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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 07:50
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers la Communauté d’agglomération Roissy porte de France - Fosses / Le village: Part.2

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers la Communauté d’agglomération Roissy porte de France - Fosses / Le village: Part.2

Le blog, ayant présenté succinctement les lauréats de la 12ème session d’EUROPAN, a donc souhaité publier ces 21 visions prospectives, à travers les sept sites français.

Le thème de la ‘’Ville adaptable’’ correspond aux réflexions de notre société en perpétuel mouvement. Les questionnements sociétaux à l’échelle d’un territoire ramènent d’une manière plus singulière à réfléchir sur nos modes de vies, nos usages, nos quotidiens à travers les rythmes et respirations de la ville.

Cette partie est donc consacrée au site de la Communauté d’agglomération Roissy porte de France - Fosses / Le village.

Localisation :

Secteur Nord du bassin parisien, Fosses

Population :

Commune 10 000 hab. - Agglomération 86 131 hab.

Site de réflexion :

126 ha

Site de projet :

8,6 ha

Site proposé par :

Communauté d’agglomération Roissy Porte de France et Ville de Fosses, avec les partenaires suivants sur le projet : PNR-OPF, CC Pays de France, CG95, DRAC, JPGF

MAÎTRISE DU FONCIER :

Ville de Fosses et propriétaires privés

SUITES DONNÉES AU CONCOURS :

Étude urbaine pouvant aboutir à une maîtrise d’œuvre urbaine, à une maîtrise d’œuvre d’espaces publics, ou à une maîtrise d’œuvres architecturales en relation avec les partenaires

COMMENT LE SITE RÉPOND AU THÈME DE LA VILLE ADAPTABLE

Dans le périmètre d’aménagement du grand territoire de Roissy, le site proposé est au cœur du bourg rural d’origine de Fosses. À son architecture authentique et villageoise correspond un caractère de frange urbaine en limite du territoire agricole. Partie de la ville quelque peu figée et isolée, sa nécessaire revitalisation ne devra pas en dénaturer les qualités spécifiques. Le projet questionne diverses échelles. À l’échelle du territoire, il s’agit de mesurer l’exemplarité d’une intervention urbaine en lisière du paysage naturel et agricole ; de l’imaginer comme partie prenante d’un parcours régional en réseau reliant différentes communes. À l’échelle de la ville, il s’agit de réfléchir à l’établissement d’une dynamique susceptible de donner une nouvelle identité au village. À l’échelle du site, il s’agit de questionner les proximités et les échanges entre la nature contemporaine du projet et celle du centre historique avec son patrimoine archéologique.

CARACTÉRISTIQUES DU SITE

Membre de la Communauté d’agglomération Roissy Porte de France, la ville de Fosses se situe aux confins de la ceinture urbanisée de la métropole parisienne, dans le périmètre d’aménagement du Grand Roissy et la sphère d’influence directe de la plateforme aéroportuaire de Paris/CDG.

Sa localisation, sa géographie particulière et sa forme urbaine étirée en font une porte et une articulation entre ville et campagne. Au cœur du Bourg ancien, à l’écart de la ville récente, le site du projet a un caractère aujourd’hui préservé qu’il conviendra de régénérer.

Limitée au sud par la voie principale longeant le cheminement de l’Ysieux, la propriété communale s’étend au nord sur la pente de la rue de la Mairie jusqu’au cimetière qui se déploie en lisière de la campagne. À l’ouest, un lotissement et des fermes anciennes, à l’est, des propriétés diverses constituent des limites foncières et d’interventions. Le long de la rue de la Prairie de Rocourt et de la Grande Rue, la présence de l’église qu’accompagne le

« Centre d’interprétation du patrimoine céramique de la vallée de l’Ysieux » et des fermes anciennes fonctionnent comme un appel pour le nouveau quartier de ville. Les terrains actuellement occupés par les différents services municipaux et les bâtiments institutionnels ont ainsi vocation à pouvoir se transformer.

L’occasion est ici donnée : - de concevoir un nouveau quartier d’habitat dans une configuration de quartier de ville affirmant le caractère spécifique d’un milieu urbain entre ville et campagne, - d’engendrer dialogue et harmonie dans la relation entre le déjà là et les apports d’un projet exemplaire, - de développer une réflexion sur la nature des liens et la spatialité des lieux que l’espace public produit, - de penser des réalisations qui supportent des transformations, à l’image des réhabilitations qui s’inscrivent dans le périmètre du projet, - de raisonner des pratiques et des aménagements de l’espace dans une temporalité adaptée aux évolutions, qui, pour favoriser le lien social, incitent à la mixité et à la mutualisation des usages, à l’accueil de populations diversifiées.

STRATEGIE DE LA VILLE

Quatre objectifs majeurs incarnant les priorités de la ville se dégagent pour aider à reconnaître et valoriser les richesses de ce territoire. On s’efforcera ainsi : 1- En écho au programme de rénovation urbaine en cours sur le centre ville et au pôle gare de Fosses, de s’appuyer sur le patrimoine historique et naturel du village pour développer un projet de requalification urbaine et de revitalisation économique pour créer une nouvelle polarité au cœur du centre ancien, seul secteur de la ville intégré au Parc national régional Oise Pays de France, 2- De faire du village de Fosses un pôle d’attractivité cultu- relle et écologique, à la croisée d’un parcours historique et naturel s’étendant sur toute la vallée de l’Ysieux : Centre d’interprétation de l’histoire potière, atelier d’artiste associé à un gîte d’étape avec des chambres d’hôtes, espace de promotion de la vallée et de son paysage, circulations douces... 3- De promouvoir le développement d’activités écono- miques durables, en tirant parti de la proximité du centre technique municipal (CTM) et des terres agricoles situées en lisière du site : commercialisation de produits issus de l’agriculture raisonnée, cité artisanale et d’activités adossée au CTM, etc. 4- De renforcer l’offre et la qualité du logement sur le terri- toire par l’impulsion de programmes novateurs et adaptés répondant aux besoins de populations diverses et aux différentes étapes de leur parcours résidentiel : logements sociaux et en accession destinés à de jeunes adultes et à des familles.

ADAPTABILITÉ : LES PRINCIPAUX ÉLÉMENTS À PRENDRE EN COMPTE

Plusieurs thèmes de travail contribuent à l’élaboration de réponses justifiées. - Un quartier traversé : il s’agit ici d’articuler le passage du centre urbain vers la campagne, de qualifier l’espace public en permettant continuités, accessibilités, porosités et traversées, tout en favorisant un lien par la campagne avec l’autre partie de la ville.

- Un quartier conçu dans la durée : pour prendre en compte le facteur temps, il s’agit de conjuguer sur le mode expérimental des phases successives de réalisation pour aménager l’espace public, comme pour édifier ou réhabiliter des bâtiments. De manière à définir des perspectives stables, il s’agit d’accepter des évolutions morphologiques, des mutations programmatiques, des activités provisoires, et même des réversibilités, de manière à penser de façon pertinente l’urbanité des lieux et la forme des espaces habités.

- Un quartier de développement d’activités et d’usages divers : les terrains du périmètre de projet sont actuellement occupés par de nombreux équipements et services municipaux et par de l’habitat. De possibles trans- formations, issues d’une approche nouvelle du rôle et de la gestion des services techniques par exemple, serviront de propositions conçues autour de la relation entre logements, travail, écoles, commerces, activité économique et touristique et, de manière plus générale, autour de la mutualisation des usages et de la mixité des programmes sur le site. La présence des lieux culturels et cultuels est ainsi une opportunité à saisir.

- Un quartier contemporain expérimental : à l’image d’une interface réflexive à inventer ici entre ville et nature, en adéquation avec un paysage durable, il s’agit d’expérimenter la morphologie d’une nouvelle polarité urbaine, à l’écoute du contexte existant, qui pose la question de la densité, de la porosité, et qui tisse des liens organiques entre logements, équipements, activités et culture. Une occasion unique est donc offerte ici de constituer une nouvelle polarité urbaine contemporaine, assurant une articulation entre ville et campagne qui réponde, en terme de qualité de vie, aux attentes de la population. À l’échelle stratégique, il s’agit d’élaborer des propositions formulées par un plan guide qui prenne en compte les possibles évolutions et transformations à terme, pour stratifier et croiser les thématiques développées en les inscrivant dans une analyse du contexte qui justifie le cheminement du projet. À l’échelle du site, il s’agit de proposer des dispositifs urbains et architecturaux qui mettent en forme, dans une temporalité réfléchie, des étapes concrètes de réalisation élaborées sur la base d’une programmation explicite.

Pour s’inscrire avec pertinence dans le contexte, il s’agit de favoriser des rapports sociaux solidaires, des échanges et des flux confortables, de mettre en valeur la richesse archéologique, historique et agricole, de modeler les pleins et les vides, le paysage d’un quartier équitable où on aura plaisir à circuler, habiter, travailler et se cultiver.

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers la Communauté d’agglomération Roissy porte de France - Fosses / Le village: Part.2
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers la Communauté d’agglomération Roissy porte de France - Fosses / Le village: Part.2

L’amateur... rend possible l’imprévisible. Lauréat

La commune de Fosses rencontre une problématique commune à de nombreux villages périurbains : quelle forme de développement et de densification prescrire face à l’étalement urbain qui ne cesse de progresser à un rythme accéléré et imprévisible ? La question de l’adaptabilité prend alors tout son sens.¶ L’Amateur a pour moteur « l’intérêt passionné » : il souhaite partager sa culture et ses connaissances pour une certaine qualité architecturale, en opposition à un consumérisme effréné qui tend à lisser les singularités. Pour sortir d’une passivité dictée par la société de consommation, notre démarche instaure une coproduction locale entre travailleurs et bénéficiaires. L’innovation de notre proposition réside dans l’immatériel, dans le regroupement.¶ Système basé sur la mise en relation d’acteurs et la volonté d’échanges, il a pour objectif de transformer ou de produire un patrimoine bâti, adapté et local. Il repose de ce fait sur un partage des compétences et des pouvoirs entre l’expert et le citoyen. Le système économique proposé utilise des statuts juridiques coopératifs immédiatement opératoires : la Société coopérative d’intérêt collectif SCIC et la Société coopérative et participative SCOP. Les rouages de cette mécanique ne sont pas dirigistes. Universel, le système peut s’adapter à diverses situations et à différents contextes territoriaux.¶ La matérialisation progressive des projets menés par la SCIC peut suivre différents scénarios imprévisibles. Micro maisons, microcollectifs, rénovations, transformations énergétiques du bâti existant permettent une densification qui répond non seulement aux attentes évaluées et quantifiées en nombre de logements mais intègrent progressivement cette demande dans le temps. La lecture sensible de l’arpenteur Amateur révèle alors les qualités « déjà là » : recenser les opportunités foncières et immobilières qui sont disponibles à proximité des services collectifs existants, plutôt que de s’emparer d’un site naturel circonscrit à un périmètre d’étude. Cette densification raisonnée valorise la réappropriation de l’existant et favorise les détournements : réinstaurer des micros centralités, générer de nouveaux réseaux de productions, de mobilités et d’emplois qui se matérialisent dans la maison du projet, le centre technique municipal, les ateliers relais de poterie, une ferme rénovée, de nouvelles fermes, le marché et une maison de retraite.¶ Le dessin est le médium qui autorise le dialogue et l’échange au sein des communautés d’Amateurs. Chaque opération projetée, bien que singulière, est rendue intelligible par un système de représentation universel : des notices de montage qui décrivent une qualité architecturale, des usages individués et un ensemble de prescriptions pour la mise en chantier. En ce sens, le dessin ne limite pas son champ d’action aux seuls interlocuteurs spécialistes, mais garantit la coproduction entre divers acteurs. Le système repose donc sur la volonté commune, alchimie fragile dont le catalyseur n’est autre que la force de conviction éminemment politique.

L’avis du jury

Projet cohérent, ambitieux sur le thème de la co-production, économe en ressources naturelles et foncières. Ce projet processus se focalise sur les leviers à actionner pour que la ville se transforme sur elle-même. Le partage économique et social des compétences et des pouvoirs entre l’expert et le citoyen, à l’image des réseaux de production 2.0, fonde le projet. Le projet développe spatialement un scénario de densification raisonné, permettant la réappropriation de l’existant. Le jury a jugé la méthode envisagée juste dans son dimensionnement et son principe. Le processus proposé a été estimé innovant mais aussi très sérieux, solide et bien construit, à même de servir de modèle pour des sites similaires. Le processus de projet répond pleinement aux enjeux de la thématique de la session notamment dans sa capacité à mettre en place un catalyseur sensible aux qualités existantes.

L’équipe :

Bolehoro

Représentant de l’équipe

Julien Boidot, architecte urbaniste FR

Associés

Mathieu Holdrinet, architecte urbaniste FR Arnaud Ledu, architecte urbaniste FR Émilien Robin, architecte urbaniste FR Coordonnées de l’équipe

L’amateur - Bolehoro 68, avenue du Général Michel Bizot 75012 Paris, France +33 (0)1 44 68 39 61 +33 (0)6 48 48 73 30 contact@lamateurfosses.fr

Julien Boidot, Mathieu Holdrinet, Arnaud Ledu et Émilien Robin se rencontrent à Paris en 2006. Ils regroupent leurs activités distinctes au sein du collectif BoLeHoRo en 2010. Bien plus qu’un simple outil de travail, une grande table en bois sur mesure leur offre un véritable lieu d’échange, d’émulation et de partage d’expérience. Elle permet la mise en commun de réflexions menées sur des sujets et des échelles variés, allant du petit équipement culturel communal au projet urbain à l’échelle territoriale. En 2011, l’équipe reçoit une mention honorable à l’Europan11 pour son projet intitulé « Prospectives ... pour une stratégie du disponible», proposé sur le site belge de Sambreville.¶ Avec Europan, les membres du collectif s’accordent un recul sur la pratique du métier et les conditions de commandes des marchés publics ou privés. Las, ils souhaitent s’éloigner d’une production architecturale contemporaine victime des effets de mode, tel un produit de consommation standardisé. Pour eux, l’architecte, aujourd’hui dépourvu de nombreuses prérogatives, jadis essentielles, est réduit à assumer de multiples responsabilités contractuelles. Il se réfugie dans le rôle de simple designer urbain, et livre une architecture « packaging », bien souvent fade, dénuée de sens, qui fabrique des paysages urbains génériques.¶ C’est en véritables Amateurs passionnés d’architecture et de construction qu’ils décident de saisir à « bras le corps » le sujet de cette deuxième session d’Europan. Dans un contexte où les territoires se transforment rapidement et où l’obsolescence des bâtiments guette dès leur livraison, ils réfléchissent à des solutions alternatives immédiatement opératoires. Par la force de proposition, ils ambitionnent de générer les opportunités de projets en redéfinissant les programmes qui leur sont soumis. En résistance, et persuadés d’une nécessaire remise en cause des conditions d’élaboration des projets, ils aspirent à prouver l’utilité sociale des architectes.

@lamateurfosses

@lamateurfosses

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ENTRECROISEMENTS – Mentionné

Choix du site : L’emprise relativement réduite du site de Fosses (8,6 ha) ne l’empêche pas de receler un grand nombre des problématiques contemporaines en matière d’urbanisme : territoires de la dispersion ; agricultures (péri)urbaines ; gestion des ressources aquatiques (eaux pluviales et de ruissellement) et pédologiques (artificialisation, érosion) ; patrimoines très anciens ou plus récents ; rapport aux grands espaces et à la « nature ». C’est pourquoi nous considérons qu’il s’agit, peut-être paradoxalement, du site le plus stratégique parmi les trois territoires de la région Île-de-France proposés pour cette douzième session d’Europan – les deux autres étant d’une part à Paris intra-muros et d’autre part à Saclay, au sein d’un des « clusters » du Grand Paris. Ce sont en effet les territoires d’interface situés aux extrémités des métropoles qui connaissent la plus grande croissance et les plus grands bouleversements urbains, sociaux et paysagers.

Relation au thème : La présence d’un patrimoine plus que millénaire (l’activité potière) au cœur du site et du programme nous a conduits à reconsidérer la question du temps comme celle de l’espace.

Nous nous sommes inspirés du concept de « longue durée » créé par l’historien Fernand Braudel, qui distingue trois types de temporalités : la longue durée des structures géographiques, le moyen terme des conjonctures socio-économiques et la ponctualité des événements d’ordre politique.¶ En déclinant cette logique de différenciation des rythmes au projet urbain, il s’agit, par l’analyse territoriale, d’identifier les fondements territoriaux du projet, c’est-à-dire une structure (géographique, urbaine, paysagère) et des logiques d’organisation (de l’espace, des acteurs, du processus) suffisamment ancrées et partagées pour qu’elles puissent s’adapter aux conjonctures socio-économiques et politiques de l’aménagement. Les possibilités mises en évidence pourront, d’une part, être amendées et complétées par des propo- sitions ultérieures et, d’autre part, se déclencher à des moments différents (voire ne pas se déclencher) par des interventions permanentes ou temporaires sans perdre la cohérence d’ensemble.

Description du projet

Le projet entrecroise trois entrées thématiques (« adapter l’agriculture », « adapter le village » et « adapter son logement ») qui possèdent chacune leur propre mode de fabrication dans le temps : elles correspondent à des configurations d’espaces, des systèmes d’acteurs, des logiques de mise en œuvre et des temporalités variables. Chaque thématique est traitée selon un raccourci d’échelles entre l’analyse régionale et les traductions micro-locales. L’organisation d’ensemble est guidée par une insertion fine dans la topographie et le contexte paysager.¶ Par ailleurs, le projet s’interroge autant sur le « comment faire » que sur le « quoi faire ». La faisabilité des propositions en constitue un élément central (ce qui n’empêche pas une vraie radicalité), tout comme l’étude de moyens de mise en œuvre.

L’avis du jury

La mise en relation systématique des axes de stratégie métropolitaine avec la stratégie urbaine et son expression architecturale garantit une forte cohérence au projet. Le projet de renouvellement rural met en avant trois axes de recherche autour de l’agriculture urbaine de proximité, du renforcement du cœur de village et de la stimulation des initiatives individuelles. La complexité spatiale du projet (onze profils d’espaces publics et cinq typologies de logements dont plusieurs atypiques – maisons serres ou patio ou extension de type « bimby » correspond à l’envie d’entre- croiser progressivement des systèmes urbain et naturel. La programmation est recherchée, explicitée, et rayonne au-delà du site de projet. Ce projet a été jugé très complet. Le développement économique autour d’un maraîchage bio-intensif a été considéré comme une option tout à fait réaliste. Le processus de projet répond pleinement aux enjeux de la thématique de la session.

L’équipe :

Terau

Représentant de l’équipe

Morvan Rabin, urbaniste FR

Associés

Alline Correa Bouric, architecte urbaniste BR Vincent Prié, architecte urbaniste FR Collaborateur

Tangi Rabin, jardinier-botaniste FR

Coordonnées de l’équipe

terau@mailoo.org www.terau.fr

Parcours... croisés. Nous nous connaissons depuis notre dernière année d’études réalisée au sein de la même formation à l’Institut d’urbanisme de Paris. Nos parcours universitaires et praticiens respectifs se sont déroulés à la croisée de l’architecture, de l’urbanisme et du développement territorial, en expérimentant divers rôles de la fabrication des territoires (maîtrise d’œuvre, AMO, maîtrise d’ouvrage urbaine) dans des pays différents (France et Brésil).¶ Ils nous offrent des compétences croisées et un intérêt commun dans des disciplines complémentaires (géographie, développement territorial, environnement, architecture, paysage, espaces publics, économie de l’aménagement, etc.) qui nous permettent d’appréhender l’ensemble des échelles de projet, depuis le grand territoire jusqu’aux micro-aménagements d’espaces publics. Approche... territoriale : Notre approche se fonde sur l’intégration des structures et des dynamiques territoriales au projet considéré, quelles que soient sa nature et son échelle. Elle répond aux problématiques de la « ville-territoire » et au contexte de crise (sociale, environnementale, économique) qui impliquent de réfléchir à une transformation radicale du projet d’urbanisme, avec des méthodes et des outils plus ouverts et itératifs. Europan... affranchissant : La participation à Europan permet de dépasser les contraintes temporelles, économiques ou hiérarchiques qui s’exercent dans les structures (publiques ou privées) de réflexion et d’action sur le territoire. Elle amène à aborder le projet par des thématiques nouvelles et à conforter une approche personnelle, tout en restant dans un contexte cadré pouvant aboutir à des réalisations concrètes. Elle peut ainsi conduire à une commande publique, dont l’accès est très compliqué par le mode de sélection des appels d’offres qui se base en grande partie sur la capacité économique des opérateurs, leurs références et le prix des prestations. Suite...fertile ter.a.u | territoire.architecture.urbanisme

ENTRECROISEMENTS

ENTRECROISEMENTS

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Par la grande porte – Mentionné

SITUATIONS HABITANTES : Intervenir sur une ville pour en projeter un développement soutenable ne peut se résoudre en un choix unique de « zoning ». L’urbanisme d’aujourd’hui doit prendre en compte le macro et le micro, soutenir les qualités propres de chacune des parties du tout, chercher les spécificités, et en faire des vecteurs identitaires remarquables et revendiqués. Il s’agit de penser un urbanisme de la réversibilité, d’y voir l’hétérogénéité formelle comme une force, tendre à la sobriété formelle, à la recherche de situations habitantes intenses, de situations cohabitantes réelles, fortes et revendiquées.

HÉRITAGE ET PAYSAGE : Nous ne proposons pas une solution de développement figée mais une stratégie à long terme, basée sur le paysage existant dont la structure constitue l’assise fondamentale du lieu, les données essentielles du projet. Ce paysage est pour nous l’illustration physique de la mémoire collective, celle qui participe à la permanence immatérielle d’un lieu ou d’un groupe : le patrimoine et, plus largement, l’héritage, pour reprendre le terme anglo-saxon.

Le paysage – l’existant – constitue une continuité dynamique spatiale et temporelle. Une échelle de temps lente, préhensible, comme référentiel de l’être humain – la dimension stable.

RELEVER ET RÉVÉLER : Relever les interpénétrations, les relations, les diversités, les multiplicités, les identités, les valeurs et les forces d’un lieu et les révéler, les exacerber, en faire le terreau commun. Il ne s’agira définitivement pas d’une refonte du lieu mais bel et bien de se fondre en lui.

PAR LA GRANDE PORTE : FOSSES et LE PNR : Pour le cas du Vieux-Fosses, nous devons révéler les vecteurs d’identités lui permettant d’exister en tant que village dynamique et attractif, puis vis-à-vis du Plateau de la cabine et enfin au sein du Parc naturel régional Oise - Pays de France, qui sera un vecteur d’existence très fort régionalement et nationalement. Le PNR va permettre à Fosses de trouver une place dans la voie d’un urbanisme contemporain tourné vers des valeurs culturelles locales et le rythme des saisons.

Il ne s’agira définitivement pas d’une refonte du lieu mais bel et bien de se fondre en lui

TROIS STRATES D’INTERVENTIONS : Nous proposons trois strates d’interventions et choisissons de commencer par celle de l’échelle la plus locale et opérationnelle pour ensuite aller vers une stratégie globale de positionnement vis-à-vis du PNR, une stratégie de grand territoire :

1 – Structurer et habiter le bourg : une intervention de proche en proche pour redonner une échelle habitante aux espaces publics, revaloriser les équipements existants ou projetés, tout en répondant à un demande de nouveaux logements dans le temps.

2– Ré-adopter la nature et ses métiers : utiliser le support agricole de la région pour introduire une ferme pédagogique et ludique comme lieu de sensibilisation à une production locale et aux saisons (en relation avec les jardins potagers alentour et les écoles).

3 – Fosses, portes sud du PNR : mettre la village de fosses dans un tissu de promenades, retrouver une connectivité depuis le RER et faire du village un point de départ du PNR.

L’avis du jury

Le projet part d’une restructuration fine et d’une densification forte du bourg par de l’habitat pour s’ouvrir ensuite sur les espaces naturels. Un maillage fin rend le tissu existant poreux et dessert de petites opérations de logements intermédiaires qui s’implantent autour d’un noyau d’équipements publics et culturels consolidé. La lisière est qualifiée et cherche à ré-adopter la nature et ses métiers : une ferme pédagogique et la maison du PNR s’articulent autour d’une place publique et s’ouvrent sur la prairie. À l’échelle territoriale, un renouvellement du partenariat entre Fosses et le Parc naturel régional a lieu et s’illustre par la création de plusieurs parcours en boucle qui font du site une porte du PNR. Le jury a apprécié la finesse de l’insertion paysagère. « Par la grande porte » est un beau projet, élégant, adapté aux paysages typiques de l’Île-de-France.

L’équipe :

BAU (Bureau d’aménités urbaines)

Représentant de l’équipe

Hans Lefevre, architecte FR

Associés

Matthieu Bergeret, architecte FR Flavien Bézy, urbaniste FR Paul Rolland, architecte FR Julien Rouger, architecte FR

Coordonnées de l’équipe

BAU (Bureau d’aménités urbaines) 10 cours de Gourgue 33000 Bordeaux, France +33 (0)9 54 31 98 44 contact@2pma.com www.2pma.com www.bezy-urbaniste.fr

Nous revendiquons une production plurielle du projet où les compétences de chacun ouvrent des horizons nouveaux. Ici, l’association architectes/urbanistes est sans hiérarchie ni « ordre d’intervention».¶ Nous avons répondu à Europan sous la forme d’un collectif nommé BAU (Bureau d’aménités urbaines) dont la naissance a eu lieu deux ans auparavant lors d’un deuxième prix àEuropan. Depuis, le collectif s’est illustré en remportant le premier prix du concours international Neuchâtel 2020, et en travaillant sur un projet de Zac en Seine-et-Marne.¶ Ce collectif est formé de l’Agence 2 :pm architectures (composée de Matthieu Bergeret, Hans Lefevre et Paul Rolland) et de l’Agence Flavien Bézy Urbaniste, basées entre Bordeaux et Paris. Sur ce projet d’Europan, se sont associés Julien Rougeret le Studio POIVRE en conseil graphique.¶ Europan constitue pour nous l’occasion parfaite de concilier le réalisme d’une commande concrète et la possibilité d’explorer de nouvelles formes urbaines et architecturales.¶ L’adaptabilité aux rythmes urbains est pour nous une question centrale dans l’acte de faire la ville. En effet, nous visons une stratégie de petite couture, d’adaptation qui constitue le terreau identitaire d’un lieu. Il s’agit d’oublier définitivement le grand geste urbain, l’idée étant de se pencher sur le contextuel, sur la greffe au territoire.¶ Il n’y a pas eu croisement mais synergie. L’adaptabilité et les rythmes urbains sont le squelette d’un renouveau urbain. Il s’agit de penser des lieux, des ambiances, des usages nouveaux dans une fluidité fonctionnelle, identitaire et structurante avec le « déjà là».Nous avons ici pensé un urbanisme de la réversibilité où l’homogénéité est une force, pour lequel il faut tendre vers la sobriété formelle, vers la recherche de situations habitante.

Par la grande porte

Par la grande porte

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 07:48
Retour sur 21 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers 7 sites : Part.1

Retour sur 21 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers 7 sites : Part.1

Le blog, ayant présenté succinctement les lauréats de la 12ème session d’EUROPAN, a donc souhaité scruter cette semaine, 1 article par jour qui détaille ces 21 visions prospectives, à travers les sept sites français.

Huit éditos sur ses regards croisés, le premier se porte sur le thème ‘’La Ville Adaptable’’.

Le thème de la ‘’Ville adaptable’’ correspond aux réflexions de notre société en perpétuel mouvement. Les questionnements sociétaux à l’échelle d’un territoire ramènent d’une manière plus singulière à réfléchir sur nos modes de vies, nos usages, nos quotidiens à travers les rythmes et respirations de la ville.

La ville est, par nature, un lieu de maximisation des interactions mais c’est aussi un lieu de séparation. Une ville attractive qui se développe et où l’on se sent bien est un territoire organisé où les individus se rencontrent et échangent. La question de l’intensité urbaine et de la rencontre est essentielle. Une ville n’est pas une ville si on ne peut pas s’asseoir, boire et uriner gratuitement dans la journée, mais aussi la nuit ou le week-end.

Le temps était une dimension encore très peu abordée en matière d’aménagement et d’urbanisme. On pense les villes, on les organise, on les aménage comme si elles ne fonctionnaient que 16h/24h et seulement la semaine. Jusqu’à présent, on a agencé l’espace pour gagner du temps – je pense à nos TGV en France, aux autres trains à grande vitesse en Europe et ailleurs –, mais on a rarement agencé le temps pour gagner de l’espace. Tout le monde s’interroge sur la manière dont on peut construire la ville sur la ville, mais en fait la ville poursuit son extension sur l’espace.

Nos modes de vie ont changé mais la fabrique de la ville, la matérialité, ne s’est pas toujours adaptée aux nouveaux modes de vie quotidiens, ou aux nouveaux cycles de vie comme, par exemple, l’allongement de la durée de vie. On constate qu’il y a également une utilisation quasi mono-fonctionnelle des bâtiments (ce n’est pas forcément le cas de celui dans lequel on se trouve), des quartiers mais aussi des espaces publics.

Le temps est une dimension essentielle comme clé de lecture des dysfonctionnements, comme levier en termes de développement durable. Le temps concerne tout le monde dans la vie quotidienne. Le temps répond à la demande des populations en Europe en termes de proximité, de participation. Le temps renvoie aussi à la dimension sensible de chacun pour laisser place à la création.

Pour changer de regard, voir la ville comme une pulsation – en journée elle attire, le soir elle expulse –, on doit avoir une approche systémique et multi-scolaire. Mais on doit penser la ville comme un système de flux et non pas comme un système de stocks : il y a des gens et des choses qui rentrent, il y a des gens et des choses qui sortent. Il faut aussi penser à une ville en mouvement plus qu’à un espace figé, et aussi qu’il s’agit d’une entité à trois dimensions et non d’un plan.

La ville est aussi un espace qui n’est pas seulement utilisé par les résidents. Elle est aussi faite pour des utilisateurs temporaires : les travailleurs, les visiteurs, les usagers.

Celles et ceux qui passent leur temps éveillés dans votre ville, jamais on ne leur demande leur avis lorsque l’on organise un espace. Le banc, qu’est-ce qu’on en fait ? Est-ce qu’on l’installe ? Et où ? Et ensuite pour qui l’installe-t-on ? Pour les personnes âgées, pour les jeunes, pour les clochards... ? Pour qui installe-t-on le banc ? Pour ceux qui votent là ou pour ceux qui votent ailleurs ?

Marseille / Plan d’Aou Saint-Antoine

Marseille / Plan d’Aou Saint-Antoine

Les caractéristiques du temps urbain : étalement, éclatement, urgence :

À partir du moment où l’on a changé de regard sur les temporalités urbaines, on doit analyser leurs caractéristiques nouvelles : l’étalement, l’éclatement et l’urgence.

L’étalement de la ville sur l’espace, c’est la ville diffuse. La ville s’étale en ignorant les frontières. Mais l’étalement, c’est aussi celui des activités sur le temps. L’économie a grignoté le temps de la sieste, le temps du repas, le temps du week-end, et le temps de la nuit. 18 % des salariés aujourd’hui en Europe travaillent la nuit. Le week-end est désormais un temps de travail, le samedi aussi et, de plus en plus, le dimanche. Le temps des repas a diminué de moitié en vingt ans. Pour les Anglais, c’est douze minutes le repas de midi en moyenne. En France, on est encore à quarante minutes mais ça a quand même diminué de moitié. On se couche 1 h 30 plus tard que nos parents. Donc, la figure actuelle, c’est la ville continue, 24 h/24 h et 7 j/7 j.

La ville a éclaté en espaces où l’on dort, où l’on travaille, où l’on s’amuse, en espaces où l’on s’approvisionne. La figure de cette ville composée de zones insulaires, c’est la ville archipel. Mais concomitant est l’éclatement des temps.

On a fonctionné pendant longtemps au rythme du soleil, puis au rythme des cloches, puis au rythme de la sirène de l’usine (8 h-12 h/14 h-18 h). Aujourd’hui, 53 % des salariés travaillent en horaires atypiques. Donc, une majorité de gens travaille en horaires décalés. On est passé des grands rythmes sociaux au temps pivot du téléphone portable. Et ça, c’est l’idée d’une ville à plusieurs temps : on n’est plus dans un seul, on est dans plusieurs temps.

La troisième caractéristique du temps urbain contemporain, c’est l’urgence et, avec les télécommunications, le temps réel qui implique une accélération généralisée, avec une synchronisation mondiale.

Les mobilités s’étalent de la même façon : elles éclatent et deviennent de moins en moins régulières, de plus en plus périphériques et événementielles. Ce sont de plus en plus des mobilités de loisirs que l’on continue pourtant de regarder comme si c’était toujours du domicile/travail qui ne représente que 25 % des mobilités. Ces mobilités sont de moins en moins prévisibles et sont de dernière minute. Elles sont zigzagantes, donc travailler sur le temps, ça passe par des ajustements des systèmes de transport, mais ça veut dire aussi relocaliser les services près de l’habitat et relocaliser les services près des entreprises.

Par rapport à ces évolutions, l’individu devient de plus en plus mobile. Il est poly-topique : il a plusieurs lieux. Il est poly-actif : il a un portefeuille d’activités plus qu’un seul métier. Il est de plus en plus instable : en famille, au travail, dans sa localisation. Il est de plus en plus imprévisible, il devient de plus en plus un hybride alors que l’offre urbaine est toujours plus statique et rigide. Les conséquences de ces évolutions, c’est tout d’abord l’accroissement de la complexité : on est face à quelque chose qu’on a du mal à comprendre, qu’il faut penser en trois dimensions et y intégrer le temps : 30 % des Européens disent ne plus maîtriser le temps. C’est aussi une consommation accrue d’espaces : chaque fois que l’on produit une nouvelle fonction, on produit un nouvel objet célibataire en périphérie et, donc, on accroît la ville. C’est une désynchronisation et des difficultés à concilier la vie professionnelle et la vie familiale. Et puis, sans doute, des difficultés à se rencontrer au sens où l’on pouvait le dire avant.

Mais alors qu’existe-t-il comme réponses ? D’abord, il y a des réponses individuelles par rapport à l’accélération : la reprise en main de la maîtrise de son temps : si je veux, je peux arrêter. C’est l’explosion des loisirs lents, c’est le lâcher-prise d’un certain nombre de personnes, à un moment de la vie. Et puis, il y a aussi des réponses collectives à travers des courants militants comme le Slow Food ou la Città Slow, ces villes qui fonctionnent au ralenti. Mais c’est aussi la capacité que l’on a d’inventer, dans tous nos territoires, des fêtes : la fête des voisins pour faire quartier ; les vides grenier où l’on va acheter le cendrier de son voisin ; les nuits blanches : on a vu l’explosion de ces fêtes qui permettent en soirée de faire territoire et de faire ville, et ça marche !

Marseille / Plan d’Aou Saint-Antoine

Marseille / Plan d’Aou Saint-Antoine

La ville malléable comme réponse ?

Mais il y a des réponses aussi en termes de polyvalence des espaces, de rotation d’activités et d’hybridation. C’est la question de la ville malléable. Quelques exemples à différentes échelles : les quais de la Seine deviennent une plage pour l’été ; la place de la mairie devient une patinoire à Strasbourg ; une école accueille d’autres activités le soir ; un avion transporte des hommes la journée et du courrier la nuit ; un couloir de bus devient un parking la nuit ; un espace anxiogène devient un lieu de spectacle pour des artistes ; un espace vide dans le désert devient une ville le temps d’un événement, une rue devient un terrain de foot, mais aussi un bar devient un lieu de travail, un espace hybride ; une laverie devient une bibliothèque, une gare, un supermarché.

Donc, par rapport à ça, et au-delà de ces petites expériences que l’on peut constater dans les villes, l’objectif autour de la ville malléable c’est de pouvoir répondre à des contraintes en utilisant la clé des temps. Comment s’adapte-t-on à la diversité de la demande au long de la vie, de l’année et des jours ?

Comment limite-t-on la consommation d’espace et optimise-t-on les surfaces disponibles ? Comment réduit-on les coûts ? Et, enfin, comment gagne-t-on en intensité urbaine pour faire ville ?

La ville malléable c’est une cité qui se laisse façonner sans rompre. Ce n’est pas la ville 24h/24h, ce n’est pas la ville éclatée, mais c’est une cité qui est dans une logique d’intelligence collective et où on se laisse le droit d’expérimenter et de se tromper pour revenir en arrière. Une ville malléable, c’est la polyvalence et l’usage alterné de l’espace public et des bâtiments, donc à différentes échelles temporelles : de l’année à la journée, en passant par les saisons ; et à différentes échelles spatiales : de l’habitation à l’agglomération, en passant par le quartier et la rue. La ville malléable, c’est aussi des espaces publics polyvalents ; des bâtiments polyvalents ; un mobilier urbain qui soit adaptable, modulaire et convertible ; une signalétique en temps réel puisque la ville va changer d’affectation au cours du temps ; un nouveau design de la ville ; et, surtout, une co-conception à chaque étape.

Une ville malléable, c’est également de nouvelles règles pour de nouveaux usages : ce sont des règles de partage de l’espace collectif : c’est déjà difficile le partage d’un espace collectif dans la ville aujourd’hui, comment fait-on lorsque les activités tournent dans un même espace, dans un même bâtiment ? Donc, il faut des règles. Il faut établir des limites spatiales et temporelles de cet usage alterné : quand et où ça s’arrête ? Il faut une signalétique adaptée, une organisation de la gestion de calendriers d’usages, mais aussi des chartes d’usage de l’espace collectif afin d’éviter les conflits : on commence, à travers des chartes de la nuit, des codes de la rue, à penser ces questions-là.

Il faut aussi, bien évidemment, des outils de gestion et d’aménagement spatio-temporels de la ville : je me ferai l’avocat des agences des temps et des mobilités pour essayer de donner le bon tempo aux villes ; un schéma de cohérence temporel pour gérer les agendas, donc, des urbanistes du temps, ça doit bien pouvoir s’inventer ; et puis pour obliger les gens qui construisent ou travaillent sur un bâtiment ou un espace public à penser cette notion de temps, il faudrait qu’on intègre un principe de « haute qualité temporelle ». Puisqu’on veut être dans quelque chose de souple et d’adaptable, il faut quand même que l’on affirme des principes pour éviter l’apparition de nouvelles inégalités liées à la souplesse et à la flexibilité : la notion de droit à la ville, la notion de participation et la notion d’égalité urbaine dans l’espace et dans le temps.

On sera obligé d’inventer de nouveaux concepts, un nouveau vocabulaire : « les usagers temporaires », « les centralités temporaires », « l’architecture temporaire »... on sera peut-être aussi obligé de penser le citoyen comme un citoyen temporaire. La ville malléable entraîne une gouvernance adaptée aux rythmes. En conclusion, l’intérêt de la ville malléable, c’est la créativité, c’est échapper aux contraintes et aux limites en termes d’espace et d’énergie. C’est l’urbanité, c’est utiliser les technologies de l’information pour l’intelligence, ça permet de mobiliser les artistes pour fabriquer des espaces publics et une ville qui ressemble à quelque chose et où on a envie d’aller s’installer. Et, enfin, c’est certainement une nouvelle façon d’habiter. On parle d’habiter l’espace, mais on peut aussi parler d’habiter le temps.

Extrait de la thématique E12, Europan Europe Luc Gwiazdzinski, géographe urbaniste, Grenoble (FR)

Communauté d’agglomération Roissy Porte de France – Fosses / Le Village

Communauté d’agglomération Roissy Porte de France – Fosses / Le Village

ADAPTABILITÉ 1 - LES SITES

Cette session s’est distinguée par une diversité des participations du côté des villes. Ce que nous appelons « les villes » a été, dans deux cas, des agglomérations (Vichy Val d’Allier, Roissy Porte de France), dans deux autres cas, un établissement public (EPPS) et un groupement d’intérêt public (GIP Marseille Rénovation Urbaine) et, dans les autres cas, des villes. Notons également la participation de nombreux partenaires qui ont rejoint, pendant le concours, les représentants des sites : une université, des bailleurs, des membres de collectivités voisines pour les agglomérations, etc. Les descriptifs synthétiques des sites attestent de cette pluralité.

Et les habitants ? S’ils sont représentés par des élus, ils ne sont cependant pas directement partie prenante du concours. Ils demeurent les grands absents d’Europan qui, pourtant, rassemble largement, comme ils sont sans doute encore les grands absents des processus de transformations des territoires.

Comment bâtir un site pour Europan ? Il est intéressant de constater combien un thème fabrique un site et, de même, comment un site, avec le développement des problématiques spécifiques et contextuelles qu’il suppose, nourrit le thème. Il y a réversibilité et réciprocité thème/sites. Plusieurs personnes l’ont relevé. C’est déjà un travail d’exploration que de formuler pourquoi et comment un site et les enjeux qu’il représente, qu’il suscite, peut répondre ou s’inscrire dans le thème. C’est la partie la plus délicate et originale du dossier. La démarche vers Europan réveille une situation souvent en attente (pas prêts, trop d’incertitudes, peu à espérer d’un concours classique ou d’un appel d’offre) et provoque l’engagement dans une réflexion « extraordinaire ».

Répondre au sujet de l’adaptabilité et, dans le même temps, formuler des attentes sur un site représente à la fois un travail de fond et un marathon quant au timing dévolu au déroulement du concours : quelques semaines au cours desquelles, avec l’assistance d’un expert désigné par Europan, on réunit les acteurs de terrain, on suscite des débats. Les compromis et les prises de décisions rapides qui en découlent mettent tout le monde à égalité. On remet parfois les compteurs du devenir urbain à zéro. Les acteurs se projettent dans un futur, dans une réflexion à laquelle ils ne sont généralement pas conviés. Il ne s’agit pas de boucler un programme qui définisse une fois pour toutes l’avenir, mais d’engendrer des réponses qui interrogeront encore plus le comment faire, le quoi faire et avec qui.

Tout en faisant l’objet de cette construction in situ, les sites en France ont été regroupés, lors d’un atelier de travail réunissant experts et conseil scientifique, dans une classification européenne afin d’être envisagés sous un ciel commun.

« Plateformes urbaines dynamiques » Marseille et Saint-Herblain ont été comparés à Aalborg (DK), Bitterfeld-Wolfen (DE), Budapest (HU), Don Benito (ES), Gjilan (KO), Kristinhamn (SE), Schiedam (NL), Winttenberge (DE)

« La revitalisation d’espaces publics actuellement peu attrayants nécessite une réflexion à une échelle plus large que celle du site donné. Même s’ils sont parfois de petite taille, ces espaces sont des leviers stratégiques pour une dynamisation urbaine. Leur influence en termes d’identité et d’image dépasse souvent leurs limites physiques et appelle donc à une transformation plus importante du tissu existant. “Angles morts” n’ayant jamais eu une utilisation adéquate ou bien lieux dont la fonction initiale est aujourd’hui obsolète ou inadaptée aux besoins des habitants, ces sites peuvent servir de plateformes à une appropriation, de point de départ pour la mobilisation de la population locale ou d’un public plus large. L’aménagement ou réaménagement de ces zones peut être considéré de diverses manières : comme un rafraîchissement par des espaces multifonctionnels, avec des structures temporaires ou extensibles qui agissent comme des piqûres d’acupuncture ; comme un ballon d’essai ayant pour but de faire connaître un territoire donné, de déclencher un cofinancement ou investissement privé et d’identifier de nouveaux rythmes d’intensité. »

Fosses, Paris-Saclay et Vichy Val d’Allier ont été réunis avec Baerum (NO), Höganäs (SE), Kaufbeuren (DE), Kreuzlingen / Konstanz (CH / DE), Milano (IT) sous la terminologie

« Écorythmes »

« La ville contemporaine cherche à anticiper l’avenir et à se préparer aux changements imprévisibles qu’il porte en lui. Différentes stratégies sont actuellement développées pour construire les conditions d’une résilience créative, donc à savoir s’adapter à un environnement changeant. L’hypothèse des Écorythmes consiste à fonder le développement urbain sur une meilleure synergie entre les milieux naturels et urbains afin de rompre avec la logique d’opposition qui a conduit à un éloignement du citadin des réalités naturelles et à une dégradation progressive de celles-ci. Cet éloignement du citadin et de la nature n’est pas seulement spatial, il est aussi temporel. En effet, le paysage n’est pas un tableau figé, une belle image, mais un milieu vivant où règnent des cycles (saisons, jour et nuit, marées, variations climatiques, vies faunistique et floristique...), des forces de croissance, des mouvements rapides ou lents, des migrations et transhumances, etc. À l’inverse d’un urbanisme moderniste ayant privilégié une rupture entre les rythmes urbains et naturel, il s’agit, à travers les sites portant tous une dimension paysagère forte, d’encourager la mise en œuvre des processus opérationnels fondés sur le maintien, l’instauration ou la régénération de ces écorythmes. »

Rouen, avec Assen (NL), Donauwörth (DE), Kuopio (FI), Seraing (BE), Vila Viçosa (PT),

Wien - Karan (AT) s’est retrouvé dans la catégorie « Entre-temps »

« L’adaptabilité, c’est aussi donner aux procédés d’élaboration d’un projet la possibilité d’intégrer de façon créative l’incertitude, le manque de financement, le rôle inconnu de la compétition du site donné à l’avenir, ou même les transformations territoriales de longue durée qui l’affecteront. Comment, en effet, la“ période d’attente”, avant la mise en œuvre d’un projet, pourrait-elle être structurée de manière à faciliter des scénarios multiples, à impliquer de nombreux acteurs, à permettre enfin des transformations éventuelles de la vision initiale des aménagements urbains ? Dans un tel cas, l’adéquation et l’intelligence du projet pourraient être assurées par des procédés de toutes sortes façonnés en continu par la dynamique du contexte du territoire. En d’autres termes, il s’agirait de laisser le temps au projet d’évoluer de façon organique, de croître tel une plante enracinée dans le site même. »

« Territoires en réseau » a réuni le site de Paris avec Alamada - Porto Brandao (PT), Ås (NO), Barcelona (ES), Ciney (BE), Kalmar (SE), Mannheim (DE), München (DE), Venezia (IT)

« Il s’agit de sites qui, en raison de leur lien avec une entité plus grande, développent leurs potentialités urbaines. Cette entité peut être physiquement concrète, comme une infrastructure de transport, ou peut être un réseau virtuel de relations entre plusieurs nœuds urbains. Bien que les communautés qui habitent ou utilisent ces sites puissent être petites et apparemment isolées, la connexion avec le réseau leur ouvre des possibilités d’amélioration de leur vie urbaine par un nouveau mélange de différents programmes et une urbanité plus complexe. Comment peut-on préparer ces territoires à résister aux différents scénarios qui pourraient affecter les autres éléments du réseau ou le réseau lui-même ? Devraient-ils être organisés de façon à ce qu’ils puissent adopter différents rôles au sein du réseau ? Comment peuvent-ils s’adapter à la possibilité de changements importants du réseau, voire à sa disparition, par la définition de leurs propres caractéristiques urbaines et architecturales ? »

Cette classification, les différents éléments de description des sites ainsi que leurs enjeux constituent, pour les candidats, une matière complexe qui contribue à l’originalité du concours.

La plupart des projets urbains, très longs à murir, risquent de se révéler obsolètes dans un avenir proche. Il est rarement donné de pouvoir partir d’un sujet, d’un thème et d’avoir le temps de remettre en questionnement la ville. C’est ce que permet Europan : d’abord, d’une façon collective, non seulement nationale mais aussi européenne, voire internationale, grâce notamment à la mixité des équipes de candidats ; ensuite, d’une façon concrète, en offrant la possibilité d’un questionnement élargi et partagé, d’un nombre important de réponses grâce à l’aura du concours auprès des jeunes générations, mais aussi de la profession – architectes, urbanistes, paysagistes – et la participation, au côté d’un jury composé d’experts, aux différents débats qui rythment le déroulement de la session.

Communauté d’agglomération Roissy Porte de France – Fosses / Le Village

Communauté d’agglomération Roissy Porte de France – Fosses / Le Village

ADAPTABILITÉ 2 - LES CANDIDATS

Le règlement du concours s’est adapté, tout comme son objet, par l’ouverture du concours, pour les représentants des équipes, aux urbanistes et aux paysagistes – et non plus seulement aux architectes – et par l’incitation à créer des associations de disciplines variées. De fait, Erasmus poursuit son œuvre de liaison étroite entre les jeunes professionnels venus d’horizons différents qui se retrouvent également dans les agences européennes. C’est le cas, par exemple, du collectif Bluefoamit, mentionné à Rouen.

La prise de connaissance et l’exploration des sites déterminant le ou les choix finals constituent une phase importante dans le déroulé de la session. Les cinquante et un sites sont présentés de façon synthétique, le dossier complet étant ensuite remis lors de l’inscription définitive. Certains candidats s’organisent et partagent la lecture des dossiers en amont. Certains visitent de nombreux sites lors des rencontres organisées sur place. Ces dernières, en France, ont été particulièrement généreuses pour cette session, s’étant déroulées presque sous forme d’ateliers – avec des interventions d’élus ou des directions de services, de partenaires, des visites de sites, des exposés, des échanges de questions/réponses. Cet épisode comparatif correspond déjà largement à une acculturation des sujets et du paysage de l’adaptabilité.

Par ailleurs, deux séries de conférences ont ponctué la saison, l’une à Nantes, à l’École nationale supérieure d’architecture, et l’autre, à la Cité de l’architecture et du patrimoine pour le lancement du concours. Nantes a été l’occasion d’une prise de parole croisée autour de l’adaptabilité sous plusieurs formes : du devenir de « territoires obsolètes » de Mathis Güller, de la « réinvention des villes dans les substances urbaines existantes » de l’agence AUC, de « la malléabilité urbaine » de Luc Gwiazdzinski, de « la résilience des villes » au travers des statistiques de Marco Stathopoulos, enfin de l’adaptabilité – ou non – du vivant en milieu urbain de l’écologue Luc Abadie. Les retranscriptions des conférences seront intégrées dans une publication et mises à disposition à l’occasion du lancement de la Ville adaptable 2 (Europan13)

Les conférences de lancement du concours à la Cité de l’architecture et du patrimoine ont été centrées autour de l’exposé de différentes expériences professionnelles. Au préalable, Chris Younes, philosophe membre du conseil scientifique d’Europan, a introduit le thème et Michel Lussault, géographe, a interrogé l’impact sociétal de celui-ci. La présentation des sites par les élus et leurs équipes a définitivement ancré le sujet. Cette présentation est toujours consultable sur le web (www.viméo.com).

Paris / Porte des Poissonniers

Paris / Porte des Poissonniers

ADAPTABILITÉ 3 - LES PROJETS

Ouverture et transparence ont été constamment recherchées tout au long des deux années de la session. Dès le rendu du concours, les projets dans leur totalité (soit 369 en France) ont été communiqués aux « villes » en même temps qu’aux experts et aux membres du jury. Les experts ont analysé les propositions, se répartissant les projets, les triant, les classant, les annotant, puis les visitant de nouveau collectivement avant de les présenter au jury et aux villes.

Le résultat a surpris. Personne ne s’attendait à un tel nombre de propositions, avec une moyenne de cinquante réponses par site. Même le site de Maupertuis, réputé difficile, en a recueilli trente-neuf. Comment attirer l’attention sur un territoire à part, et comportant pourtant de multiples enjeux ? L’ouverture symbolique du site par Europan l’a permis.

Cette fenêtre – autrement dit, et dans le bon sens du terme, cette mise en scène – positionne les acteurs et les conditionne pour accepter des propositions non attendues, voire non envisagées. Le troisième projet sélectionné de Rouen, par exemple, amène à reconsidérer le positionnement stratégique de la gare. Le recul des villes sur « leur site » provoque un parcours à travers un champ de possibles, d’habitude difficilement exprimable ou concevable pour des élus dans la durée des mandats. Et les techniciens ne portent pas seuls la responsabilité des remises en question. Europan permet donc de voir loin en un temps record et ce, tambour battant !

Cette session a fait en sorte que les villes puissent participer activement aux choix des projets, tout au long des deux tours du jury. Entre-temps, le Forum européen des villes et des jurys organisé à Paris Pantin a réuni l’ensemble des participants, autour de huit à neuf projets présélectionnés par site, pour deux jours d’échanges et de débats qui ont abouti à de réelles découvertes et aussi à des positionnements concertés, préalables au choix et au vote définitifs des jurys nationaux.

La publication d’analyses transversales des projets qui suivra fera émerger les idées des projets en sélection (et parfois des finalistes) et les synthétisera avant dispersion sur les sites, où les équipes et les villes prendront le relais. Cette substance a en effet vocation à être diffusée, distillée, comme un courant frais venant alimenter écoles d’architectures, universités ou professionnels et maîtres d’ouvrages. Elle a déjà servi pour l’élaboration du thème de la prochaine session, Europan.

Paris / Porte des Poissonniers

Paris / Porte des Poissonniers

ADAPTABILITÉ 4 - LES SUITES DU CONCOURS

Les résultats du concours ouvrent une nouvelle étape clé. Retenir trois projets par site en France n’est pas seulement, au regard du code des marchés publics, une attitude conforme, mais permet aussi de continuer à questionner le sujet à travers la confrontation des équipes et d’explorer les idées parfois complémentaires développées par celles-ci. De développer non seulement un scénario, mais plusieurs, avec des gens venant d’horizons différents, et les porter en concertation, en discussion, de façon plurielle. C’est là une réflexion poussée à toutes les échelles : faisabilité, vérifications, concertations, confrontations au contexte in situ. La méthode employée est éminemment liée au concours, elle se doit d’être expérimentale, et élargie aux partenaires.

Nous aimerions que tous puissent se saisir de l’originalité des idées qui se dégagent des projets, et puissent prendre le relais. Car s’il s’agit de réfléchir, il s’agit surtout de faire, d’expérimenter et de mettre en expérimentation. S’adapter aux réponses et aux propositions est un enjeu pour les villes, autant que s’adapter au réel l’est pour les candidats pour qui la sélection est l’occasion d’un passage à l’acte, bien loin des appels d’offre règlementaires.

Les suites d’Europan ont vocation, autant que faire se peut, à constituer des modèles : tenter de faire évoluer des normes, les documents d’urbanisme, partager l’expérience du projet à travers des processus de co-construction, faire évoluer le métier des concepteurs urbains. In fine, une nécessaire adaptabilité aux projets pour les lois en cours... Les suites du concours ont également pour objectif d’étoffer un réseau, celui des villes participantes, session après session, et de constituer un « club des villes Europan » où s’échangeraient des points de vue et des expériences.

Paris-Saclay / Campus-Vallée

Paris-Saclay / Campus-Vallée

LA VILLE ADAPTABLE 2 - VERS EUROPAN13 AUTO-ORGANISATION / PARTAGE / PROJET (PROCESSUS)

Au regard de l’intérêt démontré pour le sujet et du terreau fertile des résultats, il est proposé pour Europan13 de poursuivre le thème générique de « la ville adaptable » : adaptation à la nécessité d’un développement plus durable, mais aussi au contexte de crise économique que traverse la plupart des villes européennes. Trois concepts génériques structurent ce thème global : La résilience comme enjeu : être capable de prolonger ou retrouver une identité des éléments structurants de la ville (bâtis ou paysagers) dans un contexte d’importants bouleversements ; l’adaptabilité sociale comme objectif : concilier la cohérence de ces structures avec l’évolutivité des usages et des pratiques ; l’économie comme modalité : gérer des transformations urbaines dans des contextes différents d’acteurs et de ressources, mais avec des moyens limités, en période de crise économique et à l’ère de la ville de l’après pétrole. Prendre en compte ces trois thèmes induit des évolutions de la commande urbaine et architecturale dans les logiques d’acteurs (État-providence versus auto-organisation), dans les contenus (ségrégation versus partage), mais aussi dans les processus de conception (objet versus projet (processus) – voir ci-après les fiches détaillées. Europan souhaite donc que les sites à la fois se situent dans les grands enjeux autour de l’adaptabilité des villes européennes, mais qu’ils proposent également des innovations concrètes dans la commande proposée par les représentants des sites, suscitant des démarches nouvelles de projet de la part des jeunes concurrents. Europan se déroulera le long des années 2014 et 2015, les résultats du concours seront connus en décembre 2015.

Les sessions du concours, comme il ressort de cette introduction, sont en mouvement perpétuel, entre recherches de sites et expérimentations. Le démarrage des suites d’Europan12 in situ devra permettre d’alimenter la session 13 au vu des thématiques choisies.

Europan France souhaite à tous ses partenaires, villes et collectivités, jeunes professionnels, experts et chercheurs, enseignants et étudiants, maîtres d’ouvrages publics et privés, une très bonne inter-session 12/13. Celle-ci se concrétisera lors d’une rencontre européenne en septembre 2014, qui réunira tous les acteurs de la session 12 pour fêter collectivement les résultats, ainsi que les futurs participants à la Ville adaptable 2.

Retour sur 21 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers 7 sites : Part.1
COMPOSITION DU JURY ET EXPERTISE EN FRANCE

Jury - Personnalité

Bertrand-Pierre GALEY, directeur de l’architecture, ministère de la Culture et de la Communication, France, président du jury

Représentants de la commande urbaine / architecturale

Jean-Marc OFFNER, directeur de l’Agence d’urbanisme, Bordeaux Métropole Aquitaine, a’urba, France / Serge CONTAT, directeur général de la RIVP (Régie immobilière de la Ville de Paris), France

Professionnels de la conception urbaine / architecturale

Tania CONCKO, architecte et urbaniste, Amsterdam, Pays-Bas / Brigitte MÉTRA, architecte, METRA&ASSOCIES, Paris, France / Joào NUNES, paysagiste, PROAP, Lisbonne, Portugal / Pascal ROLLET, architecte, Lipsky & Rollet Architectes, Paris, France

Suppléants

Nicolas REYMOND, architecte et urbaniste, atelier Nicolas Reymond, Paris, France / Marion VACONSIN, architecte paysagiste, Bouriette & Vaconsin architecture urbanisme paysage, Bordeaux, France

Commission d’expertise des sites

Laurence SCHLUMBERGER-GUEDJ, architecte conseil de l’État - Drac Haute-Normandie, architecte conseil à la Direction des Musées de France, enseignante à l’École nationale supérieure d’architecture Paris - La Villette et à l’Institut d’urbanisme de Paris / Albert Gilles COHEN, architecte et urbaniste, enseignant titulaire TPCAU à l’Ensa Paris - La Villette / Fabien GANTOIS, architecte et urbaniste agence AAFG, enseignant à l’Ensa Paris - La Villette / Emmanuel REDOUTEY, urbaniste, agence ER.amp, enseignant associé à l’Institut d’urbanisme de Paris

Commission d’expertise des projets

Fabien GANTOIS, coordinateur de l’expertise de projet, architecte et urbaniste agence AAFG, enseignant à l’Ensa Paris - La Villette / Chloé DUFLOS, architecte et urbaniste agence MUZ / Julie FERNANDEZ, architecte, agence LOG-architectes / Magali VOLKWEIN, architecte et urbaniste, direction du pôle urbanisme - Agence Devillers et Associés / Nicolas GUÉRIN, architecte et urbaniste agence NP2F architectes / Alain GUEZ, architecte et urbaniste, maître-assistant à l’Ensa Nancy, chercheur membre du LAA et du LAVUE UMR CNRS 7218 / Thomas SECONDÉ, paysagiste, agence AC&T Paysage & Territoire / Tae-Hoon YOON, architecte et urbaniste agence SATHY

Retour sur 21 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers 7 sites : Part.1

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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 07:50
 L'impression 3D, un effet considérable sur les fabricants de matériaux de construction ?

L'impression 3D, un effet considérable sur les fabricants de matériaux de construction ?

L'impression en 3D devrait influencer les fabricants de matériaux de construction.

En 2014, davantage d'architectes s'attendent à ce que l'impression en 3D ait un effet considérable sur les fabricants de matériaux de construction. Ce sont quelques-uns des résultats du rapport du Baromètre européen d'architecture pour le 2e trimestre 2014, avec comme sujet principal « Tendances en design architectural et en technologie ».

Dans des pays comme la Chine, les États-Unis et les Pays-Bas, plusieurs architectes sont en compétition pour être parmi les pionniers de la construction de bâtiments à l'aide de l'impression en 3D. Il y a quelques années, cette idée semblait particulièrement audacieuse. Aujourd'hui, elle est sur le point de devenir réalité. Au mois d'avril, une société d'ingénierie basée à Shanghai a annoncé avoir construit avec succès 10 maisons complètes de plain-pied en seulement 24 heures. Les frais de construction ont été réduits en réutilisant d'anciens matériaux, et le coût de la main-d'œuvre a également baissé. Au total, chaque maison a coûté moins de 5 000 $.

Les initiatives de ce genre, qui ont lieu dans le monde entier, influent sur l'opinion des architectes dans le Baromètre européen de l'architecture. Dans presque tous les pays européens, le nombre d'architectes pensant que l'impression en 3D aura un impact significatif sur les fabricants de matériaux de construction a grandi pendant la dernière année.

Les architectes espagnols et italiens sont ceux qui y croient le plus. Les portions d'architectes allemands et britanniques s'attendant à ce que les fabricants de matériaux de construction soient influencés par l'impression en 3D sont celles qui ont le plus augmenté. Les architectes de ces deux pays étaient les plus sceptiques en 2013.

Les tentatives d'impression en 3D viennent seulement de commencer, et il est encore difficile de savoir si cette nouvelle technique de construction aura un véritable impact dans les années à venir. Cependant, il est indéniable que l'impression en 3D permettra de satisfaire de nombreuses exigences du marché en garantissant une construction rapide, économique et durable d'éléments architecturaux spécifiques. La principale question porte sur le rôle que joueront les fabricants de matériaux de construction dans ce processus. Il est essentiel pour eux de suivre l'évolution de ce domaine dans les années à venir.

Ces résultats, ainsi que de nombreux autres résultats et tendances de l'évolution du marché européen de la construction, figurent dans le Baromètre européen d’architecture, une étude de marché internationale réalisée auprès de 1 600 architectes en Europe. Cette étude est réalisée par Arch-Vision quatre fois par an en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Belgique et en Pologne. En dehors des indicateurs prévoyant les volumes de construction en Europe, un sujet spécifique est mis en évidence chaque trimestre. Le sujet du deuxième trimestre 2014 était « Tendances en design architectural et en technologie ». Les architectes représentent non seulement une source fiable d'informations relatives aux volumes de construction futurs, mais leur rôle est également très important étant donné qu'ils influencent considérablement la manière dont les projets sont réalisés et quels matériaux sont utilisés.

 L'impression 3D, un effet considérable sur les fabricants de matériaux de construction ?

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 07:48
Tout comme en Italie, le secteur français du bâtiment continue d'afficher des évolutions négatives

Tout comme en Italie, le secteur français du bâtiment continue d'afficher des évolutions négatives

Les évolutions positives en Espagne se poursuivent également au 3e trimestre 2014. Ces améliorations concernent le ressenti des architectes, ainsi que d'autres indicateurs du marché. La France et l'Italie continuent d'afficher des évolutions négatives. L'économie et le secteur du bâtiment allemands présentent également des signes de ralentissement pendant ce trimestre. Ce sont quelques-unes des conclusions du rapport du Baromètre européen d'architecture du 3e trimestre 2014, étude trimestrielle réalisée auprès de 1 600 architectes dans huit pays européens. Les architectes européens ont un rôle d'indicateur clé dans les activités de construction.

Le secteur français du bâtiment n'affiche pas d'amélioration. Un bien plus grand nombre d'architectes français ont vu leur nombre de commandes baisser (plus de 40 % l'année passée) au lieu d'augmenter (environ 20 % chaque trimestre), et ce trimestre présente la différence est la plus importante depuis des années. La baisse du nombre de commandes et du chiffre d'affaires au 3e trimestre 2014 est, avec celle du 1er trimestre 2013, la plus importante depuis le début des relevés d'Arch-Vision, ce qui prouve que la situation en France ne s'améliore pas. D'autres indicateurs affichent également une tendance à la baisse. C'est pourquoi Arch-Vision prévoit une baisse du secteur du bâtiment français en 2014 (- 2 %) et 2015 (- 1 %), qui ne récupérera pas avant 2016 (2016 : 0%).

Le marché britannique continue de s'améliorer, mais à un rythme plus faible que ce qui était prévu aux trimestres précédents. Une des principales raisons de ce phénomène est le fait que le nombre de permis de construire résidentiels et non résidentiels est stable, tandis que certains indicateurs de confiance affichent une légère baisse. D'autres indicateurs présentent une évolution plus positive, comme le ressenti des cabinets d'architectes au 3e trimestre 2014. Ces derniers constatent une forte évolution des commandes et du chiffre d'affaires : 43 % des architectes ont remarqué une augmentation du nombre de commandes supérieure à 5 %, et 19 % d'entre eux signalent une augmentation située entre 0 et 5 %. Cependant, plusieurs indicateurs nous amènent à penser qu'il ne faut pas crier victoire trop rapidement : les trois derniers trimestres présentent clairement un nombre important d'architectes qui s'attendent à ne recevoir aucune commande dans les 12 mois à venir (environ 40%). Arch-Vision prévoit tout de même une augmentation modeste du marché en 2014 (+ 3 %), qui se poursuivra en 2015 (+ 3 %) et en 2016 (+ 2 %).

Depuis le 3e trimestre 2010, une évolution positive stable a été constatée parmi les architectes allemands. Au 3e trimestre 2014, l'évolution des commandes et du chiffre d'affaires en Allemagne était à nouveau positive, mais avec de légers changements seulement par rapport aux résultats du trimestre précédent. 26 % ont constaté une augmentation du nombre de commandes. Il s'agit d'un des nombres les plus faibles depuis la création du Baromètre européen de l'architecture. Au 3e trimestre, seuls 4 % des cabinets d'architectes prévoient un carnet de commandes vide au cours des 12 prochains mois. Cependant, plusieurs indicateurs incitent à la prudence : les trois indicateurs de confiance (confiance des consommateurs, des industriels et du secteur du bâtiment) sont en légère baisse, et l'évolution du PIB était négative au 2e trimestre (date du relevé le plus récent disponible). Par conséquent, Arch-Vision s'attend à une croissance plus faible que celle qui était prévue au trimestre précédent : 2014 (+ 1 %), 2015 (+ 1 %) et 2016 (+ 1 %).

Ce qui était déjà prévu au 1er trimestre 2014 pour l'Espagne est en train de se vérifier aux 2e et 3e trimestres : le déclin continu s'est arrêté. Les résultats sont positifs sur trois trimestres d'affilée, puisqu'un plus grand nombre d'architectes (plus de 30 % chaque trimestre) ont vu leurs commandes augmenter au lieu de baisser (25 % maximum chaque trimestre). À chaque trimestre de l'année 2013, les architectes espagnols ont affiché des prévisions positives : après avoir touché le fond, la situation ne pouvait que s'améliorer. Malheureusement, cet optimisme n'est pas entièrement en accord avec l'évolution des permis de construire. Les permis de construire pour les bâtiments résidentiels sont stables, mais les permis non résidentiels ont connu une baisse importante au 2e trimestre 2014. Étant donnés les derniers résultats, Arch-Vision prévoit une évolution légèrement meilleure, bien que toujours négative, en 2014 (- 4 %) par rapport à 2013 (- 9 %). Les deux prochaines années seront marquées par le rétablissement du secteur espagnol du bâtiment (2015 : - 1 % et 2016 : 0%).

Après avoir connu plusieurs trimestres particulièrement mauvais en 2013, les architectes italiens ont de nouveau expérimenté une baisse du nombre de commandes et du chiffre d'affaires en 2014, mais cette tendance négative est moins marquée qu'en 2013. Un plus grand nombre d'architectes signale une augmentation du nombre de commandes par rapport à 2013. Cependant, ce nombre reste faible, par rapport à la proportion d'architectes dont le nombre de commandes est en baisse. Ce trimestre-ci, 50 % des architectes italiens ont signalé une évolution négative du nombre de commandes, et seulement 11 % ont constaté une tendance à la hausse. Bien qu'aucune donnée sur les permis de construire ne soit encore disponible pour 2014, les chiffres des années précédentes n'étaient pas positifs : ils affichaient un déclin considérable comparé à 2010. Ceci aura une influence sur la construction pendant les 2 à 3 années suivant l'octroi des permis de construire. Par conséquent, les prévisions pour l'année à venir ne sont toujours pas très prometteuses. Arch-Vision prévoit un rétrécissement du marché de 7 % en 2014, de 4 % en 2015 et de 1 % en 2016. Cela s'ajoute au déclin déjà conséquent de 2013 (- 11 %).

Pour le quatrième trimestre consécutif, l'évolution hollandaise des commandes et du chiffre d'affaires a été positive. Ceci est la suite logique des améliorations que nous avons vues les trimestres précédents, même si la hausse du chiffre d'affaires est la plus faible des quatre derniers trimestres. Un plus grand nombre d'architectes (43 %) constate une amélioration, par rapport à ceux dont le nombre de commandes a baissé (23 %). Cette tendance existe depuis maintenant un an. À l'heure actuelle, 22 % des architectes s'attendent à ne recevoir aucune commande dans les 12 prochains mois. Cette prévision est plus pessimiste que celle du premier trimestre (19 %), mais elle n'atteint tout de même pas les niveaux de 2012 (> 30 %). Ce ressenti positif se retrouve également dans d'autres chiffres, comme ceux des indicateurs de confiance des consommateurs, des industriels et du secteur du bâtiment. Ces signaux sont en hausse par rapport au trimestre précédent. C'est pourquoi Arch-Vision prévoit une légère augmentation en 2014 (+ 1 %), suivie d'une amélioration plus importante en 2015 (+ 2 %) et en 2016 (+ 3 %).

Le 1er trimestre 2013 a présenté une évolution positive et relativement stable des commandes des architectes belges. Au 1er trimestre 2014, cette tendance a semblé se neutraliser, mais les deux trimestres suivants (2e et 3e trimestres) ont à nouveau présenté les chiffres de 2013. Un plus grand nombre d'architectes signalent un nombre croissant de commandes (36 % au 3e trimestre) que décroissant (23 % au 3e trimestre). Plus d'un tiers des architectes ont indiqué que leur nombre de commandes n'a pas changé (41 %). Seulement 9 % des architectes belges s'attendent à ne recevoir aucune commande. Ce chiffre est le même qu'au trimestre précédent, mais il s'agit tout de même d'un nombre relativement bas. En revanche, le nombre de permis de construire affiche une évolution inverse : les permis résidentiels et non résidentiels présentent une baisse importante. Tout ceci amène Arch-Vision à maintenir ses prévisions pour le secteur du bâtiment en Belgique, à savoir une croissance stable pour les années à venir : + 2 % (2014), + 2 % (2015) et + 2 % (2016).

Après une baisse du nombre de commandes en 2013, le nombre d'architectes polonais ayant constaté un plus grand nombre de commandes en 2014 est plus élevé que ceux dont les commandes ont continué de diminuer. Ceci était déjà prévu aux trimestres précédents, puisque le nombre d'architectes qui s'attendaient à un carnet de commandes vide dans les 12 prochains mois avait chuté de 31 % à 14 %. Cependant, ce trimestre-ci, nous constatons une hausse importante du nombre d'architectes s'attendant à ne recevoir aucune commande lors des 12 prochains mois (24 %). Les nouvelles constructions (73 %) tiennent une place prépondérante dans le secteur polonais du bâtiment. Nous pouvons toutefois être rassurés par l'évolution positive des autres indicateurs du Baromètre. C'est également le cas des permis de construire, dont la tendance est stable. Globalement, Arch-Vision prévoit que le secteur polonais du bâtiment fluctuera entre 31 et 32 milliards d'euros : + 2 % (2014), + 2 % (2015) et + 3 % (2016).

Ces résultats, ainsi que de nombreux autres résultats et tendances de l'évolution du marché européen de la construction, figurent dans le Baromètre européen d’architecture, une étude de marché internationale réalisée auprès de 1 600 architectes en Europe. Cette étude est réalisée par Arch-Vision quatre fois par an en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Belgique et en Pologne. En dehors des indicateurs prévoyant les volumes de construction en Europe, un sujet spécifique est mis en évidence chaque trimestre. Le thème du 3e trimestre 2014 était : « La durabilité ».

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 07:56
Réinventer Paris autour de 23 sites, l’Appel à Projets Urbains Innovants

Réinventer Paris autour de 23 sites, l’Appel à Projets Urbains Innovants

C’est en présence de près de 200 architectes et promoteurs qu’Anne Hidalgo, Maire de Paris, et Jean-Louis Missika, adjoint en charge de l’urbanisme, ont lancé le lundi 03 novembre l’Appel à Projets Urbains Innovants, grand concours mondial de création urbaine.
Première mondiale, l’Appel à Projets Urbains Innovants « Réinventer Paris » est un grand concours ouvert aux candidats du monde entier. Pour sélectionner et mettre en oeuvre les constructions qui feront le Paris de demain, la Ville de Paris a décidé, pour la première fois, de placer l’innovation en tête de ses critères de sélection.

Une carte interactive géante et des vues aériennes des sites sélectionnés seront projetés, et un temps de questions / réponses sera réservé à la presse.
La Ville de Paris est convaincue que les défis mondiaux trouvent une réponse au niveau local. En lançant l’Appel à Projets Urbains Innovants, elle s’engage à améliorer constamment les façons de « fabriquer la ville », pour rendre Paris toujours plus attractive, accessible et écologique. Dès aujourd’hui, les créateurs du monde entier ont « carte blanche » pour réinventer les manières d’habiter, de travailler ou de commercer à Paris.

L'innovation comme règle d'or. L’objectif est le même pour tous : imaginer la construction du Paris de demain en innovant, en faisant autrement. Car l’innovation sera le premier critère de sélection du jury.
« Faire autrement, explique Jean-Louis Missika, adjoint en charge notamment de l’urbanisme et de l’architecture, c’est utiliser plus de matière grise pour consommer moins de matière première, sélectionner les bons matériaux, tendre vers le zéro déchet, produire localement, co-construire la ville avec les citoyens en s’inspirant des idées des riverains ».

23 sites concernés : L’Appel à projets urbains innovants concerne 23 sites couvrant une surface totale de 150 000 m2 et répartis au sein de neuf arrondissements, dans le cœur historique de Paris, dans des quartiers populaires, en bordure de périphérique…

À chaque lieu sa spécificité et ses possibilités à tirer parti pour les candidats. Parmi ces sites : les friches industrielles de la Poterne des Peupliers (13e), le triangle Eole-Evangile (19e) et ses 1,3 hectare, la gare Masséna (13e), un hôtel particulier rue de la Bûcherie (5e), la sous-station électrique Parmentier (11e), un terrain nu de 275 m2 rue Piat (20e) ou encore le terrain Pershing (17e) avec le projet d’un immeuble pont qui pourra enjamber le périphérique.

Certains endroits sont mythiques comme l’immeuble Morland (4e), siège historique de la préfecture de Paris avec ses 40 000 m2 en bordure de Seine pour lequel la Mairie de Paris attend des projets hors normes, « emblème d’un immeuble pluriel » selon Jean-Louis Missika, et qui devra comporter une crèche et un minima de logement social.

"Ces projets doivent être une vitrine pour Paris, insiste Jean-Louis Missika, une capitale capable de se réinventer et d'offrir une qualité de vie exceptionnelle".

Calendrier du concours
Les groupes de candidats intéressés par un ou plusieurs site(s) ont jusqu’au 31 janvier 2015 pour se faire connaître sur reinventer.paris

Une première sélection d’offres aura lieu à l’été 2015 mais c’est un jury international qui établira la liste finale des lauréats à l’hiver 2015-2016.

Comme l’a conclu la Maire de Paris à l’issue de la conférence de presse : « cogitez et pensez grand ! ».

Réinventer Paris autour de 23 sites, l’Appel à Projets Urbains Innovants

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30 octobre 2014 4 30 /10 /octobre /2014 07:58
A PARTIR DU 05 NOVEMBRE LES ALBUMS DES JEUNES ARCHITECTES ET DES PAYSAGISTES 2014 AU PALAIS CHAILLOT

A PARTIR DU 05 NOVEMBRE LES ALBUMS DES JEUNES ARCHITECTES ET DES PAYSAGISTES 2014 AU PALAIS CHAILLOT

L’exposition présente les 13 équipes d’architectes et les 5 équipes de paysagistes lauréates de la session 2014 des Albums des jeunes architectes et paysagistes (AJAP). Organisé tous les deux ans par le ministère de la Culture et de la communication, les "Albums" distinguent de jeunes architectes et paysagistes européens et étrangers ayant réalisé un projet ou participé à un concours en France. Présentée à la Cité de l’architecture & du patrimoine en avant-première, l’exposition poursuivra son itinérance en région et à l’international en 2015.

La Cité de l’architecture & du patrimoine participe depuis 2001 à la valorisation du prix des Albums des jeunes architectes et des paysagistes. Tous les deux ans, un jury réuni par le ministère de la Culture et de la Communication, distingue de jeunes professionnels architectes et paysagistes de moins de 35 ans. Les lauréats font l’objet d’une campagne de valorisation conjointement mises en place par la Direction générale des patrimoines et la Cité de l’architecture & du patrimoine, l’objectif étant d’offrir un meilleur accès à la commande publique pour une nouvelle génération de professionnels. Le jury, placé sous la présidence du ministre de la Culture et de la Communication, a été co-présidé par Marc Barani, architecte, Grand Prix national de l’architecture 2013 et par Jacqueline Osty, paysagiste, Prix du paysage 2005. Il est composé d’une vingtaine de membres parmi lesquels des architectes, des paysagistes, des maîtres d’ouvrage, des représentants de la presse et des acteurs institutionnels.

À l’issue de cette procédure, les lauréats sont sélectionnés pour la qualité de conception de leurs projets, pour leur capacité à répondre à des problématiques architecturales, paysagères ou urbaines d’actualité, ainsi que pour la singularité de leurs parcours. Les lauréats de la session 2013-2014 des Albums des jeunes architectes et paysagistes ont été proclamés le 2 avril 2014, au ministère de la Culture et de la Communication.

«Les 18 équipes lauréates de la session 2014 ont pour point commun de se positionner par rapport au monde qui les entoure. D’une grande diversité de parcours, d’approches architecturale et paysagère, elles se rejoignent à travers une volonté d’expérimentation ayant pour priorité de trouver des solutions économiques et constructives adaptées à des programmes souvent ordinaires qu’elles transcendent. Coprésidé par l’architecte Marc Barani et la

paysagiste Jacqueline Osty, le jury a révélé une promotion de concepteurs engagés tant sur le plan d’une démarche personnelle que citoyenne. Avant d’être démonstratifs, ils sont pragmatiques, ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils soient dénués d’ambition et d’imagination. Ils ont, bien au contraire, déjà appris à décrypter un principe de réalité qu’ils savent détourner et enrichir. Ce qui semble primordial pour ces jeunes créateurs, c’est de réinstaurer un dialogue, créer de la proximité en impliquant davantage les maîtres d’œuvre et usagers afin de faire du sur-mesure : éviter les écueils d’une réponse standardisée et inappropriée à la conjoncture actuelle. » − Alice Bialestowski, commissaire de l’exposition

Les lauréats de la session 2014 des Albums des jeunes architectes et paysagistes

Architectes

ATELIERPNG Antoine Petit, Nicolas Debicki, Grichka Martinetti

BNA Boris Nauleau

BOIDOT ROBIN Julien Boidot, Émilien Robin

BORIS BOUCHET ARCHITECTES Boris Bouchet

ELIAS GUENOUN ARCHITECTURE Elias Guenoun

LE LABORATOIRE D’ARCHITECTURE Mounir Ayoub

LOÏC PICQUET ARCHITECTE Loïc Picquet

MARS ARCHITECTES Julien Broussart, Raphaël Renard

NEM / NINEY ET MARCA ARCHITECTES Lucie Niney

ONSITE Marie Zawistowski

R ARCHITECTURE Alice Wijnen

STUDIO 1984 Jordi Pimas Megias, Marina Ramirez Ruiz, Jean Rehault

STUDIOLADA ARCHITECTES Christophe Aubertin, Xavier Géant, Agnès Hausermann, Eléonore Nicolas, Benoît Sindt

Paysagistes

ATELIER ALTERN PAYSAGISTES Sylvain Morin, Aurélien Zoia

ATELIER SENSOMOTO Sylvain Delboy

BASSINET TURQUIN PAYSAGE Grégoire Bassinet, Rémy Turquin

LA PLAGE ARCHITECTURE & PAYSAGE Guillaume Derrien, Gauthier Le Romancer

TRAJECTOIRES Clémentine Henriot, Laure Thierrée

Bialestowski, auteur et journaliste critique d'architecture.

La scénographie a été confiée à l’agence Ciguë, lauréate AJAP 2012. «Le lauréat est un architecte en devenir, sans réelles attaches, à la recherche d'expériences nouvelles pour échafauder sa vision du monde. L'unité mobile du lauréat est l'archétype du contenant, une caisse, montée sur roues. Chaque caisse contient l'équipement de base pour établir son camp : papier, lumière, projecteur. A chaque nouvelle destination, la caisse, montée sur charnières, se déplie et devient une surface où disposer ses idées. La multiplication et la juxtaposition des lauréats créent une colonie dont le déploiement forme un nouveau territoire, une sorte d'archipel aux combinaisons multiples et aléatoires au milieu duquel déambulent les visiteurs. » − Ciguë

Une exposition à Paris et itinérante en région et à l’international toute l'année 2015 L’exposition des AJAP 2014 présentée à la Cité et sa version «hors les murs», est l’occasion d’organiser avec les lauréats des débats et des rencontres dans chaque lieu où elle est présentée, avec les milieux locaux de l’architecture, du paysage et de la culture.

École Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy / janvier 2015

Maison de l’architecture et de la ville PACA, Marseille / mars 2015

Domaine de Boisbuchet, Lessac / avril 2015

Le 308 maison de l’architecture d’Aquitaine, Bordeaux / mai 2015

Un site Internet : www.ajap.citechaillot.fr Le site regroupe un ensemble d'informations sur les équipes lauréates du concours des «Albums des jeunes architectes et paysagistes», depuis sa reprise en 2002, sous le générique des «Nouveaux albums des jeunes architectes et des paysagistes». Ainsi les lauréats présentent leurs portraits, leur CV, leurs projets en cours et font part de leur actualité.

Le cercle de parrainage

Avec près de 70 membres, il est composé de maîtres d’ouvrage publics et privés, d’organisme de diffusion, de collectivités territoriales et des administrations. Le cercle de parrainage apporte son appui aux jeunes professionnels par l’invitation à des concours, des commandes directes, des actions de diffusion et de promotion, de rencontres et de mise en contact.

Exposition conçue par la Cité de l’architecture et du patrimoine et le ministère de la Culture et de la Communication

Informations pratiques

Cité de l’architecture & du patrimoine Rue haute 1 place du Trocadéro Paris, 16e

Ouvert tous les jours sauf le mardi de 11h à 19h le jeudi jusqu'à 21h

Entrée libre

L’exposition bénéficie du mécénat du Groupe Kingfisher à travers ses enseignes Castorama et Brico Dépôt et du mécénat de Sammode

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30 octobre 2014 4 30 /10 /octobre /2014 07:46
Les sources d’énergies, de récupération de chaleur renouvelables plébiscitées par les architectes européens…

Les sources d’énergies, de récupération de chaleur renouvelables plébiscitées par les architectes européens…

Si l’influence des architectes intervient dans le processus décisionnel dans le choix des matériaux, ils déclarent s'attendre à ce que les technologies apparues pendant les quelques dernières années, mais qui demeurent encore relativement peu répandues, soient davantage utilisées dans les années à venir. Les éclairages DEL et les panneaux solaires deviendront encore plus courants. Ce sont quelques-uns des résultats du rapport du Baromètre européen d'architecture pour le 2e trimestre 2014, avec comme sujet principal « Tendances en design architectural et en technologie ».

Les exigences d'efficacité énergétique et d'utilisation de sources d'énergie renouvelables continuent de motiver les innovations et le développement de nouveaux produits dans le secteur des installations. Certaines des solutions proposées sont rapidement adoptées par le marché, tandis que d'autres doivent encore convaincre les rédacteurs de devis, les installateurs et les consommateurs afin de pouvoir prendre des parts de marché aux solutions plus traditionnelles.

Quand on leur demande leur avis sur les solutions d'installation qui seront utilisées dans les années à venir, les architectes européens s'attendent à ce que les nouvelles technologies de chauffage progressent par rapport aux méthodes conventionnelles pendant les 5 prochaines années. Dans tous les pays, la majorité des architectes pense qu'un nombre croissant de pompes à chaleur et de solutions de récupération de chaleur seront installées. Les planchers chauffants seront également davantage utilisés au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie, en Belgique et en Pologne.

Aux Pays-Bas, les solutions de plancher chauffant sont déjà relativement répandues, mais une autre tendance émerge : les architectes néerlandais prévoient une augmentation de la population des planchers rafraîchissants. Cette tendance ne se retrouve pas de manière significative dans les autres pays.

Les éclairages DEL et l'utilisation de panneaux solaires pour générer de l'électricité (panneaux photovoltaïques) feront partie de notre quotidien.

Ces résultats, ainsi que de nombreux autres résultats et tendances de l'évolution du marché européen de la construction, figurent dans le Baromètre européen d’architecture, une étude de marché internationale réalisée auprès de 1 600 architectes en Europe. Cette étude est réalisée par Arch-Vision quatre fois par an en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Belgique et en Pologne. En dehors des indicateurs prévoyant les volumes de construction en Europe, un sujet spécifique est mis en évidence chaque trimestre. Le sujet du deuxième trimestre 2014 était « Tendances en design architectural et en technologie ». Les architectes représentent non seulement une source fiable d'informations relatives aux volumes de construction futurs, mais leur rôle est également très important étant donné qu'ils influencent considérablement la manière dont les projets sont réalisés et quels matériaux sont utilisés.

Les sources d’énergies, de récupération de chaleur renouvelables plébiscitées par les architectes européens…

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9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 06:54
FRANK GEHRY-PREMIÈRE GRANDE RÉTROSPECTIVE EN EUROPE AU CENTRE POMPIDOU

FRANK GEHRY-PREMIÈRE GRANDE RÉTROSPECTIVE EN EUROPE AU CENTRE POMPIDOU

DU 8 OCTOBRE 2014 AU 26 JANVIER 2015

GALERIE SUD, NIVEAU 1

Pour la première fois en Europe, le Centre Pompidou présente une rétrospective complète de l’œuvre de Frank Gehry, l’une des figures majeures de l’architecture contemporaine.

Mondialement reconnu pour des bâtiments dont nombre ont aujourd’hui valeur d’icône, les créations emblématiques de Frank Gehry ont révolutionné l’esthétique de l’architecture, son rôle social et culturel et son inscription dans la ville.

C’est à Los Angeles que Frank Gehry initie sa pratique. Il côtoie, dès les années soixante, la scène artistique californienne proche d’artistes tels que Ed Ruscha, Richard Serra, Claes Oldenburg, Larry Bell, Ron Davis... La rencontre avec les œuvres de Robert Rauschenberg et de Jasper Johns, ouvre la voie à la reconfiguration de sa pratique architecturale.

L’extension de sa propre maison à Santa Monica en constitue un manifeste mondialement connu. Le langage de Frank Gehry repose alors sur une interrogation des moyens d’expression de l’architecture, sur un renouvellement de ses méthodes de conception et de ses matériaux comme, par exemple, l’introduction de l’usage des matériaux pauvres tels que le carton, la tôle et les grillages industriels.

Alors que triomphent les postmodernismes, Frank Gehry, au contraire, s’en libère. Il s’en explique dans un dialogue resté célèbre avec le cinéaste Sydney Pollack qui réalise un film biographique « Esquisses » en 2005 (montré dans le parcours de l’exposition). Comment humaniser l’architecture ? Comment retrouver un second souffle après la première crise industrielle ? Ces questions traversent l’œuvre de Frank Gehry tant dans son architecture, que dans la vision urbaine qu’elle porte.

Frank Gehry est, en effet, tout autant un grand architecte qu’un grand urbaniste. Le musée Guggenheim, à Bilbao est un des exemples les plus flamboyants, érigé en emblème d’une capacité de l’architecture à réactiver le tissu économique d’un territoire.

Après une première présentation de l’œuvre de Frank Gehry au Centre Pompidou en 1992, cette rétrospective offre une lecture globale de son travail. Elle s’attache à décrire l’évolution du langage plastique et architectural de l’architecte américain tout au long des différentes périodes qui jalonnent son parcours, des années 1960 à aujourd’hui, à travers une soixantaine de ses grands projets : le Vitra Design museum en Allemagne (1989), Guggenheim à Bilbao (1997), le Concert hall pour Walt Disney (2003), Beekman Tower à New York (2011)... Jamais jusqu’à lors, une exposition n’avait réuni un si grand nombre de projets - 225 dessins, 67 maquettes et des documents audiovisuels - , pour relire et restituer cette écriture architecturale singulière. Le dispositif scénique de l’exposition, réalisé en étroite collaboration avec Frank Gehry Partners, révèle deux aspects qui traversent son œuvre : urbanisme et mise en place de nouvelles procédures de conception et de fabrication numériques.

L’exposition ouvrira alors que Frank Gehry multiplie les projets en France. Après avoir construit l’American Center dans les années 1990, deux projets majeurs relancent sa présence. Il y a quelques mois, était posée la première pierre de la Fondation Luma à Arles. A la fin du mois d’octobre sera inaugurée sa dernière œuvre magistrale, la Fondation Louis Vuitton, à Paris.

Pour accompagner l’exposition, les Éditions du Centre Pompidou publient un catalogue exhaustif, premier ouvrage de référence en langue française, sous la direction de Frédéric Migayrou et d’Aurélien Lemonier, commissaires de l’exposition. Cet ouvrage de 260 pages et de 600 illustrations, comprend un entretien exclusif avec Frank Gehry, des textes d’historiens d’art et de critiques d’architecture - Marie-Ange Brayer, Gwenaël Delhumeau, Eliza Culea et Andrew Witt - et présente les 60 projets ou réalisations les plus spectaculaires, sous forme d’esquisses, de dessins, de plans, d’élévations et de photographies. Il ambitionne de devenir l’ouvrage de référence en langue française sur cet architecte.

Photo : Frank Gehry Photo : Philippe Migeat, Centre Pompidou

8 Spruce Street, 2003-2011 (réalisé) Manhattan, New York © Gehry Partners, LLP

8 Spruce Street, 2003-2011 (réalisé) Manhattan, New York © Gehry Partners, LLP

PARCOURS DE L’EXPOSITION

L’exposition offre une lecture complète de l’œuvre de Frank Gehry à travers une soixantaine de grands projets, répartis en six pôles retraçant les différentes étapes qui jalonnent son parcours. Deux pôles thématiques : « urbanisme » et « computation » complètent cette présentation. Une sélection de documents originaux - 225 dessins et 67 maquettes - permet de suivre l’évolution du langage plastique, architectural et artistique de l’architecte américain.

POLE 1 – ELÉMENTARISATION – SEGMENTATION, 1965-1980

Frank Gehry crée son agence à Santa Monica en 1962. Fort d’une solide connaissance du monde de la construction, il réalise de nombreux projets pour des promoteurs immobiliers, des industriels ou des agences d’urbanisme. Des commandes de maisons individuelles et d’ateliers d’artiste lui permettent de conduire simultanément une démarche expérimentale sur l’inscription de l’architecture dans le territoire californien. La relation de l’objet à son environnement, le choix de matériaux industriels et économiques (grillages galvanisés, tôle, stuc, carton, bitume) et le détournement des modes de construction traditionnelle en bois, initient la formation d’un langage architectural. Formellement, l’architecte segmente et décompose les géométries élémentaires du bâtiment. Chacun des projets, explicitement critique vis-à-vis du fonctionnalisme, interroge ainsi les relations « clos-couvert », « espace ouvert-espace fermé », « visible-caché » ou encore la continuité entre mur et toiture. Des volumes minimalistes de l’atelier de Louis Danziger (1984) aux géométries illusionnistes de la maison de Ron Davis (1068 – 1972), c’est finalement un champ expérimental que F. Gehry déploie, jusqu’à l’extension de sa propre maison, à Santa Monica (1977-1978), qui condense la portée critique de son travail et marque, au début des années 1980, sa reconnaissance internationale.

Spiller Residence, 1979-1980, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses)

La Spiller House se décompose en deux lots : côté rue, un logement en locatif en duplex, au fond de la parcelle la résidence du propriétaire sur 4 niveaux. Cette composition volumétrique optimise les vues vers l’océan Pacifique. Une cour sépare les deux bâtiments ; leurs façades sont en tôle ondulée, un matériau peu onéreux et industriel. Un bow-window et une verrière rompent la sévérité de cet habillage et laissent apparaître la structure en claire-voie.

Gunther Residence, 1978 (non réalisé), Malibu, Californie, Etats-Unis (esquisses)

Cette maison de vacances s’inscrit dans une série de trois maisons commandées à Gehry, sur les falaises de Malibu. Site protégé et très escarpé, la construction sur pilotis devait permettre de récupérer le dénivelé du terrain tout en préservant l’environnement. La particularité de ce projet réside dans l’assemblage de volumes cubiques en stuc blanc et de pare-soleils en treillis métalliques. Expérimentant ce matériau commun mais méprisé, Gehry créée des zones ombragées tout en préservant la vue sur l’océan.

Wagner Residence, 1978 (non réalisé), Malibu, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Maison familiale et cabinet de travail, ce projet devait être réalisé sur une pente escarpée des collines de Malibu. Afin d’obtenir une stabilité structurelle et de ne pas perturber l’écosystème environnant, Gehry choisit de surélever sur pilotis la totalité de la maison. Les trois niveaux en cascade suivent la topographie de la colline et l’utilisation de plans inclinés, parallèles à la pente, donnent l’impression qu’un glissement de terrain pourrait à tout moment se produire.

Mid-Atlantic Toyota Distributors, 1976-1978, Glen Burnie, Maryland, Etats-Unis (esquisses)

Frederick R. Weisman confie à Gehry l’aménagement des bureaux de la franchise Toyota qu’il dirige. À partir d’un entrepôt en béton, l’architecte anime la façade extérieure par trois avancées en tôle ondulée. A l’intérieur sont aménagés des bureaux paysagés, fidèle au souhait du commanditaire d’intégrer des références à la culture japonaise. Le cloisonnement anguleux des bureaux et le treillis métallique monté en panneaux évoquent un paysage (celui de la mer intérieure du Japon) et qualifient spatialement l’open-space.

Danziger Studio / Residence, 1964, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses)

C’est dans le district Hollywood, dans un quartier proche de nombreux ateliers d’imprimeurs, que se trouvent la maison et le studio du graphiste Lou Danziger. Les deux bâtiments distincts sont légèrement en retrait de la rue et décalés l’un par rapport à l’autre. Cette implantation permet la création d’un jardin intérieur sur lequel les espaces privés s’ouvrent largement. La proximité du boulevard Melrose, bruyant, détermine sur la rue une façade urbaine aveugle dont la matérialité en stuc gris renforce la géométrie élémentaire.

Davis Studio / Residence, 1968-1972, Malibu, Californie, Etats-Unis (esquisses)

La conception de cette maison a fait l’objet d’une étroite collaboration entre Frank Gehry et son propriétaire, le peintre Ron Davis. Conçue selon une perspective inscrite dans le paysage, la forme prismatique du bâtiment est déterminée par le paysage alentour. L’architecture trouve un lien avec le travail personnel du peintre sur la perspective. Construite avec les méthodes traditionnelles de la charpente en bois, la maison est modifiée à deux reprises par Frank Gehry qui adapte pour l’artiste les aménagements intérieurs.

Gemini G.E.L. Gallery, 1976-1979, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (relevé)

Atelier d’éditions d’art installé sur Melrose Avenue, proche du Danziger Studio, la galerie Gemini G.E.L charge Frank Gehry de réaménager le bâtiment existant et de créer une extension de 465 m2. Simple boîte blanche, le nouveau bâtiment contraste avec ceux existants en stuc gris foncé. L’ossature à claire-voie apparait ponctuellement derrière les verrières, donnant à l’ensemble un aspect de bâtiment inachevé. Pour la première fois, Gehry dissocie la structure du bâtiment de celles des circulations (escaliers, hall d’entrée).

Familian Residence, 1978 (non réalisé), Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Présenté lors de l’exposition « Deconstructivist Architecture » (1988, Museum of modern art), ce projet participe à l’affirmation d’une nouvelle modernité. Un volume cubique (pièces de réception) est placé en oblique par rapport à un autre rectangulaire (chambres) et met en tension les différents éléments du programme. L’unité est donnée par un traitement uniforme des façades traversées par des passerelles et des verrières. Les fenêtres sont découpées directement dans le parement en stuc blanc, rendant lisible, dans une esthétique brute, l’ossature à claire-voie.

Gehry Residence, 1977-1978, 1991-1994, Santa Monica, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

C’est à partir d’un bâtiment existant typique de l’architecture pavillonnaire américaine que Gehry conçoit sa propre maison en puisant dans l’imaginaire visuel de la banlieue californienne. L’extension se présente sous la forme d’une enveloppe qui entoure sur trois côtés la maison d’origine laissée intacte. Le rez-de-chaussée est entièrement réorganisé: deux chambres et un vaste séjour sont maintenus dans les limites de la structure préexistante, tandis que la cuisine et la salle à manger prennent place dans la partie nouvelle de la maison. À l’étage, le plan intérieur d’origine n’est pas touché, mais le toit de l’extension sert de vastes terrasses. Des matériaux pauvres, tels que la tôle ondulée, les treillis métalliques et le contreplaqué brut sont utilisés. Véritable objet autobiographique, cette maison est devenue une icône et marque le début de la reconnaissance internationale de Frank Gehry.

Biomuseo, 2000 (en cours de réalisation) Panama, Panama © Gehry Partners, LLP

Biomuseo, 2000 (en cours de réalisation) Panama, Panama © Gehry Partners, LLP

POLE 2 – COMPOSITION – ASSEMBLAGE, 1980-1990

La proximité de Frank Gehry avec la scène artistique californienne, au-delà de toute application esthétique, participe d’un questionnement approfondi sur l’architecture : une réinvention patiente de la notion d’objet architectural et de l’assemblage de programmes complexes. L’appropriation du concept de « one room building » - un bâtiment d’une seule pièce -, proposé par l’architecte et théoricien Philipp Johnson, marque son architecture, au tournant des années 1980. Les dispositifs qu’il met en place s’appuient sur la dissociation des éléments fonctionnels et en accentuent l’hétérogénéité. Ouvrir et confronter l’architecture à des correspondances entre des entités diverses, la métisser d’interactions avec la ville et recomposer les programmes à partir d’unités autonomes, telles sont les intuitions qu’il explore à chaque nouveau projet. De la mise en crise de l’identité de la forme architecturale, à la redéfinition de l’assemblage des différentes parties des programmes, Frank Gehry invente une architecture de l’interrelation dont les fameuses jumelles de Claes Oldenburg, pour l’agence de publicité Chiat Day (1985- 1991, Santa Monica), demeurent le symbole.

Winton Guest House, 1982-1987, Wayzata, Minnesota, Etats-Unis. Déplacée à Owatonna, Minnesota, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Les Winton, couple de collectionneurs, font appel à Frank Gehry pour ériger une maison d’invités, à proximité immédiate de leur résidence conçue par Philip Johnson. Gehry oppose à la trame orthogonale de cette dernière des formes abstraites, simples et compactes. Organisé selon une composition centrifuge et dynamique, chaque élément conserve son autonomie et sa propre matérialité.

Le traitement des finitions renforce l’abstraction de l’ensemble conçu comme une installation artistique à part entière.

Sirmai-Peterson Residence, 1983-1988, Thousand Oaks, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Cet édifice marque une évolution dans la recherche de Gehry sur l’habitat individuel : travaillant toujours l’éclatement du programme en « pièces autonomes », il explore ici une forte intégration des fonctions et des articulations entre les différentes parties. Au bord d’un bassin artificiel, la résidence se déploie en trois volumes distincts. Le bâtiment principal accueille les pièces de vie tandis que les chambres sont écartées dans deux pavillons latéraux, sorte de presqu’îles reliées au corps principal de l’habitation par des pontons.

Edgemar Development, 1984-1988, Santa Monica, Californie, Etats-Unis (esquisse et maquette)

Fondé en 1984, le Santa Monica Museum of Art demande à Frank Gehry d’aménager le site d’une ancienne laiterie en vue d’accueillir l’institution ainsi que des espaces commerciaux. L’usine est reconvertie afin d’héberger le musée et de nouveaux bâtiments sont créés pour recevoir : commerces, cinéma, café... Côté rue, ils prennent l’apparence de volumes autonomes qui rejouent la complexité urbaine du quartier. Leur disposition et leurs volumes courbes guident le visiteur vers le cœur de l’îlot ouvert et l’invite à pénétrer jusqu’à la galerie d’exposition.

Chiat/Day Building, 1985-1991, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

La création du siège social de cette agence de publicité a été menée en collaboration avec le couple d’artistes Claes Oldenburg et Coosje Van Bruggen. Outre les espaces conventionnels de bureaux, la paire de jumelle qui sert d’entrée au bâtiment, marque spatialement et symboliquement l’identité du bâtiment. Il s’agit d’une citation directe d’une sculpture d’Oldenburg pour la performance « Il Corso del Coltello » (1985) réalisée à Venise et à laquelle Frank Gehry avait participé.

Schnabel Residence, 1986-1989, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses)

Émanation de la Tract House que le couple Schnabel connaissait, cette villa suit les mêmes principes de composition. Les éléments programmatiques sont dispersés sur l’intégralité du terrain et profitent du paysage des collines californiennes. À chaque volume correspond une forme, une matérialité, un caractère architectural spécifique. L’apparente désorganisation révèle en fait un espace pensé selon des perspectives et des points de fuite, mettant en valeur ces bâtiments à la manière d’objets trouvés.

California Aerospace Museum and Theater, 1982-1984, Los Angeles, Etats-Unis (maquette)

Ce bâtiment est la première commande publique et le premier musée réalisé par Frank Gehry. Il s’agissait pour l’état californien d’implanter un élément architectural fort dans l’Exposition Park, en cours de réaménagement pour les Jeux olympiques de 1984. Il est constitué de trois volumes distincts à l’intersection desquels se trouve l’entrée du musée. Un avion en position d’envol fixé sur la façade accueille les visiteurs et symbolise, à la manière d’une enseigne, la conquête spatiale.

Indiana Avenue Houses, 1979-1981, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Pour cette petite opération immobilière, Frank Gehry densifie fortement la parcelle de ce quartier résidentiel de Venice. La seconde stratégie est d’autonomiser chacun des ateliers d’artistes, par leur volume comme par leur texture (goudron, bois, stuc). Des éléments typologiques de l’architecture locale des années 1930 (escalier, cheminées, baie vitrée) spécifient chacun des ateliers. De l’intérieur on peut lire l’enveloppe extérieure, révélant un travail en creux de la matière.

House for a Filmmaker, 1979-1981, Santa Monica, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Dans la “maison pour un cinéaste”, Frank Gehry choisit de disperser le programme sur le site en pente qui surplombe le canyon de Santa Monica. Les pièces de la maison deviennent autant d’entités individuelles, sans continuité bâtie : le garage en contreplaqué rouge, le séjour en béton, la chambre principale surmontée d’un toit terrasse... Le mouvement devient la modalité de « l’habité » dans une architecture performative qui intègre des dispositifs mobiles.

Wosk Residence, 1981-1984, Beverly Hills, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Gehry rénove un immeuble de quatre étages, sur le toit duquel il crée un duplex pour l’artiste Miriam Wosk. Les niveaux inférieurs forment le piédestal de cet appartement composé de volumes juxtaposés aux couleurs vives. Contrairement à la House for a Filmmaker, ce morcellement ne relève pas d’un éclatement de l’édifice mais s’apparente à un travail de modulation d’un espace intérieur continu pour révéler les différenciations fonctionnelles. L’intérieur est conçu en collaboration avec l’artiste qui réalise des décors en carrelage, aux motifs colorés.

Smith Residence, 1981 (non réalisé), Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Robert et Joanne Smith commandent à Gehry l’extension de l’une de ses premières réalisations (la Steeves House, 1959). D’une maison au plan en croix, il propose de prolonger l’axe longitudinal en un ensemble de pavillons hétérogènes. Pour rompre l’ordre de son premier travail, il imagine un système ramifié adapté à la déclivité du terrain. Les volumes sont juxtaposés, spatialement et matériellement autonomes. Un volume vitré relie l’ancien bâtiment et son extension et accueille la nouvelle entrée.

Tract House, 1982 (non réalisé) (esquisses et maquette)

Le projet de la Tract House est générateur des recherches menées par Frank Gehry sur la fragmentation de l’espace domestique. À partir d’un système normé d’un carré divisé en neuf, Gehry juxtapose une série de constructions autonomes aux géométries diverses et colorées. Le travail en maquette permet d’apprécier ce mode d’organisation spatiale. L’agencement des éléments révèle sa position critique vis-à-vis de la monotonie et l’uniformité du « suburb » américain.

Norton House, 1982-1984, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Face à l’océan Pacifique, au bord de la plage, la Norton House s’étage sur deux niveaux et un cabinet d’écriture isolé dans une cabine blanche. Cette dernière s’apparente aux tours de surveillance de baignade que l’on trouve le long de la côte. L’inscription dans le contexte bâti est au cœur du projet comme le montre aussi la hauteur standard de l’habitation, la façade sur rue sobre et anonyme, et l’usage de matériaux vernaculaires.

DZ Bank Building, 1995-2001 (réalisé) Berlin, Allemagne Photo : Roland Halbe

DZ Bank Building, 1995-2001 (réalisé) Berlin, Allemagne Photo : Roland Halbe

POLE 3 - FUSION – INTERACTION, 1990-2000

Conscient des limites d’une esthétique de l’agrégation et de l’assemblage, même si elle s’est affranchie des doctrines défendues par l’école rationaliste ou par un postmodernisme emprunt de culture « pop », Frank Gehry cherche à retrouver un principe d’unité et de continuité entre l’objet architectural et son milieu. Le projet pour la Lewis Residence (1985-1995) ou celui pour le Vitra Design Museum (1987-1989) sont,

à ce titre, des expérimentations majeures et transfigurent la question de la forme pour inventer de nouveaux principes d’écriture architecturale : une unicité organique. L’utilisation, pour la conception des maquettes de la Lewis Residence, de tissu imprégné de cire afin de saisir la dynamique d’un mouvement de drapé s’inscrit ainsi dans l’affirmation de l’interaction entre structure, matériau, enveloppe et ornement.

Au moment où Frank Gehry explore les potentiels de nouvelles formes de modélisation assistée par ordinateur, les nouveaux instruments de prescription qu’il développe lui permettent de produire une architecture de la continuité : les murs et les toitures se muent en de vastes voiles, une enveloppe produite par un seul matériau, qui fusionne la décomposition des volumes d’un programme initialement fragmenté. Le musée Guggenheim à Bilbao (1991 – 1997) en est l’une des démonstrations les plus exemplaires.

EMR Communication and Technology Center, 1991-1995, Bad Öynhausen, Allemagne (esquisses et maquette)

L’entreprise de distribution d’électricité EMR demande à Gehry de concevoir un lieu de démonstration des constructions à basse consommation d’énergie. Tenant compte du tissu résidentiel à proximité, Gehry répartit le programme dans un ensemble de formes diversifiées articulées autour d’un atrium. En dehors des systèmes d’éclairage naturel et des puits de ventilation, Gehry décline un ensemble de techniques de pointe liées à l’économie d’énergie tel que le triple vitrage, les panneaux et le chauffe-eau solaire.

Frederick R. Weisman Art and Teaching Museum, 1990-1993, 2000-2011, Minneapolis, Minnesota, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Commandé par Frederick R. Weisman, les 3.800 m2 de ce musée sont dédiés à la collection d’art de l’université du Minnesota. Situé sur les rives du Mississippi, le bâtiment se distribue sur quatre niveaux dont le troisième, directement accessible depuis une passerelle piétonne, accueille les collections. La façade principale située côté fleuve, est une porte symbolique de la ville. En acier inoxydable réfléchissant, sa matérialité s’oppose aux autres faces en brique qui inscrivent davantage le projet dans son environnement.

Vitra Design Museum, 1987-1989, Weil-am-Rhein, Allemagne (maquette)

À la suite d’un incendie qui détruisit la majeure partie de ses usines, l’éditeur de meubles Vitra décide de reconstruire son site industriel à la manière d’un parc d’architectures. Il confie à Gehry la création d’un musée pour présenter sa collection. Première réalisation en Europe de l’architecte, le bâtiment se présente comme l’imbrication de différents volumes et produit une géométrie contorsionnée. À l’inverse, les espaces d’exposition sont conçus comme de simples espaces rectangulaires, pour créer un environnement neutre favorable à la présentation des chaises.

Campus Novartis, Gehry Building, 2003-2009, Bâle, Suisse (maquette)

Cette commande s’inscrit dans le renouvellement des infrastructures du groupe pharmaceutique Novartis. 19.500 m2 sont organisés sur cinq niveaux séquencés et réunis autour d’un atrium central pour faciliter les échanges et les occasions de rencontres. Les concepts d’ouverture et de transparence sont renforcés par l’utilisation du verre en façades. L’utilisation de dispositifs d’énergie renouvelables et la création d’une zone tampon entre les plateaux climatisés et la coque de verre illustrent l’engagement du groupe en matière de responsabilité environnementale.

Der Neue Zollhof, 1994-1999, Düsseldorf, Allemagne (esquisses et maquette)

Gehry choisit de fractionner le programme de 28.000 m2 de bureaux en trois entités distinctes. Les vides laissés entre les bâtiments permettent d’offrir des vues sur le fleuve depuis la ville et de maintenir la relation entre les deux. L’unité n’est pas donnée par l’utilisation d’un seul matériau (parements de stuc blanc, de panneaux d’acier et de brique) mais par la correspondance de formes plastiques et par la répétition d’un modèle de fenêtre.

Guggenheim Museum Bilbao, 1991-1997, Bilbao, Espagne (esquisses et maquette)

Confrontée à une crise industrielle, la capitale du pays basque décide de se redynamiser par la création d’une nouvelle institution culturelle. F. Gehry convainc la municipalité et la fondation Guggenheim d’implanter le musée sur une friche industrielle, en contrebas d’un pont autoroutier. La géométrie complexe des volumes incurvés et orthogonaux sert de signature au projet et intègre l’environnement adjacent à sa composition. La façade côté fleuve est traitée en fines plaques de titane ; côté sud, la pierre calcaire d’Espagne dialogue avec la ville.

Lewis Residence, 1989-1995 (non réalisé), Lyndhurst, Ohio, Etats-Unis (esquisses et modèle)

Pour la conception de sa maison, Peter B. Lewis encourage Gehry à pousser toujours plus loin ses investigations. Les premières recherches convoquent une accumulation d’objets architecturaux rappelant le vocabulaire stylistique de certains projets avant d’évoluer vers une interpénétration de formes plus fluides couplée à une utilisation surprenante des matériaux. Les propositions et les périodes d’abandon se succèdent pendant dix années d’intenses réflexions et de collaborations artistiques, mises à profit dans la plupart des projets ultérieurs.

Frederick R. Weisman Art and Teaching Museum, 1990-1993, 2000-2011 (réalisé) Minneapolis, Minnesota Photo : Don F.Wong

Frederick R. Weisman Art and Teaching Museum, 1990-1993, 2000-2011 (réalisé) Minneapolis, Minnesota Photo : Don F.Wong

POLE 4 – TENSION – CONFLIT, 1990-2000

Le travail de Frank Gehry sur les espaces interstitiels combine des effets plastiques de tension et d’attraction. L’architecte met en scène les contradictions du tissu urbain, ses ruptures et il use des effets de faille, de choc, voire même de conflit entre les différents volumes d’un bâtiment. Derrière la complexité croissante de ses constructions, Frank Gehry cherche cependant à reconstruire des équilibres. Ainsi, à Prague, nomme-t-il le bâtiment de la Nationale Nederlande (1992-1996) « Ginger et Fred », signifiant par là que les deux corps de bâtiment, tout comme les corps en tension des danseurs, ne font plus qu’un dans le mouvement. Le travail sur l’élasticité, sur la compression, sur le conflit même entre les éléments constructifs (maçonnerie, verrière, couverture, etc.), l’interaction des matériaux entre eux visent in fine à jouer un rôle de connecteur dans un tissu urbain complexe. Frank Gehry s’est toujours opposé à l’identité inerte, figée de l’objet sculptural. Sa recherche d’un espace architectural au sein duquel les interstices entre les édifices intensifient l’énergie de la ville, des circulations et des flux, trouve l’une de ses expressions les plus fortes dans le Walt Disney Concert hall (1989 – 2003), à Los Angeles.

Corcoran Gallery of Art, 1999 (non réalisé), Washington, D.C., Washington, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Plus ancien musée de Washington, la Corcoran Gallery of Art décidé de faire appel à F. Gehry pour concevoir un projet de rénovation et d’extension. Entre dialogue et confrontation, les façades puissamment ondulées en acier inoxydable s’opposent à l’ordre et à la symétrie des façades en pierre du bâtiment du XIXème siècle. La nouvelle entrée monumentale structurée par l’enroulement des feuilles de métal permet l’accès à l’école d’art et de design tandis que les galeries d’exposition demeurent dans le bâtiment existant.

Guggenheim Abu Dhabi, 2006- (en cours), Abu Dhabi, Emirats Arabes Unis (esquisses et maquette)

Pointe de la capitale, l’île de Saadiyat accueille un vaste programme d’aménagement comprenant des musées tels que le Louvre et le Guggenheim. Ce dernier se développe sur plus de 30.000 m2 et donne à voir une accumulation de parallélépipèdes et de cônes translucides aux inclinaisons et hauteurs variées, directement inspirés des tours à vent locales. Au cœur du bâtiment, un atrium surplombé d’une verrière sert de point de convergence aux galeries d’exposition.

MARTa Herford Museum, 1998-2005, Herford, Allemagne (esquisses et maquette)

Le musée des arts appliqués de Herford est construit sur le site d’une ancienne usine de textile. L’extension que construit Gehry contient deux logiques : celle de boîte en maçonnerie de brique et celle de voiles métalliques pour les couvertures. L’ondulation des toits rappelle la rivière à proximité tandis que la brique rouge renouvelle la tradition constructive locale créant une interaction du musée avec son environnement.

Museobio, 2000- (en cours), Panama, Panama (esquisses et maquette)

Lieu d’exposition, de conservation et d’éducation, ce musée est dédié à l’histoire géologique et écologique du Panama. Le contenu des salles, élaboré dès l’origine du projet, a déterminé en partie le programme architectural. Le bâtiment cherche à rendre concret la richesse de la biodiversité tropicale. La multiplication des toitures pliées et éclatés, et l’utilisation de couleurs vives expriment un musée dynamique, nouveau en son genre. Les galeries d’expositions gravitent autour d’un atrium central, une place publique en libre accès.

Jerusalem Museum of Tolerance – Center for Human Dignity. Project of the Simon Wiesenthal Center, 2000-2003 (non réalisé),

Jérusalem, Israël (esquisses et maquette) L’enjeu de ce projet situé en plein cœur de Jérusalem, est d’exprimer par l’architecture, l’idée d’unité, de respect et de tolérance entre les peuples. Pour cela, sept volumes différenciés, tant par les matériaux –titane argenté et bleuté, pierre dorée de Jérusalem, acier, verre- que par leur formes, s’articulent ensemble par un système de connexions intérieures et extérieures.

The Peter B. Lewis Science Library, 2002-2008, Princeton, New Jersey, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Rassemblant en un seul lieu toutes les collections, tous domaines confondus, de l’université de Princeton, la bibliothèque Lewis abrite des salles de lecture, des laboratoires et des instituts de recherche. La silhouette générale de la bibliothèque est structurée par une tour qui domine des constructions plus basses. Les géométries affirmées des volumes se mêlent à un emploi varié des matériaux (brique, acier, verre, stuc).

Ray and Maria Stata Center for Computer Information and Intelligence Sciences, 1998-2004, Cambridge, Massachusetts, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Bâtiment dédié à la recherche scientifique, la commande s’insère dans un plan de restructuration d’une partie du campus de l’Institut de technologie du Massachusetts. Voulant favoriser les collaborations entre les chercheurs issus de disciplines différentes, l’architecture du projet fonctionne comme un « connecteur » au sein du campus. Le plan masse est organisé principalement par l’amphithéâtre en plein air, situé au cœur de l’îlot. Tout se fonde ici sur des principes de flexibilité qui se répercute en façade par des volumes fortement individualisés.

Walt Disney Concert Hall, 1989-2003, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Institution culturelle principalement financée par Lilian Disney, veuve de Walt Disney, le bâtiment est situé à downtown Los Angeles. Son implantation suivant la diagonale du site, permet de rompre l’orthogonalité du bloc, de multiplier les plans de perception et d’organiser l’entrée de la salle de concert. La recherche d’une acoustique exceptionnelle et l’exigence d’un orchestre au centre du public ont déterminé l’expression formelle de la salle de concert, l’une des plus réputées au monde.

Hotel Marqués de Riscal, 1999-2006 (réalisé) Alava, Espagne Photo : Thomas Mayer

Hotel Marqués de Riscal, 1999-2006 (réalisé) Alava, Espagne Photo : Thomas Mayer

POLE 5 – CONTINUITÉ – FLUX, 2000-2010

Fort de sa maitrise de la production d’espaces interstitiels complexes, Frank Gehry engage leur réduction et explore de nouvelles formes spatiales, nées de la continuité des enveloppes. Pour le MARTa Herford Museum (1998-2005) ou le Richard B. Fisher Center for the Performing Art (1997-2003), il travaille la superposition des éléments de toiture, qui semblent s’autonomiser ; pour l’hôtel At Marquès de Riscal (1999-2006), c’est à leur multiplication en une combinaison luxuriante de rubans métallisés qu’il procède ; avec la DZ Bank (1995 – 2001) ou la clinique de Lou Ruvo (2005- 2010), il met en scène la continuité des surfaces de couverture. Ces jeux géométriques sur l’enveloppe du bâtiment produisent des compositions dont la complexité infinie pousse aux limites la disparition des notions même de façade, de couverture et les repères conventionnels liés à la verticalité d’un édifice. La flexibilité permise par la simulation numérique permettant de fusionner la structure constructive du bâtiment avec son enveloppe, la notion d’ornement se trouve alors transférée à la peau elle-même. Ainsi, la compénétration des volumes et leur fluidité produit une architecture hors de toute convention : organique, vivante, portée par les flux complexes de la cité.

DZ Bank Building, 1995-2001, Berlin, Allemagne (esquisses et maquette)

À la fois siège de la banque d’affaires DZ Bank et ensemble de logements haut de gamme, ce bâtiment, situé tout près de la porte de Brandebourg, est le premier projet berlinois de Gehry. Les façades extérieures très sobres s’intègrent au contexte urbain alentour tandis qu’à l’intérieur se déploie un autre univers matériel et formel. Les bureaux sont organisés autour d’une cour intérieure au sein de laquelle est implantée une salle de conférence spectaculaire. Sa forme constitue une extension du motif de la tête de cheval que F. Gehry avait initié pour la Lewis Residence.

Experience Music Project, 1995-2000, Seattle, Washington, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Dans la ville natale du guitariste mythique Jimi Hendrix, le co-fondateur de Microsoft Paul Allen, initie la construction d’un lieu dévolu à la culture rock et aux musiques populaires nord-américaines. En hommage au musicien, le bâtiment puise dans son vocabulaire rythmique et mélodique: amplification et distorsion du son, improvisation... Six volumes distincts par leurs formes et par leur enveloppe métallisée sont agencés et intègrent le monorail qui relie le parc à la ville, pour former un bâtiment ample et dynamique.

The Richard B. Fisher Center for the Performing Arts at Bard College, 1997-2003, Annandale-on- Hudson, New York, Etats-Unis (esquisse et maquette)

Située dans la vallée de l’Hudson, cette salle de spectacle devait instaurer, selon le souhait du maître d’ouvrage, une relation forte avec le paysage naturel. Les variations lumineuses du ciel se réfléchissent sur les auvents ondulés en métal qui enveloppent le bâtiment et qui semblent le fondre dans l’environnement. Le programme comprend deux salles de concert, l’une hexagonale, l’autre rectangulaire, qui dictent les formes générales du bâtiment.

Hôtel at Marqués de Riscal, 1999-2006, Elciego, Espagne (esquisses et maquette)

Construit sur l’un des plus anciens vignobles de la Rioja, ce complexe hôtelier s’inscrit dans un projet de revalorisation touristique du Pays basque. Au-dessus des cuves et des caves à vin du domaine viticole, un spectaculaire pare-soleil composé d’une vingtaine d’auvents en titane et acier surmonte des volumes cubiques en parement de pierre. Malgré l’inscription contrastée du bâtiment dans le paysage, l’usage du grès pâle associe le bâtiment à la matérialité du site et du village traditionnel avoisinant.

Jay Pritzker Pavilion + the BP Pedestrian Bridge, 1999-2004, Chicago, Illinois, Etats-Unis (maquette)

Au cœur du Millennium Park, Gehry est chargé de construire un pavillon de musique en plein air pour accueillir 11.000 personnes, typologie qu’il a déjà traité auparavant plusieurs fois. La scène est bordée par des auvents métalliques courbés et prolongée par un treillis d’acier qui forme une arche à ciel ouvert sur 183 m de longueur au-dessus de l’auditoire. Un pont sinueux enjambe l’autoroute à proximité

et permet d’isoler la scène du bruit. L’architecture permet une propagation optimale du son tout en exprimant l’idée d’énergie et de mouvement intrinsèque à la musique.14

Cleveland Clinic Lou Ruvo Center for Brain Health Project, 2005-2010, Las Vegas, Nevada, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Dans un nouveau quartier de Las Vegas, Gehry conçoit avec le philanthrope et mécène Larry Ruvo, un centre spécialisé dans les maladies neurodégénératives. Côté nord, un empilement irrégulier de volumes cubiques en béton sur quatre niveaux génère une façade à multiplets retraits ; côté sud, les volumes sont couverts par une enveloppe autoportante en acier inoxydable dont les fenêtres incurvées suivent les circonvolutions du métal. La dynamique extérieure se répercute à l’intérieur du bâtiment où les murs courbes évacuent toutes connotations médicales traditionnelles.

Samsung Museum of Modern Art, 1997 (non réalisé), Séoul, Corée du sud (esquisses et maquette)

À proximité d’un complexe architectural historique comprenant deux palais et la résidence royale, Samsung invite Frank Gehry à réfléchir à un musée d’art moderne. Sur une parcelle en “L“, l’architecture déploie un programme de 15.000 m2 en une spirale ascensionnelle émergeant du sous-sol jusqu’à atteindre la hauteur de l’immeuble adjacent. Une enveloppe en métal au profil en forme de tête de cheval, confondant toiture et façade, vient englober cette structure sous-jacente et facilite les transitions entre les différentes hauteurs.

Quanzhou Museum of Contemporary art (QMoCA), 2012- (en cours), Quanzhou, Chine (esquisses et maquette)

Ce musée d’art contemporain est au cœur d’un projet de réaménagement d’un ancien quartier industriel en zone culturelle et commerciale. Le bâtiment entre à la fois en résonance avec le passé et le présent de la ville. Sa hauteur est déterminée par les pagodes proches tandis que l’enveloppe en titane rouge renvoie aux briques traditionnelles. Les formes complexes sont quant à elles issues du travail de l’artiste contemporain Cai Guo-Quiang. Elles cherchent à capturer l’énergie et la tension qui précèdent l’explosion de ses feux d’artifice.

Jay Pritzker Pavilion, 1999-2004 (réalisé) Chicago, Illinois © Gehry Partners, LLP

Jay Pritzker Pavilion, 1999-2004 (réalisé) Chicago, Illinois © Gehry Partners, LLP

POLE 6 – SINGULARITÉ – UNITÉ, 2010-2015

Disposant d’un langage architectural patiemment forgé, Gehry peut appliquer sa stratégie critique à son propre travail et questionner l’identité de l’objet architectural. L’Üstra Office Building (1995-2001), un parallélépipède soumis à une légère torsion, ouvre cette problématique, qui sera approfondie par l’IAC Building (2003-2007) puis par le 8 Spruce Street à New York (2003-2011). La complexité morphologique de la façade de cette tour résonne des vibrations de Manhattan pour accéder au statut d’icône.Ici, comme pour la fondation Louis Vuitton construite dans le Bois de Boulogne à Paris (2005 – 2014), l’architecture entre en mouvement; elle construit la syncope des multiples regards que l’on peut porter sur elle, et autant d’expériences qui se confondent avec l’unité du bâtiment. Si la question, que Frank Gehry résout ici, n’est plus celle de l’identité de l’objet mais bien plutôt celle de sa singularité, ses projets, tous de nature urbaine, ne nous disent ainsi pas seulement ce que pourrait être l’architecture : ils nous éclairent sur ce qu’est le lieu où l’artefact construit s’enracine, une géographie, un espace et un paysage, un temps social et une matérialité, en un mot, un territoire.

Üstra Office Building, 1995-2001, Hanovre, Allemagne (esquisses et maquettes)

La tour de bureaux de la société de transports publics allemands Üstra prend place au sein d’un projet d’aménagement de la place Am Steintor. Située à l’angle d’un îlot, la géométrie de la tour de neuf niveaux est dynamisée par une torsion. La rotation successive des plans de niveaux permet de conserver une répartition régulière du programme, que seul traduit l’alignement des baies. Une excroissance de 5 étages en acier inoxydable bleu foncé facilite la transition de hauteur entre les bâtiments adjacents et le nouvel édifice.

IAC building, 2003-2007, New-York, New-York, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Le siège social de l’entreprise InterActiveCorp (IAC) s’élève dans la skyline de Manhattan, près des berges de l’Udson vers lequel le bâtiment tourne sa façade principale. De fines particules de céramiques mêlées aux panneaux de verre qui composent la façade donnent sa blancheur au bâtiment. Cette masse opaque est striée par des zones de verre non teinté, comme autant de lignes d’horizon. La découpe des façades en facettes, qui semblent gonfler sous l’effet du vent et le retrait de la partie supérieure, donne à l’ensemble un caractère nautique qui inscrit le bâtiment dans son contexte paysager.

The Luma Foundation / Parc des Ateliers, 2007- (en cours), Arles, France (esquisses et maquette)

Au cœur du Parc des Ateliers d’Arles, friche ferroviaire qui accueille des manifestations artistiques, la fondation Luma fait édifier une tour dédiée à la création contemporaine. L’enjeu est de revitaliser ce patrimoine industriel par sa mise en tension avec une architecture résolument contemporaine. La tour est une traduction architecturale métallique d’un massif montagneux des Alpilles. Les variations de la roche sont formalisées par l’empilement de modules de mousses d’aluminium rythmé par des volumes vitrés orthogonaux.

Santa Monica Mixed-Use Development, 2008- (en cours), Santa Monica, Californie, Etats-Unis (maquette)

Au cœur du quartier de Santa Monica, sur Ocean boulevard, Gehry est chargé de construire un programme immobilier comprenant des commerces et des logements. Sur une parcelle en « L », il conçoit deux séquences autonomes qui induisent un rapport différenciés à la rue : quatre petits édifices et une tour dont le socle occupe l’essentiel de la parcelle. Gehry procède par retraits successifs des étages, permettant une meilleure intégration dans le tissu urbain environnant peu élevé. Les diagonales ascendantes créent des zones convexes qui accrochent la lumière et sculptent la façade.

Sonderborg Kunsthalle, 2010, Sonderborg, Danemark (esquisses et maquettes)

Dédiée à la création contemporaine, la future Kunsthalle s’inscrit dans le projet de requalification culturelle de l’ancien port industriel de Sonderborg. A ce stade de l’étude, l’édifice tout entier apparaît comme recouvert d’un lourd drapé. Le choix de la brique, en relation aux savoir-faire locaux et à une utilisation des technologies de pointe inscrit cette architecture au croisement des traditions et de l’innovation constructive.

8 Spruce Street (Beekman Tower), 2003-2011, New-York, New-York, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Le profil élancé de la Beekman Tower domine Manhattan du haut de soixante-seize étages décomposés en paliers successifs. Outre sa hauteur, c’est sa façade qui l’impose dans le paysage urbain. Les courbures des bandes d’aluminium anodisé qui composent le mur-rideau accrochent la lumière et l’animent de reflets argentés. Ce travail de modulation de la façade participe de la diversité des espaces : les plis créés par ondulations de la façade permettent en effet de singulariser chacun des neuf cent logements qui composent la tour.

National Art Museum of China Competition (NAMOC), 2010-2012 (non réalisé), Pékin, République populaire de Chine (esquisses et maquette)

Pour le concours du musée national d’art de Chine, l’architecte propose un volume simple, compact, enserré par une double peau. Celle-ci est composée de modules de verre traité à la manière

« d’une pierre translucide » et évoque la préciosité et la translucidité du jade. À l’intérieur, neuf volumes géométriques distincts, chacun éclairé par un puits de lumière, se développent indépendamment de la structure.

Monaco Competition, 2007 (non réalisé), Principauté de Monaco (maquette)

La principauté de Monaco invite cinq groupements de promoteurs et d’architectes à concevoir un projet urbain maritime d’environ six hectares. Frank Gehry concourt avec Christian de Portzamparc et Rem Koolhaas. Reprenant la verticalité et la densité du tissu monégasque, Gehry propose trois tours qui dominent un quartier de faible hauteur. Leur morphologie générale est produite par la rencontre de la surface froissée de l’enveloppe avec la simplicité des volumes ; l’architecture se comprime ou se dilate à la manière des collines accidentées environnantes.

National Art Museum of Andorra, 2007 (non réalisé), Principauté d’Andorre (maquettes)

Andorre organise en 2007 un concours (annulé depuis) pour la construction d’un musée à la forte identité architecturale en vue de redynamiser la principauté. Gehry imagine une tour de 80 mètres, seul bâtiment de grande hauteur dans le centre ville. Les modules d’aluminium expansé qui la constituent composent une forme minérale brute, sombre et rocailleuse. Cette pure émergence tellurique se singularise dans son contexte urbain pour se confondre avec les sommets environnants des Pyrénées.

Dr Chau Chak Wing Building, 2009- (en cours), Sydney, Australie (esquisses et maquette)

Lieu de recherche et d’enseignement pour l’université de technologie de Sydney, Gehry propose un bâtiment biface. La façade sur rue en brique est divisée en modules de cinq niveaux semblables à de petits bâtiments autonomes tandis que la façade arrière est composée de grands panneaux de verre. Cette enveloppe hétérogène accueille différents types d’espaces dont les plans s’adaptent aux formes extérieures. Le travail de répartition et d’intégration du programme est généré par la volonté de susciter la transdisciplinarité.

Fondation Louis Vuitton, 2005-2014 (inauguration le 27 octobre), Paris, France (esquisses et maquette)

C’est dans le Bois de Boulogne que s’implante la Fondation Louis Vuitton dédiée à l’art contemporain. À partir du cahier des charges (dix galeries d’expositions), Gehry décompose les différents éléments du programme en blocs parallélépipédiques. Le bâtiment alterne volumes pleins et espaces interstitiels dans une enveloppe composée de 3600 panneaux de verre matérialisant douze grandes voiles de verre. Chaque panneau est courbé de façon différenciée pour donner vie à un bâtiment léger et lumineux qui s’intègre au paysage du parc XIXème siècle.

Guggenheim Museum Bilbao, 1991-1997 (réalisé) Bilbao, Espagne Photo : Philippe Migeat, Centre Pompidou

Guggenheim Museum Bilbao, 1991-1997 (réalisé) Bilbao, Espagne Photo : Philippe Migeat, Centre Pompidou

URBANISME

Nationale-Nederlanden Building, 1992-1996, Prague, République Tchèque (esquisses et maquettes)

La compagnie d’assurance néerlandaise ING commande à Vlado Milunic et Frank Gehry la construction d’un immeuble de bureaux. Dès les premières esquisses, émerge l’idée d’un immeuble à l’angle duquel sont placées côte à côte deux tours au profil incurvé. Frank Gehry surnomme le projet « Ginger et Fred », signifiant que les deux bâtiments, tout comme les corps des danseurs, entrent en interaction et dans le mouvements, ne font plus qu’un. Les « tours dansantes » achèvent le rang des bâtiments s’étirant le long du fleuve et font œuvre de médiation avec l’espace environnant.

Loyola Law School, 1978-2003, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (maquette)

Frank Gehry conçoit pour l’université de droit de Loyola un plan de réaménagement de son campus, divisé en six phases étalées dans le temps. L’architecte disperse les éléments programmatiques sur l’ensemble du campus, donnant à ce dernier une apparente désorganisation renforcée par l’aspect varié des bâtiments. Un vocabulaire typologique épuré est employé pour réinterpréter la monumentalité classique souhaitée par l’université. Gehry adapte de cette manière le caractère solennel de l’institution à son environnement.

Turtle Creek Development, 1986 (non réalisé), Dallas, Texas, Etats-Unis (maquette)

Le programme d’aménagement d’un secteur du quartier de Turtle Creek est mixte: un hôtel, des bureaux, un immeuble d’habitation et dix maisons de ville, regroupés autour d’un parc. Il s’agit de rompre les échelles des bâtiments, de produire une hétérogénéité formelle et matérielle. Des espaces intermédiaires permettent de préserver l’intimité des sphères domestiques; l’immeuble de logements est au centre de la parcelle tandis que les maisons de ville sont écartées derrière un jardin clos. La tour de bureau est constituée d’une façade rideau en verre.

Brooklyn Atlantic Yards Masterplan, 2003-2008, Brooklyn, New York, Etats-Unis

Une série d’immeuble d’une trentaine d’étage constitue la nouvelle physionomie de ce quartier encore faiblement urbanisé, conjuguant l’échelle des bureaux, celle des logements et des commerces. Le travail de positionnement des immeubles, comme la création d’un cheminement piéton au centre des parcelles en lanière produit une hiérarchie dans les circulations et une variété des espaces publics. Des équipements de loisir étaient prévus pour accroitre l’attractivité du quartier.

Alameda Redevelopment, 1993, Mexico City, Mexique (esquisses)

En bordure du parc d’Alameda, le projet est à la fois une densification et une rénovation d’une zone délaissée du quartier historique de Mexico. Trois tours de bureaux occupent le centre des blocs, tandis que des constructions de plus faible dimension viennent fabriquer des façades urbaines sur les avenues. Trois équipes d’architectes (Frank Gehry, Ricardo Legoretta et Skidmore Orwins & Merrill) ont été chargées chacune de réaliser une des trois tours et leur environnement immédiat.

Central Business District, 1981 (étude), Kalamazoo, Michigan, Etats-Unis (maquette)

C’est à l’initiative de l’American Institute of Architects du Michigan que Frank Gehry avec une équipe d’étudiants, réalise ce projet. La restructuration urbaine repose sur l’aménagement paysagé de deux bassins existants. Leur centralité organise d’une part le secteur commercial et marchand, et d’autre part un quartier d’habitations. L’hétérogénéité du projet souligne la position de Gehry : produire le plus de diversité dans la ville. Des objets monumentaux et narratifs comme le poisson magnifient ici cette position critique à l’égard du zoning.

COMPUTATION

Les outils numériques font leur apparition dans l’agence de Frank Gehry dès la fin des années 1980. Mais c’est surtout avec le projet de la Lewis Residence (1985-1995, non réalisé) que Gehry expérimente de manière approfondie le numérique dans la conception d’un projet. En 1992, il recourt au logiciel issu de l’aéronautique CATIA de Dassault Systèmes pour réaliser des surfaces à courbe complexe. Le modèle numérique 3D, généré par CATIA, s’impose dès lors comme l’unique source d’information pour tout le projet, articulation entre l’architecte, le client, les corps de métiers et les entreprises. En 2002, Gehry Technologies met en œuvre son propre logiciel, Digital Project. Pour Gehry, l’architecte est ainsi revenu au cœur du dispositif de conception et de production. Plus qu’un outil, le numérique ne cessa de nourrir la méthode exploratoire de travail de Frank Gehry, autorisant l’interaction permanente entre formes physiques et virtuelles, ouvrant le projet architectural à une complexité sans précédent.

FILM

«Esquisses de Frank Gehry» Film sonore, couleur, 2006 Réalisé par Sydney Pollack

Musique originale : Sorman & Nystrom Directeurs photo/vidéo : Sydney Pollack, Ultan Guilfoyle Production : Mirage Enterprises Et Thirteen/Wnet, New York’s American Master et LM Media GmbH Distribution : Pathé Distribution, France

Nationale-Nederlanden Building, 1992-1996 (réalisé)Prague, République Tchèque © Gehry Partners, LLP

Nationale-Nederlanden Building, 1992-1996 (réalisé)Prague, République Tchèque © Gehry Partners, LLP

ENTRETIEN AVEC FRANK GEHRY

Réalisé le 29 juin 2014, à la Fondation Louis Vuitton, Paris Propos recueillis par Frédéric Migayrou et Aurélien Lemonier.

Extrait du catalogue :

Frédéric Migayrou – Où donc tout a commencé ? Quel a été ce commencement ?

Frank Gehry – Lorsque j’étais jeune [...] je travaillais dans la quincaillerie de mon grand père, je fabriquais des tuyaux filetés, on découpait du verre, on vendait des clous et du mastic, je réparais des horloges et toutes sortes de choses. J’ai toujours conservé en moi cette référence tactile. Nous étions une famille très pauvre, il n’y avait donc aucune chance pour que nous vivions dans un environnement luxueux... Toujours de petites pièces que je partageais avec d’autres, ma sœur, mon père et ma mère, et aussi de longues heures de travail [...] Je pense qu’une éthique du travail s’est ainsi instillée en moi ; je n’ai jamais eu le sentiment d’avoir droit à quelque chose, même encore aujourd’hui. [...] L’architecture est arrivée par hasard car je ne pensais pas devenir architecte. [...] Lorsque j’ai finalement débuté en architecture, j’aimais aller me promener et prendre des photos de bâtiments industriels, c’était une recherche, et je regardais toujours attentivement l’environnement. Je n’aimais pas tellement ce que je voyais, hormis les œuvres de Frank Lloyd Wright ou de Schindler, bien sûr, mais l’environnement général n’était pas très sophistiqué. C’était chaotique, sans règle, et je ne sais pas pourquoi j’ai commencé à observer les espaces entre les constructions [...] Dès que je me suis mis à regarder dans cette direction, j’ai commencé à être vraiment intéressé par ce que je voyais. [...]

FM – Tandis que les portes des grandes commandes commencent à s’ouvrir, vous décidez de travailler avec des artistes, de retourner aux origines, aux premiers éléments du langage. Vous vous intéressez aux minimalistes, à Rauschenberg et à Jasper Johns, puis à la scène artistique de L. A. et vous modifiez complètement votre langage, vos expérimentations architecturales, pour trouver de nouvelles racines.

FG – Je crois que j’étais attiré par cela parce que je ne me sentais pas à l’aise avec ce qui se développait alors en architecture. J’aime Schindler. J’aimais ce qu’il faisait, mais je ne voulais pas le copier pour autant. Je ne voulais pas faire la même chose. Une bonne partie de ma formation, je crois, vient de l’influence asiatique en Californie, qui était très puissante, nettement plus que ce que pensent beaucoup de gens quand ils parlent d’architecture californienne. [...] Mes premières petites réalisations donnaient l’impression que j’étais un architecte... japonais, parce que j’utilisais un langage accessible à une mentalité liée à la maison de lotissement. En fait, vous pouviez construire vous-même ces maisons en bois. [...]

FM – [...] vous avez commencé à fabriquer des meubles à partir de matériaux très pauvres. Est-ce que l’on pourrait parler comme Wright, d’une nouvelle naturalisation de la cité, dans l’utilisation des matériaux tels qu’ils sont ? [...]

FG – C’est peut-être aussi une sorte d’hommage à Don Quichotte : c’est fou, mais si vous jouez assez longtemps avec quelque chose, vous pouvez vous en servir et faire que des choses se produisent, comme chez Rauschenberg et ses assemblages.

Aurélien Lemonier – Pourrait-on parler de manière contextuelle de travailler ?

FG – Oui, c’est ça. Mais c’est un contexte humain. C’est contextuel à ce que nous sommes, à ce que nous produisons, à ce que nous fabriquons, c’est normal. C’est juste une réalité. [...] C’est accepter cette réalité : la façon, les gens avec lesquels je dois travailler. Comment vais-je faire de ce projet quelque chose de spécial ? Comment puis-je m’emparer de cette réalité et la transformer en quelque chose de positif ? C’est comme au jiujitsu. L’idée du jiujitsu est que vous utilisez la force de l’autre pour le bousculer et gagner. [...]

AL – Pourriez-vous expliquer le concept du « One room building », le « bâtiment d’une seule pièce », qui date de la même période que votre maison ? C’est un concept très puissant.

FG – Il vient de Philip Johnson. [...] Il a donc donné une conférence, mais je ne suis pas certain d’y avoir assisté, je crois que j’en ai lu le texte plus tard. Cette conférence parlait du « One room building ». J’essayais alors de trouver comment arriver à l’essence des choses, comme mes amis peintres. À quoi pense Jasper quand il fait son premier geste ? La clarté, la pureté de ce moment est difficile à atteindre en architecture. Lorsque Philip a donné cette conférence, je me suis dit que c’était ça. Le « One room building » peut être n’importe quoi, puisque sa fonction est simplement de protéger de la pluie, mais il ne possède aucune complexité inhérente qui, fonctionnellement, le rende opératif. C’est pourquoi les églises ne sont que de superbes espaces, et l’on atteint là à l’essence, du moins c’est ce que j’ai pensé... C’est à ce moment que j’ai fait cette petite maison, ces maisons de villages que j’ai réunies parce que je n’avais pas beaucoup de travail et que je voulais faire autant de « One room building » que je pouvais. [...]

AL – La faculté de droit de la Loyola University a été le premier programme important à expérimenter cette idée à plus grande échelle ?

FG – Cette faculté de droit était un projet intéressant car le campus de l’université Loyola est un très bel endroit, en haut d’une colline qui domine l’océan. C’était un petit orphelin, réfugié dans le centre de L.A. [...] L’université ne disposait que d’un budget très serré. Je les ai interrogés sur leurs aspirations.

Ils voulaient bien sûr un superbe campus, mais n’en avaient pas les moyens. Ils avaient besoin d’un lieu sécurisé, donc, d’une certaine façon, d’un lieu que l’on peut fermer. Ils voulaient une identité, ce qui est logique, ils n’avaient pas envie d’avoir l’air d’un pauvre orphelin. Le premier bâtiment construit pour eux, la bibliothèque, n’avait fait qu’empirer les choses, parce qu’elle n’était pas très réussie, hors d’échelle et peu accueillante. Je leur ai donc parlé, parlé du droit, de ce qui était important. Par pure coïncidence, je venais de visiter Rome, le Forum et le temple de Castor et Pollux, que je connaissais déjà, mais de le voir m’a fait réaliser qu’il ne fallait pas beaucoup d’éléments pour exprimer quelque chose sur le droit. Il ne fallait pas grand-chose ; deux ou trois colonnes et un petit linteau. [...]

FM – Pour en venir à vos premières expérimentations avec l’ordinateur... [...] Votre façon de dessiner est devenue absolument iconique, de quelle manière procédez-vous ?

FG – Selon moi, les dessins tiennent davantage à la continuité, ils font la globalité, ils essaient de tout réunir, comme dans une action qui se développe. À un certain moment, c’est fait. J’aime l’idée de continuité, mais d’une continuité totale et ambiguë, si l’on veut. J’ajoute quelques autres petites choses pour le plaisir. [...] Une fois que j’ai compris les possibilités de cette technologie, qu’elle allait se répandre partout et que tout le monde allait dessiner sur ordinateur, que l’on n’allait plus faire de croquis ni de maquettes, pour dessiner directement, j’ai voulu essayer à mon tour. Je voulais voir ce que cela signifiait, ce que ces logiciels pouvaient faire et j’ai eu la chance d’avoir auprès de moi quelqu’un qui savait s’en servir, ce qui n’était pas mon cas. Il était assis à côté de moi, j’ai fait une maquette en toile, puis nous l’avons intégrée dans l’ordinateur. J’ai détesté l’image sur l’écran. L’image d’ordinateur est sans vie, froide, horrible. J’ai manipulé ces formes avec lui, en lui montrant du doigt sur l’écran ce que je voulais. Je dessinais presque sur l’écran pour lui et il me suivait. Techniquement, il était vraiment excellent. Faire passer l’image de mon cerveau à cette chose sur écran, paraissait vraiment... je ne sais pas comment dire. Un peu comme être chez un dentiste sans anesthésiant. Cela faisait mal. Je ne pouvais pas le supporter et je me suis même enfui de la pièce. Quelqu’un avait même chronométré que je n’étais resté que 3 minutes 40 devant l’écran. Mais c’est comme ça qu’est apparue la tête de cheval.

FM – Vous veniez d’inventer l’idée de computation générative ? [...]

FG – C’est ça. Mais ce qui se produit maintenant est que le monde, pour revenir à Cervantes, finit par tout abîmer. Ce qui est un outil étonnant offert à l’architecte est devenu une béquille et beaucoup de ceux qui l’utilisent laissent finalement l’ordinateur dessiner, concevoir leurs formes. Chaque logiciel a sa signature ; si vous utilisez mes logiciels, vous pouvez les reconnaître. [...] Cela pour revenir à mes dessins, mes dessins possèdent une complexité. Je peux faire un dessin facilement, d’un simple trait. Mais vous avez plus de puissance, de possibilités, quand vous utilisez l’ordinateur, vous passez facilement à une petite échelle qui vous permet de faire des dessins plus précis, plus fins. Une fois que vous maîtrisez la petite échelle, vous pouvez passez à la grande, mais vous avez plus de liberté. En d’autres termes, vous mettez l’ordinateur au service de votre propre créativité, vous ne le laissez pas devenir le créateur. Je ne sais pas comment expliquer autrement ce processus de travail. [...]

FM – Il a été particulièrement efficace quand vous avez croisé les deux projets que vous réalisiez à cette époque, le Walt Disney Concert Hall et le musée Guggenheim, la manipulation due à l’ordinateur disparaissait un peu, mais la singularité des bâtiments était conservée.

FG – Oui, mais je fais encore confiance à la technique de la maquette pour construire parce que c’est un rapport direct entre la main et l’objet. Je ne fabrique pas mes maquettes, mais c’est plus direct. Je travaille avec mes collaborateurs, et c’est en quelque sorte plus personnel. Lorsque vous, vous pouvez mettre les données dans la machine, et maintenant vous pouvez le faire, tout mettre dans la machine, appuyer sur un bouton et vous avez une maquette en 3D, un rendu en 3D, c’est totalement impersonnel, terrifiant. [...]

FM – Après le Guggenheim, vous avez réalisé un autre projet. [...] De l’assemblage à la fusion d’éléments, pour aller vers la complexité de cette idée un peu chaotique de l’architecture, vous semblez maintenant revenir à l’unité. Dans votre immeuble new-yorkais (Beekman Tower), le plus récent, vous revenez aux typologies classiques, de manière très complexe. [...] Comment cela s’est-il produit, comment en êtes vous venu à remettre de nouveau en question l’identité du bâtiment ?

FG – [...] Je pense que cela dépend de l’échelle. [...] Dans le domaine des tours de grande hauteur, les modèles sont là, tout a été fait, tout a été pensé, tout a été modélisé et construit dans le monde ; toutes ces tours se ressemblent. Ce qui me semblait manquer, à New York, était une tour qui ne soit pas une copie, ne soit pas une copie historique, mais qui dise avant tout : « New York !». Si vous la voyez, vous savez qu’elle ne peut être qu’à New York. Je répondais en fait au Woolworth Building, une icône précieuse s’il en est. [...] Quel que soit le problème de la décoration du Woolworth, c’est à cette tour que je répondais, mais sans passer par la décoration, en faisant quelque chose d’utile à l’immeuble, et c’est comme ça que la baie vitrée m’a semblé une idée intéressante. J’y ai beaucoup réfléchi. Je recherchais ce qui pourrait faire l’essence de cette tour. Certains confrères font des choses assez folles avec les tours, mais j’étais à la recherche de l’essence de ce type même. Je cherchais une idée, un mouvement, je recherchais quelque chose tel le Woolworth, avec sa décoration du 19e siècle et son échelle. C’est cela qui m’intéressait. J’étais en dialogue avec la tradition de New York, et j’allais utiliser ce « truc », appelez-le comme vous voulez, de la baie vitrée. [...] Je pensais au Bernin. Je pensais à L’Extase de sainte Thérèse et à ces plis merveilleux. Pour moi, ils sont très architecturaux. Michel-Ange dessine des plis tout en douceur, ceux du Bernin sont plus anguleux. J’ai réalisé un petit croquis, puis j’ai demandé à une jeune fille de Princeton qui était à l’agence si elle connaissait la différence entre les plis du Bernin et ceux de Borromini. « Oui » me répondit-elle. « Alors, faites moi des lignes avec des plis du Bernin », lui ai-je alors demandé et elle a fabriqué une petite maquette. Ça a marché, et c’est ce que nous avons construit. [...]

FM – C’est une sorte d’idée entièrement nouvelle de l’histoire parce que vous citez le Bernin et des exemples principalement tirés de la période du maniérisme au baroque, face à l’idée traditionnelle de la perspective. C’est une sorte de critique permanente de l’histoire. Vous avez changé toutes les disciplines de l’ingénierie architecturale... [...]

FG – J’espère au moins que c’est bien [rires]. Je pense que vous en revenez à ce qu’a été pour moi la lecture du Talmud : pourquoi est-ce que cela doit être de cette façon ? Donc je regarde l’histoire. J’essaye de comprendre ce que pensaient les artistes, pourquoi ils ont fait ce qu’ils ont fait, comment cela s’est produit. [...] C’est ce que je recherche dans l’histoire, ces touches d’humanité, ce qui s’est produit du fait de la technologie alors disponible. J’essaye alors de dire : « Nous disposons d’une nouvelle technologie, de nouveaux outils, comment ne pas perdre cette humanité, cette pensée ». [...]

Agence Chiat\Day, 1985-1991 (réalisé) Main Street, Venice, Californie Photo : grant mudford

Agence Chiat\Day, 1985-1991 (réalisé) Main Street, Venice, Californie Photo : grant mudford

BIOGRAPHIE Repères chronologiques

1929 - Naissance à Toronto, Canada.

1947 - Frank Gehry s’installe avec sa famille à Los Angeles, Californie.

1954 - Il obtient son diplôme d’architecture à l’University of Southern California, Puis il étudie l’urbanisme à la Graduate School of Design de l’Université d’Harvard. Il rejoint ensuite différents cabinets d’architecture de Los Angeles, comme Pereira and Luckman Associates ou encore Victor Gruen.

1961 - Frank Gehry s’installe à Paris et travaille dans le cabinet d’André Rémondet.

1962 - De retour en Californie, il ouvre sa propre agence à Santa Monica (aujourd’hui Gehry Partners, LLP).

À la fin des années 1970 - la « Gehry House », sa propriété de Santa Monica - mélange de matériaux, de juxtapositions et d’imbrication des espaces - devient un manifeste de sa pratique architecturale. Dans le même temps, il débute sa réflexion sur une série de meubles en carton Experimental Edges.

1978 - Naissance du projet de la Loyola Law School de Los Angeles que Frank Gehry développera par étapes sur plusieurs années.

1989 - Frank Gehry reçoit le prestigieux Prix Pritzker d’Architecture. Il inaugure le Vitra International Furniture Manufacturing Facility and Design Museum à Weil-am-Rhein en Allemagne (1987-1989).

1991 - Le Centre Pompidou lui consacre une exposition Frank O. Gehry : Projets en Europe.

1992 - Il reçoit le Prix Praemium Imperiale en architecture. Il débute la construction du Nationale-Nederlanden Building à Prague (1992-1996).

1993 - Inauguration du Frederick R. Weisman Art and teaching Museum de Minneapolis (1991-1993).

1997 - Inauguration du Musée Guggenheim de Bilbao (1991-1997) qui lui octroie une renommée mondiale.

2001 - Le Musée Guggenheim de New York lui consacre une rétrospective Frank Gehry, Architect.

2003 - Le Wall Disney Concert Hall est inauguré à Los Angeles et devient l’un des bâtiments phares de la ville.

2005 - Le réalisateur Sidney Pollack réalise « Esquisses », film documentaire biographique retraçant le travail de l’architecte à travers ses grandes réalisations.

2006 - Frank Gehry commence à travailler sur le projet du musée Guggenheim Abu Dhabi.

2007 - Lancement du chantier de la Fondation LUMA à Arles.

2008 - Frank Gehry se voit décerner le Lion d’or de la Biennale de Venise pour l’ensemble de ses œuvres.

2011 - La Tour 8 Spruce Street est inaugurée à New York et devient l’un des emblèmes de la ville.

octobre 2014 - La Fondation Louis Vuitton sera inaugurée à Paris.

Prix internationaux

Les œuvres de Frank Gehry lui ont valu les prix les plus prestigieux dans le domaine de l’architecture. Il devient membre de la Confrérie de l’Institut Américain des Architectes en 1974. Les réalisations architecturales de l’architecte ont été récompensées par plus de cent prix nationaux et régionaux décernés par cet Institut.

En 1977, Frank Gehry est lauréat du Prix Arnold W. Brunner d’architecture de l’Académie Américaine des Arts et des Lettres.

En 1989, il reçoit le Prix Pritzker d’Architecture pour « sa très grande contribution à l’humanité et à l’urbanisme ».

En 1992, il reçoit le Prix Artistique Wolf de la Fondation Wolf. La même année, il est désigné lauréat du Praemium Imperiale décerné par l’Association Japonaise des Arts en « honneur à sa remarquable contribution au développement, à la vulgarisation et au progrès des arts ».

En 1994, il est le premier lauréat du Dorothy et Lillian Gish Award en récompense à l’ensemble de sa carrière consacrée aux arts. La même année, il est fait académicien par la National Academy of Design.

En 1998, il est nommé académicien honoraire par l’Académie Royale des Arts. La même année, il reçoit la Médaille Nationale des Arts et devient le premier lauréat du Prix Friedrich Kiesler.

En 1999, il reçoit la Médaille du Mérite du Lotos Club, ainsi que la Médaille d’Or de l’Institut Américain des Architectes.

En 2000, l’Institut Royal des Architectes Britanniques lui décerne la Médaille d’Or, et il reçoit l’Award pour l’ensemble de ses œuvres de l’Association Americans for the Arts.

En 2002, Frank Gehry reçoit la Médaille d’Or d’Architecture de l’Académie Américaine des Arts et des Lettres. Il est nommé membre de l’Académie Américaine des Arts et des Lettres en 1987, administrateur de l’Académie Américaine à Rome en 1989, et Membre de l’Académie Américaine des Arts et des Sciences en 1991.

En 2003, il entre à l’Académie Européenne des Sciences et des Arts et devient Compagnon de l’Ordre du Canada.

En 2005, il est fait Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’honneur par le gouvernement français.

En 2006, il devient le premier lauréat de la California Hall of Fame.

En 2008, Frank Gehry se voit décerner le Lion d’Or à la Biennale de Venise pour l’ensemble de ses œuvres.

En 2010, il se voit décerner le Prix John Singleton Copley par l’American Associates for the Royal Academy Trust, et reçoit le prix de la Cooper Union de New York pour la Promotion des Sciences et des Arts.

En 2014, il reçoit le prix Prince des Asturies pour les Arts.

Frank Gehry a été fait docteur honoris causa de l’Occidental College, du Whittier College, de l’École Supérieure des Arts et Métiers de Californie, de l’Institut Universitaire de Technologie de Nova Scotia, de l’École de Design de Rhode Island, de l’Institut Californien des Arts, de l’Institut d’Architecture de Californie du Sud, de l’Institut des Arts Otis de l’École de Design de Parsons, de l’Université de Toronto, de l’Université de Californie du Sud, de l’Université de Yale, de l’Université de Harvard, de l’Université d’Edimbourg, de l’Université Case Western Reserve et de l’Université de Princeton.

Frank Gehry a enseigné dans des plus prestigieuses institutions dans le monde, notamment à l’Université de Harvard, à l’Université de Californie du Sud, à l’Université de Californie de Los Angeles, à la Sci-Arc, à l’Université de Toronto, à l’Université de Columbia, à l’Institut Fédéral de Technologie de Zurich, et à l’Université de Yale où il enseigne encore aujourd’hui.23

RÉALISATIONS

Parmi ses grandes réalisations :

· le Musée Guggenheim à Bilbao

· l’extension du Musée des Beaux-Arts Frederick R. Weisman à l’Université du Minnesota

· le Nationale-Nederlanden Building à Prague

· l’immeuble de la DZ Bank à Berlin

· le Centre des Arts du Spectacle Richard B. Fisher au Collège Bard à Annandale-on-Hudson, à New York

· le Centre de Maggie, unité de cancérologie de Dundee, en Écosse

· le Walt Disney Concert Hall de Los Angeles, en Californie

· le Pavillon Jay Pritzker et le Pont BP du Millénium Park à Chicago, en Illinois

· l’Hôtel Marqués de Riscal à El Ciego, en Espagne

· la transformation du Musée des Beaux-Arts de l’Ontario à Toronto, en Ontario

· la Librairie des Sciences Peter B. Lewis à Princeton, dans le New Jersey

· l’Institut Lou Ruvo de Recherche sur le Cerveau à Las Vegas, dans le Nevada

· le Musée Ohr O’Keefe à Biloxi, dans le Mississippi

· le Nouveau Campus pour la Symphonie du Nouveau Monde à Miami, en Floride

· la tour résidentielle de 8 Spruce Street à New York · la tour résidentielle Opus à Hong Kong

· le Théâtre Signature à New York

· la Maison de la Fondation Make it Right à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane.

En cours de réalisation :

· le Musée Guggenheim d’Abu Dhabi

· la Fondation LUMA à Arles

· le Divan Orchestra de Berlin

· le Mémorial Eisenhower à Washington, D.C.

· le développement du quartier de King Street à Toronto, dans l’Ontario

· le Musée des Beaux-Arts de Philadelphie

· le Q-MOCA à Quanzhou, en Chine

· le Campus Ouest pour Facebook à Menlo Park, en Californie.

Walt Disney Concert Hall, 1989-2003 (réalisé) Los Angeles, Californie © Gehry Partners, LLP

Walt Disney Concert Hall, 1989-2003 (réalisé) Los Angeles, Californie © Gehry Partners, LLP

Informations pratiques :

Centre Pompidou 75191 Paris cedex 04 téléphone 00 33 (0)1 44 78 12 33 métro Hôtel de Ville, Rambuteau

Horaires

Exposition ouverte de 11h à 21h tous les jours, sauf le mardi

Tarif

11 à 13 €, selon période tarif réduit : 9 à 10 € Valable le jour même pour le Musée national d’art moderne et l’ensemble

des expositions Accès gratuit pour les adhérents du Centre Pompidou (porteurs du laissez-passer annuel)

Billet imprimable à domicile www.centrepompidou.fr

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8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 06:54
Les Visions de Viollet-le-Duc à la Cité de l’architecture… à partir du 20 novembre

Les Visions de Viollet-le-Duc à la Cité de l’architecture… à partir du 20 novembre

Du 20 novembre 2014 au 9 mars 2015

À l’occasion du 200e anniversaire de la naissance d’Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), la Cité de l’architecture & du patrimoine, avec la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, présente une exposition rétrospective de l’œuvre singulière de ce grand architecte, théoricien et restaurateur, fondateur du musée de Sculpture comparée dont le musée des Monuments français est l’héritier. L’exposition se déroule en sept séquences définissant les aspects de son travail et de sa personnalité.

Eugène Viollet-le-Duc est l'un des rares architectes du XIXe siècle dont les travaux de restauration et l’œuvre font toujours référence pour les professionnels de l'architecture, malgré des polémiques. Son génie a marqué de son empreinte l’histoire du patrimoine et de l’architecture du Moyen Âge. Longtemps, les historiens se sont attachés à mettre en perspective sa science archéologique, sa doctrine en matière de restauration et son activité au service du patrimoine. À partir des années 1970, les idées qu'il avait exprimées en matière de création architecturale furent à leur tour objet d’étude et de controverses. Aujourd'hui, trente ans après la dernière exposition monographique qui lui fut consacrée à Paris, ce sont les aspects les moins connus et les plus inattendus de cet artiste aux talents multiples qui sont présentés au public, pour témoigner de la richesse et de la complexité de sa personnalité. L’exposition dévoile ici le côté visionnaire de sa démarche et illustre l’alliance de positivisme et de délires romantiques, sources mêmes de son génie. Surgit peu à peu une personnalité étrange et complexe, hyperactive et féconde, mobilisant un savoir encyclopédique au service d’un projet politique tout autant qu’esthétique. Une figure majeure du XIXe siècle français.

Portrait(s)

Cette séquence donne corps au personnage par des portraits (sculptures, gravures et photographies) réalisés à diverses périodes de sa vie. Des documents restituent le contexte culturel et politique que l'architecte traverse de la Restauration jusqu’à la Troisième République. Ils livrent aussi une image de l’homme, fait d’évidente gravité et d’une fantaisie dont témoignent ses caricatures. On y retrouve son cercle familial, son entourage intellectuel mais aussi professionnel et politique comme Ludovic Vitet ou Prosper Mérimée. Viollet-le-Duc traverse un siècle marqué par une instabilité politique et sociale d’une rare intensité. Il laissera des témoignages de tous ces évènements, depuis les Trois glorieuses en 1830 jusqu’à son engagement au service de la Défense de Paris en 1870. Sa proximité constante avec les pouvoirs successifs pose la question de sa sensibilité ou de ses convictions politiques, de la sincérité de ses engagements. Viollet-le-Duc apparaît aujourd’hui comme un homme de réseaux dont la carrière n'aura connu aucune interruption dans un siècle mouvementé. Cette partie de l'exposition permettra aussi d’évoquer un quotidien fait d’habitudes, de goûts et de convenances sociales grâce à des documents d’archives, de la correspondance, des objets personnels, des livres de compte...

Le voyage, voir et rêver

Sa formation, non académique pour l’époque, est faite de voyages qui sont autant de parcours Initia- tiques dont il livre des impressions et des observations servies par un art consommé du dessin. Son journal de voyage et son abondante correspondance viennent éclairer, presque quotidiennement, ses découvertes. À la manière des voyageurs du Grand Tour du siècle précédent, il part en quête du Beau universel, du Beau idéal mais s'intéresse aussi à des périodes moins connues, comme le Moyen Âge et la Renaissance. Dans l’esprit du Romantisme contemporain, il se forge une idée de la « couleur locale », selon la formule de Prosper Mérimée, un patrimoine pittoresque, dépositaire des identités nationales. Le contexte romantique de la jeunesse de Viollet-le-Duc sera évoqué grâce aux personnalités qu'il a pu rencontrer.

Le voyage est aussi propice à rêver, à voir au-delà des réalités. Au Palais des Doges, à Venise, il perçoit les formes et les structures au-delà des murs ; à Rome, au Colisée, il redonne vie à l'édifice et assiste aux jeux antiques ; au-delà des ruines, il reconstruit en imagination le château de Pierrefonds.

Sur le chantier de la Sainte-Chapelle

Viollet-le-Duc décide très jeune de devenir architecte sans pour autant en suivre le parcours officiel. Son travail commence dans des agences comme celle de Jean-Jacques Huvé, mais il profite surtout de l'expérience acquise sur les premiers chantiers de restauration de monuments. Il livre ainsi des souvenirs émus de la Sainte-Chapelle de Paris, à la restauration de laquelle il participe en tant que second inspecteur des travaux à partir de 1840, auprès de Jean-Baptiste Lassus.

De la nature à sa métamorphose

Viollet-le-Duc manifeste un grand intérêt pour l’étude de la géologie, de la botanique, de l’anatomie et des sciences de la nature. Il y voit des figures étranges et fantastiques propres à nourrir ses réflexions et ses créations. Ses qualités de dessinateur, l’importance accordée à la précision et à la rigueur du trait sont fondatrices de sa pratique. En homme moderne, il saura faire usage des procédés de son époque pour gagner encore en précision. Grand amateur de montagne, il dresse ainsi une carte du Massif du Mont-Blanc toujours d’actualité.

Dans les études anatomiques, il trouve les clés de lecture et de compréhension des modèles structurels de l’architecture, presque vus comme des organismes vivants. Sa pratique du dessin d’architecture, reposant sur un registre de représentations très étendu, est liée à cette capacité de percevoir le squelette sous la peau.

Cette curiosité insatiable pour des matières et des domaines extrêmement variés, ce goût pour une certaine forme d'ésotérisme, d'étrangeté, le portent à s'intéresser aussi à d'autres civilisations et cultures lointaines (Mexique et arts précolombiens, Turquie et architecture islamique, Russie orthodoxe).

Le chantier de Notre-Dame de Paris

Ce chantier-phare du XIXe siècle est un éclatant manifeste des idées de Viollet-le-Duc en matière de restauration, de décoration et d’aménagement urbain. Sa vision globale de la restauration le conduit à formuler un projet portant sur l’édifice lui-même et ses abords (jardin, cloître, archevêché...). Viollet-le-Duc commence à mettre en pratique ses conceptions et théories de la restauration, celles qui lui font écrire dans son Dictionnaire raisonné que «restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné ».

Cette séquence présente une maquette exceptionnelle de la cathédrale Notre-Dame, réalisée en 1843, avant le début des travaux, qui permet de mesurer l’ampleur et la nature du travail accompli. L’architecte propose aussi une restitution des décors, extérieurs et intérieurs, depuis les grilles du chœur, la statuaire et les décors peints jusqu’au mobilier et à l’orfèvrerie liturgiques. De nombreux documents (études, planches, dessins à grandeur d'exécution, Journal des travaux, photographies, documents techniques...) et des œuvres réalisées (prêt exceptionnel d’objets conservés à Notre-Dame de Paris...) donnent corps à ce chantier. Son quotidien sera évoqué notamment à travers des compagnons et artisans (Ouradou, Denuelle, Geoffroy-Dechaume, Bellu, Gérente...) qui forment la petite armée de la restauration.

Un Moyen Âge retrouvé

Cette séquence décrit la manière dont Viollet-le-Duc réussit par ses études, ses publications et ses interventions, à faire émerger un patrimoine national et identitaire.

Viollet-le-Duc œuvre à reconstituer un Moyen Âge religieux, comme en témoignent les cathédrales de Bayeux et de Lausanne. Il participe aussi, par la conception de certains décors, à la mise en scène d’un decorum religieux autour de nouvelles figures de dévotion, comme à Amiens pour le retour des reliques de sainte Theudosie.

Son talent d’inventeur est également mis au service de l’architecture et du décor civils comme au château de Pierrefonds dont les décors intérieurs sont exemplaires par leur souci d’authenticité et d’unité de style. Cette capacité visionnaire et cette connaissance érudite de l’architecture médiévale le conduisent à définir et proposer des types architecturaux, aujourd’hui entrés dans l’imaginaire collectif comme le château-fort et la cathédrale idéale. Il n’hésite pas non plus à travailler pour ses contemporains et les wagons du train impérial de Napoléon III attestent de sa volonté de faire profiter ses commanditaires des inventions les plus modernes et les plus pratiques.

Un homme de pédagogie

Notoirement opposé à la manière dont sont enseignées l'architecture et l'histoire de l'art en France sous la férule de l'Académie et de l'École des beaux-arts, Viollet-le-Duc se consacre à la transmission de son savoir à l'intention d'un public professionnel et varié, voire des enfants. À l’aube de la IIIe République, Jules Ferry saura définir le projet de toute une vie, celui d’une nécessaire transmission du savoir, « d’une infatigable et triomphante défense des grands monuments de notre histoire contre le double vandalisme de la spéculation et de l’ignorance». (Éloge funèbre de Viollet-le-Duc par Jules Ferry, 1879).

L’enseignement et l’édition

Cette transmission a pu prendre la forme d’un enseignement comme celui des cours de dessin d’ornement qu’il dispense à la Petite école de dessin à partir de 1834, ou de son engagement au sein de l’École centrale d’architecture.

Elle a également pris celle de la publication d’ouvrages ayant connu une grande diffusion, aventure éditoriale hors du commun. Pour diffuser ses théories et ses modèles, Viollet-le-Duc publie notamment Le Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle (10 volumes, 1854-1868) ou le Dictionnaire raisonné du mobilier français de l’époque carolingienne à la Renaissance (8 volumes, 1858-1875). Il écrit également des ouvrages à l’intention de la jeunesse, tous les volumes Histoire de..., publiés par Hetzel, l'éditeur des œuvres de Jules Verne.

Le musée de Sculpture comparée

Dès 1848, il conçoit le projet d’un musée de repro- ductions de sculptures, expression de ses théories sur l’évolution de la sculpture médiévale française. Ce projet entend matérialiser, en volume et à échelle, le travail de sélection et de classification à la base même de son œuvre. Le musée de Sculpture comparée affirme la valeur de ce patrimoine national, par un discours historique et stylistique destiné à le faire connaître et reconnaître par tous. Le musée verra le jour, en 1882, après la mort de l’architecte. Cette séquence décrit le musée sur le mode de la reconsti- tution de deux de ses salles : la méthode comparatiste appliquée à la sculpture de la Renaissance et la mise à disposition typologique d'un répertoire de formes dans la salle d'ornementation (XIIe- XIIIe siècles). C’est ainsi que nous devons à Viollet-le-Duc la galerie des moulages de la Cité de l’architecture & du patrimoine, elle-même héritière des missions que s’était donné l’architecte de diffuser la culture architecturale auprès des professionnels et du grand public.

InformatIons pratIques

Cité de l’architecture & du patrimoine

Galerie des expositions temporaires

1 place du Trocadéro Paris, 16e

Ouvert tous les jours sauf le mardi de 11h à 19h le jeudi jusquʼà 21h

Plein tarif : 9€/TR: 6€

Ouvrier marchant sous les arcs-boutants du chevet de l'église abbatiale du Mont-Saint-Michel, 1835. Collec-tions Médiathèque de l'architecture & du patrimoine MAP

Ouvrier marchant sous les arcs-boutants du chevet de l'église abbatiale du Mont-Saint-Michel, 1835. Collec-tions Médiathèque de l'architecture & du patrimoine MAP

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25 septembre 2014 4 25 /09 /septembre /2014 06:56
Sur la Route du Rhum, un trimaran aux couleurs des Architectes de l’urgence

Sur la Route du Rhum, un trimaran aux couleurs des Architectes de l’urgence

Le skipper Gilles Buekenhout, sera au départ de la Route du Rhum le 2 novembre prochain, sur son bateau Nootka, qui arborera gratuitement le nom de la fondation Architectes de l’urgence, afin de permettre à cette ONG de communiquer sur ses actions dans le monde.

Les Architectes de l’urgence lancent donc un appel à la générosité publique, pour permettre que chaque mille parcouru par Gilles Buekenhout puisse, au‐delà de l’exploit sportif, donner lieu à des dons pour financer des projets en Haïti, notamment des orphelinats et écoles.

Situé non loin de l’arrivée à Pointe‐à‐Pitre, Haïti se relève progressivement des dégâts majeurs causés par le séisme de 2010. Les projets de reconstruction mis en œuvre par les Architectes de l’urgence restent donc vitaux pour aider les populations à retrouver des conditions de vie décentes.

Pour toute information sur les actions de la fondation, ou faire un don et suivre la progression de Gilles Buekenhout lors de la course : www.archi‐urgent.com.

Sur la Route du Rhum, un trimaran aux couleurs des Architectes de l’urgence

Interview de Gilles Buekenhout ‐ Skipper

Quel est votre parcours ?

Je porte une double casquette. En effet, je suis architecte de par mon diplôme et mon activité professionnelle principale, mais je suis aussi amateur passionné de voile, qui essaie de réaliser des rêves nautiques qui frôlent la navigation des professionnels.

Architecte Je suis diplômé d’une école Belge de Bruxelles, depuis 1986. Après avoir travaillé 2 ans au Maroc pour la coopération, j’ai intégré un bureau d’architectes de Bruxelles pendant 7 ans. Mais ma passion de la voile m’a poussé à me rapprocher de la mer et j’ai déménagé en 1996 en France, en Loire Atlantique, à Pornichet. Après avoir tenu 4 ans un commerce de voile sur le port de Pornichet, j’ai recréé en parallèle avec mon épouse (également architecte) mon propre cabinet d’architecture en 2000. L’agence s’est développée jusqu’à aujourd’hui, avec l’ajout de 2 salariées et la construction de nos bureaux en 2006. Le bouche à oreille fonctionne bien et nous accueillons des projets de plus en plus intéressants.

Marin Depuis mon jeune âge, j’ai pratiqué la voile sous toutes ses formes : planche à voile, dériveur, cabinier... Puis acquisition d’un voilier de voyage, suivi d’un voilier de régate, et enfin en 2008, Nootka, le trimaran légendaire de 50 pieds (Multi50), conçu et skippé notamment par Mike Birch : une sorte de ferrarri des mers, mais qui a 25 ans. De plus en plus féru dans ce domaine, l’idée est arrivée comme une évidence : et pourquoi pas participer à la Route du Rhum ? C’est ce que j’ai fait en 2010, en tant qu’amateur averti, sans sponsor : première traversée de l’Atlantique : en solo, en multicoque et en course sur la Route du Rhum !

En plus de mes activités, je m’occupe également de la S.A. du port de Pornichet (président depuis 2006) et de la classe Multi50 (président depuis 2014).

Pourquoi donner le nom d’Architectes de l’urgence à votre bateau ?

En 2010, j’avais trouvé que ma course m’avait donné beaucoup de satisfaction personnelle, mais me donnait un goût amer d’insatisfaction : elle «n’a servi à rien»... Pour 2014, je voudrais donner un sens à ma course : porter un message. Vu mon métier d’architecte, partager l’aventure avec Architectes de l’urgence me paraissait parfaitement cohérent. Pouvoir promouvoir l’architecture au grand coeur grâce à la médiatisation de la Route du Rhum. Et de surcroît sur un trimaran magnifique connu dans le milieu pour ses qualités de robustesse et d’esthétique, valeurs partagées avec l’architecture. C’est un grand honneur pour moi d’avoir cette opportunité.

Architectes de l’urgence vous paient‐ils pour cette communication ?

Non. Absolument pas. Et je ne veux rien recevoir de la part de la fondation Architectes de l’urgence. Nous sommes dans le domaine de la rencontre, de l’échange, de la solidarité.

D’ailleurs, comment financez‐vous votre participation à la course ?

Tout d’abord, le bateau m’appartient et cela me tient à coeur depuis 2009 de l’améliorer d’année en année par mes propres moyens. Je suis exigent et perfectionniste... J’y passe du temps et j’y consacre un certain budget dans le but de bien l’entretenir et de l’améliorer. Quoi de plus satisfaisant que de voir ce bel oiseau d’âge mûr battre certains concurrents plus jeunes !

Pour la course, je finance personnellement les frais, avec le «coup de pouce» de copains ou de connaissances.

Sur Internet : je suivais leurs actions. Je me suis toujours dit : dommage que ma vie professionnelle ne me permette pas d’y participer... Car il y a tant à faire pour donner à certaines personnes des conditions décentes de logement. Ensuite, au hasard d’une manifestation nautique, j’ai eu l’occasion d’échanger quelques mots avec Patrick Coulombel, président de la FAU. Le contact est très bien passé. De plus, M. Coulombel connaissait le bateau.

Quels sont vos objectifs ?

Mes objectifs pour la Route du Rhum sont déjà d’arriver à Pointe‐à‐Pitre, si possible en moins de 19 jours (ce que j’avais fait en 2010). Je souhaite naviguer «propre», ne rien casser, faire corps avec grande dame Nature, faire preuve de pugnacité, comme dans toutes les choses que j’entreprends dans la vie. Mon but est de réussir ce challenge : c’est un combat de tous les jours.

Pensez‐vous que les objectifs sont convergents entre vous et les Architectes de l’urgence ?

Oui, bien‐sûr. Hormis les valeurs communes comme la ténacité, le respect des éléments naturels, l’entraide..., je voudrais faire mieux connaître la Fondation des Architectes de l’urgence, la version solidaire de mon métier. Et pour cela, la vitrine de la Route du Rhum est belle : il y a une histoire à raconter, où intervient le surpassement de soi, pour les gens du monde entier en détresse que les architectes aident au travers de la fondation.

Est‐ce une collaboration ponctuelle ?

J’espère sincèrement que non. J’espère de tout coeur que cette vitrine médiatique puisse donner plus d’écho à la fondation et ainsi trouver de nouveaux mécènes pour la réalisation des projets. Si c’est le cas, je continuerai volontiers cette collaboration pour d’autres projets nautiques.

Que pourrait‐on imaginer pour la suite ?

Si l’effet Route du Rhum est positif pour la fondation, pourquoi pas reconduire une collaboration sur d’autres courses ? Locales ou internationales ? Nootka devenant un vecteur de communication porté en France et dans le monde entier, dans le but d’augmenter les dons de nouveaux mécènes et partenaires.

Nous pourrons réfléchir ultérieurement ensemble à des actions concrètes et porteuses. Par exemple, faire naviguer quelques invités partenaires pour leur faire vivre des sensations nautiques extrêmes et renforcer l’esprit de cohésion.

Bref, «naviguer et bâtir pour reconstruire des vies».

Gilles Buekenhout / Nootka.

Sur la Route du Rhum, un trimaran aux couleurs des Architectes de l’urgence

Interview de Patrick Coulombel, cofondateur des Architectes de l’urgence

Quel sont les objectifs de la fondation Architectes de l’urgence ?

Venir en aide aux populations éprouvées par des catastrophes naturelles ou humaines dans le monde.

La nécessité d’un toit et de remettre en fonctionnement le plus rapidement possible les centres de soins, les écoles et les bâtiments publics sont d’une importance absolue après une catastrophe. A travers ses multiples interventions, depuis 2001 partout dans le monde, la fondation Architectes de l’Urgence a su démontrer que le secours aux populations en détresse ne peut se limiter au seul apport de vivres et de soins : reconstruire des vies brisées, c’est aussi permettre aux plus démunis de retrouver des conditions de vie décentes dans les meilleurs délais.

Comment s’est faite la rencontre avec Gilles Buekenhout ?

Un skipper propriétaire d’un bateau de course et une organisation humanitaire d’architectes sont amenés à se rencontrer par la force des choses s’ils partagent les mêmes valeurs.

J’ai fréquenté le milieu de la voile pendant de longues années, on s’est croisé sur les pontons de Douarnenez l’an dernier. Le courant est vite passé, on fait presque le même métier.

Pourquoi ce bateau ?

En réalité nous n’avons pas choisi le bateau, nous avons choisi l’homme pour les valeurs qu’il souhaite défendre : solidarité, partage et professionnalisme dans la construction.

Gilles nous a proposé de communiquer sur Architectes de l’urgence sans aucune contrepartie, ni même financière, avoir un architecte partenaire qui se positionne dans l’entreprenariat social comme cela est une réelle chance pour nous.

Quelles sont, selon vous, les valeurs communes à l’univers de la voile et celui de l’humanitaire ?

Les valeurs communes sont l’engagement total, la technicité, l’autonomie et l’esprit de débrouillardise.

Lorsque la fondation envoie des équipes sur une catastrophe ou un pays en guerre, elles font avec ce qu’elles ont pris avec elles, en mer c’est pareil.

Qu’est‐ce qui motive ce partenariat ? Quel intérêt pour la fondation ?

La Route du Rhum est un gros vecteur de communication. Cette course part d’Europe pour les Antilles.

Haïti, où l’on travaille depuis de nombreuses années, se situe au bout de cette route. Nous souhaitons faire un lien en faisant rêver un peu les enfants des orphelinats et des écoles que l’on a construits là‐bas.

La fondation s’inscrit dans une démarche de levée de fonds pendant la course au profit d’orphelinats et d’écoles en Haïti.

C’est pourquoi, elle lance à l’occasion du départ de la Route du Rhum un appel à la générosité pour transformer chaque mille parcouru par Gilles Buekenhout en dons au profit de ces projets sur Haïti.

Patrick Coulombel

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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 07:46
La Société du Grand Paris a sélectionné ses Maîtrises d’œuvre pour les lignes 14 Nord, 16 et 17 sud

La Société du Grand Paris a sélectionné ses Maîtrises d’œuvre pour les lignes 14 Nord, 16 et 17 sud

La Société du Grand Paris a choisi les maîtres d’œuvre et les architectes des lignes 14 Nord, 16 et 17 Sud du Grand Paris Express

Suite à l’approbation, le 4 juillet dernier, par son conseil de surveillance de l’opération d’investissement de 3,490 milliards d’euros, la Société du Grand Paris a procédé à l’attribution des marchés de maîtrise d’œuvre pour les lignes 14 Nord, 16 et 17 Sud du Grand Paris Express.

Pour concevoir et réaliser les gares emblématiques de ces lignes, la Société du Grand Paris a choisi :

- Elizabeth de Portzamparc (AECDP) pour la gare du Bourget RER

- L'équipe de Miralles Tagliabue (architecte mandataire) et Bordas+Peiro (architecte associé basé à Paris) pour la gare de Clichy-Montfermeil. Le groupement Miralles –Tagliabue (EMBT) est une agence barcelonaise qui a rassemblé une équipe multidisciplinaire avec une forte expérience des projets d’infrastructure. Miralles Tagliabue a travaillé sur de nombreux projets d’envergure : la gare pour la Metropolitana à Naples, le pavillon de l’Espagne à l’exposition universelle de Shanghai, le marché de Santa Caterina à Barcelone, ou encore le parlement d’Ecosse à Edinburg.

Le groupement qui se verra confier la gare de Saint-Denis-Pleyel sera connu fin octobre.

Par ailleurs, deux groupements conduits par EGIS Rail, composés d’ingénieurs et d’architectes, l’un sur le tronçon Noisy-Champs – Le Bourget RER (ligne 16, 22 km, 7 gares), l’autre sur le tronçon Le Bourget RER – Saint-Denis Pleyel - Mairie de Saint-Ouen (ligne 14 Nord et 17 Sud, 7,5 km, 2 gares), ont remporté les marchés de maîtrise d’œuvre études et travaux des ouvrages de génie civil et des aménagements nécessaires à la réalisation des lignes.

« Quelques semaines seulement après l’autorisation d’investissement votée par son conseil de surveillance, la Société du Grand Paris engage les études d’avant-projets des lignes 14 Nord, 16 et 17 Sud du Grand Paris Express. Cette année encore, l’attribution de ces marchés va générer de nombreux emplois dans les secteurs de l’ingénierie et de l’architecture avant les phases chantiers qui mobiliseront 15 à 20.000 emplois chaque année. Avec ses 128 agents, la SGP coordonne d’ores-et-déjà les travaux de plus de 1.000 professionnels sur le Grand Paris Express. Nous sommes particulièrement satisfaits de pouvoir travailler avec des équipes de renommée internationale, comme avec de jeunes équipes. »

Philippe Yvin, président du directoire

Sur le premier tronçon Noisy-Champs (gare non comprise) – Le Bourget RER (gare incluse)

EGIS Rail est à la tête du groupement composé de Tractebel Engineering et de cabinets d’architecture qui auront en charge de concevoir et réaliser les gares du tronçon :

- Berranger & Vincent pour la gare du Blanc Mesnil,

- Beckmann-N'Thépé pour la gare d’Aulnay-sous-Bois,

- Agence Duthilleul et AREP pour les gares de Sevran Beaudottes et Sevran Livry,

- Atelier Schall pour la gare de Chelles.

Sur le second tronçon Le Bourget RER (gare non comprise) – Saint-Denis Pleyel – Mairie de Saint-Ouen (gare non comprise)

EGIS Rail est à la tête d’un groupement composé de Tractebel Engineering pour le conseil et l’ingénierie et de l’agence d’architecture Chartier Dalix pour la gare de la Courneuve.

Les architectes retenus pour concevoir et réaliser les gares travailleront dans le respect de la charte d’architecture et de design élaborée avec le concours de Jacques Ferrier, architecte conseil de la Société du Grand Paris. La SGP veillera à associer les élus et les populations concernés à l’élaboration du projet de gare de leur commune, tout au long du processus de conception.

Au-delà de ces marchés de maîtrise d’œuvre concernant l’infrastructure et les gares, les équipes déjà à l’œuvre depuis un an pour l’assistance à maîtrise d’ouvrage et pour la réalisation des systèmes de la ligne 15 Sud vont être renforcées pour prendre en charge ces nouveaux tronçons. Ces deux groupements de maîtrise d’œuvre travailleront ainsi sous la conduite d’opération du groupement ARTEMIS, réunissant ARTELIA et ses co-traitants ARCADIS et BG Ingénieurs Conseil, qui a remporté le marché d’assistance à maîtrise d’ouvrage et de conduite générale d’opération, et en lien avec Systra et le groupement Egis- Setec pour la réalisation des systèmes. En 2014, l’ensemble de ces études représente un montant d’environ 200 millions d’euros.

Images : © hassan bensliman

La Société du Grand Paris a sélectionné ses Maîtrises d’œuvre pour les lignes 14 Nord, 16 et 17 sud

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Published by LV_RM - dans Grand Paris Société du Grand Paris Architecte
9 septembre 2014 2 09 /09 /septembre /2014 06:46
Des solutions in-extenso pour les architectes…

Des solutions in-extenso pour les architectes…

Dans la plupart des pays, le pourcentage d'architectes préférant travailler avec des fournisseurs de solutions complètes, plutôt qu'avec des fournisseurs de produits uniques, a considérablement augmenté au cours de l'an dernier. Ce sont quelques-unes des conclusions du rapport du Baromètre européen de l'architecture du 2e trimestre 2014, étude trimestrielle réalisée auprès de 1 600 architectes dans huit pays européens. Les architectes européens ont un rôle d'indicateur de tendance clé dans les activités de construction.

L'offre de simples produits uniques au marché ne semble plus suffisante. Les tout derniers résultats d'Arch-Vision montrent un net renforcement de la préférence des architectes européens à travailler avec des fabricants proposant des solutions complètes. Les développements évoluent constamment dans ce secteur et de plus en plus de fabricants pensent également à la façon dont ils peuvent satisfaire cette exigence du marché. Une autre recherche, réalisée à l'échelle européenne au début de l'année 2014, a démontré que 29 % des fabricants proposaient déjà des solutions complètes à leurs clients et que 23 % d'entre eux envisageaient de le faire.

Sur une année, la différence entre les réponses données par les architectes est incroyable : dans certains pays, le pourcentage d'architectes préférant travailler avec cette catégorie de fabricants a augmenté de 20 % sur un an. Le Royaume-Uni, l'Espagne et la Pologne en sont de bonnes illustrations. On peut s'attendre à ce que cette préférence se renforce davantage dans les années à venir.

En ce qui concerne les fabricants de matériaux et de produits de construction, il semble évident qu'ils doivent devenir des fournisseurs de solutions complètes, et non plus de produits uniques, pour que les architectes envisagent d'utiliser leurs produits.

Ces résultats, ainsi que de nombreux autres résultats et tendances de l'évolution du marché européen de la construction, figurent dans le Baromètre européen d’architecture, une étude de marché internationale réalisée auprès de 1 600 architectes en Europe. Cette étude est réalisée par Arch-Vision quatre fois par an en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Belgique et en Pologne. En dehors des indicateurs prévoyant les volumes de construction en Europe, un sujet spécifique est mis en évidence chaque trimestre. Le sujet du deuxième trimestre 2014 était « Tendances en design architectural et en technologie ». Les architectes représentent non seulement une source fiable d'informations relatives aux volumes de construction futurs, mais leur rôle est également très important étant donné qu'ils influencent considérablement la manière dont les projets sont réalisés et quels matériaux sont utilisés.

Des solutions in-extenso pour les architectes…

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28 août 2014 4 28 /08 /août /2014 06:46
L’UIA S’ENGAGE AVEC SES PARTENAIRES SUR DES IMPÉRATIFS ENVIRONNEMENTAUX POUR 2050

L’UIA S’ENGAGE AVEC SES PARTENAIRES SUR DES IMPÉRATIFS ENVIRONNEMENTAUX POUR 2050

Une table ronde des partenaires de l’UIA s’est déroulée le 6 août 2014, à Durban, Afrique du sud, durant le congrès de l’UIA. Elle réunissait les institutions avec lesquelles l’UIA entretient des relations et des échanges basés sur des protocoles d’accord de réciprocité. Présidée par le président sortant, Albert Dubler, elle a eu lieuen présence des représentants d’agences des Nations unies (ONU-Habitat), d’organisation régionales d’architectes (CAE, ARCASIA, FPAA, AUA, CAA, UMAR, CIALP) d’organismes de défense du patrimoine et de l’environnement (DOCOMOMO, ICOMOS, Green Building Council, Active House) et d’organisations humanitaires (Architectes de l’urgence).

L‘ensemble des partenaires s’est engagé, par une déclaration conjointe, à œuvrer pour supprimer progressivement les émission de CO2 et de gaz à effet de serre dans la perspective 2050, à travers des stratégies de conception et de construction maîtrisées et responsables. Proposée par le Directeur de l’Institut australien des architectes, David Parken, la ‘Déclaration de Durban sur les impératifs 2050’ a été discutée et amendée par les partenaires pour être présentée devant l’Assemblée générale de l’UIA le 8 août 2014, qui l’a adoptée à l’unanimité.

DECLARATION IMPERATIF 2050

Rappelant la Déclaration d’interdépendance pour un avenir viable et durable de Chicago (18-21 juin 1993) qui a reconnu notre interdépendance écologique par rapport à notre environnement naturel et s’est engagée à placer la durabilité sociale et environnementale au coeur de notre pratique et de nos responsabilités professionnelles.

Reconnaissant l’importance de l’Agenda pour le développement après 2015 et celle des objectifs du Développement durable pour assurer un avenir viable et durable; soutenant tout particulièrement, l’objectif important de “rendre les villes et les établissements humains inclusifs, surs, résistants et viables".

Rappelant la conférence sur la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC) qui se réunira à nouveau à Paris, en 2015, en vue de parvenir à un nouvel accord sur l’élimination, en 2050, des émissions de CO2, dans l’énergie mondiale et le secteur industriel, et celle de toutes les émissions de GES des systèmes énergétiques, au cours de la deuxième moitié du 21ème siècle.

Reconnaissant que les zones urbaines consomment plus de 70% de l’énergie mondiale et que les émissions de CO2 proviennent principalement des bâtiments. Une superficie sensiblement équivalente à 60% de l’ensemble des bâtiments mondiaux sera vraisemblablement construite ou reconstruite dans les zones urbaines du monde entier, dans les deux décennies à venir. Cela offre une occasion exceptionnelle pour réduire les émissions de CO2 issues des carburants fossiles et ouvre la voie au secteur du bâtiment pour éliminer progressivement les émissions de CO2 en 2050.

Il est de notre responsabilité de saisir cette opportunité unique et d’influencer un développement éthiquement et socialement responsable à travers le monde: une planification et une conception durables, résistantes, neutres en carbone et des environnements bâtis sains qui protègent les ressources naturelles et les habitats des espèces sauvages, produisent un air et une eau propres, produisent une énergie renouvelable locale et favorisent la construction de bâtiments plus agréables à vivre et la qualité de vie des communautés.

En adoptant l’IMPERATIF 2050, lors du Congrès de l’Union Internationale des Architectes (UIA), à Durban, l’UIA, ses sections membres et ses partenaires enverront aux signataires de l’UNFCCC, et au monde entier, un message fort de notre engagement pour un avenir véritablement durable et équitable.

L’UIA est intimement convaincue du fait que si nous n’agissons pas maintenant sur le changement climatique, nous mettrons en danger les futures générations et celles qui sont déjà affectées par des conditions climatiques extrêmes, les catastrophes naturelles et la pauvreté.

Reconnaissant le rôle essentiel des architectes dans la planification et la conception de l’environnement bâti, la nécessité de réduire à zéro les émissions de carbone en 2050 et de favoriser l’égalité de l’accès au logement, nous nous engageons à promouvoir les motions suivantes :

Que la planification et la conception des villes soient neutres en carbone, ce qui signifie qu’ils ne consommeront pas plus d’énergie qu’ils n’en produiront ou importeront, annuellement, à partir de sources d’énergie renouvelables.

Que la rénovation et la réhabilitation des villes existantes, les réamenagements urbains et les bâtiments soient neutres en carbone, et respectent les valeurs culturelles et le patrimoine.

Que lorsque des solutions neutres en carbone ne sont pas praticables ni possibles à mettre en place, la planification et la conception des villes, le développement des villes, les nouveaux bâtiments et les rénovations devront être hautement efficaces et avoir la capacité de produire ou d’importer leur énergie à partir des sources renouvelables d’énergie de l’avenir.

Que nous nous engageons sur le principe de promouvoir la recherche et de fixer des cibles visant des objectifs pour 2050.

Que nous recommandons et promouvons une architecture socialement responsable pour les communautés, favorisons et rendons équitable l’accès à l’information et aux outils nécessaires pour :

* Planifier et concevoir des environnements bâtis durables, résistants, inclusifs et à faible émission de carbone ou à carbone zéro.

* Concevoir des systèmes d’énergies renouvelables sur place, sans coûts ou à bas prix et des systèmes de ressources passifs (c.à.d. systèmes de chauffage et de refroidissement passifs, récupération et stockage d’eau, chauffage d’eau à l’énergie solaire, éclairage naturel, et systèmes de ventilation naturelle).

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6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 06:50
BRUNO ROLLET LAUREAT DU Xe PRIX EUROPÉEN D’ARCHITECTURE PHILIPPE ROTTHIER 2014

BRUNO ROLLET LAUREAT DU Xe PRIX EUROPÉEN D’ARCHITECTURE PHILIPPE ROTTHIER 2014

Fondé en 1982 par l’architecte Philippe Rotthier, ce prix triennal distingue des réalisations qui ont une valeur collective et culturelle, prennent appui sur le génie de la ville européenne, le dialogue avec le passé et l’histoire, l’ancrage régional et la mise en œuvre de matériaux naturels et durables.

Les réalisations primées ont été sélectionnées par des jurys composés de personnalités européennes dont, entre autres, les écrivains Adrien Goetz et Françoise Lalande, les journalistes Sergio Frau et Katia Pecnik, la designer Matali Crasset, les historiens Bruno Foucart, Charles Jencks et David Watkin, le plasticien Bernard Métais, les architectes Anna Heringer, Christian Biecher, Ben Bolgar, André Jacqmain, Léon Krier, Michael Lycoudis, Dimitri Porphyrios, Oscar Tusquets, Paolo Portoghesi, Rudy Ricciotti.

Les jurys, sous la Présidence de Maurice Culot, ont souvent choisi de sélectionner des réalisations parfois peu connues et de récompenser des démarches originales à l’image de celles de François Spoerri et de ses architectures lacustres, de Abdel-Wahed El-Wakil pour ses mosquées, de Eusebio Leal Spengler pour la restauration de la ville de La Havane ou encore du cinéaste Emir Kusturica et de son village de Küstdendorf en Serbie. Des villes et des institutions ont aussi été primées : Bayonne, Val d’Europe, Le Plessis-Robinson en France, Palerme en Italie, Poundbury en Angleterre, Dresde en Allemagne, le campus de Äkroken en Suède.

PHILIPPE ROTTHIER, FONDATEUR DU PRIX

Né en 1941, diplômé architecte de l’École de la Cambre en 1964, Philippe Rotthier travaille avec l’architecte André Jacqmain et devient en 1967 membre fondateur de l’Atelier d’Architecture de Genval. En 1973, il s’installe sur l’île d’Ibiza où il réalise et réhabilite quelque 80 maisons dans un style vernaculaire. Sa méthode de conception et ses réalisations ont fait l’objet de diverses publications (Ibiza. Le Palais Paysan, 1984; Maisons sur l’île d’Ibiza, 1990; Architectures Arquitecturas Ibiza, 1997; XXX à Ibiza, 2003).

En 1982, il crée le Prix européen de la Reconstruction de la ville et, en 1986, la Fondation pour l’Architecture à Bruxelles. En 1985, il fonde à San José le Talles d’Estudis de l’Hàbitat Pitiú qui œuvre en faveur de la protection de l’habitat traditionnel ibizenco.

À partir de 2006, il partage son temps entre Ibiza, Bruxelles et la Polynésie où il a construit, sur un Motu de l’île de Tahaa, sa propre habitation en matériaux locaux. En 2011, il fonde l’Architecture Museum – La Loge à Bruxelles, dédié à la création contemporaine.

Après celui de la Renaissance urbaine et les nouveaux quartiers en 2008 et de La Réhabilitation d’anciens sites et bâtiments en 2011, le thème de la DIXIÈME SESSION est celui de la relation de l’architecture avec les paysages naturels et urbains. Entre l’arc qui va du sublime au mimétique, toutes les réalisations qui s’inscrivent dans l’art majeur du paysage, en termes d’inscription ou de reconquête, pouvaient être soumises à l’appréciation du jury, qui s’est réuni les 20 et 21 juin 2014, sous la présidence de Maurice Culot et en présence de Philippe Rotthier, fondateur du Prix.

Après avoir examiné les 134 dossiers en provenance de 28 pays, le jury a décidé de sélectionner 28 réalisations, et d'accorder, parmi celles-ci, un grand Prix Philippe Rotthier de 15 000 euros, et deux prix de 7 500 euros. Le jury a aussi décidé de décerner un prix spécial et de distinguer cinq réalisations.

Les projets candidats sont issus de 18 pays d’Europe : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Georgie, Italie, Malte, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République Slovaque, Royaume-Uni, Slovénie, Suède, Suisse. Outres ces réalisations européennes, sont parvenus 8 dossiers des pays suivants : Burkina Faso, Costa Rica, Iran, Japon, Liban, Mexique, Syrie, Turquie.

BRUNO ROLLET LAUREAT DU Xe PRIX EUROPÉEN D’ARCHITECTURE PHILIPPE ROTTHIER 2014
BRUNO ROLLET LAUREAT DU Xe PRIX EUROPÉEN D’ARCHITECTURE PHILIPPE ROTTHIER 2014

LAURÉATS DU Xe PRIX EUROPÉEN D’ARCHITECTURE PHILIPPE ROTTHIER EUROPEAN PRIZE FOR ARCHITECTURE

ARCHITECTURE – PAYSAGE 2014

GRAND PRIX PHILIPPE ROTTHIER POUR LA MEILLEURE INTERVENTION DANS UN PAYSAGE CONSTRUIT École de cuisine aménagée dans un ancien abattoir à Medina Sidonia, Espagne (1) María Gonzalez, Juanjo López de la Cruz. SOL89, architectes

Prix de 15 000 €

BRUNO ROLLET LAUREAT DU Xe PRIX EUROPÉEN D’ARCHITECTURE PHILIPPE ROTTHIER 2014

PRIX PHILIPPE ROTTHIER POUR LA MEILLEURE INTERVENTION DANS UN PAYSAGE SOCIAL

Logements sociaux Le Candide à Vitry sur Seine, France (2) Bruno Rollet Architecte Prix de 7 500 €

« Le candide » Cité Balzac

Le projet prend place dans le quartier Balzac, à la limite sud de Vitry-sur-Seine, à proximité de l’A86. À l’ouest le coteau se dessine, au nord le centre-ville, la Seine à l’est. Ce quartier, par son architecture, inspire une certaine « dureté ». Je propose que ce bâtiment soit comme « un extrait denature ». Une nature composée de briques, de bois et de végétation. Les angles sont arrondis, les balcons courbes et différents selon les niveaux. Une forme douce qui capte la lumière. Entre l’espace public et l’intérieur du logis, on lit une succession de filtres : la grille / le jardin en pleine terre / les balcons ou terrasses / les loggias / les logements. Tous les logements bénéficient d’une double ou d’une triple exposition, d’un balcon ou d’une terrasse plantée. Les séjours, situés en angle, sont parfois prolongés par des loggias. Le jardin est planté autour de l’immeuble. Le bois et la brique l’enveloppent. Les balcons, comme une dentelle, l’entourent. Cet immeuble est dessiné pour le quartier Balzac. Comme la nature, avec le temps il se transformera.

Description :

Lumière : double ou triple exposition des logements, éclairage naturel des parties communes. Espace : balcons filants et loggias en prolongement extérieur des logements, jardin d’hiver et atelier partagé comme espaces communautaires, jardin potager en toiture.

Matière : brique moulée main en bardage, osier tressé des garde-corps, feuillage des jardins et terrasses. Enveloppe : brique monomur + isolation thermique extérieure + brique de bardage, correction des ponts thermiques, baies aluminium RPT.

Ressources : ventilation naturelle assistée, ECS assurée par PAC sur eaux grises, capteurs photovoltaïques, chauffage urbain, récupération des eaux de pluie pour les jardins.

BRUNO ROLLET LAUREAT DU Xe PRIX EUROPÉEN D’ARCHITECTURE PHILIPPE ROTTHIER 2014
BRUNO ROLLET LAUREAT DU Xe PRIX EUROPÉEN D’ARCHITECTURE PHILIPPE ROTTHIER 2014
BRUNO ROLLET LAUREAT DU Xe PRIX EUROPÉEN D’ARCHITECTURE PHILIPPE ROTTHIER 2014
BRUNO ROLLET LAUREAT DU Xe PRIX EUROPÉEN D’ARCHITECTURE PHILIPPE ROTTHIER 2014

PRIX PHILIPPE ROTTHIER POUR LA MEILLEURE INTERVENTION DANS UN PAYSAGE NATUREL

Maison et bureau à Balsthal, Suisse (3) Pascal Flammer, architecte Prix de 7 500 €

BRUNO ROLLET LAUREAT DU Xe PRIX EUROPÉEN D’ARCHITECTURE PHILIPPE ROTTHIER 2014

PRIX SPÉCIAL DU JURY

Centre pour le Bien-être des Femmes à Ouagadougou, Burkina Faso (4) FAREstudio, Riccardo Vannucci, architecte

MENTIONS

Xe PRIX EUROPÉEN D’ARCHITECTURE PHILIPPE ROTTHIER EUROPEAN PRIZE FOR ARCHITECTURE

ARCHITECTURE – PAYSAGE 2014

Musée Maritime Danois à HelsingØr, Danemark BIG Bjarke Ingels Group, architectes

Théâtre en plein air à Rotterdam, Pays-Bas Atelier Kempe Thill architectes et urbanistes Rotterdam (NL)

La bibliothèque de la mer à Awashima, Japon ETAT ARKITEKTER AB, Sweden, Erik Törnkvist, architecte SAR/MSA et Malin Belfrage, architecte SAR/MSA

NOMINÉS

Couverture des ruines archéologiques de Saint-Maurice, Suisse Savioz Fabrizzi architectes

Hall de séchage de plantes en pot à Hulshout, Belgique OFFICE Kersten Geers David Van Severen, architectes

Chapelle St. Lawrence à Vantaa, Finlande Avanto architects Ltd., Ville Hara et Anu Puustinen

Nouvelle usine de traitement des déchets à Valence, Espagne Israel Alba

Campus de l’École américaine en Suisse à Montagnola, Suisse David Mayernik Ltd., concepteur du projet

Cimetière islamique à Altach, Autriche Bernardo Bader Architects et Azra Aksamija, artist

Musée des Vins et Jardin Ampelographique, à Patrimonio, Corse Perraudin Architectes, Gilles Perraudin, Elisabeth Polzella, Delphine Blanc, Romain Crozetiere, Carine Midoun, Nobouko Nansenet

Musée d’art et d’archéologie de Côa à Vila Nova de Foz Côa, Portugal Camilo Rebelo, Tiago Pimentel

Mines d’ocres de Bruoux à Gargas, France DE-SO Defrain Souquet Architectes

Campus de l’université des Arts de Londres, Royaume-Uni Stanton Williams

Office des eaux du district Brabantse Delta à Breda, Pays-Bas KAAN Architecten

Ascenseur panoramique de Barraka à Valletta, Malte Architecture Project

Contournement routier de la ville de Bressanone, Bressanone - Varna, Italie attia + scagnol MODUS architects

Rénovation et extension de l’hospice de Saint Gotthard à Airolo, Suisse Miller & Maranta, dipl. Architekten ETH, BSA, SIA, Basel

Restauration et extension de la Villa Garbald de Gottfried Semper à Castasegna, Suisse Miller & Maranta, dipl. Architekten ETH, BSA, SIA, Basel

Marché couvert et espaces publics à Gand, Belgique Robbrecht en Daem architecten & Mjosé Van Hee architecten

Logements sociaux dans le centre historique de Pampelune, Espagne Pereda Pérez Arquitectos

Passerelle à proximité du bastion de la ville de Pampelune, Espagne Pereda Pérez Arquitectos

Centre d'Archives EDF à Bure-Saudron, France LAN, Umberto Napolitano et Benoit Jallon

Pavillon d’aviron à Alange, Espagne José María Sánchez García

Workshop APOTECA à Mazunte, Mexique Ersen Timur, Architecto DE

Les membres du jury du Prix Européen d’Architecture Philippe Rotthier 2014 :

AUDE-LINE DULIÈRE

Architecte, Grande-Bretagne

ALFONSO FEMIA

Architecte, lauréat du Prix Rotthier 2011, Italie

DOMINIQUE FOURNIER

Architecte, Suisse

FEDERICA MATTA

Artiste, France

WILLIAM PESSON

Architecte et historien de l'architecture, France

PAOLA PIEROTTI

Architecte et journaliste, cofondatrice de la société PPAN, Italie

SEBASTIAN REDECKE

Rédacteur au journal Bauwelt, Allemagne

ALICE VERLAINE

Architecte, Belgique

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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 06:48
Les premières universités d’été de l’architecture
Les premières universités d’été de l’architecture

Les 1ères universités d’été de l’architecture lancées…

Le Conseil national de l'Ordre a pris l'initiative d'organiser des Universités d'été de l'architecture. Conçues tout d'abord comme un lieu de dialogue et de réflexion avec des experts, des élus, des membres des partis politiques, des architectes et les différents acteurs du cadre bâti, ces Universités doivent aussi permettre aux architectes de s'inscrire dans une démarche collective et d'être force de propositions. Le logement et l'urbanisme qui constituent une priorité nationale relèvent d'une responsabilité collective. C'est pourquoi, l'Ordre des architectes a souhaité que la première édition des Universités de l'architecture soit consacrée à « la fabrique de la ville, le logement en question »

DEUX GRANDS THÈMES POUR LES PREMIÈRES UNIVERSITÉS

Ces Universités s'organisent autour de deux grands thèmes : « Habiter la métropole : Vivre à Marseille et ailleurs » et « Habitat : Mutations et innovations ».

Habiter en métropole : vivre la métropole à Marseille et ailleurs Les architectes s'engagent pour des métropoles dynamiques, solidaires, respectueuses des territoires, de l'environnement et des générations futures. Un tel objectif passe par une gouvernance adaptée aux échelles de ces nouveaux territoires urbains mais aussi péri ruraux, ainsi que par une politique du logement mutualisée et une large participation des habitants. La métropole doit produire des projets

urbains qui la préservent de la fragmentation du territoire comme de la privatisation des espaces urbains, en réussissant, là où c'est nécessaire, une densification synonyme de meilleure qualité de vie.

La production d'un logement social exemplaire, mais aussi le développement de nouvelles typologies d'habitat sont les garants de la cohésion sociale des métropoles.

Habitat : mutations et innovations

A toutes les échelles, de l'aménagement métropolitain à la petite opération de logement, les architectes demandent à contribuer au développement d'un habitat de qualité, respectueux des usages. Il s'agit d'être à l'écoute des usagers, des modes de vie, y compris des nouvelles manières d'habiter, pour redonner sens à l'idée de progrès dans le logement.

Les modes de production, la présence de multiples intervenants, les règles et normes de construction ne doivent pas faire perdre de vue le bon sens et les attentes réelles des habitants. L'innovation passe aussi par une dévolution de la commande respectueuse des différents acteurs, en particulier de l'indépendance des architectes, et au final de l'intérêt public.

Pour les architectes, l'innovation passe enfin par la prise en compte dans toute program- mation du coût global, de la conception à la maintenance et la reconversion.

Deux grandes étapes d'organisation

Les Universités d'été de l'architecture se déroulent en deux étapes, entre le 4 juin et le 16 octobre.

Les e-Universités

Un appel à contributions lancé depuis le 4 juin jusqu'au 15 octobre 2014 sur www.universites-architecture.org permet à chaque interlocuteur d'alimenter la réflexion sur chacun des deux thèmes arrêtés, via commentaires, propositions et réponses aux questionnaires mis en ligne.

Un événement de clôture

Cette manifestation organisée en collaboration avec le Conseil régional de l'Ordre de PACA, réunira le 16 octobre 2014, de nombreux professionnels (architectes, maîtres d’ouvrage, élus, étudiants, enseignants) à Marseille au Silo. Ce second temps permettra, à partir de la restitution des contributions fournies sur la toile, d'organiser un large débat sur les deux thèmes des Universités avec des professionnels, des experts et des élus politiques.

Les Universités d'été de l'architecture ont reçu le soutien officiel de la ministre de la Culture et de la Communication et sont organisées en étroite collaboration avec le Collège des Directeurs des Écoles Nationales Supérieures d'Architecture.

Participez aux e-Universités d'été de l’architecture !

La plateforme collaborative www.universites-architecture.org accueille depuis le 6 juin les e-Universités d'été de l'architecture. Conçue comme un blog, elle est un lieu de discussions, de prises de position, d'échanges. Elle accueillera tout l'été, jusqu'au 15 octobre, des contributions d'architectes, d'experts, d'élus politiques ou de simples « habitants », sur les thèmes retenus par cette première édition des universités d'été : « habiter la métropole » et « habitat: mutations et innovations ? ».

Comment participer ?

● En envoyant vos contributions, soit depuis le site lui-même, soit par email à l'adresse contact@universites-architecture.org

● En répondant régulièrement aux sondages qui sont ouverts sur le site

● En lisant et commentant les contributions déjà en ligne

● En partageant et en faisant connaître le site et ses contributions

Manque d’inspiration ?

Un « guide de réflexion », le site, liste une vingtaine de questions détaillant les deux thèmes : choisissez-en une ou plusieurs pour y répondre !

Et après le 15 octobre ?

Les contributions et les réponses aux sondages feront l'objet d'une analyse sociologique. Une restitution en sera faite lors de la journée de clôture le 16 octobre.

Les e-Universités d'été, c’est maintenant !

Le site www.universites-architecture.org est ouvert à tous, tout le temps et sans identification ou codes d'accès. Soyez nombreux à participer à ce projet collectif et collaboratif !

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 06:48
« Créer un désir d’architecture » et « libérer la création architecturale »

« Créer un désir d’architecture » et « libérer la création architecturale »

La commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, présidée par le député de Paris Patrick Bloche, a créé en décembre 2013, une mission d’information sur la création architecturale. Elle a « procédé à plus de 50 heures d’auditions et de tables rondes (...) et rencontré et auditionné 61 architectes ainsi que des représentants de l’Ordre, des syndicats, d’associations ; des juristes également, des représentants des différentes administrations compétentes, des maîtres d’ouvrage, des ingénieurs, des constructeurs. »

La commission a abouti à 36 propositions répondant à deux objectifs : « susciter un désir d’architecture au sein du grand public » et « libérer la création architecturale ».

Le Conseil national de l’Ordre approuve la démarche et les propositions qui couvrent de nombreux sujets essentiels : de l’abaissement du seuil de recours obligatoire à l’architecte à la diffusion de la culture architecturale, de l’organisation des marchés publics à la simplification du système normatif, de la formation des architectes au conseil du public, etc.

Dans ses conclusions, le rapport note qu'après des dizaines de rencontres et plusieurs déplacements sur les lieux où se fait, aujourd’hui, la création architecturale contemporaine, un constat qui pourrait apparaître, en première analyse, comme paradoxal : les acteurs de la création architecturale, à titre personnel, débordent d’enthousiasme et de créativité, fourmillent d’idées, font surgir partout des bâtiments qui aiguisent la curiosité, l’intérêt, dessinent un quotidien meilleur pour nos concitoyens ; mais, lorsqu’ils se penchent sur la situation globale, ils se font, au choix, sévères ou pessimistes.

Pour dépasser ce paradoxe et assurer à la création architecturale une reconnaissance publique qui lui fait défaut, il faut − la mission en est, à l’issue de ses travaux, convaincue −, redonner à la fonction d’architecte une unité et une visibilité qu’elle a peut-être, dans l’évolution qui a conduit de l’art de bâtir à la nécessité de construire, perdue. Il n’y a pas à trancher entre l’architecte artiste, affublé hier de sa lavallière et tout de noir vêtu aujourd’hui, et l’architecte ingénieur, soucieux d’exploits techniques mais sourd aux exigences d’une architecture à vivre. La leçon de Frank Lloyd Wright, livrée au début de son Testament, mérite ici d’être rappelée : il « faut voir, travaillant ensemble, pendant toute une vie, le poète dans l’ingénieur, l’ingénieur dans le poète et les deux réunis dans l’architecte » (1).

Enfin le rapport souligne qu'en dépit de difficultés réelles, le désir de créer, les nouvelles formes d’organisation collective, la pluridisciplinarité grandissante, donnent à l’architecte les ressources nécessaires pour se saisir des défis de la ville de demain et de l’aménagement durable du territoire. La création architecturale française doit retrouver son aura et son dynamisme du point de vue économique, mais aussi dans le domaine de l’urbanisme.

Le rapport estime que l’architecture doit se penser et se vivre au quotidien, la mission propose donc un plaidoyer, en trente-six propositions, pour une création architecturale désirée et libérée.

(1) F. L. Wright, Testament, Marseille, Parenthèses, collection Eupalinos, 2002, p. 17.

« Créer un désir d’architecture » et « libérer la création architecturale »

LISTE DES PROPOSITIONS :

> Un constat : une architecture contemporaine mal aimée : quels remèdes ? Proposition 1 : abaisser le seuil du recours obligatoire à l’architecte à 150m2

Proposition 2 : inciter les architectes à mettre en avant le coût global du projet afin que les particuliers puissent faire un choix à partir d’une information réelle

Proposition 3 : mettre en œuvre des mesures pour inciter les particuliers à faire appel à l’architecte : permis simplifié et prêt bonifié

> Donner plus de visibilité à l’architecture sur le plan politique

Proposition 4 : Créer une délégation interministérielle (culture, logement, environnement) placée auprès du Premier Ministre

> Faire évoluer les citoyens par la formation, organiser une meilleure communication, valoriser l’architecture au quotidien

Proposition 5 : Développer l’initiation à l’architecture dès l’école,

Proposition 6 : conforter les actions conduites par les Maisons de l’architecture, notamment l’implantation de résidences d’architectes par le biais de subventions publiques

Proposition 7 : organiser une meilleure communication, recourant à des media innovants et participatifs, autour des réalisations des concours d’architecture et des prix portant sur l’architecture au quotidien

> Accentuer les efforts en faveur des Ecoles d’architecture et de l’enseignement

Proposition 8 : Rééquilibrer la répartition des ENSA sur tout le territoire

Proposition 9 : Instituer des cours de langue obligatoire dans les ENSA

Proposition 10 : Renforcer la HMO en allongeant la durée de la mise en situation professionnelle

Proposition 11 : Il faut reprendre dès la rentrée prochaine les 10 propositions du rapport Feltesse

Proposition 32 : Donner aux enseignants un statut semblable à ceux des enseignants-chercheurs, promouvoir le regroupement des laboratoires de recherche, et le développement d’équipements mutualisés sur le territoire

> Faire rayonner l’architecture en France et à l’étranger

Proposition 12 : donner plus de visibilité aux prix d’architecture, encourager l’exportation grâce aux réseaux culturels (expositions) mais surtout économiques

> Les concours sont nécessaires, Mais il faut éviter le dumping du star système

Proposition 13 : Il faut simplifier les dossiers

Proposition 14 : Faciliter l’accès des jeunes à la commande

Proposition 15 : Lever partiellement l’anonymat du candidat pour permettre l’échange entre le jury et les finalistes

> Et plus généralement pour la commande publique :

Proposition 36 : Développer une stratégie nationale de la commande publique

> PPP, stopper les dérives : « ce sont des bombes à retardement budgétaire » : sans les supprimer ne les conserver que pour des projets exceptionnels

Proposition 16 : supprimer le 3ème critère d’évaluation déterminant le recours au PPP, fondé sur un bilan entre les avantages et les inconvénients plus favorable que ceux d’autres contrats de la commande publique

Proposition 17 : Réintroduire l’architecte dans la phase conception en imposant le concours pour le choix du maître d’œuvre, le partenariat n’intervenant que dans la phase de construction, après le PC

Proposition 18 : Prévoir le choix de deux architectes lors de ce concours : un chargé de conseiller la maîtrise d’ouvrage publique une fois le contrat de partenariat conclu, l’autre poursuivant sa mission auprès du groupement privé

Proposition 19 : limiter les dérogations à la loi MOP et revenir à une loi capable de susciter et de stimuler la création architecturale

> Renforcer la présence des architectes sur les territoires, renforcer leurs missions et rémunération

Proposition 20 : Renforcer la présence des architectes conseils au niveau régional (augmenter leurs vacations ou leur rôle)

Proposition 21 : Prévoir un enseignement en architecture et urbanisme dans la formation des responsables administratifs locaux

Proposition 22 : Recueillir obligatoirement le conseil des CAUE lors de l’élaboration des documents d’urbanisme et généraliser les structures d’accueil pluridisciplinaires

Proposition 23 : Développer des actions de formation spécifique des personnels chargés de l’instruction des PC

Proposition 24 : Généraliser le 1% artistique

Proposition 25 : Généraliser la mission complète de l’architecte

Proposition 26 : Rémunérer systématiquement le travail préparatoire de l’architecte à la demande de PC

Proposition 27 : Prendre appui sur les commissions préalables aux PC associant les pouvoirs publics, la maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre et maîtrise d’usage

> Respecter les normes mais lutter contre leur empilement

Proposition 28 : Passer d’une logique prescriptive à une obligation de résultat en fixant des objectifs à atteindre plutôt que des moyens

Proposition 29 : Proposer des zones franches sur l’ensemble du territoire qui permettraient de déroger aux règles

Proposition 30 : systématiser les dispositifs dérogatoires aux règles d’urbanisme relatives au gabarit, à la densité et à l’aspect extérieur du bâtiment lorsqu’il fait preuve d’une qualité architecturale avérée

Proposition 31 : Prévoir que tous les logements d’un immeuble neuf soient rapidement adaptables aux situations de handicap

> Un enjeu : la réhabilitation

Proposition 34 : Développer l’offre de formation initiale et continue en matière de réhabilitation et de transformation du bâti existant

Proposition 35 : Intégrer les CAUE aux plateformes de la rénovation énergétique pour faciliter l’orientation des particuliers

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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 06:54
Architectes de l’Urgence lauréats 2014 du prix Vassilis Sgoutas de l’Union Internationale des Architectes

Architectes de l’Urgence lauréats 2014 du prix Vassilis Sgoutas de l’Union Internationale des Architectes

Le jury de l’union Internationale des Architectes, qui s’est réuni à Melbourne en Australie le 5 mai dernier, a décidé de décerner cette année le prix Vassilis Sgoutas à la fondation Architectes de l’urgence pour son action au niveau international depuis 2001.

Le « Prix Vassilis Sgoutas » fut lancé par l’Union internationale des architectes (UIA), en 2007, pour honorer des « architectes ayant apporté une contribution à l’amélioration des conditions de vie dans des zones en dessous du seuil de pauvreté ». Le Prix est décerné tous les trois ans lors du Congrès mondial de l’UIA.

L’objectif du prix est de mettre en valeur des travaux, des activités et des actions qui contribuent d’une manière concrète à l’amélioration des conditions de vie des défavorisés qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, en apportant une amélioration aux établissements humains et à l’environnement.

Ce prix sera décerné à la fondation le 6 août prochain à l’occasion du prochain congrès de l’UIA qui se tiendra à Durban en Afrique du Sud.

Organisés tous les trois ans, les Congrès de l’UIA sont les lieux d’échanges professionnels et culturels entre les architectes de tous les pays du monde.

La Fondation Architectes de l’Urgence et Arquitectos sin Fronteras (Espagne) partagent le Prix Vassilis Sgoutas qui récompense l’architecture au service des plus démunis et la conception de solutions inventives susceptibles de faire reculer la pauvreté et l’indigence.

« En donnant une dimension humanitaire à l’exercice de l’architecture la Fondation des architectes de l’Urgence et Arquitectos sin Fronteras ouvrent une voie généreuse, innovante et exemplaire, celle d’une action professionnelle collective, sur le terrain, au service de populations sinistrées ou dans un contexte d’extrême précarité. »

Créés en 1961, les prix UIA honorent des professionnels dont les mérites, les talents ou les actions ont une portée internationale, dans différents secteurs de l’exercice de l’architecture.

Joseph Rykwert : prix Jean Tschumi 2014

Joseph Rykwert est lauréat du Prix Jean Tschumi, attribué pour l’enseignement de l’architecture, à la critique et à l’histoire de l’architecture qui contribuent à l ‘excellence de la formation des architectes.

« Architecte, historien et critique britannique éminent, Joseph Rykwert est l’un des théoriciens les plus influents de sa génération. Durant plus de soixante ans, son érudition et ses orientations novatrices ont radicalement changé la relation des architectes avec le passé, ainsi que leur perception et leur conception de l’espace, des édifices et de la ville. »

Une mention a été attribuée au couple d’éditeurs et critiques australiens de notoriété internationale Haig Beck & Jackie Cooper.

La municipalité métropolitaine de Séoul : prix sir Robert Matthew 2014

La municipalité métropolitaine de Séoul reçoit le Prix Sir Robert Matthew pour la qualité des aménagements destinés à des communautés, à l’amélioration de leur habitat et à celle des espaces publics, dans un souci de développement harmonieux et solidaire.

« La municipalité métropolitaine de Séoul a conduit de manière exemplaire le projet pilote de rénovation des logements de Yeongdeungpo Dosshouse Town. Une concertation entre les architectes, les autorités gouvernementales et les habitants, alliée à une mise en œuvre subtile, ont permis de redonner l’espoir, la dignité et la joie de vivre à ce quartier. »

Quatre mentions ont été attribuées : À l’architecte du Nigéria Kunlé Adeyemi, pour son prototype destiné aux villes lacustres en Afrique.

À l’équipe norvégienne TYIN Tegnestue Architects, composée de Yashar Hanstad et Andreas Grøntvedt Gjertsen qui se définissent eux-même comme « Architectes de la nécessité ».

À L’architecte sud africaine Carin Smuts qui conçoit des équipements durables pour des communautés marginales des townships.

À l’architecte australienne Anna Rubbo, fondatrice en 2005 de Global Studio, pour son action pédagogique et humanitaire.

Les lauréats recevront leur prix à Durban, en Afrique du Sud, lors d’une cérémonie organisée, le 6 août, dans le cadre du 25e Congrès mondial d’architecture de l’UIA. Le jury des prix s’est réuni à Melbourne, en Australie, le 5 mai 2014. Il était composé des membres du Bureau de l’UIA : Albert Dubler, Président, Louise Cox, Présidente sortante, Michel Barmaki, Secrétaire général, Patricia Emmett, Trésorière, Antonio Raffaele Riverso, Deniz Incedayi, Thomas Vonier, Mohamed Esa, Ali Hayder, Vice-Présidents

Architectes de l’Urgence lauréats 2014 du prix Vassilis Sgoutas de l’Union Internationale des Architectes

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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 06:52
Médaille d’Or de l’UIA, Ieoh Ming Pei

Médaille d’Or de l’UIA, Ieoh Ming Pei

En attribuant sa récompense la plus prestigieuse à l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei, l’UIA a souhaité rendre hommage « au parcours et à l’œuvre d’un géant de l’histoire de l’architecture moderne, qui s’étendent sur plus de six décennies, sur les cinq continents. À travers cette médaille, l’UIA reconnaît l’excellence de son style unique et de sa rigueur intemporelle ainsi que la subtilité des liens qu’il a su tisser avec l’histoire, l’espace et le temps ».

Ieoh Ming Pei est né à Canton, en Chine, en 1917. Il rejoint les États-Unis en 1935 et fait ses études d'architecture au Massachusetts Institute of Technology (MIT) dont il est diplômé en Architecture en 1940. Après avoir étudié dans l’atelier de Walter Gropius à l’Université de Harvard, il y obtient un Master en Architecture en 1946. En 1954 il acquiert la citoyenneté américaine, et fonde, en 1955, sa propre agence avec deux associés Eason Leonard et Henry Cobb.

La Bibliothèque John Fitzgerald Kennedy à Boston, le bâtiment Est de la Galerie nationale des arts de Washington ou, la banque de Chine à Hong Kong, marquent le début d’une longue carrière ponctuée d’édifices prestigieux aux Etats-Unis et dans de grandes capitales du monde.

Plusieurs dizaines d’édifices phares portent sa signature, parmi-eux citons l’extension du Musée du Louvre à Paris et avec la célèbre pyramide de verre, au cœur d’un ensemble historique mythique (1989); le musée national des arts de Washington, le Johnson Museum of Art de New York (1973), le musée d’art du Qatar à Doha (2008).

Ieoh Ming Pei a reçu les récompenses les plus éminentes dont un architecte puisse s’enorgueillir, notamment la Médaille d’or de l’American Institute of Architects (AIA) et du Royal Institute of British Architects (RIBA). Il recevra la médaille d’or 2014 de l’UIA à Durban, en Afrique du Sud, lors d’une cérémonie organisée, le 6 août, dans le cadre du Congrès mondial d’architecture de l’UIA.

Riche d’une multitude de distinctions et de prix internationaux, la signification des édifices de Ieoh Ming Pei se distingue des considérations classiques. En effet, l’architecte s’est toujours intéressé au contexte dans lequel il intervient. Quand il édifie ses créations, il ne limite pas son travail aux enjeux uniquement architecturaux et la recherche d'une certaine pureté des formes s’allie à l’efficacité fonctionnelle. Le jeu de formes abstraites, l’emploi de matériaux froids tels que le verre, l’acier, le béton sont érigés sous la ligne de finitions des plus pures et des plus précises. Ses constructions, ses œuvres flirtent avec la poésie et l’environnement qui les entourent donnant des effets théâtraux, poussant les défis de la matière.

Bâtisseur international

Membre de l'Académie Internationale d'Architecture, Premier Prix d'Excellence de la Fondation Colbert, Médaille Présidentielle de la Liberté aux Etats-Unis, Ieoh Ming Pei fait partie de la seconde génération d'architectes modernes américains, successeurs et anciens élèves des maîtres européens. Il a réalisé un très grand nombre de projets dans le monde entier dont une quarantaine de gratte-ciel dans le monde, la pyramide du Louvre et entre autres, le Mudam Luxembourg. Là, le bâtiment dialogue à merveille avec son environnement naturel et historique offrant des vues magnifiques à quelques pas du quartier européen du Kirchberg. Si les bâtisseurs de cathédrales restent encore anonymes, Ieoh Ming Pei a gravé son empreinte à l’échelle internationale, grâce à une approche exceptionnelle de son art et un style architectural à son image.

La médaille d’or de l’UIA est la récompense la plus prestigieuse attribuée à un architecte par des architectes, à partir de nominations soumises par les organisations professionnelles du monde entier. Cette procédure, réellement internationale, porte les valeurs de l’UIA : le professionnalisme, la diversité culturelle et l’indépendance. Elle est exempte de toute forme de discrimination, d’intérêt particulier ou partisan. Le jury est composé des membres du Bureau de l’UIA. Celui de la session 2014, s’est réuni à Melbourne, en Australie, le 5 mai 2014. Il était composé de : Albert Dubler, Président, Louise Cox, Présidente sortante, Michel Barmaki, Secrétaire général, Patricia Emmett, Trésorière, Antonio Raffaele Riverso, Deniz Incedayi, Thomas Vonier, Mohamed Esa, Ali Hayder, Vice-Présidents.

Médaille d’Or de l’UIA, Ieoh Ming Pei

I. M.Pei – La Pyramide du Louvre

« Le chantier du Louvre m’a offert l’occasion de travailler sur un palais dont l’histoire remonte au règne de Philippe Auguste (1180–1223). Édifié au cours des siècles par les rois qui ont régné en France, conçu par certains de ses plus grands architectes, le Louvre se dresse quasi littéralement au cœur de la France. Sans le Louvre, la pyramide n’aurait pas d’intérêt particulier. C’est le contexte et l’histoire du lieu, et donc l’histoire de France, qui enrichissent la pyramide de leur présence et de leur sens.

Le programme assez élaboré des nouveaux espaces prévus par le musée portait sur plus de 92􏰅000 mètres carrés. On ne pouvait imaginer ajouter un nouveau bâtiment de cette taille dans l’enceinte du Louvre, et il était donc évident, dès le départ, qu’il allait falloir creuser la cour Napoléon. Le programme de ces espa- ces souterrains était intense et stimulant, mais le symbole, le seul signal du changement que connaissait le Louvre, était la pyramide. Elle allait porter la lourde responsabilité de dire: «􏰄􏰄Voici le Louvre􏰄». Ce ne pouvait être une forme trop imposante, ni trop dominante. Il ne fallait pas entrer en compétition avec le palais lui-même et c’est pourquoi j’ai utilisé le verre et non la pierre. La connexion souterraine qu’elle signale entre les ailes Richelieu, Sully et Denon est néanmoins au cœur du projet. C’est ce qui fait de l’ancien palais un musée unifié. La pyramide apporte l’éclairage naturel dans les espaces en sous-sol du nouveau Louvre. C’est le point symbolique d’entrée que franchissent chaque année des millions de visiteurs.

En un sens, la pyramide et le Grand Louvre sont des projets qui concernent autant le flux de ces personnes que l’architecture. Pendant la phase de conception, j’ai recherché des manières d’ani- mer ces zones souterraines, en imaginant par exemple que nous pourrions y faire pénétrer la nature, par des arbres, mais cette verdure aurait paru inappropriée à deux niveaux en dessous de la rue. J’ai décidé que l’objet qui nécessitait tous nos soins était le mouvement des visiteurs, la circulation dans l’espace de ceux qui étaient venus voir l’un des plus grands musées du monde. Vingt ans après son inauguration, je pense que la pyramide reste la solution symbolique dont avait besoin le Grand Louvre. »

I. M. Pei | Février 2009

Médaille d’Or de l’UIA, Ieoh Ming Pei

C’est à peine quatre mois après avoir été élu président de la République que François Mitterrand annonça, le 26 septembre 1981, que le musée du Louvre allait s’installer dans la totalité du palais. Occupé en partie par le ministère des Finances, l’un des plus prestigieux musées du monde avait besoin d’être rénové. Un an plus tard, en octobre 1982, le Président nomma Émile Biasini, responsable de l’étude du projet. Celui-ci avait été membre du cabinet du ministre de la Culture, André Malraux, puis nommé à la tête de l’ORTF (Office de Radiodiffusion-Télévision française) où il avait introduit la télévision en couleur, en 1967. Il recommanda la désignation de l’architecte I. M. Pei pour diriger la conception du nouveau Louvre, et ce sans concours. Né en 1917, et ayant atteint un âge où certains prennent leur retraite, Pei qui avait à son actif, entre autres, le bâtiment est de la National Gallery of Art de Washington (1974–78), ne participait plus aux compétitions architecturales. On fut surpris qu’il demande un délai d’étude avant d’accepter cette proposition. Dans le plus grand secret, il visita à trois reprises le musée au cours de l’hiver 1982–83. « Je n’ai pas accepté immédiatement ce projet, même si j’étais très excité par cette idée », raconte-t-il. « J’ai, au contraire, dit à Mitterrand qu’il me fallait quatre mois pour l’explorer avant de pouvoir m’engager. Je voulais ce laps de temps pour étudier l’histoire de France, parce qu’au fond qu’est-ce que le Louvre􏰄? Ses premiers éléments furent édifiés au XIIe siècle, et une succession de souverains arrivèrent, et construisirent sur le site et démolirent comme ils voulurent. Pendant huit cents ans, le Louvre a été l’un de ces monuments qui reflètent l’histoire des Français. J’ai pensé, en posant cette condition préalable, que le Président me remercierait, mais refuserait parce qu’il était pressé – il avait été élu en 1981, son mandat ne durait que sept ans et nous étions déjà en 1983 – il y avait ainsi une forte pression sur lui... »

L’architecte décida finalement d’accepter la commande, et pro- posa un plan qui envisageait d’utiliser la cour Napoléon, située au cœur du palais et s’étendant entre les deux ailes construites sous Napoléon III, entre la rue de Rivoli et la Seine. En creusant cette cour, il devenait possible de créer une nouvelle entrée centrale, qui donnerait accès non seulement aux salles de musée existantes, mais aussi aux espaces de l’aile Richelieu libérés par le ministère des Finances. Pei alla voir le président en juin 1983, et lui expliqua ses plans, sans proposer encore la pyramide qui allait devenir le nouveau symbole du Louvre. Selon Pei, Mitterrand donna son accord en deux mots : « Très bien ! ». La confiance implicite que révélait cette réaction devait perdurer tout au long de la relation entre l’architecte et l’homme d’État, même lorsque s’éleva une sorte de tempête politique autour du concept de la pyramide. «􏰄Le président Mitterrand me dit qu’il appréciait mon travail pour l’habileté que j’avais montrée dans le lien entre la partie ancienne et la partie nouvelle de l’East Building, Washington. Je n’étais en fait pas d’accord avec lui, car quarante années seulement séparent la partie ancienne de la National Gallery et mon nouveau bâtiment, alors que l’histoire du Louvre s’étend, elle, sur huit siècles. »

Le respect de Pei pour l’histoire de France symbolisée par le Louvre était une réponse à ceux qui allaient lui reprocher d’ignorer l’architecture du palais en faveur d’une approche géométrique moderniste.

Médaille d’Or de l’UIA, Ieoh Ming Pei

Un diamant pour le Louvre

C’est en janvier 1984 que le projet fut officiellement présenté à la Commission supérieure des monuments historiques en charge de la protection des bâtiments classés. La pyramide était maintenant pleinement visible. Le quotidien de droite Le Figaro et un ancien ministre de la Culture, Michel Guy, montèrent une campagne contre le projet qui trouvait néanmoins une certaine faveur auprès du public. L’année suivante, Jacques Chirac, maire de Paris et opposant politique au président Mitterrand, demanda qu’une maquette grandeur nature de la pyramide soit réalisée avec des poteaux et des câbles sur le site même. À la surprise de certains, il décida de ne pas bloquer le projet, peut-être parce que l’épouse de l’ancien président Georges Pompidou y était favorable. «􏰄Émile Biasini m’avait dit que j’avais intérêt à convaincre Madame Pompidou, et je me suis donc rendu à plusieurs reprises chez elle pour en discuter. Pendant un certain temps, je fus diplomate à Paris, alors que je ne parlais même pas le français ! »

Un des premiers croquis de I. M. Pei pour la pyramide et des bassins qui l’entourent.

Un des premiers croquis de I. M. Pei pour la pyramide et des bassins qui l’entourent.

"Je m’attendais, bien sûr, à une controverse, et je n’ai pas été surpris d’être attaqué". I. M. Pei

C’est peut-être la personnalité d’Ieoh Ming Pei, peu enclin à l’esprit de confrontation, qui emporta la décision. Au cours d’une rencontre avec Jacques Chirac, organisée par Émile Biasini, les choses commencèrent à se calmer. « Nous avons à peine parlé de la pyramide, et je me suis bien entendu avec Monsieur Chirac car il s’intéressait beaucoup à l’art oriental, et nous avons plutôt parlé de ce sujet. »

Revenant sur cette période en 2009, I. M. Pei remarque : « Je m’attendais, bien sûr, à une controverse et je n’ai pas été surpris d’être attaqué, mais cela ne me dérangeait pas vraiment, car je sentais que nous avions raison. Le président Mitterrand et Émile Biasini étaient ceux que je devais convaincre. Lorsque j’ai expliqué pour la première fois le concept architectural au président, je disposais de quatre formes de pyramides en Plexiglas que j’avais mises en place sur un plan. Émile Biasini fit remarquer, en les regardant, qu’on pouvait penser à des diamants, et c’était en effet des sortes de cristaux. Comme je ne parlais pas le français, je m’adressais au président en anglais et il écoutait. J’ai pu lui présenter les alternatives et le convaincre. »

Les talents d’organisateur d’Émile Biasini permirent la construction de la pyramide. Alors que la controverse faisait encore rage, il organisa en janvier 1984, dans la station balnéaire d’Arcachon, une réunion avec Pei et les directeurs des sept départements du Louvre. Côté musée, le personnage le plus important était Michel Laclotte, alors conservateur des peintu- res et futur directeur du Louvre. Avec son accord et celui de ses collègues, l’idée du Grand Louvre devint une réalité. Bien que son soutien fût fondamental, Pei travailla également à emporter l’adhésion des autres conservateurs. « Un élément essentiel », explique-t-il, « était de résoudre un problème posé par le conservateur du département des sculptures, Jean-René Gaborit. Il voulait que les fameux Chevaux de Marly soient présentés en lumière naturelle, mais dans un espace couvert. J’ai proposé de protéger par une verrière deux des cours intérieures de l’aile Richelieu, qui servaient naguère de parking au ministère des Finances, et de consacrer ces espaces au département des sculptures. Elles sont devenues les cours Marly et Puget….

Médaille d’Or de l’UIA, Ieoh Ming Pei

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 06:46
Un chef d'orchestre, architecte-énergéticien pour accompagner la rénovation énergétique

Un chef d'orchestre, architecte-énergéticien pour accompagner la rénovation énergétique

Le 28 mai dernier, le Blog relayait le communiqué de l’association des consommateurs UFC-Que Choisir sur une étude qui révélait les résultats d’une enquête en sollicitant des professionnels labellisés « RGE » afin d’évaluer leurs compétences en matière de rénovation énergétique. L’UFC concluait le communiqué par un bilan désastreux devant imposer une reconstruction du système. Selon Alain Bazot, Président de l’association des consommateurs : « l’échec de la démarche « RGE » est encore plus criant du fait notamment d’une formation abrégée (2 jours) et non continue, de l’absence de contrôles récurrents ou de la non-opposabilité des économies d’énergies alléguées. Quant aux mécanismes de financement, ils sont tellement complexes et changeants que les professionnels ont préféré abandonner tout accompagnement du client qui se retrouve perdu dans une véritable jungle informative et tarifaire. »

Cette étude a fait réagir l’Ordre des architectes. En effet, elle préconisait en marge de l’enquête de promouvoir une forme d’énergéticiens-architectes afin d’accompagner le consommateur.

Pour le CNOA, en parfait accord avec cette étude, ne cesse de répéter que la procédure de qualification RGE mise en place pour les artisans et les entrepreneurs ne saurait suffire à réussir la réhabilitation énergétique du parc existant de logements individuels ou collectifs.
Alain Bazot, président de l’association des consommateurs dénonce : « surtout les professionnels RGE se sont montrés « corpocentrés », en proposant uniquement des travaux en lien avec leur corps de métier. »

Pour le CNOA, la rénovation énergétique d’un bâtiment individuel ou collectif demande, avant toute réalisation, une analyse globale du bâti, de son environnement, de son orientation, de sa structure. Ensuite il faut concevoir un véritable projet d’ensemble qui détermine les travaux à réaliser parfois sur le long terme. L’architecte et la maitrise d’œuvre ont seuls, la capacité d’élaborer ce projet global qui répondra aux objectifs de performance énergétique du bâtiment mais aussi améliorera le confort de ses habitants et la qualité architecturale du bâtiment permettant au propriétaire de réaliser une vraie plus-value financière et qualitative.

L’Ordre des architectes réaffirme que, loin d’être une contrainte, le recours à l’architecte constitue une véritable garantie de qualité pour le consommateur : garantie de compétences, d’assurance, de déontologie, d’indépendance et de transparence des honoraires.

L’UFC- Que Choisir réclame un chef d’orchestre : un architecte énergéticien. Les architectes et leur équipe de maitrise d’œuvre sont prêts à accomplir cette mission, et le feront avec enthousiasme !

Les architectes en France sont 30 000, répartis sur l’ensemble du territoire ; ils constituent ainsi un maillage dans toutes les régions en milieu urbain ou rural.
Les pouvoirs publics ont là une ressource professionnelle exceptionnelle aussi bien pour le conseil que pour la conception et la réalisation d’une rénovation énergétique de qualité, du sur mesure qui respecte le patrimoine et prend en compte les besoins des habitants.

La mission confiée par les ministères de la Culture et de l’Egalité des Territoires au Conseil général de l’environnement et du développement durable pour « évaluer les impacts de la réforme du calcul de la surface de plancher sur le seuil dispensant du recours obligatoire à l’architecte », concluait dans son rapport de septembre 2013, en comparant architectes, constructeurs, entrepreneurs et particuliers : « Comme on le voit les architectes sont nettement plus en pointe concernant la performance énergétique ».

Chacun le reconnaît : recourir à l’architecte est nécessaire pour réussir la rénovation énergétique de notre parc de logement contribuer ainsi à une meilleure qualité et durabilité du cadre bâti.

Crédits photographiques : © Paolo Fani

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 06:44
Suppression du COS et de la superficie minimale des terrains constructibles

Suppression du COS et de la superficie minimale des terrains constructibles

Le CNOA, Conseil National de l'Ordre des Architectes, a souhaité informer que l'entrée en vigueur immédiate de l’article 157-IV de la loi n° 2014-366 du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR) modifie l’article L. 123-1-5 du code de l’urbanisme en supprimant le coefficient d’occupation des sols (COS) ainsi que la possibilité de fixer une superficie minimale des terrains constructibles dans le règlement du Plan local d’urbanisme.


L’entrée en vigueur de la suppression du COS et de la superficie minimale des terrains constructibles est immédiate pour les demandes d’autorisations d’urbanisme déposées à compter du 27 mars 2014, date d’entrée en vigueur de la loi ALUR.

Cette interprétation se déduit a contrario de la lecture de l’article 157-IV qui prévoit que « L’article L. 123-1-5 du code de l’urbanisme, dans sa rédaction résultant de la présente loi, n’est pas applicable aux demandes de permis et aux déclarations préalables déposées avant la publication de la présente loi ». La nouvelle rédaction est donc applicable, a contrario, aux demandes de permis d’aménager, de permis de construire et aux déclarations préalables déposées après la publication.

Ainsi, dès le 27 mars 2014, tous les PLU édictant un COS et/ou une règle de superficie minimale sont illégaux en ce qu’ils édictent de telles dispositions. Les services instructeurs ne doivent plus tenir compte de l’existence d’un COS applicable au terrain d’implantation, lors de l’instruction d’une demande de permis d’aménager, de permis de construire ou de déclaration préalables.

Le ministère du logement et de l’égalité des territoires précise à cet égard, dans une fiche technique (et non une circulaire) intitulée « Suppression de COS et de la superficie minimale des terrains constructibles » :
« Les dispositions de la loi ALUR relatives à la suppression du COS et à la possibilité de fixer des surfaces minimales de terrains étant suffisamment claires et précises, elles sont applicables immédiatement et produisent leurs effets juridiques dès l’entrée en vigueur de la loi. Un décret en Conseil d’État toilettera la partie réglementaire du code de l’urbanisme afin de le mettre en conformité avec la loi : sera ainsi supprimée toute référence aux possibilité de fixer un COS ou une superficie minimale de terrains constructibles dans le règlement du PLU. Dans l’attente du décret, la suppression du COS et de la possibilité de fixer des superficies minimales de terrain produit pleinement ses effets juridiques ».

Prise en compte de ces modifications dans les PLU
- Pour les PLU en cours d’élaboration, de modification ou de révision, ou encore déjà arrêtés mais non approuvés, ils doivent tenir compte immédiatement de la loi ALUR et ne plus contenir de dispositions relatives au COS et à la superficie minimale des terrains constructibles.

- Pour les PLU actuellement en vigueur, le Ministère du Logement précise qu’ils pourront intégrer la suppression des deux dispositifs par le biais d’une modification. Sur ce point, la note technique du Ministère précise « En l’absence d’une telle modification, il appartiendra à l’autorité chargée de délivrer les autorisations d’urbanisme d’en écarter systématiquement l’application lors de l’instruction d’une autorisation d’urbanisme (déclaration préalable, permis de construire et permis d’aménager) ou d’une demande de certificat d’urbanisme et de ne se baser que sur les autres règles fixées par le PLU notamment en matière de hauteur, gabarit, volume, emprise au sol, ou implantation par rapport aux limites séparatives ».
Ce principe a été réaffirmé par une récente jurisprudence du Conseil d’État qui l’a indiqué clairement dans son arrêt du 2 août 2011, Commune de Meyreuil, pour un sujet très proche : les règles de contrôle de la constructibilité résiduelle des terrains, rendues possibles par l’ancien article L. 111-5 du code de l’urbanisme, abrogé par la loi SRU, doivent être écartées pour l’instruction des permis de construire si les POS qui les contiennent ne les ont pas supprimées.

Cette entrée en vigueur immédiate ne doit pas bouleverser la bonne intégration des bâtiments dans leur environnement
Le CNOA rappelle que la suppression du COS ne doit pas bouleverser ou contredire la bonne intégration des bâtiments dans leur environnement (cf article R. 111-21 du code de l’urbanisme).

Dans l’attente de la publication du décret, il est recommandé aux architectes qui souhaitent déposer une demande de permis ou une déclaration préalable, de se rapprocher des services de la collectivité locale en charge de l’instruction, préalablement au dépôt de leur demande, afin d’échanger avec eux sur les enjeux paysagers et d’aborder, en amont, les éventuelles contradictions qui pourraient apparaître avec les orientations d’aménagement du PLU.Ce rapprochement des architectes et des collectivités peut être une excellente occasion de débattre du projet urbain et de ses formes spatiales : l’architecte étant le partenaire naturel de l’élu pour élaborer et formaliser la ville de demain.
Pour les collectivités territoriales, il devient judicieux d’analyser les conséquences de la suppression de ces deux dispositions sur leur projet urbain en validant ou en revisitant les règles qui définissent la constructibilité des parcelles.

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Published by LV_RM - dans Code-Urbanisme COS PLU Architecte CNOA
14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 06:44
Rude fin d’année 2014 en perspective pour les architectes français

Rude fin d’année 2014 en perspective pour les architectes français

L'évolution des permis de construire en 2013 étant restée négative en France, l’année 2014 a commencé sur les même sillons que celle de 2013, à savoir une baisse baisse du secteur de la construction impactant les architectes.

Tel est le résultat du Baromètre européen d’architecture, une étude de marché internationale réalisée auprès de 1 600 architectes en Europe.

Les légers signes constatés chez les architectes français au 3e trimestre 2013 étaient instables et seulement temporaires, puisqu'au 4e trimestre 2013 et au 1er trimestre 2014, le baromètre évolutif des commandes des architectes français a fortement baissé. Il y a bien plus d'architectes français qui connaissent une baisse de leurs commandes (43 % ce trimestre et 47 % le trimestre précédent) qu'une augmentation de leurs commandes (19 % ce trimestre et 22 % le trimestre précédent). Les nouvelles baisses de commandes (-19) et de chiffre d'affaires (-30) montrent que la situation française continue à se détériorer. Et cela se confirme également lorsque l'on regarde les permis de construire. Les permis de construire résidentiels affichent une tendance négative pour l'ensemble de 2013 et sont toujours à l'un de leurs niveaux les plus bas depuis 2010. Cette chute du nombre de permis de construire a un impact considérable sur le secteur français du bâtiment, puisque la part des nouvelles constructions résidentielles est d'environ 28 %. Les permis de construire non résidentiels sont aussi en déclin et ne peuvent, par conséquent, pas compenser les pertes subies dans le secteur résidentiel (seulement 18 % du volume total). Arch-Vision prévoit une baisse du secteur du bâtiment français en 2014 (- 2 %), avant de récupérer à partir de 2015 (2015 : 0 % et 2016 : +1 %).

Et qu’en est-il dans les autres pays européens :

Comme pour la France, l'Italie, l'Espagne, et les Pays-Bas, les résultats de 2013 étant mauvais, l’année 2014 reste sur les tendances à la baisse dans le secteur de la construction. Et ce malgré quelques signes évolutifs positifs en Espagne, en Italie et aux Pays-Bas. Le Royaume- Uni n'a jamais eu un nombre d'architectes aussi élevé, ayant constaté une augmentation de leurs commandes au 4e trimestre 2013, mais l'euphorie est un peu redescendue au trimestre dernier. Les secteurs allemand et belge de la construction afficheront la même croissance qu'en 2013. Ce sont quelques-unes des conclusions du rapport du Baromètre européen d'architecture du 1er trimestre 2014, une étude trimestrielle menée auprès de 1 600 architectes, dans huit pays européens. Les architectes européens ont un rôle d'indicateur de tendance clé dans les activités de construction.

Le marché britannique continue de s'améliorer. L'une des raisons de cela est le nombre de permis de construire non résidentiels à nouveau en légère hausse, mais toujours plus bas qu'en 2012. Les permis de construire résidentiels montrent des signes plus positifs, mais puisque le secteur non résidentiel est plus important, il aura plus d'influence sur l'ensemble du secteur du bâtiment. Arch-Vision ne présente aucun chiffre négatif pour le Royaume-Uni, ceci étant dû au fait que la rénovation compense la légère baisse de nouvelles constructions non résidentielles et que le sentiment, au sein des cabinets d'architectes, est positif au 1er trimestre 2014 : une forte évolution des commandes (+38) et du chiffre d'affaires (+36). Il y a néanmoins des signaux qui montrent que l'euphorie du trimestre dernier est redescendue : 1) au trimestre dernier, deux tiers des architectes constataient une augmentation de leurs commandes ; ce trimestre, cependant, la tendance positive semble être un peu modérée, puisque seuls 55 % constatent maintenant une augmentation de leurs commandes et un plus grand nombre d'architectes (37 %) a connu une stagnation de leurs commandes. 2) ce trimestre, il est clair qu'un plus grand nombre d'architectes qu'au trimestre précédent s'attend à un carnet de commandes vide dans les 12 prochains mois (37 %). Arch-Vision prévoit par conséquent une légère augmentation du marché en 2014 (+2 %), qui se poursuivra en 2015 et 2016.

Depuis le 3e trimestre 2010, une évolution positive stable a été constatée parmi les architectes allemands. Au 4e trimestre 2013, l'évolution des commandes et du chiffre d'affaires en Allemagne était à nouveau positive, mais avec de légers changements seulement par rapport aux résultats du trimestre précédent : Le baromètre évolutif des commandes (219) a augmenté de 15 points et le baromètre évolutif du chiffre d'affaires (116) de 9 points. Le nombre d'architectes dont les commandes sont en augmentation est resté relativement stable (33 %). Au 1er trimestre, seuls 2 % des cabinets d'architectes prévoient un carnet de commandes vide au cours de 12 mois à venir. Aussi cet indicateur est-il resté relativement stable pour l'Allemagne et il est même au plus bas depuis les débuts du Baromètre européen d'architecture. Cependant, certains indicateurs ne s'améliorent pas autant : l'indicateur de confiance de la construction a décliné, mais il est toujours juste au-dessus du niveau du 1er trimestre 2013. Les permis de construire dans le domaine non résidentiel ont aussi décliné, mais il s'agit d'un effet saisonnier que nous constatons chaque année. Le secteur des nouvelles constructions compte seulement pour environ 30 % de l'ensemble du secteur du bâtiment allemand, tandis que le reste est occupé par les rénovations. C'est pourquoi Arch-Vision prédit les résultats de croissance suivants : 2014 (+2 %), 2015 (+2 %) et 2016 (+3 %).

Pour la première fois depuis le début des mesures en Espagne, le déclin continu semble s'interrompre au 1er trimestre 2014 ; les résultats sont même légèrement positifs, puisqu'un plus grand nombre architectes (32 %) ont vu leurs commandes augmenter au lieu de baisser (25 %). Avec chaque trimestre de l'année 2013, les architectes espagnols ont repris du poil de la bête, après avoir constaté qu'ils avaient touché le fond et que la situation ne pouvait que s'améliorer : au 1er trimestre 2013, 49 % d'entre eux anticipaient un carnet de commandes vide au cours des 12 mois à venir, alors que cette situation ne s'est concrétisée que pour 29 % d'entre eux. Malheureusement, ils ne sont pas près de positiver de sitôt si l'on tient compte de l'évolution des permis de construire : le secteur non résidentiel, tout particulièrement, essuie une baisse significative des permis de construire. Au vu des résultats les plus récents, Arch- Vision en conclut qu'en 2014, bien qu'elle reste négative, l'évolution connaîtra une légère amélioration (-7 %) par rapport à celle de 2013 (-9 %). Aucune réelle amélioration n'est attendue avant 2016 (0 %).

Après un très mauvais deuxième, troisième et quatrième trimestre 2013, l'Italie a de nouveau connu une forte chute des commandes (-26) et du chiffre d'affaires (-28). Il y a néanmoins une évolution positive. Au cours des trois derniers trimestres (du 2e au 4e trimestre 2013), environ 78 % des architectes italiens ont fait état d'une baisse de leurs commandes en comparaison du trimestre précédent et presque aucun architecte n'a fait état d'une augmentation de ses commandes en 4e trimestre. Par contre, ce trimestre-ci, 46 % des architectes italiens ont connu une évolution négative de leurs commandes, tandis que 12 % ont vu leurs commandes augmenter. Sur le baromètre évolutif des commandes, l'Italie est déjà descendue même niveau que l'Espagne, mais le marché italien de la construction semble loin de s'améliorer. Les prévisions pour l'année à venir ne sont toujours pas très prometteuses. Arch-Vision prévoit un rétrécissement du marché de 9 % en 2014, de 4 % en 2015 et une stabilisation en 2016. Cela s'ajoute au déclin déjà conséquent de 2013 (- 11 %). Bien qu'aucune donnée sur les permis de construire ne soit encore disponible pour 2013, les chiffres de 2011 et 2012 n'étaient pas positifs : ils affichaient un déclin considérable comparé à 2010. Ceci aura donc une influence sur la construction pendant les 2 – 3 suivant l'octroi des permis de construire.

Pour le deuxième trimestre consécutif, l'évolution hollandaise des commandes (118) et du chiffre d'affaires (105), était positive. Ceci est la suite logique des améliorations que nous avons vues les trimestres précédents. Le nombre d'architectes connaissant une augmentation de leurs commandes (49 %) est plus élevé que le nombre de ceux qui connaissent une baisse de leurs commandes (26 %), ce qui se produit pour la deuxième fois depuis le 2e trimestre 2011 (le 4e trimestre 2013 étant la première fois). En ce moment, 19 % ne s'attendent à aucune commande au cours des 12 mois à venir, ce qui est moins pessimiste qu'au quatrième trimestre 2013 (25 %). Malgré le sentiment positif des architectes, d'autres indicateurs, comme les permis de construction, affichent une légère baisse par rapport à 2012. Par conséquent, Arch-Vision prévoit donc une légère baisse en 2014 (-1 %), mais une récupération en 2015 (+2 %) et 2016 (+3 %). Le marché hollandais profite encore de la réduction temporaire de la TVA (début 2013 – fin 2014) sur les activités de rénovation. Ces derniers mois, le marché du logement affiche des évolutions positives.

Depuis le 1er trimestre 2013, l'évolution positive des commandes des architectes belges est restée plutôt stable. Par contre, ce trimestre, l'évolution semble se neutraliser ; à peu près le même nombre d'architectes ont vu leurs commandes augmenter (29 %) ou baisser (24 %) ; presque la moitié des architectes ont constaté une stagnation de leurs commandes (47 %). Seulement 10 % des architectes belges prévoient un carnet de commandes vide ; bien que plus élevé qu'au trimestre précédent, ce chiffre reste relativement faible. Ceci se reflète également sur les baromètres de trimestre en trimestre pour les commandes (103) et le chiffre d'affaires (99), qui sont plus bas qu'au 4e trimestre 2013. Les chiffres des permis de construire, surtout pour les bâtiments résidentiels, affichent une évolution positive, tandis que l'on constate une chute des permis non résidentiels. Selon Arch-Vision, cela laisse entrevoir une modeste croissance dans le secteur du bâtiment en Belgique pour les années à venir : +2 % (2014), +1 % (2015) et +1 % (2016).

Après l'évolution négative des commandes aux trimestres précédents, le baromètre polonais de trimestre en trimestre pour les commandes, était à nouveau positif (103), indiquant qu'au 1er trimestre 2014, le nombre d'architectes ayant connu une augmentation de leurs commandes, était plus élevé que le nombre de ceux ayant connu une baisse de leurs commandes. Ceci était déjà prévu au trimestre dernier, puisque le nombre d'architectes qui s'attendaient à un carnet de commandes vide dans les 12 prochains mois avait chuté de 31 % à 20 %. Ce trimestre-ci, il a chuté encore plus, 14 %. Les nouvelles constructions (73 %) tiennent une place prépondérante dans le secteur polonais du bâtiment. Il faut donc peut-être s'inquiéter des chiffres toujours négatifs qu'affichent les baromètres. C'est également le cas pour les permis de construire résidentiels, qui affichent une tendance négative pour la deuxième année consécutive, mais qui commencent maintenant à se stabiliser. Globalement, Arch-Vision prévoit que le secteur polonais du bâtiment fluctuera entre 29 et 30 milliards d'euros : -1 % (2014), 0 % (2015) et +1 % (2016).

Rude fin d’année 2014 en perspective pour les architectes français

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Published by LV_RM - dans Architecte Architecture conjoncture Baromètre
9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 06:54
Les architectes vous leurs portes… 6 et 7 juin 2014…

Les architectes vous leurs portes… 6 et 7 juin 2014…

Très peu médiatisés et beaucoup de préjugés sur leur profession, les 6 et 7 juin prochains, les architectes vous proposent de découvrir leur métier et de créer l’opportunité de la rencontre, affirmant leur position d’acteur du cadre de vie sur notre propre territoire…

Il n’y a pas de meilleur médiateur qu’un architecte pour faciliter la compréhension de ses compétences et de son savoir-faire.

Les architectes ouvrent donc pour la première fois collectivement les portes de leurs agences dans toute la France, vendredi 6 et samedi 7 juin 2014.

Ces Journées Portes Ouvertes des Agences d’Architecture, qui sont organisées par l’Ordre en juin prochain, sont une formidable occasion de faire connaitre ce métier, et de montrer au public, à tous les publics, la manière dont s’élabore au quotidien le cadre vie commun aux architectes. L’architecte parait trop souvent inaccessible à la majorité de nos concitoyens. Le recours à l’architecte, pour un simple conseil ou pour construire ou rénover, loin d’être une évidence culturelle, a besoin d’être encouragé.
Il est donc nécessaire d’aller au contact direct des habitants, des usagers, des futurs maitres d’ouvrage, et de sensibiliser largement aux démarches vertueuses qui favorisent la qualité architecturale.

Du nord au sud et d'est en ouest, les architectes recevront les «curieux», qu’ils soient éclairés ou juste interpellés par l’opportunité d’une découverte. Le grand public pourra enfin découvrir les coulisses de l’architecture. Chaque professionnel mobilisé sera prêt à parler de son métier, répondre aux questions, montrer son savoir-faire, écouter les envies. Des rencontres inattendues, un accueil personnalisé attendent amateurs d’architecture, néophytes, amoureux du paysage, aux quatre coins de la France. Autant de lieux que de personnalités, de tailles d’agences, de modes de fonctionnement et de types de projets ; du particulier au public, de l’industriel au bâtiment de bureau, du projet mini à la réalisation maxi (maison individuelle, médiathèque, immeuble collectif, aménagement paysagé urbain).
Organisés par les Conseils régionaux de l’Ordre des Architectes du Grand Sud (moitié sud de la France),rejoints par certaines régions du nord, et coordonnés par le Conseil Régional de l’Ordre des architectes d’Aquitaine, soutenus par le Conseil National de l’Ordre, et menés en partenariat avec les Maisons de l’Architecture, ces deux jours permettront de pénétrer les lieux et «les secrets» de la fabrication de notre cadre de vie. Ils favoriseront la rencontre avec des professionnels investis, au coeur de l’innovation, conscients des enjeux environnementaux, de l’importance existentielle de la demeure pour chacun, mais dont la réalité du fonctionnement et des pratiques restent mystérieuses pour le plus grand nombre d’entre nous.

Pourquoi ils ont ouverts leurs portes ?

• Pour rendre l’architecte plus visible

• Pour rendre l’agence visible autour d’elle, à l’échelle de l’immeuble, du quartier, de la ville ou du village.

• Pour partager son métier avec le plus grand nombre (entourage, partenaires professionnels, curieux)

• Pour la nouveauté.

L’ÉVÈNEMENT 2014

1 DATE : vendredi 6 & samedi 7 juin 2014.

1 TITRE : « Les architectes ouvrent leurs portes, venez découvrir les coulisses de l’architecture »

1 TIMING COMMUN : Ouverture des agences du vendredi après-midi au samedi en fin de journée Des visites des agences : le vendredi pour les écoles et les professionnels, le samedi pour tous les publics.

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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 08:00
ROLAND SCHWEITZER ‘UN PARCOURS D’ARCHITECTE’ – 1954 / 2014

ROLAND SCHWEITZER ‘UN PARCOURS D’ARCHITECTE’ – 1954 / 2014

L’auteur, architecte, urbaniste, enseignant, inscrit sa création architecturale depuis 60 ans dans une continuité prenant en compte l’évolution de l’art de bâtir de la préhistoire à nos jours. Il s’inspire du passé, notamment de l’architecture vernaculaire à travers le monde, étudie longuement le Japon traditionnel, retient les apports des quatre grands maîtres du 20ème siècle, recherche le contact avec l’environnement naturel ou urbain dans un état d’équilibre et une lisibilité des composants de l’espace bâti.

Dans l’histoire des hommes l’architecture est le fruit d’une cristallisation en progrès dont le commencement et la fin sont indissociables. Roland SCHWEITZER, loin des objets solitaires, contribue à une architecture contemporaine qui appelle la participation en suscitant le dialogue homme-environnement (ordre ouvert).

A l’occasion de la sortie du livre, l’Académie d’architecture organise une conférence Conférence de Roland Schweitzer : "1954-2014 : 60 ans d'architecture" - "Un parcours d'architecte / An architect's path", le mardi 8 avril 2014 à 18h30.

Entrée libre
l'Académie d'Architecture
9, place des Vosges
75004 PARIS
www.aa.archi.fr

For 60 years, the author, an architect, urban designer and teacher, has embedded his architectural creation in a continuum that reflects the evolution of the art of building from prehistory to the present day. He draws inspiration from the past, in particular vernacular architecture across the world, has devoted long study to Japanese tradition, has internalised the contributions of the 20th century’s four great masters, seeking balance and intelligibility where the components of built space interact with the natural or urban environment.

In human history, architecture is the fruit of an ongoing process of crystallisation, whose beginning and end are inseparable. No builder of solitary objects, Roland SCHWEITZER, contributes to a contemporary architecture that demands participation by stimulating the dialogue between man and environment (open order).

ROLAND SCHWEITZER UN PARCOURS D’ARCHITECTE / AN ARCHITECT’S PATH

PREFACE / Foreword : FRANCOIS CHASLIN

TEMOIGNAGE / TesTimony : DANIEL LE COUEDIC

POSTFACE / AFTerword : ALBERT DUBLER

PRESENTE / PresenTs : 84 OPERATIONS / 84 PROJECTS

PAGES : 467

ILLUSTRATIONS : 1152

FORMAT : 23X31 CM

PRIX / PriCe : 78€

AUTEUR / AUTHor : ROLAND SCHWEITZER

COORDINATEURS / CoordinATors : A. GUITTON & O. DELAHYE

TRADUCTEUR / TRADUCTOR : JOHN CRISP

ARSIGN EDITIONS / 113 RUE DE JAVEL 75015 PARIS

ISBN : 978-2-9546597-0-1 DEPOT LEGAL AVRIL 2014

ROLAND SCHWEITZER ‘UN PARCOURS D’ARCHITECTE’ – 1954 / 2014
ROLAND SCHWEITZER ‘UN PARCOURS D’ARCHITECTE’ – 1954 / 2014

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26 mars 2014 3 26 /03 /mars /2014 07:50
Les fabricants doivent pouvoir aider les architectes à la modélisation des données du bâtiment

Les fabricants doivent pouvoir aider les architectes à la modélisation des données du bâtiment

Issus du baromètre européen d’architecture permettant de mesurer les tendances de l’évolution du marché européen de la construction, les architectes s'attendent à ce que les fabricants de produits de construction se préparent à la modélisation des données du bâtiment.

Le BIM pour faire face aux coûts des incohérences de conception, d’étude, de construction et d’exploitation d'un bâtiment !!!

Alors qu'un nombre croissant d'architectes européens utilisent la modélisation des données du bâtiment, ils ont de plus en plus besoin de soutien de la part des fabricants dans ce domaine. Les premières étapes du travail de préparation que devraient accomplir les fabricants sont plus claires. Les architectes s'attendent à ce que les informations et les objets en 3D de modélisation des données du bâtiment, assortis aux produits soient mis à disposition gratuitement. Ce sont quelques- unes des conclusions du rapport du Baromètre européen d'architecture du 4e trimestre 2013, étude trimestrielle réalisée auprès de 1 600 architectes dans huit pays européens. Les architectes européens ont un rôle d'indicateur clé dans les activités de construction.

La connaissance et l'utilisation de la modélisation des données du bâtiment gagnent du terrain dans les cabinets d'architectes européens, donc leurs attentes vis-à-vis des fabricants de matériaux et de produits de construction se précisent. Les fabricants devraient tenir compte de la modélisation des données du bâtiment, surtout s'ils veulent que leurs produits soient retenus lors de la première phase des projets les plus importants, où elle est principalement utilisée pour le moment.

Les fabricants qui souhaitent acquérir un avantage concurrentiel, et devancer les autres avec la modélisation des données du bâtiment, devront d'abord songer à faciliter le travail des architectes et des sociétés d'ingénierie avec : des informations / caractéristiques techniques sur les produits pour la modélisation des données du bâtiment ; la publication des informations de modélisation des données du bâtiment sur les produits, pour les bibliothèques de modélisation des données du bâtiment en accès libre et la mise à disposition d'informations de modélisation des données du bâtiment sous forme d'objets 3D pour leur assortiment. Ce sont les trois exigences principales qui ressortent des 8 pays, ou presque, où le projet de Baromètre européen de l'architecture a été mis en œuvre.

L'étape suivante pour les fabricants, dans leur préparation à la modélisation des données du bâtiment et dans leur soutien aux architectes, est d'être en mesure de concevoir des produits de modélisation des données du bâtiment. Mais cette exigence est principalement exprimée par les architectes allemands (32 %), hollandais (20 %) et, dans une moindre mesure, par leurs collègues italiens (12 %) et belges (14 %).

Il est intéressant de noter, à ce stade, que la majorité des architectes ayant recours à la modélisation des données du bâtiment préfèrent télécharger les fichiers de modélisation des données du bâtiment sur le site Web du fabricant et que seuls les Belges préfèreraient aller sur une plateforme / bibliothèque générale recueillant des informations de modélisation des données du bâtiment auprès de différents fabricants. On peut cependant prévoir que de telles plateformes seront de plus en plus utilisées, une fois qu'elles seront enrichies des informations de modélisation des données du bâtiment données par plus de fabricants, sur une plus grande variété de produits.

Les fabricants doivent pouvoir aider les architectes à la modélisation des données du bâtiment

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 07:48
Quand le BIM fait boom…

Quand le BIM fait boom…

Dans le rapport du Baromètre européen d'architecture du 4e trimestre 2013, étude trimestrielle réalisée auprès de 1600architectes dans huit pays européens, on y observe que la connaissance de la modélisation des données du bâtiment et son utilisation par les architectes est en progression. Ce sont les architectes britanniques et hollandais qui s'en servent le plus.

Comparé à il y a deux ans, un plus grand nombre d'architectes connaît actuellement la modélisation des données du bâtiment (en anglais, Building information Modeling ou BIM). Le nombre d'utilisateurs est en augmentation, même si elle est lente. Alors qu'au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, une part importante des architectes a déjà une certaine expérience dans l'utilisation de la BIM, leurs collègues français, espagnols et italiens ont encore à enrichir leurs connaissances générales de la BIM.

Depuis 2009, Arch-Vision surveille la pénétration de la BIM sur le marché européen, parmi ses architectes. Les avantages de la BIM sont bien connus et fondés sur le fait que l'utilisation de la BIM est appelée à se répandre de plus en plus. Surtout lorsque les gestionnaires et les investisseurs cherchent des moyens de minimiser les coûts d'échec, qui peuvent les aider à construire mieux, plus vite et moins cher. Cependant, le processus d'adoption de la BIM est lent dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest, où est menée l'étude du Baromètre européen d'architecture. Le sondage le plus récent montre que la plupart des architectes européens en sont toujours aux balbutiements, en termes de connaissances de la BIM. Dans des pays comme la France, l'Espagne et l'Italie, une immense majorité d'architectes n'a toujours pas entendu parler de la BIM. Et bien qu'il y ait de nettes améliorations comparé à il y a deux ans, la BIM a encore beaucoup de chemin à faire en Europe.

Exception faite des architectes hollandais et britanniques, chez qui, en deux ans (depuis 2011), l'utilisation de la BIM a progressé de manière non négligeable : respectivement, de 20 points de pourcentage au Royaume-Uni et de 10 points de pourcentage aux Pays- Bas. Ces deux pays étaient aussi précurseurs en 2011 et, en 2013, ils sont encore en tête. Avec des mesures gouvernementales, comme par ex. la Governmental Construction Strategy (stratégie gouvernementale de construction) de 2011 au Royaume-Uni, qui annonçait l'initiative du gouvernement d'exiger la BIM collaborative en 3D pour tous ses projets d'ici 2016, la connaissance de la BIM au Royaume-Uni, a progressé de manière non négligeable. Les sociétés d'architecture qui souhaitent rester compétitives pour les projets gouvernementaux ont commencé à mettre en œuvre la BIM (en 2013, 6 % de tous les architectes britanniques déclaraient utiliser la BIM dans tous leurs projets et 17 % l'utilisent dans de plus en plus de projets). L'agence de construction gouvernementale hollandaise a également introduit la norme BIM, qui est exigée en premier lieu pour les projets de partenariat public-privé.

Comme les gouvernements des pays comprennent les avantages de la BIM et l'exigent pour leurs projets, le processus de son adoption va s'accélérer. Les économies que l'on peut faire lors de la conception, la construction et l'exploitation des bâtiments, exerceront un attrait croissant, tant sur les investisseurs que sur les gestionnaires. 24 % des architectes hollandais disent qu'ils reçoivent déjà, de la part des investisseurs et des clients, des demandes de projets à réaliser en BIM. Il en va de même pour 14 % des architectes britanniques.

Le BIM pour faire face aux coûts des incohérences de conception, d’étude, de construction et d’exploitation d'un bâtiment !!!
Quand le BIM fait boom…

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