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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 10:44
Depuis l’ouverture du marché de l’électricité et du gaz à la concurrence, deux types d’offres coexistent :

Tarifs réglementés de vente : Gaz et Elec, les règles changent

Depuis l’ouverture du marché de l’électricité et du gaz à la concurrence, deux types d’offres coexistent :

- les tarifs réglementés de vente (TRV), proposés par les fournisseurs historiques (EDF, GDF Suez et les entreprises locales de distribution - ELD), qui sont fixés par le gouvernement ;

- les offres de marché, proposées par l’ensemble des fournisseurs et librement fixées par chaque fournisseur.

GAZ :

Les tarifs réglementés de vente pour les consommateurs non résidentiels (hors petits consommateurs) seront progressivement supprimés à partir de 2014, afin de se mettre en conformité avec le droit européen.

Depuis l’ouverture du marché, de nombreuses offres se sont développées à côté des tarifs réglementés. Elles représentent désormais la grande majorité des volumes vendus aux sites non résidentiels (sur ce segment, seulement 23 % de la consommation de gaz est encore fournie par des tarifs réglementés).

Qui est concerné ?

- un consommateur professionnel avec un niveau de consommation supérieur à 30 MWh par an ;

- un syndicat de copropriété ou le propriétaire unique d’un immeuble à usage principal d’habitation dont le niveau de consommation est supérieur à 150 MWh par an ;

- un acheteur public (établissements scolaires, bâtiments hospitaliers, bâtiments administratifs...) ;

Et également ceux qui ont actuellement un contrat au tarif réglementé avec un fournisseur historique (GDF-Suez, Tegaz ou une entreprise locale de distribution).

N’est pas concerné ?

- ceux qui ont actuellement déjà un contrat à prix de marché, y compris s’il est indexé sur des tarifs réglementés (par exemple B2S, B2I) ;

- un consommateur particulier (dans ce cas il continue à bénéficier des tarifs réglementés du gaz si il le souhaite) ou un professionnel dont la consommation annuelle est inférieure à 30 MWh ;

- un syndicat de copropriété ou un propriétaire unique d’un immeuble à usage principal d’habitation dont le niveau de consommation est inférieur à 150 MWh par an.

Calendrier :

Calendrier

Catégories professionnelles concernées

Exemples

3 mois après la promulgation de la loi consommation (mi-2014)

 

Les gros consommateurs professionnels raccordés au réseau de transport

 

 

1er janvier 2015

 

Les consommateurs non résidentiels dont le niveau de consommation est supérieur à 200 MWh/an

 

- Bâtiments administratifs

- Établissements scolaires (collèges, lycées)

- Bâtiments hospitaliers

- Maisons de retraite

- Supermarchés

- Bureaux

- Sites industriels

 

Les syndicats de copropriété (éventuellement représentés par un syndic), ou le propriétaire unique d’un immeuble à usage principal d’habitation dont le niveau de consommation est supérieur à 200 MWh/an.

 

Grandes copropriétés dont la consommation moyenne peut atteindre 1 GWh/an

 

1er janvier 2016

Les professionnels dont le niveau de consommation est supérieur à 30 MWh/an

 

PME, restaurants, bureaux, ateliers, commerce de proximité de type supermarché de petite surface.

 

Les syndicats de copropriété (éventuellement représentés par un syndic) ou le propriétaire unique d’un immeuble à usage principal d’habitation dont le niveau de consommation est supérieur à 150 MWh/an

 

Copropriétés de taille moyenne

 

Concrètement, que va-t-il se passer à la date d’échéance ?

Le contrat au tarif réglementé de vente avec son fournisseur historique (GDF-Suez, Tegaz ou une entreprise locale de distribution) devient caduc avec la suppression des tarifs réglementés. Il faudra avoir signé avant l’échéance de disparition un nouveau contrat en offre de marché avec un fournisseur de son choix.

Etre prévenu son fournisseur :

Le fournisseur a l’obligation d’informer l’abonné par courrier de la date d’échéance du contrat de fourniture de gaz naturel au tarif réglementé de vente. Différentes dates sont prévues par la loi, notamment six et trois mois avant la disparition du contrat au tarif réglementé.

Que faut-il faire ?

- Anticiper, en se renseignant sur les différentes offres de marché proposées par l’ensemble des fournisseurs, puis en choisissant celle qui correspond le mieux à ses besoins.

- Conclure un nouveau contrat à prix de marché avec le fournisseur de son choix avant l’échéance de disparition des tarifs réglementés, ce qui permettra de garantir la continuité de la fourniture de gaz.

Pour mémoire, l’abonné a la possibilité de quitter à tout moment son contrat au tarif réglementé, sans préavis et sans frais.

Si on est soumis aux règles des marchés publics ou à une procédure de mise en concurrence, il faut lancer dès à présent la procédure pour choisir un nouveau contrat de fourniture de gaz à prix de marché.

On peut trouver des conseils pratiques pour s’aider dans ces démarches sur le site du ministère de l’économie : www.economie.gouv.fr/daj/conseil-aux-acheteurs

On peut également rejoindre un groupement de collectivités ou passer par une centrale d’achat pour contracter une offre de fourniture de gaz naturel à prix de marché.

Quels fournisseurs proposent des offres de marché ?

La majorité des fournisseurs (historiques et alternatifs) proposent des offres à prix de marché selon leur propre stratégie commerciale. La liste de l’ensemble des fournisseurs ainsi que d’autres informations utiles sur le site des pouvoirs publics : www.energie-info.fr/pro

Il est important de faire jouer la concurrence pour choisir l’offre la plus compétitive par rapport à ses besoins (prix fixes ou variables, avec ou sans durée d’engagement, contrats multisites etc.).

Certaines offres de marché sont plus économiques que les actuels tarifs réglementés de vente : c’est une opportunité pour réaliser des économies.

Les fournisseurs peuvent-ils imposer une durée d’engagement pluriannuelle avec un nouveau contrat à prix de marché ?

Non : jusqu’au 31 décembre 2015, tous les fournisseurs qui proposeront des offres de marché avec une durée d’engagement de plus d’un an sont également tenus de proposer simultanément une offre de fourniture d’une durée d’engagement n’excédant pas un an, selon des conditions commerciales non disqualifiantes.

On peut ainsi choisir le contrat qui nous convient le mieux par rapport à la durée sur laquelle on souhaite s’engager avec ce fournisseur.

Dans le cas ou il n’y a pas de contrat conclu à offre de marché à temps, c’est-à-dire avant la disparition du contrat au tarif réglementé ?

Il est indispensable d’avoir souscrit une offre de marché avant l’échéance du contrat au tarif réglementé, date à laquelle le contrat actuel sera caduc. Dans le cas contraire, afin d’éviter de s’exposer à une interruption de fourniture, le contrat sera automatiquement basculé vers une offre de marché de votre fournisseur historique, qu’il devra adresser trois mois avant la date de disparition du contrat au tarif réglementé de vente.

Si on n’a pas quitté son contrat au tarif réglementé à l’échéance, cette offre sera réputée acceptée par nous. La durée d’exécution de cette offre ne pourra excéder 6 mois, à l’issue desquels la fourniture de gaz naturel ne sera plus assurée.

On peut résilier ce contrat « provisoire » à tout moment sans frais. Il ne sera pas reconductible.

Depuis l’ouverture du marché de l’électricité et du gaz à la concurrence, deux types d’offres coexistent :

ELECTRICITE :

Les tarifs réglementés de vente de l’électricité pour les gros consommateurs (puissance souscrite supérieure à 36 kVA) seront supprimés au 31 décembre 2015, afin de se mettre en conformité avec le droit européen.

Depuis l’ouverture du marché, de nombreuses offres de marché se sont développées à côté des tarifs réglementés ; elles représentent désormais 22 % des volumes vendus aux sites non résidentiels.

Qui est concerné ?

- Oui, si vous êtes un consommateur avec une puissance souscrite supérieure à 36 kVA pour un site situé en France métropolitaine continentale et que vous avez actuellement un contrat au tarif réglementé avec un fournisseur historique (EDF ou une entreprise locale de distribution).

- Non, si:

* vous avez actuellement un contrat à prix de marché, y compris s’il est indexé sur des tarifs réglementés de vente de l'électricité ;

* vous êtes un consommateur avec une puissance inférieure ou égale à 36 kVA ;

* le site de consommation est situé dans une zone non interconnectée au réseau métropolitain continental (Corse, Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon, Nouvelle-Calédonie...).

Quand les tarifs réglementés de vente de l’électricité vont-ils disparaître ?

Les tarifs réglementés de vente de l’électricité pour les puissances souscrites supérieures à 36 kVA seront supprimés au 31 décembre 2015.

Concrètement, que va-t-il se passer à la date d’échéance ?

Le contrat au tarif réglementé de vente que vous aviez avec votre fournisseur historique (EDF ou une entreprise locale de distribution) devient caduc avec la suppression des tarifs réglementés. Il vous faudra avoir signé avant l’échéance de disparition un nouveau contrat en offre de marché avec un fournisseur de votre choix.

Est-ce que je serai prévenu par mon fournisseur ?

Oui, votre fournisseur a l’obligation de vous informer par courrier de la date d’échéance de votre contrat de fourniture d'électricité au tarif réglementé de vente de l’électricité, à différentes dates prévues par la loi, et notamment six et trois mois avant la disparition de votre contrat au tarif réglementé de vente de l’électricité.

Que dois-je faire ?

- Anticiper, en vous renseignant sur les différentes offres de marché proposées par l’ensemble des fournisseurs, puis en choisissant celle qui correspond le mieux à vos besoins.

„- Conclure un nouveau contrat à prix de marché avec le fournisseur de votre choix avant l’échéance de disparition des tarifs réglementés de vente de l'électricité, ce qui permettra de garantir la continuité de votre fourniture d'électricité.

Pour mémoire, vous avez la possibilité de quitter à tout moment votre contrat au tarif réglementé de vente de l’électricité, sans préavis (hors délais liés aux démarches néces- saires auprès des gestionnaires de réseau) et sans frais de résiliation (exception faite des sites ayant fait l’objet d’une modification de puissance souscrite datant de moins d’un an).

Si vous êtes soumis aux règles des marchés publics ou à une procédure de mise en concurrence, anticipez les démarches nécessaires au renouvellement de votre contrat de fourniture d’électricité.

Vous trouverez des conseils pratiques pour vous aider dans vos démarches sur le site du ministère de l’économie : www.economie.gouv.fr/daj/conseil-aux-acheteurs

Vous pouvez également rejoindre un groupement de collectivités ou passer par une centrale d’achat pour contracter une offre de fourniture d'électricité à prix de marché.

Dois-je résilier mon contrat au tarif réglementé de vente de l’électricité avant de conclure un nouveau contrat en offre de marché ?

Non, car cela pourrait entraîner une interruption momentanée de la fourniture en électricité. Une procédure automatique est prévue pour faciliter le changement de fournisseur. La signature d’un nouveau contrat avec le fournisseur de votre choix mettra automatiquement fin à votre contrat de fourniture d’électricité au tarif réglementé de vente de l’électricité, sans que vous ayez besoin de le résilier préalablement et sans interruption de fourniture.

Quels fournisseurs proposent des offres de marché ?

La majorité des fournisseurs (historiques et alternatifs) propose des offres à prix de marché. Vous trouverez la liste de l’ensemble des fournisseurs autorisés ainsi que d’autres informations utiles sur le site des pouvoirs publics : www.energie-info.fr/pro

Au-delà du prix, optimiser votre consommation, identifier vos gisements d’économies et négocier des dispositions contractuelles adaptées (prix fixes ou variables, avec ou sans durée d’engagement, contrats multi-sites...) sont des leviers utiles pour maîtriser votre budget énergie.

Les fournisseurs peuvent-ils m’imposer une durée d’engagement pluriannuelle avec mon nouveau contrat à prix de marché ?

Non : jusqu’au 31 décembre 2015, tous les fournisseurs qui vous proposeront des offres de marché avec une durée d’engagement de plus d’un an sont également tenus de vous proposer simultanément une offre de fourniture d’une durée d’engagement n’excédant pas un an, selon des conditions commerciales non disqualifiantes.

Vous pourrez ainsi choisir le contrat qui vous convient le mieux par rapport à la durée sur laquelle vous souhaitez vous engager avec ce fournisseur.

Que va-t-il se passer si je n’ai pas conclu de nouveau contrat en offre de marché à temps, c’est-à-dire avant la disparition de mon contrat au tarif réglementé ?

Il est indispensable d’avoir souscrit une offre de marché avant le 31 décembre 2015. N’attendez pas la dernière minute ! Dans le cas contraire, afin d’éviter de vous exposer à une interruption de fourniture, votre contrat sera automatiquement basculé vers une offre de marché de votre fournisseur historique, qu’il devra vous avoir adressée trois mois avant la date de disparition de votre contrat au tarif réglementé de vente.

Si vous n’avez pas quitté votre contrat au tarif réglementé à l’échéance, cette offre sera réputée acceptée par vous. La durée d’exécution de cette offre ne pourra excéder 6 mois, à l’issue desquels la fourniture d’électricité ne sera plus assurée. Vous pourrez résilier ce contrat « provisoire » à tout moment sans frais. Il ne sera pas reconductible.

Depuis l’ouverture du marché de l’électricité et du gaz à la concurrence, deux types d’offres coexistent :

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2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 07:50

Electricite----2017.jpgA l’orée 2017, + 30 % sur la facture d’électricité

La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a édité son rapport 2011-2012 sur le fonctionnement des marchés de détail français de l'électricité et du gaz naturel. Quels tarifs énergétiques à l'horizon ?

S’agissant du marché de l’électricité, l’analyse prospective de l’évolution des tarifs réglementés de vente sur la période 2012- 2017 fait apparaître que la hausse de la facture moyenne hors taxe, CSPE incluse d’un client bleu, résidentiel ou professionnel, qui atteint près de 30 % dans les projections de la CRE en euros courants (dont 10,4 % d’inflation), sera due pour plus du tiers à l’augmentation de la CSPE, laquelle s’explique pour l’essentiel par le développement des énergies renouvelables. L’augmentation de la part énergie, représentative de l’approvisionnement d’un client au moyen de l’ARENH et d’un complément acheté sur le marché, représente un autre tiers de cette hausse. Elle a été établie sur l’hypothèse d’une stabilité du prix de l’ARENH en euros constants à partir de 2014.

Compte tenu des volumes d’ARENH alloués aux clients jaunes et verts, plus importants que pour les clients bleus, ceux-ci supporteront des hausses de prix moindres d’ici à 2017.

Détail du marché de l’électricité selon le rapport de la CRE :

Segment des clients résidentiels, éligibles au tarif bleu résidentiel

Sur ce segment, le marché est ouvert depuis 2007. Force est de constater néanmoins que, depuis cette date, les offres de marché y sont restées très marginales, les tarifs réglementés représentant encore, à fin 2011, près de 94 % des volumes fournis.

Si le tarif réglementé de vente bleu couvrait bien les coûts comptables de production d’EDF en 2011 en moyenne, il était toutefois sensiblement inférieur aux coûts supportés par les fournisseurs alternatifs s’approvisionnant exclusivement sur le marché de gros de l’électricité. La situation n’a pas réellement évolué depuis l’entrée en vigueur de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH) au 1er juillet 2011, la contestabilité en moyenne du tarif réglementé de vente bleu n’étant toujours pas assurée dans le cadre d’un approvisionnement à l’ARENH et au marché de gros, quelle que soit l’hypothèse de prix de marché retenue.

Les fournisseurs qui disposeraient de moyens d’approvisionnement plus diversifiés, notamment de production, pour compléter cet approvisionnement au marché, pourraient être dans la situation de proposer des offres plus compétitives. Toutefois, la concurrence sur les moyens de production est aujourd’hui très peu développée. Elle porte essentiellement sur les cycles combinés à gaz, dont la rentabilité est fortement obérée par la dégradation récente des conditions économiques. Seul GDF Suez, qui dispose par l’intermédiaire de sa filiale CNR de centrales de production hydroélectriques au fil de l’eau, se trouve actuellement dans des conditions d’approvisionnement manifestement plus favorables que les autres fournisseurs alternatifs d’électricité.

Au surplus, la situation se dégrade en 2012, la hausse tarifaire de 2 % du 23 juillet 2012 étant insuffisante pour couvrir l’évolution des coûts de fourniture estimée entre 2011 et 2012.

Malgré deux importantes évolutions des tarifs en structure en 2009 et 2010, la couverture des coûts comptables d’EDF demeure contrastée entre options tarifaires. En particulier, le tarif TEMPO, toujours proposé aux clients et présentant d’intéressantes propriétés dans le cadre de la poursuite de l’objectif de réduction de la consommation électrique à la pointe saisonnière, est le tarif le plus déficitaire.

Enfin, EDF bénéficie auprès de la clientèle résidentielle d’une image de marque très favorable, liée à sa situation d’opérateur historique, qui a d’autant plus de poids sur le comportement des consommateurs qu’elle se voit potentiellement confondue avec la marque du gestionnaire de réseau ERDF. A cet égard, la CRE a demandé des actions dans le cadre de son rapport sur le respect des codes de bonne conduite et sur l’indépendance des gestionnaires de réseaux.

Trois fournisseurs nationaux disposent fin 2011 de plus de 3 % de parts du marché libre de ce segment de clientèle : Poweo et Direct Energie, qui ont depuis lors fusionné, et GDF Suez.

Au 31 décembre 2011, parmi les fournisseurs nationaux, seuls Poweo et Direct Energie proposaient des offres moins chères que le tarif réglementé ; ils disposent aujourd’hui d’un peu plus du tiers des parts du marché libre. GDF Suez, qui propose des offres de marché identiques ou plus chères que le tarif, dispose des deux tiers restants. Cette situation appellera de la CRE des investigations complémentaires en 2013.

Segment des clients petits professionnels, éligibles au tarif bleu professionnel

Sur ce segment, la situation est presque similaire au segment résidentiel, les tarifs réglementés restant très largement dominants, avec 84 % des volumes à fin 2011. Toutefois, en raison de hausses plus importantes sur ces tarifs en 2010 que sur le tarif bleu résidentiel, la couverture des coûts comptables d’EDF apparaît légèrement meilleure sur les années 2011 et 2012. Les tarifs à effacement EJP et TEMPO, tous deux en extinction, sont toutefois encore déficitaires. À l’instar des tarifs bleus résidentiels, la contestabilité des tarifs bleus professionnels dans le cadre de la nouvelle organisation du marché de l’électricité n’est, en moyenne, pas assurée.

Quatre fournisseurs nationaux disposent fin 2011 de plus de 3 % de parts du marché libre de ce segment de clientèle : Poweo, Direct Energie, GDF Suez et EDF. EDF y est remarquablement actif, disposant de 51 % des parts du marché libre en volume, à l’instar de GDF Suez, qui en possède 25 %. Le quart restant se partage entre Poweo et Direct Energie.

Segment des autres clients professionnels (moyens et grands sites)

Sur ce segment, les tarifs réglementés de vente, s’ils sont largement dominants en nombre de sites (94 %), ne représentent plus que 49% des volumes. En effet, depuis l’ouverture du marché à la concurrence en 2000, avec un premier seuil d’éligibilité à 16 GWh, ramené à 7 GWh en 2003, ce sont essentiellement les plus grands sites qui ont exercé leur éligibilité, sans possibilité de revenir au tarif réglementé, afin de profiter, à l’époque, de prix de marché inférieurs à ces tarifs. Ces clients, qui ont pu, à la suite d’une forte augmentation des prix de marché, bénéficier du TaRTAM entre 2007 et 2011, sont tous aujourd’hui sur le marché libre, pour la moitié des volumes chez EDF, pour l’autre moitié chez des fournisseurs alternatifs. Cinq de ces fournisseurs disposent de plus de 3 % du volume du marché libre de ce segment : ALPIQ, ENEL, EON-SNET, GDF Suez-CNR et VAT- TENFALL. Ils concentrent essentiellement leur activité sur les plus grands consommateurs d’électricité, où ils représentent ensemble 16 % des volumes du marché libre. Leurs parts de marché se sont sensiblement accrues sur le deuxième semestre 2011 après la mise en œuvre de l’ARENH.

Les clients de ce segment qui sont restés aux tarifs réglementés pourront continuer à en bénéficier jusqu’au 31 décembre 2015 et peuvent bénéficier de la réversibilité s’ils exercent leur éligibilité d’ici là.

Les quatre années successives de hausses tarifaires significatives sur ce segment, entre 2008 et 2011, ont permis d’atteindre et de maintenir une situation de couverture moyenne des coûts comptables d’EDF sur les deux catégories tarifaires jaune et vert à partir de 2009. Toutefois, à l’instar du tarif bleu, les fournisseurs alternatifs ne sont toujours pas en mesure, dans les conditions d’approvisionnement actuelles sur les marchés de gros et avec un prix de l’ARENH à 42 €/MWh, de proposer des offres plus compétitives que les tarifs jaunes et verts, ceci d’autant plus qu’ils supportent des frais complémentaires spécifiques au dispositif ARENH (constitution des garanties bancaires, financement du besoin de fond de roulement, etc.) pouvant représenter jusqu’à 50 centimes d’euro par MWh.

Cette situation concurrentielle est difficile tant sur le segment de la clientèle demeurée aux tarifs, qui demeurent non contestables, que pour le segment de clientèle sur le marché libre, où la pression concurrentielle est très forte et les marges commerciales très réduites. En effet, compte tenu du mode de calcul des volumes d’ARENH alloués à ce segment de clientèle, les fournisseurs alternatifs disposent de peu de marge leur permettant de se différencier : leurs achats aux marchés portent sur des volumes de l’ordre de 15 % de la consommation du client et ils supportent par ailleurs des frais complémentaires auxquels n’est pas soumis l’opérateur historique. C’est pourquoi la CRE propose dans le présent rapport des améliorations au dispositif ARENH susceptibles d’augmenter l’espace économique des fournisseurs.

Cas particulier des ELD

Le développement de la concurrence sur le territoire des ELD est très marginal. Les fournisseurs alternatifs préfèrent en effet développer leur activité commerciale sur les zones couvertes par ERDF, où se concentre la quasi-totalité des consommations. Par ailleurs, les procédures d’échanges de données entre fournisseurs et GRD ne sont pas standardisées d’un territoire à l’autre, du fait de différences entre les systèmes d’information utilisés par les différents GRD. La mise en place de procédures spécifiques est donc nécessaire, ce qui augmente le coût d’acquisition des clients situés dans la zone et diminue d’autant l’attrait de ces territoires.

La CRE envisage cependant de mener en 2013 des analyses complémentaires sur le territoire des principales ELD.

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Published by Lucvieri - dans Electricité
13 novembre 2014 4 13 /11 /novembre /2014 07:42
2 400 MW en moins cet hiver et une consommation stable...

2 400 MW en moins cet hiver et une consommation stable...

RTE prévoit que l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité sera assuré pendant l’hiver 2014-2015 en dépit de marges plus faibles que l’hiver dernier. La consommation d’électricité restera stable, mais la disponibilité prévisionnelle du parc de production cet hiver sera en baisse par rapport à l’hiver dernier, d’environ 2 400 MW. La France pourra recourir aux importations pour couvrir la consommation du matin en janvier, cependant les capacités d’exportation seront suffisantes pour pouvoir notamment porter assistance à la Belgique en cas de difficultés.

Dans des conditions météorologiques normales, l’offre et la demande d’électricité seront équilibrées cet hiver. Les marges diminuent toutefois, en raison de la baisse de la production électrique d’origine nucléaire et thermique, d’environ 2 400 MW. Cela s’explique par une moindre disponibilité du parc nucléaire et par la fermeture de certaines centrales thermiques (fioul et charbon) qui ne répondent plus aux normes européennes.

L’analyse prévisionnelle offre-demande d’électricité révèle en outre une légère hausse de la consommation aux périodes de pointe du matin et du soir par rapport à l’an dernier. La pointe de consommation pour cet hiver est estimée à 84 800 MW en janvier 2015.

Les capacités d’exportation seront suffisantes sur toute la période hivernale, notamment pour pouvoir répondre aux éventuelles demandes de la Belgique.

En cas de grande vague de froid (avec des températures inférieures de 6 à 8°C aux normales de saison), l’analyse de RTE montre que les niveaux d’importations nécessaires pour couvrir l’augmentation de la consommation pourraient atteindre 4 300 MW fin janvier. Cela restera compatible avec les capacités d’importation du réseau électrique français.

Pour porter assistance à la Belgique, si nécessaire, mais aussi en cas de tensions sur le réseau de transport d’électricité français cet hiver, RTE pourra actionner différents moyens dont l’effacement de la consommation disponible avec le mécanisme d’ajustement. Les acteurs du marché pourront également avoir recours au dispositif NEBEF, mécanisme permettant aux clients de valoriser les effacements sur le marché de l’énergie.

Cet hiver, les importations d’électricité seront nécessaires en janvier uniquement pour couvrir les besoins lors de la consommation du matin (jusqu’à 1 400 MW).

2 400 MW en moins cet hiver et une consommation stable...

Prévision de consommation

La consommation journalière d’électricité est caractérisée par deux périodes de forte consommation :

Sur l’ensemble de l’hiver 2014-2015, la consommation en énergie (MWh) est stable par rapport à l’hiver dernier. Toutefois, RTE constate une augmentation de la puissance consommée (MW) en périodes de pointe et inversement une diminution de celle-ci en périodes creuses.

RTE présente pour chaque semaine de la période d’étude, les prévisions de consommation à la pointe du soir et pour la consommation du matin.

Ces deux prévisions sur la France continentale sont réalisées pour des températures correspondant aux normales saisonnières. Elles sont comparées à la consommation réalisée l’hiver dernier ramenée à la température normale.

Ainsi pour cet hiver, la pointe de consommation à conditions normales est estimée à 84 800 MW au cours de la deuxième semaine de janvier, à la pointe du soir.

Pour mémoire, le niveau de la consommation varie très sensiblement en hiver lorsque les températures baissent. Ainsi, lors de la vague de froid observée en France en février 2012, le niveau de consommation d’électricité s’est élevé à près de 102 100 MW le mercredi 8 février 2012 à 19h00 (maximum historique de la consommation française).

Pour l’hiver 2014-2015, on estime qu’une baisse de 1°C de la température moyenne pourrait entrainer une augmentation maximale de la consommation d’électricité de l’ordre de 2 300 MW à la pointe de consommation de 19h00.

2 400 MW en moins cet hiver et une consommation stable...

Disponibilité du parc de production

Sur la base des derniers éléments transmis par les producteurs, la disponibilité prévisionnelle du parc de production français pour l’hiver 2014-2015 est en baisse par rapport à l’hiver dernier, d’environ 2 400 MW, notamment du fait du retrait d’exploitation de certaines centrales thermiques au cours de l’année 2014. La diminution de la disponibilité prévisionnelle est aussi due à une baisse de la disponibilité nucléaire.

Le développement continu des énergies renouvelables permet néanmoins d’amortir la baisse observée.

Les stocks hydrauliques sont à des niveaux proches de la moyenne des dernières années. Pour les mois à venir, la puissance prévisionnelle hydraulique disponible est stable par rapport à celle de l’hiver dernier.

Risque modéré de rupture d’approvisionnement

Les figures 3 et 4 présentent, pour chaque semaine de l’hiver, à la pointe de consommation du soir et lors de la consommation du matin, le bilan import/export en électricité de la France permettant de satisfaire le critère de sûreté de la marge au risque 1% lors de la consommation du matin et au risque 4% à la pointe du soir. Ce bilan correspond à la valeur maximale de production française qui pourrait être exportée dans le respect du critère de sûreté ou le complément minimal qu’il serait nécessaire d’importer pour satisfaire ce critère.

Notons que les valeurs affichées, qui résultent de la simulation d’un grand nombre de scénarios de tempéra- tures et de disponibilité des groupes de production, ne correspondent pas à une prévision des échanges transfrontaliers en temps réel qui pourront être différents de ce solde, en raison notamment :

• des conditions météorologiques réelles et de la disponibilité effective des moyens de production,

• des arbitrages effectués par les différents acteurs, en particulier entre la sollicitation des moyens de production français, la mobilisation des effacements de consommation et le recours aux marchés étrangers via les capacités proposées par RTE sur les interconnexions.

Avec un solde des échanges presque systématiquement exportateur sur l’ensemble de la période d’étude, le recours à des importations ne devrait pas s’avérer nécessaire pour équilibrer la consommation d’électricité en France continentale et satisfaire le critère de sûreté retenu par RTE.

Néanmoins en cas de froid intense et durable, les marges prévisionnelles se réduiront du fait de l’augmentation de la consommation électrique et de la baisse des stocks hydrauliques fortement sollicités dans ce type de situation.

Dans une telle situation, avec des températures inférieures de 6 à 8 °C aux températures de référence, les niveaux de consommation seraient comparables à ceux réalisés lors du pic historique de février 2012. Le niveau d’importation pourrait atteindre près de 4 300 MW pour satisfaire l’équilibre et la marge nécessaire pour couvrir des aléas. Cette valeur reste compatible avec les capacités du réseau mises à disposition des importations dont les limites sont évaluées de manière coordonnée avec les gestionnaires de réseau voisins (capacité égale à 9 800 MW selon les conditions d’exploitation).

La valeur de la capacité maximale d’importation est recalculée chaque jour. Elle dépend des conditions du système électrique français et étranger. Elle sera d’autant plus grande que les importations seront réparties sur toutes les frontières.

Dans une situation de très forte tension de l’équilibre offre demande en France continentale, après la mise en œuvre par les fournisseurs de l’ensemble des moyens d’action dont ils disposent, RTE devra, si nécessaire, faire appel à des moyens exceptionnels et à des actions de sauvegarde (baisse de 5% de la tension, voire délestage de consommation en dernier recours).

Toutes choses égales par ailleurs, l’augmentation de la consommation réduit les marges de sûreté du système électrique.

Ainsi, les actions de chacun, visant à maîtriser ou réduire la puissance électrique notamment aux horaires des pointes, contribuent à relaxer les éventuelles tensions sur l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité, et améliorent ainsi la sécurité d’alimentation du pays.

2 400 MW en moins cet hiver et une consommation stable...

Situation européenne

Le système électrique européen étant fortement interconnecté, l’équilibre offre-demande doit être analysé non seulement au niveau de chaque pays, mais aussi à l’échelle européenne. En effet, la mutualisation de l’offre grâce aux interconnexions électriques constitue un atout important pour couvrir la demande à une échelle plus large que chaque pays, dans la mesure où les capacités maximales d’importation du réseau français ne sont pas atteintes.

Un travail similaire à la présente analyse est donc effectué au niveau européen par l’ensemble des gestionnaires de réseau. Au travers du « Winter Outlook Report », RTE et ses homologues européens informent l’ensemble des acteurs du marché européen de l’électricité de l’analyse prévisionnelle de l’équilibre offre-demande pour l’hiver à venir.

Les résultats de cette étude seront publiés fin novembre par ENTSO-E (« Winter Outlook Report »).

Dispositif d’ajustement de l’offre et de la demande d’électricité en temps réel

En cas d’aléas sur la consommation ou sur la production, RTE utilise le mécanisme d’ajustement.

RTE peut solliciter des offres afin d’assurer à tout instant l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité et reconstituer les marges de sécurité d’exploitation du système électrique.

Depuis son démarrage en avril 2003, le mécanisme d’ajustement, dont les règles sont approuvées par la Commission de Régulation de l’Énergie, a démontré son efficacité. Conformément aux dispositions législatives, la puissance disponible sur les moyens de production techniquement opérationnels, et non utilisée par les producteurs pour leurs besoins propres, doit être mise à la disposition de RTE via le mécanisme d’ajustement.

En complément, dès 2008, RTE avait ouvert la possibilité pour les consommateurs de proposer sur le mécanisme d’ajustement des offres d’effacement de la consommation de leurs sites et ainsi de tirer parti des souplesses possibles. Cette démarche est désormais pérennisée via l’article 7 de la loi NOME. Dans ce cadre, RTE contractualise la mise à disposition de capacités d’effacement activables sur le mécanisme d’ajustement auprès des acteurs d’ajustement. Cette contractualisation ouvre en particulier la participation aux capacités saisonnières puisque des contractualisations sur 3, 6, 9 et 12 mois sont possibles.

Enfin, le dispositif en vigueur en France est ouvert aux offres d’ajustement en provenance de pays frontaliers (Suisse, Allemagne, Royaume-Uni et Espagne).

Soulignons toutefois que les marges sont dimensionnées pour couvrir les aléas survenant en temps réel ou sur des échéances très proches de celui-ci. Ainsi le mécanisme d’ajustement, réservoir des offres permettant de constituer les marges d’exploitation pour faire face à des aléas sur la production ou la consommation à court terme, n’a pas pour vocation de couvrir des déséquilibres sur le périmètre de responsabilité des acteurs commerciaux.

Outre le dispositif d’ajustement utilisé en temps réel par RTE en cas d’aléas sur la consommation et les offres, les fournisseurs disposent dans leur portefeuille de possibilités d’effacement de la consommation dont les effacements tarifaires. Ainsi, le potentiel total d’effacement de la consommation à disposition des fournisseurs est d’environ 2 600 MW.

Enfin, l’hiver 2013/2014 a vu la mise en place du mécanisme NEBEF. Ce dispositif, géré par RTE, offre de nouvelles perspectives aux acteurs de marché pour équilibrer leur portefeuille via la sollicitation d’effacements. NEBEF permet ainsi de faire émerger de nouveaux types d’effacement et de compléter les modalités de maîtrise de la consommation d’électricité en France.

Gestion des situations tendues

Dans les périodes de tension de l’équilibre offre – demande français caractérisées par des soldes d’échanges importateurs avec les pays voisins saturant les capacités d’imports calculées aux frontières, les fournisseurs du marché français peuvent également mettre en œuvre des effacements supplémentaires de la consommation sur leurs portefeuilles de clients, en complément de leurs achats sur les marchés européens. A ce stade, seuls les effacements communiqués par les fournisseurs à RTE sont pris en compte. De plus, les producteurs installés en France peuvent également agir sur leur planning de maintenance des groupes de production pour augmenter si possible leur disponibilité.

Enfin, avant de faire appel aux moyens exceptionnels, RTE s’appuie sur les dispositifs suivants : sollicitation des offres d’effacement des consommateurs français ou en provenance de l’étranger sur le mécanisme d’ajustement et activation des contrats de secours conclus avec les autres gestionnaires de réseau européens.

Si ces mesures préventives s’avèrent cependant insuffi- santes, RTE alerte les pouvoirs publics des risques de rupture d’approvisionnement et procède en temps réel à l’activation de moyens exceptionnels d’exploitation visant à limiter les conséquences sur le système électrique.

Situation des régions Bretagne et Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA)

Ces deux zones géographiques sont déficitaires en moyens de production et ont en commun d’être alimen- tées comme des péninsules électriques par le réseau électrique national. A cette situation, s’ajoutent des taux de croissance de la consommation importants qui tendent rapidement à saturer les capacités de transit des réseaux existants, avec le risque fort de ne plus pouvoir satisfaire la demande lorsqu’un élément du réseau ou un groupe de production est indisponible.

Ces deux caractéristiques confèrent, en l’état actuel, un rôle important aux capacités et à la disponibilité du réseau de transport pour assurer la sécurité d’approvisionnement en électricité.

En partenariat avec les acteurs régionaux, RTE oriente son action sur le développement du réseau, l’accueil de nouveaux moyens de production locaux et la maîtrise de la demande d’électricité.

2 400 MW en moins cet hiver et une consommation stable...

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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 07:42
Réévaluation ajournée, maintient du prix de l’ARENH : 42 € par MW

Réévaluation ajournée, maintient du prix de l’ARENH : 42 € par MW

Le prix de l’accès régulé au nucléaire historique (ARENH) n’augmentera pas au 1er janvier 2015.

Le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, et le ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, complètent la réforme des tarifs de l’électricité.

Après le décret du 29 octobre, fixant la nouvelle méthode de calcul, et l’arrêté du 1er novembre, fixant le niveau des tarifs de l’électricité, le Gouvernement s’apprête maintenant à réformer le prix auquel est commercialisée l’électricité nucléaire (ARENH). EDF a en effet l’obligation de céder l’électricité nucléaire à un prix régulé par l’État, calculé de façon transparente pour que tous les consommateurs bénéficient de la compétitivité du parc nucléaire historique, quel que soit leur fournisseur d’électricité.

Cette nouvelle méthode a déjà été examinée par le Conseil supérieur de l’énergie, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), l’Autorité de la concurrence et le Conseil d’État. Le projet de décret a été transmis début juillet à la Commission européenne qui poursuit actuellement son examen du texte.

En attendant la fin de ces travaux, et afin de préserver le pouvoir d’achat des français, le Gouvernement a décidé de maintenir le prix de l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (ARENH) à son prix actuel, c’est-à-dire 42 € par mégawattheure.

Cette décision donne de la visibilité à tous les fournisseurs d’électricité, ainsi qu’aux industriels concernés.

Cette décision conduit aussi à reporter au 1er juillet 2015 la réévaluation du prix de l’ARENH, qui était initialement prévue au 1er janvier 2015. L’évolution sera proposée par la Commission de régulation de l’énergie et arrêtée par le Gouvernement. Sur la base des informations disponibles aujourd’hui, la CRE a estimé à environ +2€/MWh l’évolution nécessaire du prix de l’ARENH en 2015.

Réévaluation ajournée, maintient du prix de l’ARENH : 42 € par MW

Le prix de l’ARENH

L’accès régulé à l’électricité nucléaire historique est un droit pour les fournisseurs d’acheter de l’électricité à EDF à un prix régulé et pour des volumes déterminés par le régulateur.

L’exercice du droit à l’ARENH passe par la signature d’un accord-cadre entre chaque fournisseur alternatif et EDF, qui sert de cadre aux ventes effectuées. Les prévisions détaillées, tout comme les droits calculés pour chaque fournisseur ne sont connues que de la CRE. Les paiements sont gérés par la Caisse des dépôts et consignation.

La Commission de régulation de l’énergie est chargée de la gestion du dispositif et du calcul des droits qu’elle notifie aux cocontractants. Ainsi, les fournisseurs qui souhaitent exercer leur droit à l’ARENH en font la demande auprès de la CRE.

Les droits d’accès régulé d’un fournisseur à l’électricité nucléaire historique sont déterminés par référence à la consommation de ses clients en France. Ils sont calculés de manière transparente et non discriminatoire, sur la base des prévisions d’évolution du portefeuille de clients en France des fournisseurs. Plus précisément, les droits sont basés sur la consommation pendant les heures creuses affectée d’un coefficient de calage permettant de s’assurer que, globalement, ils sont équivalents à ce que représente pour EDF l’électricité produite par les centrales nucléaires historiques dans l’approvisionnement du même type de portefeuille de clients.

Afin d’éviter les éventuels effets d’aubaine, un mécanisme rétroactif d’ajustement est mis en place pour compenser les volumes accordés en excès si le développement du portefeuille des fournisseurs ne s’est pas déroulé conformément à leurs prévisions. Ce mécanisme prend la forme d’un complément de prix pour toute quantité d’électricité attribuée en excès. Le complément de prix est basé sur la différence entre le prix régulé d’achat de cette électricité et le prix de marché sur lequel le fournisseur aura pu vendre cet excédent, majoré des intérêts. Il est ajusté en fonction de l’écart entre la prévision et le constaté, pour empêcher les comportements spéculatifs sans pour autant pénaliser les fournisseurs de bonne foi.

Enfin, le cas particulier des entreprises du consortium Exeltium est traité au moyen d’un décret spécifique. En effet, le dispositif d’accès régulé à l’électricité de base peut être complémentaire mais ne doit pas faire double emploi au risque d’un effet d’aubaine avec un approvisionnement des électro intensifs via le consortium Exeltium qui bénéficie d’une autorisation particulière de conclure des contrats de long terme d’approvisionnement en électricité.

Prix de l'ARENH

Afin d’assurer une rémunération à EDF et de garantir aux fournisseurs alternatifs des conditions économiques équivalentes à celles résultant pour EDF de l’utilisation de ses centrales nucléaires historiques, la loi (article L337-14 du code de l’énergie) stipule que le prix de l’ARENH « est représentatif des conditions économiques de production d’électricité par les centrales nucléaires [historiques] sur la durée du dispositif […].

Il tient compte de l’addition :

1° D’une rémunération des capitaux prenant en compte la nature de l’activité ;

2° Des coûts d’exploitation ;

3° Des coûts des investissements de maintenance ou nécessaires à l’extension de la durée de l’autorisation d’exploitation ;

4° Des coûts prévisionnels liés aux charges pesant à long terme sur les exploitants d’installations nucléaires de base mentionnées au I de l’article 20 de la loi n° 2006-739 du 28 juin 2006 de programme relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs. »

Sur la période 2011-2025, le prix de l’ARENH devra donc refléter les coûts complets du parc nucléaire historique.

Avant que la méthode d’évaluation ne soit arrêtée et afin de garantir une stabilité des prix pour les consommateurs qui ont perdu le bénéfice des tarifs réglementés de vente, le législateur a prévu (article L. 337-16) que le prix de l’ARENH devait être cohérent avec le TaRTAM

Par lettre du 6 décembre 2010, Christine Lagarde, ministre de l’économie des finances et de l’industrie, et Eric Besson, ministre chargé de l’industrie, de l’énergie et de l’économie numérique, ont demandé à une commission d’experts, présidée par P Champsaur, de faire des propositions méthodologiques sur la détermination du juste prix de l’ARENH sur la période de régulation, de mettre en évidence les paramètres déterminants de ce prix et de donner des ordres de grandeurs du prix de l’ARENH.

Pour chiffrer ses analyses, face aux incertitudes sur des paramètres exogènes à sa mission, la Commission a dû choisir, sous sa propre responsabilité, différentes hypothèses. Par exemple, les hypothèses relatives aux investissements nécessaires sur le parc nucléaire historique ont été élaborées avant la catastrophe de Fukushima. D’autre part, en ce qui concerne les paramètres initiaux de calcul des droits d’ARENH, les hypothèses utilisées par la Commission ne correspondent finalement pas aux décisions arrêtées par les ministres. De même, l’ARENH n’entrant à horizon 2015 que pour environ un tiers du prix de l’électricité payé par les petits consommateurs finaux, il n’y a pas de relation univoque entre le prix de l’ARENH en 2015 et le niveau des tarifs réglementés de vente. Les conclusions de la Commission sur ce point dépendent donc des hypothèses qu’elle a prises sur d’autres paramètres, notamment l’évolution des tarifs d’utilisation des réseaux qui seront revus par la CRE mi 2013.

Ces règles de fonctionnement sont définies dans les textes réglementaires suivants :

- Décret n° 2011-466 du 28 avril 2011 fixant les modalités d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique

- Arrêté du 16 mai 2011 définissant les profils des produits cédés par Electricité de France aux fournisseurs d’électricité dans le cadre de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique

- Arrêté du 17 mai 2011 relatif au calcul des droits à l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique

- Arrêté du 28 avril 2011 fixant le volume global maximal d’électricité devant être cédé par Electricité de France au titre de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique

- Arrêté du 28 avril 2011 pris en application du II de l’article 4-1 de la loi n° 2000-108 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité

- Arrêté du 17 mai 2011 fixant le mode de détermination de la courbe de charge des consommations de la sous-catégorie des petits consommateurs visés au VI de l’article 1er du décret n° 2011-466 du 28 avril 2011 fixant les modalités d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique

- Décret n° 2011-554 du 20 mai 2011 pris pour l’application de l’article 4-1 de la loi n° 2000-108 du 10 février 2000 relatif au décompte des droits d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique des actionnaires des sociétés de capitaux agréées qui ont pour activité l’acquisition de contrats d’approvisionnement à long terme d’électricité, mentionnées à l’article 238 bis HV du code général des impôts

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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 07:58
Familles à Energie Positive : c’est reparti pour cet hiver !

Familles à Energie Positive : c’est reparti pour cet hiver !

Hausse des prix de l’énergie, forte préoccupation des ménages pour le confort de leur logement et notamment le confort thermique, mobilisation citoyenne sur les questions énergétiques et climatiques, l’énergie est au cœur des préoccupations des familles ! Des familles prêtes et désireuses d’agir ! Comment ? En participant à la nouvelle édition du Défi Famille à Energie positive.

Familles à énergie positive est un défi d’économies d’énergie pour tous les particuliers qui souhaitent agir à leur échelle pour réduire leurs dépenses énergétiques en apprenant dans la convivialité.

Pour répondre au défi, les familles, regroupées par équipes, auront 6 mois pour réduire de 8% leur consommation d’énergie par rapport à l’hiver dernier, uniquement par des gestes du quotidien. Le défi se base sur le progrès global des participants : peu importe d’où l’on part, l’essentiel est de progresser ensemble. C’est la somme de toutes les astuces choisies dans le guide des 100 éco‐gestes fourni qui fera la différence.

Le Concours « Familles à Energie Positive » existe depuis 7 ans à l’échelle nationale. Pour la troisième année consécutive, l’Aquitaine a choisi de participer à ce défi, porté par la direction régionale de l’ADEME. La Ville de Bordeaux et l’Agglomération du Grand Périgueux sont déjà dans la course !

Famille à Energie Positive : Qu’est-ce que c’est ?

Le principe est simple : mobiliser toute une famille sur les économies d’énergies de tous les jours sans affecter son confort. En bref, démontrer qu’il est facile d’agir de façon concrète, mesurable et conviviale. Pour le foyer, l’objectif est de réduire sa consommation d’énergie de 8% au minimum. Et pour que le challenge soit une vraie prise de conscience, l’opération se déroule en hiver, pendant la période de chauffage, soit du 1er décembre 2014 au 30 avril 2015.

Des résultats nationaux impressionnants

Depuis la première édition lancée en 2008 par l’ONG Prioriterre, plus de 15 000 foyers ont rejoint les Familles à Energies Positives soit plus de 40 000 personnes ! L’an dernier, les 7500 foyers participants ont réalisé une économie d’énergie de 13 000 000 Kwh, soit la consommation complète de 750 logements. A l’échelle d’un foyer, cela représente une économie moyenne de 200€ par an. Des chiffres qui forcent à réfléchir ...

L’Aquitaine suit la tendance

Pour sa seconde participation, l’Aquitaine a réalisé 18% d’économie (+4 points par rapport à 2013) tout comme la moyenne nationale soit environ 3 300 kWh/an économisés par foyer. Les 218 familles participantes ont réussi à réduire leur consommation énergétique de 400 000kWh (contre 280 000 l’année précédente) et par conséquent les émissions des gaz à effet de serre de 19% (soit 2 300 tonnes de CO2 évitées) soit les émissions annuelles de 300 habitants.

A Paris, le défi a réuni pour l’édition 2013-2014, 80 familles qui démontrent que les solutions sont à portée de main pour réduire sa facture d’énergie. 82% des familles ont dépassé l’objectif des 8% d’économies par rapport à l’hiver dernier. Ainsi, en moyenne, elles ont réalisé 22% d’économie sur les consommations d’énergie et réduit de 21% les émissions de CO2.

C’est 78 115 kWh économisés, et près de 16,6 Tonnes de CO2 évitées soit l’équivalent de 1 762 tours de périphérique !

Cette année, de nouveaux partenaires sont mobilisés avec déjà la participation et le soutien de 7 nouvelles Mairies d’arrondissement.

Comment participer ?

Le concours « Famille à Energie Positive », c’est avant tout un moment de convivialité et de partage. Entre collègues, voisins, amis... formez votre équipe. Cela est bien connu, à plusieurs on se motive ! Une fois votre équipe constituée, il ne vous reste plus qu’à vous inscrire jusqu’au 15 novembre sur http://aquitaine.familles-a-energie-positive.fr/ . Un animateur local reviendra vers vous pour un premier contact et vous accompagner tout au long de l’aventure.

Les familles qui souhaitent participer à la troisième édition du concours sur l’hiver 2014-2015 peuvent se rendre sur le site : www.aquitaine.familles-a-energie-positive.fr

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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 07:44
Pas de hausse des tarifs chez Enercoop contrairement aux tarifs réglementés du gaz et de l'électricité
Pas de hausse des tarifs chez Enercoop contrairement aux tarifs réglementés du gaz et de l'électricité

Alors qu'une hausse des tarifs réglementés est annoncée pour ce samedi 1er novembre, les tarifs d'Enercoop, cette année encore, n'évolueront pas. Depuis son lancement en 2007, Enercoop n'a jamais augmenté ses prix hors taxes, transport et distribution (ERDF).

Au 1er novembre, pour les particuliers, les tarifs réglementés d'électricité augmentent de 2,5% et les tarifs réglementés de gaz de GDF Suez augmentent de 2,3%.

Il s'agit de taux moyens. L'évolution peut être différente, selon votre option tarifaire.

Si vous avez un contrat au tarif réglementé* ou un contrat à prix de marché indexé sur les tarifs réglementés, cette évolution a un impact pour vous.

Si vous avez un contrat à prix de marché fixe, cela n’a pas d’influence. En effet, ces tarifs sont bloqués pour une durée de 1 an, 2 ans ou 3 ans selon les contrats.

La démarche de la coopérative, la même depuis le départ, est en effet de proposer à ses clients et sociétaires le vrai prix de l'énergie.

Plus élevés mais stables, les prix d'Enercoop voient l'écart avec les tarifs réglementés se réduire peu à peu, du fait de l'augmentation régulière de ces derniers. L'écart de prix s'est ainsi resserré, passant de 40 % aux débuts de la coopérative à 20 % aujourd'hui, soit environ 8 € TTC de différence sur la facture totale mensuelle pour un foyer moyen. L'augmentation prévue samedi à hauteur de 2,5 % renforcera encore cette convergence en réduisant l'écart à environ 18 %.

Cette évolution résulte notamment de la prise en compte progressive dans les tarifs réglementés des coûts réels de l'énergie nucléaire : sécurité, déchets et démantèlement.

Enercoop reste aujourd'hui, à l'inverse, le seul fournisseur d'électricité 100 % renouvelable, proposant un modèle énergétique ambitieux reposant sur les énergies renouvelables, les économies d'énergie, et porté par une dynamique citoyenne.

Force est de constater que cette proposition de transformation énergétique convainc : Enercoop a récemment dépassé son 20 000ème client.

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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 07:42
LES EnR NE METTENT PAS EN CAUSE LE BON FONCTIONNEMENT DU SYSTEME ELECTRIQUE

LES EnR NE METTENT PAS EN CAUSE LE BON FONCTIONNEMENT DU SYSTEME ELECTRIQUE

Le Syndicat des Energies Renouvelables, (SER) a souhaité répondre ce que la presse a relayé ces derniers jours concernant les conclusions d’un rapport qui semble mettre en cause les énergies renouvelables dans la sécurité du système électrique.

Les énergies renouvelables variables représentent aujourd’hui près de 5 % de notre consommation électrique. Ces formes d’énergie sont largement réparties sur le territoire et ce foisonnement leur permet, malgré les aléas météorologiques, de garantir l’apport d’énergie aux réseaux.

Par ailleurs, le Réseau de Transport de l’Electricité (RTE) a mis en place, depuis plusieurs années, un outil (IPES) qui lui permet de prévoir à moins de 24 heures la production attendue des énergies renouvelables.

Le SER rappelle que le Réseau de Transport de l’Electricité (RTE) fonde ses prévisions de l’équilibre offre/demande sur les trajectoires de développement fixées par les programmations pluriannuelles des investissements et décide de ses investissements en fonction de ces objectifs.

Contrairement à ce que laissent entendre certaines voix, la mise à l’arrêt de groupes thermiques, en particulier des centrales à gaz, résultent de deux facteurs :

- une conjoncture économique très détériorée dans laquelle la demande électrique stagne - la compétitivité retrouvée du charbon due à la montée en puissance des gaz de schiste américains qui ont créé des surcapacités de production de charbon écoulées en Europe à un coût moindre que celui du gaz.

Le trop faible prix du CO2 ne constitue pas, à cet égard, un moyen d’écarter l’utilisation de cette énergie très polluante.

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21 octobre 2014 2 21 /10 /octobre /2014 06:44
Quel éclairage sur l’île de Sein ???

Quel éclairage sur l’île de Sein ???

Alors que le projet de loi sur la transition énergétique a été amendé et adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, trois amendements avaient été déposés pour les petites îles non interconnectées (ZNI) de moins de 2 000 clients. Ces trois amendements ont fait l’objet d’un avis défavorable par la rapporteure ainsi que par la Ministre. Ces décisions surprenantes vont à l’encontre d’un projet de transition énergétique déjà bien terne.

Une lettre ouverte adressée à la Ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie par IDSEnergies montre l’exaspération des zones insulaires…

« Objet : Loi sur la transition énergétique - rejet de l’amendement 2122

Les zones insulaires non interconnectées au réseau électrique métropolitain français (ZNI) de moins de 2 000 clients représentent de très petites consommations d’énergie qui n’encouragent pas les opérateurs de grande taille à étudier de nouveaux systèmes, notamment la production d’énergies renouvelables, pourtant abondantes dans ces régions (énergies marine, solaire et éolienne).

Non connectées au réseau, ces îles pourraient sans problème dépasser le seuil de 30 % de renouvelables actuellement défini pour éviter les perturbations du réseau de distribution. En effet, comme le prévoit l’arrêté du 23 avril 2008 mis en avant par l’opérateur EDF, ces zones disposent déjà de fait des capacités de stockage dépassant 100 % des besoins électriques, le premier stockage étant le fioul.

Par ailleurs, dans ces petites îles entièrement dépendantes à ce jour des importations de fioul pour toute leur énergie (chaleur, mobilité, électricité), dont dépend aussi en grande partie leur alimentation en eau potable (dessalement), l’innovation ne peut pas porter uniquement sur la production, mais doit couvrir tout le système énergétique. Cette question est au centre du projet de territoire de ces îles, mais elle leur échappe à ce jour : les décisions appartiennent au seul opérateur EDF, qui investit dans ces territoires dans de nouveaux générateurs au fioul et n’envisage pas d’évolution notable.

Cette production d’électricité au fioul entraîne des surcoûts très élevés qui sont compensés par la Contribution au Service Public de l’Électricité (CSPE). Selon la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), en 2014, 1,65 milliard € (soit 27 % du produit de la CSPE) a servi à financer l’achat de fioul pour approvisionner l’ensemble des ZNI.

L’amendement proposé vise à donner aux territoires insulaires non interconnectés de moins de 2 000 habitants la possibilité d’opter pour un autre opérateur qu’EDF, afin de pouvoir y mener des expériences alternatives à la production coûteuse et polluante du fioul.

Désigné par le Ministre chargé de l’énergie après avis de la CRE, cet opérateur devrait accepter les contraintes du service public, mais bénéficierait en contrepartie de la CSPE. Un tel opérateur s’affranchirait des limites d’intervention de l’opérateur historique (électricité) et pourrait aborder techniquement toutes les évolutions en rapport avec l’énergie (chauffage, mobilité terrestre et maritime, électricité, production d’eau potable, réseaux intelligents).

Ne concernant de fait que cinq îles ou archipel de France métropolitaine, ce projet n’aurait qu’un impact très limité. Le contrôle par la CRE garantit le bénéfice à terme pour la collectivité nationale.

Les risques techniques sont également extrêmement limités.

Le bénéfice pour le pays de ces expérimentations en vraie grandeur serait considérable en matière de transition énergétique (production d’énergies renouvelables en particulier les énergies marines, stockage, conversion, régulation).

Par ailleurs, le marché mondial pour des petits systèmes énergétiques autonomes est très important : des milliers d’îles et de zones insulaires non interconnectées pourraient bénéficier du savoir-faire développé pour ces projets. Le prix de l’énergie dans ces zones étant déjà aujourd’hui plusieurs fois supérieur au prix du marché de l’électricité en Europe, un développement à l’exportation basé sur l’expérience en ZNI nationale ne nécessiterait aucune subvention.

L’île de Sein, la preuve par l’exemple

Il y a une vingtaine d’années, les élus de l’île de Sein demandent à EDF de produire un peu d’électricité avec du renouvelable. Une étude est alors réalisée en 1998 avec un résultat sans équivoque : on peut produire 50 % de l’électricité de l’île avec du renouvelable et faire par la même occasion 350 000 F d’économie par an (économie de fioul). EDF ne fait rien. Les élus insistent. Une nouvelle étude est réalisée. Plus complète, elle arrive à un résultat encore plus flagrant : on peut produire 75 % avec du renouvelable. EDF engage alors « une action de grande envergure » : le changement de quelques ampoules !

Les nouveaux élus de 2008 ne sont pas convaincus. Et ils commencent à se dire qu’il faudrait installer eux-mêmes, avec les habitants, du renouvelable. La réponse d’EDF est claire : c’est impossible.

Finalement, les élus décident à l’unanimité de lancer un projet local en juillet 2012. La population se mobilise, crée une société locale dès juillet 2013 avec une gouvernance locale et remporte une exceptionnelle adhésion : plus de 25 % de la population est actionnaire !

Aujourd’hui, un projet techniquement et eacute;conomiquement fiable est prêt. Ce projet est soutenu par des Députés locaux, la Région Bretagne (qui a décidé de mettre l’énergie dans les îles au premier rang de ses priorités !)...Ce projet est aussi reconnu par la recherche, l’enseignement supérieur et des industriels, prêts à participer à sa mise en œuvre et à réaliser des expérimentations et des innovations. Il permettrait de plus de diminuer les taxes que paye chaque consommateur d’électricité en France et qui sont utilisées par EDF pour bruler du fioul (27% de la CSPE).

Le blocage que l’entreprise EDF opère sur l’île de Sein est constaté sur toutes les petites îles (voir le cas de Saint-Pierre et Miquelon où EDF, privilégiant le fioul, bien que plus cher, en dehors de toute justification technique, a entrainé la démolition des éoliennes installées depuis 2000)

Un amendement conforme à vos convictions, mais rejeté... Nous vous avons à plusieurs reprises entendue dire que « les îles sont des territoires d’innovation », « il faut favoriser les projets participatifs et l’implication des citoyens », « l’implication est nécessaire pour la réussite de la transition », « réduire les énergies carbonées », « réduire les taxes », « expérimentation », «rôle des collectivités territoriales » etc. En totale contradiction, vous balayez une initiative locale répondant à l’ensemble de ces critères. Qui plus est, l’expérimentation proposée par cet amendement ne comporte strictement aucun risque technique supplémentaire et ne peut qu’entrainer des économies financières.

Pour rejeter cet amendement, votre premier argument est qu’EDF n’a aucune rentabilité dans ces petites ZNI. Nous pensons au contraire que c’est parce que la société EDF a beaucoup trop à perdre dans cette affaire que vos conseillers vous ont transmis ces arguments. Et d’ailleurs, si comme vous le dites, Sein était une charge pour l’entreprise EDF, ne serait-elle pas heureuse de s’en débarrasser ?

Votre deuxième argument est que personne d’autre qu’EDF ne souhaite intervenir sur ces petites ZNI. Le minimum que l’on pourrait attendre d’une Ministre serait au moins qu’elle respecte les petites sociétés et les populations qui se bagarrent pour défendre leur territoire et l’intérêt général depuis de nombreuses années, à Sein et ailleurs. Qu’elle respecte les collectivités locales comme les Régions qui soutiennent ce type de projet. Sans compter que nous avons rencontré votre cabinet et que vous avez reçu notre dossier au moins à deux reprises. En l’occultant ainsi, vous affichez votre mépris pour les habitants de Sein et leur initiative.

Quant à la rapporteure Madame Bareigts qui émet un avis défavorable de la commission, bien que la commission n’ait pas émis d’avis, elle oppose un argument totalement surréaliste comme quoi cela casserait la péréquation tarifaire. C’est vrai qu’après une journée et une nuit complète, à 6h14, on peut être fatigué. Nous avions pourtant été auditionnés par Madame Bareigts... Les iliens seraient-ils assez stupides pour demander la fin de la CSPE ? Bien évidemment non ! Il n’a jamais été préconisé de supprimer la péréquation, il est juste proposé de passer par une autre structure qu’EDF, cette entreprise gérant aujourd’hui la CSPE selon ses volontés et sans aucun contrôle, au détriment de l’intérêt général.

Madame la Ministre, permettez-nous de vous dire que votre décision entraine un grand gâchis pour notre petite île mais aussi pour la France :

► La CSPE va continuer à augmenter car, en soutenant l’entreprise EDF, vous soutenez le fioul pour de nombreuses années, fioul qui augmentera inéluctablement ;

► Vous découragez des habitants motivés pour engager la transition énergétique et découragez par avance beaucoup d’autres groupes de personnes et collectivités qui aimeraient s’investir ;

► Vous faites perdre encore de nombreuses années à des industriels français, en particulier dans le domaine des énergies marines et des smart grid qui attendaient cette loi pour pouvoir enfin installer leur prototype à Sein. Devront-ils attendre la prochaine loi dans dix ans ?

► Vous laissez mourir à petit feu notre île pour qui la transition énergétique était une occasion unique de développement local et territorial, et ce, sans demander de nouvelles subventions à la collectivité nationale.

► Vous laissez passer une belle occasion pour la France d’avoir un projet exemplaire sur un site idéal pour l’innovation et qui pourrait servir à terme à l’ensemble du territoire national et des ZNI .

Madame la Ministre, si vous voulez être mise au courant, au lieu de vous adresser à EDF, adressez-vous à IDSE. »

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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 06:44
Pour les installations hydroélectriques, la file d’attente de raccordement aux réseaux de transport et de distribution représente une puissance de 562 MW au 30 juin 2014.

Pour les installations hydroélectriques, la file d’attente de raccordement aux réseaux de transport et de distribution représente une puissance de 562 MW au 30 juin 2014.

Issu du panorama des énergies renouvelable du RTE, la file d’attente de raccordement des installations hydroélectriques aux réseaux de transport et de distribution représente une puissance de 562 MW au 30 juin 2014 contre 443 MW au 31 décembre 2013.

Au 30 juin 2014, 81 % de ces capacités sont en file d’attente de raccordement au RPT, et portent principalement sur l’accroissement de la puissance des installations existantes. La principale région concernée est Rhône-Alpes avec 422 MW en file d’attente soit 75 % de la puissance en attente de raccordement à l’échelle nationale.

Parc installé, file d’attente et objectifs nationaux :

Le parc hydraulique installé au 30 juin 2014 représente 90 % de l’objectif hydraulique PPI(*) et 95 % de la somme des objectifs hydrauliques SRCAE.

La file d’attente représente 20 % des capacités nécessaires pour atteindre l’objectif PPI et 44 % des capacités à raccorder pour atteindre la somme des objectifs SRCAE de la France continentale.

Production hydraulique dans l’équilibre offre-demande :

La production hydraulique du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014 s’élève à 65 TWh. La production mensuelle varie entre un minimum de 3,8 TWh en septembre 2013 et un maximum atteint en février 2014 avec 6,6 TWh.

Les cinq régions contribuant le plus à la production hydraulique en France sont Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Midi- Pyrénées, Alsace et Languedoc-Roussillon. Ces régions représentent 86 % de la production hydraulique en France métropolitaine avec plus de 56 TWh. Champagne-Ardenne se caractérise par une production hydraulique renouvelable relativement faible (109 GWh)

Production hydraulique mensuelle depuis 2011 :

au regard de son parc installé (833 MW). Ce chiffre s’explique par la structure du parc hydraulique composé à plus de 95 % par une STEP dont une grande partie de la production n’est pas considérée comme renouvelable.

De manière générale, la production est plus importante les seconds trimestres d’une année calendaire en raison des apports hydrauliques dus à la fonte des neiges. Le premier semestre de l’année 2014 constitue une exception due au faible niveau d’enneigement et à l’importance des précipitations sur les trois premiers mois de l’année.

Taux de couverture de la consommation par la production hydraulique :

Du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, le taux de couverture moyen de la consommation par la production hydraulique est de 13,8 %. Le taux de couverture moyen mensuel varie durant cette période entre un minimum de 10,3 % en décembre et un maximum de 17,3 % en juillet 2013.

Le taux de couverture annuel moyen par région durant cette période atteint un maximum de 50 % en Alsace ; le taux de couverture mensuel maximum a été atteint dans le Limousin avec 84 % au mois de février 2014.

Pour les installations hydroélectriques, la file d’attente de raccordement aux réseaux de transport et de distribution représente une puissance de 562 MW au 30 juin 2014.

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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 06:42
Avec une capacité installée de 25 434 MW, la filière hydraulique est la deuxième source d’électricité française

Avec une capacité installée de 25 434 MW, la filière hydraulique est la deuxième source d’électricité française

RTE, le SER, ERDF et l’ADEeF ont engagé ensemble une coopération pour la publication d’un état des lieux détaillé des principales filières de production de source renouvelable, tant à l’échelle nationale que régionale.

Le Panorama des EnR propose un ensemble d’indicateurs nationaux et régionaux mettant en évidence la contribution des énergies renouvelables à l’équilibre du système électrique, et illustrant certaines de leurs caractéristiques de variabilité et de foisonnement. Après publié le panorama sur l’éolien et le photovoltaïque, le chapitre hydraulique donne les chiffres clés et le contexte institutionnel..

Expérimentation d’une autorisation unique :

Dans le cadre de la loi du 2 janvier 2014 habilitant le Gouvernement à légiférer par ordonnances pour simplifier et sécuriser la vie des entreprises, une procédure d’autorisation unique pour les installations, ouvrages travaux et activités (IOTA) soumis à la loi sur l’eau sera expérimentée dans l’ensemble des départements des régions Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon pour une durée de trois ans. Cette procédure doit permettre d’accélérer l’instruction des dossiers.

Augmentation des débits réservés :

L’article L.214-18 du code de l’environnement impose à tout ouvrage transversal dans le lit mineur d’un cours (seuils et barrages) de laisser dans le cours d’eau à l’aval, un débit minimal garantissant en permanence la vie, la circulation et la reproduction des espèces présentes, communément appelé « débit réservé » ou « débit minimal ». Conformément à l’article L. 214-18 du code de l’environnement, modifié par la loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 (LEMA), les débits réservés ont été augmentés pour l’ensemble des ouvrages existants avant le 1er janvier 2014. Cette modification devrait avoir un impact important sur la production hydroélectrique estimé à une baisse annuelle de près de 4 TWh.

Potentiel de développement de l’hydroélectricité :

Dans le cadre de la convention pour le développement d’une hydroélectricité durable, un travail de normalisation des méthodes d’évaluation et de convergence du potentiel hydroélectrique de création de nouveaux sites ou d’équipement de seuils existants a été mené au 1er semestre 2013 par la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC), la Direction de l’Eau et de la Biodiversité (DEB), les Directions Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) et les producteurs.

Ce travail a consisté à confronter les différentes études de potentiel hydroélectrique existantes et les avis des experts sur la liste des projets réalisables techniquement et la liste des tronçons exploitables afin de disposer in fine d’une vision partagée du potentiel hydroélectrique français. Il en ressort un potentiel « convergé » de 10 TWh/an(*) de production supplémentaire, répartis entre des installations nouvelles (9 TWh/an)(*) et l’équipement de seuils existants (1 TWh/an).

Classement des cours d’eau :

Le classement des cours d’eau, prévu par l’article L. 214-17-1 du code de l’environnement, issu de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA), prévoit l’établissement de deux listes distinctes de cours d’eau. La première concerne les cours d’eau sur lesquels aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages s’ils constituent un obstacle à la continuité écologique. La seconde liste a trait aux cours d’eau sur lesquels il est nécessaire d’assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs. L’inscription sur l’une ou l’autre de ces listes a pour conséquence d’imposer des obligations particulières qui tendent à préserver la continuité écologique sur des cours d’eau à valeur écologique reconnue. Les arrêtés de classement en liste 1 sur les 6 bassins hydrologiques français (Adour Garonne, Artois Picardie, Seine Normandie, Rhin Meuse, Loire Bretagne, et Rhône Méditerranée) ont été adoptés en 2012 et 2013. Ils auront un impact fort sur l’exploitation du potentiel hydroélectrique : les producteurs estiment ainsi que près des trois-quarts du potentiel identifié pourraient être obérés du fait des seuls classements en liste 1.

Renouvellement des concessions hydroélectriques :

Le projet de loi de transition énergétique pour la croissance verte, présenté par Ségolène ROYAL en juillet 2014, prévoit la création d’une nouvelle catégorie de sociétés d’économie mixte (SEM), dont l’objet est d’exploiter des contrats de concessions hydroélectriques sur une vallée. Cette disposition permettrait, selon l’exposé des motifs du projet de loi, de mieux associer les collectivités territoriales à la gestion des usages de l’eau, et de renforcer le contrôle public sur le patrimoine commun que constitue le parc hydroélectrique français. Pour l’attribution de certaines concessions, l’État pourra ainsi décider de recourir à la création d’une SEM, à laquelle il pourra associer d’autres personnes publiques (collectivités locales mais également d’éventuels investisseurs publics). Le ou les actionnaire(s) privé(s) seront sélectionnés à l’issue d’une procédure de mise en concurrence qui permettra simultanément d’attribuer le contrat de concession à la SEM nouvellement créée. Le projet de loi est actuellement examiné à l’Assemblée nationale.

Répartition régionale du parc hydraulique :

La Région Rhône-Alpes accueille le parc hydraulique le plus important avec 10 524 MW de capacités raccordées, soit près de 41 % du parc installé en France métropolitaine. Elle est suivie de

Midi-Pyrénées et de Provence-Alpes-Côte d’Azur avec respectivement 4 663 MW et 3 270 MW. Ces trois régions concentrent plus de 70 % du parc hydraulique.

Répartition du parc hydraulique en puissance :

Le parc hydraulique français compte plus de 2 300 centrales hydrauliques dont 95 d’une puissance comprise entre 50 et 600 MW, qui concentrent 58 % de la capacité de production.

Près de 1 600 installations, représentant 1,7 % de la capacité installée, sont d’une puissance inférieure à 1 MW.

Avec une capacité installée de 25 434 MW, la filière hydraulique est la deuxième source d’électricité française

Parc hydraulique et types de centrales :

Avec une capacité installée de 25 434 MW, la filière hydraulique est la deuxième source d’électricité française, et la première parmi les sources renouvelables. Le parc hydraulique est réparti entre 23 684 MW raccordés au réseau de transport et 1 750 MW aux réseaux de distribution (dont 222 MW sur le réseau d’EDF-SEI en Corse).

Après une croissance historique soutenue depuis les années 1950, la capacité du parc hydraulique s’est stabilisée au tournant des années 1990 autour de 25 000 MW. Aucune évolution significative n’a été enregistrée depuis.

Les « centrales lacs », situées dans les lacs en aval des moyennes et hautes montagnes, ont une durée de remplissage de réservoir supérieure à 400 heures et permettent un stockage saisonnier.

Les « centrales éclusées », situées principalement dans les lacs en aval des moyennes montagnes, ont une durée de remplissage de réservoir comprise entre 2 et 400 heures et assurent une fonction de modulation journalière, voire hebdomadaire (pic de consommation journalière, entre les jours ouvrés et non ouvrés...).

Les « centrales fil de l’eau », situées principalement dans les plaines, présentent une retenue de faible hauteur et ont une durée de remplissage inférieure à 2 heures. Elles ont donc des capacités faibles de modulations par le stockage et leur production dépend du débit des fleuves.

Par ailleurs, les centrales dites « stEP » (les stations de transfert d’énergie par pompage), fonctionnant en cycles pompage- turbinage entre un réservoir inférieur et un réservoir supérieur, grâce à des turbines-pompes réversibles, constituent un outil de stockage efficace contribuant à l’équilibre du système électrique. Les réservoirs peuvent être alimentés dans certains cas par des apports naturels significatifs.

Avec une capacité installée de 25 434 MW, la filière hydraulique est la deuxième source d’électricité française

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19 septembre 2014 5 19 /09 /septembre /2014 06:46
Marché de l’électricité : Adapter le marché pour intégrer les EnR, et non l’inverse

Marché de l’électricité : Adapter le marché pour intégrer les EnR, et non l’inverse

France Énergie Éolienne (FEE) et le cabinet-conseil Pöyry Managing Consultants publient aujourd’hui une étude sur la réforme nécessaire du marché de l’électricité. Les propositions visent à alimenter le débat parlementaire qui s’engage sur le projet de loi de transition énergétique pour la croissance verte. Pour FEE, de nouvelles conditions de marché s’imposent pour permettre aux EnR de s’intégrer au marché comme le prévoit le projet de loi.

En Europe comme en France, la tendance ces derniers mois vise à intégrer de manière poussée les énergies renouvelables au marché électrique. Cette évolution s’apparente à une révolution pour les producteurs qui verront les règles de vente de leur électricité changer radicalement. France Energie Eolienne a anticipé ce mouvement et propose aujourd’hui les adaptations indispensables du cadre actuel pour que cette transition soit réussie pour les consommateurs comme pour les producteurs.

Frédéric Lanoë, Président de FEE : «Nous avons atteint une période charnière, nous devons réinventer un système électrique aujourd’hui dépassé. Nous, professionnels éoliens voulons être moteur de changement ».

Aujourd’hui 80% de l’électricité est vendu hors marché, un parc éolien a parfois besoin de plusieurs années pour se raccorder au réseau et les compteurs intelligents n’en sont encore qu’à leur début. Pourtant, les solutions sont à portée de main pour adapter le système.

Le cabinet conseil Pöyry a identifié 6 domaines où les réformes sont nécessaires : l’accès au réseau, le marché de gros, l’équilibrage, le mécanisme de rémunération des énergies renouvelables, la gestion de la demande et le marché du carbone.

« Les recommandations que nous produisons aujourd’hui sont relativement simples à mettre en œuvre, elles sont indissociables et elles sont un préalable indispensable avant de changer le système actuel de rémunération des énergies renouvelables. » conclut Frédéric Lanoe

A travers toute l’Europe, les marchés de l'électricité sont en mutation. Le mix de production évolue avec la contribution croissante des sources d'énergies renouvelables (EnR), telles que l’éolien et le solaire. La production d’électricité conventionnelle fait face à une diminution de son taux de charge et à une rentabilité plus faible ; elle est à la recherche de nouvelles sources de revenus. Parallèlement, les progrès des technologies «smart» renferment le potentiel pour changer les schémas de demande.

Le modèle traditionnel de l’architecture du marché de l'électricité qui était basé sur un dispatching à grande échelle, et une production thermique commandée pour répondre à une demande prévisible est de moins en moins pertinent. Les règles de marché doivent évoluer pour refléter le nouvel ordre dans lequel les énergies renouvelables constituent une composante dominante du mix de production, la production conventionnelle joue un rôle de soutien et la demande s’adapte aux besoins du système. Ainsi, les énergies renouvelables et la demande doivent être pleinement intégrées aux marchés de l’électricité du futur.

Le « Target Model » pour les échanges d'électricité transfrontaliers ainsi que les lignes directrices sur les aides d'État récemment adoptés par la Commission Européenne (CE) donnent un élan supplémentaire à cette transition, nécessitant d’une part une adaptation de la conception des règles de négoce d'électricité sur le marché (y compris la responsabilité d’équilibre pour les EnR comme étape cruciale de leur intégration) et d’autre part des mécanismes de soutien aux productions d’électricité d’origine renouvelable.

Il existe deux objectifs indissociables pour écrire les futures règles du marché de l'électricité : intégrer les EnR au sein du marché et faire que ce marché s’adapte à un fort développement de ces énergies. Pour contribuer à la réalisation de ces objectifs, l’étude propose une série de recommandations qui couvrent le marché du carbone et la rémunération des énergies renouvelables, l'accès au réseau, les règles du marché de gros et du marché de détail.

Ce rapport présente des recommandations pour une architecture de marché qui œuvre à la poursuite de ces objectifs en France, à travers une série de modules thématiques qui contribuent à une architecture globale. Ces recommandations ne sont pas spécifiques à l’énergie éolienne : elles n’ont pas été conçues pour favoriser cette technologie ou ces acteurs au détriment d’autres, mais avec l’objectif d’améliorer l'efficacité de l'ensemble du marché.

Les recommandations sont présentées comme un ensemble de mesures complémentaires et indissociables à mettre en œuvre en parallèle pour soutenir l'intégration des EnR au marché. Elles sont des compléments indispensables à l’exposition au marché de gros de la production renouvelable. Elles améliorent les mécanismes de marché pour permettre aux producteurs d'énergie renouvelable de gérer les risques liés au marché et à la responsabilité d'équilibre. Sans cet ensemble de recommandations, les acteurs auront une capacité réduite à gérer leurs risques, ce qui est susceptible de contrecarrer le bon fonctionnement du marché et d'augmenter les prix pour les consommateurs.

Les recommandations portent sur des règles applicables aux projets futurs (nouvelles capacités). Les règles applicables aux projets existants (capacités déjà en exploitation) devraient continuer à s’appliquer comme actuellement, pour éviter tout changement rétroactif et son effet déstabilisateur pour les investisseurs. Par conséquent, il est essentiel que les règles de soutien existantes (le tarif de rachat) soient considérées comme acquises pour les projets en développement ayant été décidés avant la date d’application des nouvelles.

Recommandations :

Nos recommandations couvrent un certain nombre de questions. Prises ensemble, elles représentent un modèle de marché global pour les énergies renouvelables et conventionnelles ainsi que pour la demande :

* Accès au réseau : bases pour le raccordement et l'accès au réseau ;

* Marché de gros : disponibilité des produits et liquidité pour le négoce ;

* Règles d’ajustement : nature du risque de déséquilibre et options de gestion ;

* Rémunération complémentaire pour les EnR : bases pour une rémunération complémentaire des EnR, compatible avec l'intégration au marché ;

* Marché de détail : rôle de la gestion dynamique de la demande et prise en compte des préférences des consommateurs ; et

* Marché du carbone : détails sur un cadre plus large de tarification du carbone.

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19 septembre 2014 5 19 /09 /septembre /2014 06:44
Un comparateur énergie pour fouiller les multiples offres tarifaires de l’énergie

Un comparateur énergie pour fouiller les multiples offres tarifaires de l’énergie

Alors que les tarifs de l’énergie sont la première préoccupation des consommateurs, que les tarifs du gaz et de l’électricité vont très prochainement augmenter, l’UFC-Que Choisir lance officiellement son comparateur énergie permettant aux consommateurs d’analyser les différentes offres (fixes, indexées, etc.) et de choisir la plus attractive au vu de leur profil.

Après avoir vivement dénoncé les parasites que sont les « comparateurs », partiels et partiaux, lancés par certains opérateurs rémunérés par certains fournisseurs, l’UFC-Que Choisir publie aujourd’hui sur son site Internet un comparateur totalement indépendant et exhaustif sur les deux marchés «gaz» et « électricité ». Au-delà des données tarifaires, également disponibles sur le site du Médiateur de l’Energie, le comparateur de l’association offre une information sur les conditions contractuelles favorables ou défavorables des différents fournisseurs.

Cet outil exclusif doit ainsi permettre aux consommateurs, noyés dans un imbroglio tarifaire et toujours victimes d’idées reçues sur la libéralisation et le changement de fournisseur, de connaître précisément chacun des deux marchés, d’appréhender le montant de leur facture pour chacune des offres, en précisant l’économie ou le surcoût qu’elle représente par rapport au tarif réglementé. De même, en consultant le « palmarès des fournisseurs », les consommateurs peuvent avoir accès à l’analyse juridique des contrats ainsi qu’à l'expertise de l’UFC-Que Choisir.

Alors que l’Autorité de la Concurrence a intimé l’ordre à GDF-Suez d’ouvrir ses fichiers à la concurrence (décision faisant l’objet d’un appel), avec le risque d’une démultiplication des campagnes de démarchage agressif, il importe plus que jamais d’offrir aux consommateurs l’information indispensable pour leur permettre de réaliser des économies substantielles et de démêler le vrai du faux. Si le comparateur de l’UFC-Que Choisir souligne le réel intérêt des consommateurs à faire jouer la concurrence sur le marché du gaz avec un réel gain en pouvoir d’achat à la clé (plus de 200 euros pour un consommateur parisien avec une consommation moyenne de 19 000kwh), il permet également de souligner l’avantage structurel que constitue le tarif réglementé de vente d’électricité, les offres de marché étant rarement compétitives.

Au vu de ces éléments, et décidée à ce que les consommateurs soient les régulateurs des marchés « énergie » par une information libre et non biaisée, l’association met gratuitement à la disposition des consommateurs l’intégralité de son comparateur énergie jusqu’au 7 octobre, le volet « contractuel » étant ensuite réservé à ses abonnés.

Comparatif Fournisseurs d'électricité

Test - 10 opérateurs

92 % des usagers de l’électricité sont encore clients d’EDF au tarif réglementé. Pourtant, depuis que le marché de l’énergie est ouvert à la concurrence, 9 fournisseurs différents commercialisent l’électricité à prix de marché, c’est-à-dire à un tarif librement fixé par chacun d’entre eux. Alors dans un contexte où le prix du kWh électrique est appelé à augmenter, est-il judicieux de quitter le tarif réglementé d’EDF ? Pour vous aider à faire le bon choix, Que Choisir a recensé toutes les offres commerciales des opérateurs et les a analysées. Le comparateur vous permet de connaître le montant annuel que vous paieriez avec chacune des offres, en fonction de votre consommation. Il vous précise l’économie ou le surcoût que représente chaque proposition commerciale par rapport au montant qui vous est facturé en tarif réglementé. Mais la durée du contrat, le tarif fixe, ou indexé, sont aussi des éléments importants.

10 fiches trouvées

 
Comparez jusqu'à 6 produits  
  Nom du produit Note du contrat Appréciation
Lampiris Lampiris   16   appreciation bon  
EDF - Tarif réglementé de vente EDF - Tarif réglementé de vente   15   appreciation bon  
EDF - Tarif libre EDF - Tarif libre   13   appreciation bon  
Direct Énergie Direct Énergie   12   appreciation moyen  
GDF Suez GDF Suez   12   appreciation moyen  
Enercoop Enercoop   8   appreciation mediocre  
Proxelia Proxelia   8   appreciation mediocre  
Alterna Alterna   7   appreciation mediocre  
Planète Oui Planète Oui   7   appreciation mediocre  
Energem Energem   5   appreciation mediocre  
 
 

Fonctionnement

Ce test comparatif est un outil exclusif proposé par « Que Choisir » à ses abonnés en ligne. Grâce aux différents filtres, il vous permet de sélectionner et comparer les produits ou services qui vous intéressent afin d'obtenir une information objective (rapport qualité/prix, coût/efficacité, innocuité, consommation d'énergie, etc.) avant d'acheter. Les produits et services sont testés ou répertoriés le plus régulièrement possible, parfois tous les mois pour les produits sujets à un fort renouvellement.

Comparatif Fournisseurs de gaz

Test - 8 opérateurs

Rester au tarif réglementé du gaz chez GDF Suez ? Lui préférer une de ses offres en prix de marché ou encore passer chez un fournisseur alternatif de gaz ? Pas facile de s’y retrouver, l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence a sérieusement compliqué la donne pour les consommateurs. D’autant que si on décide de quitter le tarif réglementé, il faut choisir entre prix fixe et prix indexé, durée libre ou contrat sur 1 an, 2 ans voire 3 ans. Pour vous aider à trouver le tarif de gaz le plus compétitif et le meilleur contrat, Que Choisir a recensé toutes les offres commerciales des fournisseurs de gaz présents sur le marché du particulier. Le comparateur vous fournit le montant de votre facture pour chacune de ces offres, en précisant l’économie ou le surcoût qu’elle représente par rapport à ce que vous payez en tarif réglementé. 

 

8 fiches trouvées

 
Comparez jusqu'à 6 produits  
  Nom du produit Note du contrat Appréciation
Lampiris Lampiris    15   appreciation bon  
Direct Énergie Direct Énergie   13   appreciation bon  
Eni Eni   13   appreciation bon  
GDF Suez - Tarif réglementé de vente GDF Suez - Tarif réglementé de vente   13   appreciation bon  
EDF EDF   12   appreciation moyen  
Antargaz Antargaz   11   appreciation moyen  
Alterna Alterna   9   appreciation moyen  
GDF Suez - Tarif libre GDF Suez - Tarif libre   7   appreciation mediocre  
 
 

Fonctionnement

Ce test comparatif est un outil exclusif proposé par « Que Choisir » à ses abonnés en ligne. Grâce aux différents filtres, il vous permet de sélectionner et comparer les produits ou services qui vous intéressent afin d'obtenir une information objective (rapport qualité/prix, coût/efficacité, innocuité, consommation d'énergie, etc.) avant d'acheter. Les produits et services sont testés ou répertoriés le plus régulièrement possible, parfois tous les mois pour les produits sujets à un fort renouvellement.

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19 septembre 2014 5 19 /09 /septembre /2014 06:42
En électricité 71% de la consommation aux tarifs réglementés, en gaz seulement 32 % de la consommation.

En électricité 71% de la consommation aux tarifs réglementés, en gaz seulement 32 % de la consommation.

La Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a publié le 17 septembre dernier son Observatoire des marchés de l’électricité et du gaz naturel du 2ème trimestre.

Les marchés de l’électricité restent dominés par les tarifs réglementés : au 30 juin 2014, 90 % des sites toutes catégories confondues, soit 71 % de la consommation, sont aux tarifs réglementés en électricité.

Sur le marché du gaz naturel, au 30 juin 2014, 70 % des sites sont au tarif réglementé de vente, ce qui représente 32 % de la consommation.

Sur le marché de l’électricité, le prix de l’offre de marché indexée sur le tarif réglementé la moins chère proposée à Paris est inférieure de 5 % au tarif réglementé de vente TTC, qu’il s’agisse d’un client moyen au tarif base 6 kVA consommant 2,4 MWh/an ou d’un client moyen au tarif1 heures pleines/heures creuses 9 kVA consommant 8,5 MWh/an. Pour ces mêmes clients, l’offre à prix fixe la moins chère permet une économie similaire par rapport au tarif réglementé de vente actuel, mais offre au surplus une stabilité du prix dans le temps.

Sur le marché du gaz naturel, l’offre de marché indexée sur le tarif réglementé la moins chère, proposée à Paris, d’une part à un client type consommant 750 kWh/an (Base Cuisson) et d’autre part à un client type consommant 17 MWh/an (B1 Chauffage au gaz) est inférieure respectivement de 41 % et de 6 % au tarif réglementé de vente TTC. Pour ces mêmes clients, le niveau de l’offre à prix fixe la moins chère reste significativement plus bas que celui du tarif réglementé de vente actuel. (Le prix HT est bloqué sur une période d’au moins un an.)

Répartition des sites par type d’offres au 30 juin 2014

Répartition des sites par type d’offres au 30 juin 2014

Clients résidentiels : la part des offres de marché augmente de 4,9 % en électricité et de 8,2 % en gaz

En électricité, l’ouverture du marché se poursuit avec 127 000 clients supplémentaires (soit +4,9 %) en offre de marché à la fin du deuxième trimestre 2014, contre 135 000 au premier trimestre 2014. C’est également le cas en gaz naturel avec 226 000 clients supplémentaires en offre de marché contre 263 000 au premier trimestre 2014 (soit une hausse de 8,2 %).

En électricité, 2 738 000 sites sur un total de 31,2 millions sont en offre de marché, dont 2 731 000 chez un fournisseur alternatif. En gaz naturel, 2 976 000 sites sur un total de 10,6 millions sont en offre de marché, dont 1 616 000 chez un fournisseur alternatif.

Nombre de clients résidentiels en offre de marche (source cre)

Nombre de clients résidentiels en offre de marche (source cre)

Clients non résidentiels : la part des offres de marché diminue de 0,4 % en électricité et augmente de 1,8 % en gaz

En électricité, on observe un léger recul du nombre de sites en offre de marché au deuxième trimestre 2014 (-0,4 % par rapport au trimestre précédent). En gaz naturel, l’ouverture du marché se poursuit avec 6 000 clients supplémentaires en offre de marché (soit +1,8 %) à la fin du deuxième trimestre 2014 contre 9 000 au premier trimestre 2014.

En électricité, 681 000 sites sur un total de 5,0 millions sont en offre de marché, dont 424 000 chez un fournisseur alternatif. En gaz naturel, 354 000 sites sur un total de 669 000 sont en offre de marché, dont 180 000 chez un fournisseur alternatif.

Pour rappel : Le 19 juin 2014, les tarifs réglementés de vente de gaz naturel pour les sites non résidentiels raccordés au réseau de transport ont été supprimés. Sur ce segment de clientèle, la totalité des sites est désormais en offre de marché.

Définitions

Depuis l’ouverture du marché pour l’ensemble des consommateurs le 1er juillet 2007, les clients peuvent souscrire au choix à deux types d’offre :

Les contrats aux tarifs réglementés de vente proposés uniquement par les fournisseurs historiques sur leurs territoires respectifs.

Les contrats en offre de marché, proposés par les fournisseurs historiques et par les fournisseurs alternatifs, qui en déterminent librement les prix.

Le marché se divise en deux segments de clientèle :

Les clients résidentiels ;

Les clients non résidentiels, qui regroupent tous les autres clients : petits professionnels, entreprises, industries, administrations, etc.

Nombre de clients non résidentiels en offre de marche (source cre)

Nombre de clients non résidentiels en offre de marche (source cre)

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15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 06:44
La requête de l’Anode sur les tarifs réglementés rejetée par le Conseil d’Etat

La requête de l’Anode sur les tarifs réglementés rejetée par le Conseil d’Etat

Le 12 septembre le Conseil d’Etat a rejeté la requête de l’ANODE, dont les membres regroupent Eni gas & power France, Gaz de Paris, Lampiris, Planète OUI et Poweo Direct Energie, pour le rétablissement d’une hausse de 5% des tarifs réglementés de vente de l’électricité et par conséquent de suspendre l’arrêté du 28 juillet 2014 au motif que la condition d’urgence propre à la procédure de référé n’est pas remplie.

L’essentiel :

• Le juge des référés du Conseil d’État a rejeté la demande, présentée par l’ANODE, tendant à la suspension de l’arrêté du 28 juillet 2014 par lequel les ministres chargés de l’énergie et de l’économie ont supprimé la prévision d’évolution moyenne de 5% du tarif réglementé « bleu », qui était mentionnée dans un précédent arrêté du 26 juillet 2013.
• Sans se prononcer sur le bien-fondé des critiques formulées contre l’arrêté du 28 juillet 2014, le juge des référés a estimé que la condition d’urgence, qui est l’une des deux conditions cumulatives auxquelles l’article L. 521-1 du code de justice administrative subordonne la suspension d’un acte administratif, n’était pas remplie.

• Il a relevé, d’une part, que l’arrêté du 28 juillet 2014 n’avait qu’une portée temporaire, dans l’attente de la mise en place, très prochaine, de nouvelles modalités de tarification de l’électricité sur la base desquelles seront ensuite fixés de nouveaux tarifs.

• Il a constaté, d’autre part, qu’il n’était pas établi que cet arrêté porterait une atteinte grave et immédiate aux intérêts des producteurs représentés par l’ANODE, alors que, à l’inverse, la suspension de cet arrêté pourrait porter atteinte à l’intérêt des consommateurs.

• Le Conseil d’État se prononcera prochainement, au fond, sur la demande d’annulation introduite par l’ANODE contre ce même arrêté.

Le cadre juridique

Les tarifs réglementés de vente d’électricité sont actuellement arrêtés par les ministres chargés de l’énergie et de l’économie, après avis de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Un décret du 12 août 2009 précise, dans le cadre tracé par la loi, les modalités de fixation de ces tarifs, qui doivent notamment répercuter les coûts moyens complets de l’électricité distribuée par Électricité de France et les entreprises locales de distribution.
Le législateur a en outre entendu organiser, d’ici au 31 décembre 2015, une convergence tarifaire entre le niveau des tarifs réglementés de l’électricité et les coûts de fourniture de l’électricité distribuée à un tarif de marché. Les ministres doivent ainsi, dans la fixation des tarifs, également tenir compte de cet objectif de convergence.

Les faits et la procédure :

C’est dans ce contexte que, par un arrêté du 26 juillet 2013, les ministres chargés de l’économie et de l’énergie ont fixé les barèmes des tarifs réglementés « bleu » (pour les clients résidentiels et les petites entreprises), « jaune » (pour les entreprises moyennes) et « vert » (pour les entreprises électro-intensives). Cet arrêté traçait également une perspective d’augmentation du tarif « bleu », à compter du 1er août 2014, à un rythme de 5 % en moyenne par période tarifaire, ce rythme devant être ajusté en fonction des coûts effectifs.
Par un arrêté du 28 juillet 2014, entré en vigueur au 1er août 2014, les ministres ont toutefois supprimé la référence à un rythme prédéfini d’augmentation, qui figurait dans l’arrêté du 26 juillet 2013. Le tarif bleu reste donc, pour l’instant, inchangé.
L’Association nationale des opérateurs détaillants en énergie (ANODE), regroupant plusieurs fournisseurs « alternatifs » d’énergie, a saisi le Conseil d’État d’une demande d’annulation de cet arrêté du 28 juillet 2014 et a, parallèlement, demandé au juge des référés du Conseil d’Etat d’en suspendre l’exécution.
La procédure de référé-suspension, prévue par l’article L. 521-1 du code de justice administrative, est une procédure d’urgence dans laquelle un juge unique statue de manière provisoire, dans l’attente du jugement du recours au fond. La suspension est prononcée lorsque deux conditions cumulatives sont remplies : une situation d’urgence et l’existence d’un doute sérieux, en l’état de l’instruction, quant à la légalité de la décision attaquée.

La décision du juge des référés du Conseil d’Etat :

Par l’ordonnance lue ce jour, le juge des référés du Conseil d’État a estimé que la condition d’urgence prévue à l’article L. 521-1 du code de justice administrative n’était pas remplie.
L’existence d’une situation d’urgence suppose que la décision en cause porte une atteinte suffisamment grave et immédiate à un intérêt public, à la situation du requérant ou aux intérêts qu’il entend défendre. La condition d’urgence s’apprécie de manière globale, c’est-à-dire qu’il appartient au juge de mettre en balance les arguments qui plaident en faveur du maintien des effets de la décision administrative contestée et ceux qui, au contraire, vont dans le sens de leur suspension.
En l’espèce, le juge des référés a, tout d’abord, rappelé que l’arrêté du 28 juillet 2014 n’avait qu’une portée limitée et temporaire. Cet arrêté se borne en effet à supprimer la référence à la perspective d’un rythme de hausse moyenne de 5%. Il a été pris afin de permettre la détermination des nouveaux tarifs, au plus tard le 31 décembre 2014, en fonction d’une nouvelle méthode de construction des tarifs sur le point d’être adoptée par décret et en tenant compte, à cette fin, des éléments de coût les plus récents que produira prochainement la Commission de régulation de l’énergie.
Le juge des référés a en outre constaté que, compte tenu des éléments produits par l’Anode, il n’apparaissait pas que cet arrêté entraînerait pour les producteurs alternatifs une dégradation de marge nette ou de rentabilité de nature à compromettre leur activité, ni qu’il serait susceptible d’affecter durablement la concurrence. A l’inverse, le juge des référés a relevé que la suspension demandée risquerait de perturber l’application des futurs tarifs réglementés aux consommateurs, plus particulièrement aux consommateurs résidentiels.
Au vu de l’ensemble de ces éléments, et compte tenu des délais dans lesquels le Conseil d’État devrait statuer sur la requête au fond, le juge des référés a estimé qu’il n’existait pas de situation d’urgence justifiant la suspension de l’arrêté litigieux. L’une des deux conditions cumulatives prévues par la loi n’étant pas remplie, il a donc, sans se prononcer sur le sérieux des critiques formulées contre la légalité de l’arrêté attaqué, rejeté la demande de suspension.
Le Conseil d’État reste saisi de la requête au fond de l’Anode, qui est en cours d’instruction.

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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 06:46
Des solutions à mettre en œuvre en raison d’une dégradation de la sécurité d’approvisionnement électrique en France

Des solutions à mettre en œuvre en raison d’une dégradation de la sécurité d’approvisionnement électrique en France

Etabli et publié conformément à la loi par RTE, le Bilan prévisionnel 2014 fait apparaître une dégradation de la sécurité d’approvisionnement électrique en France durant les hivers allant de 2015 à 2018. L’analyse des moyens de production disponibles et de la consommation d’électricité des Français révèle un risque de déficit de capacité de production pouvant atteindre 2000 MW en 2016-2017, essentiellement du à l’accélération de la fermeture ou mise sous cocon de moyens de production thermique.

A moyen et long terme (5 et 15 ans), le marché de capacité mis en œuvre par RTE, la poursuite du développement des énergies renouvelables, la mise en service du réacteur nucléaire EPR, et le ralentissement de la croissance de la consommation électrique permettront de pallier ce déséquilibre possible entre offre et demande d’électricité.

Construits à partir d’hypothèses contrastées, les scénarios du Bilan prévisionnel doivent contribuer à nourrir le débat sur les évolutions plausibles du système électrique français.

L’édition 2014 du Bilan prévisionnel de RTE, issue d’une concertation avec tous les acteurs du secteur électrique, analyse les différents scénarios possibles de l’évolution de l’équilibre offre-demande d’électricité à moyen et long terme, en intégrant les effets des politiques énergétiques annoncées et déployées en France dans les années à venir.

L’accélération de la mise sous cocon de trois cycles combinés au gaz, couplée à la fermeture progressive de centrales à charbon jusqu’en 2015, puis des centrales au fioul en 2016, érodent les marges de sécurité d’alimentation électrique françaises prévues et font apparaître un risque de déficit de production en cas de vague de froid décennale, qui pourra atteindre 900 MW durant l’hiver 2015-2016, 2000 MW en 2016-2017, et 800 MW en 2017-2018.

Des solutions rapidement déployables, telles que la mise aux normes de groupes au fioul, le retour en exploitation de cycles combinés au gaz, et le développement de nouvelles capacités d’effacement peuvent permettre de rétablir l’équilibre de la consommation et de la production d’électricité.

A partir de l’hiver 2016-2017, le mécanisme de capacité mis en œuvre par RTE dès 2014, et conçu pour stimuler les investissements dans les moyens de production et d’effacement, tout en encourageant la modification des comportements de consommation, permettra également de limiter puis de résorber le déséquilibre prévisionnel de l’offre et de la demande électrique.

Il contribuera par ailleurs à rendre possible le passage de la pointe de consommation décennale qui pourrait atteindre près de 103000 MW à l’hiver 2018-2019 (+1.5% par rapport à 2014-2015).

Le parc des énergies renouvelables va également poursuivre sa progression et contribuer à rétablir des marges de sécurité. La fin des incertitudes réglementaires ainsi que des dispositions économiques plus favorables devraient permettre désormais au parc éolien de s’inscrire dans une croissance durable (plus de 800 MW/an). Le parc photovoltaïque, avec des tarifs d’achat incertains, devrait voir quant à lui sa croissance se stabiliser à 700 MW/an.

Le risque de déficit de production souligne le rôle essentiel des interconnexions dans la sécurité d’approvisionnement électrique. La mise en service d’une nouvelle ligne France-Espagne en 2015, puis les projets d’interconnexion que RTE développe sur la plupart des frontières (Espagne, Italie, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique) permettront de la renforcer.

A long terme, les scénarios établissent un ralentissement marqué de la croissance de la consommation, notamment liée au contexte économique et aux mesures d’efficacité énergétique mises en place. Les quatre scénarios, construits à partir d’une large concertation, intégrant des hypothèses contrastées sur l’évolution de la démographie, le transport électrique ou encore la part de production nucléaire, doivent contribuer à nourrir le débat public sur les évolutions plausibles du système électrique français.

Ces scénarios permettront ainsi d’optimiser et de réaliser dès aujourd’hui les investissements sur le réseau de transport d’électricité nécessaires pour continuer d’assurer un accès durable, économique, sûr et propre à l’électricité.

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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 06:44
Renforcer l’indépendance d’ERDF vis-à-vis d’EDF

Renforcer l’indépendance d’ERDF vis-à-vis d’EDF

Toujours dans le cadre de son rapport le 10 septembre dernier devant la commission spéciale de l’Assemblée nationale chargée d’examiner le projet de loi sur la transition énergétique, le médiateur national de l’énergie (MNE) après avoir énoncé ces propositions pour lutter contre la précarité énergétique, il a formulé son vœu afin de renforcer l’indépendance d’ERDF vis-à-vis d’EDF.

En effet, estimant que le statut d’ERDF, filiale à 100% d’EDF en charge de la distribution d’électricité, étant très différent du statut de RTE, notamment à travers les programmes d’investissements dont RTE est ainsi approuvé par le régulateur et dont les éventuels écarts d’engagement se traduisent par des diminutions des recettes futures de cet opérateur. Ce qui n’est pas le cas dans le cadre d’ERDF dont le régulateur ne fait qu’approuver une trajectoire prévisionnelle d’investissement les recettes correspondantes, sans possibilité de diminuer les recettes futures en cas de non respect des investissements prévus. Ces dispositions autorisent le groupe EDF, qui ne s’en prive pas, à diminuer les investissements de sa filiale pour accroître les remontées de dividende.

En outre, les liens entre le distributeur ERDF et sa maison mère autorisent cette dernière à des ingérences tout à fait contreproductives et inappropriées sur des sujets qui relèvent exclusivement de la mission du distributeur, comme les compteurs évolués.

Outre une plus grande indépendance financière, des dispositions doivent donc être aussi prises pour assurer l’indépendance de ses dirigeants. Le Président du directoire d’ERDF devrait être nommé en Conseil des Ministres, à l’instar de celui de RTE et non par le Président d’EDF.

Le MNE préconise donc a minima la transposition des dispositions appliquées à RTE pour garantir son indépendance à ERDF. Une indépendance patrimoniale des deux gestionnaires de réseaux, avec un apport des collectivités locales, constituerait une alternative pertinente ambitieuse mais plus simple.

De la même manière qu’il est important de souligner qu’un tel projet ne pourrait que rencontrer l’adhésion de la majorité des salariés de ces entreprises, qui, au fil du temps, se sont rendus compte du peu de lien entre leur activité et celle d’un fournisseur en concurrence.

Ensuite, le plaidoyer du MNE s’est axé sur l’extension de la CSPE au gaz naturel, au GPL et au fioul domestique. La CSPE représentait 5% de la facture moyenne d’un particulier en 2004 et atteint aujourd’hui 13% de la facture, un niveau extrêmement élevé, proportionnel aux quantités d’électricité consommé.

Par ailleurs, le MNE souhaite dans le cadre de la généralisation du LINKY qu’une solution d’information, en temps réel, dans le lieu de vie et sans facturation additionnelle soit offerte à chaque consommateur au moment de la pose du compteur Linky. Cette proposition n’a pas été retenue jusqu’à présent, en raison de craintes sur son impact en termes de coûts.

Différents travaux conduisent pourtant à montrer que pour être d’une plus grande efficacité, l’information doit être fournie directement sans action du consommateur et au moment de l’acte de consommation. D’après un benchmark international publié par l’ACEEE, un retour d’information en temps réel permet d’atteindre, de façon durable, au moins 10% d’économie d’énergie contre seulement 4% avec une facture détaillée. Pour le consommateur, au-delà des simples changements d’habitude, cette information peut également avoir un effet levier sur des choix d’investissement en termes de MDE (isolation...). Un tel afficheur constituerait en outre une démonstration concrète et tangible, pour chacun de nos concitoyens, de l’engagement de notre pays dans la transition énergétique.

Dans ce cadre, il convient de noter la position ambitieuse des pouvoirs publics britanniques, qui font obligation à tous les fournisseurs de proposer à leurs clients, lors de la mise en place d’un compteur évolué et sans facturation additionnelle, d’un afficheur déporté (In Home Display) qui devra afficher : consommation cumulée (jour/semaine/mois), historique des consommations (dernier jour, dernière semaine, dernier mois et 12 derniers mois), si le niveau de consommation à un moment donné est faible, moyen ou élevé, toutes informations en kWh et en Livres sterling.

On notera également que la RT2012 fait désormais obligation aux logements neufs de disposer d’un affichage des consommations d’énergie suivant différents postes (chauffage, eau chaude, éclairage...). Il peut sembler paradoxal que cette information, jugée utile dans des logements par construction très peu énergivores, ne soit pas considérée comme nécessaire dans les logements où le gisement d’efficacité énergétique est beaucoup plus important.

Le MNE estime que la solution d’information actuellement retenue, qui repose sur un site internet et des services associés mis à disposition gratuitement par le distributeur, même s’ils constituent un premier pas intéressant, ne remplacent pas une solution d’affichage en temps réel.

Cette solution pourrait être mise en œuvre pour un coût très modéré à 35 millions d’exemplaire (de 10 à 20€ maximum par afficheur, soit 350 à 700 M€ sur un projet de l’ordre de 6 Md€).

Enfin, le médiateur de l’énergie a porté sa réflexion sur le statut des colonnes montantes électriques collectives desservant en électricité chaque étage d’un immeuble et sur lesquelles sont alimentées les dérivations individuelles qui desservent chaque logement.

Selon ERDF, il existerait aujourd’hui en France 1 550 000 colonnes montantes dont 48% seraient en concession et 53% appartiendraient aux propriétaires des immeubles concernés. Sur ces 52%, soit environ 800 000, 500 000 seraient aux normes et 300 000 ne le seraient pas.

De fréquents contentieux se font jour au sujet de la prise en charge des travaux de rénovation ou de renforcement des colonnes montantes, et donc de leur propriété, étant entendu que le coût de rénovation d’une colonne montante représente couramment des sommes de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Les copropriétés estiment que la colonne montante est en concession, le distributeur estime au contraire que la colonne montant appartient toujours à la copropriété et que celle–ci doit prendre en charge sa mise aux normes avant abandon à la concession.

Le MNE suggère la mise en œuvre d’une obligation échelonnée sur plusieurs années d’inventaire et de travaux de rénovation des colonnes montantes, sous la conduite des autorités organisatrices de la distribution de l’électricité, avec transfert progressif des colonnes montantes dans la concession, sauf opposition explicite des propriétaires concernés. Un fond de rénovation des colonnes montantes devrait être créé.

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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 06:42
Le médiateur national de l’énergie souhaite l’amélioration des dispositions relatives au« chèque énergie » pour lutter contre la précarité

Le médiateur national de l’énergie souhaite l’amélioration des dispositions relatives au« chèque énergie » pour lutter contre la précarité

A l’occasion de sa plaidoirie le 10 septembre dernier devant la commission spéciale de l’Assemblée nationale chargée d’examiner le projet de loi sur la transition énergétique, le médiateur national de l’énergie (MNE) a avancé huit propositions relatives à la lutte et à la prévention de la précarité énergétique

1 Objectif national de réduction de la précarité énergétique

La précarité énergétique est la combinaison de revenus faibles et de dépenses énergétiques élevées. Elle ne saurait être réduite par la seule amélioration du pouvoir d’achat des ménages.

Il nous semblerait donc utile de préciser dans la loi que les politiques publiques concourent non seulement au renforcement de la compétitivité de l’économie française et à l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages mais aussi à la réduction de la précarité énergétique.

2 La performance énergétique, critère de décence des logements

Actuellement, aucun niveau d’isolation minimum n’est requis pour qu’un logement soit considéré comme décent : il suffit qu’il dispose d’une prise de courant permettant d’y brancher un radiateur électrique. L’introduction d’un critère de décence relatif à la performance énergétique, qui sera précisé par voie réglementaire, est indispensable pour que les passoires énergétiques fassent l’objet de rénovation, en particulier dans les zones de tension locative. Le seuil minimal de performance énergétique acceptable pourra être relevé progressivement dans le temps.

3 Alignement des différentes trêves hivernales

La loi ALUR a étendu la trêve hivernale des expulsions locatives au 31 mars, soit 2 semaines de plus que la date de fin de la trêve hivernale des coupures d’énergies instituée par la loi dite Brottes. Il serait logique et plus simple d’harmoniser les dates de début et de fin de ces deux trêves.

4 Incitation des propriétaires bailleurs à la rénovation thermique de leurs logements

L’incitation des propriétaires, bailleurs en particuliers, à la rénovation est indispensable à la réussite de la transition énergétique. En complément des dispositifs prévus par le projet de loi, qu’il s’agisse d’obligations (aux moments clefs) et d’aides financière (crédit d’impôt, subventions diverses), un mécanisme complémentaire destiné spécifiquement aux propriétaires bailleurs pourrait être introduit.

La prise en charge progressive d’une partie des dépenses de chauffage des locataires pourrait être introduite pour les logements les plus énergivores si des travaux de rénovation thermique n’ont pas été entrepris dans un certain délai, par exemple 25% de la facture de chauffage si les travaux n’ont pas été entrepris d’ici au 1er janvier 2020.

5 Institution d’un fournisseur de dernier recours en électricité

L’ouverture des marchés, c’est la possibilité pour un client de choisir son fournisseur, mais aussi la possibilité pour un fournisseur de choisir ses clients. Les consommateurs peuvent ainsi se retrouver sans fournisseur de gaz ou d’électricité suite à des incidents de paiement, y compris chez le fournisseur historique.

Le développement de la concurrence sur ces marchés, à un rythme beaucoup plus soutenu depuis 2013, devrait conduire à une multiplication des cas de consommateurs qui ne peuvent trouver de fournisseur.

La fin des tarifs réglementés de l’électricité au 1er janvier 2016 devrait également avoir pour conséquence des situations inédites de consommateurs professionnels, PME ou ETI, se retrouvant sans fournisseur, notamment sur le territoire de la plupart des entreprises locales de distribution (ELD), où aucun fournisseur alternatif n’est présent.

Actuellement, les gestionnaires de réseaux assurent de facto cette mission de fourniture de dernier recours pour les consommateurs domestiques, en dehors de tout cadre légal, quand la résiliation a été demandée mais qu’elle ne peut être effectuée (risques pour la sécurité des agents, de troubles à l’ordre public ou pour des raisons « humanitaires »).

Il est donc proposé d’instituer un service de fourniture de dernier recours simple et peu coûteux pour la collectivité, qui tienne compte du caractère essentiel de la fourniture d’énergie, dans la lignée de l’instauration d’une trêve hivernale pour le gaz et l’électricité (loi d’avril 2013).

Cette disposition a été préconisée par le Conseil national du Débat sur la transition énergétique ainsi que par le CESE dans son avis sur le projet de loi.

Ce dispositif sera réservé dans un souci de priorité à l’électricité, du moins dans un premier temps, devra tenir compte de la diversité des situations sur le territoire (160 entreprises locales de distribution de l’électricité) et être compatible avec les règles de fonctionnement d’un marché ouvert à la concurrence. Il devra aussi veiller à ne pas inciter au non-paiement des factures et à ce que la fourniture en dernier recours ne soit que transitoire tout en évitant d’être stigmatisant pour celui qui en bénéficie.

La fourniture d’électricité en dernier recours pourrait être considérée comme relevant d’un service public d’intérêt général et, à l’instar du modèle postal, faire l’objet d’un contrat de service public entre l’Etat et les opérateurs.

Cette mission pourrait être confiée aux gestionnaires de réseaux de distribution d’électricité, qui disposent d’un monopole local et ont un rôle de proximité qui a été négligé depuis l’ouverture des marchés. Cette solution est la plus simple et la plus rapide à mettre en œuvre.

Dans la mesure où les distributeurs ne disposent plus ni de service clientèle ni de service de facturation (sauf pour les ELD), une solution de facturation simple et économe en ressources comme le prépaiement pourrait être retenue.

Un équilibre entre les coûts et les recettes devra être recherché. Toutefois, une contribution de la CSPE pourrait être requise en complément.

6 Amélioration des dispositions relatives au« chèque énergie »

L’institution d’un chèque énergie constitue une mesure proposée de longue date par le médiateur national de l’énergie.

Les dispositions prévues dans le projet de loi, qui devront être précisées par voie réglementaire, n’appellent pas de remarque particulière, à l’exception :

· de la question des bénéficiaires « intermédiaires »

· du financement, qui repose « notamment » à ce stade sur l’électricité et le gaz naturel

(périmètre constant – CSPE et CTSS), avec un recours possible au budget de l’Etat.

Sur les bénéficiaires intermédiaires : la raison principale pour laquelle les tarifs sociaux de l’électricité et du gaz ne pouvaient bénéficier à l’ensemble des ayant droit était que nombre de bénéficiaires de la fourniture n’étaient pas titulaires du contrat. Pour certaines catégories d’entre eux (chauffage e au gaz naturel, résidences sociales), des dispositifs ad’hoc avaient été créées par amendement législatifs. Outre leur complexité, ces dispositifs ne couvraient pas toutes les situations (exemple : maisons de retraites, chauffage collectif à l’électricité) : de 30 à 50% des ayants droits étaient tout simplement exclus du bénéfice des tarifs sociaux.

Afin que le chèque énergie bénéficie à 100% de ses ayants droits, il nous paraît indispensable que le chèque énergie puisse être utilisé en règlement de dépenses d’énergie qui seraient facturées indirectement : charges de chauffage dans un immeuble collectif par exemple, ou factures des réseaux de chaleur.

Il faut autoriser donc un locataire à régler ses charges de chauffage à son bailleur via le chèque énergie, à charge ensuite pour le bailleur soit de régler la facture d’énergie avec le chèque énergie au fournisseur, soit de se faire rembourser par l’organisme émetteur du chèque.

Sur le financement : l’équité d’un dispositif d’aide au paiement des factures de toutes les énergies suppose précisément que toutes les énergies contribuent en son financement, car il s’agit d’un mécanisme de solidarité financé par les consommateurs.

En outre, l’un des principaux avantages du chèque énergie tient précisément à sa non spécialisation en termes de ciblage du type de dépense énergétique, afin de ne pas reconduire l’une des principales causes de l’échec des tarifs sociaux de l’électricité et du gaz naturel : un même titre de paiement doit pouvoir servir à régler du gaz, de l’électricité, du GPL ou du fioul.

Par ailleurs, le niveau de financement à mobiliser pour le chèque énergie devrait être significativement revu à la hausse, alors même que la CSPE atteint un niveau difficilement soutenable pour les ménages (voir plus loin).

Une contribution au financement du chèque énergie doit donc être instituée pour les principales énergies domestiques, outre le gaz et l’électricité : le fioul et le GPL.

Par simplicité au vu du nombre élevé de prestataires, et parce qu’il s’agit d’une source d’énergie renouvelable, nous proposons d’exempter le bois énergie de la contribution au chèque énergie. La question de savoir si le chèque énergie pourrait être utilisé pour régler des dépenses de bois ou dérivés (exemple : granulés) est à instruire.

S’agissant des réseaux de chaleur, il pourrait être considéré qu’ils contribuent, via la contribution de leur approvisionnement en énergie, au financement du chèque énergie.

7 Financement des FSL directement via la CSPE

Les FSL constituent un outil complémentaire d’aide au paiement des factures, très sollicité en période de crise, et sont ainsi un outil indispensable de la solidarité national. Les FSL ont ainsi accordé 60 M€ environ d’aide au paiement des factures d’électricité et de gaz en 2012.

Actuellement, les fournisseurs d’électricité contributeurs (principalement EDF) sont compensés par la CSPE. Il en résulte une situation anormale où une entreprise se prévaut auprès des élus et du grand public d’être le premier contributeur au FSL (23 M€ en 2013) en omettant de préciser qu’elle est intégralement compensée (23 M€ en 2013).

Il est proposé d’instituer un financement direct des FSL via la CSPE et de cesser de compenser les fournisseurs d’électricité pour leurs versements volontaires, qui demeurent bien entendus autorisés. On notera d’ailleurs que GDF SUEZ est un autre grand contributeur aux FSL, sans aucune compensation avec des fonds publics.

Ce basculement serait opéré sans surcoût pour la CSPE par rapport aux dispositions actuelles, et améliorerait la visibilité du dispositif d’aide sociale.

8 Limitation de l’importance des rattrapages de facturation par les fournisseurs d’électricité, de gaz naturel et de chaleur

Il est une pratique courante des fournisseurs d’énergie consistant à facturer des rattrapages de consommation de plus d’un an, au mépris de leur obligation légale de facturer au moins une fois par an sur la base de la consommation réelle, tout en préparant l’arrivée des compteurs communicants pour l’électricité et le gaz naturel.

En effet, des milliers de consommateurs se voient réclamer chaque année des factures de plusieurs milliers d’euros, correspondants à plusieurs années de rattrapage de consommation, ce qui a pour effet de favoriser leur basculement dans la précarité.

Les dysfonctionnements de compteur s ou les défauts de relevé de compteur par le distributeur (Erdf et Grdf), à l’origine de ces régularisations de facture tardives par les fournisseurs, sont d’abord dû aux choix économiques des distributeurs d’énergie consistant à réduire le coût des relevés et à limiter le nombre d’interventions sur les compteurs (avec la suppression de déplacements lors de mise en service, l’externalisation du relevé des compteurs, le refus d’adresser des courriers recommandés en cas d’absence multiples pour faire des économies de coûts d’affranchissement...).

Les compteurs des clients domestiques doivent être relevés tous les 6 mois par les distributeurs, en vertu des dispositions des contrats de concession, et les fournisseurs sont tenus de facturer leurs clients au moins une fois par an sur la base de la consommation réelle (art. L. 121-91 du code de la consommation et art. 2 de son arrêté d’application du 18 avril 2002). Pourtant, ils estiment que cette obligation légale ne s’applique plus à eux si le distributeur ne leur communique pas de relevé.

Les opérateurs estiment ainsi que le point de départ de la prescription dépend de la date du relevé de compteur effectif, ce qui les exonère de leur propre responsabilité en l’absence de relevé, et leur permet aujourd’hui d’établir un rattrapage qui peut remonter jusqu’à 20 ans en arrière.

Il en ressort que ce sont les consommateurs de bonne foi, en particulier ceux facturés sur la base d’estimations de consommation, qui font les frais de la défaillance des opérateurs. Il y a bien sûr le préjudice causé au pouvoir d’achat des ménages ou à la trésorerie des petits professionnels : le montant moyen des régularisations de factures constaté par le médiateur national de l’énergie en 2013 est de 2 300€ pour les particuliers et de 7 900€ pour les professionnels. Mais les factures de régularisation pénalisent également les consommateurs dans l’appréciation de leurs dépenses réelles d’énergie et constituent une perte de chance de faire des économies, préjudiciable à la réussite et à l’appropriation de la transition énergétique par les usagers.

Dans la perspective de la mise en place généralisée des compteurs évolués ou communicants d’ici aux années 2020 et 2022, qui devront favoriser les relevés et les facturations des consommations réelles, il est prévu la même durée maximale de rattrapage de facturation afin de contraindre les distributeurs à assurer une maintenance rapide des compteurs évolués, compte tenu des litiges traités par le médiateur national de l’énergie portant sur des compteurs communicants défectueux et non remplacés avant plusieurs mois.

Cette durée de limitation des régularisations de factures à 12 mois maximum à compter de la date prévue pour le relevé de compteur sera égale à celle en vigueur dans le secteur des télécommunications, où la prescription de droit commun de 2 ans est réduite à un an.

Dans tous les cas, limiter les possibilités de rattrapage des consommations non facturées ne devra pas s’appliquer aux situations de fraude avérées, si les opérateurs apportent la preuve d’une manœuvre délibérée du consommateur pour se soustraire au relevé de son compteur.

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9 septembre 2014 2 09 /09 /septembre /2014 06:42
Le Gaz et l’électricité, à l’aube des saisons froides, les prix ne gèleront pas

Le Gaz et l’électricité, à l’aube des saisons froides, les prix ne gèleront pas

Oui, les saisons froides arrivent à grand pas, et cela ne sera pas sans conséquences sur nos articulations mais aussi sur nos factures.

En effet, il serait souhaitable que la saison hivernale 2014-2015 ne soit trop rude, tant pour nos squelettes que pour nos factures, car selon le Journal du Dimanche, le prix de l'électricité pourrait augmenter de 2% à partir du 1er octobre. Limitant ainsi une hausse de 5% prévue initialement en août et gelée par la ministre de l’Ecologie suite à l’invalidité de l’arrêté du Conseil d’Etat. Un arrêté pris en juillet 2012 plafonnant la hausse des tarifs réglementés d’électricité à 2% pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs, au motif que cette hausse limitée ne permettait pas de couvrir la hausse des coûts de l’électricité.

Un nouvel arrêté tarifaire a été pris le 31 juillet 2014, avec effet rétroactif pour la période du 23 juillet 2012 au 31 juillet 2013. Un rattrapage de facturation va donc avoir lieu pour les personnes ayant un contrat au tarif réglementé ou indexé sur les tarifs réglementés pendant cette période, même si le contrat est résilié depuis.

Le montant du rattrapage sera en moyenne de l’ordre de 30 euros. Les modalités pratiques du rattrapage ne sont pas encore définies : il devrait s’étaler sur 12 à 18 mois.

Une chose est sure c’est que vos factures d’électricité vont grimper. Selon le Journal du Dimanche, l'augmentation serait toutefois limitée à 2% grâce à un projet de refonte de la méthode de calcul des tarifs d'électricité.

Cette nouvelle formule, dont la mise en place prévue initialement en 2015 serait anticipée dés la fin 2014, prend mieux en compte les prix sur le marché européen de l'électricité, qui ont baissé sur un an. "Cela limiterait sensiblement la hausse des tarifs sous la barre des 5%. S'en tenir à 2% serait tout à fait possible." assure-t-on au ministère.

Toutes les interventions politiques afin de limiter les hausses tarifaires de l’électricité ne font que retarder une échéance inéluctable, notamment celle du financement de la régénération des centrales nucléaires.

A noter, en parallèle que le coût de l’électricité nucléaire s’est envolé depuis 2010, et nous en sommes qu’au début… Selon le rapport de la Cour des comptes, le coût de l'électricité nucléaire, qui permet de produire 75% de l'électricité du pays, s'est envolé de 21% depuis 2010. Il devrait continuer son augmentation, notamment en raison des investissements en hausse pour entretenir les centrales vieillissantes. Son rapport publié en mai dernier précisait que le coût de production de l'électricité nucléaire a augmenté de 10,5 € par mégawatt/heure entre 2010 et 2013. Il est ainsi passé de 49,5€/MHh en 2010 à 60€ par mégawatt/heure en 2013, une hausse qui dépasse les 21% en trois ans. La cour des comptes s'est focalisée sur le coût de la production de cette électricité nucléaire qui représente près de 40% du prix payé par le consommateur. Elle n'a ainsi pas pris en compte les dépenses nucléaires militaires et les coûts de transport et de distribution de l'énergie.

Autre mauvaise nouvelle, celle de la hausse de 3,9% du prix du gaz à compter du 1er octobre puis une nouvelle fois encore le mois suivant. Un contexte de marché évident du gaz chahutés par la crise en Ukraine et de sanctions contre la Russie, l'un des principaux fournisseurs.

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Published by LV_RM - dans Electricité Bio-Gaz Energie... Tarifs Consommations
25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 06:46
La remise en cause de la méthode de calcul Th-BCE de la RT 2012 rejetée par le Conseil d’Etat

La remise en cause de la méthode de calcul Th-BCE de la RT 2012 rejetée par le Conseil d’Etat

L’association « Sauvons le climat », dont la majeure partie du conseil d’administration provient du Commissariat à l’énergie atomique, avait déposé un recours contre la RT 2012 auprès du Conseil d’Etat.

Selon elle, « la RT 2012 encourage nettement plus qu’avant le chauffage au gaz et réduit la place des solutions électriques ». Jugeant que la réglementation est trop contraignante pour l’électricité et qu’en plus elle ne tient pas compte du taux d’émissions de gaz à effet de serre de chaque énergie, l’association avait donc déposé un recours en juillet 2013 pour dénoncer la méthode ce calcul de la RT 2012.

Petit rappel sur le recours, pour l’association les lois dites Grenelle 1 et 2 exigent que le seuil de 50kWh/m²/an d’énergie primaire imposé par la RT 2012 soit modulé en fonction du contenu en gaz à effet de serre des énergies utilisées et que « cette obligation n’a pas été respectée pour l’électricité » et ce « alors que nous disposons en France d’une électricité fortement décarbonée donc avantageuse au plan des émissions de CO2 ».

Selon « Sauvons le Climat », le chauffage au gaz est en train de devenir majoritaire dans les maisons et les logements collectifs neufs (selon l’association qui cite des chiffres fournies par l’institut de sondages Batietude, depuis le 1er janvier 2013, 60% des maisons individuelles seraient équipées de chauffage au gaz).

Un an après ce recours, le Conseil d’état vient de rendre son verdict en le rejetant et conclut que la méthode de calcul ne pouvant être invalidée au seul motif que le chauffage électrique est lésé, estimant que bien que complexe, elle n'enfreint pas l'objectif de clarté et d'intelligibilité des normes.

Le Conseil a évoqué qu'au regard de l’alinéa de l'article 34 de la Constitution, les lois de programmation "se bornent à fixer des objectifs à l'action de l'Etat et sont, dès lors, dépourvues de portée normative". En conséquence, "il ne saurait (...) être utilement soutenu que l'arrêté attaqué aurait méconnu ces dispositions".

De plus, le Conseil d'Etat a précisé que l'arrêté attaqué vient approuver la méthode de calcul prévue aux articles 4, 5 et 6 de l'arrêté du 26 octobre 2010. Or, "l'arrêté du 26 octobre 2010 prévoit, à son article 11, que la consommation conventionnelle maximale d'énergie primaire du bâtiment est déterminée notamment en fonction d'un coefficient de modulation selon les émissions de gaz à effet de serre des énergies utilisées". Le Conseil estime que l’association SLC "ne saurait ainsi soutenir que ces dispositions réglementaires n'auraient pas fixé les caractéristiques et performances énergétiques au regard des émissions de gaz à effet de serre".

Par ailleurs, le Conseil d'Etat a expliqué que, "contrairement à ce qui est soutenu, il ne résulte pas des dispositions [issues de la loi Grenelle I] que l'arrêté contesté aurait nécessairement dû, dans la méthode de calcul qu'il définit, retenir une consommation qui soit directement fonction de la quantité de gaz à effet de serre émise, ou prévoir une modulation spécifique pour l'énergie électrique". De même, le fait de retenir une modulation pour l'énergie bois, et non pour l'énergie électrique et pour l'énergie géothermique, ne constitue ni une erreur de droit, ni une erreur manifeste d'appréciation.

Enfin, le Conseil d'Etat rejette aussi l'argument, souvent avancé par les détracteurs de la RT 2012, selon lequel la méthode de calcul serait trop complexe. "Pour complexe qu'elle soit, la méthode de calcul (...) ne méconnaît pas l'objectif constitutionnel de clarté et d'intelligibilité de la norme", estime la Haute juridiction.

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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 06:46
La recharge du véhicule électrique, un médian pour le développement des smart grids

La recharge du véhicule électrique, un médian pour le développement des smart grids

Dans le cadre de l’évolution des réseaux d’électricité vers les smarts grids, dont la CRE a formulé 41 recommandations afin de les faire passer du stade expérimental au stade opérationnel, elle a notamment pris en exemple la recharge du véhicule électrique, un cas d’école pour leur développement ….

La France s’est fixé l’objectif ambitieux d’atteindre deux millions de véhicules électriques et hybrides rechargeables en 2020.

Le développement du véhicule électrique et hybride rechargeable est un enjeu majeur pour la transition énergétique française. Il constitue un levier important en matière de respect des engagements internationaux de la France sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. À ce bénéfice environnemental, il faut ajouter la contribution à la lutte contre la pollution atmosphérique locale, ainsi que la décarbonatation du secteur des transports. Il représente également une opportunité majeure de développement économique et industriel en France, premier marché d’Europe pour les véhicules électriques et hybrides. Les constructeurs automobiles français ont pris une avance technologique considérable et produisent des véhicules électriques sur le territoire national.

Piloter la recharge du véhicule électrique en fonction de la consommation

Afin d’accélérer le déploiement des véhicules électriques sur l’ensemble du territoire français, il est nécessaire de lever l’incertitude sur la possibilité de recharger son véhicule en tout lieu. En effet, le large déploiement d’infrastructures de charge de véhicules électriques sur l’ensemble du territoire est donc une condition sine qua non du décollage des ventes de véhicules électriques en France.

La recharge du véhicule électrique, un médian pour le développement des smart grids

Ces infrastructures de recharge sont raccordées aux réseaux de distribution d’électricité. Elles auront donc un impact sur la gestion et la configuration des réseaux aux échelons local et national. En effet, les premières études menées par les gestionnaires de réseaux mettent en avant l’impact potentiel du développement des véhicules électriques sur la pointe de consommation. Une modélisation de la charge a été réalisée par les gestionnaires de réseaux à partir des statistiques d’usage des véhicules électriques, du type de recharge des batteries (lent, semi-rapide, rapide) et des caractéristiques des véhicules (capacité de la batterie, autonomie, technologie hybride versus 100 % électrique).

Cette modélisation permet de définir des courbes de charge « naturelle » des véhicules électriques, sans gestion particulière de la recharge. Elles indiquent très nettement que le nouvel usage du véhicule électrique vient s’ajouter aux autres usages, souvent pendant les heures de forte consommation, et induit un accroissement notable de la consommation électrique à la pointe.

La recharge du véhicule électrique, un médian pour le développement des smart grids

L’appel de puissance lié à la recharge des véhicules électriques pourrait donc avoir :

- des conséquences économiques (renforcements du réseau notamment) ;

- et des conséquences environnementales (recharge en période de pointe et donc émissions de CO2) potentiellement très importantes.

Le choix du moment de la recharge ainsi que de la puissance de recharge utilisée doivent prendre en compte l’ensemble des contraintes engendrées sur le système électrique. Ces contraintes portent, notamment, sur le dimensionnement du réseau public de distribution et sur l’équilibre entre production et consommation d’électricité.

Il semble donc important que l’utilisateur soit sensibilisé à ces contraintes, ce qui suppose notamment qu’il réagisse, directement ou via l’asservissement de ses équipements, aux signaux tarifaires et aux signaux prix qui lui sont transmis. Il s’agit donc de piloter la recharge du véhicule électrique en fonction de la production d’électricité et de l’état des réseaux électriques.

Différents démonstrateurs travaillent sur ces nombreuses questions technologiques, juridiques et techniques qui se posent pour permettre une intégration réussie des infrastructures de recharge aux réseaux électriques.

L’exemple du projet VERDI

Le projet Véhicule électrique et Énergies Renouvelables dans un Réseau de Distribution Intelligent (VERDI) : adapter le pilotage de la recharge en fonction de l’état des réseaux et du système électriques

Le projet VERDI teste la mise en œuvre d’une infrastructure de recharge des véhicules électriques communicante permettant de réduire les impacts de la recharge des véhicules électriques sur les réseaux publics de distribution d’électricité. Le projet Driv’Eco, quant à lui, teste le pilotage de la recharge des véhicules électriques en fonction de la production d’électricité de sources renouvelables.

Le projet Véhicules électriques et Énergies Renouvelables dans un Réseau de Distribution Intelligent (VERDI) a pour objectif de mettre au point une infrastructure de recharge des véhicules électriques intelligente et communicante.

Cette infrastructure de recharge permettra de limiter l’impact :

- environnemental en évitant la charge des véhicules électriques pendant les heures de pointe pour privilégier la charge pendant les périodes d’injection d’énergies renouvelables sur le réseau ;

- économique en évitant la charge des véhicules électriques pendant les heures de pointe (minimiser les coûts d’acheminements et les renforcements de réseaux de distribution).

Exemple de borne communicante et pilotable proposée par Saintronic, partenaire du projet VERDI (Source : Saintronic)

Exemple de borne communicante et pilotable proposée par Saintronic, partenaire du projet VERDI (Source : Saintronic)

Dans les territoires insulaires : piloter la recharge en fonction de la production

Ainsi, si en métropole, l’idée de passer d’un parc « essence » à un parc « électrique » paraît s’imposer d’elle- même parce que le développement de véhicules électriques, se rechargeant sur le réseau à partir d’une électricité produite à plus de 90 % sans émission de CO2, est considéré comme une solution évidente pour passer d’une mobilité carbonée à une mobilité « propre », en revanche, dans les systèmes énergétiques insulaires, tel que celui de la Corse, qui ne bénéficient pas, ou peu, d’interconnexions à un réseau électrique continental, l’implantation de véhicules électriques doit être envisagée avec précaution.

En effet, même si les mix énergétiques locaux sont appelés à évoluer, ils resteront encore durablement marqués par une production thermique fortement carbonée (diesel, charbon). C’est la raison pour laquelle le bilan carbone du véhicule électrique pourrait s’avérer négatif avec un résultat obtenu en termes d’émission de CO2 loin de l’objectif recherché.

À cela, il convient d’ajouter la fragilité plus grande de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité sur ces territoires. La recharge simultanée des véhicules à la pointe du soir conduirait à une fragilisation supplémentaire pouvant nécessiter de nouveaux investissements dans des moyens de production de pointe (notamment des Turbines à combustion – TAC) quasiment dédiés à cet usage.

L’exemple du projet Driv’Eco en Corse

Adapter le pilotage de la recharge en fonction de la production

Le démonstrateur Driv’Eco a pour objectif d’étudier l’impact du pilotage de la recharge du véhicule électrique en fonction de la production. Ce projet consiste à concevoir, construire et exploiter un réseau de 50 stations de recharges connectées à des ombrières photovoltaïques pour des véhicules électriques en Corse. Ces stations feront partie d’un réseau intelligent de gestion de l’énergie.

Un des objectifs majeurs du démonstrateur est d’imaginer des solutions de mobilité avec des véhicules électriques en Corse, dont l’empreinte carbone sera inférieure aux meilleurs véhicules thermiques ou hybrides selon un bilan dit du « puits à la roue ». Dans les systèmes insulaires actuels, ceci constitue un défi important et nécessite une attention particulière sur la concomitance entre recharge et production solaire.

Afin de pouvoir recharger les véhicules électriques à l’énergie solaire, il est donc nécessaire que la recharge du véhicule électrique soit pilotée. En effet, le pilotage permet d’indiquer à la borne quand de l’énergie solaire est disponible. Le projet Driv’Eco teste donc le déploiement d’une infrastructure de recharge intelligente et communicante, judicieusement positionnée pour favoriser le stationnement en journée permettant de recharger des véhicules à partir d’une source d’énergie solaire et d’avoir le minimum d’impact sur le système électrique corse.

Ces deux projets montrent qu’afin que le véhicule électrique ne soit pas un handicap pour les réseaux et qu’il soit plus écologique qu’un véhicule à essence, il faut que la recharge du véhicule électrique soit pilotée. Dans ce cadre, la CRE recommande le développement de solutions de pilotage de la recharge des véhicules électriques.

Ombrières photovoltaïques pour des véhicules électriques (Source : Driv’Eco)

Ombrières photovoltaïques pour des véhicules électriques (Source : Driv’Eco)

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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 06:48
41 recommandations pour une évolution des réseaux d’électricité vers les smart grids

41 recommandations pour une évolution des réseaux d’électricité vers les smart grids

Les nouveaux modes de production d’électricité à partir d’énergie de sources renouvelable, les enjeux de la maîtrise de la demande en énergie, les nouveaux usages de consommation imposent de moderniser la gestion des réseaux. Aux questions qui se posent sur le plan technique, économique et juridique, la CRE apporte les réponses indispensables au déploiement à grande échelle des smart grids. À l’issue d’une large consultation de l’ensemble des acteurs, la CRE publie aujourd’hui 41 recommandations pour faire passer les smart grids du stade expérimental au stade opérationnel. Cette filière représente un enjeu industriel fort pour la France avec la création de près de 25 000 emplois et un chiffre d’affaires estimé à 6 Md€ pour 2020.

Les 41 recommandations de la CRE visent à :

- favoriser le développement de nouveaux services pour les utilisateurs des réseaux publics de distribution en basse tension ;

- accroître la performance des réseaux publics de distribution d’électricité en basse tension ;

- contribuer à la performance globale du système électrique.

Parmi les mesures qu’elle propose, elle préconise de donner une qualification juridique spécifique à l’activité de recharge des véhicules électriques et de simplifier la gestion des bornes de recharge. Pour le stockage de l’électricité, elle indique les dispositions techniques nécessaires au raccordement de ces installations sur le réseau de distribution d’électricité. Elle définit les modalités nécessaires pour encourager la consommation d’électricité au moment où l’électricité est produite à partir de source renouvelable et anticiper les périodes de pointe de la journée. Pour la protection des données issues des nouvelles technologies mises en œuvre sur les réseaux, la CRE rappelle qu’un cadre strict est nécessaire pour assurer leur sécurité et leur totale confidentialité.

Recommandations de la CRE

Recommandation n° 1

Le développement et l’appropriation de dispositifs d’information et d’outils de pilotage des installations intérieures permettront de sensibiliser et d’impliquer plus fortement le consommateur en tant qu’acteur à part entière du système électrique.

Dans le cas où ces dispositifs transmettent des informations sur la consommation électrique de l’ensemble de l’installation, la CRE recommande que ces dispositifs utilisent les données issues du dispositif de comptage.

La CRE est favorable à ce que les instances de normalisation, et notamment la commission UC205 de l’AFNOR (Systèmes électroniques pour les foyers domestiques et les bâtiments), intègrent cette disposition dans leurs travaux.

Recommandation n° 2

Afin de profiter au mieux des potentialités des systèmes de comptage évolués, la CRE demande que le

Groupe de Travail Électricité (GTE) définisse :

- des contenus standardisés de messages courts et ultra-courts transmis par l’interface télé- information client (TIC) ;

- l’association des relais « virtuels » à des usages types.

Recommandation n° 3

Afin que les potentialités des systèmes de comptage évolués soient utilisées au mieux, la CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution de publier, dans leur documentation technique de référence, la standardisation retenue dans le cadre des travaux du GTE pour les contenus des messages et l’association des relais « virtuels » à des usages types.

Recommandation n° 4

Pour simplifier le raccordement d’équipements en aval des compteurs communicants, la CRE est favorable à ce que l’AFNOR standardise et intègre dans la norme NF C 15 100 l’association des relais « virtuels » à des usages types.

Recommandation n° 5

Pour favoriser la connaissance que les consommateurs ont de la gestion de leur installation, la CRE est favorable à ce que ces derniers (ou un tiers autorisé par eux) aient accès à une interface leur permettant de connaître, d’une part, l’état des relais attribué à chaque plage horaire et, d’autre part, les usages types associés à chaque relais.

Afin de profiter au mieux des potentialités des systèmes de comptage évolués, il convient que les consommateurs (ou un tiers autorisé par eux) puissent modifier aisément l’attribution de l’état des relais aux index, au moins au moment de la souscription de l’offre tarifaire, et ce, sans surcoût pour eux.

À cet effet, la CRE demande que le Groupe de Travail Électricité (GTE) examine les modalités de modification de l’état des relais « virtuels ».

Recommandation n° 6

Pour protéger les données qu’ils traitent, la CRE recommande aux porteurs de projets smart grids de mener, avec l’appui de la CNIL, des études d’impact conformes au modèle d’analyse d’impact relative à la protection des données pour les réseaux intelligents et les systèmes de relevés intelligents en cours de préparation au niveau européen.

Recommandation n° 7

La CRE rappelle que les gestionnaires de réseaux de distribution sont tenus de communiquer un certain nombre de données aux autorités organisatrices de la distribution de l’électricité, en application notamment de l’article L. 2224 31 du code général des collectivités territoriales.

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution d’étudier la mise en place d’interfaces visant à mettre à disposition dynamiquement des autorités organisatrices de la distribution de l’électricité les données collectées sur les réseaux qu’ils sont tenus de communiquer.

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution d’étudier la mise en place d’interfaces visant à mettre à disposition dynamiquement de toute personne le souhaitant les données librement communicables. L’étude devra s’intéresser aux modalités de mise à disposition du public des données librement communicables, telles que les données patrimoniales, dans le respect des secrets protégés par la loi.

Recommandation n° 8

Afin d’apporter la visibilité nécessaire au développement d’offres de recharge de véhicules électriques, la CRE est favorable à ce que la qualification juridique de l’activité de recharge de véhicules électriques soit précisée.

Le code de l’énergie pourrait préciser que l’activité de recharge ne constitue pas une activité de fourniture d’électricité tout en la soumettant à un socle minimum d’obligations propres à cette activité, visant au bon développement du marché au bénéfice du consommateur final. Cette évolution permettrait de lever l’incertitude juridique actuelle sans que les opérateurs de bornes de recharge ne soient soumis à toutes les contraintes propres à l’activité de fourniture.

Cette solution permettrait, en outre, de maintenir la distinction entre les activités qui relèvent de la fourniture d’électricité et celles qui relèvent d’un contrat de service.

Recommandation n° 9

La CRE est favorable à une modification juridique du cadre actuel (article R111-14-2 du code de la construction et de l’habitation et mise en œuvre de la recommandation n° 8) afin de permettre de répartir, à partir des informations fournies par les infrastructures de recharge, les charges financières associées, d’une part, à l’entretien de l’installation intérieure électrique dédiée aux bornes de recharge et, d’autre part, aux consommations d’électricité liées à leur utilisation.

Recommandation n° 10

La CRE est favorable au développement de solutions de pilotage de la recharge des véhicules électriques.

En particulier, la CRE est favorable à ce que les dispositifs de recharge (système de pilotage et bornes de recharge) soient en mesure de communiquer avec les différents acteurs du système électrique et puissent notamment prendre en compte les signaux prix (signal prix du fournisseur, signal tarifaire du gestionnaire de réseaux de distribution, signaux envoyés par de nouveaux acteurs tels que les opérateurs d’effacement, etc.).

Recommandation n° 11

La CRE est favorable à ce que les gestionnaires de réseaux de distribution participent aux études amont réalisées par les porteurs de projets de bornes de recharge, en concertation avec les collectivités territoriales et les autorités organisatrices de la distribution, et les informent, d’une part, sur les capacités d’accueil des réseaux publics de distribution et, d’autre part, des projets de développement du réseau en cours.

Recommandation n° 12

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution d’étudier la faisabilité d’une mise en place progressive d’interfaces visant à partager dynamiquement avec les porteurs de projets de bornes de recharge, en particulier avec les collectivités territoriales et les autorités organisatrices de la distribution, les données relatives aux capacités disponibles qui pourraient être utilisées pour accueillir les bornes de recharges et les contraintes de réseaux existantes ou futures.

Recommandation n° 13

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution d’ajouter dans le prochain barème pour la facturation des opérations de raccordement aux réseaux publics de distribution qui leur sont concédés, un chapitre dédié aux infrastructures de recharge des véhicules électriques sur l’espace public afin d’améliorer la transparence des conditions financières de raccordement. Pour les gestionnaires de réseaux de distribution desservant plus de 100 000 clients, ce nouveau chapitre sera soumis à l’approbation de la CRE dans le cadre de la révision du prochain barème de raccordement.

Recommandation n° 14

La CRE est favorable à l’expérimentation de l’insertion de bornes de recharge de véhicules électriques sur le réseau d’éclairage public afin de :

- valider la faisabilité technique et l’opportunité économique d’ouvrir la possibilité d’un déploiement de bornes de recharge sur le réseau d’éclairage public, avec notamment l’utilisation de solutions de pilotage des recharges. Ces études devraient notamment prendre en compte les coûts évités en termes de génie civil et de renforcement des réseaux publics d’électricité par rapport à une situation où le déploiement de bornes de recharge est effectué directement sur les réseaux publics de distribution ;

- tester la mise en place de nouveaux services associés à la recharge du véhicule pour les utilisateurs de véhicules électriques et les collectivités territoriales ;

- évaluer les conditions d’un déploiement généralisé de bornes de recharge sur le réseau d’éclairage public, en s’attachant à identifier les éventuelles contraintes réglementaires et contractuelles et les possibles évolutions à envisager de manière à ce que chaque utilisation (distribution d’électricité, éclairage public et recharge de véhicules électriques) supporte les coûts qui lui sont associés.

Recommandation n° 15

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution de participer, en collaboration avec les porteurs de projets de bornes de recharge sur le réseau d’éclairage public, aux études relatives à l’évaluation des conditions de déploiement de ces solutions.

Recommandation n° 16

La CRE recommande une évolution des conditions de valorisation de l’énergie produite à partir d’énergie de sources renouvelables dans le sens d’une reconnaissance de la valeur économique de l’énergie autoproduite, définie comme la part de la consommation couverte par l’électricité produite au même point de connexion et au même moment. Elle recommande l’adoption de modifications du cadre juridique actuel pour permettre une telle valorisation selon les principes suivants :

- la prime à l’autoproduction devrait être définie en cohérence avec le niveau des tarifs d’obligation d’achat de l’électricité produite. Elle doit, notamment, ne pas conduire à une rémunération excessive des capitaux engagés et ne doit pas inciter l’utilisateur à augmenter artificiellement sa consommation pour bénéficier de la prime à l’autoproduction ;

- les utilisateurs devraient être incités à augmenter le synchronisme entre production et consommation au-delà du niveau de synchronisme « de base » entre production et consommation au niveau d’un même point de connexion pour refléter les économies de coûts de réseau ;

- le dispositif retenu devrait diminuer ou, a minima, ne pas augmenter le surcoût d’achat supporté actuellement par les acheteurs obligés ;

- les modalités économiques du dispositif devront être adaptées dans le cas des zones non- interconnectées au réseau métropolitain continental.

Préalablement à la définition de ce nouveau dispositif, il conviendra d’anticiper et de traiter des impacts de celui-ci sur la fiscalité. En particulier, l’impact de l’autoproduction sur les taxes assises sur la part variable de la facture d’électricité devrait être neutralisé dans la mesure où les autoproducteurs ne réduisent pas leur consommation, mais uniquement leur consommation transitant par le réseau.

Recommandation n° 17

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution :

- d’estimer le coût des différentes solutions de raccordement, pour le raccordement indirect au réseau public de distribution d’une installation de production à une installation de consommation ;

- d’adapter les procédures de traitement des demandes de raccordement et les moyens de collecte d’informations (fiches de collecte et interfaces dématérialisées) en vue du raccordement indirect des installations de production ;

- de faire évoluer le barème de facturation des opérations de raccordement aux cas des nouveaux raccordements indirects d’installations de production en basse tension ;

- d’étudier les évolutions des modalités de sous-comptage de la consommation et de la production du client et de leur affectation au périmètre d’un responsable d’équilibre, ainsi que les éventuelles modifications à apporter au catalogue de prestation, afin que la prestation de comptage en décompte ne constitue pas un frein au développement de l’autoproduction.

Recommandation n° 18

La CRE est favorable à ce que les installations de production décentralisées puissent participer au réglage de la tension par l’absorption de la puissance réactive.

La CRE propose ainsi la suppression de l’article 9 de l’arrêté du 23 avril 2008, afin de permettre aux installations de production raccordées en basse tension d’absorber de la puissance réactive.

Recommandation n° 19

Afin d’optimiser les conditions économiques de l’accueil de la production décentralisée sur les réseaux publics de distribution en basse tension et de réduire les coûts à la charge des producteurs et les délais de raccordement de ces installations de production, la CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution :

- de faire évoluer, dès que la réglementation le permettra, leurs principes d’études de raccordement afin de prévoir, lorsque cela est intéressant pour la collectivité, l’étude de solutions de raccordement différentes de l’opération de raccordement de référence, comportant des obligations contractuelles pour les installations de production raccordées aux réseaux publics de distribution de participer au réglage de la tension en absorbant de la puissance réactive. Ces solutions seront alors proposées comme des solutions différentes de l’opération de raccordement de référence, dont le choix reviendra au producteur ;

- de déterminer et de publier dans leurs documentations techniques de référence, les critères objectifs selon lesquels de telles solutions seront étudiées et proposées ;

- d’adapter leurs documentations techniques de référence, et notamment les modèles de contrats et conventions conclus avec les producteurs, pour permettre la mise en œuvre de solutions de raccordement prenant en compte les capacités d’absorption de la puissance réactive par les installations de production raccordées aux réseaux publics de distribution.

Afin d’envisager des solutions intéressantes pour la collectivité dans son ensemble, la CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution d’étudier, en concertation avec les producteurs concernés, les situations éventuelles et les conditions économiques et contractuelles dans lesquelles des solutions de raccordement impliquant la participation des installations de production raccordées aux réseaux publics de distribution au réglage de la tension par l’absorption de la puissance réactive pourraient être mises en œuvre, dans les cas où elles seraient avantageuses pour la collectivité.

Recommandation n° 20

Afin d’optimiser les conditions économiques de l’accueil de la production décentralisée sur les réseaux publics de distribution en basse tension et de réduire les coûts et les délais de raccordement à la charge des producteurs, la CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution d’électricité d’étudier la faisabilité d’évolutions consistant à :

- faire évoluer leurs principes d’études de raccordement afin de prévoir, lorsque cela est intéressant pour la collectivité, l’étude de solutions de raccordement différentes de la solution de raccordement de référence. Ces solutions alternatives pourraient, contrairement à la solution de raccordement de référence, comporter des limitations de la puissance active injectée par les installations de production décentralisées. Ces solutions seraient alors proposées comme des solutions différentes de l’opération de raccordement de référence, dont le choix reviendrait au producteur ;

- déterminer et publier, dans leurs documentations techniques de référence, les critères objectifs selon lesquels de telles solutions seraient étudiées et proposées ;

- adapter leurs documentations techniques de référence, et notamment les modèles de contrats et conventions conclus avec les producteurs, pour permettre la mise en œuvre de solutions de raccordement prenant en compte la possibilité de limitation de la puissance active injectée par les installations de production raccordées aux réseaux publics de distribution, et prévoir les conditions d’accès au réseau correspondantes.

Recommandation n° 21

Afin de réduire les coûts et les délais de raccordement des consommateurs, la CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution d’étudier la faisabilité et l’intérêt économique pour la collectivité d’évolutions consistant à :

- faire évoluer leurs principes d’études de raccordement afin de prévoir, lorsque cela est intéressant pour la collectivité, l’étude de solutions de raccordement différentes de la solution de raccordement de référence. Ces solutions alternatives pourraient, contrairement à la solution de raccordement de référence, comporter des limitations de la puissance soutirée par les installations de consommation. Ces solutions seraient alors proposées comme des solutions différentes de l’opération de raccordement de référence, dont le choix reviendrait au consommateur ;

- dans un second temps, faire évoluer leurs principes d’études de raccordement afin de prendre en compte les possibilités de recours, à travers différents mécanismes, à différentes sources de flexibilité raccordées à leurs réseaux et, en particulier, celles que le demandeur de raccordement pourrait lui-même proposer ;

- déterminer et publier, dans leurs documentations techniques de référence, les critères objectifs selon lesquels de telles solutions seraient étudiées et proposées ;

- adapter leurs documentations techniques de référence, et notamment les modèles de contrats et conventions conclus avec les consommateurs, pour permettre la mise en œuvre de ces solutions de raccordement et prévoir les conditions d’accès au réseau correspondantes.

Ces études devraient examiner, notamment, le cas particulier du raccordement des infrastructures de recharge des véhicules électriques.

Recommandation n° 22

La CRE est favorable à une modification des dispositions de l’article L. 342-5 du code de l’énergie afin de clarifier la liste des installations soumises à des prescriptions techniques générales de conception et de fonctionnement. Une telle clarification devra également être envisagée concernant les autres dispositions du code de l’énergie éventuellement applicables aux installations de stockage.

Recommandation n° 23

La CRE propose que les dispositions réglementaires concernant les prescriptions techniques générales de conception et de fonctionnement soient modifiées pour prendre en compte les caractéristiques spécifiques de certaines installations de stockage d’électricité susceptibles d’entraîner des difficultés en matière de qualité de l’alimentation et de sécurité du réseau. Les éventuelles différences de traitement instaurées entre installations devront résulter de critères objectifs et être en rapport direct avec les motifs techniques tenant à la sécurité et la sûreté des réseaux et à la qualité de leur fonctionnement.

Recommandation n° 24

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution d’expliciter dans leur documentation technique de référence la manière dont les dispositions réglementaires en vigueur sont mises en œuvre pour une installation de stockage d’électricité.

En l’absence de dispositions réglementaires permettant la prise en compte des caractéristiques spécifiques des installations de stockage d’électricité, la CRE demande également aux gestionnaires de réseaux de distribution de définir des règles relatives aux prescriptions techniques de conception et de fonctionnement applicables à une installation de stockage d’électricité. Les éventuelles différences de traitement instaurées entre installations devront résulter de critères objectifs et être en rapport direct avec les motifs techniques tenant à la sécurité et la sûreté des réseaux et à la qualité de leur fonctionnement.

Recommandation n° 25

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution de prendre en compte les installations de stockage d’électricité dans les procédures de traitement d’une demande de raccordement dans le respect des principes découlant de la délibération de la CRE du 25 avril 2013, afin d’assurer un traitement objectif, transparent et non discriminatoire de ces demandes.

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution de s’assurer que leurs procédures, leurs documents contractuels et leur documentation technique de référence facilitent l’accueil sur le réseau des installations de stockage d’électricité :

- en adaptant les formulaires de collecte de renseignements pour prévoir le raccordement d’installations de production associant des dispositifs de stockage. Les caractéristiques des dispositifs de stockage pourraient par exemple être précisées dans ces formulaires ;

- en adaptant les formulaires de collecte pour prévoir le cas du raccordement d’installations de stockage indépendantes ;

- en précisant les principes d’études applicables pour le raccordement des installations de stockage ;

- en veillant à ce que la terminologie adoptée dans les modèles et trames types des contrats, conventions et propositions techniques et financières de raccordement ne soit pas inadaptée aux installations de stockage et, le cas échéant, en procédant aux évolutions qui seraient nécessaires pour prendre en compte les caractéristiques spécifiques de ces installations.

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux publics de distribution de veiller à ce que les éventuelles différences de traitement instaurées entre installations au terme de ces adaptations résultent de critères objectifs et soient en rapport direct avec les motifs techniques tenant à la sécurité et la sûreté des réseaux, et à la qualité de leur fonctionnement.

Recommandation n° 26

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution d’étudier les mécanismes qui permettraient la mobilisation efficace, dans un cadre objectif, transparent et non discriminatoire, des capacités de flexibilité des installations raccordées aux réseaux lorsque cela s’avère économiquement intéressant pour la gestion des réseaux publics de distribution et cohérent avec les dispositifs tarifaires.

Recommandation n° 27

La CRE est favorable à une plus grande harmonisation des standards en matière de comptage et de réseaux électriques intelligents. En ce sens, la CRE soutient le travail des instances internationales de normalisation et notamment celles des instances européennes au travers des mandats européens de normalisation M/441 sur le comptage et M/490 sur les réseaux électriques intelligents. Ils permettent en effet une harmonisation, au travers de normes européennes, des équipements et des pratiques de comptage et plus généralement des smart grids.

Recommandation n° 28

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution :

- de définir les exigences minimales que doivent respecter les équipements de l’installation de l’utilisateur pour qu’ils soient à même de communiquer avec ceux du réseau de distribution ;

- de publier ces exigences, dans leurs documentations techniques de référence.

Les gestionnaires de réseaux de distribution s’attacheront à définir en priorité les modalités de communication avec les équipements smart grids déjà déployés ou en cours de déploiement sur les réseaux qu’ils exploitent en décrivant les interfaces et les protocoles à mettre en œuvre.

Recommandation n° 29

La CRE est favorable une meilleure protection du signal CPL utilisé par les gestionnaires de réseaux de distribution notamment pour transmettre les signaux tarifaires. À cet effet, la CRE recommande une clarification des arrêtés relatifs aux prescriptions techniques auxquelles doivent satisfaire les installations en vue de leur raccordement à un réseau public de distribution (du 23 avril 2008 et 17 mars 2003), étendant explicitement la notion de signaux tarifaires aux signaux CPL et impliquant une limitation du niveau d’émissions des installations raccordées aux réseaux publics de distribution.

Recommandation n° 30

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution de décrire, dans leur documentation technique de référence, les exigences en matière de protection du signal CPL, comme c’est le cas pour le signal tarifaire TCFM actuel (notamment le signal 175 Hz) en application de l’article 9 de l’arrêté du 17 mars 2003 et de l’article 3 de l’arrêté du 23 avril 2008.

Recommandation n° 31

La CRE est favorable à une meilleure protection du signal CPL vis-à-vis des perturbations électromagnétiques et recommande :

- l’introduction de dispositions réglementaires en vue de protéger les bandes de fréquence du CPL, comme le sont les fréquences radio dans le décret du 18 octobre 2006 ;

- l’élaboration d’une norme internationale relative aux niveaux de compatibilité définissant des niveaux maximum d’émission pour éviter les perturbations et des degrés d’immunité pour garantir sa robustesse, conformément aux travaux en cours au sein de la CEI.

Recommandation n° 32

La CRE demande au gestionnaire du réseau de transport de poursuivre, comme cela est notamment prévu par la délibération de la CRE du 28 novembre 2013, les travaux permettant à terme à l’ensemble des installations de participer aux mécanismes de réglage primaire et secondaire de la fréquence, sous réserve de leurs capacités techniques à répondre aux exigences de performance attendues.

Recommandation n° 33

La CRE demande au gestionnaire du réseau de transport de poursuivre, comme cela est notamment prévu par la délibération de la CRE du 16 octobre 2013, les travaux permettant à terme à un plus grand nombre d’installations de participer aux mécanismes de réglage tertiaire de la fréquence, sous réserve de leurs capacités techniques à répondre aux exigences de performance attendues.

Recommandation n° 34

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux publics de transport et de distribution d’étudier, en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés, les conditions dans lesquelles les installations de production raccordées aux réseaux publics de distribution pourraient contribuer à la maîtrise des échanges de puissance réactive à l’interface entre le réseau public de transport et les réseaux publics de distribution. Ces études devront également permettre de définir des modalités de participation permettant d’améliorer l’efficacité globale du système électrique.

Ces études constitueront un travail distinct :

- des réflexions déjà amorcées sur les évolutions possibles des règles existantes encadrant les

échanges de puissance réactive à l’interface entre le réseau public de transport et les réseaux publics de distribution ;

- et des incitations applicables aux transits de puissance réactive à l’interface entre le réseau public de transport et les réseaux publics de distribution. La CRE demande au gestionnaire du réseau de transport et aux gestionnaires des réseaux de distribution de se coordonner pour mener à bien ces travaux, en concertation avec les parties prenantes concernées.

Recommandation n° 35

La CRE est favorable à une évolution législative, comme cela a été fait pour l’effacement, pour définir les modalités économiques permettant de mettre à disposition du système la flexibilité offerte par des modulations temporaires à la hausse de la consommation. Cette modification permettra ainsi de compléter le cadre législatif relatif à la flexibilité de la consommation.

Recommandation n° 36

La CRE demande au gestionnaire du réseau de transport d’étudier, pour les situations ne nécessitant pas de renforcement du cadre législatif et réglementaire, les éventuelles évolutions nécessaires pour que la flexibilité apportée par les modulations de la consommation puisse être mise à disposition du système électrique à travers les différents mécanismes (par exemple certains sites télérelevés sur le mécanisme d’ajustement).

Recommandation n° 37

La CRE est favorable à ce que les retours d’expérience des démonstrateurs, au travers d’analyses coûts- bénéfices sur l’ensemble de la chaîne de valeur, permettent de préciser les premiers résultats des études menées ces dernières années sur les services apportés par les installations de stockage d’énergie. Elle recommande également que ces études s’intéressent à la répartition de la valeur entre les différents acteurs et envisagent les mécanismes permettant de valoriser ces services lorsqu’ ils se révèlent avantageux pour la collectivité.

Recommandation n° 38

La CRE demande au gestionnaire du réseau de transport de réaliser, avec les autres gestionnaires de réseau de transport européens, une évaluation préliminaire, afin que soit estimé le risque lié à la diminution progressive d’inertie sur la zone d’Europe continentale (CE) et que soient identifiés les mécanismes permettant d’y faire face à l’échelle de chaque pays ou de la zone synchrone CE.

Recommandation n° 39

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux de distribution d’engager, dès l’adoption définitive du code de réseau européen sur le raccordement des producteurs, une concertation afin que soient précisées les perspectives d’évolution des modalités de déclenchement des protections de découplage à moyen et à long terme, à laquelle le gestionnaire du réseau de transport devra être associé. La possibilité de généraliser une obligation de statisme aux installations de production décentralisées devra, en particulier, faire l’objet d’une analyse détaillée.

Recommandation n° 40

La CRE est favorable à l’adoption de différents seuils de pénétration des EnR qui dépendraient des caractéristiques du système électrique de la zone concernée et de l’installation de production d’EnR dans son ensemble (incluant les éventuels dispositifs de stockage d’énergie électrique et systèmes de prévision associés à l’installation de production ou dont dispose le gestionnaire de réseaux), ceci en adéquation avec les éventuelles dispositions réglementaires qui pourraient définir les objectifs stratégiques en matière d’énergie par zone géographique pertinente, en lieu et place du seuil unique de pénétration des EnR de 30 % prévu par l’arrêté du 23 avril 2008 dans les zones non-interconnectées au réseau métropolitain continental.

La CRE est favorable à ce que les seuils de pénétration des EnR, ainsi que les caractéristiques des dispositifs (stockage d’électricité, systèmes de prévision, etc.) permettant d’y déroger, soient définis, non pas dans la réglementation, mais dans la documentation technique de référence du gestionnaire de réseaux, après concertation avec les utilisateurs et suivant la procédure définie par la CRE dans sa délibération du 7 avril 2004. Une modification des articles 22 et 22 bis de l’arrêté du 23 avril 2008 serait pour cela nécessaire.

Ces évolutions doivent permettre d’intégrer davantage d’EnR dans chaque territoire insulaire dans le respect des règles de sûreté des systèmes électriques insulaires.

Recommandation n° 41

La CRE demande aux gestionnaires de réseaux insulaires Électricité de France – Systèmes Énergétiques

Insulaires (EDF SEI) et Électricité de Mayotte (EDM) de définir les critères de sûreté et de mettre à jour leur documentation technique de référence. Dès l’adoption de la recommandation précédente nécessitant une modification de l’arrêté du 23 avril 2008, ces gestionnaires de réseaux pourraient également définir les seuils de pénétration des EnR.

Demande de la CRE

La CRE demande pour le 1er novembre 2014 :

- au gestionnaire du réseau de transport (RTE) de présenter une feuille de route de mise en œuvre des recommandations n° 32, 33, 34, 36 et 38 ;

- aux gestionnaires de réseaux de distribution d’électricité desservant plus de 100 000 clients de présenter une feuille de route de mise en œuvre des recommandations n° 3, 7, 12, 13, 15, 17, 19,

20, 21, 24, 25, 26, 28, 30, 34 et 39 ;

- au gestionnaire des réseaux insulaires Électricité de France – Systèmes Énergétiques Insulaires

(EDF SEI) de présenter une feuille de route de mise en œuvre des recommandations n° 3, 7, 12,

13, 17, 19, 20, 21, 24, 25, 26, 28, 30 et 41.

Ces feuilles de route devront comprendre un calendrier incluant les études techniques et économiques à mener pour évaluer les coûts et les bénéfices de ces évolutions pour la collectivité, les jalons de mise en

œuvre, et les points d’avancement avec la CRE envisagés.

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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 06:42
Pas de hausse des tarifs de l‘électricité cet été, mais plutôt en automne-hiver …. !!!

Pas de hausse des tarifs de l‘électricité cet été, mais plutôt en automne-hiver …. !!!

Parce que la consommation d’énergie étant une préoccupation importante pour près de 80 % des foyers, soit 10 points de plus qu’en 2010, selon le Baromètre Energie-info de 2013, les tarifs de l’électricité n’augmenteront pas au 1er août 2014, toutefois, le calcul de l’évolution du prix aura lieu au 1er octobre 2014.

Confirmé par la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Ségolène Royal, en décidant d’annuler l’augmentation des tarifs de l’électricité de 5% au 1er août 2014, qui avait été décidée par un arrêté daté de 2013, cette réforme passe par un nouveau décret qui sera transmis au Conseil d’Etat. L’avis de la Commission de régulation de l’énergie sera recueilli permettant de faire un bilan au 1er octobre et de prendre à ce moment-là la décision en toute transparence.

Soutenu par le médiateur de l’Energie, Jean Gaubert, estimant que « Les Français, et plus particulièrement les ménages les plus fragiles, ne pourront être que soulagés de ne pas avoir à supporter une nouvelle hausse impactant leur facture cet été. Comme médiateur indépendant au service des consommateurs, je ne peux que m’en féliciter », il estime que le principe d’une réforme des modalités de calcul des tarifs réglementés de l’électricité qui, comme pour le gaz, serait favorable aux consommateurs, et apporte sa contribution :

« On peut s'étonner que le taux de rémunération des capitaux des opérateurs publics de transport et de distribution d’électricité reste très élevé (7.25% avant impôt), alors que les taux d'intérêt actuels du marché sont très bas. Cette sur-rémunération des capitaux, pour une activité de service public sans risque, alourdit inutilement le TURPE1, qui représente près de la moitié de la facture (HT) d'électricité. »

Il en va de même pour la part fourniture des tarifs réglementés de l’électricité, dont les coûts doivent être couverts en application de la loi : « Quels sont précisément les coûts dits commerciaux d’EDF qui sont pris en compte pour le calcul des tarifs réglementés ? Les pouvoirs publics doivent redéfinir les coûts à couvrir par le tarif et donner les moyens au régulateur de mieux contrôler les informations communiquées par les opérateurs », préconise Jean Gaubert.

Dans l’intérêt du consommateur, le médiateur recommande également de regrouper les évolutions des prix de l’électricité une fois par an au 1er août.

Toutefois, le Premier ministre Manuel Valls a lui indiqué qu’il y aurait bien une hausse du prix mais à l'automne 2014.

La décision de Ségolène Royal du 19 juin avait fait chuter le titre d’EDF en Bourse. Mais il y aura finalement une hausse à l’automne a précisé Manuel Valls, le Premier ministre, qui a décidé de reprendre la main sur ce dossier. Toutefois la hausse sera d’une « ampleur plus faible que 5% ».

Pas de date précise encore cet automne :

C’est lors d’un déplacement sur un site d’Areva au Creuzot, le Premier ministre a tenu à rappeler que la « loi Nome (Nouvelle organisation du marché de l’énergie) de 2010 prévoit une réforme du mode de calcul des prix de l’électricité ». Cette loi « doit être mise en œuvre avant 2016 et l’objectif, comme cela a été fait pour le gaz, est de tenir compte des marchés de l’électricité » a ajouté Manuel Valls.

« Une hausse aura bien lieu en 2014, elle interviendra cet automne et sera, compte tenu de l’évolution récente sur les marchés », a terminé le chef du gouvernement. La seule information notable sur le montant de cette hausse est qu’elle sera moins haute que les 5% prévus. La date n'a pas encore été communiquée.

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11 juin 2014 3 11 /06 /juin /2014 06:42
Ouverture des marchés de détail de l’énergie, la part des offres de marché en résidentiel augmente de 5,4 % en électricité et de 10,6 % en gaz

Ouverture des marchés de détail de l’énergie, la part des offres de marché en résidentiel augmente de 5,4 % en électricité et de 10,6 % en gaz

L’autorité administrative, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a publié les premiers résultats issus de l’observatoire des marchés de l’électricité et du gaz naturel (données au 31 mars 2014) suite à l’ouverture des marchés de détail de l’énergie.

Le bilan du 1er trimestre 2014 montre que les marchés de l’électricité restent dominés par les tarifs réglementés (73% de la consommation) alors que sur le marché du gaz naturel, ils ne représentent que 33% de la consommation.

Les marchés de l’électricité restent dominés par les tarifs réglementés : au 31 mars 2014, 91 % des sites toutes catégories confondues, soit 73 % de la consommation, sont aux tarifs réglementés en électricité.

Sur le marché du gaz naturel, au 31 mars 2014, 73 % des sites sont au tarif réglementé de vente, ce qui représente 33 % de la consommation.

Sur le marché de l’électricité, le prix de l’offre de marché indexée au tarif réglementé la moins chère proposée à Paris est inférieur de 5 % au tarif réglementé de vente TTC, qu’il s’agisse d’un client moyen au tarif base 6 kVA consommant 2,4 MWh/an ou d’un client moyen au tarif (Le prix HT est bloqué sur une période d’au moins un an) heures pleines/heures creuses 9 kVA consommant 8,5 MWh/an. Pour ces mêmes clients, l’offre à prix fixe la moins chère permet une économie similaire par rapport au tarif réglementé de vente actuel.

Répartition des sites par type d’offres au 31 mars 2014

Répartition des sites par type d’offres au 31 mars 2014

Sur le marché du gaz naturel, l’offre de marché la moins chère proposée à Paris, à un client type consommant 750 kWh/an (Base Cuisson), et à un client type consommant 17 MWh/an (B1 Chauffage au gaz), est inférieure respectivement de 5 % et de 7 % au tarif réglementé de vente TTC. Pour ces mêmes clients, le niveau de l’offre à prix fixe1 la moins chère reste significativement plus bas que celui du tarif réglementé de vente actuel.

LE FAIT MARQUANT: 70 000 clients gaz ont souscrit une offre de marché chez Lampiris à la suite de l’offre d’achat groupé de gaz lancée par l’UFC-Que-Choisir

Sur le marché du gaz naturel, en janvier 2014 on observe une croissance marquée du nombre de sites résidentiels en offre de marché ainsi que du nombre de changements de fournisseurs. Ceci s’explique notamment par l’appel d’offres de l’UFC-Que Choisir lancé en juillet 2013, remporté par le fournisseur Lampiris, qui s’est engagé à proposer une offre 15,5 % moins chère que le tarif règlementé de vente2 aux 100 000 premiers souscripteurs. Selon l’association, cette démarche a abouti à 70 000 souscriptions chez le fournisseur Lampiris.

Evolution du nombre de changements de fournisseur par mois sur le marché du gaz naturel

Evolution du nombre de changements de fournisseur par mois sur le marché du gaz naturel

Dans un cadre plus précis, notamment dans le parc résidentiel, l’observatoire montre que la part des offres de marché augmente de 5,4 % en électricité et de 10,6 % en gaz.

En électricité, le rythme d’ouverture du marché continue de progresser avec 135000 clients supplémentaires (soit +5,4 %) en offre de marché à la fin du premier trimestre 2014, contre 133 000 au quatrième trimestre 2013. En gaz naturel, il reste fort avec 263 000 clients supplémentaires en offre de marché (soit +10,6 %) contre 238 000 au quatrième trimestre 2013.

En électricité, 2 611 000 sites sur un total de 31,3 millions sont en offre de marché, dont 2 601 000 chez un fournisseur alternatif. En gaz naturel, 2 750 000 sites sur un total de 10,6 millions sont en offre de marché, dont 1 562 000 chez un fournisseur alternatif.

Il est à noter que dans le cadre de l’ouverture du marché du gaz à la concurrence, en conformité avec le droit européen, les tarifs réglementés de vente (TRV) proposés par les fournisseurs historiques (GDF-Suez et les entreprises locales de distribution) vont être supprimés pour les consommateurs non résidentiels à partir de 2015.
Les syndicats de copropriété ou les propriétaires uniques de locaux d’habitation (bailleurs sociaux par exemple) sont concernés uniquement si leur consommation est supérieure à 150 MWh par an. L’obligation de transfert vers les offres libres (contrats à prix de marché, à tarifs non réglementés) est applicable aux consommateurs non résidentiels et aux syndicats de copropriété, en 2 temps en fonction du niveau de consommation annuelle :

- au 1er janvier 2015, pour une consommation supérieure à 200 MWh par an,

- au 1er janvier 2016, pour une consommation supérieure à 30 MWh par an (ou 150 MWh pour les syndicats de copropriété).
D’ici ces échéances, les professionnels doivent conclure de nouveaux contrats de fourniture de gaz en offre de marché avec un fournisseur de leur choix.

Nombre de clients résidentiels en offre de marche

Nombre de clients résidentiels en offre de marche

S’agissant du parc non résidentiel, la part des offres de marché augmente de 0,5 % en électricité et de 2,7 % en gaz.

En électricité, l’ouverture du marché continue à un rythme modéré avec 4 000 clients supplémentaires en offre de marché (soit + 0,5 %), contre 2 000 au trimestre précédent. En gaz naturel, l’ouverture du marché se poursuit avec 9 000 clients supplémentaires en offre de marché (soit +2,7 %) à la fin du premier trimestre 2014 (contre 14 000 et 5 000 respectivement aux troisième et quatrième trimestre 2013).

En électricité, 683 000 sites sur un total de 4,9 millions sont en offre de marché, dont 412 000 chez un fournisseur alternatif. En gaz naturel, 348 000 sites sur un total de 672 000 sont en offre de marché, dont 176 000 chez un fournisseur alternatif.

Depuis l’ouverture du marché pour l’ensemble des consommateurs le 1er juillet 2007, les clients peuvent souscrire au choix à deux types d’offre :

• Les contrats aux tarifs réglementés de vente proposés uniquement par les fournisseurs historiques sur leurs territoires respectifs.

• Les contrats en offre de marché, proposés par les fournisseurs historiques et par les fournisseurs alternatifs, qui en déterminent librement les prix.

Le marché se divise en deux segments de clientèle :

• Les clients résidentiels, qui sont les sites de consommation des clients particuliers.

• Les clients non résidentiels, qui regroupent tous les autres clients : professionnels, grands sites industriels, administrations, etc.

Nombre de clients non résidentiels en offre de marche

Nombre de clients non résidentiels en offre de marche

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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 06:44
13GWh d’économisés par les familles à énergie positive

13GWh d’économisés par les familles à énergie positive

7500 familles – accompagnées par 110 Espaces INFO->ÉNERGIE (EIE) - ont participé cette année au défi « Familles à énergies positives », soutenu par l’ADEME et coordonné par l’ONG Prioriterre.

Objectif : diminuer de 8 % leur consommation d’énergie par rapport à l’hiver précédent, grâce à des actions sur le chauffage, l’eau chaude, les équipements électriques…

Avec une moyenne d’économies de 15 % , soit près de 13GWh sur une année et un gain sur la facture d’environ 200 euros, l’objectif est largement atteint ! Ils étaient cette année 50 % d’inscrits en plus par rapport à l’édition 2012-2013.

Une réussite qui incite certains à aller plus loin : un tiers des familles a investi dans des appareils de chauffage plus performants, de la régulation ou encore l’isolation et plus de la moitié des participants envisage des travaux à plus long-terme pour pérenniser les économies réalisées et, pourquoi pas, en réaliser encore davantage.

Au-delà d’un intérêt économique, le défi « Familles à énergies positives » a conduit surtout à une prise de conscience qu’il est possible de réduire sa consommation d’énergie, et donc sa facture, avec quelques bonnes habitudes. Appareils branchés sur des multiprises éteintes la nuit, volets fermés pour conserver la chaleur, minuteur dans la douche pour économiser l’eau chaude : c’est tout le quotidien de ces familles qui a été revu pour consommer moins sans réduire le niveau de confort.

Chaque participant a bénéficié d’un suivi attentif des conseillers des EIE : mesures des consommations actuelles, formation, guide de bonnes pratiques…

De l’avis de tous, la motivation et l’envie de se surpasser naît aussi de la possibilité de comparer ces résultats entre familles. Depuis le lancement de l’initiative en 2008, ce sont 16 000 familles qui ont relevé le Défi.

Le principe du défi "Familles à énergie positive" ?

Regroupés en équipes d'une dizaine de personnes (voisins, collègues de travail, adhérents d'une association, etc.), coachés et accompagnés par un capitaine formé par prioriterre, les volontaires vont relever le défi pendant tout un hiver pour réduire d'au moins 8% leurs consommations d'énergie. Et ceci simplement en changeant leurs habitudes et en appliquant des gestes simples. Un site internet dédié permet de suivre en direct les progrès réalisés.
... Ensemble, atteignons et dépassons l'objectif de Kyoto de faire 8% d'économie d'énergie !

Comment participer ?

Ill suffit de s'inscrire sur le site www.familles-a-energie-positive.fr ou de contacter à contact@prioriterre.org ou par téléphone au 04 50 67 17 54.
> Vous avez jusqu'au 1er décembre pour vous inscrire !
La participation est GRATUITE et OUVERTE à TOUS (locataire, propriétaire, personnes vivant seules, en couple, en familles, en colocation, etc) et se déroule en hiver pour l'habitat, et au printemps pour les déplacements !
Alors, n'hésitez plus !

Vous n'êtes pas encore convaincu ?

3 bonnes raisons de participer au défi

  • Bénéficier de conseils de professionnels sur les économies d'énergie
  • Diminuer vos consommations d'énergie et réaliser jusqu'à 200€ d'économie sur vos factures d'énergie
  • Rejoindre l'aventure et apporter votre pierre à l'édifice


Depuis 2008, 9000 foyers se sont lancés dans le défi et ont économisé près de 20 millions de kWh, soit la consommation d'une ville de 15 000 habitants.

Chaque geste compte, pourquoi pas le(s) votre(s) ?

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2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 06:46
Feuille de route "Réseaux Électriques Intelligents" pour la Nouvelle France Industrielle

Feuille de route "Réseaux Électriques Intelligents" pour la Nouvelle France Industrielle

Dans le cadre des 34 plans de La nouvelle France industrielle, Dominique Maillard, président du directoire de RTE avait été nommé à l’automne dernier chef du projet "Réseaux Électriques Intelligents" par le Président de la République et le ministre du Redressement productif. Début mai 2014, il a présenté la feuille de route de ce plan au gouvernement.

Le second comité de pilotage des 34 plans de la nouvelle France industrielle s'est tenu le 7 mai 2014 à l'Elysée en présence de François Hollande, de Manuel Valls, et des ministres Arnaud Montebourg, Ségolène Royal, Geneviève Fioraso représentant Benoît Hamon, Marisol Touraine et Stéphane Le Foll.
A cette occasion quatre nouvelles feuilles de route, dont celle sur les réseaux électriques intelligents pilotée par Dominique Maillard, ont été validées, s'ajoutant aux cinq premières déjà mises en œuvre en mars dernier.

Un chantier au coeur de la nouvelle France industrielle :

Un chantier au coeur de la nouvelle France industrielle :

Trois grands axes de travail :

La feuille de route propose la mise en œuvre de 10 actions organisées en 3 axes de travail :
• Créer un regroupement, un label et un annuaire des acteurs d’ici fin 2014
• Déployer à grande échelle en 2017 : une région qui sera choisie en 2015, portera avec volontarisme ce déploiement.
• Organiser la stratégie à long terme en 2020 pour maximiser les retombées des réseaux électriques intelligents, doubler le chiffre d'affaire de ce secteur, et pérenniser la part de l'export.

Feuille de route "Réseaux Électriques Intelligents" pour la Nouvelle France Industrielle

L'équipe du chantier "réseaux électriques intelligents", autour de Dominique maillard, président du directoire de RTE :

Feuille de route "Réseaux Électriques Intelligents" pour la Nouvelle France Industrielle

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