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25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 07:44
Quel impact réel des CEE sur l’efficacité énergétique ? Effet d’aubaine, effet rebond et insuffisance du dispositif…

Quel impact réel des CEE sur l’efficacité énergétique ? Effet d’aubaine, effet rebond et insuffisance du dispositif…

Cette question a fait l’objet d’une étude menée en collaboration avec le Conseil général de l’Economie, de l’Industrie, de l’Energie et Technologies, l’Inspection générale des Finances, ainsi que le Conseil général de l’Environnement et du Développement Durable.

En effet, peu d’éléments permettent d’objectiver l’efficacité du dispositif des Certificats d’Economies d’Energie (CEE) pourtant l’un des principaux outils de la politique française en matière d’efficience énergétique, avec à ses côtés notamment les incitations fiscales comme le crédit d’impôt développement durable (CIDD), ou encore l’éco-prêt à taux zéro. La mission de l’étude s’est donc attaché à préciser les modalités du dispositif ainsi que les analyses sur l’efficience énergétique et économique.

Les CEE reposent donc sur une obligation faite aux fournisseurs d’énergie (« les obligés ») d’inciter à la réduction de consommation d’énergie finale. Depuis la mise en place du dispositif (en 2006), ces obligations ont été satisfaites en majorité par la réalisation d’actions sur le parc résidentiel, permettant l’attribution de CEE aux obligés sur la base de fiches d’actions standardisées.

En théorie, ce dispositif original permet ainsi de laisser les obligés s’orienter vers les économies d’énergies les plus faciles à obtenir à moindre coût. Leur impact théorique sur le confort énergétique et la consommation d’énergie est intermédiaire entre une taxation (type contribution climat énergie, puisque les CEE font peser une charge sur les énergéticiens) et une subvention (type CIDD, puisque certains obligés choisissent de distribuer des primes aux ménages pour les inciter à réaliser les travaux).

Les CEE s’inscriront à partir de l’année 2015 dans un cadre juridique européen défini par la directive 2012/27/UE dite «efficacité énergétique», qui contraint les États-membres à mener une politique volontariste d’économies d’énergie. Dans sa notification, la France a indiqué que près de 90 % de l’objectif de 1,5 % d’économie annuelle sera atteint grâce aux CEE.

Par ailleurs, la directive « efficacité énergétique » prévoit que seuls les CEE associés à des actions allant au-delà de la réglementation en vigueur au titre de la directive « éco-conception » seront comptabilisés pour la satisfaction des objectifs. Le rapport observe que les évaluations effectuées par la mission conduisent à estimer à plus de 20 % la part des CEE qui ne seront ainsi pas éligibles à l’échelon européen.

Quel impact réel des CEE sur l’efficacité énergétique ? Effet d’aubaine, effet rebond et insuffisance du dispositif…

Sur la base des données statistiques fournies par le SOeS (Service de l’Observation et des Statistiques du ministère chargé du développement durable) et le CEREN (centre d’étude et de recherches économiques sur l’énergie), le rapport note que la mission a cherché à observer l’effet des CEE sur la consommation d’énergie du secteur résidentiel (qui représente 70% des CEE). Les modélisations réalisées par la mission font apparaître que les différents outils publics d’efficacité énergétique (les CEE, le CIDD et l’éco-PTZ étant indissociables dans l’analyse) ont eu un effet très inférieur à l’impact attendu sur la consommation finale. De 0 à 50 % de l’effet attendu, les divergences entre les données fournies par le SOeS et celles fournies par le CEREN, ainsi que l’absence de consensus relatif aux élasticités prix et revenu de l’énergie, ne permettant pas d’estimer la valeur la plus probable.

Le rapport souligne que les données statistiques et les modèles économétriques disponibles sont néanmoins insuffisants pour permettre un suivi et une évaluation fiables de cette politique publique, évaluation qui n’est aujourd’hui pas réalisée.

Au vu des enjeux environnementaux et budgétaires (le coût annuel de l’ensemble des dispositifs est supérieur à 1Md€), le rapport recommande donc de renforcer significativement l’évaluation de l’efficacité de ces outils et de mettre en regard le résultat de cette évaluation avec les engagements européens. Le rapport précise que la mission a proposé pour ce faire la mise en place de plusieurs indicateurs et d’un observatoire des travaux d’économie d’énergie, et recommande de confier au CGDD (Commissariat général au développement durable) le suivi global du dispositif.

Plusieurs phénomènes sont susceptibles d’expliquer l’impact plus faible que prévu des CEE sur la consommation énergétique : un « effet rebond » (certains ménages augmentent leur confort thermique après des travaux d’efficacité énergétiques), une surévaluation des économies annoncées par certaines fiches standardisées, ou encore un «effet d’aubaine » (certains travaux donnant lieu à la délivrance de CEE auraient été réalisés même en l’absence du dispositif).

Le rapport rajoute qu’une étude statistique effectuée par GDF sur les relevés de consommations de plus de 5 000 foyers ayant effectué des travaux d’efficacité énergétique (principalement l’installation de chaudières) montre ainsi que les économies d’énergies observées en pratique sont en moyenne de 50% inférieures aux économies annoncées par les fiches standardisées.

Quel impact réel des CEE sur l’efficacité énergétique ? Effet d’aubaine, effet rebond et insuffisance du dispositif…

Dans ce cadre le rapport souligne que le dispositif des CEE présente des avantages décisifs par rapport au CIDD et à la TVA à taux réduit, toutefois, il recommande néanmoins de le faire évoluer de façon significative pour la quatrième période débutant en 2018. En particulier, il insiste sur l’importance que chaque CEE délivré corresponde effectivement à une économie d’énergie, et propose donc :

¨ une révision du montant de CEE correspondant à chaque fiche standardisée, sur la base non pas d’estimations théoriques des gains attendus mais à partir d’analyses statistiques d’évolution de la consommation d’un échantillon de ménages ;

¨ le retrait de toute fiche standardisée sans lien direct avec des économies d’énergie, ainsi que la sortie des programmes du dispositif. Ces derniers n’ont qu’un lien indirect avec les économies d’énergie et leur logique est plus proche de la taxe que des CEE, il convient donc de les financer par d’autres moyens ;

¨ rehausser les objectifs d’économies d’énergie fixés d’une estimation du volume d’effet d’aubaine

Par ailleurs, le rapport montre que l’analyse de la rentabilité économique des travaux d’efficacité énergétique éligibles aux CEE pour le particulier fait apparaître une forte hétérogénéité du taux de rentabilité interne (qui varie de -10% à +15%) selon les opérations, et des temps de retour sur investissement souvent peu réalistes, car supérieurs à la durée de vie de l’équipement.

Le rapport recommande dès lors de mieux informer le particulier quant à la pertinence des opérations d’efficacité énergétique et à leur rendement financier, dans un souci de protection du consommateur. En particulier, il conviendrait de supprimer l’éligibilité des opérations dont la rentabilité est très négative et n’est pas compensée par les autres usages que le particulier est susceptible d’en tirer.

En guise de conclusion, le rapport explique que tous ces éléments précédents amènent à considérer que l’efficacité des CEE est aujourd’hui affectée par l’insuffisant ciblage du dispositif. La très grande palette d’opérations éligibles peut conduire les énergéticiens à privilégier des actions au moindre coût d’incitation, mais à fort effet d’aubaine et guère pertinentes en termes énergétiques.

Le rapport recommande donc de tester deux outils de ciblage des CEE dès la troisième période (2015-2017) afin de décider de leur généralisation en quatrième période (2018 – 2020) si l’évaluation qui en sera faite conclut à leur efficacité :

¨ la mise en œuvre d’un passeport énergétique fondé sur un audit approfondi du bâtiment et proposant une combinatoire hiérarchisée de travaux au particulier ;

¨ le ciblage sur les bâtiments présentant les plus fortes perspectives d’économie d’énergie.

Si l’expérimentation est concluante, la généralisation du ciblage à tout le territoire devra être intégrée pour la quatrième période.

Quel impact réel des CEE sur l’efficacité énergétique ? Effet d’aubaine, effet rebond et insuffisance du dispositif…

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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 07:58
Familles à Energie Positive : c’est reparti pour cet hiver !

Familles à Energie Positive : c’est reparti pour cet hiver !

Hausse des prix de l’énergie, forte préoccupation des ménages pour le confort de leur logement et notamment le confort thermique, mobilisation citoyenne sur les questions énergétiques et climatiques, l’énergie est au cœur des préoccupations des familles ! Des familles prêtes et désireuses d’agir ! Comment ? En participant à la nouvelle édition du Défi Famille à Energie positive.

Familles à énergie positive est un défi d’économies d’énergie pour tous les particuliers qui souhaitent agir à leur échelle pour réduire leurs dépenses énergétiques en apprenant dans la convivialité.

Pour répondre au défi, les familles, regroupées par équipes, auront 6 mois pour réduire de 8% leur consommation d’énergie par rapport à l’hiver dernier, uniquement par des gestes du quotidien. Le défi se base sur le progrès global des participants : peu importe d’où l’on part, l’essentiel est de progresser ensemble. C’est la somme de toutes les astuces choisies dans le guide des 100 éco‐gestes fourni qui fera la différence.

Le Concours « Familles à Energie Positive » existe depuis 7 ans à l’échelle nationale. Pour la troisième année consécutive, l’Aquitaine a choisi de participer à ce défi, porté par la direction régionale de l’ADEME. La Ville de Bordeaux et l’Agglomération du Grand Périgueux sont déjà dans la course !

Famille à Energie Positive : Qu’est-ce que c’est ?

Le principe est simple : mobiliser toute une famille sur les économies d’énergies de tous les jours sans affecter son confort. En bref, démontrer qu’il est facile d’agir de façon concrète, mesurable et conviviale. Pour le foyer, l’objectif est de réduire sa consommation d’énergie de 8% au minimum. Et pour que le challenge soit une vraie prise de conscience, l’opération se déroule en hiver, pendant la période de chauffage, soit du 1er décembre 2014 au 30 avril 2015.

Des résultats nationaux impressionnants

Depuis la première édition lancée en 2008 par l’ONG Prioriterre, plus de 15 000 foyers ont rejoint les Familles à Energies Positives soit plus de 40 000 personnes ! L’an dernier, les 7500 foyers participants ont réalisé une économie d’énergie de 13 000 000 Kwh, soit la consommation complète de 750 logements. A l’échelle d’un foyer, cela représente une économie moyenne de 200€ par an. Des chiffres qui forcent à réfléchir ...

L’Aquitaine suit la tendance

Pour sa seconde participation, l’Aquitaine a réalisé 18% d’économie (+4 points par rapport à 2013) tout comme la moyenne nationale soit environ 3 300 kWh/an économisés par foyer. Les 218 familles participantes ont réussi à réduire leur consommation énergétique de 400 000kWh (contre 280 000 l’année précédente) et par conséquent les émissions des gaz à effet de serre de 19% (soit 2 300 tonnes de CO2 évitées) soit les émissions annuelles de 300 habitants.

A Paris, le défi a réuni pour l’édition 2013-2014, 80 familles qui démontrent que les solutions sont à portée de main pour réduire sa facture d’énergie. 82% des familles ont dépassé l’objectif des 8% d’économies par rapport à l’hiver dernier. Ainsi, en moyenne, elles ont réalisé 22% d’économie sur les consommations d’énergie et réduit de 21% les émissions de CO2.

C’est 78 115 kWh économisés, et près de 16,6 Tonnes de CO2 évitées soit l’équivalent de 1 762 tours de périphérique !

Cette année, de nouveaux partenaires sont mobilisés avec déjà la participation et le soutien de 7 nouvelles Mairies d’arrondissement.

Comment participer ?

Le concours « Famille à Energie Positive », c’est avant tout un moment de convivialité et de partage. Entre collègues, voisins, amis... formez votre équipe. Cela est bien connu, à plusieurs on se motive ! Une fois votre équipe constituée, il ne vous reste plus qu’à vous inscrire jusqu’au 15 novembre sur http://aquitaine.familles-a-energie-positive.fr/ . Un animateur local reviendra vers vous pour un premier contact et vous accompagner tout au long de l’aventure.

Les familles qui souhaitent participer à la troisième édition du concours sur l’hiver 2014-2015 peuvent se rendre sur le site : www.aquitaine.familles-a-energie-positive.fr

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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 07:52
Des gains de 52% par rapport aux consommations de référence pour la rénovation de 3 établissements scolaires à Dardilly

Des gains de 52% par rapport aux consommations de référence pour la rénovation de 3 établissements scolaires à Dardilly

Située dans l’Ouest lyonnais, la commune de Dardilly compte plus de 8 900 habitants, dont quelques 1 000 enfants scolarisés dans 3 établissements : les groupes scolaires publics Grégoire et des Noyeraies, et l’école privée Saint-Joseph. L’école du Grégoire est composée de 6 bâtiments différents construits à la fin des années 1970, pour une surface totale de 4 200 m2. Réalisées en béton et en préfabriqués, ces 6 bâtiments présentent une très mauvaise isolation thermique. En 2007, la commune réalise un diagnostic énergétique afin de pointer les insuffisances et d’identifier les solutions techniques à apporter. A l’issue de ce diagnostic, les élus ont décidé de lancer un vaste chantier de réhabilitation incluant des travaux permettant d’améliorer l’efficacité thermique de l’ensemble. La première tranche de ce chantier s’est déroulée en 2010 et 2011 et a porté sur deux bâtiments.

L’enjeu est très important pour la Ville de Dardilly qui assure la gestion des bâtiments scolaires publics. En effet, les bâtiments communaux représentent 75% de l’énergie consommée par la Ville, et les écoles représentent à elles seules plus du tiers de ces consommations. Avant les travaux, le groupe scolaire Grégoire consommait environ 271 000 kWh par an, soit 153 kWh/m2. Les travaux engagés visaient donc à réduire l’impact environnemental de l’école, mais aussi à maîtriser la facture énergétique de la Ville.

En partenariat avec le Conseil régional, la direction régionale de l’ADEME en Rhône-Alpes a accompagné l’action de la commune de Dardilly en soutenant financièrement les travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique du groupe scolaire Grégoire, ce projet ayant par ailleurs été retenu comme lauréat du programme PREBAT (plateforme de recherche et d’expérimentation sur l’énergie dans le bâtiment).

Ecole publique Grégoire ©Dardilly

Ecole publique Grégoire ©Dardilly

Les travaux de réhabilitation ont duré environ un an (de janvier 2010 à février 2011). Ils ont concerné la mise en place d’un habillage en mélèze non traité sur les façades et le renforcement de l’isolation extérieure des murs par une couche de 15 cm de laine de roche. L’isolation des toitures a elle aussi été renforcée par une couche de 20 cm de polyuréthane, ainsi que celle des planchers bas avec une couche d’ouate de cellulose. Enfin, les fenêtres ont été remplacées par des fenêtres à double vitrage avec des menuiseries en bois/aluminium, et des stores à lames orientables ainsi que des brise-soleil fixes ont été installés.

Outre les infrastructures des bâtiments, l’opération a également permis de renouveler un certain nombre d’équipements. C’est notamment le cas de la ventilation qui est désormais assurée par une VMC double flux avec récupération de chaleur à haut rendement et une sur-ventilation nocturne en été. Une chaudière à gaz existante assure le chauffage des bâtiments et des robinets thermostatiques ont été posés sur les radiateurs. Le tout est piloté par un système de gestion centralisée (en 2014, une chaudière à granulés bois chauffera ces deux bâtiments). Pour diminuer les consommations d’électricité, des détecteurs de présence ont été posés dans les sanitaires et les espaces de circulation et de nouveaux lanterneaux ont été installés dans les toitures pour favoriser l’éclairage2naturel. Dans le même temps, les toitures-terrasses ont accueilli 170 m de panneaux solaires, ce qui permet de produire environ 20610kWhep d’électricité revendue à EDF (production de septembre 2012 à septembre 2013)

Au final, grâce à cet ensemble d’aménagements et d’équipements, la consommation en énergie primaire après travaux est de 50 kWhep/m2 par an (soit un gain de 52% par rapport à une consommation de référence). Et 16 tonnes de CO2 sont économisées par an.

Ecole des Noyeraies ©Dardilly

Ecole des Noyeraies ©Dardilly

Cette opération fait l’objet d’une campagne de mesures menées par l’ADEME et le CETE de Lyon pour évaluer les résultats. Ces relevés permettent d’établir le bilan énergétique global, les consommations par usage, les paramètres de fonctionnement des installations techniques et le confort (hiver, été).

L’efficacité énergétique des bâtiments publics, dont 48 500 établissements scolaires, figure parmi les pistes à suivre pour maîtriser voire réduire les consommations et les émissions de gaz à effet de serre du secteur du bâtiment. L’ADEME, à travers ses directions régionales, soutient financièrement des projets exemplaires de réhabilitation et de rénovation tels que celui de la Ville de Dardilly pour leur permettre de constituer des références.

Enseignements :

Mme Michèle Vullien, maire de Dardilly : « La rénovation de l’école du Grégoire est emblématique de notre volonté de réduire les consommations d’énergie des bâtiments communaux. Cela nous permet de mieux maîtriser nos budgets. Mais ce type d’actions est également une occasion formidable de sensibiliser les enfants et les parents à la sobriété énergétique : les élus ne peuvent pas modifier les comportements des usagers s’ils ne sont pas eux-mêmes exemplaires dans leurs réalisations ».

Bénéficiaires

Ville de Dardilly

Partenaires

- ADEME Direction régionale Rhône-Alpes

- Conseil régional Rhône-Alpes

Coût (HT)

Coût global : 1 617 650 €

Financement :

- PREBAT (ADEME/Conseil régional Rhône- Alpes) : 136 675 €

- ADEME : 12 000 € pour l’évaluation des performances

Bilan en chiffres

- Consommation après travaux : 50 kWhep/m2 par an

- Gain de 52% par rapport aux consommations de référence

- 16 tonnes équivalent CO2 économisées par an

Date de lancement

2009

©Ecole privée Saint-Joseph

©Ecole privée Saint-Joseph

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15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 06:50
Plus de 20% d’économies annuelles pour les 5 premiers bâtiments du concours CUBE

Plus de 20% d’économies annuelles pour les 5 premiers bâtiments du concours CUBE

Le concours CUBE, qui se déroule du 1ier janvier 2014 au 31 décembre 2014, livre ses premiers résultats pour le premier trimestre. Le Concours Usages Bâtiment Efficace 2020 ou CUBE2020 a permis à 71 bâtiments tertiaires occupés par diverses entreprises et organisations d’entrer en lice sur un principe simple : les bâtiments qui feront les plus grandes économies d’énergie sur une année grâce à la mobilisation de leurs occupants et à un bon pilotage technique auront gagné !

Les cinq premiers bâtiments sont sur une trajectoire de plus de 20% d’économies annuelles, les suivants les talonnent sur des économies entre 10 et 20%. Bien sûr, ces résultats ne sont que provisoires. Ils sont issus du premier classement complet à fin mars que vous trouverez à suivre : ils sont vraiment prometteurs et riches d’enseignements !

L’édition 2014 de CUBE révèle donc ce que des éditions similaires américaines ou en Européennes, ont révélé avant lui : la possibilité de conquérir les premiers pourcents d’économies par l’usage et le pilotage, sans recourir à des travaux.

Cette première édition nationale est portée par l’Institut Français pour la Performance du Bâtiment (IFPEB) et les partenaires BUREAU VERITAS, EDF et SCHNEIDER Electric.

Classement provisoire à fin mars 2014

Classement 1ier

trimestre

 

Organisation

 

Nom du bâtiment

 

Ville

 

Economies (%) cumulées à fin mars, (en pourcentage de la conso. annuelle)

 

Estimation/Projection d'économie annuelle (%)

 

1

POSTE IMMO

CAEN DD

Caen

7,1

28,4

2

CARMINE SA

BOB 1

Bobigny

5,5

22

3

BOUYGUES TELECOMS

TOUR SEQUANA

Issy-les- Moulineaux

5,5

22

4

EDF

UE 290 - EGUILLETTE

Saint-Ouen- L’aumône

5,5

22

5

SCHNEIDER ELECTRIC

SITE

Mâcon

5

20

6

EDF

UE 2129 – PERROUD

Toulouse

4,5

18

7

POSTE IMMO

RENNES COLOMBIER

Rennes

4,5

18

8

IMA TECHNOLOGIES

LE NADIR

Saint Herblain

3

12

9

CREDIT FONCIER

CHARENTON

Charenton –le- Pont

2,8

11,2

10

EDF

UE 1893 - LYON REPUBLIQUE

Lyon

2,4

9,6

11

UEMF

GPPF FORMATION

Créteil

2,4

9,6

12

SCHNEIDER ELECTRIC

ELECTROPOLE

Eybens

2,3

9,2

13

ECOLE SUPERIEURE DE L'EN&ESR

CENTRE DE FORMATION DES CADRES

Chasseneuil

2

8

Ce classement d’étape à fin mars est bien sûr provisoire. Les champions de cette étape devront confirmer leur score d’ici la fin de l’année, et rien ne dit que certains autres candidats ne vont pas se révéler d’ici là.

Commentaire sur ces premiers résultats

En première interprétation des résultats, il y a deux approches. Une approche plus « technique» ou une autre plus « usages ». Bien sûr, la réalité est un mélange des deux.

Dans l’approche plus « technique» : certains des candidats avaient réalisé avant le concours des économies liées à l’amélioration des systèmes et à une meilleure conduite des installations techniques. Les courbes des années de référence l’attestent. Les candidats ont commencé 2014 avec une consommation structurellement plus basse que la moyenne des trois années précédentes : ils performent d’entrée. Certains cependant ont été surpris par l’hiver doux et leur performance est seulement en train de se vérifier. Enfin, dans les « techniques », il y a des plans de progrès d’exploitation maintenance en cours chez certains de candidats.

Dans l’approche plus « usage », il s’agit d’une mobilisation nouvelle ou récente dans l’historique du bâtiment, puisque qu’on ne retrouve pas d’amélioration substantielle dans les années de référence. Pour eux, 2014 est l’année des économies. Bien sûr, il y a un peu de technique : les échanges participatifs entre les responsables de CUBE et les utilisateurs ont révélé quelques leviers immédiats d’amélioration (extinction de certains couloirs, zones « mortes », changement de luminaires, etc.)

Un bâtiment performant est bien conçu, bien exploité techniquement, bien occupé. Il est en effet possible de réaliser plus de 20% d’économies d’énergie en mobilisant les exploitants techniques mais aussi les occupants sur des éco-gestes, tels qu’éteindre les ordinateurs, la lumière, modérer la climatisation... avant même d’engager des investissements lourds qui pourront être programmés dans un second temps ou pour conforter des investissements déjà faits. Une bonne gestion et la mobilisation sont donc les principes simples et fondateurs de ce « challenge » entre bâtiments pour allier « fun » et économies d’énergie.

Qui sont les candidats CUBE ?

Les candidats sont 2/3 en province et 1/3 franciliens, grâce à l’inscription de plusieurs grands candidats avec une assise nationale : EDF bien sûr, POSTE IMMO (immobilière de LA POSTE) qui a inscrit 11 candidats et SCHNEIDER Electric, ou encore une mobilisation de bâtiments municipaux de la Communauté Urbaine de Bordeaux.

Le concours rassemble 25 entreprises pour 71 bâtiments.

Retour sur les témoignages de POSTE IMMO et de BOUYGUES TELECOM:

Les deux entreprises n’ont eu aucun mal à convaincre leur direction d’inscrire des bâtiments au concours, étant depuis plusieurs années déjà engagées dans ces démarches de progrès et d’efficacité énergétique. Si elles espèrent bien sûr monter sur le podium, elles ambitionnent avant tout de créer et pérenniser un cercle vertueux auprès de leurs collaborateurs et prestataires.

Pour POSTE IMMO, le plus difficile a été de choisir les 11 sites candidats et le véritable challenge sera de maintenir les performances atteintes et la motivation des collaborateurs tout au long du concours et au- delà... Chez BOUYGUES TELECOM (tour SEQUANA), les premières actions de sensibilisation ont consisté au lancement des « jeudis de l’énergie » dédiés aux enjeux de l’énergie en général, allant de la transition énergétique au véhicule électrique, en passant bien sûr par les éco-gestes au bureau.

Au cours de ce premier trimestre, des évènements exceptionnels de lancement se sont déroulés chez plusieurs candidats dans une ambiance ludique et participative. Des « Cube leaders » se sont portés volontaires pour porter le message au sein de leurs services, plateaux de travail...

Solidarité entre bailleurs et utilisateurs au titre du jeu

A noter : deux investisseurs, BNP PARIBAS REAL ESTATE et GECINA, ont présenté le concours à leurs locataires pour une dizaine de bâtiments au total, le « mode concours » étant propice à la collaboration. Certains participants utilisateurs se sont vus ainsi offrir l’assistance d’un « Energy Manager » in situ, pour d’autres l’installation d’une «hypervision» sur leur site !

Partout le concours fait « bouger les lignes ». Il est l’occasion idéale de voir le sujet autrement.

Entre un récit anxiogène ou catastrophiste, le développement durable doit trouver une nouvelle voie : celle du jeu, de l’humour, de l’expérience collective en sont certainement.

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6 octobre 2014 1 06 /10 /octobre /2014 06:44
Le Passeport Efficacité Energétique se dévoile

Le Passeport Efficacité Energétique se dévoile

Un outil développé avec les principaux acteurs de la filière pour massifier la rénovation énergétique des bâtiments. Le think-tank « The Shift Project », à l’origine de ce passeport, devrait s’apprêter à tester son Passeport Efficacité Énergétique, un outil capable d’accélérer la rénovation du bâtiment bien au-delà de ce que prévoit le projet de loi sur la transition énergétique. Ce « passeport », mis au point avec les principaux acteurs de la filière du bâtiment, va être expérimenté dès le mois d'octobre dans plusieurs régions et grandes agglomérations.

A la fois instrument pédagogique et d'aide à la décision, le « Passeport Efficacité Energétique » permettra de définir une trajectoire de travaux à réaliser pour chaque logement. En faisant appel à cette plateforme en ligne, il sera possible de :

• visualiser simplement les bénéfices d'un projet de rénovation sur la facture d'énergie,
• planifier les travaux puis d'en suivre l'impact,
• faciliter le dialogue entre les ménages et les professionnels,
• fournir les données statistiques indispensables aux pouvoirs publics.

Le Passeport est facile à mettre en œuvre (notre opération pilote va permettre de le démontrer).
Il coûtera 3 à 4 fois moins cher que les audits d'efficacité actuels.

Avec 30 millions de logements handicapés par une faible performance énergétique, le parc immobilier existant constitue le principal gisement d’économies d’énergie en France.

Pour espérer atteindre l’objectif de 500 000 rénovations par an fixé par le gouvernement, le déploiement d’outils performants doit accompagner la mise en place de mesures réglementaires.

Grâce au Passeport Efficacité Energétique, il sera non seulement possible de fixer un objectif ambitieux et lisible d'économies d'énergie, mais également de l’atteindre.

Face au formidable enjeu que représente la rénovation énergétique des bâtiments, le Passeport Efficacité Energétique – rattaché à chaque logement – propose une solution à la fois :

01 - COLLABORATIVE, car il permet à l’ensemble des acteurs de la filière de récupérer les données techniques du bâtiment.

02 - COMPLÈTE, car il intègre le diagnostic de performance énergétique (DPE) mais aussi les recommandations détaillées et personnalisées sur les interventions à mener.

03 - PÉDAGOGIQUE, car il prend en compte le souhait des ménages et les contraintes techniques du bâtiment.

04 - DYNAMIQUE, car il permet de suivre l’évolution de son logement dans le temps.

05 - ÉVOLUTIVE, car pourront s’intégrer, au fur et à mesure, des outils existants et de nouvelles fonctionnalités. Il sera en outre personnalisable afin de s’adapter aux spécificités de ses prescripteurs.

La plateforme en ligne sera lancée à la fin du mois.

Les membres du groupe de travail de The Shift Project sont :
APC, Bouygues, EDF, Effinergie, Enertech, Foncia, Operene, Pouget Consultants, Rockwool, Saint-Gobain, Schneider Electric

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1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 06:54
Réduction de 69% des consommations énergétiques pour un centre socio-culturel à Rueil-Malmaison (92)

Réduction de 69% des consommations énergétiques pour un centre socio-culturel à Rueil-Malmaison (92)

La ville de Rueil-Malmaison est engagée depuis les années 2000 dans une démarche d’agenda 21. Ceci s’est notamment traduit par la réalisation d’un Bilan Carbone® sur le patrimoine communal suite auquel la ville a pris l’engagement de réduire ses consommations énergétiques.

Quand en 2005 l'usine de l’Institut Français du Pétrole cesse son activité, le terrain est scindé en trois lots : deux sont revendus à des promoteurs ; le troisième est donné pour un euro symbolique à la ville de Rueil-Malmaison. La ville fait le choix de conserver les bâtiments administratifs présents sur cette parcelle dans une volonté de valorisation patrimoniale et de regrouper les activités socio-culturelles du quartier en ouvrant cet équipement sur un square public. L'objectif environnemental souhaité et affiché par la municipalité est de réaliser une réhabilitation exemplaire en matière d’énergie et d’environnement.

Les services techniques de la ville sont chargés de la maîtrise d'œuvre du projet et, plus particulièrement, le service architecture et bâtiment qui s'associe avec des bureaux d'études spécialisés pour développer cinq cibles principales : la réduction de la consommation d'énergie, l'utilisation de l'énergie renouvelable, la récupération de l'eau de pluie, la qualité de l'air intérieur et l'accessibilité des personnes à mobilité réduite.

Ce projet s’inscrit dans les objectifs du label BBC réhabilitation 2005 avec la mise en place d'une isolation renforcée, l'utilisation de pompes à chaleur (PAC) sur nappe phréatique pour le chauffage et le rafraîchissement et la mise en œuvre d'une ventilation double-flux avec récupération de chaleur. D'autre part, un système de récupération d'eau de pluie est mis en place pour limiter les consommations d'eau potable. Ces dispositifs répondent aux préoccupations environnementales de la ville de Rueil-Malmaison, en cohérence avec une volonté de réduction des consommations et donc des coûts d'exploitation des bâtiments publics.

Les bâtiments représentent 75% de la facture énergétique d’une commune. Réduire leur consommation est donc un enjeu important celle-ci. Cette opération a été lauréate d'un appel à projets lancé par la Direction Régionale de l’ADEME et la région Ile-de-France, conduisant à un suivi des performances énergétiques sur une durée de trois ans.

Photo : Eclairage de nuit - © DST Rueil-Malmaison

Vue générale - © DST Rueil-Malmaison

Vue générale - © DST Rueil-Malmaison

Le chantier du projet débute en juin 2010 par le désamiantage des deux bâtiments existants. En novembre, l'opération proprement dite commence par la démolition-reconstruction des structures porteuses, trop faibles pour supporter la charge demandée, tout en conservant les façades existantes. La réception a lieu en décembre 2011. Pour atteindre l'objectif de consommation fixé durant les études, les travaux se sont portés principalement sur :

- Une isolation renforcée, par la pose de 10 à 20 cm de PSE (polystyrène expansé) à l’intérieur du bâtiment afin de conserver les façades existantes ;

- Un chauffage-rafraîchissement, par des forages géothermiques (35 m de profondeur) sur nappe phréatique alimentant des PAC reliées à une ventilation double-flux avec récupération de chaleur et à des planchers chauffants ;

- Un pilotage par GTB (Gestion Technique du Bâtiment, système électronique pour contrôler les équipements techniques d'un bâtiment) permettant de gérer le suivi des consommations, l'état et les horaires de fonctionnement des équipements.

D'autre part, un système de récupération d'eau de pluie est mis en place pour l'alimentation des chasses d'eau des sanitaires et l'arrosage. Le trop-plein résultant d'une forte pluie est infiltré gravitairement dans des casiers de récupération enterrés sous le jardin public.

Les travaux permettent de réduire les consommations énergétiques de 69% par rapport aux consommations initiales et de 42% par rapport au projet de référence. Une économie de 147 tonnes de CO2 est ainsi faite chaque année.

Bâtiment C - © DST Rueil-Malmaison

Bâtiment C - © DST Rueil-Malmaison

Focus

La qualité finale du projet provient d’un plan qualité mis en place par la mairie consistant à contrôler systématiquement chaque phase de la construction. Ces contrôles sont basés sur le respect des prescriptions du cahier des charges. Ce plan qualité a été sanctionné et vérifié en fin de chantier par une batterie de tests :

- test de perméabilité à l'air pour contrôler que le débit de fuite était inférieur à 3 m3/h/m2, (moyenne de 2,7 m3/h/m2 sur les deux bâtiments) ;

- test acoustique permettant, grâce à la pose de joints sur les huisseries, de compenser certains ponts phoniques entre pièce ;

- étude d'éclairement pour vérifier le respect des niveaux de luminosité.

Facteurs de reproductivité

Ce type d'opération permet :

- de familiariser l'ensemble de la chaîne décisionnelle (élus, directeurs généraux, services techniques, utilisateurs) à la performance énergétique.

- d'envoyer une image forte sur la manière de construire la ville et sur les intentions de la municipalité en matière de construction durable.

Les aides apportées par l'ADEME, la Région Île-de-France et le Conseil Général des Hauts-de-Seine pour ce projet, permettent le portage financier des surcoûts engendrés lors de la mise en œuvre de technologies nouvelles.

Centrale de traitement de l'air - © DST Rueil-Malmaison

Centrale de traitement de l'air - © DST Rueil-Malmaison

Organisme

Ville de Rueil-Malmaison

Partenaires

- ADEME Direction régionale Ile-de- France

- Conseil régional Ile-de-France

- Conseil général des Hauts-de-Seine

Coût

- Total des investissements : 6 500 k€ TTC

- Financements ADEME : 57,45 k€ HT

- Conseil Régional Ile-de-France : 57,45 k€ HT

- Conseil Général des Hauts-de-Seine: 200 k€ HT

Surface

- SHON : 876 m2 (Bâtiment B) + 273 m2 (Bâtiment C)

Bilan « Développement Durable » en chiffres

- Economie de 147,2 tonnes CO2/an par rapport à l'existant

- Diminution des consommations énergétiques de 69% par rapport aux consommations initiales

Dates clés

Décembre 2011

Bâtiment B - © DST Rueil-Malmaison

Bâtiment B - © DST Rueil-Malmaison

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22 septembre 2014 1 22 /09 /septembre /2014 06:46
Charte pour l’efficacité énergétique des bâtiments tertiaires : réduction des consommations d’énergie de 25 % à l’horizon 2020

Charte pour l’efficacité énergétique des bâtiments tertiaires : réduction des consommations d’énergie de 25 % à l’horizon 2020

Lancée fin octobre 2013, sous le patronage des ministres de l’Ecologie et du Logement, la charte pour l’efficacité énergétique des bâtiments tertiaires publics et privés vise à anticiper la mise en application de l’obligation future de travaux d’amélioration de la performance énergétique dans le parc tertiaire public et privé. Un grand nombre d’acteurs ont, en effet, décidé de susciter un mouvement volontaire et coordonné de rénovation du parc.

Pour mémoire, la Charte vise à :

• Anticiper la mise en application de l’obligation future de travaux d’amélioration de la performance énergétique annoncée dans l’article 3 de la loi du 12 juillet 2010. En ce sens, elle approfondit le travail exploratoire entrepris par le Plan Bâtiment Durable et concrétisé dans le rapport de Maurice Gauchot publié en 2011. Elle permet de compléter cette première analyse et d’éclairer les recommandations par des retours d’expérience, trois ans après ;

• Susciter un mouvement d’ensemble en faveur de l’efficacité énergétique, du bien-être des utilisateurs et de l’activité économique de la filière. Conscients de l’impératif climatique et environnemental, les signataires s’engagent de manière citoyenne et volontaire en faveur de l’efficacité énergétique. En mettant en avant les bonnes pratiques et les expériences réussies, les signataires souhaitent provoquer un mouvement d’entrainement et une prise de conscience par l’ensemble des acteurs du parc tertiaire.

Ce premier rapport fait état des retours d’expériences des signataires ayant contribué en date du 30 juin 2014. Il sera mis à jour au cours du dernier trimestre 2014, pour intégrer les contributions nouvelles et d’éventuels ajustements sur les premières contributions.

Contributions des signataires, représentativité

Le rapport s’appuie sur une trentaine de contributions significatives (cf. figure 1). Les données sont de natures diverses en fonction de la maturité de la démarche parmi les signataires : environ 30 signataires ont une vision d’ensemble des consommations énergétiques de leur parc tertiaire ; parmi eux une vingtaine se sont fixé, sur la base d’un diagnostic initial et de la définition d’une stratégie, des objectifs de réduction de leur consommation énergétique à l’horizon 2020 (ou avant) ; seulement une petite quinzaine a plusieurs années de recul permettant de mesurer les progrès réalisés vers la cible.

Figure 1 : Volume et contenu des contributions

Figure 1 : Volume et contenu des contributions

Les données collectées se rapportent à environ 15 millions de m2 de bâtiments tertiaires, soit environ 1,5% du parc national. Elles sont concentrées sur les branches bureau, commerce et dans une moindre mesure enseignement/recherche ; elles recouvrent par exemple près de 4% de la branche bureau, ce qui est une part significative et représentative de cette branche. Elles concernent essentiellement le parc privé (14 millions de m2) et peu le parc public (environ 1 million de m2). Les immeubles de grande surface et récents sont surreprésentés dans l’échantillondes signataires, par rapport aux moyennes nationales. Cela s’explique notamment par la nature des signataires : les foncières gèrent en général des immeubles de grande taille ; les grands utilisateurs se concentrent dans le cadre de leur suivi sur un périmètre restreint, ciblant en priorité les actifs stratégiques, « cœur de métier ». Si la représentativité statistique de l’échantillon n’est pas assurée, les données sont suffisamment importantes pour offrir une analyse qualitative cohérente.

La méthodologie précise de calcul des indicateurs de suivi de la performance énergétique peut varier d’un signataire à l’autre. Si la consommation globale du parc est suivie par certains des acteurs, il y a une convergence des pratiques pour suivre également certains ratios de consommation. Ces ratios sont exprimés le plus souvent en kWh/m2, parfois en kWh/visite (pour les centres commerciaux) ou kWh/poste de travail lorsque ces unités de référence ont plus de sens pour les utilisateurs. L’énergie finale, correspondant à l’énergie facturée, constitue la donnée brute ; beaucoup d’acteurs se fixent des objectifs en énergie finale, certains en énergie primaire. Pour simplifier, le présent rapport s’appuie essentiellement sur des analyses en énergie finale, les conclusions seraient quasiment identiques si l’on se référait à l’énergie primaire.

Le présent rapport restitue les ambitions et pratiques des signataires, en montrant ce que font les acteurs du secteur tertiaire particulièrement engagés dans la recherche de l’efficacité énergétique.

Périmètre des engagements, niveau des ambitions et faisabilité

Le graphique suivant synthétise le niveau d’ambition des signataires de la charte. Il montre que, si la plupart des signataires affiche une volonté d’atteindre les cibles du Grenelle de l’environnement, ils se sont toutefois fixé des objectifs plus modestes pour 2020, en majorité entre 20% et 30%, sur la base d’un diagnostic initial et d’une optimisation technico-économique de plans d’actions soutenables. Globalement le niveau d’ambition est comparable dans les deux principales branches bureau et commerce, le seul signataire public vise un objectif de réduction des consommations d’énergie de l’ordre de 20% à 25% d’ici 2020 pour atteindre 38% en 2030. Ces objectifs à 10 ans semblent être les bornes supérieures pour les acteurs les plus matures et sur des parcs de bâtiments bien connus et maitrisés.

L’analyse un peu plus précise montre également qu’il n’y a pas de corrélation entre les objectifs de réduction et le niveau initial de consommation unitaire ni la taille du parc.

Figure 2 : Ambition de réduction des consommations d’ici 2020, en fonction de la taille et de la consommation unitaire actuelle des signataires.Chaque bulle du graphique représente un signataire, la taille de la bulle est directement proportionnelle à la surface de bâtiments tertiaires dans le périmètre d’engagement du signataire (souvent restreint aux actifs « stratégiques » des grands utilisateurs). L’axe des ordonnées figure la consommation unitaire de référence (en kWhEF/m2), l’axe des abscisses représente le niveau d’ambition de réduction en 2020 (cas général) par rapport à cette référence.

Figure 2 : Ambition de réduction des consommations d’ici 2020, en fonction de la taille et de la consommation unitaire actuelle des signataires.Chaque bulle du graphique représente un signataire, la taille de la bulle est directement proportionnelle à la surface de bâtiments tertiaires dans le périmètre d’engagement du signataire (souvent restreint aux actifs « stratégiques » des grands utilisateurs). L’axe des ordonnées figure la consommation unitaire de référence (en kWhEF/m2), l’axe des abscisses représente le niveau d’ambition de réduction en 2020 (cas général) par rapport à cette référence.

Le graphique qui suit précise le délai envisagé par les signataires pour mettre en œuvre ces objectifs. Il montre que, pour atteindre une cible ambitieuse, les acteurs ont besoin de temps, pour se mettre en ordre de marche (diagnostic, stratégie et plan d’action, mise en œuvre opérationnelle). Un délai d’une dizaine d’années semble raisonnable pour viser une baisse de l’ordre de 25%.

Figure 3 : Objectif de réduction et délai pour réaliser cet objectif

Figure 3 : Objectif de réduction et délai pour réaliser cet objectif

Le retour d’expérience de ceux qui ont mis en œuvre un plan de progrès depuis plusieurs années, illustré dans le graphique ci-dessous, démontre à la fois que des économies substantielles peuvent être réalisées, jusqu’à 20% pour les plus avancés, mais également qu’il faut du temps pour engranger durablement ces gains.

Figure 4 : Comparaison entre les objectifs de réduction et les gains déjà engrangés. L’axe des abscisses figure les signataires des branches bureau (1 à 9) et commerce (10 à 15). La première colonne représente l’objectif de réduction, la deuxième le gain déjà obtenu après un certain nombre d’années de mise en œuvre de la stratégie d’efficacité énergétique, figuré par le triangle au-dessus.

Figure 4 : Comparaison entre les objectifs de réduction et les gains déjà engrangés. L’axe des abscisses figure les signataires des branches bureau (1 à 9) et commerce (10 à 15). La première colonne représente l’objectif de réduction, la deuxième le gain déjà obtenu après un certain nombre d’années de mise en œuvre de la stratégie d’efficacité énergétique, figuré par le triangle au-dessus.

En comparaison des tendances historiques du secteur tertiaire, les objectifs de réduction des consommations énergétiques semblent très ambitieux. Les deux graphiques suivants présentent sur les périodes récentes (2000-2012 et 2005-2012), pour les branches bureau et commerce, les évolutions de consommations unitaires par usage principal : chauffage/ECS, autres usages et tous usages (Les données du CEREN permettent de mesurer les consommations moyennes par usage pour les différentes branches du tertiaire. La figure 9 ci-dessous précise la répartition des consommations pour les usages de chauffage et eau chaude sanitaire (ECS), cuisson, ventilation et électricité spécifique, climatisation. Pour simplifier, dans le graphique 5, on regroupe d’un côté les usages thermiques de chauffage et ECS, de l’autre le reste). Les gains substantiels sur le chauffage ont été partiellement compensés par des hausses sur les autres usages (en particulier la climatisation et dans une moindre mesure l’électricité spécifique). Pour la branche bureau, la baisse de la consommation unitaire de chauffage entre 2005 et 2012 est proche de 20%, celle de l’ensemble des usages de seulement 6%. Pour la branche commerce, ces baisses sont respectivement de 22% et 3%.

Figure 5 : Evolution des consommations unitaires par usage, sur les périodes 2000-2012 et 2005-2012, pour les branches bureau et commerce (CEREN)

Figure 5 : Evolution des consommations unitaires par usage, sur les périodes 2000-2012 et 2005-2012, pour les branches bureau et commerce (CEREN)

Stratégies des signataires et leviers d’actions pour l’efficacité énergétique

Globalement, les signataires développent des stratégies de réduction de la consommation dans les bâtiments, mettant en œuvre les mêmes étapes clés. Pour autant, le niveau des contributions en témoigne, tous n’en sont pas au même niveau d’avancement, l’intensité avec laquelle sont mises en œuvre ces actions est variable d’un signataire à l’autre et a un impact plus ou moins fort sur l’organisation de la société. Les étapes clés identifiées par tous les signataires sont détaillées dans les parties suivantes : diagnostic et cartographie du parc ; adoption d’une stratégie et d’un plan de progrès partagé ; déploiement d’une organisation et d’un dispositif de suivi.

La rationalisation du parc (arbitrages en vue de se défaire des bâtiments les plus consommateurs et risquant de sortir du marché et acquisition d’immeubles performants) et celle de l’occupation (densification de l’occupation et optimisation des m2) sont des paramètres clés de gestion du patrimoine immobilier des entreprises. Ils contribuent également et de façon significative à la diminution des consommations et à l’amélioration de la performance énergétique du parc.

Au-delà, dans la gestion propre des immeubles, les signataires mobilisent les 3 principaux leviers de l’efficacité énergétique, comme illustré de façon très schématique dans le graphique suivant. Les chiffres indiqués sont purement illustratifs car, à ce stade des contributions des signataires, il n’est pas possible de produire une analyse coût-efficacité des différentes actions d’efficacité énergétique.

Figure 6 : Illustration schématique des 3 leviers de l’efficacité énergétique

Figure 6 : Illustration schématique des 3 leviers de l’efficacité énergétique

Néanmoins, les signataires rapportent un certain nombre de règles empiriques dans la mise en œuvre de ces actions qui sont tout à fait intéressantes :

- dans un souci de soutenabilité économique les signataires mobilisent en premier lieu les actions sur l’usage (dont la rationalisation de l’occupation) et sur l’exploitation. Celles-ci nécessitent en général un investissement limité et ont des temps de retour inférieurs à 5 ans. Elles peuvent de ce fait être déployées sur l’ensemble du patrimoine, elles permettent des gains tout à fait significatifs, qui sont de l’ordre de grandeur des objectifs visés. Les acteurs qui ont fait les scénarios prospectifs les plus élaborés tablent sur une contribution très significative de ces 2 leviers à l’atteinte de leurs objectifs, de l’ordre de 50% et jusqu’à 100% pour certains. Ces actions appellent toutefois un véritable investissement en termes de gestion, de suivi et de qualité, pour pérenniser la performance; elles passent par la professionnalisation des métiers de l’immobilier, des gestionnaires aux sous-traitants, pour s’adapter aux nouveaux besoins et technicités spécifiques ;

- les travaux lourds portant sur l’enveloppe ne sont envisagés que dans un cycle de rénovation standard du patrimoine immobilier. Pour des immeubles de bureau en région parisienne, la périodicité de ces opérations est estimée entre 20 et 30 ans, lorsque l’immeuble doit être mis en conformité avec les exigences légales et réglementaires et aux standards du marché en termes d’attractivité. Dans ce cadre, les signataires s’accordent tous pour profiter de ces rénovations/restructurations pour lutter contre l’obsolescence produit et engager une démarche d’amélioration significative de la performance énergétique de l’immeuble. Le coût complet de rénovation, qui peut selon certains témoignages avoisiner les 2000 euros par m2 en région parisienne, ne peut être rentabilisé par les seules économies d’énergie dans les conditions actuelles du prix de l’énergie. Accélérer leur rythme pour des seuls motifs énergétiques paraît économiquement difficile, c’est pourquoi les acteurs considèrent la rénovation énergétique dans le cycle long des investissements immobiliers ;

- le renouvellement des équipements intervient à des périodes plus rapprochées, de l’ordre de 10 à 20 ans ; il permet d’intégrer au fil de l’eau les meilleures technologies disponibles et de réaliser régulièrement des gains en termes de consommation d’énergie.

Enfin, la mise en place d’un dialogue constructif entre les 3 parties prenantes de l’immeuble (propriétaire, gestionnaire, locataire(s)) apparait indispensable pour actionner sur les 3 leviers de l’efficacité énergétique et jouer sur les consommations énergétiques globales des bâtiments (parties communes et privatives). L’annexe environnementale (ou « annexe verte »), rendue obligatoire à partir de juillet 2013 par le décret du 30 décembre 2011 pour tous les baux commerciaux concernant des surfaces de bureau et commerce de plus de 2000 m2, est un nouvel outil de dialogue important. Dans la pratique, les actions d’amélioration requièrent des itérations successives ; en général, une des parties prenantes est amenée à prendre l’initiative et le résultat dépend de l’implication des deux autres. L’organisation et les leviers d’actions diffèrent sensiblement entre les configurations de propriétaire-occupant (situation la plus favorable en théorie) et celles de mono-locataire ou multi-locataires. Dans tous les cas, la mobilisation et l’organisation des ressources dans le cadre d’un dialogue constructif (interne et le cas échéant externe) apparaît un élément clé de la performance énergétique dans l’immobilier tertiaire.

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3 septembre 2014 3 03 /09 /septembre /2014 06:48
Un dispositif expérimental de stockage d'énergie de la taille d'un container maritime raccordé au Parc solaire Romande Energie – EPFL

Un dispositif expérimental de stockage d'énergie de la taille d'un container maritime raccordé au Parc solaire Romande Energie – EPFL

Raccordé au Parc solaire Romande Energie - EPFL, un dispositif expérimental de stockage d'énergie de la taille d'un container maritime, développé par Leclanché, sera installée sur le campus de l'Ecole, grâce au soutien financier de l'Etat de Vaud. Un pas de plus dans la recherche de nouvelles solutions pour le stockage des énergies renouvelables.

Dans le cadre de son programme « 100 millions pour les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique », l’Etat de Vaud alloue quelque deux millions de francs au Laboratoire des systèmes électriques distribués du Professeur Mario Paolone de l’EPFL, afin de mettre en place un vaste système de stockage d’énergie.

Les scientifiques veulent étudier des solutions inédites de type industriel pour stocker l’énergie solaire et pouvoir ensuite la distribuer de façon optimale lors des pics de consommation pendant la journée. Le cœur du dispositif développé par Leclanché reposera sur une batterie Lithium-ion titanate novatrice, qui utilise du titanate au lieu du traditionnel graphite. Elle fonctionnera en lien avec le parc solaire de Romande Energie à l’EPFL, l’une des plus grandes installations solaires électriques de Suisse Romande. Ce projet pilote réunit l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), Leclanché S.A. (SIX Swiss Exchange: LECN), Romande Energie ainsi que l’Etat de Vaud.

« Le stockage de l’énergie électrique à travers l’utilisation de batteries de grande capacité et longue durée de vie est un véritable défi qui conditionne l’intégration massive des énergies renouvelables destinées à la production d’électricité. Ce partenariat va nous permettre de valider les technologies utilisées pour stocker l’énergie solaire à une échelle industrielle, explique le Professeur Paolone. L’enjeu est donc très important. »

Un laboratoire sur le campus

De la taille d’un container maritime, le dispositif de stockage de Leclanché sera connecté à l’installation photovoltaïque mise en place par l’EPFL et Romande Energie sur une surface de 15’000 m2. Le container sera équipé de cellules Lithium-ion titanate hautement performantes de Leclanché disposant d’une très longue durée de vie, avec environ 15’000 cycles de charge-décharge, contre 3’000 habituellement. Pour accroître la sécurité du dispositif, un séparateur en céramique breveté par Leclanché constituera un des éléments clé. Le tout sera complété par un système de gestion sophistiqué.

« Nous nous réjouissons de cette collaboration, ajoute Fabrizio Marzolini, Directeur du développement des systèmes de stockage d’énergie chez Leclanché SA. C’est la meilleure façon de mutualiser la haute technologie développée chez Leclanché et la recherche scientifique pour nous permettre de rester à la pointe des innovations qui serviront l’indispensable transition énergétique. » Jacqueline de Quattro, cheffe du Département du territoire et de l’environnement du Canton de Vaud, se félicite pour sa part «que l’argent public soit judicieusement investi dans un projet novateur qui va dans le sens de notre stratégie de soutien aux énergies renouvelables».

Véritable banc d’essai, cette unité de stockage de taille industrielle, pourra stocker jusqu’à 500 kWh, soit l’équivalent de la production électrique de 2’500 mètres carrés de panneaux solaires en une heure ou la consommation d’une centaine de ménages durant sur une journée, tout en gérant les variations de puissance liées à l’ensoleillement.

« Cette recherche conjointe permettra de développer la contribution du photovoltaïque à l’approvisionnement énergétique suisse, conclut Christian Frère, Directeur Unité d’affaires Energie de Romande Energie. »

Les recherches liées au container dureront 23 mois et permettront d’optimiser le fonctionnement des différents composants.

Image: GÉRALD BOSSHARD - A

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 06:46
Quel objectif pour la troisième période du dispositif des Certificats d’économies d’énergie…

Quel objectif pour la troisième période du dispositif des Certificats d’économies d’énergie…

Inquiet par un éventuel dimensionnement insuffisant du volume des obligations d’économies d’énergie à réaliser par les vendeurs d’énergie à compter du 1er janvier 2015, Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale, a souhaité alerter la ministre de l’écologie : la troisième période du dispositif (2015-2017) porte un objectif de 660 TWh d’économies d’énergie pour les vendeurs d’énergie, soit 220 TWh par an. « Or avant même que cette 3ème période ne s’ouvre, le volume initial de 660 TWh pour les trois années à venir se trouve amputé de moitié et l’effort demandé aux fournisseurs d’énergie et de carburant correspond à la moitié de leur rythme actuel ».

En effet, les volumes insuffisants des périodes précédentes et le volontarisme de certains obligés a conduit à ce qu’un stock d’actions déjà réalisées se constitue, à hauteur de 230 TWh cumac. De plus, les engagements pris sur le fléchage d’un certain nombre d’actions conduisent au « gel » de 100 TWh cumac supplémentaires. « Ces actions, par ailleurs à encourager et dont la légitimité est reconnue, concernent notamment le fonds de rénovation de la transition énergétique, le passeport rénovation énergétique en cours d’élaboration ou encore la mobilité durable », rajoute Denis Baupin.

Selon Denis Baupin, il apparait donc nécessaire que les 660 TWh cumac de cette troisième période puissent s’entendre « hors stock et projets fléchés », amenant ainsi le volume global des CEE à environ 900 TWh cumac sur 3 ans, préconisations de l’ADEME.

Face à cette inquiétude, COPEO, une société spécialisée dans la Maîtrise de la Demande en Energie, par le biais du dispositif environnemental des Certificats d’Economies d’Energie (CEE) a souhaité réagir.

Tout en partageant cette aspiration d’exigence accrue, COPEO rappelle que l’objectif fixé n’est pas significatif sans tenir compte des moyens de l’atteindre. Et que le choix des économies d’énergie valorisables en CEE, ainsi que leurs modalités de calcul, sont également à prendre en compte, puisqu’ils influent directement sur l’atteinte des objectifs fixés.

Denis BAUPIN a exprimé son inquiétude face à un objectif qu’il juge insuffisamment contraignant (660 TWh), car déjà « entamé » : il est vrai qu’au regard des stocks de CEE déjà constitués par les vendeurs d’énergie (environ 230 TWh, soit plus de 1/3 de l’obligation totale), et des projets fléchés qui couvrent 100 TWh à eux seuls, les économies d’énergie restant à réaliser (330 TWh) sont inférieures à l’obligation totale de la seconde période (345 TWh) !

« L’objectif aurait certes pu être plus élevé, mais ne nous trompons pas sur les vrais changements de cette période, qui concernent plus les modalités du dispositif – opérations éligibles, modes de calculs… – que l’objectif en lui-même, » commente Olivier GENE, Directeur Délégué de COPEO. «En durcissant les modalités de délivrance des CEE, l’objectif de 660 TWh pourrait être plus ambitieux qu’il n’y paraît. »

Ces modalités sont actuellement en cours de discussion et négociation entre les parties prenantes, parmi lesquelles la DGEC, l’ADEME, l’ATEE et les acteurs-clés du dispositif (énergéticiens, industriels, bailleurs sociaux, prestataires de services, etc.).

Opérations et équipements éligibles aux CEE : un niveau d’exigence accru

La France est le seul pays à utiliser la notion de KWh CUMAC (CUMulés et ACtualisés) : c’est-à-dire l’économie d’énergie réalisée par un équipement sur toute sa durée de vie, en prenant en compte sa baisse progressive de performance. Ce mode de calcul ne facilite donc pas, vis-à-vis de l’Europe, l’atteinte de son engagement de réduction de 20% de sa consommation énergétique à horizon 2020. D’où la nécessité, pour que les CEE contribuent efficacement à l’atteinte de cet objectif, d’augmenter les exigences de performance des équipements. Il est donc probable (quoique encore non confirmé) que les produits éligibles aux CEE vont être « filtrés » pour ne conserver que ceux présentant les meilleures performances énergétiques. En d’autres termes, les critères de délivrance de CEE seront donc encore durcis, a fortiori avec la clause d’éco-conditionnalité (professionnels RGE « Reconnus Garants de l’Environnement ») censée entrer en vigueur au 1er janvier 2015 pour les CEE. « Plus le dispositif est restrictif, plus il est vertueux, en ce qu’il augmente en profondeur l’exigence de performance des produits, et de compétences des professionnels, » ajoute Olivier GENE. « C’est une vision à long terme que nous approuvons pleinement, même si elle peut être douloureuse pour le marché à court terme. »

Parc existant vs. marché : le choix stratégique du référentiel de calcul des CEE

Aujourd’hui, les économies d’énergie générées par une nouvelle installation sont calculées (dans la plupart des cas) par rapport au parc existant. Plus ou moins obsolète, celui-ci permet donc de générer des forfaits d’économies d’énergie élevés. Pour la troisième période, la question se pose de modifier ce référentiel en faveur du marché, c’est-à-dire des performances moyennes des solutions actuellement commercialisées. Dans ce cas, le forfait généré par un remplacement d’installation sera forcément revu à la baisse. Ainsi, avec le même nombre et la même qualité d’opérations de rénovation énergétique qu’aujourd’hui, les obligés généreront une moindre quantité de CEE, et leur objectif sera donc plus contraignant. « Ce débat met aussi en exergue le délaissement, par les acteurs du dispositif, des ‘petites’ économies d’énergie, au profit des ‘gros coups’. Or c’est une erreur de raisonner ainsi, car ‘les petits ruisseaux font les grandes rivières’, à l’image par exemple des remplacements de fenêtres, que nous sommes parmi les seuls à pouvoir/savoir valoriser en CEE » conclut Olivier GENE.

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 06:44
La transition énergétique, le CESE, une constante et un consensus…

La transition énergétique, le CESE, une constante et un consensus…

Ayant été saisi par le Premier ministre, le Conseil économique, social et environnemental sur le « projet de loi de programmation pour un nouveau modèle énergétique français » a rendu ses conclusions.

Estimant que ce projet met en avant les économies d’énergies et le développement des énergies renouvelables en proposant une impulsion pour une réelle transformation, le CESE le considère comme une première page d’une nouvelle étape de l’histoire de l’énergie en France.

Si dans son contenu le projet fait consensus dans les conclusions du CESE, de nombreuses orientations restent à aborder.

Détails :

Le CESE, qui avait anticipé le traitement de ces questions relève avec intérêt la présence dans le projet de loi de plusieurs recommandations de ses avis antérieurs : programmation pluriannuelle de l’énergie, société bas carbone, rénovation énergétique, tiers financement, participation des citoyens aux projets locaux...

Cet avis, rapporté au nom des sections de l’environnement et des activités économiques par Mme Laurence Hézard et M. Jean Jouzel, a été soumis au vote de l’assemblée plénière du CESE le 9 juillet. Il a été adopté avec 169 votes pour, 0 vote contre et 14 abstentions.

Définir les objectifs communs pour réussir la transition énergétique, renforcer l’indépendance énergétique de la France et lutter contre le réchauffement climatique

Dans la continuité de l’avis sur la Transition énergétique : 2020-2050, un avenir à bâtir, une voie à tracer, adopté en janvier 2013, le Conseil réaffirme avec force son adhésion à l’objectif - auquel a souscrit la France en 2003 - d’une division par quatre (« facteur 4 ») des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 par rapport à ce qu’elles étaient en 1990. Cet engagement exige un effort exceptionnel et continu de toutes les parties prenantes. Cet objectif devrait être explicité dans cette loi comme il l’a été dans les lois de programmation précédentes relatives à l’énergie.

Compte tenu des nouveaux objectifs de l’UE en matière d’environnement à l’horizon 2030, le projet de loi adresse un signal fort à l’ensemble des partenaires européens en appelant à nouveau de ses vœux une politique européenne de l’énergie cohérente avec la politique climatique. Ainsi, l’objectif de 20% d’économies d’énergie primaire d’ici à 2020 devra être contraignant. Il est important que le projet de loi intègre un objectif national d’efficacité énergétique à horizon 2030. « Cette politique de l’Union devrait permettre un développement harmonieux et complémentaire des productions, en particulier dans les régions déjà fortement interconnectées (France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Suisse, Italie...) en respectant les caractéristiques propres à chaque pays », précise l’avis. Le droit d’accès à l’énergie, bien de première nécessité, devra être réaffirmé comme un objectif à atteindre par la politique énergétique nationale. Le CESE recommande d’« assurer la transparence et l’information de tous, sur tous les coûts et les prix de toutes les énergies ainsi que leur contenu carbone ».

Mieux rénover les bâtiments pour économiser l’énergie, faire baisser les factures et créer des emplois

Le CESE, dans l’avis Efficacité énergétique : un gisement d’économies ; un objectif prioritaire, rendu en janvier 2013, rappelait que l’efficacité énergétique est la première source potentielle d’énergie domestique à l’horizon de 2020. Compte tenu de la crise que traverse le secteur, il considère comme justifié que la rénovation des bâtiments soit une question centrale du projet de loi.

Le CESE avait porté dans cet avis une attention particulière aux situations de précarité énergétique qui ne permettent pas de « disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat ». Le CESE regrette que le projet de loi n’aborde cette question qu’à travers le chèque énergie. Il recommande :

- d’amplifier le programme « Habiter Mieux » dans le cadre de la réforme des CEE, y compris pour les copropriétés ;

- de développer le repérage et l’accompagnement des populations en précarité énergétique, d’intégrer la performance énergétique dans les critères de décence pour la location des logements et d’engager une concertation immédiate entre tous les acteurs concernés ;

- d’élargir le nombre des bénéficiaires des tarifs;

Le CESE approuve l’encouragement au déploiement d’une véritable filière de l’efficacité énergétique et à un positionnement actif de notre pays au niveau européen en faveur de directives éco-conception ambitieuses.

Développer les transports propres pour améliorer la qualité de l’air et protéger la santé de tous

Le CESE apprécie l’intégration d’un titre consacré aux transports dans le projet de loi – ce dernier va d’ailleurs dans le même sens que l’avis sur la transition énergétique dans les transports, rendu en 2013, qui avait recommandé l’accélération de l’électrification du transport individuel (et collectif). Le CESE regrette que le projet de loi mette essentiellement l’accent sur le développement des flottes de véhicules considérés comme « propres », à savoir ceux disposant de motorisations électriques ou hybrides rechargeables.

La réduction de la consommation des énergies fossiles dans le secteur des transports ne saurait se limiter à promouvoir le tout-électrique. Pour le CESE, une loi de programmation pour un nouveau modèle énergétique dans le domaine des transports devrait également aborder les aspects suivants :

- la consolidation de l’effort de recherche-développement et d’innovation pour les véhicules du futur, de la « voiture verte » jusqu’au « véhicule 2.0 », sans oublier les navires du futur maritimes et fluviaux.

- le développement des alternatives au transport routier et aérien et de l’inter-modalité pour organiser la complémentarité des transports.

- l’accompagnement des changements de comportement.

- le développement d’approches territoriales globales passant par des règles d’urbanisme renforçant l’action contre l’étalement urbain ou par le développement de transports en commun de proximité et de qualité.

- une cohérence des dispositifs règlementaires et fiscaux.

Sur ces différents aspects, le CESE souhaite que les évolutions soient engagées avec les industriels et tous les acteurs du secteur de façon à ce que cette transition soit mise en œuvre de façon pertinente, en termes notamment d’évolution de leurs stratégies compte tenu des objectifs fixés.

Lutter contre les gaspillages et promouvoir l’économie circulaire : de la conception des produits à leur recyclage

Dans l’avis Transitions vers une industrie économe en matières premières, adopté en janvier 2014, le Conseil rappelait que la démarche vers l’économie circulaire prend en considération l’ensemble du cycle de vie des produits et repose sur l’éco-conception. Le présent avis souligne quant à lui que l’économie circulaire s’étend bien au-delà de la gestion des déchets - élément essentiel des mesures inscrites dans le projet de loi. « L’objectif de la transition vers ce type d’économie doit s’inscrire dans une démarche globale, de long terme », précise le CESE, qui rappelle que le développement de l’économie circulaire nécessite une impulsion politique et un soutien des initiatives ponctuelles pour en tirer l’expérience permettant d’en faire des pistes durables.

Favoriser les énergies renouvelables pour diversifier nos énergies et valoriser les ressources de nos territoires

Dans l’avis consacré à la Transition énergétique adopté en janvier 2013, le CESE rappelait que la CSPE, qui a pour objet de compenser les missions qui sont à la charge des opérateurs, est payée par l’ensemble des consommateurs d’électricité, et a demandé qu’à ce titre, la lisibilité et la transparence de son fonctionnement soient améliorées.

Dans l’avis, le CESE souhaite en améliorer les impacts et envisager des financements complémentaires pour les EnR, avec la volonté d’agir sur la précarité énergétique dans sa globalité et considère que la péréquation nationale des tarifs doit rester couverte par la CSPE. Le Conseil préconise une évolution des dispositifs de soutien et de régulation actuel des EnR qui favorise leur insertion dans une logique de marché, selon un phasage à établir et tenant compte des maturités technologiques. Les EnR doivent également induire la création d’emplois qualifiés non délocalisables et présenter un bilan satisfaisant en termes d’externalités.

Renforcer la sûreté nucléaire et l’information des citoyens

À ce sujet, le CESE partage la volonté de la ministre de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie, que ce sujet soit abordé sereinement, sans dogmatisme et dans toutes ses dimensions afin de bâtir la meilleure complémentarité entre les différentes énergies (coûts/bénéfices/risques/impact bas carbone), indispensable à un mix énergétique diversifié, décarboné, résilient et compétitif.

« L’objectif de transparence et d’exhaustivité doit être atteint pour tous ces éléments - coûts, bénéfices et risques - et pour toutes les formes de production d’énergie », précise l’avis.

Pour le CESE, l’objectif de sûreté pour les installations en fonctionnement est un objectif majeur. Il est de la responsabilité de l’exploitant sous contrôle de l’ASN et ne peut être délégué. L’avis précise que les exploitants et les entreprises sous-traitantes doivent être soumis aux mêmes exigences en matière de qualité d’intervention, de radioprotection et de sécurité des salariés.

Dans l’avis sur la Transition énergétique, le CESE considère que la poursuite de l’exploitation des réacteurs existants doit être subordonnée aux prescriptions de l’ASN, mais aussi aux choix d’orientation pris par l’autorité publique.

Simplifier et clarifier les procédures pour gagner en efficacité et en compétitivité

Le CESE partage l’objectif de gagner en simplification, en efficacité et en compétitivité dans le cadre des procédures pour les ouvrages EnR. Cette orientation doit également concerner les ouvrages permettant à l'électricité ainsi produite, d'être transportée jusqu'aux consommateurs en temps et heure.

Donner aux citoyens, aux territoires et à l’Etat le pouvoir d’agir ensemble

Pour cela, le Conseil soutient dans l’avis l’adoption d’une programmation pluriannuelle de l’énergie, proposition formulée dans l’avis de 2013 sur la Transition énergétique. Il précise qu’un prix incitatif soit donné au carbone.

Le projet de loi prévoit de réduire la consommation énergétique finale des énergies fossiles de 30 % en 2030. Cet objectif sera décliné dans la future programmation pluriannuelle de l’énergie. Le CESE recommande que cette réduction se fasse en fonction du contenu spécifique en carbone de chaque énergie.

Par ailleurs, le CESE recommande que l’évolution de l’organisation territoriale s’accompagne d’une forte volonté de transversalité et de synergies entre les différents niveaux de façon à gagner en agilité et en coûts globaux dans un souci de cohérence nationale d’ensemble. La cohérence d’ensemble des actions conduites par les différents niveaux de collectivités, et les interactions entre les différents niveaux de la future réorganisation territoriale, est un élément de réussite important. L’État restant responsable de la cohérence nationale de la politique climat-énergie.

Concernant l’emploi, il s’agit pour le CESE de réunir les conditions pour que le nouveau modèle énergétique soit non seulement source d’emplois nouveaux, mais aussi accélérateur de l’évolution des métiers dans tous les secteurs, au-delà de celui de la production d’énergie. Pour réussir cette transition énergétique, le CESE recommande la mise en place d’un Plan de programmation de l’emploi et des compétences (PPEC), en parallèle du PPE, élaboré par les partenaires sociaux, les pouvoirs publics et les représentants des régions. Ce PPEC donnera une visibilité sur les besoins d’évolution en matière d’emploi et de compétences sur les territoires et dans les filières. Pour cela, le PPEC procédera à une veille sur l’évolution de l’emploi, des métiers et des compétences dans tous les secteurs professionnels impactés par la transition énergétique prenant en compte l’emploi direct comme indirect, et plus largement les évolutions de l’emploi et des qualifications.

Le CESE recommande que les consultations de suivi des outils du projet de loi soient effectuées par les mêmes instances que celles consultées pour le projet de loi. Elles pourront faire appel ponctuellement à une expertise plurielle, sans qu’il ne soit nécessaire de constituer une instance supplémentaire. Le CESE doute de l’utilité du comité d’experts tel qu’il apparaît dans le projet de loi.

Concernant la mobilisation citoyenne, le Conseil approuve la volonté du projet de loi de promouvoir une écologie, reposant sur la mise en mouvement de tous. Cet objectif nécessite des campagnes d’information grand public régulières. Il insiste notamment sur la démocratisation des enjeux énergétiques et formule le souhait de donner aux citoyens de nouvelles possibilités de s’impliquer, en particulier au niveau local. Le CESE souhaite que soit prévu un agenda avec des points d’étapes et d’information sur les grandes orientations du projet de loi et sur l’instruction des modalités de leur mise en œuvre.

Enfin, l’avis rappelle que la transition énergétique nécessite un effort accru de recherche et d’innovation, dont la dimension est déterminante. CESE réitère ainsi sa recommandation, formulée en 2013 dans l’avis sur la Transition énergétique, d’effectuer chaque année sur la vente aux enchères de quotas de CO2 un prélèvement destiné à favoriser la R&D et de privilégier au moins deux axes de recherche : le premier concerne l’ensemble des solutions de stockage de l’énergie, le second, les réseaux intelligents.

« Le nouveau modèle énergétique ouvre un nouveau mode de développement solidaire et de bien vivre ensemble qui doit concerner toutes les activités économiques du pays et s’inscrit dans la dynamique de lutte contre le changement climatique. Le moteur de la réussite de ce pari est lié à notre capacité à nous remettre en question pour emprunter les chemins du futur. La confiance est, là encore, la condition nécessaire pour le succès de cette transition », concluent Laurence Hézard et Jean Jouzel.

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2 juillet 2014 3 02 /07 /juillet /2014 06:44
Le marché des technologies de la ville intelligente va connaître une croissance de 230% d'ici à 2020, ...

Le marché des technologies de la ville intelligente va connaître une croissance de 230% d'ici à 2020, ...

En amont de la 1ère Edition de SMART GRID/SMART CITY - le Salon du Haut Débit et des Réseaux Intelligents au service de la Ville et des Territoires – (organisé en parallèle et en synergie avec le Salon IBS-Intelligent Buiding Systems), un point sur l’évolution des différents marchés qui seront au cœur de l’actualité de cette manifestation.

La révolution smart grids : un système électrique plus efficace et une incitation plus forte à la modération de la consommation d’électricité

Un effort d’adaptation sans précédent des réseaux aux nouveaux comportements de production et de consommation d’énergie.

Les réseaux intelligents sont à l’énergie ce qu’internet est à la communication : une révolution. Elle est indispensable pour optimiser les systèmes électriques et participer à l’efficacité énergétique :

  • le développement rapide des énergies renouvelables dans la production d’électricité crée des tensions sur les réseaux, en raison de l’intermittence de la production, avec des risques accrus de black out.

Il s’agit à la fois d’intégrer les sites de production aux réseaux et de gérer des flux bidirectionnels (consommation et production d’énergie), une partie des consommateurs devenant producteurs ;

  • la facture énergétique des consommateurs ne cesse d’augmenter rendant la maîtrise de la consommation énergétique impérative ;
  • la volonté de réduire les émissions de CO2 renforce le besoin de maîtriser la demande d’énergie ;
  • le développement prévu de nouveaux usages, en particulier du véhicule électrique, nécessite une adaptation des réseaux ;
  • les pointes de consommation d’énergie sont de plus en plus importantes et fréquentes.

Les compteurs intelligents, première brique des smart grids. En 2020, 80 % de la population européenne devrait être équipée

Au cours des 10 dernières années, plus de 5 milliards d’euros ont été investis dans environ 300 projets concernant des smart grids en Europe, dont près de 4 milliards d’euros dédiés au déploiement de compteurs intelligents, pierre angulaire de l’amélioration de l’efficacité énergétique.

L’Italie est, à ce jour, le seul pays dont la population est équipée de compteurs intelligents (la Suède s’en approche) grâce à une campagne d’installation au milieu des années 2000. L’UE s’est fixée comme objectif d’atteindre un taux d’équipement de 80 % de la population d’ici 2020. Les projets de déploiement de compteurs intelligents se multiplient. Au Royaume-Uni, 53 millions de compteurs (électriques et gaz) devraient être installés d’ici 2019 pour un investissement de l’ordre de 12 milliards d’euros.

Au total, le déploiement de compteurs intelligents devrait générer un marché (fabrication des compteurs, installation…) de 40 à 50 milliards d’euros d’ici 2020.

La multiplication des solutions de maîtrise de la demande d’énergie

De l’efficacité énergétique aux smart buildings

En attendant l’arrivée des compteurs intelligents et la possibilité de faire des offres de prix dynamiques, les solutions d’efficacité énergétique se multiplient : box énergie, centrales domotiques, logiciels de suivi des consommations, effacement diffus… Ces nouveaux dispositifs sont en grande partie redondants et en concurrence. Un écrémage devrait avoir lieu à terme. La maîtrise de la demande d’énergie est le pivot de ces offres, mais elles s’enrichissent de services extérieurs à l’énergie (télésurveillance, téléassistance…) pour s’intégrer aux bâtiments intelligents (smart buildings). Reste une inconnue : les business models sont encore incertains, voire à inventer pour certains segments de marché.


A qui profitera la manne des réseaux intelligents ?

Les fournisseurs d’énergie sont confrontés à l’arrivée de nouveaux entrants puissants

Le développement des smart grids est une rupture technologique majeure avec un potentiel important d’amélioration de l’efficacité énergétique qui n’est plus le pré-carré des fournisseurs d’énergie. Ce domaine attise les convoitises d’acteurs venant de divers horizons. Bouygues Telecom a récemment intégré un service optionnel de suivi de la consommation avec sa Bbox. Google et Microsoft, malgré l’échec de leurs offres de suivi des consommations en ligne, n’ont pas renoncé et sont présents au capital de plusieurs start-up développant des outils d’efficacité énergétique. Apple est également sur les rangs avec des applications de suivi de la consommation. Les équipementiers (General Electric, Schneider Electric, Siemens…) ont une offre croissante de solutions. Enfin, des pure players apparaissent à l’image des opérateurs d’effacement.

Les caractéristiques d’une ville intelligente

Les changements organisationnels, technologiques et sociétaux des villes actuelles sont induits par leur volonté d’être une partie de la réponse au changement climatique. La ville intelligente cherche, ainsi, à concilier les piliers sociaux, culturels et environnementaux à travers une approche systémique qui allie gouvernance participative et gestion éclairée des ressources naturelles afin de faire face aux besoins des institutions, des entreprises et des citoyens.

Les termes pour désigner la ville intelligente sont nombreux : smart city, ville numérique, green city, connected city, éco-cité, ville durable. Comment s’y retrouver ? Quelles sont les caractéristiques d’une ville intelligente ?

Le marché des technologies de la ville intelligente va connaître une croissance de 230% d'ici à 2020, ...

Développer dans les villes de nouveaux services performants

Pour devenir intelligentes, les villes actuelles devront développer de nouveaux services performants dans tous les domaines :

  • transport et mobilité intelligente : l’un des défis consiste à intégrer différents modes de transport – rail, automobile, cycle et marche à pied – en un seul système qui est à la fois efficace, facilement accessible, abordable, sûr et écologique. Cette intégration permet une empreinte environnementale réduite, optimise l’utilisation de l’espace urbain et offre aux citadins une gamme variée de solutions de mobilité répondant à l’ensemble de leurs besoins. Par ailleurs, la ville de demain devra mettre en place les dernières technologies de transport en commun et de mobilité électrique ;
  • environnement durable : les villes devront agir dans deux domaines principaux : les déchets et l’énergie. Concernant les déchets, les villes auront pour mission de réduire, voire d’éviter, leur production de déchets et de mettre en place des systèmes efficaces de récupération et de valorisation des déchets (procédé par lequel on transforme un déchet matériel ou un produit inutile en un nouveau matériau ou produit de qualité ou d’utilité supérieure). Dans le domaine de l’énergie, les villes devront renforcer leur action en matière d’efficacité énergétique (développement de l’éclairage public à faible consommation) et devront mettre en place des systèmes de production locale d’énergie (panneaux solaires sur les toits des édifices, production d’électricité à partir des déchets, etc.) ;
  • urbanisation responsable et habitat intelligent : la valeur élevée de l’immobilier dans les centres villes combinée à la disponibilité limitée des terres rendent l’urbanisation actuelle complexe. En effet, le modèle de l’étalement urbain – coûteux en espace, en équipements publics, en énergie – qui primait jusqu’ici n’est plus possible. Il faut réinventer des formes urbaines qui, à la fois, respectent une intimité indispensable, assurent un ensoleillement suffisant, permettent des évolutions et favorisent le « vivre-ensemble ». Les bâtiments devront, également, être plus intelligents afin de faciliter et d’améliorer la gestion de l’énergie, voire de réduire les consommations.

Quels usages numériques mobiles et ubiquitaires dans la ville de demain ?

Selon Markess, Boostées par l’engouement du grand public à l’égard de nouveaux usages numériques avec les réseaux sociaux, l’information en temps réel, les applications et contenus en ligne... et par l’appropriation massive des terminaux mobiles, les collectivités locales sont appelées à innover pour tenir compte des attentes de cette nouvelle génération d’utilisateurs :

  • Les citoyens, pour améliorer la communication en situation de mobilité : un décideur sur deux de collectivités locales interrogées par MARKESS International privilégie la mise en oeuvre d’ici 2014 des services de paiement en ligne, des applications sur supports mobiles avec notamment la géolocalisation de services publics et des messages courts (SMS). Un tiers des décideurs de collectivités se prononce également en faveur de services sans contact mobile et de services d’échanges avec les élus ;
  • Les agents et élus, pour leur proposer un environnement de travail indépendant du terminal d’accès : 42% des décideurs de collectivités déclarent utiliser des applications sur smartphone ou tablette numérique pour consulter des documents (rapports, comptes-rendus...). Ce besoin est d’autant plus tangible pour les élus qui cumulent très souvent mandat électoral et activité professionnelle, les contraignant à suivre à distance l’avancement des dossiers qui leur incombent ;
  • Les acteurs de la vie du territoire impliqués dans les réponses aux grand enjeux actuels de maîtrise énergétique, de mobilité dans la ville, de développement économique, de services de santé de proximité... : un décideur sur deux de collectivités prévoit à court terme le déploiement de plates-formes d’intermodalités et de covoiturage, l’installation d’équipements de visioconférence au bénéfice d’entreprises locales, de services de maintien à domicile pour personnes invalides. Plus de 40% d’entre eux envisagent aussi des projets en faveur de la gestion énergétique des bâtiments et de la gestion des réseaux d’eau.
Le marché des technologies de la ville intelligente va connaître une croissance de 230% d'ici à 2020, ...

A l’heure de l’avènement de la ville et du territoire intelligent, les services numériques mobiles et ubiquitaires sont sans conteste au cœur des stratégies déployées.

Réalisé à fréquence annuelle par Juniper Research, le baromètre ‘Tech Trends‘, qui dégage les grandes tendances de l’industrie IT, dépasse pour la première fois l’univers de la mobilité.

Le champ des prédictions s’élargit, abordant notamment la question des villes intelligentes (‘Smart Cities’), des services éducatifs numériques, des vêtements et accessoires intelligents ou encore des réseaux très haut débit.

Premier constat : de plus en plus de villes et communautés urbaines recourront aux infrastructures communicantes pour optimiser leurs coûts de fonctionnement et réduire leur empreinte carbone.

Illustration en France avec le projet IssyGrid, qui entre actuellement dans une phase d’expansion, un an et demi après son lancement opérationnel à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), sous la houlette du député-maire (Nouveau Centre) André Santini.

A Nice (Alpes-Maritimes), on expérimente le stationnement automobile intelligent, en s’appuyant sur un réseau de 1000 capteurs installés dans la chaussée et reliés à 70 horodateurs Wi-Fi.

Le marché des technologies de la ville intelligente va connaître une croissance de 230% d'ici à 2020, selon une nouvelle étude du cabinet d'études américain Pike Research. De 2012 à 2020, il devrait passer de 6,1 à 20,2 milliards de dollars (4,7 à 15,5 milliards d'euros). Un marché principalement concentré dans trois zones : Amérique du Nord, Europe et Asie-Pacifique. Les travaux de Pike Research montrent en revanche que l'Amérique latine, l'Afrique et le Moyen-Orient vont rester des marchés marginaux à moyen terme.

Accroissement de la population urbaine mondiale et méga-villes

Derrière une telle explosion se cache d'abord l'accroissement de la population urbaine mondiale, qui devrait atteindre 6,3 milliards d'ici à 2050 contre 3,6 milliards en 2010, précise l'étude. Cette augmentation fera émerger des "méga-villes" (megacities). D'ici à 2025, la planète comptera 37 métropoles de plus de 10 millions d'individus dont 22 situées en Asie.

Un marché d'avenir pour les réseaux intelligents et les bâtiments durables

Entre 2010 et 2050, 3.000 milliards de dollars (2.300 milliards d'euros) devraient être investis dans le développement ou le réaménagement d'infrastructures urbaines. Autant d'opportunités pour les acteurs du secteur de proposer de nouveaux systèmes de gestion des transports, de solutions pour les réseaux intelligents ou encore la construction de bâtiments durables.

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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 06:50
Qivivo, un big Data au secours de la transition énergétique

Qivivo, un big Data au secours de la transition énergétique

L’UFC Que Choisir a frappé fort dans son dernier numéro en relevant que les diagnostics énergétiques étaient globalement mal réalisés et entraînaient parfois des travaux inadaptés pour l’utilisateur final. Si l’analyse est peut-être sévère, il reflète un mal être constaté année après année : la rénovation énergétique est loin d’atteindre les objectifs annoncés, handicapée par une complexité croissante source d’incompréhension entre les artisans et les clients finaux

Alors que Ségolène Royal s’apprête à présenter le nouveau plan de transition énergétique qui fait la part belle à la rénovation, il est temps de s’interroger sur les moyens qui pourraient débloquer la situation.

Facilitateur entre l’utilisateur final et l’artisan, le fabricant français Qivivo apporte la solution la plus fiable et la plus économique du marché avec Qibox.

En plus d’être un thermostat intelligent qui permet d’effectuer des économies rapides sur ses consommations de chauffage, Qibox est un outil puissant de diagnostic et de préconisation de travaux de rénovation énergétique.

En alliant modèle thermique et Big data, Qibox permet d’identifier les caractéristiques du système de chauffage et du logement ainsi que l’influence de la météo sur celui-ci. Ce grâce à une mesure de la température intérieure et de son évolution en fonction des conditions météorologiques.

A partir de l’analyse détaillée de ces données, Qibox offre aux particuliers un outil d’éducation personnalisé sur la rénovation énergétique, un « diagnostic de la maison » facile à comprendre, concret dans sa restitution d’information et objectif dans son analyse. Il établit des préconisations de travaux, donne des conseils et des priorités. Cela lui permet d’échanger sur une base objective avec les artisans, afin de réaliser les bons travaux.

Pour l’artisan, c’est l’assurance de s’appuyer sur un diagnostic fiable prenant en compte les usages. Il peut dès lors proposer plus rapidement un programme d’intervention et d’investissement fiable et chiffré pour réaliser des économies d’énergie rapidement.

Véritable valeur ajoutée aussi bien pour les professionnels du bâtiment que pour les particuliers, Qibox revendique son rôle exclusif de « tiers de confiance » permettant de fluidifier les relations entre artisans et particuliers, d’établir une relation de confiance bipartite et apporter une réelle solution pour accélérer la rénovation énergétique et contribuer ainsi au plan de transition énergétique.

Qivivo, un big Data au secours de la transition énergétique

Le concept unique Qibox démocratise la prise de contrôle de la consommation énergétique. Ce nouveau boitier connecté intelligent réduit les factures de chauffage de 15 % par rapport à un thermostat classique. Il accroît le confort dans la maison grâce à une technologie accessible, évolutive et peu coûteuse.

Dans un contexte favorable au pilotage indispensable des dépenses dans l’habitat, les services de Qivivo s’inscrivent pleinement dans une logique d’économies d’énergie :

Qibox Diagnostic mesure et analyse l’influence de la météo, de l’isolation et du comportement de ses occupants sur la température du logement.

Qibox Thermostat apprend les habitudes de vie des habitants et agit sur la température de la maison. Il pilote à distance, de manière totalement automatisée et par anticipation le chauffage de la maison.

Les solutions Qibox Diagnostic et Qibox Thermostat vont bien plus loin qu’une simple régulation de la température par thermostat. Elles permettent de réduire la consommation énergétique en temps réel (le chauffage représente 65% des factures d’énergie), de manière adaptative et automatisée. Qivivo est la première entreprise française à proposer un thermostat intelligent capable de régler le chauffage en anticipant les variations de température grâce aux multiples paramètres collectés et assimilés (les apports de chaleur extérieure, les prévisions météo, le rythme et les habitudes de vie des occupants).

Économique, il permet de réduire la température de votre logement la nuit ou lorsque vous êtes absent (1° en moins = 7% d’économie). Ecologique, Qibox thermostat anticipe les apports solaires gratuits pour éviter des consommations de chauffage inutile.

Confortable, Qibox thermostat met en route votre chauffage en prenant en compte son inertie, afin d’avoir la température demandée au moment souhaitée.

- Compatible avec les chaudières au gaz, fuel ou bois munies d’un thermostat filaire

- Contrôlable à distance en temps réel depuis une application mobile, tablette, pc, mac

- Une économie moyenne de 200 €/an

- Un retour sur investissement en moins d’un an

- Installation à faire soi-même en 5 minutes ou par un professionnel

1- Il étudie les habitudes et modes de consommation Une sonde de température intérieure et un capteur de présence recueillent des données sur le logement et les habitudes de présence.

2- Il évalue la qualité de l’isolation. À partir des informations collectées, Qibox donne des astuces pour bien chauffer la maison et pour prioriser les travaux de rénovation.

3- Il prend en compte les paramètres météorologiques Il observe l’orientation du vent, la température intérieure et extérieure, et l’influence des apports gratuits de chaleur sur le tableau de bord des consommations.

Qibox est compatible avec les chaudières fonctionnant au gaz, au fuel, au bois et électrique.

Il remplace les thermostats filaires et se connecte à une box internet. Une interface accessible via smartphone, tablettes ou ordinateurs donne accès aux suivis des activités.

Qibox Thermostat, un pilotage personnalisé et quotidien

Qibox Thermostat affranchit les habitants de programmer le chauffage, le service paramètre en toute autonomie et intelligemment la température grâce aux informations qu’il récupère. En cas d’imprévu, le chauffage peut être contrôlé directement depuis le thermostat ou à distance, avec l’application mobile ou par ordinateur.

1- Il étudie les habitudes et modes de consommation En présence des occupants, Qibox Thermostat apprend sur la température de confort idéal de la maison.

2- Adapter le chauffage en fonction de l’occupation de l’habitation En l’absence des occupants, il baisse la température pour faire économiser d’avantage l’énergie.

3- Tenir compte des paramètres météorologiques Qibox Thermostat est connecté aux stations météo de la ville pour adapter le chauffage et anticiper les variations de température.

4- Anticiper pour mieux consommer l’énergie Quand il fait froid dehors, Qibox le sait déjà et anticipe les variations climatiques pour chauffer en conséquence. Lorsque la météo prévoit du soleil, Qibox l’intègre pour éviter de chauffer inutilement.

Qivivo a mis en place un système d’abonnement à 4€/mois (sans engagement), ajoutant des fonctions d’apprentissage automatique de l’emploi du temps et des caractéristiques thermiques de l’habitat qui permet à Qibox Thermostat de s’ajuster automatiquement.

Qibox Une installation à faire soi-même en 5 minutes

Composition de la solution Qivivo

Qibox Thermostat (avec 5 leds et 2 boutons) 4 piles 1.5V LR6 / AAA passerelle Chargeur UsB

Cable RJ45

Qibox

Alimentation par 4 piles alcalines 1,5V de type LR03 AAA

Capteur de présence

Capteur de température

Régulation de Température

Plage de mesure 0-50°C

Précision +/- 0,5 degrés

Sensibilité +/- 0,05 °C

Fréquence radio 2,4 GHz, Protocole 6lowpan, Portée en champs libre 100 m

Garantie 1 an

Passerelle

Fréquence radio 2,4 GHz, Protocole 6lowpan, Portée en champs libre 100 m

Alimentation USB 5V DC 100mA (A brancher sur la box ADSL)

Connexion Ethernet RJ45 (A brancher sur la box ADSL)

Qivivo, un big Data au secours de la transition énergétique

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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 06:46
Des mesures d'incitation fiscale indispensables pour dynamiser les EnR citoyennes

Des mesures d'incitation fiscale indispensables pour dynamiser les EnR citoyennes

À l'aube de la conférence bancaire et financière de la Transition Énergétique, Énergie Partagée pointe deux grandes évolutions nécessaires pour une transition énergétique maîtrisée par les citoyens.

Le projet de loi sur la transition énergétique présenté la semaine dernière laisse entrevoir un soutien à l'implication citoyenne. Mais les mesures d'incitation fiscale restent indispensables pour donner l’élan à la dynamique.

L'obligation d'ouverture du capital aux riverains et aux collectivités

Le projet de loi prévoit de réserver une part du capital de toute société de projet d'énergie renouvelable (société commerciale, d'économie mixte ou coopérative) aux citoyens habitants dans la zone d'implantation. Déjà en vigueur au Danemark et en Belgique (voir encadré), cette disposition doit donner les moyens aux territoires et aux citoyens d'être associés à la fois sur le plan financier (et ainsi de bénéficier directement des recettes du projet), mais également de prendre part à la gouvernance du projet pour influer sur les décisions, par exemple, de dédier une part des bénéfices du projet à des travaux de rénovation énergétique.

Cet article de loi ouvre des perspectives intéressantes, mais des interrogations subsistent :

Quel pourcentage du capital réservé aux citoyens ? : la participation des citoyens et des collectivités doit leur offrir une réelle influence sur les décisions de la société de projet pour agir dans l’intérêt du territoire.

Quel périmètre de la zone ? : le périmètre devra tenir compte des spécificités démographiques et sociologiques des territoires français pour permettre de mobiliser suffisamment d’investisseurs. Ainsi, il conviendra de ne pas restreindre trop le périmètre et, si besoin, d’y associer des outils nationaux dédiés à la dynamisation des territoires.

Quelles modalités d’informations légales ? : la société de projet devra procéder à une information juste, large et étendue dans le temps (informations dans la presse locale, partenariat avec tissu associatif local, réunions d’informations) pour donner aux riverains la possibilité de se manifester.

Le décret devra être suffisamment clair sur la mise en œuvre de cette disposition pour qu'elle devienne un tremplin pour un développement massif d'énergies renouvelables mieux ancrées dans les territoires.

Traitement de défaveur en matière fiscale

Il est essentiel de donner envie aux citoyens d'investir dans les projets d’énergie renouvelable. Actuellement, l'investissement des particuliers dans le capital des PME est encouragé par des mesures fiscales, sur l’impôt sur le revenu et sur l’ISF.

Cependant, depuis la loi de finance 2011 et alors que la transition énergétique est une cause nationale de premier plan, les sociétés de production d'énergie qui vendent à un tarif réglementé leur production et celles exploitant des panneaux photovoltaïques sont exclues de ces dispositions fiscales.

Pourtant, les entreprises disposant de l’agrément « entreprise solidaire » qui exercent des activités immobilières ou financières peuvent bénéficier de ce dispositif fiscal.

Dans une première version du texte de loi, les sociétés œuvrant pour la transition énergétique étaient ajoutées à cette exception et pouvaient bénéficier du dispositif fiscal Madelin lié à l'impôt sur le revenu. Mais, dans la version finale du texte, il n’en est plus fait mention.

Les investissements dans les projets d'énergie renouvelable sont très capitalistiques et présentent des temps de retour longs. Il est difficile pour les petites structures citoyennes de lever les fonds nécessaires au développement du projet, d'autant que l'implication locale implique des coûts d'animation que n'ont pas à supporter les projets « classiques ». Il s’agit donc d’inciter les petits épargnants à se tourner vers ce type d’investissement en leur faisant bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu au même titre que les autres sociétés agréées « entreprises solidaires ».

Cette exclusion de l’avantage fiscal, telle que maintenue dans le projet de loi, complique la mobilisation du financement local de ces projets, en dépit des objectifs du gouvernement. Il est impératif de doter l’énergie citoyenne d’un levier fiscal apte à accompagner la dynamique.

“ Une troisième collecte citoyenne lancée le 22 septembre 2014

Après avoir collecté plus de 6,5 millions d'euros auprès de ses milliers de souscripteurs, Energie Partagée poursuit sa mission de relocaliser l'énergie relance une collecte nationale en faveur des projets collectifs de maîtrise de l'énergie et d'énergies renouvelables.

Plus d’une vingtaine sont déjà identifiés et ont besoin de financement ! Toute personne peut participer à la transition énergétique ! ”

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19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 06:50
Innover, échanger, et se coordonner entre l’ADEME et la DEnA

Innover, échanger, et se coordonner entre l’ADEME et la DEnA

UNE NOUVELLE ETAPE DANS LA COOPERATION FRANCO-ALLEMANDE POUR LA TRANSITION ENERGETIQUE

Bruno Lechevin, Président de l’ADEME et Stephan Kohler, Président de l’Agence de l’énergie allemande (Deutsche Energie Agentur) signent ce jour un accord de coopération entre leurs deux structures.

En renforçant les échanges entre industriels et acteurs de l’énergie des deux pays, cet accord permettra l’émergence de stratégies et de projets, coordonnés et innovants, dans les domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables ainsi que du stockage d’énergie et des réseaux intelligents.

« Avec cet accord, nous renforçons notre coopération avec la DEnA pour le plus grand bénéfice de la transition énergétique : smart grids, technologie de stockage ou encore efficacité énergétique dans les bâtiments... à nous de mobiliser le tissu des PME-PMI et d’œuvrer ensemble pour créer les champions internationaux de demain ! » se félicite Bruno Lechevin.

Si elles présentent des contextes énergétiques différents, la France et l’Allemagne se sont toutes deux engagées dans la transition de leurs modèles de production et de consommation d’énergie.

Souhaitant être moteurs en Europe sur ce sujet, les deux pays ont notamment décidé la mise en place d’une « plateforme » franco-allemande dont l’objectif est de renforcer les partenariats industriels et technologiques dans les secteurs de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Le mémorandum de coopération signé entre l’ADEME et son homologue la DENA le 17 juin 2014, est l’un des piliers de ce dispositif.

Echanger, se coordonner et innover :

L’objectif de la coopération entre l’ADEME et la DEnA sera notamment de promouvoir les coopérations scientifiques, technologiques et industrielles entre la France et l’Allemagne dans les domaines de la transition énergétique, à travers la mise en place d’une plateforme d’échange et de maturation de projets.

Concrètement, des échanges entre acteurs de l’industrie seront organisés sur le stockage d’électricité, les réseaux électriques intelligents, l’éolien, le solaire photovoltaïque, la méthanisation et la rénovation énergétique, en vue de définir des stratégies de recherche et d’industrialisation de projets de R&D communes et de renforcer ainsi la place de l’industrie européenne sur les marchés internationaux.

La plateforme aura également pour ambition de faciliter le financement de projets innovants en mobilisant des dispositifs de soutien existants dans les deux pays (par exemple les fonds gérés par l’ADEME dans le cadre du programme des Investissements d’Avenir).

Enfin, des coopérations décentralisées entre collectivités territoriales en matière d’efficacité énergétique seront identifiées. Des crédits privés de participation à l’investissement pourraient être mobilisés.

Une coopération déjà effective :

Industriels français et allemands coopèrent déjà dans les domaines de l’énergie et en particulier sur le stockage, la distribution et sur les énergies renouvelables. L’ADEME est, quant à elle, partie prenante dans des projets conjoints comme :

- le projet CROME de démonstration transfrontalière d’infrastructure de charge de batterie pour véhicules électriques, soutenu dans le cadre des Investissements d’Avenir et mis en œuvre par des industriels du secteur tels que Renault, PSA, IFSTTAR ou EDF ;

- le pilote scientifique de la centrale de production d’électricité par géothermie profonde à Soultz-Sous- Forêts, en Alsace. L’exploitation de cette centrale, désormais reliée au réseau électrique, ainsi que les recherches connexes sont financées à parité par la France et l’Allemagne.

L’ADEME soutient, par ailleurs, l’Office Franco-Allemand pour les énergies renouvelables (OFAer), véritable plateforme d’échange et d’information entre industriels, acteurs de la recherche et du secteur public ainsi que le projet Tandem, qui œuvre, depuis 2004, à accompagner les collectivités dans la mise en œuvre de plans climats territoriaux.

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19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 06:44
Un passeport rénovation, propriété du logement, outil commun pour la définition d’une trajectoire de travaux à réaliser soit par étapes, soit globalement

Un passeport rénovation, propriété du logement, outil commun pour la définition d’une trajectoire de travaux à réaliser soit par étapes, soit globalement

Si la Cour des Comptes avait révélé l’absence d’une vision d’ensemble concernant la mise en œuvre du Paquet énergie-climat par la France, un think-tank « The Shift Project » qui avait souligné, en mars dernier, le manque d’efficacité de la politique de soutien en vue d’améliorer les performances énergétiques dans l’habitat existant, avait lancé des pistes pour impulser de grandes mesures.

Après plus d’un an de travaux sur la réflexion de la rénovation énergétique, « The Shift Project » vient de dévoiler ses propositions préliminaires à propos de la création d’un passeport rénovation énergétique. Le groupe de travail anticipe de nombreux bénéfices découlant de la mise en place de cet outil commun à l'ensemble des acteurs de la filière.

Partant du contexte qu’en France le secteur du bâtiment représente le quart des émissions de gaz à effet de serre et la moitié de la consommation d’énergie et que les décideurs politiques ont affiché des objectifs ambitieux avec notamment le chiffre de 500 000 rénovations par an, l’impératif est, selon le think-tank, de mettre en œuvre une politique adéquate en s’appuyant sur des mesures règlementaires incitatives et adaptées, un ajustement des aides financières et le développement d’outils concrets garantissant un résultat énergétique réel et performant. C’est à cela que The Shift Project souhaite contribuer avec les propositions de son groupe de travail sur la performance énergétique des bâtiments.

Soulignant un constat évident sur les mesures incitatives en faveur de la rénovation thermique des bâtiments qui ont été mises en place, CIDD, Eco-PTZ et CEE et n’ont pas réussi à enclencher une dynamique efficace et suffisante. Ces mesures se sont avérées peu adaptées à la réalité de la demande des ménages, dont les problématiques de rénovation thermique ne figurent pas parmi les priorités. La motivation des ménages provient essentiellement d’une volonté d’amélioration du confort de logement ou de la valorisation de patrimoine. Dans ce contexte, la préconisation de bouquets de travaux avec pour seule finalité la rénovation thermique est peu audible pour les ménages.

Aujourd’hui le volume des rénovations est bien en deçà des objectifs du gouvernement. Avec 10 000 rénovations de type BBC par an, l'amélioration du niveau de performance global du parc ne permet pas d’atteindre les engagements pris par la France.

Ainsi pour « The Shift Project », il faut à présent engager une rupture dans la politique de rénovation thermique. Pour cela, nous proposons de l’inscrire dans la vie naturelle du logement et de s’appuyer sur les interventions qui se produisent systématiquement chaque année : 540 000 toitures, 400 000 façades et 1 210 000 systèmes de chauffage sont ainsi changés tous les ans. Pour la maison individuelle, cela représente annuellement un montant de travaux compris entre 18 et 20 milliards d’euros. L’objectif est ainsi de faire en sorte que les ménages ne soient pas obligés d’effectuer des travaux spécifiques, mais bien de les inciter à "embarquer" systématiquement la performance énergétique à chaque intervention sur leur logement.

Pour éviter d’épuiser le gisement d’économie d’énergie, il faut non seulement prendre en compte l’efficacité énergétique à chaque intervention mais également s’assurer que le niveau de performance de chacun des gestes réalisés soit optimal. En effet chaque geste manqué ou à moitié réalisé ne pourra être rattrapé que 15 à 50 ans plus tard, selon les lots.

Création d’un passeport Rénovation :

The Shift Project préconise ainsi de mettre en place de nouvelles mesures complémentaires qui intègrent les mesures déjà opérantes, les adaptant et les améliorant au besoin.

Le passeport rénovation s’inscrit dans cette logique. Mis à disposition des ménages sous la forme d’un portail internet, il sera à la fois guide d’entretien et d’accompagnement personnalisé des futurs travaux, support technique et dossier d’archivage. Sa mise en place a plusieurs objectifs :

• offrir un outil commun à l’ensemble des acteurs de la filière afin que puisse s’instaurer un dialogue entre les différents intervenants ;

• permettre une meilleure transparence en rendant accessible l’ensemble des informations sous certaines conditions ;

• être un support d’aide à la décision en matière de rénovation thermique ;

• permettre d’assurer un suivi détaillé des différentes interventions et des consommations dans la durée ;

• enfin, permettre d’alimenter les bases statistiques des instituts nationaux compétents.

Propriété du logement auquel il est rattaché, le passeport rénovation sera sous la responsabilité du propriétaire. Il pourra servir de support aux différentes interactions avec les locataires, diagnostiqueurs, artisans, syndicats de copropriétés, notaires, autorités compétentes et – selon des modalités à définir – énergéticiens, banques et tout autre acteur concerné.

Le passeport rénovation est avant tout un outil devant permettre, à la suite d’un audit assisté, et ce grâce à une combinaison de performances des différents éléments et paramètres pris en compte dans l’efficacité énergétique du bâtiment, la définition d’une trajectoire de travaux à réaliser soit par étapes, soit globalement. Le cheminement, ainsi défini préalablement, permet au ménage d’avoir une vision à long terme des travaux qui devront être réalisés, prenant en considération les contraintes objectives du bâtiment et ses propres projets. Il est assuré qu’au terme du scenario défini, il atteindra un niveau de performance énergétique équivalent classe B. En outre, le passeport gardera la trace de chacune des interventions. Cet historique facilitera les décisions et les interventions futures.

Bénéfices attendus

• Réconciliation des partisans de la rénovation globale et de la rénovation par étapes.

• Massification des interventions de performance énergétique.

• Meilleure visibilité et anticipation des interventions à venir.

Un passeport rénovation, propriété du logement, outil commun pour la définition d’une trajectoire de travaux à réaliser soit par étapes, soit globalement

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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 06:44
13GWh d’économisés par les familles à énergie positive

13GWh d’économisés par les familles à énergie positive

7500 familles – accompagnées par 110 Espaces INFO->ÉNERGIE (EIE) - ont participé cette année au défi « Familles à énergies positives », soutenu par l’ADEME et coordonné par l’ONG Prioriterre.

Objectif : diminuer de 8 % leur consommation d’énergie par rapport à l’hiver précédent, grâce à des actions sur le chauffage, l’eau chaude, les équipements électriques…

Avec une moyenne d’économies de 15 % , soit près de 13GWh sur une année et un gain sur la facture d’environ 200 euros, l’objectif est largement atteint ! Ils étaient cette année 50 % d’inscrits en plus par rapport à l’édition 2012-2013.

Une réussite qui incite certains à aller plus loin : un tiers des familles a investi dans des appareils de chauffage plus performants, de la régulation ou encore l’isolation et plus de la moitié des participants envisage des travaux à plus long-terme pour pérenniser les économies réalisées et, pourquoi pas, en réaliser encore davantage.

Au-delà d’un intérêt économique, le défi « Familles à énergies positives » a conduit surtout à une prise de conscience qu’il est possible de réduire sa consommation d’énergie, et donc sa facture, avec quelques bonnes habitudes. Appareils branchés sur des multiprises éteintes la nuit, volets fermés pour conserver la chaleur, minuteur dans la douche pour économiser l’eau chaude : c’est tout le quotidien de ces familles qui a été revu pour consommer moins sans réduire le niveau de confort.

Chaque participant a bénéficié d’un suivi attentif des conseillers des EIE : mesures des consommations actuelles, formation, guide de bonnes pratiques…

De l’avis de tous, la motivation et l’envie de se surpasser naît aussi de la possibilité de comparer ces résultats entre familles. Depuis le lancement de l’initiative en 2008, ce sont 16 000 familles qui ont relevé le Défi.

Le principe du défi "Familles à énergie positive" ?

Regroupés en équipes d'une dizaine de personnes (voisins, collègues de travail, adhérents d'une association, etc.), coachés et accompagnés par un capitaine formé par prioriterre, les volontaires vont relever le défi pendant tout un hiver pour réduire d'au moins 8% leurs consommations d'énergie. Et ceci simplement en changeant leurs habitudes et en appliquant des gestes simples. Un site internet dédié permet de suivre en direct les progrès réalisés.
... Ensemble, atteignons et dépassons l'objectif de Kyoto de faire 8% d'économie d'énergie !

Comment participer ?

Ill suffit de s'inscrire sur le site www.familles-a-energie-positive.fr ou de contacter à contact@prioriterre.org ou par téléphone au 04 50 67 17 54.
> Vous avez jusqu'au 1er décembre pour vous inscrire !
La participation est GRATUITE et OUVERTE à TOUS (locataire, propriétaire, personnes vivant seules, en couple, en familles, en colocation, etc) et se déroule en hiver pour l'habitat, et au printemps pour les déplacements !
Alors, n'hésitez plus !

Vous n'êtes pas encore convaincu ?

3 bonnes raisons de participer au défi

  • Bénéficier de conseils de professionnels sur les économies d'énergie
  • Diminuer vos consommations d'énergie et réaliser jusqu'à 200€ d'économie sur vos factures d'énergie
  • Rejoindre l'aventure et apporter votre pierre à l'édifice


Depuis 2008, 9000 foyers se sont lancés dans le défi et ont économisé près de 20 millions de kWh, soit la consommation d'une ville de 15 000 habitants.

Chaque geste compte, pourquoi pas le(s) votre(s) ?

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27 mai 2014 2 27 /05 /mai /2014 06:42
A partir du 1er juillet 2014 ‘’QUALIBAT RGE'', pour vos travaux Reconnus Garants de l’Environnement

A partir du 1er juillet 2014 ‘’QUALIBAT RGE'', pour vos travaux Reconnus Garants de l’Environnement

Véritable enjeu majeur au cœur du quotidien des français, la facture énergétique tend à s’alourdir. La maîtrise de la consommation d’énergie devient donc l’une des priorités pour faire face à l’un des postes de dépense qui s’accroit de plus en plus. Ainsi, de nouvelles réflexions prennent un sens sur fond d’optimisation de l’efficacité énergétique.

Cette prise de conscience sur l’effort d’économies d’énergie a influé de nouvelles habitudes de consommations. Cependant, elles ne permettent pas toutes d’optimiser considérablement l’efficacité énergétique du logement.

En effet, en réalisant des travaux de rénovation énergétique, les dépenses d’énergie peuvent être divisées par deux, par trois. Pour répondre à cet objectif, l’État et l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) ont crée une mention qui est associée à un signe de qualité existant délivré par des organismes accrédités tels que QUALIBAT. La mention « RGE » (Reconnus Garants de l’Environnement)

Un marquage essentiel qui poursuit deux objectifs suivants :

• Fiabiliser les évaluations des compétences des entreprises qui réalisent des travaux concourant à améliorer la performance énergétique des bâtiments, en distinguant les signes de qualité délivrés par des organismes comme QUALIBAT dont le fonctionnement de l’organisme est garanti par le COFRAC (Comité Français d’Accréditation) qui, depuis novembre 2008, contrôle et accrédite QUALIBAT suivant la norme de qualification NF X 50- 091.

• Donner un repère harmonisé aux particuliers pour identifier les entreprises compétentes en matière de travaux d’amélioration énergétique et d’installation d’équipements utilisant une source d’énergie renouvelable.

C’est donc dans ce cadre qu’à partir du 1er juillet 2014, tous ceux qui souhaitent financer des travaux de rénovation énergétique en bénéficiant d’aides de l’Etat, notamment par l’éco-prêt à taux zéro et le CIDD, devront obligatoirement faire appel à un professionnel « RGE » (Reconnu Garant de l’Environnement).

Ces aides financières de l’État (crédit d’impôt développement durale et éco-prêt à taux zéro) sont admises que si l’entreprise qui exécute les travaux est titulaire de la mention RGE. Isolation, chauffage, fenêtres, énergies renouvelables etc, …, quelque soit la nature des travaux ou de la construction afin d’améliorer son habitat, le client devra faire appel à des professionnels fiables et qualifiés « RGE » pour pouvoir :

- bénéficier de l’obtention de l’éco-PTZ (éco-prêt à taux zéro) à compter du 1er juillet 2014. Accessible à tous les propriétaires, qu’ils occupent leur logement ou qu’ils le louent, l'éco-PTZ permet de bénéficier d'un prêt à taux zéro d’un montant maximal de 30 000 € pour réaliser des travaux d’éco-rénovation.

- profiter du CIDD (crédit d’impôt développement durable) à compter du 1er janvier 2015. Accessible à tous (propriétaires occupants comme locataires), le crédit d'impôt développement durable (CIDD) vous permet de déduire de vos impôts 15 ou 25 % des dépenses d’équipement et/ou de main d'œuvre pour certains travaux de rénovation énergétique.

Ce principe d’éco-conditionnalité constitue une marque de confiance, gage de garantie pour le client lui permettant de profiter d’une offre techniquement adaptée et de qualité, de la part des entreprises bénéficiant de la mention. C’est aussi un avantage concurrentiel non négligeable pour ces entreprises.

Cette mention, repère essentiel qui recouvre notamment les qualifications QUALIBAT ‘’RGE’’, reconnait le professionnalisme dans les domaines de qualifications suivantes :

- QUALIBAT ENR : Photovoltaïque, Solaire (installations solaires thermiques), Pompes à chaleur (PAC : géothermie et aérothermie), Installations thermiques Bois énergie.

- QUALIBAT Efficacité énergétique : Eco Artisan®, Pros de la Performance Energétique®, Offre globale de travaux, et Mention « Efficacité énergétique » associée aux qualifications liées à l’enveloppe ou aux lots techniques (couverture, isolation, menuiseries extérieures et protections solaires, ventilation, chauffage, eau chaude sanitaire, climatisation, etc.)

A partir du 1er juillet 2014 ‘’QUALIBAT RGE'', pour vos travaux Reconnus Garants de l’Environnement

A chaque projet, à chaque synchronisation, les différentes phases sont le point d’orgue à tous projets dans l’optique d’un bâtiment plus économe …

Toutes ces réflexions aux différentes phases, de l’élaboration du projet jusqu’à son exploitation et son cycle de vie, suivent une interaction des démarches concomitantes entre le client et les entreprises.

Dans le cadre d’un projet de rénovation, pour réduire sa facture, il est donc essentiel de se poser les bonnes questions à chaque étape du projet, du diagnostic jusqu’à l’exploitation. Et plus particulièrement dans la phase d’exécution, le choix de l’entreprise est primordiale. L'entreprise/l'artisan est-il bien assuré ? => L’entreprise/l’artisan a-t-il une qualification « RGE » me permettant d’obtenir des aides et subventions ? => Est-il fiable sur le plan financier ? => A-t-il les moyens humains suffisants ? => Le matériel nécessaire ? => Peut-il justifier de références de travaux similaires ? => Qu'en disent ses clients ?

Ces démarches importantes pour ces travaux de rénovation impliquent un investissement important, le recours aux entreprises QUALIBAT « RGE » constitue donc une garantie aux particuliers en mettant toutes les précautions de leur côté, sur tous les plans : administratif, juridique, financier et technique.

Les entreprises QUALIBAT « RGE » répondent à toutes ses questions et aux critères définis par l’Etat comme la formation d’un responsable techniques aux économies d’énergie, des références de chantiers avec contrôle sur site, et conseils avant et après travaux. Par ailleurs, elles sont assurées en responsabilité civile et responsabilité travaux et apporte leur garantie sur leur solidité financière. De plus, en termes de main d’œuvre et de matériels, elles disposent des moyens nécessaires pour conduire leurs activités, ainsi qu’elles sont responsables des matériaux et matériels entrant dans la constitution des ouvrages ou des installations qu’elles réalisent. Point essentiel, elles s’engagent aussi à ne recourir à la main d’œuvre extérieure (intérim et sous-traitance) que dans la limite de certains seuils. Enfin, elles ont justifié d’appréciations positives de leurs clients sur la qualité des travaux réalisés et respectent les normes et règles techniques en vigueur.

Compétence et fiabilité, deux mots clefs pour sélectionner une entreprise, aussi, pour ouvrir ce chapitre d’éco-conditionnalité des aides publiques à un signe de qualité, il suffit aux particuliers de cliquer sur le site travaux.qualibat.com, et de sélectionner l’une des diverses entreprises qualifiées travaux « RGE » correspondant aux critères préalablement définis. Une sélection par métiers ou bien par type de travaux que le client souhaite à faire effectuer, avec comme étape suivante la zone géographique résultant à une liste d’entreprises évaluées rigoureusement et objectivement par QUALIBAT.

L’ultime étape de validation permettre au particulier d’accéder aux informations validées par QUALIBAT et notamment le certificat QUALIBAT de l’entreprise retenue, document essentiel attestant de ses compétences, moyens et assurances.

Le site travaux.qualibat.com dispose aussi de plusieurs rubriques d’informations telles que :

- « Travaux pratiques » regroupant des conseils et articles liés à des travaux et de construction

- « Lexique » et « FAQ », des réponses à des questions, mais aussi des termes techniques expliqués

- « Contact » outre le fait de nous contacter vous pourrez laisser vos commentaires en termes d’évaluation d’une entreprise voire même déposer une réclamation

La nomenclature QUALIBAT répond à une logique de mise à jour constante. Une nomenclature qui compte près de 230 spécialités et comprend actuellement près de 460 possibilités de qualifications et de certifications totalisant plus de 30 000 entreprises qualifiées dans tous les corps de métiers (à l’exception de l’électricité qui relève de QUALIFELEC). Des entreprises soumises à une évaluation rigoureuse et objective, validée par une commission de professionnels de la construction et contrôlées sur le plan administratif, juridique, financier et technique.

A partir du 1er juillet 2014 ‘’QUALIBAT RGE'', pour vos travaux Reconnus Garants de l’Environnement

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 06:48
Une « Prime cash énergie », une offre en cash, délai garanti et optimisé, par la CLCV

Une « Prime cash énergie », une offre en cash, délai garanti et optimisé, par la CLCV

Le dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE) a été créé par la loi de programmation fixant les orientations de la politique énergétique (POPE) du 13 juillet 2005. Le principe : les pouvoirs publics imposent aux vendeurs d’énergie, appelés les « obligés », une obligation de réalisation d’économies d’énergie selon leur poids sur le marché et par période de 3 ans. Pour y parvenir, les fournisseurs d’énergie ont le choix des actions à mettre en œuvre. Ils peuvent obtenir des certificats d’économies d’énergie en contrepartie d’opérations qu’ils ont menées eux-mêmes ou bien les acheter à d’autres acteurs. A défaut d’avoir constitué un quota suffisant pour leur permettre de justifier qu’ils ont bien rempli leur obligation et promu l’efficacité énergétique auprès de leurs clients, ils doivent verser une pénalité.

CEE : 660 TWhcumac pour la troisième période d’obligations d’économies d’énergie
Les CEE, une efficacité, difficile à mesurer…

Dans ce contexte, l’offre de la CLCV et de GEO PLC consiste à attribuer une prime qui incite les particuliers à engager des opérations d’économies d’énergie, les certificats afférents sont ensuite revendus par GEO PLC à un fournisseur d’énergie, contribuant ainsi à remplir son obligation d’obligé.

La démarche de la CLCV

En premier lieu, la CLCV souhaite sensibiliser les particuliers à l’existence de cette aide qu’ils ne connaissent souvent pas. Il s’agit aussi de proposer une variante de ce service pas ou très peu présente : offre en cash, délai garanti et optimisé, engagement d’une association de consommateur pour la fiabilité de la démarche. La CLCV souhaite d’ailleurs que son offre puisse influer positivement sur le marché et amener les distributeurs d’énergie à donner la possibilité de valoriser les CEE des particuliers contre de l’argent, à engager les professionnels à afficher des délais de paiement garantis, etc.

La CLCV a effectué un appel d’offre auprès des acteurs pouvant acheter des certificats d’économies d’énergie et a sélectionné la société GEO PLC. Ce partenariat a permis de développer l’offre « Prime cash énergie ».

L’offre Prime cash énergie en pratique

Les principales opérations donnant lieu au versement de la prime

Pour un particulier, les opérations dites éligibles aux certificats d’économies d’énergie, c’est-à-dire qui permettent de toucher la prime, sont largement regroupées autour de deux catégories :

• Les travaux d’isolation, quelle que soit la partie de l’habitat concernée (combles, murs...)

• Un système de chauffage performant de type chaudière à condensation, pompe à chaleur, chauffage solaire...

D’autres opérations sont éligibles, les changements de fenêtres ou l’achat de certains équipements ménagers très économes (lave-linge classe A+) par exemple, mais selon la grille établie par le ministère de l’Ecologie, elles donnent lieu à de faibles primes. La démarche est ici intéressante dans un ensemble plus large (isolation des combles + changement des fenêtres, par exemple).

Quatre exemples de primes

• Cas n°1 : isolation des murs d’une maison de 100 m2 Montant de la prime : 750 € (chauffage au fioul ou au gaz) et 450 € (chauffage électrique).

• Cas n°2 : isolation des murs d’un appartement de 70 m2 Montant de la prime : 190 € (chauffage combustible) et 115 € (chauffage électrique)

• Cas n°3 : achat d’une chaudière individuelle à condensation pour un logement de 80 m2 Montant de la prime : 270 €.

Il s'agit là d'estimations, seul un professionnel du bâtiment peut, pour un logement donné, définir la surface d'isolant à poser. Celle-ci varie également suivant le mode d'isolation choisi (combles, murs par l'extérieur / intérieur, planchers bas...)

Les trois caractéristiques de l’offre Prime cash énergie 1. Une offre en cash

La grande singularité du secteur des certificats d’économies d’énergie tient au fait que les grands obligés (EDF, GDF, Total, Leclerc, Auchan, etc) rachètent contre de l’argent les certificats d’économies d’énergie aux professionnels publics (collectivités locales, offices HLM, par exemple) ou privés qui réalisent des opérations éligibles. Mais quand les particuliers réalisent ces mêmes travaux, les fournisseurs d’énergie ne veulent plus verser de l’argent et proposent des bons d’achats, un abondement sur la carte de fidélité, des prêts travaux bonifiés ou une remise sur l’achat de chaudière.

La CLCV a voulu que les particuliers soient traités comme les professionnels et que leur soit proposée une offre claire de valorisation en numéraire (cash) par chèque ou virement bancaire.

2. Un délai complet de quatre mois annoncé et garanti

La rigueur administrative d’authentification des certificats d’économies d’énergie par les pouvoirs publics, qui empêche efficacement les fraudes, engendre des délais aléatoires et parfois très longs pour toucher sa prime. L’offre Prime Cash énergie garantit un délai complet de traitement de 4 mois maximum.

Nombre d’offres ne s’engagent pas sur un délai de versement et des témoignages font état de délais parfois très longs (de 6 à 15 mois !). D’autres offres avancent des délais très courts (un mois) mais sans préciser s’il s’agit d’un délai complet.

En réalité, ces annonces semblent plutôt proposer un délai d’un mois à compter de l’authentification par l’autorité organisatrice (le ministère de l’écologie), sachant que le gros de la durée de traitement intervient avant l’authentification.

3. Une offre qui a la garantie d’une association nationale de consommateurs

Sur ce marché émergent de la valorisation des CEE, le particulier peut avoir du mal à évaluer les offres et à engager ses démarches en toute confiance. Ce propos concerne notamment les nouvelles offres des structures collectives (« les courtiers »), qui développent depuis peu des valorisations en cash, dans la mesure où il s’agit de start-up où le retour d’expérience est très faible, notamment pour les consommateurs domestiques.

Le rôle que veut jouer la CLCV est ainsi d’apporter une réassurance en sélectionnant un partenaire, puis en contrôlant très régulièrement la fiabilité de l’offre. La CLCV a aussi mis en place une adresse mail spécifique mais aussi un contact par courrier pour toute difficulté que rencontrerait le consommateur.

La marche à suivre pour bénéficier de la prime

Un particulier prépare des travaux d’isolation ou un achat de chaudière économe. Les étapes pour obtenir la Prime cash énergie sont les suivantes :

• Avant de signer le devis/contrat, aller sur le site Prime cash énergie pour effectuer une simulation du montant de la prime.

• Etre adhérent de la CLCV, souscrire à la démarche et recevoir par mail les éléments qui garantissent la conformité du dossier.

• Les travaux ont lieu.

• Le particulier envoie son attestation de fin de travaux au partenaire GEO PLC.

• GEO PLC valide le dossier en interne et envoie un mail et un courrier au particulier lui garantissant le versement de la prime dans un délai de 4 mois maximum.

• La Prime cash énergie est versée sous forme de chèque ou de virement bancaire.

Pourquoi faut-il se manifester avant le lancement des travaux ou l’achat d’équipement ?

Il est fondamental de se manifester auprès de notre groupement avant de signer les travaux. En effet, la règlementation implique que les CEE jouent un rôle incitatif dans la décision d’effectuer une opération d’efficacité d’énergétique.

Si vous avez déjà effectué les travaux d’isolation, l’esprit de la loi vient à considérer que les CEE n’ont pas joué de rôle dans cette décision d’effectuer des travaux et que, par conséquent, le particulier n’y a pas droit. Même si le principe peut surprendre, la réglementation implique donc de se manifester en amont auprès de l’intermédiaire CEE.

Pourquoi un délai maximum de 4 mois ?

Le dispositif des certificats d’économies d’énergie fait l’objet d’un système de contrôle important. Il s’agit d’éviter des abus, comme toucher des primes pour des travaux qui n’améliorent pas l’isolation par exemple, ou des fraudes, comme revendre ses certificats plusieurs fois notamment.

Pour éviter ces travers, le ministère de l’Ecologie a créé un registre des certificats qui implique un contrôle de chaque dossier. Cette rigueur administrative présente l’intérêt de garantir le sérieux et la crédibilité de la démarche, ce que la Cour des comptes a confirmé en octobre 2013. Elle a pour inconvénient d’induire des délais d’attente en soi importants. Les 4 mois correspondent essentiellement au délai d’instruction au niveau du registre national tenu par le ministère. Il sera souvent plus court (2 ou 3 mois) mais nous avons tenu à un engagement ferme sur une durée maximum.

La CLCV et GEO PLC ont spécifiquement travaillé pour que ce délai soit le plus court possible tout en restant réalistes afin de pouvoir le garantir. Cette garantie de délai n’est souvent pas présente dans les autres offres de rachat de CEE au particulier.

L’offre est-elle valable pour les résidences secondaires ? Les copropriétés ?

La prime s’applique à tout type de logement où ou a lieu une opération éligible d’efficacité énergétique, qu’il s’agisse d’une résidence principale ou secondaire, d’une maison individuelle ou d’un appartement en copropriété. Pour des travaux effectués sur l’ensemble de la copropriété ou d’une partie commune, la CLCV et GEO PLC sont en mesure de proposer un accompagnement dédié.

Quelles solutions de valorisation des CEE existe-t-il aujourd’hui ?

Les fournisseurs d’énergie proposent des bons d’achat (Leclerc, Auchan, Carrefour, etc) ou des prêts bonifiés et l’accès à un réseau d’entrepreneurs agréés (EDF). Des professionnels proposent des réductions sur la facture d’achat d’équipement et de travaux d’isolation contre cession gratuite des certificats d’économies d’énergie par le client au professionnel (qui ensuite les revend aux fournisseurs d’énergie).

Dans de nombreux cas, le consommateur valorise ainsi ses certificats sans le savoir, il bénéficie d’une remise à l’achat d’équipement/ou au devis de travaux et signe dans le contrat une cession de certificats. On voit aussi poindre des offres en cash de la part de nouvelles structures collectives.

Ce segment nouveau de valorisation est donc en phase d’émergence. Par son offre, la CLCV souhaite le promouvoir en apportant les garanties qu’attendent les consommateurs sur un service complètement nouveau ou il n’existe pas encore d’acteur installé.

La CLCV critique-t-elle le principe d’offre en bons d’achat ou en prêts bonifiés ?

En soi, non. Ces offres peuvent correspondre à des attentes et ont donc leur place. La CLCV critique en revanche le fait que les fournisseurs d’énergie proposent de l’argent aux acteurs professionnels contre leurs CEE (il s’agit même du mode de valorisation principal) mais pas aux particuliers. Cette possibilité devrait pouvoir être proposée aux consommateurs et la CLCV a développé son offre avec GEO PLC pour cette raison.

Les certificats d’économies d’énergie : un droit à polluer ?

La démarche des certificats d’économies d’énergie (CEE) ne correspond pas à celle des marchés de quotas ou des droits à polluer. Ainsi, il n’y a aucun rapport entre le marché des certificats d’économies d’énergie et le marché européen de quotas de CO2.

Concrètement, les pouvoirs publics voulaient accroitre les financements qui incitent aux opérations d’efficacité énergétique. Face à la contrainte budgétaire, ils ont décidé que ce surplus d’aide proviendrait des fournisseurs d’énergie. Ces derniers peuvent donc mettre en place des opérations d’économies d’énergie ou subventionner ces opérations en rachetant des certificats. Le système des CEE est ainsi une forme nouvelle de financement des démarches d’économies d’énergie.

La CLCV prend-elle une commission sur la vente du certificat ? Pourquoi l’adhésion à l’association est-elle requise ?

La CLCV ne prend aucune commission sur ces opérations. L’offre est réservée aux adhérents car nous avons souhaité que cette démarche corresponde à l’esprit associatif du groupement d’achat. Depuis sa création, la CLCV met en place des actions collectives de groupements d’achats (alimentaires, voyages pour enfants, etc) et de consommation collaborative (mise en commun d’appareils électroménagers) qui, par souci de proximité, s’effectuent entre les membres adhérents de la structure.

Les personnes qui adhérent à la CLCV par le biais de l’offre Prime cash énergie bénéficient ensuite de tous les services inhérents à cette adhésion (permanence juridique notamment) et sont les bienvenues dans les structures locales de la CLCV.

Comment la CLCV a-t-elle sélectionné son partenaire ?

Les certificats d’économies d’énergie peuvent être valorisés directement auprès des fournisseurs d’énergie (EDF, GDF, TOTAL, etc) ou auprès de structures intermédiaires agréées pour effectuer des opérations sur le marché des CEE. La CLCV a effectué un appel d’offres en écrivant aux principaux obligés et à l’ensemble des intermédiaires agréés. Un seul fournisseur d’énergie a répondu pour décliner la proposition.

Plusieurs structures intermédiaires ont déposé des offres de qualité, celle de GEO PLC a été retenue. Le silence de la plupart des fournisseurs d’énergie s’explique probablement par le fait que s’agissant des particuliers, ces opérateurs ne désirent pas effectuer des rachats de certificats contre de l’argent.

Que faire en cas de difficultés dans la démarche ?

Le processus d’inscription et de versement de la prime ainsi que l’accompagnement s’effectue avec les équipes du partenaire GEO PLC (par mail ou téléphone).

La CLCV a par ailleurs mis en place une adresse mail et postale pour les particuliers qui rencontrent des difficultés particulières ou souhaitent plus généralement témoigner de leur expérience. L’association traitera ces requêtes avec son partenaire pour apporter une réponse et lever au mieux les difficultés.

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 06:46
Le Plan national d'action relatif à l'efficacité énergétique

Le Plan national d'action relatif à l'efficacité énergétique

Les Etats membres devaient présenter au plus tard le 30 avril 2014 (puis tous les 3 ans) leur Plan National d’Action en matière d’Efficacité Energétique (PNAEE), en application de l'article 24 de la directive 2012/27/UE du 25 octobre 2014 relative à l’efficacité énergétique dont l'objectif est d'améliorer de 20 % l’efficacité énergétique de l’Union Européenne d’ici 2020.

Ce plan doit préciser les objectifs nationaux d'efficacité énergétique que l'état se fixe et doit rendre compte des progrès enregistrés dans la réalisation de ceux-ci. Il doit couvrir des mesures significatives visant à améliorer l'efficacité énergétique et les économies d'énergie escomptées ou réalisées, notamment dans la fourniture, le transport, la distribution et l'utilisation finale de l'énergie.

Ce plan d'action en matière d'efficacité énergétique doit être complété par des estimations actualisées de la consommation globale d'énergie primaire escomptée en 2020 et par une estimation des niveaux de consommation d'énergie primaire.

La France s’est fixé un double objectif, conformément à l’article 3 de la directive 2012/27/UE relative à l’efficacité énergétique (DEE), de réduire sa consommation énergétique à 131,4 Mtep d’énergie finale et 236,3 Mtep d’énergie primaire en 2020 (hors transport aérien international). La France est par ailleurs sur la bonne trajectoire pour atteindre son objectif de 12 Mtep d’économies d’énergie en 2016, fixé par la directive 2006/32/CE relative aux services énergétiques (ESD), avec environ 6,3 Mtep d’économies d’énergie entre 2007 et 2011, et 9 Mtep d’économies d’énergie entre 2007 et 2012 (hors secteur tertiaire).

Les principales politiques et mesures mises en œuvre pour atteindre ces objectifs existants sont détaillées secteur par secteur.

Le secteur du bâtiment, qui représente 44,5 % de la consommation d’énergie finale de la France en 2012, constitue à ce titre un enjeu majeur des politiques d’efficacité énergétique. La réglementation thermique 2012 a pour objectif d’améliorer la performance énergétique des bâtiments neufs et devrait générer des économies d’énergie de l’ordre de 1,15 Mtep en 2020. Le plan de rénovation énergétique de l’habitat (PREH) a vocation à accélérer le rythme de rénovation du parc de logements existants, en s’appuyant notamment sur le réseau des Points Rénovation Information Services (PRIS) et une meilleure articulation des dispositifs existants (crédit d’impôt développement durable, éco-prêt à taux zéro...). La lutte contre la précarité énergétique s’effectue notamment au travers des actions de l’agence nationale de l’habitat (ANAH) et de son programme « Habiter mieux ».

Le secteur des transports représente quant à lui 31,9 % de la consommation d’énergie finale de la France en 2012. Les mesures mises en œuvre dans ce secteur visent principalement à soutenir le report modal et l’amélioration de l’efficacité énergétique des modes de transport utilisés. Le bonus-malus écologique a permis à la France d’avoir en 2013 l’un des marchés de véhicules neufs les moins émetteurs de CO2 en Europe (de l’ordre de 117 g CO2/km). La mise en œuvre des mesures d’amélioration de la performance des véhicules neufs permettra l’économie d’environ 2,2 Mtep en 2020.

Dans l’industrie, la politique de la France en termes d’efficacité énergétique s’appuie notamment sur la directive européenne 2003/87/CE établissant un système d’échange de quotas d’émissions au sein de l’Union européenne, ainsi que sur des mesures incitatives financières, des mesures réglementaires (au titre desquelles l’audit énergétique obligatoire introduit par l’article 8 de la DEE), un soutien aux processus de normalisation, et un soutien au développement des technologies les plus efficaces, notamment par le biais des investissements d’avenir.

Le secteur de l’agriculture met également en œuvre un nombre important de mesures d’amélioration de l’efficacité énergétique, dont le Plan de Performance Energétique des exploitations agricoles (économies d’énergie et conversion aux énergies renouvelables) et le plan de modernisation des bâtiments d’élevage.

Les actions d’exemplarité de l’Etat et des collectivités territoriales portent, pour partie, sur la rénovation des bâtiments publics. Des actions sont également engagées en matière d’achat public et de déclinaison territoriale des politiques climatiques énergétiques au travers des Plans Climat-Energie Territoriaux et des Schémas Régionaux du Climat, de l’Air et de l’Energie.

Enfin, des mesures importantes permettent des économies d’énergies multi-sectorielles. C’est notamment le cas des certificats d’économies d’énergie (CEE), dont la 3e période a été annoncée en application de l’article 7 de la DEE. Les mesures d’écoconception ou de prévention des déchets ont également un impact majeur en faveur de la réduction des consommations d’énergie. Le marché français des services d’efficacité énergétique se développe et a été évalué à environ 7,2 Md€ en 2013. Les enjeux ayant trait au comptage, à la facturation, ou encore au développement des réseaux sont également des gisements majeurs pour l’amélioration de l’efficacité énergétique.

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 06:44
RENOVATE EUROPE, un manifeste contre le gaspillage énergétique dans nos bâtiments…

RENOVATE EUROPE, un manifeste contre le gaspillage énergétique dans nos bâtiments…

A l’occasion des prochaines élections européennes, une campagne de communication politique est née ayant pour objectif de faire reculer la demande énergétique dans le parc immobilier européen à hauteur 80 % d’ici 2050, par rapport aux niveaux enregistrés en 2010, par le biais de la législation et de programmes de rénovation ambitieux. Parce que l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas, la problématique énergétique de nos bâtiments, dont le blog tente d’en faire écho, est à l’origine d’environ 40 % de la consommation énergétique, et d’autour de 36 % des émissions de carbone, et il continuera d’en être ainsi si notre parc immobilier existant n’est pas rénové d’une manière ambitieuse, afin de réduire drastiquement sa consommation énergétique. Les technologies actuelles et des approches innovantes pourraient nous apporter une réduction de 80 % de la demande énergétique de nos bâtiments. C’est le cadre règlementaire et législatif qui fait ici défaut.

Renovate Europe compte sur le nouveau Parlement pour s’attaquer d’une manière cohérente et courageuse à cette problématique !

C’est donc dans ce cadre que la campagne Renovate Europe souhaite compter sur le nouveau Parlement pour s’attaquer d’une manière cohérente et courageuse à cette problématique !

Avec 40% des consommations totales d'énergie en France et en Europe, le secteur du bâtiment représente un enjeu majeur à la fois pour notre énergétique et dans la lutte contre les changements climatiques. L'efficacité énergétique est une source majeure de création de valeur économique et d'emplois non délocalisables. Elle permettra aux consommateurs, dont le rôle est central, de ne pas subir la hausse endémique du coût de l'énergie en maitrisant leur consommation. Elle permettra enfin de résorber structurellement la précarité énergétique dont le développement en France inquiète.

La campagne électorale doit renforcer l'attention des décideurs sur un sujet dont les enjeux sociaux, économiques et environnementaux sont cruciaux pour notre pays. Forte de ses acquis nationaux, les représentants français devront faire preuve d'audace et de volontarisme à Bruxelles afin de placer l'efficacité énergétique au coeur des politiques européennes, aux bénéfices des citoyens, des territoires, de la France et de l'Europe.

«Efficacité énergétique», le rapport entre les résultats, le service, la marchandise ou l'énergie que l'on obtient et l'énergie consacrée à cet effet. L'amélioration de l'efficacité énergétique est, l'accroissement de l'efficacité énergétique à la suite de modifications d'ordre technologique, comportemental et/ou économique; De manière concrète, améliorer l'efficacité énergétique consiste à rechercher la meilleure utilisation possible de l’énergie en raisonnant désormais sur les besoins et non plus sur une logique d'offre énergétique.

A cet effet, la Coalition France pour l'efficacité énergétique, CFEE, soutient la campagne Renovate Europe à l'occasion de ces élections et appelle tous les candidats à faire de même en signant le Manifeste Renovate Europe.

9 principes du Manifeste RENOVATE EUROPE :

Améliorons la qualité de vie

Nous passons environ 90 % de notre vie à l’intérieur des immeubles. Aussi, une amélioration de la qualité de l’environnement dans ces derniers entraînerait des bienfaits considérables sur notre santé, et améliorerait nos capacités d’apprentissage et notre productivité

Réalisons des réductions importantes en matière de pollution et d’émissions de CO2

Les immeubles génèrent 36 % des émissions totales de CO2 dans l’UE. Aussi, si la demande énergétique des bâtiments diminuait, la réduction de la combustion des carburants fossiles qui s’ensuivrait entraînerait un recul des émissions de CO2, et donc une amélioration de la qualité de l’air au profit de l’ensemble des citoyens de l’UE

Encourageons un élargissement de la régénération urbaine à l’échelle de l’ensemble de l’UE

Une rénovation programmée et ambitieuse des immeubles situés en centre-ville donnerait lieu à des paysages urbains plus agréables, sûrs et accessibles, en améliorant ainsi la qualité de vie dans les villes

Améliorons les perspectives des PME

Le secteur du bâtiment est principalement constitué de PME. Elles jouent un rôle crucial dans la réalisation d’un environnement bâti de meilleure qualité, mettant fin au gaspillage énergétique dans les bâtiments, et créant ainsi des millions de nouveaux emplois directs

Impliquons-nous davantage avec les autorités locales et régionales

Les régions, les villes et les communes possèdent et gèrent une bonne partie de notre parc immobilier public. Elles stimulent l’initiative, en jouant un rôle de promotion, qui devrait s’accentuer à l’avenir

Donnons un coup de fouet à la reprise économique

En créant des millions de postes de travail supplémentaires sur le plan local, en dynamisant l’activité économique et en développant un nouveau socle industriel innovant, en mesure d’être compétitif et de se placer en tête sur les marchés mondiaux

Eradiquons la pauvreté énergétique

Car des habitations éconergétiques garantissent des économies d’énergie permanentes année sur année, et réduisent les factures énergétiques de l’ensemble des citoyens

Renforçons la sécurité énergétique

Une diminution de la demande énergétique rendrait l’Union européenne plus résistante en cas d’envolée des prix et de difficultés d’approvisionnement, et réduirait le déficit commercial en matière énergétique de cette dernière

Dynamisons les finances publiques des États membres

Les investissements en matière de rénovation éconergétique contribuent à la création de postes de travail et font diminuer le nombre de personnes percevant des prestations sociales, au bénéfice des finances publiques, allant jusqu’à 5 € pour chaque euro investi, plusieurs fois dans l’année

En signant le manifeste le Parlementaire cautionnera 5 engagements :

* À EXHORTER MON GOUVERNEMENT NATIONAL À METTRE EN ŒUVRE UNE STRATÉGIE DE RÉNOVATION AMBITIEUSE DANS MON PAYS

Il est essentiel que tous les gouvernements s’engagent à établir et à mettre en œuvre une stratégie nationale de rénovation ambitieuse, concernant l’ensemble du parc de bâtiments, ainsi que cela est exigé par la directive sur l’efficacité énergétique (article 4). Cela nécessite l’organisation d’une consultation poussée, ainsi qu’une planification avec l’ensemble des parties prenantes. Les États membres de l’UE doivent présenter au mois d’avril 2014 leurs premières stratégies, qu’ils devront réviser tous les trois ans par la suite, ce qui laisse place à l’intervention et à des exigences accrues.

* À DEMANDER AUX COMMISSAIRES ET AUX SERVICES DE LA COMMISSION COMPÉTENTS DE SE PRONONCER SUR L’IMPORTANCE DE L’ADOPTION DE MESURES EN FAVEUR DE LA RÉNOVATION DES BÂTIMENTS

La Commission soutient clairement les bienfaits de la rénovation des bâtiments, mais un engagement politique plus fort s’avère nécessaire pour transformer ces bonnes intentions en de solides propositions favorables à l’investissement, en faveur d’une rénovation énergétique ambitieuse de l’ensemble des bâtiments de l’UE.

* À RAPPELER QU’UNE RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE EFFICACE DES BÂTIMENTS NÉCESSITE DE RENDRE CETTE QUESTION PRIORITAIRE D’UN POINT DE VUE POLITIQUE ET LÉGISLATIF

Le Parlement européen a soutenu à maintes reprises la diminution du gaspillage énergétique dans les bâtiments, et appelle à la réduction de la demande énergétique dans le parc immobilier de l’UE, à hauteur de 80 %, d’ici 20501. Si l’on veut permettre à l’UE de satisfaire cet objectif, l’on devra saisir l’ensemble des opportunités politiques et législatives dont on pourra disposer2 pour rendre prioritaire

et promouvoir une rénovation énergétique efficace sur les plans Européens et nationaux, notamment en s’appuyant sur le travail de l’ensemble des commissions parlementaires.

* À CONTRIBUER À LA DIFFUSION D’EXEMPLES DE RÉUSSITE DE RÉNOVATIONS ÉNERGÉTIQUES AMBITIEUSES

Il existe des exemples de programmes de rénovation énergétique réussis partout en Europe. Des plans de financement innovants sont à l’étude, en cours d’élaboration ou en œuvre. Davantage d’échanges sur les bonnes pratiques en la matière s’avèrent nécessaires pour favoriser une approche tournée vers des solutions, en ce qui concerne la transformation du parc immobilier existant en bâtiments à consommation énergétique quasi-nulle.

* À ÉTABLIR UN DIALOGUE ET À FOURNIR UNE ASSISTANCE, EN PERMANENCE, AVEC LES AUTORITÉS LOCALES, DANS LE CADRE DE LEURS EFFORTS DE RÉNOVATION DU PARC IMMOBILIER DE L’UE

Dans l’UE, de nombreuses villes et régions se sont engagées à progresser en termes d’efficacité énergétique de leurs bâtiments, notamment dans le cadre de la Convention des Maires. Elles auront besoin d’un soutien constant plus important pour atteindre leurs objectifs, ce dont leurs citoyens pourront tirer avantage.

Il est fondamental d’engager, DÈS A PRESENT, une rénovation énergétique ambitieuse du parc immobilier de l’Union européenne !

En effet, il s’agit là du seul moyen d’atteindre notre objectif à long terme consistant à réduire, à hauteur de 80 %, la demande énergétique de nos bâtiments d’ici 2050.

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 06:46
Avant le 5 décembre 2015, un audit énergétique pour les entreprises de plus 250 salariés

Avant le 5 décembre 2015, un audit énergétique pour les entreprises de plus 250 salariés

Les entreprises de plus de 250 salariés, ou réalisant un chiffre d’affaires hors taxe annuel de plus de 50 M€ ou un total de bilan de plus de 43 M€, devront réaliser un audit de leurs usages énergétiques avant le 5 décembre 2015. En application de la directive 2012/27/UE du 25 octobre 2012 relative à l’efficacité énergétique, la loi n°2013-619 du 16 juillet 2013 oblige les grandes entreprises à réaliser, tous les 4 ans, cet audit énergétique de leurs activités. Cette disposition est accompagnée de sanctions financières en cas de manquement. Toutefois, les entreprises certifiées ISO 50001 (système de management de l’énergie certifié) sont exemptées de cette obligation.

« L’Union européenne est confrontée à des défis sans précédent qui découlent de sa dépendance accrue à l’égard des importations d’énergie et de ressources énergétiques limitées, ainsi que de la nécessité de lutter contre le changement climatique » (directive 2012/27/UE).
Dans cette optique, la directive 2012/27/UE du parlement européen et du conseil du 25 octobre 2012 relative à l’efficacité énergétique instaure par son article 8 un audit énergétique obligatoire dans les grandes entreprises. Cette obligation a été transposée par le projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne dans le domaine du développement durable adopté le 2 juillet 2013 par l’Assemblée nationale. Loi plus communément appelée loi « DDADUE ». Il convient de développer dans quelles mesures l’audit énergétique, objet de la directive 2012/27/UE, s’impose comme une obligation aux entreprises ?
L’audit énergétique obligatoire (II) dans les grandes entreprises (I) peut tout de même faire l’objet d’exemption (III). Afin que soient respectées ces dispositions, le projet de loi pose des sanctions pour tout manquement à l’une d’elles (IV).


I. Le champ d’application de l’audit énergétique obligatoire

La directive impose aux grandes entreprises de faire l’objet d’un audit énergétique. Elle définit ces entreprises par la négative en précisant que sont soumises à cette obligation les « entreprises qui ne sont pas des petites et moyennes entreprises (PME) ». Faut-il encore connaître les seuils européens permettant de classer une entreprise dans la catégorie des PME. La recommandation de la commission européenne 2003/361 du 6 mai 2003 concernant la définition des micros, petites et moyennes entreprises posent les principaux éléments qui permettent de déterminer si l’entreprise est une PME. Il s’agit de seuils par rapport au nombre de salariés et au chiffre d’affaires ou au total du bilan dont le détail se trouve sur le site de la commission européenne.
Par exemple, une entreprise ayant entre 50 et 250 salariés et un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros ou un total de bilan inférieur à 43 millions d'euros est classée comme moyenne entreprise.

Les grandes entreprises se définissent par la négative au vu des éléments permettant de déterminer si une entreprise est une PME. Autrement dit, les grandes entreprises sont les entreprises dont le chiffre d’affaires ou le total du bilan et le nombre de salariés sont supérieurs aux seuils ci-dessus.

L’obligation de faire l’objet d’un audit énergétique vise uniquement les grandes entreprises, bien que l’article 8 de la directive précise tout de même que les « Etats membres développent des programmes visant à encourager les PME à se soumettre à des audits énergétiques » sans pour autant le leur imposer.

Sur le plan national, les travaux préparatoires du projet de loi, adopté le 2 juillet 2013 et relatif à l’adaptation au droit de l’UE dans le domaine du développement durable, parlent explicitement de « grandes entreprises » et laisse le soin au Conseil d’Etat de fixer par décret les seuils permettant de les définir dans son article 40 (anciennement l’article 29).


II. L’obligation des grandes entreprises de se soumettre à un audit énergétique

L’audit énergétique imposé aux grandes entreprises par l’article 8 de la directive relative à l’efficacité énergétique, devra être effectué avant le 5 décembre 2015 et renouvelé ensuite tous les quatre ans. L’article 40 du projet loi transpose ces dispositions en introduisant au code de l’énergie l’article L233-1 dans un nouveau chapitre intitulé « La performance énergétique dans les entreprises ».
La directive fixe des lignes directrices pour effectuer les audits énergétiques dans son annexe VI qui précise que l’audit doit comporter « un examen détaillé du profil de consommation énergétique des bâtiments ou groupes de bâtiments ainsi que des opérations ou installations industrielles, notamment le transport ». L’audit s’appui sur « une analyse du coût du cycle de vie plutôt que sur de simples délais d'amortissement pour tenir compte des économies à long terme » et « sur des données opérationnelles actualisées, mesurées et traçables concernant la consommation d'énergie ». La directive précise aussi que l’audit donne lieu à « des calculs détaillés et validés » pour la disponibilité des informations relatives aux économies potentielles.
Les données utilisées pour l’audit devront être conservées.

Ces lignes directrices devraient être transposées et définies par voie règlementaire comme le précise le projet de loi.

Au vu des motifs du projet de loi et du délai imparti (avant le 5 décembre 2015), l’audit énergétique, estimé durer trois semaines, nécessiterait 500 auditeurs pour les 5000 entreprises qui seraient soumises à l’audit suivant les seuils fixés par décret. Le coût pour chaque entreprise reviendrait entre 15000 à 20000 euros ; coût non négligeable qui serait, d’après les motifs du projet de loi, « rapidement amorti » si les recommandations de l’audit sont appliquées.


III. L’exonération à l’obligation d’audit énergétique pour les grandes entreprises

La directive et le projet de loi pose une exemption à l’obligation de faire un audit énergétique pour les grandes entreprises.
L’article 8 de la directive exempte les grandes entreprises qui disposent d’un système de management de l’énergie ou de l’environnement certifié par un organisme indépendant s’il prévoit un audit énergétique respectant les critères de l’annexe VI.
Concrètement, si l’entreprise met en œuvre une norme européenne ou internationale telle que EN ISO 50 001 (système de management de l’énergie), EN 16247-1 (audits énergétiques) créé par l’AFNOR pour répondre aux exigences de l’article 8 de la directive ou EN ISO 14 000 (système de management environnemental) si elle intègre un volet audit énergétique, alors elle est exemptée de l’obligation de l’article 8 de la directive.


IV. Les sanctions

Le projet de loi pose plusieurs sanctions pour les manquements à l’obligation de faire un audit énergétique. Le premier degré de sanction est la mise en demeure par l’autorité administrative compétente. Le second degré est une amende dont le montant ne peut excéder 2% du chiffre d’affaires hors taxe du dernier exercice clos. Amende pouvant être portée à 4% du même montant en cas de nouveau manquement à la même obligation.
L’article 233-4 du code de l’énergie relatif aux sanctions pose un délai de prescription de 4 ans sous condition que les faits n’aient fait l’objet d’aucun « acte tendant à leur recherche, à leur constatation ou à leur sanction »

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 06:44
Proposition de loi afin de promouvoir l’efficacité énergétique

Proposition de loi afin de promouvoir l’efficacité énergétique

Une proposition de loi d’Hervé Morin relative à la promotion de l’efficacité énergétique a été déposée le 29 avril à l’Assemblée nationale.

« Il faut regretter que le code des marchés publics, en interdisant toute clause de paiement différé, empêche le déploiement du contrat de performance énergétique (CPE) alors que le secteur public est, comme le privé, un consommateur d’énergie et doit être, plus que le privé, un exemple », est-il expliqué dans l’exposé des motifs de la proposition.

Elle a pour but de favoriser l’innovation dans les nouvelles technologies de l’efficacité énergétique et d’encourager la diffusion de ces technologies au profit de l’environnement, de l’emploi et de la compétitivité.


Selon le député Hervé Morin, la promotion de l’efficacité énergétique constitue la solution la plus pertinente à développer dans l’ensemble des secteurs de l’économie : « L’efficacité énergétique relève d’un ensemble de technologies et de services dans lequel de nombreuses start-up, petites et moyennes entreprises (PME) et entreprises industrielles françaises excellent. Elle ouvre à la France un champ de compétitivité accrue pour son économie, dans le cadre d’un modèle économique fondé sur la rationalisation des ressources naturelles et ayant pour ambition de développer la compétitivité à l’export des entreprises françaises. »


Par ailleurs, au niveau de l’Union Européenne, le paquet « énergie-climat » prévu pour 2020 a pour objectif d’accroitre l’efficacité énergétique d’au moins 20%. Le projet qui consiste à assurer la transition vers une économie à faibles émissions de dioxyde de carbone est doté d’une enveloppe d’environ 2 milliards d’euros à la disposition des régions françaises sur la période 2014-2020.


Malgré l’importance des moyens et ressources mis en œuvre, les entreprises et les collectivités territoriales hésitent toujours à effectuer les investissements et travaux nécessaires. En ce qui concerne les acteurs institutionnels, certaines dispositions du code des marchés publics les en empêchent, « ces freins relèvent de deux ordres : d’une part, le manque d’outils de financement innovants, simples et efficaces, et d’autre part, l’existence de verrous juridiques », souligne Hervé Morin. A ce propos, le député rappelle que le code des marchés publics, en interdisant toute clause de paiement différé, empêche le déploiement du contrat de performance énergétique (CPE).


C’est dans le but de favoriser l’innovation dans les nouvelles technologies de l’efficacité énergétique, qu’une proposition de loi a été déposée mettant ainsi en avant plusieurs mesures pour faire face efficacement à ces difficultés.


L’article premier confirme et complète le dispositif des sociétés de tiers-financement, introduit dans le droit français par l’article 124 de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR), qui définit précisément le mécanisme de tiers-financement, en le distinguant de la vente d’énergies conventionnelles. Il s’agit ainsi de compléter l’article 124 de la loi ALUR en rendant les structures de tiers-financement publiques et privées éligibles aux CEE.


L’article 2 crée un fonds souverain de la transition énergétique, afin de financer l’efficacité énergétique. Ce fonds est financé, d’une part, par les ressources du fonds destiné à couvrir les charges liées au démantèlement nucléaire, créé dans le cadre de la loi du 28 juin 2006, dont la gestion n’est aujourd’hui pas sécurisée – selon le rapport de la Cour des comptes de 2012. D’autre part, il est financé par des actifs apportés par la Caisse des dépôts et consignations et par la Banque publique d’investissement. Les provisions constituées à cette date étant insuffisantes, le fonds disposera pour ressources complémentaires du produit d’un prélèvement additionnel auprès des exploitants de centrales nucléaires fixé à cinq centimes d’euros par kilowattheure sur la production d’électricité d’origine nucléaire. Afin de ne pas pénaliser les ménages précaires énergétiquement et les industriels dits électro-intensifs, une part de ce fonds est consacrée à des solutions d’efficacité énergétique en leur direction.

Ce fonds est destiné à assurer le refinancement optimal des sociétés de tiers-financement ainsi qu’au financement sur le long terme d’infrastructures essentielles à la mise en œuvre de la transition énergétique.


L’article 3 modifie les articles L. 221-1 et suivants du code de l’énergie définissant les certificats d’économies d’énergie (CEE). Il rend obligatoires les évaluations a posteriori auprès des obligés pour améliorer la connaissance des économies réellement obtenues grâce aux opérations financées par les CEE. Il permet des modes de calcul plus aisément compréhensibles par les acteurs du marché. Enfin, une part spécifique des certificats d’économies d’énergie doit être obtenue par les obligés via les sociétés de tiers-financement.


L’article 4 confère un droit à l’expérimentation aux régions en vue de les rendre maîtres d’œuvre de la transition énergétique sur leur territoire dans le respect des compétences des autorités organisatrices dans le domaine des réseaux énergétiques, et des agglomérations en matière de développement économique. Ce droit à l’expérimentation permet aux régions de décider de leur propre gouvernance énergétique, afin d’aider au développement de boucles d’énergie locales, de filières locales de rénovation énergétique, et d’investissements productifs en énergies renouvelables. Cette expérimentation est d’autant plus opportune que les régions sont chargées de la gestion du Fonds européen de développement régional (Feder) sur la période 2014-2020, et donc des financements de l’Union européenne destinés à l’efficacité énergétique.


L’article 5 transcrit les obligations issues des engagements européens de la France (directives 2009/72/CE et 2009/73/CE). Il s’agit d’assurer une transparence comptable entres les activités de production, transport, distribution et stockage dans le secteur énergétique en vue de favoriser l’investissement productif dans les territoires et les infrastructures énergétiques.


L’article 6 vise à reformer le crédit d’impôt développement durable (CIDD) qui est destiné aux ménages. Il est proposé de recadrer le CIDD sur des éléments concourant à une approche globale de la rénovation énergétique en :

  • rétablissant le dispositif d’aide au solaire supprimé par la loi de finances 2014 et en ajoutant le stockage associé ;
  • ajoutant les systèmes de gestion active de l’énergie, c’est-à-dire les solutions permettant de piloter de façon dynamique l’ensemble des appareils qui consomment ou produisent de l’énergie dans un bâtiment.


L’article 7 crée un nouveau dispositif de « bonus-malus » sur la consommation d’énergie des bâtiments, qui, à titre expérimental, sera appliqué au parc des bâtiments du secteur tertiaire en tenant compte du type d’utilisations finales d’énergie et de l’intensité énergétique des secteurs d’activité considérés.


Enfin, l’article 8 vient gager les éventuelles pertes de recettes et augmentations de charge qui pourraient résulter pour l’État de l’application de la présente loi.

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Published by LV_RM - dans Efficacité Energétique Proposition de loi
13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 07:42
Pas d’économies d’énergies en France, en revanche pour les factures …

Pas d’économies d’énergies en France, en revanche pour les factures …

Et oui, si le mois de mars est souvent propice à la béatitude climatique, il est aussi propice à la grise mine…

Alors que la consommation d’énergie baisse, la facture, elle, continue de progresser, signe tangible de crispation…

Et pour confirmer cette tendance, selon le Réseau EurActiv, les économies d’énergie ne seraient pas prioritaires dans l’agenda politique français, les autres Etats membres, d’ailleurs, ne feraient guère mieux, à l’exception du Royaume-Uni.

Rendre attractives et compréhensibles les économies d'énergie, en quittant le discours moral

Etant soumis aux Paquet climat-energie, les 28 États membres doivent se soumettre à une série d'obligations destinées à réduire la consommation d'énergie de 20 % avant 2020 et donc les émissions de gaz à effet de serre : mesures relatives à l'écoconception, la rénovation des bâtiments publics, etc.

Le Réseau EurActiv estime que les déclarations des États membres dédiées aux économies d'énergie sont jalonnées de beaux discours mais que les actions restent à déterminer…

La politique européenne en matière d’efficacité énergétique dans le brouillard…

EurActiv a notamment pu se rapprocher d’un représentant du ministère français qui a expliqué que la stratégie de long terme concernant la rénovation des bâtiments, qui doit être envoyée à la Commission européenne d'ici avril, était loin d'être finalisée.

Selon lui, une équipe administrative se charge de la question, sans se frotter aux acteurs du secteur, alors que l'article 4 de la directive sur l'efficacité énergétique impose des consultations auprès de la sphère des affaires et des consommateurs.

« Il s'agit d'un problème très grave, car ce document est censé donner au secteur de la construction une perspective à long terme essentielle. Nous sommes en train de passer à côté l'occasion [de réduire significativement les émissions de CO2] », a-t-il poursuivi.

En Europe, environ 45 % de l'ensemble des émissions de CO2 proviennent de lacunes dans les systèmes de chauffage et de climatisation, mais les membres des cabinets ministériels nationaux sont peu intéressés par la question, selon le représentant.

« Les États considèrent la directive comme une obligation sans importance », a-t-il déclaré. « Ils sont chargés d'envoyer des documents à la Commission...que personne ne consulte ! Du coup ils estiment que cette stratégie de long terme est seulement un document administratif sans conséquences politiques. »

Un objectif en matière d'efficacité énergétique à l’horizon 2030 constituerait un « coup de pouce pour tout le monde » : « Nous avons certains objectifs en matière d'efficacité énergétique dans les bâtiments, mais aucun n'est organisé de manière adéquate, parce que tout le monde attend de connaître les prochaines étapes importantes à venir. »

« Duper la Commission »

Selon des sources du secteur de l'industrie, d'autres États membres ne mettraient pas en place des règles relatives à l'efficacité énergétique dans le laps de temps fixé, ou le font de façon légère. « Ils espèrent que leur stratégie dupera néanmoins la Commission », a expliqué une source à EurActiv.

« Par exemple l'Espagne veut utiliser les recettes provenant des obligations en matière d'efficacité énergétique de l'article 7 de la directive pour financer la rénovation de bâtiments publics selon l'article 5 », a-t-elle poursuivi. « Je trouve que c'est un peu exagéré. »

Le gouvernement britannique a annoncé le 5 mars une série de mesures en vue d'améliorer la mise en œuvre du Green Deal. Il prévoit notamment des subventions supplémentaires de 450 millions de livres (environ 547 millions d'euros) afin d'améliorer l'efficacité énergétique et les services de conseils auprès des consommateurs.

Le délai pour avoir un nouveau fournisseur passera de trois mois à trois semaines. La période pour approuver la documentation des constructeurs diminuera d'un mois à une semaine et les délais d'attente seront fortement réduits, pour le plus grand plaisir des clients.

« Certains aspects du Green Deal portent leur fruit, d'autres pas », a déclaré Ed Davey, le ministre de l'Énergie, le 4 mars dernier. Il a ajouté qu'une déclaration suivra dans le courant de la semaine pour passer à la prochaine étape.

Plus de 100 000 personnes se sont inscrites pour obtenir une évaluation comme l'accord le prévoit. Seuls 458 ménages ont toutefois achevé des rénovations qui nécessitaient un emprunt.

Selon Ed Davey, ces améliorations seront également communiquées cette semaine aux entreprises énergétiques et le lancement de système de mesures incitatives sur le marché devrait avoir lieu cet été.

Un ministre britannique de l’énergie passionné par l'efficacité énergétique

« Selon un mythe répandu, nous ne faisons rien en matière d'efficacité énergétique, mais en réalité nous faisons énormément », a-t-il ajouté. « Ce sujet me passionne, car c’est [le principe d’efficacité énergétique] qui coûte le moins d'argent et qui permet de créer de nombreux emplois. »

Pourtant, un extrait de l'évaluation d'impact sur le paquet énergie-climat 2030 est en contradiction avec l'objectif d'efficacité énergétique de 30 % étant donné que cette ambition « augmente l'ensemble des coûts de manière substantielle [...] puisqu'elle entraîne des économies d'énergie supérieures à celles nécessaires pour respecter seulement l'objectif de 40 % [de réduction] des gaz à effet de serre ».

Un ancien conseiller du ministère d'Ed Davey a déclaré à EurActiv que le manque de coordination interdépartementale et la mauvaise distribution des compétences au sein du Parlement britannique nuirait aux perspectives d'économies d'énergie.

Cinq priorités

En 2011, Steven Fawkes, conseiller en efficacité énergétique auprès d'EDF Pulse Awards, a proposé cinq mesures à Greg Baker, le secrétaire d'État en charge de la lutte contre le changement climatique : établir des objectifs en matière d'efficacité énergétique, créer un bureau consacré à l'efficacité énergétique, lancer des tarifs de rachat dans le domaine, fixer un objectif de réduction de 25 % pour les bâtiments publics d'ici 2015 et garantir une attention dans la réforme du marché de l'électricité.

Aucune ambition relative à l'intensité énergétique ou au tarif de rachat ne s’est concrétisée jusqu'à présent. Le gouvernement ne respectera probablement pas non plus son objectif sur les bâtiments étant donné que l’on « doit lever des capitaux du ministère des Finances ou de sources extérieures et cela n'a pas été fait », a-t-il ajouté.

Un plan d'action national sur l'efficacité énergétique « ne sera probablement pas suffisant » pour respecter les obligations de la Grande-Bretagne d'ici 2020.

« L'efficacité énergétique ne se résume pas à un débat politique entre la droite et la gauche, il s'agit en réalité d'une question d'unanimité [...] on la considère comme quelque chose d'inutile, comme une sorte de luxe. C'est un sujet acceptable, mais il passe après tout le reste », a conclu le représentant du ministère français.

Prochaines étapes :

  • Juin 2014 : la Commission européenne revoit les objectifs nationaux en vue de remplir l'objectif sur l'efficacité énergétique de 2020
  • Avril 2014 : date butoir pour l'envoi des plans d'action pour l'efficacité énergétique à Bruxelles
  • 2014, 2016 : la Commission européenne devrait réviser la directive sur l'efficacité énergétique
  • 2020 : date butoir pour que les États membres respectent l'objectif volontaire de 20 % d'efficacité énergétique

Consultez l'article d'EurActiv'

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 07:46
8 axes pour impulser un vrai projet de transition énergétique

8 axes pour impulser un vrai projet de transition énergétique

Un collectif de neuf ONG et associations écologistes a présenté une version de ce que pourrait être le projet de loi de programmation pour la transition énergétique.

Le collectif qui rassemble, Agir pour l’Environnement, le CLER, le CNID, Ecologie sans frontière, Energie partagée, France Natura Environnement, LPO, REFEED et le RAC s’interroge sur le fait qu’après 9 mois d’un grand débat national sur la transition énergétique, les conclusions adoptées de manière consensuelle en juillet 2013 offrent une base de travail minimale mais incontestable. Depuis, la rédaction du projet de loi patine et le gouvernement a de plus en plus de mal à donner le change. Face à cette inertie et aux annonces contradictoires, nous avons construit ce «VRAI» projet de loi. Il précise les objectifs et liste les principales mesures indispensables pour mettre la France sur la bonne trajectoire.

Le projet de loi sur la transition énergétique devra donner une vision pour l’avenir de la france: Comment favoriser la création de 632 000 emplois d’ici 2030 et organiser les transitions professionnelles des secteurs qui vont décliner vers ceux qui vont se développer? Comment alléger la facture énergétique des ménages et des entreprises, mais aussi de la France? Comment valoriser les ressources de nos territoires? Comment sortir des millions de ménages de la précarité énergétique? Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France et les diviser par quatre d’ici à 2050 pour limiter les effets dévastateurs des changements climatiques? Comment répondre à l’épuisement des ressources naturelles, aux pollutions, au risque nucléaire ou à la perte de la biodiversité tout en garantissant à tous un accès à des services énergétiques de base (chauffage, éclairage, mobilité...)?

Les mesures de ce VrAI projet de LoI sont un socle qui permettrait d’engager la France sur la trajectoire de la transition vers un modèle énergétique plus sobre et équitable, créateur d’emplois, générateur d’innovations et davantage respectueux de l’environ- nement. La loi de programmation sur la transition énergétique devra notamment intégrer:

l des objectifs clairs et ambitieux pour 2030 dans le cadre d’une trajectoire tendant vers le 100% énergies renouvelables en 2050, intégrant les engagements pris par le Président de la République sur le nucléaire et la baisse de la consommation d’énergie, et cohérents avec la division par quatre des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050

l La mise en œuvre obligatoire d’une isolation performante lors des grands travaux qui rythment la vie d’un bâtiment –ravalement, réfection de toiture

l une priorité claire donnée aux infrastructures de transport alternatives au routier et à l’aérien et des mesures pour lutter contre l’étalement urbain et la mobilité contrainte

l La création d’une Institution financière de la transition énergétique qui prêterait à des taux réduits au profit de l’ensemble des acteurs publics et privés pour des projets de production d’énergie renouvelable, de rénovation de bâtiments ou de développement des transports en commun.

l La possibilité pour les collectivités de mettre en place des mesures de transition énergétique adaptées à leur territoire, tout en s’intégrant dans un cadre national et européen

TItre 1er

Une vision et une trajectoire de transition énergétique

L’impératIf de changer de modèle énergétique pour préserver les ressources, participer au fondement d’une société plus juste, lutter contre le réchauffement climatique et les pollutions associées à la production et consommation énergétique, la présente loi fixe les objectifs et la trajectoire à adopter en matière de politique énergétique. Ce cadre permettra aux acteurs –ménages, entreprises, collectivités– d’avoir une visibilité indispensable sur les évolutions à venir des politiques liées à l’énergie. Il sera cohérent avec l’objectif de division par 4 des émissions de gaz à effet de serre en 2050 que la France s’est déjà fixé.

La France se fixe les objectifs suivants:

1 - Réduire d’ici 2030 d’au moins 45% la quantité de gaz à effet de serre2 émis sur son sol.

2 - Réduire sa consommation d’énergie finale d’au moins 35% d’ici 2030 et d’au moins 50% d’ici 2050.

3 - Hisser d’ici 2050 l’ensemble du parc bâti à un haut niveau de performance thermique avec, dès 2017, 500 000 rénovations par an au niveau « BBC4 rénovation » en une fois ou en plusieurs étapes. Il est important d’arriver rapidement à un rythme de croisière de 750000 rénovations performantes par an. Les logements des ménages en précarité énergétique sont rénovés en priorité : 330 000 logements par an dont 130000 dans le parc social.

4 - Atteindre en 2030 au moins 45% d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie.

5 - Limiter d’ici 2025 la production d’électricité d’origine nucléaire à un maximum de 50% de la consommation nationale d’électricité. Ce point de passage est cohérent avec une perspective de sortie du nucléaire, et avec la nécessité d’engager dès maintenant l’arrêt des réacteurs les plus dangereux, en tenant compte des risques pour la sûreté liés à leur conception ancienne et à leur vieillissement.

La France défendra, au niveau européen, l’adoption conjointe de trois objectifs juridiquement contraignants à l’horizon 2030.

Titre II

La fin des gaspillages dans l’industrie et les équipements

L’Etat décide de favoriser les produits et systèmes sobres en énergie, durables et réparables afin de contribuer aux objectifs énergétiques et climatiques, de stimuler l’innovation et de réduire les factures d’énergie des ménages et des entreprises. Pour cela, il s’engage à:

1 - Retirer du marché6 les équipements les moins performants (électroménager, bureautique, communication, éclairage, chauffage...).

2 - Généraliser une étiquette énergie claire et comparable en l’étendant au chauffage électrique direct.

3 - Rendre obligatoire la mise en œuvre des recommandations des audits énergétiques dès lors que le temps de retour sur investissement est inférieur à 3 ans, d’abord pour les grandes entreprises en 2017, puis pour les PME en 2019.

4 - Pour lutter contre l’obsolescence programmée, faciliter le recours à la réparation en soutenant ce secteur et étendre progressivement la durée légale de garantie de 2 à 10 ans.

5 - Modifier le code des marchés publics pour faire de la consommation d’énergie des produits un critère de choix obligatoire et significatif dans les achats publics. Pour les appareils équipés d’une étiquette énergie, la classe la plus performante sera obligatoire, sauf si le choix s’oriente vers des produits d’occasion.

Titre III

Un haut niveau de performance énergétique pour l’ensemble des bâtiments

Rénover l’ensemble des bâtiments permet de réduire la consommation d’énergie et donc la facture énergétique des ménages, des entreprises et des collectivités et de créer des centaines de milliers d’emplois pérennes et non délocalisables. Des dispositifs d’information, d’accompagnement, de formation et de financement sont mis en place pour faciliter les rénovations. Un accompagnement spécifique est apporté aux ménages en situation de précarité énergétique afin de leur apporter une solution durable.

1 - Renforcer l’information des ménages et la formation des entreprises du bâtiment via un grand programme mis en œuvre au niveau territorial et coordonné au niveau national dans une logique de service public.

2 - Créer un instrument unique de financement de la rénovation énergétique des bâtiments en remplacement progressif des nombreux dispositifs incitatifs existants (crédit d’impôt développement durable, éco-prêt à taux zéro, aides de l’ANAH, certificats d’économie d’énergie...). Il mettra à disposition les fonds nécessaires sous forme de prêts bonifiés et d’aides directes. Il sera ouvert à la fois au secteur social, privé et public. Les financements seront octroyés en fonction de la performance énergétique visée par le projet de rénovation, garantie par des contrôles avant et après travaux réalisés par des auditeurs agréés. Un programme spécifique visera la rénovation des logements des ménages en précarité énergétique.

3 – Rendre obligatoire la mise en œuvre d’isolation à l’occasion des grands travaux de maintenance des bâtiments comme la rénovation de la toiture ou le ravalement de façade.

4 - Intégrer la performance énergétique dans les critères de décence et de salubrité des logements afin de retirer progressivement les passoires thermiques du marché. Instaurer un bouclier énergétique global sous forme d’allocation aux personnes en remplacement des tarifs sociaux actuels afin de permettre à chacun d’accéder aux services énergétiques essentiels.

Titre IV

Mobilité et transports: mieux, moins, autrement

Dominé par le mode routier, le secteur des transports est fragile car dépendant à plus de 90% du pétrole qui se raréfie et dont les prix augmentent. Son coût environnemental et sociétal est très lourd. Il est le premier contributeur aux émissions de gaz à effet de serre en France et pose un grave problème de santé publique à cause de la pollution de l’air en milieu urbain dont il est à l’origine (particules fines et oxydes d’azote). La mobilité pèse également très lourd dans le budget des ménages (5000€ en moyenne par ménage et par an soit 15% de ses revenus selon l’ADEME).

1 - Juguler l’étalement urbain pour réduire les distances parcourues et les déplacements inutiles. Les politiques de transports et d’urbanisme seront désormais articulées. Les collectivités pourront augmenter les aides fiscales à l’acquisition d’un logement neuf en fonction de critères de desserte par les transports en commun et de proximité des services.

2 - Réorienter les investissements dans les infrastructures : tous les grands projets autoroutiers et aéroportuaires seront abandonnés tandis que seront soutenus ceux qui portent la transition énergétique, notamment les transports collectifs, les transports actifs (vélo, marche) et l’intermodalité, y compris pour le fret en privilégiant le ferroviaire et le fluvial.

3 - Lancer des appels à projets territoriaux de soutien aux nouveaux services de mobilité et d’organisation du travail et mettre en place un programme « 2 personnes minimum par véhicule ».

4 - Réduire les vitesses autorisées à 110 km/h sur les autoroutes, à 80 km/h sur les routes et à 30 km/h en ville de façon à réaliser des économies de consommation de carburant, une réduction des émissions de gaz à effet de serre, une amélioration de la sécurité routière et de la qualité de l’air et un abaissement des nuisances sonores et des problèmes de congestion sur les routes.

Titre V

Une production d’énergie moins polluante, moins risquée et plus locale

La priorité est donnée aux énergies renouvelables, qui sont déclarées d’intérêt général, avec pour objectif d’atteindre 100% d’énergies renouvelables d’ici à 2050. Le soutien aux énergies renouvelables sera orienté vers les projets efficaces en énergie, ancrés dans les territoires et dont l’impact sur les milieux naturels et la biodiversité est maitrisé. Parallèlement, la France met en place, dès 2014, un calendrier comportant des échéances concrètes de fermetures de réacteurs prenant en compte leur âge et leur état de vieillissement. La France décide de fermer au moins 20 réacteurs ou l’équivalent de 18 GW de capacité nucléaire d’ici 2020 pour atteindre l’objectif intermédiaire de 50% d’électricité d’origine nucléaire en 2025 et ne pas dégrader la sûreté du parc existant.

1 Donner à l’Etat la possibilité de décider, pour des raisons de politique énergétique, d’arrêter l’exploitation d’une installation de production électronucléaire. Donner à l'ASN des moyens financiers complémentaires à ceux de l’Etat et diversifier les types de sanctions à l’égard des exploitants. Abandonner le chantier de l’EPR à Flamanville, ainsi que les projets sur d’autres sites.

2 - Simplifier et accélérer les procédures administratives pour l’installation de moyens de production d’énergies renouvelables en généralisant par exemple le permis unique pour l’éolien et le biogaz.

3 Poursuivre le chemin vers la compétitivité des énergies renouvelables et donner de la visibilité aux opérateurs en pérennisant les tarifs d’achats et en fixant des règles claires pour leur ajustement périodique.

4 En cohérence avec ses engagements climatiques, la France ne développera pas, sur son territoire, et ne soutiendra pas, à l’extérieur de ses frontières, de nouveaux projets d’énergies fossiles conventionnelles et non conventionnelles.

Titre VI

Des outils de financement pour investir dans l’avenir

Pour mobiliser les investissements supplémentaires nécessaires pour la rénovation des bâtiments, les transports et les énergies renouvelables, de l’ordre de 20 à 30 milliards d’euros par an, l’Etat s’engage à:

1 - Créer une Institution financière de la transition énergétique sous contrôle public, dotée d’une gouvernance pluraliste (société civile, entreprises, élus...) et ayant la capacité de se refinancer à des taux très bas (via la BEI par exemple), de façon à pouvoir prêter à des taux réduits au profit de l’ensemble des acteurs publics et privés pour des projets de production d’énergie renouvelable, de rénovation de bâtiments ou de transports en commun.

2 - Réorienter la fiscalité pour donner un signal prix nécessaire à l’orientation des consommations vers des usages moins énergivores. Mettre un terme aux subventions explicites ou implicites à la pollution, notamment aux énergies fossiles comme le kérosène et le gazole. L’État redirigera les fonds ainsi collectés vers l’efficacité énergétique, le développement des énergies renouvelables, les projets de transports en commun ou encore la lutte contre la précarité énergétique. Au sein des organismes où il siège (institutions financières internationales) et de la COFACE, l’Etat orientera également les financements vers la transition énergétique.

3 - Permettre à chacun d’investir dans un projet d’énergie renouvelable ou d’efficacité énergétique près de chez soi au travers de fonds ou produits financiers spécifiques. L’investissement citoyen dans les énergies renouvelables et les économies d’énergie sera simplifié en exonérant, comme en Allemagne, les coopératives du visa de l’Autorité des Marchés Financiers sous réserve de disposer d’un circuit de contrôle de gestion financière dédié.

4 - Mobiliser une plus grande part des fonds collectés via le livret développement durable et la part non-centralisée du livret A pour financer des projets de transition énergétique. L’État définit les parts minimales que les banques devront y consacrer et les sanctions en cas de non respect.

Titre VII

Des transitions professionnelles vers les emplois de demain

Afin de mettre en place les formations à la fois initiales et continues pour les filières, métiers et compétences qui vont se développer et d’accompagner les nécessaires reconversions, les transitions seront facilitées et organisées, avec les collectivités territoriales, au niveau des bassins d’emplois.

1 - Soutenir en priorité les filières les plus intensives en emploi et les plus cohérentes avec les objectifs de la transition énergétique.

2 - Pour anticiper les besoins en emplois, renforcer et généraliser les observatoires prospectifs de branche. Des analyses prévisionnelles de l’emploi et de la formation seront réalisées et régulièrement mises à jour à l’échelle des bassins d’emplois, en concertation entre les partenaires sociaux l’État, les collectivités locales, et en prêtant une attention particulière au renforcement et au maintien dans le temps de l’offre locale de formation initiale et continue.

3 - Rendre obligatoire à la rentrée 2015 l’application du canevas et du référentiel « plan vert » développés en 2010 en lien avec la Conférence des Présidents d’Université (CPU) et la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) pour l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur situés sur le territoire français. Pour pouvoir former au mieux les professionnels de demain, les établissements d’enseignement se devront d’être eux-mêmes exemplaires dans leurs pratiques énergétiques

4 - Prévoir la mise en place dans le cadre du dialogue social d’un dispositif de reconversion en cas d’arrêt d’activité dans les secteurs en déclin, et développer des stratégies spécifiques en direction des territoires affectés.

Titre VIII

Un nouveau rôle pour l’Etat, les collectivités et les citoyens

C’est au cœur des territoires que se joue le succès de la transition énergétique: rénovation des bâtiments, développement de réseaux de transports alternatifs à la route et à l’aérien, production d’énergie renouvelable adaptée aux ressources locales, etc. C’est aussi au niveau local que sont le plus efficaces l’information et la sensibilisation des habitants, la mobilisation des acteurs des territoires, la formation vers de nouveaux métiers ou pour l’évolution des métiers existants, la création d’activités de proximité, les filières courtes...

1 Réaliser des Plans climat énergie territoriaux (PCET) sur tous les territoires à l’échelle des bassins de vie et sans doublons. Des programmes d’investissement dans les réseaux d’énergie seront élaborés et mis en œuvre conjointement entre les collectivités concédantes des réseaux et les distributeurs.

2 - Assurer l’animation et la mise en réseau des PCET au niveau régional afin de garantir leur cohérence et de veiller à une solidarité équitable entre territoires et entre citoyens. La Région s’assure de la compatibilité des actions et plans avec les objectifs du schéma régional et construit ce schéma à partir du travail réalisé dans les PCET des territoires qui la composent. L’État s’assure que l’agrégation des schémas régionaux est cohérente avec les engagements de la France.

3 Contraindre les entreprises dont l’Etat est actionnaire majoritaire ou significatif à l’abandon de tout projet d’exploration, d’extraction ou d’exploitation de ressources fossiles conventionnelles et non conventionnelles, en particulier le charbon, les gaz et huiles de schiste et les sables bitumineux. L’Etat actionnaire garantit l’intérêt général et se doit d’investir via par exemple EDF, GDF-Suez et leurs filiales, et en lien avec les collectivités locales, prioritairement dans les solutions d’avenir comme la modernisation et l’adaptation des réseaux, le développement des énergies renouvelables ou les services d’efficacité énergétique.

4 Favoriser l’appropriation des énergies renouvelables et promouvoir l’investissement citoyen en incitant puis en imposant l’ouverture à hauteur de 20% du capital des projets éoliens ou solaires de plus de 5 MW aux citoyens et/ou aux habitants.

Le VrAI projet de LoI de programmation pour la transition énergétique

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11 février 2014 2 11 /02 /février /2014 07:46
Le défi de la rénovation énergétique : lever l’absence « d’envie de rénovation énergétique »

Le défi de la rénovation énergétique : lever l’absence « d’envie de rénovation énergétique »

Donner envie tel est le mot d’ordre du rapport rendu public le 6 février, par le think tank « la fabrique écologique » qui souligne que « l’efficacité énergétique, c’est ennuyeux » pour les ménages et pointe l’importance de leur donner envie de rénover.

Partant du constat sur la question simple : pourquoi la plupart des ménages ne rénovent-ils pas leur logement alors qu’il y a tant de raisons objectives de le faire ? Le rapport pointe le décalage grand entre l’intention d’agir et le passage à l’acte. Il estime que la profusion et l’incohérence des informations disponibles, un déficit de confiance dans les professionnels et l’absence d’envie de rénovation énergétique constituent les principaux freins identifiés.

Le rapport soulève également que le contexte de crise et l’absence de visibilité des ménages sur leur futur à 5/10 ans n’arrangent pas les choses. Ni la conscience écologique, ni la promesse d’un retour sur investissement ne sont déterminantes dans le passage à l’acte, mais plutôt des considérations esthétiques, de bien-être, de confort, de gain de valeur patrimoniale et de baisse de mensualités. Ces motivations diffèrent en logements collectifs et individuels.

Pour surmonter ce constat, le rapport détaille des mesures structurantes à prendre rapidement avec une mise en œuvre étalée dans le temps : développer une forte logique de marque, généraliser des « carnets de santé » des logements, constituer des réserves financières pour les travaux de rénovation et introduire un mécanisme contraignant pour les passoires thermiques qui posent des problèmes de santé publique.

Il s’agit en premier lieu de créer et de développer une logique de marque grand public pour clarifier la lisibilité des professionnels, des produits, des diagnostics, des prêts... dans l’esprit de ce qui a été fait dans la filière bois avec les labels FSC et PEFC. Pour réussir, cette marque devra être portée par un large ensemble d’acteurs : entreprises, Etat, collectivités, associations, syndicats... et adopter un marketing positif.

La deuxième proposition est de généraliser des « carnets de santé » des logements. Sur le modèle des contrôles techniques automobiles, chaque logement aurait un document de suivi, qui devra être accessible sur Internet. Le volet énergétique du « carnet de santé », qui devra être réalisé dans un délai de 10 ans, pour recommander, en les chiffrant, plusieurs types de travaux de rénovations énergétiques permettra aux ménages d’avoir rapidement accès à des informations personnalisées sur leur logement. La réalisation de ces carnets de santé devant être un moment clé de conviction des ménages, des experts des comportements psycho-sociaux y seront associés.

Il est enfin proposé de donner des signaux économiques et règlementaires forts annoncés longtemps à l’avance. Des réserves financières seraient constituées à destination de travaux énergétiques, alimentées par les propriétaires lors de chaque transaction immobilière. La somme consignée serait fonction de l’investissement nécessaire pour permettre au logement de franchir une ou plusieurs classes énergétiques. Elle augmenterait avec le temps. Dans le cas particulier des passoires thermiques, un mécanisme contraignant de rénovation serait mis en place pour éviter notamment le développement de problèmes de santé publique dans ces logements dus à la précarité énergétique.

En conclusion, l’absence d’une demande de rénovation est le point le plus limitant du déploiement d’un grand plan de rénovation énergétique. L’existence d’offres technique et de financement est nécessaire. Leur absence serait un frein, mais leur existence n’est pas un moteur. Il est crucial d’activer les moteurs de la demande en travaillant sur ce qui fait que les ménages passent à l’acte.

L’intérêt du déploiement d’un grand plan de rénovation étant stratégique pour la France, il est essentiel que les politiques publiques actuelles soient complétées. Le point crucial pour atteindre les objectifs politiques de rénovation énergétique est de bien traiter les freins et les moteurs du passage à l’acte des propriétaires de logements privés.

Quelles pratiques pour stimuler la rénovation des bâtiments chez nos voisins ?

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