolitaine. Des quantités considérables de pétrole y ont été découvertes dès 1951, mais, avec les techniques de l’époque, elles n’étaient pas exploitables. Lorsque la fracturation hydraulique et le forage horizontal ont été développés, les gisements sont devenus économiquement intéressants. En 1995, les réserves exploitables étaient évaluées à 150 millions de barils. En 2007, les services géologiques des États-Unis multiplièrent par 25 cette estimation pour atteindre environ 3 milliards de barils. En 2013, les mêmes services portèrent leur évaluation à 7 milliards de barils. Une étude de l’État du Dakota du Nord (qui a tout intérêt à être optimiste, même déraisonnablement), évoque même le nombre de 200 milliards de barils possibles – presque autant que les réserves prouvées, elles, de l’Arabie Saoudite. Les esprits s’échauffent !

Et les réserves de gaz sont proportionnelles. La production de gaz croît de manière presque exponentielle. Elle passe de 3 milliards de pieds cube par an en 2006 à 25 milliards en 2009, 64 milliards en 2010 et atteint en 2012 203 milliards de pieds cube.

Les chiffres sont conséquents, mais, en fait, tout cela reste modeste et correspond environ à la production du gisement de Lacq en France dans les bonnes années. Mais, comme on le voit déjà dans cet exemple, la révolution des gaz de schiste ne concerne pas seulement le gaz : elle concerne également la production de pétrole, ou d’hydrocarbures liquides appelés huiles de schiste. Ces derniers jouent parfois un rôle majeur. Et c’est le cas dans le Dakota du Nord.

Toujours est-il que cet État relativement méconnu il y a peu connaît actuellement une ruée vers l’or comme nous les racontent les romans ou les livres d’histoire. Car le phénomène n’a rien de nouveau en Amérique. L’or noir y a suscité au XIXe siècle non pas une mais plusieurs ruées. En Pennsylvanie, en Californie et en Alberta (au Canada), pour ne citer que ces trois Etats, des aventuriers ont senti l’odeur du pétrole ou du profit ; des fortunes, voire des empires se sont créés en moins d’une génération. L’histoire de Titusville, obscure bourgade de Pennsylvanie (sur la côte Est), en est l’exemple illustre. En 1850, elle comptait 243 habitants. Un jour, du pétrole y est découvert. Edwin Drake y fore le premier puits moderne avec trépan, et alors que le forage atteint la profondeur de 23 mètres, le pétrole jaillit. « Dès le premier jour, avec une production de l’ordre de huit ou dix barils, Drake multiplie la production mondiale de pétrole par… deux », raconte la légende. (Le baril est l’unité le plus couramment utilisée pour mesurer les volumes de pétrole. Il vaut environ 159 litres). Drake était plus un bricoleur qu’un homme d’affaire : il ne profitera pas beaucoup de sa découverte. C’est Jonathan Watson qui deviendra le premier millionnaire de la ville : il possédait le terrain sur lequel Drake fora son puits. C’est aussi dans cette ville que John Rockefeller, fils d’un marchand ambulant anglo-allemand, se lance dans l’extraction de pétrole. Il deviendra rapidement l’homme le plus riche de l’histoire des États-Unis. Titusville connaît un développement exceptionnel : sa population est multipliée par 40 en vingt ans et à un moment, cette petite ville concentra la plus forte densité de millionnaires du monde entier. Mais avec la fin du pétrole, Titusville retourne à sa léthargie. Sa population décline doucement depuis un siècle, et son petit musée de Drake ne donne plus aujourd’hui qu’une lointaine idée du dynamisme et de l’opulence de jadis.

L’histoire se répète aujourd’hui au Dakota. Alors que l’état somnolait à la 39e place sur 51 des états américains par son PIB par habitant, il grimpe grâce aux gaz de schiste à la 20e place en 2009, à la 10e en 2011. En 2012, le taux de croissance du PIB atteint 13,4 % ! Le chômage dans l’état descend en-dessous de 3 % ; il est depuis quelques années le plus bas de tous les États-Unis. Il y a même pénurie de travailleurs. La ruée vers l’or noir attire ainsi les journalistes : « n’importe qui peut trouver un emploi bien rémunéré dans les trois heures de son arrivée », raconte Le Figaro, par exemple : Une serveuse de la chaîne de restaurants Appelbee déclare au quotidien qu’elle gagne « 300 dollars par jour rien qu’en pourboires ». Les produits, articles et aliments s’arrachent si vite que plutôt que de réachalander ses rayons, Walmart pose désormais directement les palettes de marchandise dans les allées de l’hypermarché. Elles sont dévalisées illico. « J’ai essayé d’acheter une laitue pendant trois jours, sans succès », raconte un témoin qui ajoute : « La dernière fois que j’ai voulu faire une vidange à Watford – petite ville de l’État –, j’ai fait la queue pendant quatre heures et demie. C’est la même chose pour tous les services. La seule entreprise de nettoyage de moquette est si débordée qu’elle ne répond même plus au téléphone. »

Combien de temps durera cette ruée vers l’or ? Combien de personnes en profiteront ? Et que se passera-t-il le jour où les réserves s’épuiseront ? C’est l’une des questions les plus pressantes que pose l’exemple du Dakota du Nord. Les autorités locales ne sont pas les dernières à y réfléchir. Mais pour l’instant, personne n’a encore de réponse."

"GAZ DE SCHISTE, LE VRAI DU FAUX" par Olivier Blond

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9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 06:42
Gaz de schiste : Ségolène Royal refuse un permis de recherche d’hydrocarbures sur le territoire du Luberon et des Alpilles

Gaz de schiste : Ségolène Royal refuse un permis de recherche sur le territoire du Luberon et des Alpilles

La Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Ségolène Royal, a annoncé le 07 octobre dernier son refus d’autorisation dans le Luberon concernant une demande de permis de recherche d'hydrocarbures et de gaz de schiste par la société suédoise Tethys Oil AB, qui souhaitait réaliser des forages sur une zone de 870 km2 à cheval sur le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône. Un projet d’exploration qui a suscité de fortes émotions de la part des élus, des citoyens qui regroupent 77 communes.

La ministre venait d'annoncer le vendredi 03 octobre que la consultation pour le projet de "Permis de Calavon" (recherches d'hydrocarbures - gaz de schiste - dans le Parc naturel régional du Luberon) serait dans l’immédiat suspendue par une mesure conservatoire d'urgence.

Jean-Louis Joseph, Président duParc naturel régional du Luberon et Président de la fédération des Parcs naturels régionaux, déclare se réjouir de cette décision, "qui fait suite à un entretien qu'il a eu au cabinet de la ministre mercredi 1er octobre à Paris, ainsi qu'à l'émotion et aux vives réactions exprimées sur le territoire".

Le président du parc naturel faisait remarquer cependant que "suspension de la consultation ne veut pas dire annulation" : Jean-Louis Joseph aura l'occasion de rencontrer la ministre au Congrès des parcs naturels régionaux vendredi prochain à Troyes et sollicitera un nouveau rendez-vous au ministère prochainement afin que ce permis soit définitivement annulé pour ne pas entraîner des dégâts considérables et inutiles dans un territoire protégé.

" Monsieur le Président,
J'ai bien pris connaissance de vos préoccupations concernant la demande de permis de recherche d'hydrocarbures et de gaz sur le territoire du Luberon et des Alpilles déposée le 27 septembre 2010.
Conformément à la procédure, les services du ministère ont mis automatiquement en consultation un projet d'arrêté le 29 septembre 2014.
Au vu des premiers résultats et de cette consultation du public après examen attentif de l'avis du Parc naturel régional que je partage totalement, je suis en mesure de vous indiquer que le permis sera refusé.
En effet du point de vue de l'intérêt général, les risques de dégradation d'un espace naturel remarquable, sont incompatibles avec les forages envisagés et détruiraient beaucoup plus d'emplois qu'ils n'en créeraient – notamment dans le domaine touristique, artisanal et agricole.
En conséquence la consultation du public est devenue sans objet, mais le site reste ouvert pour que les citoyens puissent venir s'exprimer jusqu'au 11 octobre.
Je vous remercie de votre mobilisation, celle des élus, celle des associations, celle des citoyens, qui sont aussi partie prenante démocratique d'une décision respectueuse de chacun.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes salutations les meilleures. "

Le permis d'exploration demandé par la société Tethys Oil AB portait, officiellement, sur du pétrole et du gaz conventionnels. Le ministère précisait que l'entreprise s'était engagée à ne pas recourir à la fracturation hydraulique, interdite par la loi du 11 juillet 2011 en raison des risques que présente cette technique pour l'environnement. Mais les opposants craignaient que le permis, s'il était accordé, n'ouvre la voie à la recherche de pétrole et de gaz de schiste.

« Selon un rapport du Bureau de recherches géologiques et minières, 59 forages de recherche pétrolière ont été réalisés en Provence-Alpes-Côte d'Azur entre 1949 et 1988, sans résultats positifs », souligne Serge Marty, adjoint au directeur du parc. Sept de ces forages ont été effectués dans la région du Luberon elle-même, jusqu'à une profondeur de 5 042 mètres pour l'un d'entre eux. « Ces campagnes ont montré l'absence d'hydrocarbures conventionnels économiquement exploitables. Ce sont donc bien les hydrocarbures de schiste qui étaient visés à terme », estime M. Marty.

« Tant que je serai ministre de l'écologie, il n'y aura pas de gaz de schiste et pas d'investigation sur le gaz de schiste », avait réaffirmé, le 28 septembre, Mme Royal, en réaction à la prise de position de Nicolas Sarkozy en faveur de l'exploitation de ces hydrocarbures.

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 06:58
Gaz de schiste : Les lobbies contre-attaquent. Mardi 14 octobre 2014 à 20.40 – France 5

Gaz de schiste : Les lobbies contre-attaquent. Mardi 14 octobre 2014 à 20.40 – France 5

En juillet 2011, la France interdit l’exploitation des gaz de schiste. Depuis, les lobbyistes de ce secteur n’ont eu de cesse de convaincre les politiques de faire marche arrière. Ce film retrace les étapes de leur stratégie auprès des pouvoirs publics et dénonce leurs méthodes.
C’est un documentaire à charge que signe Michel Tedoldi contre les manipulations des lobbyistes, hommes de main des industriels qui défendent l’exploitation des gaz de schiste en France. En passe de gagner, ils sont de ceux qui, dans l’ombre, jouent des parties sacrifiant la santé publique aux intérêts financiers. Pour comprendre leur pouvoir et les enjeux de cette contre-attaque sans merci, le réalisateur est parti à la rencontre de ces groupes de pression, des hommes et femmes politiques victimes de leurs assauts répétés et de tous ceux qui hurlent au futur scandale sanitaire.
Pour ceux-là, il suffit d’observer ce qui se passe aux Etats-Unis depuis 2005. Plus de cinq cent mille puits y ont été forés, permettant de diviser le prix du gaz par quatre. Mais les conséquences sur l’environnement et la santé sont désastreuses : pollution des nappes phréatiques et du sol, bétail et agriculteurs gravement malades. En cause, la technique de fracturation hydraulique de la roche située à très grande profondeur, qui permet d’extraire les gaz de schiste : des milliers de mètres cubes d’eau sont injectés à forte pression avec des dizaines de tonnes de produits chimiques. « Ce qui remonte de la surface, c’est de la cochonnerie, explique Jacques Thibieroz, géologue à l’université Pierre-et-Marie-Curie, des métaux lourds en solution, des hydrocarbures parmi lesquels des molécules cancérigènes, de la radioactivité. »

Leur but : convaincre à tout prix

En France, le sous-sol regorgerait également de cette manne et les industriels du secteur, comme Total et GDF, réclament des autorisations de forage pour permettre de quantifier les réserves de gaz. Mais, après l’annonce par François Hollande, le 14 septembre 2012, du refus des demandes de permis, ils déclenchent l’offensive et affûtent leurs arguments. « Le fait de dire “Je refuse d’expérimenter”, s’indigne Jean-Louis Beffa, ancien PDG de Saint-Gobain, ça ressemble à l’attitude de l’Eglise catholique qui interdisait de penser à Galilée ! » Ils mettent en avant la création de milliers d’emplois, l’accès à l’indépendance énergétique et vont jusqu’à pratiquer le green washing. « Il y a eu toute une campagne sur cette idée qu’il y aurait une exploitation propre des gaz de schiste, se révolte Delphine Batho, l’ex-ministre de l’Ecologie, qui dit avoir fait les frais du lobbying pro-gaz de schiste. Un pipeau total ! » Ainsi, une société américaine, Ecorpstim, arrive à convaincre le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg de l’efficacité d’un nouveau procédé écologique, qui fracturerait la roche avec un propane non inflammable. Pour Jacques Thibieroz, « c’est une molécule qui a trois mille fois plus d’impact en équivalent CO2 sur l’effet de serre, qui coûte très cher et qui n’a pour l’instant jamais été utilisée ».
Mais les lobbyistes n’hésitent pas à noyauter les organes du pouvoir et s’appuient sur des hauts fonctionnaires pour faire passer leurs idées. A Paris, comme dans les plus hautes instances européennes, ils agissent en nombre, intensifient leur action et remportent des victoires. Ainsi, le commissaire européen à l’Environnement Janez Potocnik, qui soutenait la lutte contre l’exploitation, finit par échouer en 2012 face à la pression des pays pro-gaz de schiste soutenus par José Manuel Barroso, le président de la Commission lui-même : celle-ci n’adopte finalement que des recommandations et laisse le champ libre aux industriels, qui ne sont désormais plus obligés de faire des études d’impact avant forage. Lors de ce vote crucial, la France s’est abstenue… « Ça veut dire qu’elle a cédé aux lobbies de Gaz de France, de Total et des autres, résume la députée européenne Corinne Lepage. C’est une position schizophrénique et parfaitement hypocrite. »

Gaz de schiste, nouvel or … gris pour un désastre annoncé … ?

Documentaire
Durée 52’
Auteur-réalisateur Michel Tedoldi
Production Magnéto Presse, avec la participation de France Télévisions
Année 2014

Images : Photo by Amy Youngs - Mitage du territoire texan.....

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 06:42
Horizon 2020 encourage l’exploitation du gaz de schiste, au lieu de développer des énergies à faible émission, sa 1ère vocation

Horizon 2020 encourage l’exploitation du gaz de schiste, au lieu de développer des énergies à faible émission, sa 1ère vocation

Dans un article paru sur Euractiv, le fonds de recherche européen inscrit dans le cadre du programme Horizon 2020 propose une aide de 113 millions d'euros aux entreprises qui exploitent le gaz de schiste. Un programme qui en théorie a vocation à encourager le développement d’énergies à faible émission de carbone.

Alors que le mythe du gaz de schiste explose aux USA, des estimations dévaluées de presque deux tiers…., l’Union européenne se lance dans le marché noir…..

Le programme Horizon 2020, qui court de 2014 à 2020, prévoit d'investir 80 milliards dans des technologies innovantes en Europe. Or ces fonds dédiés à l'innovation pourraient bénéficier au gaz de schiste. Le recours à des technologies innovantes pour évaluer les risques de l'exploitation du gaz de schiste ainsi que le modélisations de l'exploitation pourront en effet être concernés.

Ces financements pourraient aider des compagnies gazières, qui auraient autrement été contraintes de financer elles-mêmes ces études. Des critiques s'élèvent contre ces allocations de fonds qui entrent directement en contradiction avec les politiques européennes en matière de décarbonisation.

De l'argent public mal orienté

« La Commission a déclaré vouloir garantir une haute protection environnementale, et affirme qu'elle prend la lutte contre le changement climatique très au sérieux. Mais en même temps son fonds de recherche finance des études destinées à l'industrie d'exploitation du gaz de schiste. Ce conflit d'intérêts ne peut être ignoré », a indiqué à EurActiv Antoine Simon, le porte-parole des Amis de la Terre.

« C'est particulièrement cynique puisque [ce financement] distribue de l'argent public à une industrie qui est entre les mains de quelques-unes des plus riches sociétés au monde, alors qu'il y a des priorités bien plus importantes en matière d'efficience énergétique et d'énergie renouvelable », a-t-il poursuivi.

33 millions d'euros pour 2014

La DG recherche et innovation ne dévoilera pas quels sont les groupes qui ont obtenu les fonds en question, mais a indiqué que 33 millions d'euros ont déjà été engagés pour financer ces études sur 2014

« Sur les 23 candidatures éligibles, sept ont été conviées à soumettre un projet final avant la date butoir du 23 septembre », a indiqué un fonctionnaire de la Commission à EurActiv. « Nous ne pouvons pas dire pour l'instant combien de projets seront retenus à la fin, ni non plus qui demande une aide financière puisqu'il s'agit d'un appel d'offres concurrentiel », a ajouté le fonctionnaire.

Même si la Commission aimerait limiter chaque attribution à un maximum de 3 millions d'euros, elle se dit encline à verser des sommes plus importantes, a poursuivi la même source.

Une décision rajoutée in extremis par le Conseil européen de décembre dernier permet au fonds chapeauté par le programme Horizon 2020 de contribuer à l'exploitation et à la production de gaz et de pétrole non conventionnels le cas échéant. L'appel d'offres a été publié quelques jours plus tard.

Une source d'énergie propre ?

Le gaz de schiste émettrait peu de carbone selon le programme et « pourrait contribuer à la transition [énergétique] vers une économie à faible émission en carbone étant donné que ses rejets de gaz carbonique dans l'air sont suffisamment faibles », explique un autre fonctionnaire européen. À ses yeux, ce nouveau fonds pourrait contribuer à opérer la transition énergétique de l'UE.

Un rapport britannique déposé l'année dernière par le conseiller scientifique en chef auprès du gouvernement, David MacKay, arrive à la conclusion que les émissions générées par l'exploitation du gaz de schiste étaient similaires à celles du gaz naturel liquéfié (GNL) importé du Qatar.

Selon le rapport, « le principal effet qu'aurait la production et la consommation de gaz de schiste britannique serait le remplacement du GNL importé, ou possiblement de tout gaz importé de l’extérieur de l'Europe. Les conséquences sur les taux d'émissions [en gaz à effet de serre] seraient alors certainement limitées ».

Bien que le cycle de vie du CO2 rejeté par l’exploitation du gaz de schiste soit deux fois plus court que celui du charbon ou du pétrole, il reste encore bien plus long que celui des énergies vertes, à l'instar de l'énergie éolienne et solaire, selon le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Marcus Pepperell, porte-parole de Shale Gas Europe, souligne que les rapports du GIEC ont également montré que le gaz non conventionnel pourrait être utilisé comme une énergie de transition potentielle en vue de basculer vers une société entièrement basée sur les énergies renouvelables.

« L'Europe est confrontée en particulier à une question de sécurité énergétique et cependant nous n’avons aucune action sur le continent en vue d'assurer une exploitation commerciale du gaz de schiste », a-t-il indiqué à EurActiv. « Il est logique que la Commission se penche sur toutes les possibilités en vue de diversifier le mix énergétique de l'Europe ».

« Étant donné les quantités significatives qui ont été investies dans les autres sources d'énergie telles que les renouvelables, il n'est pas absurde de voir là où l'Europe peut aider à développer l'industrie du gaz de schiste dans un cadre environnemental durable », a-t-il indiqué.

Isaac Valero, porte-parole du commissaire en charge de l'action pour le climat, Connie Hedegaard, estime que le gaz de schiste pourrait être une énergie de transition vers les sources d’énergie renouvelable et l'efficience énergétique, « mais le gaz de schiste seul ne résoudra pas la question climatique », a-t-il mis en garde.

Connie Hedegaard a d’ailleurs demandé aux banques de développement de prendre l'initiative et d'éliminer l'aide public pour les énergies fossiles.

Des émissions de méthane problématiques

L'un des paramètres clés débattus sur le rôle potentiel que pourrait endosser le gaz de schiste dans la lutte contre le changement climatique est celui du méthane. Le méthane est en effet au moins 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone sur une période d'un siècle et 72 fois sur vingt ans. Selon certains scientifiques, il pourrait déclencher des « boucles de rétroaction de réchauffement » au niveau planétaire.

Une étude de 2011 publiée par l'Université de Cornell dirigée par le professeur Robert Howarth a montré que l'impact du gaz de schiste sur le climat pourrait être entre 20 à 100 % plus fort que le charbon. D'autres rapports sont cependant moins alarmants.

Lors de la fracturation hydraulique, de grandes quantités de gaz remontent à la surface avec des produits chimiques utilisés dans les liquides de fracturation. Là, le méthane peut s'évaporer dans l'atmosphère, être brûlé et ainsi transformé en dioxyde de carbone, ou encore capturé et vendu sur les marchés pour réduire la quantité de gaz rejeté dans l'environnement. C’est ce que les anglophones nomment le « green completion ».

Cette dernière méthode est selon M.Howarth, « la meilleure chose pour l'environnement, même si certaines quantités de méthane sont sûrement encore perdues au cours de l'opération », indique-t-il. « Mais [elle] n'est pas couramment utilisée aux États-Unis. [Cette technique] prend du temps et les compagnies préfèrent avancer aussi vite que possible, pour construire et forer d’autre puits. »

L’Agence américaine de protection de l'environnement cherche à rendre cette méthode obligatoire - avec quelques exceptions - d'ici 2015. Mais l'évaluation reposera sur les quantités d'émission de méthane rejetée par une industrie plutôt que sur des inspections sur place, ce qui permettra certaines « manipulations », craint le chercheur.

Les sociétés européennes devront également surveiller leurs émissions de méthane elles-mêmes selon les dernières directives proposées par l'UE, qui pourraient devenir contraignantes en 2015.

« L'évaporation [du méthane] est invisible à l'œil nu », explique M. Howarth. Les plateformes de forage sans surveillance vont probablement frauder de temps à autres, étant donné le passif de l'industrie américaine du pétrole et du gaz en matière de respect des lois », a-t-il ajouté.« L'industrie devra peut-être fournir des informations en Europe », indique le professeur. « Mais comment saurons-nous si les informations sont exactes ? », s'interroge-t-il. « L'industrie a certainement fortement intérêt à tenter de prédire de faibles émissions de méthane », ajoute-t-il.

L'industrie des hydrocarbures se défend et affirme que le forage de schiste pourrait déjà enter dans le champ d’application de certaines législations européennes, telles que la directive sur les déchets miniers ou la directive-cadre sur l'eau.

« Nous ne pensons pas qu'il soit nécessaire d'avoir de nouvelles réglementations sur le gaz de schiste, mais si des lacunes législatives sont identifiées, nous serions alors heureux de faire le point sur la situation et de coopérer avec les législateurs en vue de trouver la meilleure voie pour aller de l'avant », a indiqué à EurActiv Alessandro Torello, porte-parole de l'International Association of Oil and Gas producers.

Horizon 2020 encourage l’exploitation du gaz de schiste, au lieu de développer des énergies à faible émission, sa 1ère vocation

Pour avoir une idée vue de l'intérieur, un ancien dirigeant du groupe pétrolier américain Mobil Oil explique son opposition radicale aux forages de gaz et d’huile de schiste. Il pointe les pollutions massives, l’impact important sur le climat, les ressources limitées et appelle à sortir des énergies fossiles.

Au temps de la guerre froide, on l’aurait qualifié de transfuge. Ancien vice-président exécutif du groupe pétrolier Mobil Oil, Louis Allstadt est devenu un opposant résolu à l’exploitation des gaz et des pétroles de schiste. Aujourd’hui retraité, il a dirigé des opérations d’exploration et de production de l’entreprise après avoir été en charge de ses activités d’approvisionnement, de commerce et de transport pour le monde. Il a également supervisé, côté Mobil, la fusion de son entreprise avec la société Exxon – Exxon Mobil est aujourd’hui l’un des plus grands groupes mondiaux. Au total, Louis Allstadt a travaillé trente et un ans dans les hydrocarbures.

Mediapart a pu l’interroger pendant près d’une heure, par Skype et en public, dans le cadre d’une discussion qui a suivi la projection du film de Lech Kowalski Holy Field Holy War (voir ici), début avril. Nous publions ci-dessous la retranscription de cette conversation, complétée par un échange par email.

Dans cet entretien, il s’inquiète en particulier des fuites de méthane, un puissant gaz à effet de serre, lors des forages de gaz de schiste. Des chercheurs viennent de mesurer des taux de fuite très supérieurs aux estimations de l’agence américaine de protection de l’environnement (voir ici leur article).

Pourquoi vous opposez-vous à l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste, vous, un ancien cadre dirigeant de l’industrie pétrolière ?

Louis Allstadt. J’ai pris ma retraite de l’industrie pétrolière et gazière en 2000. Je n’ai aucune intention de travailler de nouveau dans ce secteur. Il y a six ans environ, des amis m’ont demandé s’il était possible de forer en toute sécurité des puits de gaz à seulement 150 mètres du lac qui fournit l’eau potable de notre village. J’ai d’abord trouvé très étrange de vouloir forer aussi près.

Puis je me suis plongé dans les différences technologiques entre la fracturation hydraulique et les méthodes des forages conventionnels. La fracturation hydraulique utilise de 50 à 100 fois plus d’eau et de produits chimiques que les anciens forages conventionnels. Son infrastructure industrielle est aussi beaucoup plus importante. Le problème des déchets est majeur : il faut environ 20 millions de litres d’eau et environ 200 000 litres de produits chimiques pour fracturer. Un tiers environ de ces liquides ressort du puits chargé de métaux lourds. Ce sont des déchets toxiques et pour une part radioactifs. Le lien a été fait entre leur stockage sous pression, dans les puits d’injection, et des tremblements de terre à proximité. La moindre fuite crée un sérieux problème aux réserves d’eau potable.

Les riverains de forages par fracturation hydraulique sont victimes de nuisances importantes. Il existe des procédés de recyclage de l’eau usée qui permettent de consommer 30 % d’eau « fraîche » en moins. Mais il faut quand même énormément d’eau. Des progrès ont aussi été accomplis dans la réalisation des puits, permettant de réduire les fuites de méthane. Mais ces améliorations sont bien faibles au regard de la force brutale de cette technologie.

Au bout de quelques années, je suis arrivé à la conclusion que cette technologie ne peut pas être utilisée sans dommage, en particulier à proximité de là où des gens vivent et travaillent. Or je me suis rendu compte que les réglementations étaient très limitées. La loi américaine autorise par exemple les exploitants à garder secrète la composition des produits chimiques qu’ils utilisent pour forer. Elle autorise également les forages très près des écoles et des bâtiments publics. J’espère donc que vous aurez de bien meilleures lois que nous.

À quoi servent les gaz et huile de schiste aux États-Unis ?

Le gaz de schiste n’est pas différent du gaz conventionnel. C’est chimiquement la même chose. Pareil pour le pétrole. Le gaz, qu’il provienne d’un forage par fracturation hydraulique ou d’un forage conventionnel, passe par les mêmes tuyaux, les mêmes gazoducs et sert de la même manière au chauffage des logements, à produire de l’électricité, à cuisiner. Aujourd’hui les principales sources d’énergie aux États-Unis sont le pétrole, qui sert principalement dans les transports (essence, diesel, carburant aérien) et un peu pour le chauffage. Le charbon est utilisé pour produire de l’électricité. Les pourcentages des unes et des autres varient en fonction des régions américaines.

L’électricité est beaucoup produite à partir de charbon aux États-Unis, ressource qui émet énormément de gaz à effet de serre, plus que le gaz. Or l’un des arguments des pro-gaz de schiste est d’affirmer que cette méthode réduit l’impact climatique de la production d’énergie. Que leur répondez-vous ?

Si vous brûlez tout le gaz, vous émettez moins de dioxyde de carbone qu’avec le charbon. Le problème, c’est qu’une grande partie de ce gaz fuit et s’échappe dans l’atmosphère sous forme de méthane, qui est 80 à 100 fois pire, en pouvoir de réchauffement, que le CO2 pendant les vingt ans qui suivent son rejet. Ces fuites sont un gros problème. Et elles rendent en réalité le gaz pire que le charbon. Des études sur les champs de production indiquent un taux de fuite dans l’atmosphère qui peut atteindre 6 %. Sous les rues des grandes villes, les vieux tuyaux qui fournissent le gaz aux logements et aux bâtiments fuient quant à eux de 3 à 5 %. S’y ajoutent les fuites des stations de compression, et celles qui se produisent chaque fois que vous allumez votre gazinière. Or il suffit de 1 à 1,5 % de fuite pour que le recours au gaz soit aussi mauvais que le charbon en matière d’émission de gaz à effet de serre.

Donc, même s’il semble que brûler du gaz soit plus propre que brûler du charbon, c’est faux. On ne le sait que depuis ces dernières années. Je dois dire que cela m’a surpris lorsque je l’ai découvert. Tous les tests réalisés jusqu’ici indiquent que nous avons un très gros problème.

L’exploitation du gaz et des huiles de schiste constitue une activité importante aux États-Unis aujourd’hui. L’Europe peut-elle être un nouvel eldorado ?

Vous pouvez probablement apprendre de ce qui s’est passé aux États-Unis. Au départ, les entreprises gazières prétendaient que là où il y a du gaz de schiste, vous pouvez bâtir un puits et en extraire du gaz. Pendant quelques années, des puits de forage sont effectivement apparus là où se trouvaient des gisements de gaz. Ce qu’on a découvert, c’est que ce gaz n’est pas présent partout dans le sous-sol, mais seulement en quelques endroits d’un potentiel gisement, ce qu’on appelle des « sweet spots », des « parties tendres ». Donc l’exploitant qui tombe sur une « partie tendre » peut très bien s’en sortir. Mais ceux qui ne les ont pas trouvées ne s’en sortent pas si bien.

Par ailleurs, les premières estimations de l’étendue des réserves gazières ont été très surestimées. Au départ, il se disait que les États-Unis pouvaient avoir dans leur sous-sol l’équivalent de cent ans de consommation de gaz. Maintenant, on ne parle plus que de vingt ans ou moins. Je ne connais pas précisément la situation des réserves européennes. Mais je crois qu’il va se passer la même chose que pour le reste des extractions de minerais : le produit est concentré en certains rares endroits, et il ne sera pas rentable d’exploiter le reste. Regardez la décision que vient de prendre Shell, un des plus gros groupes pétroliers au monde : ils réduisent leur engagement financier et en main-d’œuvre aux États-Unis dans le pétrole de schiste. C’est emblématique des difficultés rencontrées par d’autre majors.

Autre argument des défenseurs des forages de gaz et de pétrole de schiste : permettre l’indépendance énergétique des États-Unis. N’est-ce pas à vos yeux un horizon qui compte ?

C’est ce que disaient les entreprises au départ. Elles le disent toujours parfois. Mais cet argument ne se justifie vraiment pas. Les puits de pétrole et de gaz de schiste s’épuisent très vite. En un an, la rentabilité peut décliner de 60 %, alors que les gisements conventionnels de gaz déclinent lentement et peuvent rester productifs 40 ans après le début du forage.

L’autre aspect, c’est que les forages visent les « parties tendres ». Quand elles sont épuisées, d’autres emplacements moins productifs doivent être forés. Cela ne semble pas promettre des horizons d’indépendance énergétique aux États-Unis. Au contraire, je pense qu’ils vont recommencer à importer du gaz d’ici la fin de la décennie. Les États-Unis ne sont pas indépendants énergétiquement et ne le deviendront pas grâce aux forages de gaz et d’huile de schiste. Même s’ils deviennent le plus gros producteur mondial de pétrole, ils continueront à en importer d’énormes quantités.

Quant aux emplois créés, ils ne bénéficient pas aux riverains des forages, mais profitent à des spécialistes venus du Texas ou d’Oklahoma ou d’ailleurs, qui ne restent que tant que dure le forage, et partent ensuite. Ils sont en général de courte durée.

Si le bilan des gaz et huile de schiste est si mauvais, pourquoi l’exploitation se poursuit-elle aux États-Unis et pourquoi Barack Obama en fait-il une telle promotion, notamment lors de son voyage officiel en Europe le mois dernier ?

Je pense que la position du président Obama est fortement influencée par son nouveau secrétaire à l’énergie, Ernest Moniz, qui est favorable à la fracturation hydraulique. Par ailleurs, l’information sur la quantité des fuites de méthane dans l’atmosphère et leur impact sur le climat est relativement récente. Il faut du temps aux gouvernements pour absorber l’information et changer de stratégie.

C’est aussi une question géopolitique en lien avec ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine. Je serais surpris que les États-Unis exportent de grandes quantités de gaz. Certaines entreprises veulent en exporter, sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL), parce que le prix du gaz est plus élevé en Europe et en Asie. Mais je n’y crois pas. Nous n’avons pas à ce jour de terminal d’exportation gazière. Peut-être un ou deux seront construits un jour, mais ils coûteraient beaucoup d’argent. Le transport par mer de gaz liquéfié coûte aussi très cher. Ce serait donc un investissement très risqué. Il n’y aura pas assez de gaz pour maintenir une activité d’exportation sur le long terme.

En France et en Europe on parle beaucoup de transition énergétique. Les États-Unis pourraient-ils répondre à leurs besoins d’énergie sans les gaz et huiles de schiste ?

La clé à long terme, c’est le passage aux énergies renouvelables : éolien, solaire, hydraulique. C’est la seule solution. Les hydrocarbures faciles et bon marché ont déjà été exploités. Il ne reste plus que les gaz et huile de schiste – mais leur production va décliner – et les gisements non conventionnels, en eau profonde et dans l’Arctique – mais ils coûtent extrêmement cher. Les renouvelables doivent donc très vite commencer à remplacer les fossiles.

Si vous prenez en compte les externalités des carburants fossiles (le coût de leurs impacts sur l’environnement, ndlr), le coût important de la protection des régions côtières, des inondations, et des autres effets du dérèglement climatique, les énergies renouvelables sont d’ores et déjà compétitives. Car avec les hydrocarbures, il faut payer deux fois : une fois à l’achat, et ensuite en impôts pour rembourser les dommages qu’ils causent.

L’opinion publique américaine est-elle favorable ou opposée aux gaz et huiles de schiste ?

Aux États-Unis, les sondages peuvent dire tout et son contraire. Sur les études les plus crédibles, il semble qu’environ 40 % des personnes interrogées sont opposées à la fracturation hydraulique, environ 40 % y sont favorables et 20 % indécises. Il faut comprendre qu’aux États-Unis, les propriétaires fonciers sont aussi les détenteurs des droits miniers. Si bien que les propriétaires de terres ont tendance à être favorables aux forages des gaz de schiste car ils y peuvent toucher des droits et des recettes grâce à la location de leurs terres. C’est différent dans la plupart des autres pays. Les voisins de forages de gaz de schiste qui ne possèdent pas beaucoup de terrain ont tendance à s’inquiéter du sort des déchets issus de ces forages. Ainsi que du trafic routier intense des camions qui vont et viennent des puits.

Vous considérez-vous comme un lanceur d’alerte ?

Je ne m’étais pas formulé les choses ainsi. Peut-être. Sauf que je ne dis rien qui ne soit déjà bien connu dans l’industrie des hydrocarbures, ce qui ne correspond donc pas à la définition exacte de ce qu’est un lanceur d’alerte.

Comment l’industrie énergétique a-t-elle réagi à vos déclarations ?

Ils ont été étonnamment silencieux. Ils n’ont rien répondu, en fait.

Vous semblez être passé d’une critique des gaz et huiles de schiste à une critique plus générale de l’utilisation des énergies fossiles en raison de leurs effets néfastes sur le climat.

Tout à fait. Je me suis d’abord inquiété des effets locaux des exploitations des gaz de schiste là où j’habitais. Puis au fil des ans, je me suis beaucoup moins inquiété pour les forages car les recherches indiquent que les réserves ne sont vraisemblablement pas si importantes. Je suis aujourd’hui beaucoup plus inquiet des effets des gaz et huiles de schiste sur le dérèglement climatique. Peu importe où vous forez, peu importe d’où vous émettez : les gaz rejetés vont dans l’atmosphère et créent un problème pour nous tous, quel que soit votre lieu de vie.

Pensez-vous qu’il faut aujourd’hui sortir du pétrole ?

Ce n’est pas si simple d’en sortir. Cela prendra du temps. Mais nous devons commencer à emprunter cette voie. Les coûts des renouvelables baissent. Leur viabilité augmente assez vite. Notre approvisionnement énergétique doit changer. Nous devons remplacer les énergies fossiles aussi vite que possible par les renouvelables.

Cet entretien a eu lieu par skype et en public le 2 avril dernier, au cinéma l’Entrepôt à Paris.

Remerciements à Lech Kowalski, Odile Allard et au cinéma l’Entrepôt pour l’organisation de cette discussion. Merci également à Émilie Saada pour la traduction.

ARTICLE PUBLIE ICI SUR MEDIAPART.

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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 07:00
TAFTA, accord ténébreux de dénégation de démocratie …

TAFTA, accord ténébreux de dénégation de démocratie …

L'Union Européenne et les Etats-Unis ont entamé un cycle de négociations en vue d’adopter un accord transatlantique sur le commerce et l'investissement dit aussi TAFTA. Ce traité qui devrait aboutir fin 2014 à la création d’un vaste espace économique dérégulé représentant 50% du PIB mondial se discute dans des couloirs fermés, très loin du peuple souverain.

Ce traité GMT négocié en secret serait l'un des plus grands accords jamais conclu et entraînerait, à en croire le mandat de négociation de la Commission européenne « le plus haut niveau de libéralisation tel qu'il existe dans les accords existants » tout en poussant à son paroxysme une concurrence dite « libre et non faussée ». Un traité soutenu par les multinationales leur permettrait d’attaquer en justice tout Etat qui ne se plierait pas aux normes du libéralisme.

Un cinquième cycle de négociations entre l’Union européenne et les États-Unis a débuté ce lundi 19 mai à Arlington (Virginie) et se poursuivra jusqu’au 23 mai. Selon un document de négociation secret rendu public ce lundi par le Huffington Post, l’Union européenne propose aux États-Unis de libéraliser complètement le marché transatlantique de l’énergie et des matières premières. Le texte encourage ainsi l’exploitation et le commerce transatlantiques des hydrocarbures non conventionnels tout en réduisant considérablement les capacités des États à soutenir le développement des énergies renouvelables.

Analyse de Amélie Canonne, Maxime Combes (Mouvement Attac) :

Le document secret rendu public est daté du 20 septembre 2013 et a été rédigé par les services de la Commission européenne. Il tire son origine du premier round de négociations de juillet 2013. Il a été remis aux négociateurs américains en prélude du deuxième cycle de négociations d’octobre dernier. C’est une première ébauche de ce que pourraient être les grandes lignes des règles de commerce et d’investissement en matière de ressources naturelles et d’énergie.
Comme nous le craignions (cf. notre note à ce sujet), les négociations entre les États-Unis et l’UE sont donc en train de sacrifier toute possibilité de transition énergétique et toute perspective de politiques efficaces de lutte contre les dérèglements climatiques. Ce document fait de la recherche d’une compétitivité internationale en matière d’énergie et de ressources naturelles (art. A.2) le principe qui doit guider la suppression des restrictions au commerce et faciliter les investissements dans ces secteurs. La clause du « traitement national », interdisant de donner moins d’avantages aux multinationales étrangères qu’aux entreprises nationales, est par exemple clairement mentionnée (article G1).

Dans le domaine de l’énergie, l’article C2 prévoit la levée de toutes les restrictions aux exportations des biens énergétiques (comprenant le charbon, le pétrole brut, les produits pétroliers, le gaz naturel liquéfié ou non, et l’électricité – article B) afin de faciliter leur exportation. Ce alors que les États-Unis ont interdit en 1975 – sauf exception – les exportations de pétrole brut et imposent une série de restrictions à l’exportation de gaz naturel. Une série de dispositions (article H) prévoit également de faciliter et d’encourager l’accès et l’octroi de licences aux multinationales étrangères en matière de prospection, d’exploration et de production d’hydrocarbures des deux côtés de l’Atlantique.

Concernant le secteur des énergies renouvelables, l’article O indique que les pays « ne doivent pas adopter ni maintenir des mesures prévoyant des exigences de localité », ni « exiger la création de partenariats avec les entreprises locales » ou imposer des « transferts de droits de propriété intellectuelle », soit autant de politiques pourtant nécessaires pour développer un secteur d’énergies renouvelables qui s’appuie sur des produits, des compétences locales et les meilleures technologies disponibles.

Ce document ne mentionne pas les enjeux climatiques ou les défis de la raréfaction des ressources. En encourageant une extension du commerce transatlantique des combustibles fossiles, c’est une exploitation accrue et une consommation insoutenable d’hydrocarbures qui sont promus, renforçant notre dépendance aux énergies fossiles. Le tout au détriment du climat et d’une véritable transition énergétique, subordonné à un fondamentalisme libre-échangiste suranné.

De toute façon et comme c'était à prévoir, on vérifie que, pour aller à l'union de l'Europe, les états sont les seules éléments valables, que si l'intérêt national est en cause rien ni personne ne doit pouvoir leur forcer la main et qu'aucune voie ne mène nulle part sinon celle de leur coopération.

Ce qui à cet égard, est vrai dans l'ordre économique est évident dans la politique. Il n'y a là, d'ailleurs, rien qui ne soit naturel. A quelle profondeur d'illusion ou de parti pris faudrait-il plonger, en effet, pour croire que des nations européennes, forgées au long des siècles par des efforts et des douleurs sans nombre, ayant chacune sa géographie, son histoire, sa langue, ses traditions, ses institutions, pourraient cesser d'être elles-mêmes et n'en plus former qu'une seule ? A quelles vues sommaires répond la comparaison, souvent brandie par des naïfs, entre ce que l'Europe devrait faire et ce qu'ont fait les Etats-Unis, alors que ceux-ci furent créés, eux, à partir de rien, sur une terre toute nouvelle, par des flots successifs de colons déracinés ? Pour les six, en particulier, comment imaginer que leurs buts extérieurs leur deviennent soudain communs, alors que leur origine, leur situation, leur ambition sont très différentes ?


Charles de Gaulle, Mémoires d'Espoir, pages 200-201

Subject: TTIP - non papers on raw materials and energy

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28 avril 2014 1 28 /04 /avril /2014 09:00
Terre de schiste, le mardi 13 mai à Paris, au Cinéma Reflet Médicis, Paris 5
Terre de schiste, le mardi 13 mai à Paris, au Cinéma Reflet Médicis, Paris 5

Le schiste...

Les Amis de la Terre France mènent depuis 2007 une campagne sur la Responsabilité sociale et environnementale des entreprises, centrée sur le secteur des industries extractives. Dans ce cadre, Les Amis de la Terre mènent un travail de soutien aux communautés affectées, ainsi que des activités de plaidoyer et des campagnes publiques visant à faire pression sur les multinationales françaises pour qu’elles changent leurs pratiques.

Le documentaire Terres de schiste a été réalisé dans le cadre d’une campagne commune entre Les Amis de la Terre France, l’Observatorio Petrolero Sur, Les Amis de la Terre Europe et MilieuDefensie (Les Amis de la Terre Pays-Bas). Elle a pour objectif d’apporter une visibilité et un soutien concret aux demandes des populations mobilisées contre les gaz et huiles de schiste en Argentine, de faire pression sur les entreprises pétrolières pour qu’elles abandonnent ces projets et modifient plus généralement leurs pratiques, et de plaider auprès des décideurs français et argentins pour qu’ils réforment le cadre légal qui permet aujourd’hui aux multinationales d’agir en toute impunité.

France, 2011 : suite à une très forte mobilisation citoyenne, une loi est votée, interdisant la fracturation hydraulique sur le territoire français, avec notamment pour conséquence l’abrogation du permis dit de Montélimar, qui avait initialement été accordé à Total.

Mais rien n’empêche cette entreprise d’aller exploiter les gaz et huiles de schiste ailleurs, en Europe et dans le monde. Second opérateur de gaz en Argentine, Total acquiert avant toutes les autres grandes multinationales du secteur, des permis de gaz non conventionnels dans la province de Neuquén en Patagonie, y compris au sein d’une aire naturelle protégée. Le bassin de Vaca Muerta, qui s’étend sur 30 000 km 2 devient vite aussi le nouvel eldorado des autres compagnies pétrolières telles que Chevron, YPF, Shell, Apache : l’Argentine serait le troisième pays mondial en terme de réserves potentiellement exploitables de gaz et pétrole de schiste.

Accaparement de terres, répression… les populations, notamment les communautés Mapuche et les petits paysans, qui souffrent déjà des impacts de décennies d’exploitation conventionnelle de pétrole et gaz se retrouvent piégées par les majors étrangères et YPF, la compagnie renationalisée. Le gouvernement a donné son accord sans les consulter. La résistance commence.

…..

La sortie du documentaire Terre de schiste a lieu à l’occasion de la présence à Paris de deux représentants des communautés affectées en Argentine, venus demander des comptes à Total, qui tiendra son assemblée générale d’actionnaires le vendredi 16 mai.
L’occasion aussi d’interpeller le gouvernement français sur la nécessité de reconnaître la responsabilité légale des maisons-mères des multinationales sur les activités de leurs filiales et sous-traitants à l’étrange
r.

Ils se rendront ensuite aux Pays-Bas (siège de Shell), en République Tchèque, Hongrie et Pologne, puis en Espagne.

Crise » énergétique et sécurisation de l’accès aux matières premières

Les modes de production et de consommation des pays du Nord mènent à une surconsommation de ressources, telles que les hydrocarbures, les métaux, l’eau ou encore le bois. L’accès aux biens naturels et aux ressources énergétiques à un moindre coût semble être devenu la priorité des États et des entreprises multinationales, qui veulent répondre à cette demande croissante, au prix de violations des droits des communautés et d’atteintes à l’environnement toujours plus graves.

Alors que la production de pétrole et de gaz conventionnel est en déclin, peu est fait pour sortir de notre dépendance aux énergies fossiles. Ainsi, en l’absence de politiques qui encouragent l’efficacité énergétique et l’utilisation de combustibles plus propres et non fossiles, les investissements dans les sources d’hydrocarbures « non conventionnelles » et plus polluantes – brut lourd, sables bitumineux, gaz et huiles de schiste –ne cessent d’augmenter.

Dans ce contexte, le mythe de l’énergie « bon marché et abondante » issue des gaz et pétrole de schiste, a donné lieu à une course effrénée des entreprises pétrolières pour exploiter ces gisements dans le monde entier, en dépit de lourds impacts sociaux, environnementaux et climatiques. La mobilisation citoyenne contre ces projets a permis le vote en France, en 2011, d’une loi interdisant le recours à la fracturation hydraulique, ce qui a eu notamment comme conséquence l’abrogation du permis de Total à Montélimar. Depuis, les compagnies françaises telles que Total et Perenco, multiplient leurs investissements dans ces hydrocarbures non conventionnels à l’étranger, notamment en Argentine.

L’Argentine, nouvel eldorado des multinationales pétrolières

Troisième pays mondial en termes de réserves potentiellement exploitables d’hydrocarbures non conventionnels, l’Argentine est devenue la destination rêvée des compagnies pétrolières. Suite à la découverte de larges réserves de gaz et huiles de schiste fin 2010, le gouvernement argentin a partiellement renationalisé la compagnie pétrolière YPF, et ouvert en parallèle les portes à des géants mondiaux du secteur : Total, Chevron, Shell, etc. Tant le gouvernement national que les gouvernements provinciaux soutiennent l’exploitation de ces hydrocarbures, qu’ils voient comme une nouvelle source de rente. Un décret national a ainsi été pris en juillet 2013, et un programme spécifique a été lancé par le gouvernement national pour encourager les investissements dans le secteur, accordant des concessions d’une durée de 35 ans, accompagnées d’un certain nombre d’avantages fiscaux, d’aides à l’exportation et de garantie des prix aux compagnies étrangères. Des accords spécifiques ont été signés avec certaines entreprises, dont Chevron et Total en 2013.

Ces dernières années, la mobilisation de la société civile n’a fait que croître, avec intimidations et répression comme unique réponse. À aucun moment, les populations n’ont été consultées, ni même les communautés indigènes mapuche sur les terres desquelles se trouvent plusieurs projets. Plusieurs de ces communautés subissent déjà les impacts sociaux et environnementaux de dizaines d’années d’exploitation pétrolière conventionnelle, et sont donc d’autant plus mobilisées face à cette expansion sur de nouveaux territoires jusqu’ici protégés, et avec des techniques de plus en plus invasives et destructrices. Une coalition « Multisectorial contre le fracking » s’est créée, rassemblant des communautés affectées, organisations sociales et syndicats. Par ailleurs, quinze gouvernements locaux dans cinq provinces différentes ont voté des ordonnances interdisant le recours à la fracturation hydraulique.

Total, acteur de poids en Argentine

Deuxième opérateur gazier du pays, Total a extrait à lui seul 30% du gaz produit à Neuquén en 2013. Dès 2010, avant toutes les autres compagnies, Total acquiert des permis d’exploration de gaz de schiste, dans la province de Neuquén en Patagonie. Il en détient aujourd’hui 11. Rien ne semble freiner ses ambitions dans ce pays convoité : l’entreprise a annoncé, en octobre 2013, un investissement de 400 millions de dollars pour lancer deux projets pilotes de gaz de schiste sur son permis Aguada Pichana, dans la célèbre formation schisteuse de Vaca Muerta. Début 2014, après une rencontre avec la présidente argentine, en visite officielle à Paris, le PDG de Total a indiqué qu’ils allaient accélérer leurs investissements dans ce pays : « L’exploitation du gaz non conventionnel, c’est le pari de la prochaine décennie ! ».

Total détient aussi le permis très controversé de Pampa las Yeguas II, dans la réserve provinciale Auca Mahuida, site pourtant protégé pour sa faune (plus de 100 espèces, telles que le guanaco, le ñandu et le puma) et sa flore (dont 14 espèces endémiques). Les travailleurs de la réserve se sont prononcés contre l’adjudication de ce permis et l’utilisation de la fracturation hydraulique. Non seulement leur avis n’a pas été entendu, mais ils se retrouvent aujourd’hui menacés de sanction pour faute grave, pour avoir osé critiquer ce permis pétrolier, et demander des compléments d’informations à l’entreprise.

Les Amis de la Terre France ont le plaisir de vous inviter à la présentation de leur documentaire Terres de schiste, réalisé par Grégory Lassalle, et de leur nouveau rapport sur les gaz et huiles de schiste en Argentine :

Le mardi 13 mai 2014 à 20h au Cinéma Reflet Médicis

3 Rue Champollion, 75005 Paris, France

La projection du documentaire sera suivie d’un débat animé par le journaliste Hervé Kempf (Reporterre),
en présence de :

  • Grégory Lassalle, réalisateur du documentaire.
  • Diego di Risio, de l’Observatorio Petrolero Sur (OPSur), un des rédacteurs du rapport. Partenaire des Amis de la Terre et membre d’Oilwatch international, OPSur est une organisation argentine qui, au travers d’un travail de terrain et d’activités de formation et de diffusion, apporte un accompagnement aux communautés affectées qui résistent à l’expansion pétrolière et gazière.
  • Une représentante de la Multisectorielle contre le fracking, réseau qui rassemble les militants et communautés mobilisés contre les gaz et huiles de schiste dans la province de Neuquén en Patagonie.
  • Juliette Renaud, des Amis de la Terre France, chargée de campagne sur les Industries extractives.

Entrée libre et gratuite, accueil à partir de 19h30. Le débat sera suivi d’un cocktail.

Métro : Cluny la Sorbonne (ligne 10) / Odéon ou Saint Michel (ligne 4)

Invitation 13 mai 2014 Terres de schiste

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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 07:50
''NO GAZARAN'' dans les salles le 2 avril 2014

''NO GAZARAN'' dans les salles le 2 avril 2014

NO GAZARAN un documentaire brûlant sur le gaz de schiste qui nous concerne tous.

Il y a des millions d’années, des hydrocarbures se forment et restent captifs dans la roche mère. Au début du XXI ème siècle l’humanité devenue dépendante aux énergies fossiles commence à fracturer la roche mère pour en extraire ce nouvel or noir. Début 2011, la France découvre le gaz de schiste à travers une mobilisation sans précédent qui enflamme le sud est du pays puis se propage au niveau européen. L’ampleur de la contestation fait reculer l’industrie pétrolière. Un rapport de force s’instaure.

Catastrophe écologique pour les uns, eldorado financier pour les autres, l’affaire du gaz de schiste révèle un dysfonctionnement démocratique qui questionne la gestion du bien commun.

Il y a trois ans, des milliers de citoyens découvrent que des permis d’exploration de gaz de schiste ont été accordés dans le plus grand secret.

Ce déni de démocratie provoque alors une mobilisation sans précédent qui enflamme le Sud-Est de la France et fait reculer l’industrie pétrolière. Un rapport de force s’instaure. Face à la pression du lobby pétrolier sur le gouvernement, citoyens et élus locaux se préparent à la désobéissance civile. Ils dénoncent l’illusion d’un eldorado financier et les risques sur la santé et l’environnement. Mais de nouveaux forages démarrent.

Cette résistance faite de solidarité, d’imagination et d’intelligence collective sera-t-elle suffisante pour relancer le débat sur la transition énergétique ?

GAZ DE SCHISTE,

Définition :

Le gaz de schiste est un gaz naturel retenu à grande profondeur dans certains schistes des bassins sédimentaires. Il n’est donc pas retenu sous une couche imperméable, comme c’est le cas pour les gisements dits « conventionnels » de gaz ou de pétrole, mais emprisonné dans la roche elle-même. Pour l’en extraire, il faut opérer une fracturation de cette roche. On parle d’hydrofracturation, ou fracturation hydraulique, ou fracking).

La technique du fracking consiste à forer un trou jusqu’à 4 kilomètres sous terre dans la roche de schiste. Un mé- lange d’eau, de sable et de composants chimiques sont ensuite injectés sous très forte pression. La roche de schiste est alors fracturée laissant alors le gaz naturel prisonnier s’échapper.

L’exploitation de ces gisements est coûteuse et présente des risques pour l’environnement, dans le sous-sol, dans les nappes phréatiques et en surface.

QUELQUES TEMOINS DU FILM

Hervé Kempf

Journaliste, essayiste, Paris

« Nos concitoyens sentent que le monde ne va plus et sont prêts à accepter une autre vision du monde. »

Professeur André Picot

Toxicologue, Paris

« Le benzène, le formaldéhyde et l’oxyde d’éthylène peuvent entraîner à plus ou moins long terme des leucémies chez l’Homme. En mettre sciemment dans le liquide de fracturation est criminel. »

Claude Pradal

Maire de Villeneuve-de-Berg, Ardèche

« Si ce projet ne comporte aucun risque, pourquoi nous l’avoir caché ? Pourquoi ces projets ont-ils été développés quasiment en secret ? Voilà de quoi réveiller le passé de rebelle de notre sud-Ardèche... »

Isabelle Levy

Collectif du Pays Fertois, Seine et Marne

« Une pression est exercée sur le gouvernement pour que cette commission permettant l’expérimentation soit mise en place. Donc qu’est-ce qui nous garantit, nous, aujourd’hui, que nous ne serons pas terrain d’expérimentation dans six mois ? »

Robert Pili

Consultant international Energies Propres et Recyclables

« Le gaz produit sera mis sur le marché mondial et vendu au plus offrant, les deux bourses qui détiennent les marchés des hydrocarbures sont Londres et New York. Le gaz ne sera donc pas forcément pour les Français. »

Guillaume Vermorel

Porte parole Collectif 07

« MouvOil n’a jamais fait de gaz de schiste, c’est une start- up de retraités du pétrole qui espèrent faire un bon coup financier avant de partir à la retraite. »

Michèle Rivasi

Députée européen

« Ce n’est pas à l’industrie de décider de notre avenir énergétique, c’est aux citoyens de le faire. »

Georges Loyrion

Agriculteur à la retraite, Villeneuve-de-Berg

« S’il y avait des forages dans la région, il y aurait la révolution ! »

Nour Films

Nour Films

LE MOT DES REALISATRICES

Voilà maintenant plus de deux ans que nous nous intéressons à la question de l’exploitation du gaz de schiste en France et en Europe, avec beaucoup d’intérêt car nous vivons l’une et l’autre sur un terrain concerné. Nous avons rencontré de nombreux acteurs impliqués dans ce dossier : les mouvements d’opposition, les élus locaux, régionaux, européens, les experts juristes, les hydrogéologues, les médecins, les toxicologues, les ingénieurs... etc.

De cette investigation, ressort des interrogations sur le processus démocratique. Qui décide du bien commun, de ce qui est bénéfique pour la communauté ? Qui assume les conséquences de ces décisions ?

La controverse autour du gaz de schiste est née parce que les décideurs n’ont jamais eu à se justifier ; ce sont les citoyens et les élus locaux qui ont eu la charge de réunir les informations pour d’avertir la population sur la nature des bénéfices mais aussi des risques de ces extractions. La difficulté d’accès à des informations claires, la récupération politique et la crise économique - qui ne fait pas des questions écologiques une priorité – sont autant d’obstacles à la compréhension par le grand public des enjeux de l’exploitation du gaz de schiste.

C’est cette réalité que nous voulons mettre en lumière avec ce film.

Nous sommes d’abord parties du terrain, des gens qui luttent contre les forages pour comprendre qui ils sont et les motivations de leur combat. Les opposants au gaz de schiste n’ont pas le profil classique de la revendication militante. Ils sont artisans, enseignants, de profession libérale, agriculteurs, de tous âges, de toutes opinions politiques et pas toujours écologistes. Ce qui les lie ? L’exercice d’une citoyenneté, ce que Stéphane Hessel appelait «l’indignation».

L’idée était de mener une enquête approfondie s’appuyant sur des faits qui nous permettraient de décrypter les véritables enjeux géostratégiques, environnementaux, financiers et sociétaux du gaz de schiste.

Pour nous, cette nouvelle énergie fossile est le témoin d’une mutation profonde et décisive : nous arrivons au terme d’une époque d’abondance et de consumérisme triomphant, où l’énergie était peu chère et considérée sans limites. On sait aujourd’hui que les ressources fossiles ne sont pas inépuisables, et celles qui existent sont confisquées par une poignée de multinationales qui règnent sans partage sur la planète.

Le gaz de schiste est apparu comme une solution parfaite, un cadeau divin des industriels américains face aux problèmes du peak oil, dans une civilisation qui n’a pas conscience qu’elle est fondée sur l’énergie abondante et bon marché. À partir de l’expérience américaine, nous avons voulu faire comprendre aux spectateurs la nature et la gravité des risques de cette exploitation.

Il nous semble essentiel de rendre compte de ce que nous avons vu et entendu ici et là, et c’est la raison d’être du film.

Doris Buttignol

Doris Buttignol est auteur, réalisatrice et artiste multimédia.

Née en France, elle entame son parcours artistique à Vancouver (Canada) au début des années 80 en collaborant notamment avec le Western Front à des projets issus du mouvement Fluxus. Elle participe à des expérimentations liées à l’émergence des nouvelles technologies comme la plissure du texte, un projet d’écriture télématique simultané initié par Roy Ascott dans le cadre de l’exposition Electra pour le Musée d’Art Moderne de Paris. artelectronicmedia.com/artwork/la-plissure-du-texte

Elle investit ensuite le champ du cinéma documentaire en écrivant et réalisant une douzaine de films depuis 1990. Son premier long métrage Voyages en mémoires indiennes a reçu de nombreuses récompenses en Festivals, il est sorti en salles en 2005. En 2006, il est présenté à L’ONU pour débattre de la notion de génocide culturel.

Parallèlement à son travail d’auteur indépendant, elle fonde avec Jo Béranger le collectif des Brasseurs de Cages en 2000.

Elle développe actuellement un nouveau long métrage Le sacrifice de K’iid K’iyaas, une fable environnementale mettant en scène les derniers arbres monumentaux de l’hémisphère nord. Ce film doit être tourné sur l’archipel Haïda Gwaïï, dans le Pacifique Nord.

Carole Menduni

Carole Menduni est auteur, metteur en scène, photographe et réalisatrice.

Née en France, elle étudie le théâtre à l’université de Londres où elle travaille comme metteur en scène pendant cinq ans entre 2000 et 2005. Elle codirige le «Theatre 28» avec Stephen Henry. La compagnie milite pour la suppression de la section 28, loi instaurée par Margaret Thatcher qui interdit de parler de l’homosexualité à l’école. La loi est retirée sous Tony Blair après le premier Festival de théâtre Lesbiennes, Gays, Bi et Trans de Londres organisé par «Theatre 28».

Après avoir assisté Doris Buttignol pendant 3 ans, elle coréalise No Gazaran, son premier long-métrage.

LISTE TECHNIQUE

Genre Documentaire de création

Durée 90 mn

Support de tournage HD

Lieux de tournage France, Belgique, Canada, États-Unis, Bulgarie

Langues de tournage Français, Anglais

Réalisation Doris Buttignol et Carole Menduni

Images Doris Buttignol, Carole Menduni, Samuel Sagon, Thorsten Künish

Son Doris Buttignol, Carole Menduni, Mathieu Quillet

Montage Emmanuelle Zelez, Doris Buttignol, Carole Menduni

Une co-production Brasseurs de Cage, Films du Zèbre, Lardux Films

Production déléguée Marc Boyer - Lardux Film

Distribution Nour Films

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 07:44
Dans le ''paquet énergie-climat'' du gaz de schiste dans l’UE

Dans le ''paquet énergie-climat'' du gaz de schiste dans l’UE

Parallèlement aux propositions du ‘’Paquet énergie-climat 2030’’, la Commission en a profité pour présenté une série de textes sur diverses lignes directrices en matière de politique énergétique. Dans la même lignée que le ‘’paquet énergie-climat 2030’’ dont les objectifs sont orientés vers le minimum, le texte publié concernant l’exploitation du gaz de schiste, la Commission européenne préconise des principes minimaux applicables aux ressources des hydrocarbures.

La mise en avant outre-atlantique de ce nouvel or ''gris'' dont le succès reste à vérifier, notamment sur le plan économique, laisse planer le doute d’une gigantesque spéculation s’éloignant de l’eldorado escompté. Pour preuve, les dernières tendances euphoriques polonaises sur les potentialités des ressources du pays en gaz de schiste commencent à pâlir. Les aléas géologiques étant importants font fuir même les industriels les plus puissants.

Face à cette situation, la Commission, entend proposer un cadre a minima dans l’éventualité de recourir à l’exploitation du gaz de schiste. Ainsi, le texte conseille aux industriels plusieurs mesures évidentes en termes de protection environnementale, mais ne présente pas de préconisations contraignantes. Politique étrange surtout lorsqu’elle est annoncée dans le cadre du ‘’paquet énergie-climat’’ dont la première essence est de réduire notre dépendance aux énergies fossiles. En clair, le communiqué de la Commission revient à favoriser les énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre via les fuites de méthanes qui, pour les gaz de schiste, peuvent être de l’ordre de 9 à 15%. Ces énergies pourraient ainsi se révéler plus polluantes que le charbon !

Confirmant que l’UE n'a pour l'instant qu'une expérience limitée de l'application à grande échelle et intensive de la fracturation hydraulique à grand volume, la Commission européenne affirme que les incidences sur l’environnement et les risques associés devront être gérés correctement. Étant donné qu'il faut forer davantage de puits sur une plus grande superficie pour obtenir le même volume de gaz qu'avec des puits conventionnels, une évaluation rigoureuse et une atténuation des effets cumulés s'imposent.

La majeure partie de la législation de l'Union en matière d’environnement est antérieure à la pratique de la fracturation hydraulique à grand volume.

La Commission européenne a adopté ce jour une recommandation visant à garantir la mise en place de mesures appropriées en matière de protection de l'environnement et du climat en ce qui concerne la technique de fracturation hydraulique à grand volume (fracking ) utilisée notamment dans l'exploitation du gaz de schiste. Cette recommandation devrait aider tous les États membres désireux de recourir à cette technique à gérer les risques environnementaux et sanitaires et à accroître la transparence à l'égard des citoyens. Elle introduit également des règles du jeu équitables pour le secteur et offre un cadre plus clair aux investisseurs.

La recommandation s'accompagne d’une communication qui examine les possibilités et les problèmes associés à la fracturation hydraulique à grand volume appliquée à l’extraction des hydrocarbures. Ces deux documents s'inscrivent dans le cadre plus global d’une initiative de la Commission visant à mettre en place un cadre d'action dans les domaines du climat et de l'énergie à l'horizon 2030.

M. Janez Potoč nik, commissaire européen chargé de l'environnement, a déclaré à ce propos: «Le gaz de schiste suscite des espoirs dans certaines régions d'Europe, mais également des inquiétudes. La Commission répond aux demandes d’action en formulant des principes minimaux que les États membres sont invités à suivre afin de tenir compte des aspects environnementaux et sanitaires et de donner aux exploitants et aux investisseurs la prévisibilité nécessaire.»

La recommandation adoptée, qui se fonde sur la législation en vigueur de l’Union européenne et qui la complète en tant que de besoin, invite en particulier les États membres:

• à planifier les projets et à évaluer les possibles effets cumulatifs avant de délivrer des autorisations;

• à évaluer rigoureusement les incidences sur l’environnement et les risques associés;

• à veiller à ce que l’intégrité du puits corresponde aux meilleures pratiques;

• à contrôler la qualité de l’eau, de l’air, des sols au niveau local avant le début des activités, afin de détecter d'éventuels changements et de parer aux risques émergents;

• à limiter les émissions atmosphériques, y compris les émissions de gaz à effet de serre, par le captage du gaz;

• à informer le public des produits chimiques utilisés dans les différents puits, et

• à veiller à ce que les exploitants appliquent les bonnes pratiques pendant toute la durée du projet.

Les États membres de l’Union sont invités à appliquer les principes formulés dans un délai de six mois et, à compter de décembre 2014, à informer chaque année la Commission des mesures qu’ils auront mises en place. La Commission assurera le suivi de l'application de la recommandation au moyen d'un tableau de bord accessible au public, qui permettra de comparer la situation dans les différents États membres, et elle examinera dans dix-huit mois l'efficacité de cette approche.

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Published by LV_RM - dans Schiste-Sable...Hydrocarbures Gaz de schiste
28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 07:46
Les 7 sept permis exclusifs de recherches d’hydrocarbures d’Hess Oil ne seront pas signés…

Les 7 sept permis exclusifs de recherches d’hydrocarbures d’Hess Oil ne seront pas signés…

Dans un précédent article, « Le spectre du Gaz de schiste refait surface », le blog a relayé une information d’une grande importance sur l’octroi éventuel de 7 permis de recherches d’hydrocarbures à la société Hess Oil.

Dans un communiqué pdu ministère du Développement Durable, publié ce jour, Philippe Martin a pris la décision de refuser la signature concernant les 7 permis de recherches d’hydrocarbures qu’elle réclamait par mutation.

Détails :

Philippe MARTIN, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a donc décidé de refuser d’autoriser la mutation au profit de la société Hess Oil de sept permis exclusifs de recherches d'hydrocarbures, délivrés par le Gouvernement précédent à la société Toréador et situés dans le bassin parisien.

Le Ministre a déclaré, à cette occasion : « pour traiter ce dossier, j'ai choisi le travail, la transparence et la concertation. J'ai en effet tenu -ce qui ne s’était jamais fait auparavant- à croiser l'expertise technique de mes services à l'expertise citoyenne des collectifs anti-gaz et huiles de schiste qui ont été reçus à plusieurs reprises accompagnés des élus concernés par ces permis. Je prends mes décisions en connaissance de cause et je les assume ».

Il ressort de ces expertises que :

- Ces sept permis présentent une difficulté commune : la filiale française de la société américaine Hess Oil, qui a déposé les demandes de mutation, s'apparente à une "coquille vide" qui ne dispose pas des compétences techniques propres, qui sont requises par le droit minier.

- Deux permis (permis dits d’« Aufferville » et de « Courtenay ») sont désormais expirés et, de ce fait, ne peuvent plus être transférés à un nouveau titulaire.

- Enfin, certains permis, comme celui dit de « Château-Thierry », posent la question de savoir si l'on peut aujourd’hui, compte tenu de l’interdiction générale et absolue de recourir à la fracturation hydraulique posée par la loi du 13 juillet 2011, autoriser la mutation d'un permis dont les objectifs initiaux étaient incontestablement et exclusivement d'explorer des huiles et gaz de schiste. Même si la société Hess Oil a déclaré, afin de se conformer à cette loi, qu'elle ne l’utiliserait pas, les roches-mères visées par cette société dans ses demandes de mutation ne pourraient être explorées que par cette technique interdite sur le territoire national. Dans ces conditions, les permis concernés ne peuvent plus déboucher sur une exploration effective, notamment sur aucun forage pilote.

La mutation demandée est dans ce cas sans objet1. Par ailleurs, l’État avait déjà dû, au début de l’année 2013, interdire à Hess Oil d’effectuer un forage horizontal, caractéristique de la fracturation hydraulique, et preuve que cette société n'avait pas renoncé à son projet initial.

Philippe MARTIN précise qu’il a, pour sa part, souhaité avant de rendre sa décision sur ces demandes de mutation attendre la décision du Conseil constitutionnel sur la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) posée par la société texane Schuepbach dont deux permis avaient été abrogés en application de la loi du 13 juillet 2011. Le Conseil constitutionnel, saisi le 12 juillet 2013 par le Conseil d’État, a rendu le 11 octobre dernier une décision qui a changé la donne juridiquement puisque l’interdiction de la fracturation, dont les dangers sont désormais établis, est ainsi devenue définitive.

En outre, le Ministre rappelle que « le sujet des gaz de schiste et de leur prétendue manne financière est un sujet controversé. La compétitivité de nos entreprises et l’amélioration du pouvoir d’achat des Français passent par la transition énergétique et par la mise en œuvre d’un nouvel équilibre de notre approvisionnement : moins d’énergies fossiles, moins de nucléaire et davantage de renouvelables et d’efficacité énergétique. Je déposerai le projet de loi sur la transition énergétique au Parlement au printemps 2014 ».

Le 26 septembre 2013, l’État avait été condamné, dans le cadre du contentieux ouvert par Hess Oil, à prendre rapidement, et sous astreinte, position sur ces demandes. Cette société réclame aujourd’hui à l’État environ 30 000 euros par demande de mutation. Une décision étant désormais prise, le ministère demandera, lors de l’audience prévue le 6 décembre prochain, une remise de cette somme.

Enfin, Philippe MARTIN tient à affirmer sa confiance aux services du ministère qui ont été injustement mis en cause publiquement au cours de ces dernières semaines et qui ont, tout au long de ce dossier, parfaitement fait leur travail.

Une décision responsable qui va à l’encontre des stratégies menées par les lobbys de la fracturation hydraulique, et qui doit faire naître une volonté plus farouche pour engager un processus de sobriété énergétique en développant de nouveaux concepts durables et renouvelables….

Comme l’a souligné Arnaud Gossement, Avocat au Barreau de Paris - Docteur en droit, spécialiste en droit public et en droit de l'environnement, « le combat n'est pas terminé mais une belle bataille vient d'être gagnée. » A cet effet, des Parlementaires ont rouvert mercredi 26 novembre le dossier polémique du gaz de schiste, avec un rapport favorable à une exploration expérimentale de cette ressource énergétique au moyen de la fracturation hydraulique "améliorée" ou de méthodes alternatives à cette technique interdite en France.

"Nous constatons que le dossier du gaz de schiste a été diabolisé en France", a regretté le sénateur UMP de l'Orne Jean-Claude Lenoir, qui a dirigé le rapport avec le député socialiste du Nord Christian Bataille.

"Nous ne disons pas qu'il faut consommer plus d'hydrocarbures. Nous disons qu'il faut consommer moins d'hydrocarbures progressivement, mais que les hydrocarbures que nous consommons doivent en priorité venir de notre sous- sol si ces ressources sont avérées", a-t-il ajouté.

Pour évaluer les ressources françaises en gaz et en pétrole de schiste, les deux co-rapporteurs du texte plaident pour "quelques dizaines de forages expérimentaux" en France afin de tester "la fracturation hydraulique améliorée ou des techniques alternatives".

Les deux parlementaires avaient été chargés en début d'année d'étudier les "techniques alternatives" à la fracturation hydraulique par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), organisme qui rassemble des élus de tous bords.

La fracturation hydraulique, très controversée en raison des risques qu'elle fait peser sur l'environnement, a été interdite par une loi de juillet 2011, validée en octobre dernier par le Conseil constitutionnel.

Mais depuis l'adoption de cette loi, les recherches sur cette technologie et d'autres techniques ont évolué "très rapidement", a constaté M. Lenoir. "La fracturation hydraulique est aujourd'hui la méthode la plus employée, mais ce n'est pas la seule technique disponible et on peut envisager d'autres techniques", comme la fracturation au propane, déjà opérationnelle.

"Malheureusement, la recherche se développe partout sauf en France", a-t-il ajouté.

Les auteurs du rapport ont fait remarquer que la loi de juillet 2011 prévoyait également des expérimentations scientifiques, et ont réclamé qu'elle soit "pleinement" appliquée.

"S'opposer à la recherche, c'est de l'obscurantisme", s'est insurgé Christian Bataille.

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Published by LV_RM - dans Schiste-Sable...Hydrocarbures Hess Oil
22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 07:44
Le spectre du Gaz de schiste refait surface….

Le spectre du Gaz de schiste refait surface….

Très peu de communication de la part du Ministère de l’Ecologie autour d’une nouvelle instruction sur un dossier brûlant qui concerne 7 permis de recherche de pétrole de schiste, juste un communiqué pour signifier que Philippe MARTIN, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, avait reçu le 18 novembre une délégation restreinte représentant les collectifs anti gaz et huiles de schiste des départements de la Seine-et-Marne et de l’Aisne. Une réunion consacrée à un examen approfondi des 7 demandes de mutation de permis de recherches exclusifs d’hydrocarbures situés dans le bassin parisien au profit de la société « Hess Oil ».

Pourquoi une réunion sur d’éventuels forages pour l’exploration du gaz de schiste alors que la loi du 13 juillet 2011 a interdit la fracturation hydraulique et donc condamné tous les projets utilisant cette technique. Le ministère de l’Ecologie s'apprêterait à accorder à Hess Oil sept permis de recherche de pétrole de schiste. Un acte surprenant que dénonce les avocats Arnaud Gossement et Olivier Meyer.

Le point de départ de cette affaire débute en 2010, lorsque plusieurs sociétés, dont Toreador, ont déposé des permis exclusifs de recherche d'hydrocarbures non conventionnels et que ceux-ci ont été accordés. A cet effet, une forte mobilisation naissante du Parlement vote en urgence la loi du 13 juillet 2011.

Adoptée par une majorité (de droite comme de gauche), la loi interdit donc la fracturation hydraulique et contraint les pétroliers à dénoncer les permis obtenus pour des projets utilisant cette technique. Ce qui devait entraîner ipso facto leur abrogation par le ministère.

Or certains permis, dont ceux de Toreador vendus depuis à Hess Oil, sont passés entre les mailles du filet. « Le rapport fait à l'époque par Toreador était ambigu, restant silencieux sur la fracturation hydraulique, comme l'était celui de Total, rappelle Me Gossement. Cette ambiguïté a conduit à l'abrogation des permis de Total et pas ceux de Toreador. Pourquoi ? »

En 2012, voulant racheter les permis de Toreador, Hess Oil, fort de cette négligence de l'administration, demande au ministère d'autoriser leur transfert. Demande à laquelle Delphine Batho, alors ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie de l'époque, ne répond pas, ce qui vaut implicitement rejet. Ne lâchant pas prise, Hess Oil décide alors de saisir la justice.

Le 25 avril 2013, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a ordonné à l'Etat de réexaminer les demandes de cession. Alors qu'elle sait le dossier sensible, l'administration n'a pas transmis à la justice de mémoire justifiant son refus et ne s'est pas rendue à l'audience. Devant ce silence, le 26 septembre, le tribunal a donc de nouveau condamné l'Etat.

Un état faible puisque condamné à verser à cette société 2 000 euros par jour de retard pour chacun des 7 dossiers. Soit 14 000 euros par jour, soit 420 000 euros. « L’enjeu écologique et économique de ce dossier justifiait donc le fait que l’Etat se défende, défende la loi et défende les deniers publics. Au lieu de cela : il ne défend pas, il pense délivrer tout de suite les permis et il doit un chèque. (…) Le ministère est face à un choix politique, insiste Me Gossement. S'il devait autoriser la mutation des sept permis à Hess Oil, cela représenterait un point de bascule dans le dossier des gaz et huiles de schiste. »

De fait, Hess Oil, qui a déjà des autorisations de forage, pourrait se prévaloir de ces permis pour se lancer concrètement dans l'exploitation de pétrole de schiste.

En réaction, les Amis de la Terre dénonce une situation face à une mobilisation forte de la part des lobbies pression en rappelant la campagne juridico­-médiatique lancée par Schuepbach pour abroger la loi Jacob et la précédente Ministre de l'écologie qui en avait fait les frais.
Aujourd'hui, la question est posée au Ministre de l'environnement Philippe Martin. Sera-t-il sur le point de céder face à une administration publique qui prend position pour obéir au doigt et à l'oeil aux injonctions juridiques de la société Hess Oil ?

Selon, Les Amis de la Terre, la dite société qui, d'après un tout nouveau rapport sur la transparence des industries pétrolières de l'Investort Environemental Health Network (IEHN), se place parmi les plus opaque (en obtenant une note de 8/32).
Un double discours qui marque l’introduction pour la conférence de l'ONU sur le climat en 2015 qui se déroulera à Paris, selon l’association.
Effectivement comme le souligne Les Amis de la Terre, la France, très silencieuse à Varsovie (COP 19), oeuvrerait-­elle à ne pas prendre d'engagement contraignant pour une diminution des émissions de gaz à effet de serre, avec l'impérieuse nécessité de laisser les énergies fossiles, dont les gaz et pétrole de schiste, dans le sous­-sol ?

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 06:42

Gaz de Schiste-fracturation-hydrauliqueGaz de Schiste, validation de la loi interdisant la fracturation hydraulique

Le Conseil constitutionnel a validé vendredi la loi interdisant la fracturation hydraulique, technique utilisée pour exploiter les gaz et pétrole de schiste.

La fracturation hydraulique, qui consiste à créer des fissures dans les roches riches en hydrocarbures en injectant à haute pression un mélange d'eau, de sable et d'adjuvants chimiques, est décriée en raison de son impact environnemental et des risques de pollution et d'activité sismique.

Le Conseil constitutionnel a été saisi le 12 juillet 2013 par le Conseil d'État d'une question prioritaire de constitutionnalité posée par la société Schuepbach Energy LLC. Cette question était relative à la conformité aux droits et libertés que la Constitution garantit des articles 1er et 3 de la loi n° 2011-835 du 13 juillet 2011 visant à interdire l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique et à abroger les permis exclusifs de recherches comportant des projets ayant recours à cette technique.

La société requérante critiquait ces dispositions comme contraires à l'égalité devant la loi ainsi qu'à la liberté d'entreprendre, comme portant atteinte à la garantie des droits et au droit de propriété et comme méconnaissant les principes consacrés par les articles 5 et 6 de la Charte de l'environnement.

Le Conseil constitutionnel a écarté ces quatre séries de griefs et jugé les dispositions contestées de la loi du 13 juillet 2011 conformes à la Constitution :
- Le Conseil constitutionnel a relevé qu'en interdisant tout recours à la fracturation hydraulique de la roche pour rechercher ou exploiter des hydrocarbures sur le territoire national, le législateur a entendu prévenir les risques que ce procédé de recherche et d'exploitation des hydrocarbures est susceptible de faire courir à l'environnement. Le législateur a considéré que la fracturation hydraulique de la roche à laquelle il est recouru pour stimuler la circulation de l'eau dans les réservoirs géothermiques ne présente pas les mêmes risques pour l'environnement et il a entendu ne pas faire obstacle au développement de l'exploitation de la ressource géothermique. Le Conseil constitutionnel a jugé que la différence de traitement entre les deux procédés de fracturation hydraulique de la roche (pour les hydrocarbures d'une part et la géothermie d'autre part) est en rapport direct avec l'objet de la loi qui l'établit. Il a ainsi écarté le grief tiré de la méconnaissance du principe d'égalité.

- Le Conseil constitutionnel a également écarté le grief tiré de la méconnaissance de la liberté d'entreprendre. Il a jugé qu'en interdisant le recours à des forages suivis de fracturation hydraulique de la roche pour l'ensemble des recherches et exploitations d'hydrocarbures, lesquelles sont soumises à un régime d'autorisation administrative, le législateur a poursuivi un but d'intérêt général de protection de l'environnement. Le Conseil a conclu que la restriction apportée tant à la recherche qu'à l'exploitation des hydrocarbures ne revêt pas, en l'état des connaissances et des techniques, un caractère disproportionné au regard de l'objectif poursuivi.

- Le Conseil constitutionnel a écarté les griefs relatifs à la méconnaissance de la garantie des droits et du droit de propriété. Il a jugé qu'en prévoyant l'abrogation des permis de recherches lorsque leurs titulaires n'ont pas satisfait aux obligations déclaratives ou ont mentionné recourir ou envisagé de recourir à des forages suivis de fracturation hydraulique de la roche, le législateur a tiré les conséquences des nouvelles interdictions relatives aux procédés techniques de recherche et n'a donc pas porté atteinte à une situation légalement acquise. Le Conseil a enfin relevé que les autorisations de recherches minières accordées dans des périmètres définis et pour une durée limitée par l'autorité administrative ne sauraient être assimilées à des biens, objets pour leurs titulaires d'un droit de propriété. En conséquence, les dispositions contestées n'entraînent pas de privation de propriété dans des conditions contraires à la Constitution.

- Le Conseil constitutionnel avait déjà eu l'occasion de juger que l'article 6 de la Charte de l'environnement n'institue pas un droit ou une liberté que la Constitution garantit et qu'il ne peut, par conséquent, être invoqué dans le cadre d'une question prioritaire de constitutionnalité. Il a par ailleurs jugé en tout état de cause inopérant le grief tiré de la méconnaissance de l'article 5 de la Charte à l'encontre d'une disposition édictant une interdiction pérenne, et a donc écarté les griefs fondés sur ces dispositions de la Charte de l'environnement.

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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 06:46

gaz de schisteUE : une étude environnementale préalable a la fracturation hydraulique

Alors que le Conseil constitutionnel devra remettre sa décision suite à la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) posée par la société texane Schuepbach, l’UE estime qu’une étude environnementale doit être imposée avant la fracturation hydraulique.

La société Schuepbach estimant que la loi du 13 juillet 2011 visant à interdire l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique n'est pas conforme aux droits et libertés garantis par la Constitution.

Le Parlement européen a proposé mercredi que les activités d'exploration et d'extraction d'hydrocarbures non-conventionnels par fracturation hydraulique fassent obligatoirement l'objet d'une étude d'impact environnemental, en amendant une législation existante. Les députés proposent également des mesures pour empêcher les conflits d'intérêt, et pour que le public soit informé et consulté sur le déroulement des projets.

La directive sur les Études d'Impact Environnemental (EIE) définit les critères pour réunir les informations nécessaires avant qu'un projet, public comme privé, ne soit validé par les autorités nationales. Des projets allant de la construction de ponts, de ports, d'autoroutes, en passant par les décharges de déchets, jusqu'aux élevages intensifs de poulets ou de porcs.

"Nous révisons cette législation clé pour l'aligner sur les nouvelles priorités de l'Europe, comme les sols, l'utilisation des ressources, le respect de la biodiversité. La fracturation hydraulique suscite des inquiétudes. Nous prévoyons des critères clairs pour éviter les conflits d'intérêt et pour que le public soit impliqué", a déclaré le rapporteur Andrea Zanoni (ADLE, IT). Par 332 voix contre 311 et 14 abstentions, il a reçu un mandat pour négocier un accord de première lecture avec les ministres de l’UE. Andrea Zanoni (ALDE, IT)

Gaz de schiste: étude d'impact obligatoire en cas de fracturation

La législation en vigueur couvre les projets liés au gaz naturel à partir d'un débit journalier estimé à 500 000 m3 par jour. Les rendements des forages de gaz de schiste étant souvent inférieurs et étant réalisés par fracturation de la roche, ces exploitations ne sont pas systématiquement soumises à une évaluation des incidences. Les députés souhaitent que celle-ci soit obligatoire quelle que soit la quantité extraite d'hydrocarbures non conventionnels: gaz et pétrole de schiste, gaz de houille, etc., qu’il s’agisse de projets d’exploration ou d’extraction, pour la phase où la technique de fracturation hydraulique est mise en œuvre.

 

Prévenir les conflits d'intérêt 

La proposition inclut des dispositions visant à lutter contre les conflits d'intérêt entre les maîtres d'ouvrage et les personnes menant les études. Par leurs amendements, les députés souhaitent garantir que ces experts disposent, du fait de leurs qualifications et de leur expérience, de la compétence technique nécessaire pour remplir leur rôle. Ils doivent pouvoir travailler d'une manière scientifiquement objective et en toute indépendance par rapport au maître d'ouvrage et aux autorités compétentes elles-mêmes.

 

Accès à l'information

Les députés proposent également des dispositions pour faire en sorte que les citoyens soient informés et consultés.

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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 06:44

Or-noir-canadien1.jpgL’or noir du Canada, ce qu’il faut savoir :

Dans un rapport commun, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et Greenpeace précisent que le pétrole provenant de l’Ouest canadien figure parmi les plus dangereux pour l’environnement.

Les sociétés Enbridge et TransCanada souhaitent faire acheminer lepétrole albertain vers le Québec. Cette décision présente un large éventail de risques environnementaux et sanitaires. Ceux-ci ont été consignés dans un volumineux rapport publié lundi par l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et Greenpeace.

L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et Greenpeace ont dévoilé le 30 septembre 2013 un imposant rapport technique portant sur les impacts environnementaux et sanitaires de la potentielle venue au Québec du pétrole lourd de l’Ouest canadien. Le rapport intitulé « Ce que vous devez savoir sur la venue du pétrole de l'Ouest au Québec mais que les pétrolières préfèrent que vous ne sachiez pas» collige les renseignements les plus à jour concernant les risques et les impacts liés aux projets d’oléoducs d’Enbridge et de TransCanada. L’analyse est faite, pour tout le cycle de vie du pétrole, « du puits à la roue », incluant les déchets pétroliers comme le coke de pétrole.

Ces projets signifient beaucoup plus que l’ajout de quelques tuyaux dans le paysage ou une simple modification de l’utilisation des installations existantes. « La venue du pétrole sale des sables bitumineux condamnerait tous nos efforts de réduction des GES et pourrait rendre caduques nos efforts de contrôle de l’anhydride sulfureux (SO2), principal polluant à l’origine des pluies acides. Le Québec deviendrait l’incinérateur par excellence des déchets pétroliers comme le coke de pétrole, résidu de la production de pétrole de l'ouest » précise André Bélisle, président de l’AQLPA.

Pour Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada « si le projet d’oléoduc d’Enbridge va de l’avant, Suncor raffinera à Montréal du pétrole lourd des sables bitumineux, et ce, au détriment de la santé des gens et de l’environnement. Ce pétrole est l’un des plus sales de la planète et alourdira le bilan des émissions des raffineries qui sont déjà parmi les plus grands pollueurs du Québec. S’approvisionner en pétrole des sables bitumineux est une des pires choses que le Québec peut faire pour le climat planétaire. La crise climatique exige que l’on se sèvre rapidement de notre dépendance au pétrole, en commençant par les formes de pétrole extrêmement polluantes comme celui des sables bitumineux».

 

Après analyse des projets d’oléoducs, les deux organisations concluent qu’ils doivent être rejetés par le gouvernement du Québec pour les raisons suivantes:

- L'eau potable de centaines de milliers, possiblement de millions de personnes incluant Montréal et tout le sud ouest du Québec serait à risque.

- Le transport de pétrole bitumineux comporte des risques de déversements aux conséquences graves, tant pour l’environnement que pour la santé humaine.

- En cas de déversements en milieu habité, c’est à un cocktail atmosphérique complexe de produits toxiques auquel les citoyennes et citoyens seraient exposés.

- En moyenne, les émissions de GES du puits à la roue sont de 14% à 20% plus élevées pour les bruts de pétrole bitumineux canadiens que pour la moyenne pondérée des carburants de transport vendus ou distribués aux Etats-Unis.

- Pour sa production, un baril de pétrole extrait des sables bitumineux émettrait 3,2 à 4,5 fois plus de GES qu’un baril de pétrole produit aux États-Unis ou au Canada à partir de sources conventionnelles.

- Les bitumes tirés des gisements de sables pétrolifères de l’Alberta sont très visqueux (40 à 70 fois celle du pétrole brut conventionnel nord-américain) et ont une très haute teneur en soufre (variant de 4,6 à 4,9%  soit 5 à 10 fois plus que dans le pétrole conventionnel moyen) ce qui en fait un pétrole «acide», «sulfureux» ou «corrosif».

- Les émissions atmosphériques provenant du raffinage sont, entre autres, fonction du type de pétrole raffiné, de la densité API, de la teneur en soufre et du type de raffinerie impliquée.

- En passant d’un pétrole léger à un pétrole lourd, les émissions de GES liées au raffinage pourraient tripler.

- Les raffineries de Suncor et Ultramar émettent déjà des quantités importantes de contaminants affectant la qualité de l’air et l’arrivée massive du pétrole albertain, plus lourd que le pétrole raffiné jusqu’à présent, augmenterait substantiellement les émissions des raffineries québécoises au moment même où Montréal et le Québec connaissent des problèmes de qualité de l’air.

- Si le projet d’inversion du flux dans l’oléoduc d’Enbridge va de l’avant, Suncor pourrait construire une unité de cokéfaction à Montréal. Celle-ci augmenterait la quantité de coke de pétrole produite et utilisée au Québec.

- Pour un baril de bitume des sables bitumineux, c’est entre 15 et 30 % qui se retrouvera sous forme de petcoke, selon les procédés de valorisation et de raffinage, beaucoup plus que pour un baril de pétrole conventionnel.

- Le coke de pétrole est très volatil. Il peut créer des problèmes de santé publique si l’entreposage est inadéquat.

- Par unité d’énergie produite, comparativement au charbon, «le petcoke émettrait de 5% à 10% plus de CO2.

- Une tonne de petcoke serait responsable de l’émission de 53,6% plus de CO2 qu’une tonne de charbon tout en se vendant à 25% du prix».

- Le pétrole albertain étant plus riche en soufre, le résidu du procédé de raffinage, le coke de pétrole, sera conséquemment plus riche en soufre.

- L’usage de ce coke de pétrole comme combustible entraînera fort probablement des émissions accrues de SO2.

- Le Québec est déjà le principal marché de consommation pour le coke de pétrole au Canada dépassant largement l’Ontario et l’Alberta réunis.

- Un projet de cimenterie à Port Daniel en Gaspésie est présentement proposé et pourrait devenir un des, sinon le plus important « incinérateur » à coke de pétrole au Québec, et peut-être même en Amérique du Nord.

- À lui seul ce projet pourrait faire augmenter de 700 000 à 2 000 000 de tonnes de GES (dépendamment de la production), le tout sans évaluation par le Bureau d’audiences publiques en environnement du Québec (BAPE).

- Plusieurs études démontrent que les retombées économiques des projets d’exploitation du pétrole des sables bitumineux sont marginales dans les provinces autres que l’Alberta.

Vue l’ampleur des enjeux, l’AQLPA et Greenpeace considèrent que le gouvernement du Québec doit :

Mener une véritable évaluation environnementale du projet de pipeline d’Enbridge, incluant toutes les facettes de ce projet dont son impact sur les changements climatiques et les impacts liés au transport du pétrole, à son raffinage, à la production et la consommation du coke de pétrole tout en évaluant sérieusement les alternatives aux projets d’oléoducs. Face à un projet similaire de raffinage du pétrole lourd de l’Alberta, la ville de Benicia en Californie a d’ailleurs exigé une véritable évaluation environnementale qui analysera, entre autres, ce qu’aura comme impacts le changement de types de combustible sur la qualité de l’air et les émissions de GES.

Adopter dans sa prochaine Politique de mobilité durable une norme sur la teneur en carbone des carburants forçant l’étiquetage et l’approvisionnement en pétrole à faible teneur en carbone et basée sur l’ensemble du cycle de vie (incluant la production, le transport, le raffinage, l’utilisation des résidus comme le petcoke et la combustion finale).

Tenir une évaluation environnementale par le BAPE sur le projet de cimenterie de Port-Daniel qui deviendrait un des plus grands consommateurs de coke de pétrole. 

L’AQLPA et Greenpeace participent aux consultations sur les enjeux énergétiques du Québec et déposeront chacun un mémoire. Celui de l’AQLPA sera présenté aujourd’hui à Québec et celui de Greenpeace à Montréal le 11 octobre. Les deux organisations insistent pour que le gouvernement québécois, dans sa nouvelle politique énergétique, prenne enfin le virage des énergies vertes et renouvelables de l’avenir et n’investisse pas dans les énergies brunes et redoutables du passé.

Or-noir-canadien.png

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30 août 2013 5 30 /08 /août /2013 06:44

GAZ.jpgL’odeur du gaz sur tous les continents…

Alors que l’AFP vient de publier un communiqué concernant l’exploitation du gaz de schiste près de Lebork, dans le nord de la Pologne. Une annonce présentée le 28 août par Piotr Wozniak,vice-ministre de l'Environnement et géologue en chef polonais.

Cette extraction "à titre expérimental" sera menée par la société Lane Energy, contrôlée par la compagnie pétrolière américaine Conoco Philips. Elle devrait extraire environ 8.000 mètres cube de gaz par jour, a-t-il précisé. "C'est une bonne nouvelle pour la Pologne, et aussi pour l'Europe", estime M. Wozniak tout en ajoutant que la fracturation hydraulique permettant de libérer le gaz était effectuée à 3.000 mètres de profondeur, "sans menace pour l'environnement", selon lui.
Le forage de Lebork est l'un des 48 effectués jusqu'ici en Pologne par une quinzaine de groupes gaziers bénéficiant de licences de prospection et d'exploitation du gaz de schiste parmi lesquels Total, Chevron ou ENI.
Dépendant du gaz russe, cette manne énergétique entrainera la Pologne a investir 12,5 milliards d'euros d'ici à 2020 pour exploiter ses gisements de gaz de schiste, évalués entre 800 et 2.000 milliards de m3 par l'Institut national de géologie. La Pologne consommerait actuellement environ 14 milliards de m3 de gaz par an.
Alors que la France et la Bulgarie ont interdit la fracturation hydraulique, la Roumanie, la Hongrie, l'Espagne, l'Ukraine mais aussi la Lituanie, les Pays-Bas, la Suède ou le Danemark ont délivré des permis d'exploration à l'instar de la Pologne, en Europe. Si l'Allemagne continue elle à s'interroger sur la pertinence d'exploiter le gaz de schiste, le Royaume-Uni a autorisé la reprise des forages en décembre 2012.

Si l’Europe reste divisée dans son intention de recourir aux gaz de schiste, il n’en demeure pas moins que plusieurs états ouvrent la porte à cette source d’énergie autochtone.

Dans d’autres contrées, notamment en Amérique du Sud, l’Argentine vient d’ouvrir la voie à l’extraction du gaz de schiste dans sa campagne en Patagonie.  Ainsi le 16 juillet dernier, la compagnie pétrolifère argentine YPF a signé un accord avec l'américaine Chevron, prévoyant une concession de 35 ans, sur un des gisements d'hydrocarbures non conventionnels les plus vastes de la planète, Vaca Muerta.

Dans un communiqué de France Libertés, le peuple autochtone Mapuche, habitant natif de ce territoire partagé entre le Chili et l'Argentine, s'oppose fermement à cet accord qui n'a été l'objet d'aucune consultation alors que la convention n° 169 de l'Organisation Internationale du Travail relative aux peuples indigènes garantie le droit à une consultation préalable.

L'YPF, récemment nationalisée suite à l'expropriation de la compagnie espagnole Repsol, prétend ne pas exploiter les terres des Mapuche, mais un territoire fiscal appartenant à la province de Neuquén.

La présidente argentine estime que cet accord permettra au pays de satisfaire ses besoins énergétiques et de devenir exportateur d'hydrocarbures. Mais cette politique d'investissement ne se concentre que sur les bénéfices pour les entreprises pétrolifères et ses investisseurs, et non sur les préoccupations sociales et écologiques des communautés concernées.

La technique de la fracturation hydraulique, prévue pour l'extraction des hydrocarbures non conventionnels, représente de lourdes conséquences sur l'environnement et menace la qualité des réserves et cours d'eau environnant. Les directeurs d'YPF estiment qu'on utilise environ 1 million de litres d'eau par puits, alors que les opérateurs interrogés affirment en utiliser 9 à 12 millions ! La région déjà exploitée pour ses réserves d'hydrocarbures traditionnels, présente des problèmes de potabilité de l'eau, ce qui ne peut qu'empirer avec l'arrivée de la fracturation hydraulique.

Les représentants Mapuche ont occupé, en signe d'opposition, des forages de pétrole déjà en activité dans la région. Ils annoncent ne pas vouloir laisser entrer le groupe américain Chevron sur leurs terres, qu'ils considèrent comme la « pire entreprise qui soit », ajoutant que « Cela ne doit pas être seulement la lutte des Mapuche, mais celle de tout le peuple argentin ».

Adolfo Perez Esquivel (Prix Nobel de la paix en 1980) rappelle que Chevron a été condamné en Equateur en 2012, après près de vingt ans de bataille juridique, à payer une amende record de 19 milliards de dollars pour avoir contaminé un million d'hectares de forêt, affectant la santé de quelque 30 000 personnes. Chevron se refuse toujours à payer cette amende. En février, à la demande de l'Equateur, la justice argentine avait gelé les avoirs de Chevron en Argentine. Mais il y a quelques mois, sous la pression du gouvernement, la Cour suprême de justice a mis fin à ce gel.

La transparence et la démocratie sont également remises en cause par cet accord, conclu en toute discrétion par l'Etat argentin, imposant ses choix aux populations locales.

Rappelons qu'au Chili aussi, les Mapuche luttent pour un plus grand respect de leur peuple et leur territoire, et ont manifesté récemment pour dénoncer l'assassinat de l'un des leurs.

De toute évidence la logique productiviste prend le pas, celle des rentiers de l’industrie pétrolifères, qui rappelle la ruée vers l’or. Selon une étude publiée par la revue Energy Policy, elle montre que l’industrie pétrolière a surévalué d’un tiers les réserves mondiales d’énergies fossiles. Les gisements encore disponibles n’excéderaient pas huit cent cinquante milliards de barils, alors que les estimations officielles parlent de quelque mille trois cents milliards.

Selon les auteurs, «si d’immenses quantités de ressources fossiles restent certainement nichées dans les profondeurs de la Terre, le volume de pétrole exploitable aux tarifs que l’économie mondiale a l’habitude de supporter est limité et voué à décliner à court terme ».

En dépit des trésors de gaz arrachés aux sous-sols par fracturation hydraulique, la diminution des réserves existantes se poursuit à un rythme annuel estimé entre 4,5 et 6,7 % par an. Alors les gaz de schistes seront-ils la manne tant souhaitée… ?

Comme une bulle de savon qui éclatera et occasionnera une envolée des prix de l’énergie….

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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 06:44

Gaz de schiste-copie-1Les Français plesbiscitent les énergies renouvelables, et montrent une opposition forte sur les gaz de schiste

Alors qu’ils estiment être peu informés sur le débat de la transition énergétique, les français et les dirigeants d'entreprise sont en très grande majorité défavorables aux gaz de schiste.

Un sondage de l'institut Harris Interactive, commandé par la Fondation européenne pour le climat, en relation avec le Conseil économique, social et environnemental, montre que les français sont très largement défavorables à l'exploitation des gaz de schistes, pourtant largement promus par le MEDEF.

Les énergies renouvelables plébiscitées, une opposition forte sur les gaz de schiste

L'enquête révèle que les Français soutiennent largement le développement des énergies renouvelables : 69% d'entre eux en font la première condition de réussite de la transition. L'efficacité énergétique est la deuxième solution privilégiée (43 % de soutien), puis la sobriété énergétique (41 %). L'exploration de nouvelles ressources, telles que le gaz de schiste, reçoit un soutien très minoritaire (23 %).

A l'échelle européenne aussi, une enquête présentée la semaine dernière par la Commission européenne montrait également que, si l'on pondère les résultats par pays, 64% des Européens sont opposés à l'exploitation de ressources fossiles non conventionnelles sur le vieux continent .

Le discours du MEDEF loin de l'opinion des patrons :

Pour les chefs d'entreprises, les énergies renouvelables sont les énergies les plus compatibles avec les enjeux de la transition (95%) et les plus susceptibles d'être un atout pour la compétitivité du pays (88 %).

Concernant les gaz de schiste, l'opinion est également très tranchée : ils sont considérés incompatibles avec la transition énergétique pour 69% des Français, soit encore davantage que les énergies fossiles conventionnelles (66%). L'opinion des dirigeants d'entreprise est encore plus nette : incompatibles avec la transition pour 77% d'entre eux, les gaz de schiste sont en outre considérés comme non compétitifs par 82% d'entre eux, à rebours des positions défendues par le MEDEF.

« Les résultats de cette enquête montrent que les Français ont compris l'incompatibilité entre l'exploitation des gaz de schistes et l'urgence climatique. Et ce contrairement à ce que veux nous faire croire le MEDEF », indique Meike Fink, chargé de mission climat-énergie au Réseau Action Climat.

L'urgence est perçue par tous :

L'enquête révèle également un très fort niveau de conscience des enjeux de la transition énergétique : elle est considérée comme « urgente » par 85% des Français et 81% des dirigeants d'entreprise.

Pour les citoyens français, le premier enjeu de la transition est celui de la protection de l'environnement, à 46 %. Suivent l'enjeu politique et géopoli¬tique à 21 % (indépendance, prévention des conflits), l'enjeu social à 17 % (accès de l'énergie à tous) et l'enjeu économique à 16 % (croissance, emploi, compétitivité).

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 06:42

gaz-de-schisteGaz de Schiste : le potentiel de la fracturation du gaz trop faible et coûts de production très élevés 

Alors que l’Allemagne s’intéresse de nouveau au gaz de schiste, des experts allemands du Conseil consultatif sur l’environnement estiment que l’exploitation de ce gaz non conventionnel n’est pas économiquement viable et surtout remettent en cause la technologie de fracturation la jugeant dangereuse et recommandent la prudence et de procéder à l’adoption d’une directive européenne d’évaluation de l’impact environnemental.  

Des conseils scientifiques, au service du gouvernement allemand, recommandent la prudence en ce qui concerne cette nouvelle technologie. En aucun cas, elle ne devrait être utilisée pour la production commerciale de gaz de schiste, car il existe de « graves lacunes des connaissances sur son incidence sur l'environnement », selon ces scientifiques.

Le Conseil consultatif allemand sur l'environnement (SRU) estime que l’extraction de gaz de schiste grâce à la fracturation n'est pas essentielle à l’« Energiewende » allemande, la politique de transition énergétique à l'origine de la décision de démanteler tous les réacteurs nucléaires d'ici 2022.

Si le recours à cette technologie est inévitable, ces experts demandent à ce qu’elle soit utilisée dans des projets pilotes uniquement avec une évaluation obligatoire de ses conséquences sur l'environnement et un « contrôle scientifique attentif ». Ces projets de démonstration devraient être prévus et mis en œuvre d'une manière transparente qui inclut le public. Selon le principe du pollueur-payeur, l'industrie extractive devrait supporter les coûts induits, affirment les scientifiques.

Jusqu'à présent, pratiquement aucune législation en Allemagne ne concerne la fracturation. Le gouvernement fédéral envisageait d'adopter une loi sur la fracturation cette année. La coalition a cependant retiré il y a quelques jours le projet de législation en raison d'une opposition interne. Le texte de loi devrait donc être adopté lors de la prochaine législature, a déclaré Volker Kauder, président du groupe CDU/CSU de centre-droit au Bundestag.

Si l'on prend en compte toutes les exigences nécessaires en matière de sécurité, le potentiel du gaz de schiste exploitable en Allemagne est tellement faible qu'il n’influencerait pas les prix énergétiques régionaux, ont précisé des experts du SRU.

« Nous estimons que le potentiel de la fracturation du gaz est trop faible et que les coûts de production sont très élevés », a expliqué Martin Faulstich, président du conseil consultatif, lors de la présentation de l'étude du SRU le 31 mai à Berlin.

Les experts rejettent l'argument fréquemment exprimé par des défenseurs de la fracturation sur l'avantage concurrentiel présumé des États-Unis grâce à l'exploration de gaz de schiste.

« La compétitivité de l'économie américaine ne découle pas de la fracturation », a déclaré Karin Holm-Müller, membre du SRU. Elle a ajouté que les prix de l'énergie se répercuteraient de manière significative sur sa compétitivité dans très peu de secteurs. Dans la plupart des secteurs, par exemple l'ingénierie, les coûts de l'énergie représentent seulement 2 % des coûts totaux de production.

« Il faut garder à l'esprit que le dollar américain a perdu 30 % de sa valeur face à l'euro depuis 2002. Cet élément explique mieux la compétitivité accrue des États-Unis que la fracturation du gaz », a-t-elle poursuivi.

« Les États-Unis extraient du gaz de schiste à grande échelle. On ne sait toutefois pas pendant combien de temps ils continueront à le faire. Il est fort possible que nous soyons actuellement témoins d'une bulle qui pourrait éclater dans quelques années », a-t-elle expliqué. Étant donné qu'il n'existe pas encore d'analyse complète du cycle de vie, des experts de l'environnement se demandent en outre si l'empreinte carbonique de la fracturation de gaz est réellement inférieure à celle du charbon. 

Le SRU estime que son évaluation critique des risques et des avantages de la fracturation contribue à la controverse en cours en Europe.

« Notre raisonnement s'applique à la dimension européenne », a déclaré Christian Calliess, membre du SRU, à EurActiv Allemagne. Selon lui, le principe de précaution est aussi ancré dans les traités européens que dans la constitution allemande.

« La Commission européenne doit tenir compte du principe de précaution et en tirer les conclusions. La procédure d'évaluation des incidences sur l'environnement est un élément de la législation européenne qui doit être adapté et précisé », a-t-il affirmé.

Il existe au moins une bonne raison d'adopter un amendement à la législation existante : les projets de démonstration du gaz de schiste ne sont pas compris dans la législation actuelle, car son volume d'extraction est inférieur à la quantité nécessaire pour être visés par le règlement de l'UE, a expliqué M. Calliess.

« Il faut faire quelque chose. Notre argument en faveur des projets pilotes s'applique à l'échelle européenne. Nous verrons si nos recommandations remportent une majorité au Conseil et au Parlement », a-t-il ajouté.

Le sujet suscite une grande controverse en Europe. La Pologne, par exemple, serait fortement en faveur de la fracturation. En Bulgarie et en France, au contraire, un moratoire interdit l'exploration du gaz de schiste.

Le Parlement européen n'a pas adopté la fracturation en novembre 2012. Les eurodéputés ont demandé un « cadre réglementaire stable ». Avant la fin de cette année, la Commission rédigera donc un cadre réglementaire sur la gestion des risques pour l'extraction de carburants fossiles non conventionnels. L'exécutif européen a mené une consultation publique sur la question.

 

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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 10:00

Gaz de Schiste-fracturation-hydrauliqueGaz (de schiste), en France, la fracturation hydraulique est un processus maîtrisable….???

Le 05 juin dernier, un rapport parlementaire sur « Les techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels » rendu par Messieurs Jean-Claude Lenoir, coauteur, avec le député PS Christian Bataille, estime que la perspective d’une exploitation possible de notre sous-sol justifie de relancer les travaux de recherche afin de mieux connaître notre patrimoine géologique, qui demeure mal connu en recourant notamment à une technique ancienne et maîtrisable, la fracture hydraulique.

À la suite de la loi du 13 juillet 2011, qui a interdit la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures, le rapport Gallois préconise une reprise des recherches sur les hydrocarbures non conventionnels, dans un but de relance de la compétitivité. Dans ce cadre, le président de la République a indiqué lors d’une conférence de presse, le 13 novembre dernier, que la recherche demeurait possible sur d’autres techniques que la fracturation hydraulique. La Commission des affaires économiques du Sénat a, peu après, saisi l’Office parlementaire d’une étude sur « les techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste».

Ce rapport d’étape  qui précède un rapport final prévu pour l’automne prochain défend la thèse selon laquelle les ressources de notre sous-sol mérite d’être exploité car susceptible de créer un gisement d’emploi considérable.

Pour permettre l’exploration, le rapport préconise tout d’abord de connaître les ressources disponibles avec l'utilisation de la technique sismique – interdite depuis 2012 pour les ressources non conventionnelles –, puis de recourir à la fracturation hydraulique sur "quelques dizaines" de puits d'expérimentation. Ils avancent que la fracturation hydraulique aurait déjà été utilisée en France "à au moins 45 reprises" entre les années 1980 et l'interdiction de 2011, "sans qu'aucun dommage ait été signalé". Ils estiment également que "la France possède toutes les compétences scientifiques, techniques et industrielles, à tous les niveaux, pour créer une filière de fracturation propre".

La technique sismique est une technologie non invasive et non destructive. Le sous-sol n’est traversé que par une onde sonore émise par une source sismique (camion vibrateur ou explosif de faible intensité pour les acquisitions terrestres, « canon à air » pour les opérations en mer). Cette onde sonore est d’intensité infinitésimale. Le dispositif de réception est ainsi capable de détecter des mouvements de la taille d’un atome d’or.

La technique de la fracture hydraulique qui consiste à injecter à forte pression dans le puits un fluide permettant de fissurer la roche est jugée qu’elle était la voie la plus prometteuse.

Ces fissures sont maintenues ouvertes par l’emploi d’agents de soutènement (sables, céramiques) appelés proppants.

Au fluide de fracturation sont ajoutés des additifs nécessaires à l’opération : gélifiant, désinfectant, casseur de gel, réducteur de friction, acide, inhibiteur de corrosion, décalcifiant.

La quantité de gaz extraite de chaque puits reste faible, ce qui nécessite de disposer d’un grand nombre de puits pour atteindre un niveau significatif de production. Ces puits sont regroupés en grappes (« clusters »).

Alors qu’il semble que pour le rapport parlementaire la fracturation hydraulique reste la technique la plus maîtrisable, il reste néanmoins une multitude d’incertitudes et de préoccupations qui concernent notre milieu biophysique, plus particulièrement celle d’une éventuelle contamination des réserves d’eau potable par les produits chimiques ajoutés au cours de la fracturation d’un puits, car les véritables informations fournies sur ces produits par les représentants de l’industrie ne sont pas suffisantes. De la même manière que d’expliquer que l’usage de ces produits sont les même produits que l’on retrouve en dessous de son évier n’inspire aucune confiance. Par ailleurs, la faible viscosité de certains produits fait en sorte qu’il peut facilement circuler dans les microfractures naturelles déjà présentes dans le schiste. Cette propriété intéressante pour la fracturation hydraulique devient un inconvénient majeur en cas de fuite, car il aura la propriété de facilement se diffuser dans la roche.

La quantité d’eau pour le recours à une telle technologie oscille entre 10 000 à 20 000 m3 d’eau par puits. Cette utilisation importantes amène ipso facto certaines questions à l’égard de la disponibilité de cette ressource. Alors que le réchauffement climatique s’accélère, que de nombreux départements connaissent régulièrement une crise sécheresse renforcée, la contradiction est de mise en tentant pour les pouvoirs publics d’autoriser l’utilisation de grands volumes d’eau pour l’établissement d’un puits de gaz, alors qu’ils « encouragent » la réduction de la consommation d’eau. D’où proviendra cette eau ? Cette grande consommation ne risque-t-elle pas de compromettre les usages essentiels au développement du territoire tels que l’eau nécessaire à la consommation humaine, à la consommation du bétail, à l’irrigation des terres et à l’industrie agroalimentaire. [...] Or, on sait que, durant l’été, de nombreux départements demandent aux résidants de limiter leur consommation d’eau à cause du bas niveau de certaines rivières.

Autre question soulevée, celle de la gestion des matières résiduelles et des eaux usées. Qui les traitent et qui payent le traitement. Et surtout est-ce que les installations d’épurations peuvent traiter les additifs chimiques présents dans les eaux usées ?

S’agissant de la qualité de l’air à proximité des puits, la question reste inquiétante. D’autres gaz sont-ils aussi relâchés lors de l’extraction du gaz ? A- t-on recensé les cas de désordres pulmonaires et neurologiques qui ont été rapportés aux États-Unis ? Quelles quantités de diesel sont relâchées lors des travaux de forage et de fracturation ? Et les fuites ?

D’autres risques non évalués demeurent préoccupants. Les risques technologiques et sismiques. Qu’est-ce qui se passerait si un problème survient au puits, feu, explosion ou autre…. Cela suggère la mise en oeuvre de mesures de gestion des risques pour éviter la dégradation de l’environnement et protéger la santé et la sécurité.

Les glissements de terrain, l’affaissement de sols et les tremblements de terre sont aussi une source d’inquiétude. Tout comme les nuisances comme le bruit , la poussière, les odeurs et la luminosité nocturne liés aux activités d’exploration, entrainant une possible dégradation de la qualité de vie et des répercussions possibles sur leur milieu des habitants à proximité de ces puits.

Outre ces questions essentiels, les volontés de recherches sur l’extraction de ce gaz non conventionnel s’accélèrant, la convoitise suscite la convoitise …

Alors que nos cousins anglais viennent de lever le moratoire sur la technique de fracturation hydraulique ouvrant ainsi la voie à l’exploration et l’exploitation de ce fameux ‘’or gris’’. Ce soudain retournement britannique provient du fait qu’un rapport géologique sur le territoire de Blackpool émanerait d’une réserve revue à la hausse de 50 % de plus qu’initialement prévu passant de 570 milliards de mètres cubes à 855 milliards de mètres cubes.

Le gouvernement britannique estimant que cette ressource énergétique constitue potentiellement une richesse prometteuse pour le pays.

Il est à noter que le moratoire fut prononcé à la suite de deux mini séismes enregistrés en avril et mai 2011, autour de l'un des sites exploités par la société britannique Cuadrilla dans le nord de l'Angleterre. Cet évènement avait alors entraîné l'arrêt des forages pendant un an et demi.

Cet attrait pour le développement du gaz de schiste soulève bien de réflexions lesquelles méritent d’y apporter quelques évaluations notables.

Ainsi, en France, le débat de son exploration et donc d’une possible exploitation semble être relancé. A l’heure des grandes questions énergétiques et du débat national, les questions sur l’usage du gaz de schiste pouvant constituer l’une des ressources qui assurerait notre indépendance énergétique et permettrait de maîtriser les coûts de l’énergie restent posées… et les réponses doivent être démontrées…

Des énoncés établissent le lien supposé entre la potentielle richesse de ce nouvel or et sa contribution dans notre apport énergétique. Pourvoyeur d’emploi… et assureur énergétique… Les Etats-Unis, le Canada, ont fait le pari du gaz non conventionnel à des échelles géographiques incomparables à l’échelle de la France, mais ces exploitations outre-Atlantique permettent de tirer de riches renseignements…

Le premier enseignement serait de savoir si les expériences américaines en matière d’exploitation de ces hydrocarbures peuvent se transposer en France.

En effet, la France n’a pas d’infrastructures et disposent sur le plan géographique d’une plus grande densité de population, ces deux facteurs alourdiront forcément les coûts français d’exploration et d’exploitation.

La conséquence des coûts de production beaucoup plus élevé en France que chez nos voisins américains dont la filière a toujours été ‘’dynamisée’’ en raison d’une réglementation du secteur des mines plus favorable et une moindre densité démographique.

Le code minier français, tout d’abord ne facilite pas le droit d’accès à l’information du public et n’est pas du tout adapté à la recherche de gaz de schiste. À l’inverse des hydrocarbures conventionnels, dont les gisements sont généralement concentrés dans l’espace, les réserves de gaz de schiste peuvent être très éparpillées. L’application de l’article 142 dans l’exploration du gaz de schiste comporte des risques pour le titulaire du permis de recherche, comme celui d’avoir à rendre des surfaces potentiellement exploitables, mais dont les délais très courts n’ont pas permis d’en établir la certitude.

Par ailleurs, le Code minier encourage le titulaire d’un titre d’exploitation à extraire l’ensemble des hydrocarbures présents sur sa concession. Il lui reconnaît le droit de mener, parallèlement à ses activités d’extraction, des travaux de recherche dans le but de découvrir de nouveaux gisements, et cela sans devoir demander d’autres permis de recherche. Légalement donc, rien n’empêche le titulaire d’un permis d’exploitation d’hydrocarbures conventionnels de se lancer simultanément dans la recherche de gaz de schiste. La généralisation d’un tel procédé par les exploitants miniers pourrait entraîner l’exploration et l’exploitation incontrôlées du gaz de schiste en France.

Enfin, l’octroi du permis exclusif de recherche et la concession ou permis d’exploitation est soumis à une instruction préalable par les services de l’État, et a pour conséquence de priver le propriétaire du sol de ses droits sur une ressource donnée du sous‐sol, pour une durée déterminée.

Le potentiel d’emploi créé reste à déterminer puisque concrètement il n’a y pas de chiffres incontestables même si au Canada la probabilité tient à 5000 emplois directs et indirects sur la base du forage et de l’exploitation de 150 puits/an et de 19000 emplois sur la base de 600 puits/an. Mais combien de perdu dans les secteurs du tourisme

L’exploitation au Canada et aux Etats-Unis du gaz de schiste montre que les parcs d’exploitation occupent ainsi en moyenne une surface de 3,6 hectares....

Trouver le bon sens qui voudrait que ce ne soit pas l’idée commune ....

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 06:48

Hydrocarbures.jpgGaz de schiste, pas d’autres alternatives que la fracture…

Une audition publique s’est tenue le 18 avril dernier à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) afin d’évaluer les ressources d’hydrocarbures présentes dans le sous-sol français et d’examiner les diverses évolutions technologiques de la fracturation hydraulique et des autres technologies d’extraction du gaz de schiste.

Conclusion issue de cette journée d’information organisée par le député Christian Bataille et le sénateur Jean-Claude Lenoir, la meilleure alternative à la fracturation hydraulique n'est autre que... la fracturation hydraulique elle-même, mais « améliorée ». Ce procédé resterait incontournable, en l'état actuel des techniques, pour l'exploration et l'exploitation du gaz et de l'huile de schiste.

L'audition publique organisée à l'OPECST le jeudi 18 avril portait le titre prometteur de : « Techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures non-conventionnels ». En réalité, le bilan de ces techniques « autres » a été assez vite balayé, au profit de la fracturation hydraulique « améliorée », c'est-à-dire plus respectueuse de l'environnement.

Certes, « il y a des brevets, des pilotes, des études en cours sur des fluides alternatifs à l'eau, sur l'arc électrique et sur les méthodes par explosion », a indiqué Gilles Pijaudier-Cabot, directeur du Laboratoire des fluides complexes et leurs réservoirs et de l'Institut Carnot ISIFoR à l'université de Pau. On peut distinguer d'une part, des fracturations par injection de liquides autres que l'eau sous pression (méthanol/diesel, propane, hélium, CO2) et d'autre part, des fracturations par d'autres méthodes, notamment par électricité ou explosion.

Mais le bilan des recherches menées à ce jour reste maigre. Deux équipes travaillent actuellement sur la stimulation électrique - c'est-à-dire la fracturation de la roche par une secousse électrique - aux États-Unis et en Chine, mais les fractures ainsi créées sont moins longues que par la fracturation hydraulique. Quant aux méthodes par explosion - y compris d'origine atomique, comme cela a été testé dans les années 1960 en Russie et aux États-Unis - elles seraient techniquement envisageables. Mais elles ne seraient sans doute pas davantage acceptables socialement que la fracturation hydraulique...

La fracturation, c'est quoi ?

Vieux de plus de soixante ans, le procédé de fracturation hydraulique consiste en l'injection, dans le sous-sol, d'eau sous pression, mêlée à du sable et des solvants, afin de libérer, grâce aux failles ainsi créées dans la roche, du gaz ou de l'huile enfouis à 1500-3000 mètres de profondeur. Il a été utilisé dans plus d'un million de puits dans le monde, soit pour augmenter la productivité des gisements conventionnels d'hydrocarbures ; soit pour exploiter des hydrocarbures non-conventionnels, parmi lesquels le gaz et l'huile de schiste, surtout aux États-Unis ; soit dans le cadre de projets de géothermie profonde.

Les progrès réalisés entre 1950 et 1990 dans les techniques de forage horizontal ont accru l'intérêt pour la fracturation hydraulique et fait chuter les coûts d'exploitation. L'entreprise canadienne Vermilion, premier producteur de pétrole en France (avec 11.600 barils équivalent-pétrole de production quotidienne, soit environ 0,5 % de la consommation nationale), a effectué quinze fracturations hydrauliques entre 2002 et 2008 pour améliorer la production d'un gisement conventionnel en Seine-et-Marne, puis deux autres fracturations en 2010 sur deux puits à l'arrêt, dans le cadre d'un programme de travaux originellement prévu pour durer plusieurs années afin d'évaluer les ressources non-conventionnelles. Ce programme a été interrompu par le vote de la loi du 13 juillet 2011 prohibant la fracturation hydraulique sur le territoire français.

Stimulation propane : une alternative réaliste ?

Au contraire, la « stimulation propane » a été traitée de manière exhaustive grâce à la présence, dans l'enceinte parlementaire, de John Francis Thrash, PDG d'ecorpStim. Cette entreprise nord-américaine, soucieuse, comme le montre la réalisation de ce sondage, de gagner la confiance des Français, a mis au point un procédé a priori séduisant.

En effet, la stimulation propane consiste à injecter du propane pur dans la roche pour en extraire des hydrocarbures non-conventionnels. Grâce à cette méthode, plus de 95 % du propane liquide injecté remonte sous forme gazeuse et est ainsi récupéré avec le gaz naturel produit. Elle crée donc un « circuit fermé ». Autre avantage, ce fluide dit « inerte » ne charrie pas, en remontant des profondeurs, d'éventuels métaux lourds présents dans la roche.

En outre, dans ce cadre, plus besoin d'eau ni d'additif chimique. Enfin, « le risque sismique est réduit au maximum », a indiqué J. F. Thrash, ajoutant que « cela répondait ainsi à toutes les préoccupations auxquelles les partisans de la fracturation hydraulique ne pouvaient apporter aucune réponse ». À un détail près : l'extrême inflammabilité du propane rend délicate l'adoption d'un tel procédé sur un continent européen densément peuplé, dans le Bassin parisien par exemple, puisqu'il présente « des risques d'incendie ou d'explosion ». Les représentants des entreprises concurrentes présentes durant la rencontre se montraient d'ailleurs très sceptiques, même si selon ecorpStim, les risques industriels de la stimulation propane sont parfaitement maîtrisés.

Environnement, quatre interrogations

D'après le bilan dressé par les institutions publiques, au premier rang desquelles l'Agence états-unienne de protection de l'environnement et bien sûr de nombreuses associations « anti-gaz de schiste », l'expérience de l'Amérique du Nord fait ressortir quatre types de problèmes environnementaux, présentés de manière synthétique dans un rapport de l'Ineris d'avril 2012.

Premier problème : le déclenchement de microséismes, comme les deux secousses d'une magnitude de 1,5 et 2,3 sur l'échelle de Richter enregistrées en Angleterre en 2011. Second problème : la pollution possible des aquifères par le gaz ou les éléments chimiques et/ou radioactifs présents dans la roche, remontés vers la surface avec le gaz ou l'huile produits. De pair avec ce problème se pose la question du traitement des effluents de forage, parfois chargés d'éléments chimiques remontant de la roche. Présent durant l'audition, Pierre Toulhoat, le directeur scientifique de l'Ineris et membre du comité scientifique de l'OPECST, a rappelé que les schistes constituaient de « véritables pièges à métaux lourds et à composés radioactifs, uranium compris, notamment quand ils se trouvaient à proximité de zones granitiques ». Enfin, à cela s'ajoute la pollution visuelle et sonore des plates-formes d'exploitation à la surface.

Des risques mieux maîtrisés ?

Sur tous ces points, les industriels présents assurent que grâce au retour d'expérience nord-américaine, les risques sont désormais mieux maîtrisés : les forages sont entourés de tubages multiples, de cuvelages en acier et de ciment pour prévenir toute contamination des nappes. En outre, plus de 1000 mètres séparent les aquifères exploitables, proches de la surface, des hydrocarbures de roche, situés plus en profondeur. À cela s'ajoute la technologie dite « microsismique » de capteurs ultra-sensibles qui permet de suivre l'extension des fractures en temps réel. Directeur de recherches au CNRS, Bruno Goffé va plus loin : il indique que certains métaux lourds, comme le lithium, qui « remontent » avec les effluents de forages, pourraient être exploités commercialement. Réputés toxiques, sinon cancérigènes, les additifs chimiques employés seraient dorénavant moins toxiques et pourraient, dans l'avenir, être remplacés par des produits biodégradables. Enfin, les volumes d'eau utilisés pour la fracturation (de 10 à 20 000 m3 par puits) pourraient être réduits ou recyclés d'une précédente fracturation ; l'eau elle-même pourrait être de l'eau de mer ou tirée d'un aquifère profond et impropre à la consommation.

La quadrature du cercle :

Mais comment mesurer la possibilité de mettre en oeuvre ces améliorations en France ? Président de l'Institut français du pétrole - Énergies nouvelles (IFPEN), Olivier Appert a souligné que « la communauté scientifique française avait besoin d'un signal clair qu'il était possible, sinon souhaitable, de travailler sur la fracturation et ses alternatives ». Or, sur ce point, industriels, experts et politiques présents durant l'audition ont dressé un constat unanime : difficile d'avancer en l'état actuel de la loi, même si l'article 4 prévoit un suivi annuel de « l'évolution des techniques d'exploration et d'exploitation ».

Pour eux, la première étape serait d'évaluer les ressources dont dispose la France. À cet effet, il faudrait pouvoir mesurer le taux de récupération des hydrocarbures concernés, c'est-à-dire le rapport entre d'une part, le pétrole et le gaz contenus dans la roche-mère et d'autre part, le volume qui peut en être extrait dans des conditions économiquement viables.

Ce taux est en moyenne, dans le monde, de 35 % pour le pétrole conventionnel. « Il s'agit d'un taux assez faible en général pour l'huile et le gaz de schiste, de 2 à 15 % seulement, explique Christian Besson, de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). « Or on n'est pas capable d'évaluer ce taux sans forer de puits réalistes, horizontaux, avec fracturation hydraulique ». En Pologne, où le gouvernement promeut activement l'exploration des hydrocarbures de roche-mère, 43 puits avaient été forés en avril 2013 à des seuls fins d'évaluation des ressources (pour un objectif de 200 puits d'ici 2015-16). Ce qui, au passage, a révélé que les estimations de ressources avancées par le secrétariat américain à l'Énergie, seule institution à avoir divulgué des évaluations mondiales des volumes d'hydrocarbures de schiste, étaient sans doute surévaluées... d'un facteur 10 !

Pragmatique, le président de l'IFPEN a signalé que « le sujet du schiste, en France, se dégonflerait peut-être tout seul si on procédait à des forages et constatait que les réserves sont très inférieures aux chiffres actuellement avancés... ». Présent dans la salle, le représentant d'une compagnie pétrolière ne cachait pas non plus son scepticisme : « On n'est même pas sûrs que cette exploitation puisse être rentable... ».

« Allons au moins voir... »

En tout état de cause, pour évaluer les ressources, il faudrait « certainement forer des dizaines, voire une centaine de forages », a précisé Christian Besson, analyste senior à l'AIE. Très approximatifs, les chiffres de ressources de gaz de schiste actuellement disponibles pour l'Hexagone sont de 5000 gigamètres cube (Gm3) dans le bassin de Sud-Est selon l'EIA (Energy Information Agency, l'Agence d'information sur l'énergie qui relève du secrétariat américain à l'énergie), soit un siècle de consommation gazière française (46 Gm3/an environ). Autre chiffre disponible, celui de 500 Gm3 correspondant à trois permis, avancé par le Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGIET).

« Est-ce qu'on en a vraiment sous les pieds ? » s'est interrogé, en conclusion, le sénateur de l'Orne, Jean-Claude Lenoir, un des deux rapporteurs du rapport sur la fracturation hydraulique aux côtés de Christian Bataille, député du Nord. Avant d'apporter à la question un début de réponse : « Le bon sens conduit à dire, allons au moins voir, et donc explorer. La recherche doit se poursuivre ». Le rapport d'étape sur la fracturation hydraulique est attendu pour mai, le rapport définitif pour octobre prochain. Ils soulèveront probablement la question d'un amendement à la loi du 13 juillet 2011.

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Published by LV_RM - dans Schiste-Sable...Hydrocarbures
28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 07:44

gaz-de-schiste.jpgLes Français et le gaz de schiste, 8 français sur dix se déclarent favorables à l’expérimentation d’une technologie alternative à la fracturation hydraulique 

Un sondage entrepris par IFOP, à la demande de la société ecorpStim qui œuvre dans dans l'exploitation et le stockage de pétrole et de gaz, propose des technologies alternatives à la fracturation hydraulique, à base de propane pur et sans utilisation de produits chimiques, montre que 80 % des personnes interrogées seraient favorables à l’expérimentation d’une technologie alternative à la fracturation hydraulique qui ne nécessiterait ni eau ni produits chimiques.

Filiale du groupe eCorp, la société a largement participé à l'exploration des gaz de schistes du gisement Marcellus, au nord est des Etats Unis.

Afin de promouvoir sa nouvelle alternative à la fracture hydraulique qui consiste à la stimulation au propane pur présentée comme la première technologie propre opérationnelle permettant d’extraire du gaz de schiste avec un très faible impact sur l’environnement, la société ecorpStim souhaite dissiper les craintes du public français à l’égard du gaz de schiste.

A la faveur du débat animé qui s’est déroulé ces derniers mois, le niveau de connaissance sur le dossier du gaz de schiste a sensiblement progressé dans l’opinion publique. 53 % des Français déclarent ainsi avoir déjà entendu parler du gaz de schiste et savoir de quoi il s’agit, soit une hausse de 9 points par rapport à la précédente enquête réalisée en août dernier. La proportion de personnes en ayant seulement entendu parler sans savoir vraiment de quoi il s’agit demeure stable à 39 % (-1 point) et ceux qui n’en ont jamais entendu parler ne sont plus que 8% (contre 16% il a 6 mois). Si le débat et les différentes prises de position des responsables politiques et économiques ont fait rapidement progresser la connaissance de ce dossier, le regard porté par l’opinion publique sur le gaz de schiste a, sur certaines dimensions tout du moins, également sensiblement évolué en quelques mois. En effet, si les nuisances environnementales sont toujours évoquées en premier lieu et dans les mêmes proportions (c’est-à-dire très élevées) qu’en août dernier, les retombées positives apparaissent mieux identifiées :

94 % des personnes déclarant connaître le gaz de schiste sont d’accord avec l’idée que l’exploitation de cette ressource consomme de très grandes quantités d’eau, 90 % qu’elle contribue à la pollution des nappes phréatiques par les produits chimiques utilisés et 85 % qu’il s’agit d’une technique que l’on maîtrise mal.

Mais, parallèlement à ces réserves massives (et très installées) relatives aux implications environnementales de la fracturation hydraulique, on enregistre des progressions assez marquées sur les items ayant trait au potentiel économique et géostratégique des gaz de schiste. 74 % des personnes déclarant connaître le dossier approuvent l’idée que l’exploitation des gaz de schiste augmenterait l’indépendance énergétique du pays, soit une progression de 13 points par rapport à août dernier. La hausse est plus marquée encore sur l’item (central en cette période de crise) : « l’exploitation du gaz de schiste permettrait de créer de nombreux emplois en France » qui recueille désormais 71 % d’adhésion, soit une hausse de 15 points. Le mouvement est également important sur la limitation sensible du recours à d’autres énergies comme le nucléaire (60 %, +12 points) et sur la baisse ou la limitation de la hausse du prix du gaz payé par le consommateur (59 %, +11 points), dimension également très sensible dans un contexte de tension sur le pouvoir d’achat. Enfin, 74 % des connaisseurs (en hausse de 7 points) estiment que les ressources en gaz de schiste sont importantes en France. 

L’adhésion à des autorisations de forages expérimentaux visant à évaluer les stocks est désormais majoritaire. 58 % des Français connaissant le sujet y seraient favorables, cette proportion étant en hausse de 10 points par rapport à la précédente enquête. Les sympathisants écologistes demeurent très opposés (26 % seulement de favorables). En revanche, la progression est très nette (+ 20 points) parmi les soutiens du PS, désormais acquis pour 60 % d’entre eux à des forages d’évaluation des stocks, ainsi qu’auprès des sans sympathie partisane (57%, + 19). Parmi les proches de l’UMP, la hausse est plus modeste (+ 6 points) mais ce sont désormais 76 % d’entre eux qui seraient favorables à cette option. 

Dans un contexte où une part croissante de Français adhèrent à l’idée que l’exploitation du gaz de schiste pourrait s’accompagner de retombées positives très intéressantes (notamment en termes économiques) et que, dans le même temps, la fracturation hydraulique demeure très négativement perçue, 80 % des personnes déclarant connaître le sujet, seraient favorables à l’expérimentation d’une technologie alternative qui ne nécessiterait ni eau ni produits chimiques (dont 40 %, un score élevé, « tout à fait favorables »). Aux yeux de cette très large majorité de Français, cette solution permettrait ainsi de bénéficier des avantages sans pâtir des nuisances environnementales, ce scénario parvenant à emporter l’adhésion de 56 % des sympathisants écologistes, pourtant actuellement très mal disposés vis-à-vis du gaz de schiste. 

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Published by LV_RM - dans Schiste-Sable...Hydrocarbures
28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 07:48

Gaz de Schiste-fracturation-hydrauliqueL’Allemagne ouvre un cadre conditionné aux gaz de schiste

Alors qu’une conférence-débat a eu lieu le 26 février à l'Académie des sciences, quai Conti à Paris 6, sur "Les gaz dits "non conventionnels" (par la nature de la roche dans laquelle ils sont retenus et les techniques permettant leur exploitation), improprement appelés "gaz de schiste"..., en raison de sa polarisation à les voir ou non exploités. Une polarisation au coeur de débats animés notamment sur la fracturation hydraulique. De l’autre côté du Rhin, le gouvernement allemand a présenté un cadre réglementaire sur  l’extraction de gaz de schiste, afin d’éviter tout impact sur l’environnement de la technique controversée de la fracturation hydraulique.

Dans la ligne de l'UE qui souhaite instaurer un cadre à l'exploitation du gaz de schiste, le cadre allemend prévoit d’interdire la fracturation dans les zones d’eaux protégées et de sources minérales, concession à l’opinion publique outre-Rhin qui redoute les risques qu’elle pourrait entraîner sur l’environnement, sur les nappes phréatiques en particulier. Des études d’impact devront en outre être effectuées avant chaque projet d’extraction.

« Les réserves nationales d’hydrocarbures vont nettement contribuer à la sécurité d’approvisionnement et à la stabilité des prix [de l’énergie] en Allemagne », alors que le pays fait face au défi de l’abandon du nucléaire d’ici à 2022, affirment toutefois les deux ministères, n’excluant donc pas leur exploitation éventuelle. Jusqu’à 2 300 milliards de mètres cube de gaz naturel pourraient être extraits du sous-sol allemand, selon des estimations de ces ressources qualifiées de « très importantes » par les ministères, alors que la consommation gazière de l’Allemagne représente 86 G.m3/an. Mais en excluant les zones d’eau protégées, soit 14 % de la superficie concernée selon le quotidien Handelsblatt, cela réduit nettement le potentiel.

La semaine dernière, la chancelière fédérale Angela Merkel avait fait savoir, dans la presse régionale, qu’elle n’excluait pas le recours de l’Allemagne à la technique de la fracturation hydraulique, à condition que son absence de dangers soit démontrée. Selon le Handelsblatt, les Länder allemands qui pourraient posséder des ressources non-conventionnelles sont la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, (Ouest de l’Allemagne), la Basse-Saxe (Nord-Ouest), la Hesse (centre-Ouest), ainsi que la région du Rhin supérieur. « La protection de l’environnement et la sécurité sont prioritaires sur l’économie », a déclaré mardi le ministre de l’Environnement Peter Altmaier, lors d’un point presse à Berlin.

gaz de schiste

De son côté, par la voix de son président, Gernot Kalkoffen, la fédération professionnelle WEG (Wirtschaftsverband Erdöl- und Erdgasgewinnung), qui regroupe les industriels de l’extraction de pétrole et de gaz, a exprimé sa satisfaction face à cette décision du gouvernement. En rappelant lui aussi dans un communiqué qu’en matière d’exploration et de production, « la sécurité et la protection de l’environnement bénéficiaient de la priorité la plus élevée ».

S’agissant de la Conférence-débat à l’académie des sciences, elle a eu pour but d'éclairer tous ceux que la question intéresse, grand public, média et décideurs, en se fondant sur les meilleures informations scientifiques et techniques disponibles à ce jour présentées par les meilleurs spécialistes possibles.

Tout d’abord, elle confronte les idées polarisées, entre les contre et ceux dont c’est le métier d’extraire.

La conférence a donc abordé les conditions de formation des hydrocarbures conventionnels et non conventionnels depuis la mort de la biomasse, jusqu’à la migration des huiles et gaz en passant par la maturation de la matière organique dans la roche mère en fonction de son origine terrestre ou marine et en fonction de son enfouissement. Les différents types de gisements de gaz ont été décrits à savoir : les gaz conventionnels dans les réservoirs et non conventionnels dans les réservoirs peu poreux et les gaz de roches mères (gaz de schiste, gaz de houille, gaz de mine). A travers ce cheminement, la conférence s’est attelée à définir l’importance et la quantification des ressources mondiales.

Après une présentation de l’état de l’art dans les technologies actuelles d’exploitation par fracturation hydraulique et forages horizontaux, les impacts environnementaux avérés ou possibles ont été exposés en distinguant les impacts environnementaux spécifiques aux gaz de schiste et ceux qui ne leur sont pas spécifiques. Ont été ainsi considérées: la consommation d’eau, les contaminations chimiques par les additifs ou par celles provenant du sous-sol, les fuites de méthane observées et leurs origines possibles, l’occupation des sols et les questions de la séismicité induite et déclenchée en s’appuyant sur les exemples chiffrés provenant d’Amérique du Nord. Un état des lieux de la recherche publique en France a été présenté avec les recommandations issues des organismes de recherche : sur la connaissance de la ressource, l’amélioration et le contrôle des techniques existantes, le développement des technologies alternatives, l’implication du citoyen, la définition et l’application des réglementations, la mise en place d'un site pilote de recherche et d’un système d’observation.

Une production industrielle de ce type de ressource n’existe aujourd’hui qu’en Amérique du Nord, où elle a pris rapidement de l’ampleur au cours des années 2000. Ce sont donc essentiellement les Etats-Unis et, dans une moindre mesure, le Canada qui fournissent les seuls exemples à grande échelle disponibles, mais représentatifs d’un environnement très différent.

Ce développement en Amérique du Nord a donc radicalement changé la donne en matière d’offre énergétique.

C’est donc dans un cadre plus largement étendu que le débat sur le gaz de schiste a permis d’illustrer l’inadéquation du Code Minier, qui avait été adapté pour favoriser les investissements du secteur industriel sur le territoire français, et les attentes de la société civile et des élus locaux, notamment en termes d’information et de participation aux décisions.

La conférence fait état de nombreux rapport dont ceux de la Royal Society qui mentionne les préoccupations liées aux techniques de fractures hydrauliques et souligne l’importance d’un suivi dans ce genre de pratiques.

La conférence présente aussi les conditions financières en rapport avec l’approvisionnement de cette ressource aux Etats-Unis dont les coûts sont relativement faibles. Elle y expose les avantages économiques à l’échelle des Etats-Unis mais aussi les inconvénients et des préoccupations environnementales lesquelles ont poussé le gouvernement national américain à mener des études afin d'évaluer scientifiquement l'impact de l'exploitation du gaz de schiste.

S’agissant de la France, la conférence a pu montrer surtout la très grande difficulté à estimer la ressource et le manque de données géologiques en profondeur, récentes, bien distribuées, et la carence de résolution spatiale suffisante pour réaliser ces estimations de façon satisfaisante.

Gaz de schiste-copie-1

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Published by Lucvieri - dans Schiste-Sable...Hydrocarbures
4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 07:52

Gaz-de-Schiste-fracturation-hydraulique.jpgAdoption du parlement sur une évaluation des alternatives à la fracturation hydraulique sur les Gaz de schiste

Alors que l'UE souhaite renforcer le cadre réglementaire sur l'exploration de schiste, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a adopté à l’unanimité, le 31 janvier, l’étude de faisabilité d’un rapport consacré aux techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. Réalisé par M. Christian Bataille, député (Nord, SRC), et M. Jean-Claude Lenoir, sénateur (Orne, UMP), rapporteurs, ce travail préliminaire confirme pleinement l’intérêt de la saisine de la commission des affaires économiques du Sénat, a-t-il été indiqué dans un communiqué.

« En effet, la fracturation hydraulique, interdite par la loi du 13 juillet 2011 pour l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures, est une technique ancienne qui évolue aujourd’hui rapidement sous l’effet de considérations environnementales de plus en plus partagées. Des voies d’amélioration de cette technique existent, dans le sens d’une moindre consommation d’eau et d’une moindre utilisation de produits chimiques.

Parmi les autres techniques susceptibles d’être employées, la stimulation au propane, déjà pratiquée en Amérique du Nord, mérite l’examen. D’autres technologies sont envisagées en recherche et susceptibles d’aboutir à des applications d’ici à une dizaine d’années ». Les rapporteurs, qui souhaitent explorer l’ensemble de ces pistes, ainsi que leurs implications économiques, proposent d’inscrire leur étude dans un calendrier qui lui permettrait d’apporter une contribution au débat national sur la transition énergétique. C’est pourquoi un rapport d’étape est envisagé au printemps prochain, puis un rapport final à l’automne. De février à mai seront réalisées des auditions des Pouvoirs publics, des entreprises, des associations environnementales ainsi qu’une consultation des partenaires sociaux.

« Nous voulons voir si nous pouvons utiliser des ressources de gaz ou de pétrole de schiste en France, si elles existent, mais pour cela il faut que la recherche se poursuive et que nous ayons des techniques qui permettent de fouiller le sous-sol de façon acceptable », a expliqué à l’AFP Jean-Claude Lenoir L’OPECST, organisme paritaire composé de 18 députés et 18 sénateurs, est chargé « d’informer le Parlement des conséquences des choix de caractère scientifique et technologique afin d’éclairer ses décisions ».Son annonce, hier, a aussitôt suscité des réactions très virulentes, de Denis Baupin, viceprésident de l’Assemblée nationale et membre de l’Office, qui était absent lors de la réunion, de même que des ONG Greenpeace et FNE. Pour tous, au-delà de la question environnementale, « le problème central posé par les gaz de schiste est bien l’utilisation d’une nouvelle ressource émettrice de gaz à effet de serre », résume Greenpeace.

Un nouvel or ...gris pour un désastre annoncé...?

Source Enerpress...

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Published by Lucvieri - dans Schiste-Sable...Hydrocarbures
26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 07:52

schistes-bitumineux.jpgL’UE souhaite un cadre réglementaire solide sur l'exploration de schiste bitumineux et de gaz de schiste

Le démarrage de l'exploration de schiste bitumineux et de gaz de schiste dans certains pays de l'UE devrait être soutenu par des "régimes de réglementation solides", a affirmé le Parlement européen dans deux résolutions adoptées ce mercredi. Les États membres devraient également être "prudents" concernant l'autorisation d'exploiter des combustibles fossiles non conventionnels, en attendant l'analyse qui déterminera si le règlement européen est approprié, ont commenté les députés.

Chaque pays de l'UE a le droit de décider d'exploiter ou non du gaz de schiste, souligne la résolution de la commission de l'énergie, rédigée par Niki Tzavela (EFD, EL) et adoptée par 492 voix pour, 129 voix contre et 13 abstentions.

Toutefois, "un régime de réglementation solide" est nécessaire en ce qui concerne toutes les activités liées au gaz de schiste, notamment la fracturation hydraulique ("fracking"). Des procédés écologiques et les meilleures technologies disponibles devraient être utilisés en vue d'atteindre les normes de sécurité les plus élevées.

Le texte reconnaît que des investissements considérables sont indispensables à la création des infrastructures nécessaires, mais ajoute qu'ils devront "être pris en charge intégralement par l’industrie".

(In)dépendance énergétique

À l'avenir, la production interne de gaz en Europe est vouée à diminuer mais la demande continuera de croître, ce qui devrait faire augmenter les importations à 450 milliards de mètres cubes d'ici 2035, souligne le texte. De nouvelles sources de gaz naturel combinées à d'autres mesures, telles que l'augmentation des sources d'énergies renouvelables et l'amélioration de l'efficacité énergétique, peuvent aider l'UE à atteindre la sécurité de l'approvisionnement, ajoute la résolution.

Bien que la Commission ait déjà conclu que les règles européennes couvrent, de manière adéquate, les licences, l'exploration précoce et la production de gaz de schiste, les perspectives d'expansion de l'exploitation de combustibles fossiles non conventionnelles suggèrent qu'une "analyse détaillée" du règlement européen relatif à ces combustibles est nécessaire, affirment les députés de la commission de l'environnement dans un rapport rédigé par Boguslaw Sonik (PPE, PL) et adopté par 562 voix pour, 86 voix contre et 43 abstentions.

Utilisation de l'eau et des produits chimiques

Des projets spécifiques liés à l'utilisation de l'eau devraient accompagner toute activité de fracturation hydraulique ("fracking"), et l'eau devrait être recyclée autant que possible, précise la résolution. Les compagnies doivent déclarer quels produits chimiques sont utilisés, en vue de respecter la législation européenne, ajoute le texte.

Rejet de la demande sur l'interdiction de fracturation hydraulique. Par 391 voix contre 262, et 37 abstentions, le Parlement a rejeté un amendement présenté par un certain nombre de députés issus de groupes différents, invitant instamment les États membres à n'autoriser aucune nouvelle opération de fracturation hydraulique au sein de l'Union.

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Published by Lucvieri - dans Schiste-Sable...Hydrocarbures
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