Présentation

1 DON 1 RECOMPENSE

Recherche

Archives

TWITTER

Articles Récents

14 octobre 2014 2 14 /10 /octobre /2014 08:00
Le comité pour la fiscalité écologique perd son président… Las de la verticalité du gouvernement

Le comité pour la fiscalité écologique perd son président… Las de la verticalité du gouvernement

« Le verdissement de la fiscalité n’est pas une priorité » selon Christian de Perthuis, qui a annoncé le lundi 13 octobre avoir présenté sa démission, « découragé » par le manque d’impulsion du gouvernement.

« Par la lettre de mission du 18 décembre 2012, vos deux ministères m’ont demandé d’assurer la présidence du Comité pour la fiscalité écologique (CFE), rappelle Christian de Perthuis dans le courrier qu’il a transmis aujourd’hui à la ministre de l’Ecologie et au ministre de l’Economie et des Finances. L’objet de ce comité est de formuler des avis et propositions destinés à promouvoir une fiscalité qui tarifie les nuisances environnementales, afin d’inciter à la réduction des pollutions et de simultanément réduire d’autres impositions potentiellement dommageables à la compétitivité de notre économie. »

« Ca fait trois mois que j’ai fait des propositions de relance du comité. Comme je n’ai pas de réponse, il y a un moment où je me suis découragé », a déclaré lundi 13 octobre Christian de Perthuis, président du comité pour la fiscalité écologique. « Je ne sais plus comment faire pour le faire avancer, donc je préfère redonner mon tablier », a-t-il encore dit, ajoutant: « l’impression que j’ai est que le verdissement de la fiscalité n’est pas une priorité gouvernementale ».

A la suite de la dernière réunion du Comité, le 10 juillet dernier, il a transmis aux deux ministres des propositions destinées à orienter la suite de ses travaux.

« En l’absence de réponse de vos deux ministères, je comprends que les travaux conduits par le Comité ne répondent plus aux priorités du gouvernement. Je vous prie, en conséquence, de bien vouloir accepter ma démission », écrit Christian de Perthuis.

Ce comité, mis en oeuvre en 2012 par l’actuel gouvernement et qui rassemble une quarantaine d’élus et représentants des associations, des entreprises et des syndicats, a pour mission de proposer des pistes pour « verdir » la fiscalité afin de modifier les comportements. Durant sa première année d’activité, il a posé les bases d’une taxe carbone adoptée dans le budget 2014.

« Sans plus de volonté politique, il est impossible d’avancer, » a réagi la Fondation Hulot (FNH), membre de ce comité, tout en saluant le travail de Christian de Pertuis qui « a mené avec brio les travaux de ce comité, obtenant des consensus sur des sujets pourtant complexes comme la fiscalité des carburants, sur l’eau ou encore sur l’artificialisation des sols ». « Il faut que le gouvernement rouvre d’urgence ce chantier si important du basculement vers une fiscalité plus écologique, confirme le comité et suive ses recommandations », a déclaré Mathieu Orphelin, en charge du dossier énergie à la FNH.

Avant l’été déjà, plusieurs ONG membres du comité, FNH mais aussi le Réseau action climat (RAC) ou encore le Fonds mondial pour la nature (WWF), avaient fait part de leur inquiétude au sujet du comité fiscalité verte, après l’annulation de deux réunions. Le ministère de l’Economie avait alors fait savoir que les réunions avaient été annulées « pour des raisons d’agenda sans qu’il soit nécessaire d’en tirer une conclusion sur l’avenir du comité ».

La CLCV en fait partie. Et a tenu aussi partagé son avis, Si d’ailleurs, elle n’était pas toujours d’accord avec certaines décisions, elle y a défendu ses positions. Mais pour l’organisation, ce comité avait le mérite de travailler sur des choses cohérentes et construites. Il envisageait une fiscalité écologique sur des bases assez objectives et à long terme. Exactement l’inverse de la politique conduite par le gouvernement qui, pour ne citer qu’un exemple, a décidé de remplacer l’écotaxe par une taxe de deux centimes sur le gazole. En effet, cette écotaxe était fortement contestée par les transporteurs et le ministère des Finances a préféré taxer les automobilistes particuliers.

La CLCV regrette que ce comité soit délaissé par le gouvernement au profit de décisions contestables et prises sans concertation et que la fiscalité écologique soit aujourd’hui envisagée uniquement pour ses rendements budgétaires et instrumentalisée par des intérêts catégoriels.

Partager cet article

Repost0
Published by LV_RM - dans CO2-CLIMAT Pollutions Qualité air extérieur
11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 06:42
Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Un outil d’évaluation de la loi de transition énergétique présenté le mercredi 10 septembre par le Cler et le Réseau Action Climat et développé par le Cabinet Ecofys.

Un outil qui permet de mesurer la capacité du projet de loi sur la transition énergétique à atteindre 9 engagements de la France et du gouvernement. Dans l’état actuel du projet de loi, les mesures proposées sont loin de permettre l’atteinte des engagements pris avec un transitiomètre à 20%. Cette évaluation sera mise à jour régulièrement durant les débats parlementaires en fonction des amendements votés. Le CLER et le RAC attendent des parlementaires qu’ils étoffent le projet de loi pour apporter une plus grande cohérence entre les objectifs et les mesures pour les atteindre.

Le résultat est sans appel : Avec une évaluation globale à 20%, le transitiomètre indique que le projet de loi et les plans d’actions associés sont largement insuffisants pour atteindre les engagements de la France... l’essentiel du chemin reste donc à faire !

Parmi les 9 engagements analysés par le transitiomètre, celui qui a le moins de chance d’être atteint du fait du manque de mesures adéquates concerne le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale qui a été fixé dans la loi POPE de 2005 à 2 % dès 2015 et à 2,5 % d’ici à 2030. La réduction de la consommation d’énergie, notamment dans l’industrie, reste donc largement oubliée du projet de loi. Un seul engagement est évalué à plus de 50% : il s’agit de porter la part des énergies renouvelables à au moins 23 % de la consommation d’énergie finale d’ici à 2020. Pour autant, nous sommes loin des 100%.

Le transitiomètre montre ainsi qu’il manque des mesures phares pour atteindre les engagements de la France, notamment, l’introduction d’un critère de performance énergétique globale (BBC rénovation) pour la majeure partie des financements dédiés à la rénovation énergétique, une réduction généralisée des limitations des vitesses sur routes, ou encore la présentation par le gouvernement et EDF d’un calendrier de fermeture de réacteurs nucléaires d’ici 2025.

Le transitiomètre sera mis à jour au fur et à mesure des amendements apportés lors du débat parlementaire, dès le passage en commission. L’évolution des évaluations pour chaque engagement sera affichée sur ce site avec les dates correspondantes et elle sera accompagnée d’une explication des changements intervenus. Il est consultable dès maintenant à l’adresse : http://www.transitionenergetique.org/transitiometre/index.html

« Avec seulement 20% du chemin accompli, le transitiomètre indique que le projet de loi est largement insuffisants pour atteindre les engagements de la France... l’essentiel du travail reste donc à faire ! »

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…
Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #1 : Economies d’énergie

“Nous devons inscrire comme perspective de réduire de 50 % notre consommation d’énergie finale à l’horizon 2050” François Hollande, le 20 septembre 2013

Le faible pourcentage pour ce premier engagement s’explique par le manque d’ambition des mesures d’efficacité énergétique sectorielles (bâtiment, transport, industrie). Seule la rénovation des logements est évoquée, mais avec des mesures ponctuelles et qui ne permettent pas de se mettre sur une trajectoire permettant d’arriver à 100% de bâtiments très performants (type BBC rénovation ou équivalent) en 2050. Des mesures complémentaires sont indispensables pour atteindre l’objectif et pour diminuer les consommations énergétiques par exemple par une augmentation des rénovations performantes, un renforcement des performances des véhicules et une diminution des km parcourus.

Ceci inclut aussi la mise en place d’un signal prix clair et de long terme via la fiscalité écologique et la présentation d’un calendrier de sortie des exonérations de taxes sur l’énergie. Afin de clarifier la trajectoire de consommation énergétique à suivre il sera également crucial de fixer un point de passage en 2030 en termes de réduction de consommation d‘énergie finale (et pas en intensité énergétique pour assurer notamment la comparabilité entre les deux engagements 2030 et 2050).

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #2 : Préserver le climat

“La lutte contre le changement climatique est placée au premier rang des priorités. Dans cette perspective, est confir- mé l’engagement pris par la France de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 en réduisant de 3 % par an, en moyenne (...)” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement

Le projet de loi prévoit une planification avec des budgets carbone et des stratégies nationales bas carbone qui doivent permettre de piloter l’évolution des émissions de gaz à effet de serre. La mise en place de PCAET (Plan climat air énergie territoriaux) à l’échelle des intercommunalités et la proposition d’un objectif de réduction de gaz à effet de serre pour 2030 - qui reste cependant en dessous de ce qui serait nécessaire (au minimum 45%) - représentent des pas dans la bonne direction.

Pourtant, les potentiels sectoriels de réduction des émissions via une baisse des consommations notamment d’énergies fossiles et un développement des énergies renouvelables restent à l’heure actuelle sous-exploités.

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #3 : Précarité énergétique

“Rénover en priorité les logements des ménages en précarité - 330000 par an (130 000 dans le parc social déjà programmées et 200 000 logements privés) et mettre en place un bouclier énergétique global” Synthèse du débat national sur la transition énergétique, enjeu n°3

Une transition énergétique sans penser aux besoins des ménages modestes, reste une transition non seulement inacceptable, mais également inefficace. Il est donc regrettable que l’enjeu de la précarité énergétique n’apparaisse pas d’avantage dans le projet de loi. Le chèque énergie, dont le montant et les critères d’attribution restent à définir, permettra d’élargir à toutes les sources d’énergie l’accès à une aide pour le paiement des factures mais sans pouvoir durablement changer la situation des ménages et de leur logement.

D’autres mesures comme l’intégration de la performance énergétique dans les critères de décence et de salubrité des logements, afin de retirer progressivement les passoires thermiques du marché ou l’assurance d’un financement à quasi 100% de la rénovation énergétique des logements des ménages très modestes remboursé seulement en partie et uniquement sur les économies générées, manquent cruellement.

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #4 : Transports

“L’objectif est de réduire, dans le domaine des transports, les émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici à 2020, afin de les ramener à cette date au niveau qu’elles avaient atteint en 1990” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, Art. 10

Le secteur du transport est le grand oublié du projet de loi... Les seules mesures prévues se concentrent sur le développement des véhicules électriques et des biocarburants, sans que leurs impacts ne soient bien évalués. Le projet de loi se limite à ouvrir de nouvelles possibilités pour les agglomérations de plus de 100 000 habitants de mettre en place une ou plusieurs zones à circulation restreinte pour la qualité de l’air, ou des plans de déplacements dans les entreprises génératrices de trafic, alors que ce dispositif pourrait devenir obligatoire comme en Belgique. D’autres mesures attendues comme la réduction des limitations des vitesses sur les routes et autoroutes, l’alignement progressif des taxes diesel sur celles de l’essence, l’abandon des projets d’infrastructures routières et aéroportuaires et la régénération du réseau ferroviaire semblent écartées par la politique du gouvernement, et de fait, restent absentes du projet de loi. Les transports en commun souffrent toujours de l’absence de ressources, consécutive à la diminution de la taxe poids lourds et de la suspension de l’appel à projet pour les TCSP (transport en commun en site propre.)

La lutte contre l’étalement urbain est également absente. Pourtant, la modulation des aides à la pierre en fonction des critères de desserte en transport en commun par les collectivités avait fait consensus lors du débat sur la transition énergétique. Le système de remboursement des frais réels aux automobilistes reste surestimé, alors que l’indemnité kilométrique pour le vélo reste volontaire... Aucune mesure n’est prévue pour atteindre l’objectif du Grenelle de stimuler le report du fret de la route vers le rail et le fluvial (à hauteur de 25% en 2022).

Nous espérons que les discussions de la table ronde transports et mobilité de la Conférence environnementale ainsi que les débats entourant le projet de loi de finances 2015 viendront enrichir et compléter le projet de loi.

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #5 : Bâtiment

“L’Etat se fixe comme objectif de réduire les consommations d’énergie du parc des bâtiments existants d’au moins 38 % d’ici à 2020” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, Art. 5

La complexité et le manque de ciblage des aides existantes et le « programme de rénovation énergétique de l’habitat » (PREH) ne permettent aujourd’hui ni d’atteindre l’engagement d’une réduction de la consommation d’énergie primaire du secteur résidentiel de 38% en 2020 par rapport à 2009 ni l’engagement présidentiel de porter le nombre de rénovations annuelles à 500 000 dès 2017. Ilfaut un véritable changement de paradigme concernant l’enjeu de la rénovation énergétique du parc de bâtiments existants qui manque clairement dans le projet de loi et les annonces qui l’accompagnent ! Simplifier le système des aides trop complexe pour être efficace ne pourra pas se faire via 3 réunions organisées lors de la conférence bancaire et financière... Il manque par ailleurs une des conditions cruciales pour stimuler des rénovations performantes : l’inscription d’un objectif en terme de performance énergétique au « niveau BBC rénovation ou équivalent » comme condition d’accès aux aides (l’atteinte en une fois ou en étapes planifiées). Aucun mécanisme de financement nouveau n’est proposé pour lever des fonds privés à faible coût pour ce chantier national qui représente dès maintenant des besoins d’investissements autour de 14 milliards d’euros par an. La notion de « RGE (reconnu garant de l’environnement) » ne suffira pas pour former des artisans aux rénovations performantes à coûts maitrisés mais le projet de loi se tait sur les alternatives... Le principe d’une systématisation des travaux d’isolation dans la loi en cas de réfection de toiture ou de ravalement de façade envoie un bon signal mais les conditions pour lesquelles une obligation pourra réellement s’appliquer paraissent très restreintes et cette obligation sera soumise à une étude de faisabilité technique et économique...

La problématique du statut du tiers financement n’est pas résolue avec le projet de loi car le système reste pour le moment figé autour de deux options : une accréditation en tant qu’établissement financier (compliqué à mettre en œuvre) ou des conventions directes avec des banques classiques (qui ne soutiennent pour le moment pas les projets de tiers financements).

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #6 : Industrie / Services

“Le premier axe de la politique énergétique est de maîtriser la demande d’énergie afin de porter le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale à 2 % dès 2015 et à 2,5 % d’ici à 2030” Loi du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique

Le secteur de l’industrie a été le grand absent du débat national sur la transition énergétique. Il est donc peu surprenant que les mesures visant ce secteur se fassent également rare... Aucun objectif de réduction de la consommation d’énergie en énergie finale n’est prévu pour ce secteur et seul l’objectif de baisse de l’intensité énergétique de la loi POPE de 2005 est repris.. Parmi les mesures qui auraient pu figurer, la mise en œuvre obligatoire d’une partie des recommandations des audits énergétiques pour les grandes entreprises (Art. 8 de la Directive efficacité énergétique) aurait eu un effet rapide. Le prêt vert de la BPI sera a priori renouvelé mais sans définition de critères chiffrés sur l’efficacité énergétique (selon les échanges qui ont eu lieu lors de la conférence financière et bancaire).

L’amélioration de l’efficacité énergétique dans l’industrie, facteur de gain de compétitivité, n’est donc pas à l’ordre du jour. Par ailleurs, concernant la durabilité des produits, qui permettrait également une réduction de la consommation d’énergie, la loi ne fixe pas d’objectifs d’incorporation de matière première recyclée par filière. Elle n’inscrit pas non plus un délit d’obsolescence programmée pour réorienter la demande vers des produits plus durables. Seul un renforcement des objectifs de diminution et valorisation des déchets ménagers et ceux du secteur du bâtiment est inscrit dans la loi et la possibilité de mise en place d’expérimentations de systèmes de consigne qui « pourront être lancées sur la base du volontariat (...) pour certains emballages et produits ».

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #7 : Nucléaire

“Vous connaissez l’engagement que j’ai pris : réduire à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025” François Hollande, le 20 septembre 2013

Beaucoup d’incertitudes persistent autour de cet engagement : sur quelle trajectoire de consommation électrique et de prévision des exportations se base l’objectif de 50% ? Le projet de loi ne clarifie pas ces points. Le plafonnement du parc nucléaire à sa puissance actuelle ne permet pas non plus de donner un indice clair sur l’évolution de la production nucléaire. L’annonce de la fermeture de Fessenheim a été renouvelé à plusieurs reprises cependant ce qu’il faut véritablement pour baisser la part à 50% de la production électrique est un calendrier de fermetures présenté conjointement par l’état et EDF qui fait jusqu’ici défaut. La Planification pluriannuelle de l’énergie devra assurer une cohérence entre les objectifs fixés et les plans d’investissements du parc de production des producteurs énergétiques. Mais la marge d’intervention de l’état en cas de non respect reste faible : « Le commissaire du Gouvernement (...) peut s’opposer à une décision dont la réalisation serait incompatible avec les objectifs du plan stratégique ou avec la programmation pluriannuelle de l’énergie ... »

L’état aurait donc potentiellement un pouvoir pour prescrire la fermeture de centrales pour des raisons de politique énergétique. Cependant cette interprétation est à prendre avec précaution et sa validité juridique reste à vérifier.

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #8 : énergies fossiles

«Je propose donc de diminuer de 30% la consommation des énergies fossiles en 2030”

François Hollande, le 20 septembre 2013

Le faible pourcentage pour cet engagement s’explique par le manque de mesures concrètes pour réduire les consommations énergétiques sectorielles encore très dominées par des énergies fossiles (notamment le transport et le secteur du bâtiment). Une augmentation du nombre de rénovations énergétiques performantes dans le bâtiment et des changements de la mobilité dominée par le transport routier sont indispensables.

Ceci inclut aussi la prolongation au delà de 2017 et une augmentation progressive de la composante carbone pour le moment absentes du projet de loi et des discours politiques.

L’annonce d’une interdiction de l’exploitation des ressources fossiles non conventionnelles en France -indépendamment de la technologie d’extraction utilisée uniquement pour des raisons climatiques- représenterait un signal positif en faveur du respect de cet engagement.

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #9 : énergies renouvelables

La France “s’engage à porter la part des énergies renouvelables à au moins 23 % de sa consommation d’énergie finale d’ici à 2020” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement

Les conditions pour l’atteinte de cet engagement sont notamment la mise en place d’outils de financement prévisibles et justes, la simplification des procédures administratives et l’ouverture du capital des sociétés de projet aux citoyens. Le projet de loi et les annonces du gouvernement qui l’accompagnent trouvent des réponses partielles

à ces conditions : même si les tarifs d’achats ne pourront pas être maintenus dans la forme actuelle (en raison d’une décision européenne) le principe du système d’une prime variable ne parait pas en opposition avec une aide juste et durable même s’il nécessite encore des clarifications.

L’annonce du doublement du fond chaleur et l’ouverture du capital des projets renouvelables aux riverains représentent des bonnes nouvelles avec un meilleur ancrage des projets dans leur territoire. La généralisation de l’instruction unique représente un début de simplification mais se restreint à l’éolien (terrestre) et aux installations de biogaz. Si la promotion des « territoires à énergie positive » est un objectif louable il faudra limiter dans la définition les énergies éligibles aux énergies renouvelables.

Méthodologie :

L’outil de calcul du «transitiomètre» a été développé par le cabinet Ecofys en collaboration avec les associations Réseau Action climat France et CLER, le Réseau pour la transition énergétique, qui ont apporté leurs connaissances des politiques françaises sur le climat et l’énergie. La méthode utilisée dans l’outil permet d’évaluer jusqu’à quel point le projet de loi «relatif à la Transition énergétique pour la croissance verte » est conforme aux engagements de la France et du Président de la République dans différents secteurs.

Au total, neuf engagements ont été évalués. Ils couvrent tous les domaines liés aux enjeux climat-énergie, comme l’approvisionnement en énergie, l’industrie, le bâtiment et les transports. Ces engagements ont été officiellement annoncés par le Président de la République ou existent déjà dans des lois françaises (à l’exception de celui sur la lutte contre la précarité énergétique ou le consensus du débat national sur la transition énergétique a été repris). L’évaluation de ces 9 engagements est ensuite agrégée dans une évaluation globale.

Les neuf engagements sont regroupés et 3 catégories :

I. Le Cap (objectifs généraux)

1. François Hollande, le 20 septembre 2013 : “Nous devons inscrire comme perspective de réduire de 50 % notre consommation d’énergie finale à l’horizon 2050.”

2. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : “La lutte contre le changement climatique est placée au premier rang des priorités. Dans cette perspective, est confirmé l’engagement pris par la France de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 en réduisant de 3 % par an, en moyenne (...).”

3. Dans la synthèse du débat national sur la transition énergétique, l’enjeu n°3 prévoit de “Rénover en priorité les logements des ménages en précarité - 330000 par an (130 000 dans le parc social déjà programmées et 200 000 logements privés) et mettre en place un bouclier énergétique global.”

II. Consommation d’énergie

1. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : “L’objectif est de réduire, dans le domaine des transports, les émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici à 2020, afin de les ramener à cette date au niveau qu’elles avaient atteint en 1990.” ;

2. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : “L’Etat se fixe comme objectif de réduire les consommations d’énergie du parc des bâtiments existants d’au moins 38 % d’ici à 2020.” ;

3. La loi du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique stipule : “Le premier axe de la politique énergétique est de maîtriser la demande d’énergie afin de porter le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale à 2 % dès 2015 et à 2,5 % d’ici à 2030.”.

III. Production d’énergie

1. François Hollande, le 20 septembre 2013 : “Vous connaissez l’engagement que j’ai pris : réduire à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025” ;

2. François Hollande, le 20 septembre 2013 : “Je propose donc de diminuer de 30% la consommation des énergies fossiles en 2030.” ;

3. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : La France “s’engage à porter la part des énergies renouvelables à au moins 23 % de sa consommation d’énergie finale d’ici à 2020.”.

Chaque engagement est associé à un certain nombre de mesures politiques ou financières (au total plus de 70 mesures). Chaque mesure est évaluée selon sa présence et son niveau de prise en compte dans le projet de loi avec une note allant de 0 à 4 (0 = aucune prise en compte dans la loi ; 4 = pleinement prise en compte). Chaque note inclut une description qui permet de connaitre les conditions nécessaires pour attribuer la note indiquée.

Afin d’affiner les résultats, il est possible de pondérer le degré d’importance de chaque mesure. de 0 à 100%, ceci afin de faire varier le degré d’importance des mesures A L’INTÉRIEUR d’un engagement. Suite à l’évaluation de la présence et pertinence des mesures pour chacun des 9 engagements, l’outil donne une évaluation par engagement et une évaluation globale (de 0 à 100%).

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Partager cet article

Repost0
9 septembre 2014 2 09 /09 /septembre /2014 06:52
En métropole dans un horizon proche, une hausse des températures moyennes évaluée entre 0,6 et 1,3°C

En métropole dans un horizon proche, une hausse des températures moyennes évaluée entre 0,6 et 1,3°C

Le volume 4 du rapport "Le climat de la France au 21e siècle" intitulé «Scénarios régionalisés édition 2014» rendu public le 6 septembre, à l’occasion du déplacement de la ministre en Haute-Savoie. Elle réunit à cette occasion plusieurs experts du changement climatique autour d’une table ronde sur les enjeux du réchauffement sur le territoire français, et les actions d’adaptation nécessaires.

Ce rapport a été rédigé par des scientifiques de Météo-France, en collaboration avec des chercheurs français du CEA, du CNRS, de l’UVSQ et de l’UPMC regroupées au sein de l’IPSL1, et du Cerfacs2, dans le cadre d'une mission confiée à Jean Jouzel par le ministère du Développement durable. Il présente les scénarios de changement climatique en France jusqu’en 2100. Pour la première fois, ces projections sont également effectuées pour les outre- mer.

Températures, précipitations, vents, en valeur moyenne et en valeurs extrêmes : dans tous ces domaines, les résultats publiés, à la pointe des connaissances scientifiques actuelles, ont vocation à constituer les données de référence pour plusieurs années.

En présentant des projections à moyen terme (2021-2050) et à long terme (2071-2100), le rapport permet de percevoir la progressivité des changements possibles tout en montrant les premiers impacts perceptibles. Il est un outil essentiel d’aide à la décision pour les pouvoirs publics, et en premier lieu pour la ministre en charge du climat, pour mettre en œuvre des politiques d’atténuation, et d’adaptation aux effets du changement climatique, à l’échelle nationale comme locale.

A un an de la Conférence internationale des Parties sur le Climat de Paris 2015, et alors que Ségolène Royal défendra dans quelques jours devant le Parlement le projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, il s’agit d’une contribution qui met en valeur l’expertise et la recherche française et donne des clés pour agir.

Un tel cadre de référence est nécessaire à la réalisation des mesures du plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC), telles que la conception des ouvrages en tenant compte de la montée des eaux, et pour donner une cohérence aux travaux d'adaptation conduits dans le cadre des démarches territoriales (plans climat). Les analyses contenues dans le rapport sont appuyées par des cartes et données mises à disposition sur le site DRIAS les futurs du climat (www.drias-climat.fr).

Le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte s’inscrit dans la politique d’atténuation du changement climatique avec la mise en place d’une stratégie nationale bas-carbone, la fixation d’un objectif de réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, la diminution du recours aux énergies fossiles, et la création de territoires à énergie positive, plus résilients, plus durables.

Les projections sont visibles sous forme de carte sur le site Internet "Drias - les futurs du climat", qui reprend l’ensemble des données existantes concernant l’impact du changement climatique en France.

Le volume 4 du rapport propose également des éléments d’analyse qui permettront aux acteurs des politiques climatiques, impliqués au niveau national dans le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) ou au niveau territorial dans les Schémas régionaux climat-air-énergie (SRCAE) et les Plans climat-énergie territoriaux (PCET), d’exploiter au mieux les scénarios présentés.

-----------------------------------------------------

"Le climat de la France au 21e siècle"

Le ministère du Développement durable a sollicité, en 2010, la communauté française des sciences du climat afin de produire une évaluation scientifique des conditions climatiques de la France au 21e siècle. Jean Jouzel a été chargé de diriger cette expertise, réalisée par des par des scientifiques de Météo-France, en collaboration avec d'autres équipes en France (équipes du CEA, CNRS, UVSQ et UPMC regroupées au sein de l'IPSL, et du Cerfacs) , du BRGM, du , du CEREMA et du CNES. La production de ces données de référence figure comme Action n°1 du Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC).

Retrouvez le volume 4 et l’ensemble du rapport "Le climat de la France au 21e siècle" en ligne : http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Rapports-climat-de-la-France-au-.html

Principales conclusions du volume 4 « Scénarios régionalisés édition 2014 »

En métropole dans un horizon proche (2021-2050) :

- une hausse des températures moyennes évaluée entre 0,6 et 1,3°C (plus forte dans le Sud-Est en été),

- une augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur en été, en particulier dans les régions du quart Sud-Est,

- une diminution du nombre de jours anormalement froids en hiver sur l’ensemble de la France métropolitaine, en particulier dans les régions du quart Nord- Est.

D’ici la fin du siècle (2071-2100), les tendances observées en début de siècle s’accentueraient, avec notamment :

- une forte hausse des températures moyennes : de 2,6°C à 5,3°C en été selon les scénarios utilisés,

- un nombre de jours de vagues de chaleur qui pourrait dépasser les 20 jours au Sud-Est du territoire métropolitain,

- des épisodes de sécheresse plus nombreux dans une large partie sud du pays, pouvant s’étendre à l‘ensemble du pays,

- un renforcement des précipitations extrêmes sur une large partie du territoire.

En outre-mer, les températures pourraient augmenter fortement (jusqu’à 3,5°C), contrairement aux précipitations qui vont diminuer, en particulier pendant la saison sèche. Enfin de siècle, il est possible que la fréquence des cyclones tropicaux diminue. Les précipitations moyennes et la vitesse moyenne du vent maximal associées aux cyclones tropicaux pourraient augmenter.

En métropole dans un horizon proche, une hausse des températures moyennes évaluée entre 0,6 et 1,3°C

Partager cet article

Repost0
Published by LV_RM - dans CO2-CLIMAT Changement climatique
24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 06:44
Réorienter la fiscalité de l'UE vers les activités polluantes

Réorienter la fiscalité de l'UE vers les activités polluantes

Alors, que l'UE et les organisations internationales, telles que l'ONU, se penchent actuellement sur des solutions pour relancer l’emploi. En effet, depuis 2008, près de 10 millions de travailleurs, dont de nombreux jeunes, ont perdu leur travail au cours de la crise économique.

L'UE est également confrontée à une crise écologique, avec un taux d'émission de gaz à effet de serre actuellement trois plus élevé que le niveau fixé pour éviter un réchauffement climatique supérieur à 2°C d'ici la fin du siècle par rapport à l'ère préindustrielle, selon l'ONU. En outre, l’UE consomme plus rapidement les ressources qui sont à sa disposition que la capacité de l’environnement à se renouveler.

Les experts cherchent donc à apporter des solutions à cette crise qui est à la fois économique et écologique.

Cette revendication émane du rapport de l'Agence européenne pour l'environnement sur les politiques d’économie verte dans l’Union Européenne. Le rapport encourage les ministres européens à réorienter la fiscalité de l'UE vers les activités polluantes. Jusqu'ici, la crise a retardé la mise en œuvre d'une véritable fiscalité « verte ».

L'Agence européenne pour l’environnement (AEE) a publié cette semaine un rapport sur les réformes fiscales. Les auteurs y expliquent qu’une fiscalité « plus verte » permettrait de créer de l'emploi tout en protégeant l'environnement.

L'agence située au Danemark propose de transférer la fiscalité qui pèse sur le travail vers les activités polluantes : ceci permettrait aux employeurs d’engager plus de travailleurs tout en renforçant la croissance économique.

Les ministres européens se sont rencontrés à Milan, sous la présidence italienne, afin d'aborder les questions climatiques et les enjeux liés à la croissance verte.

« Un système fiscal élaboré avec intelligence peut permettre de réduire la pollution, d’optimiser l'utilisation des ressources, de promouvoir l'emploi, la croissance économique, ainsi que la justice sociale », a expliqué Hans Bruyninckx dans un courriel. À ses yeux, la fiscalité est « un outil sous exploité ».

Actuellement, la fiscalité écologique représente seulement 2,4 %.du PIB de l'UE.

Le rapport contient également d'autres recommandations pour relancer l'économie à travers des dispositifs écologiques. Les auteurs citent par exemple le développement de bien de consommation et de services plus respectueux de l'environnement, à savoir « l'éco-innovation ». Selon le rapport, il existe une corrélation entre les entreprises qui adoptent des produits « éco-innovants », et l'optimisation des ressources dans les pays qui mettent en œuvre ce principe.

Plus d’emplois respectueux de l’environnement

L'AEE affirme que la crise économique a empêché de progresser dans le domaine de la protection environnementale, malgré des tentatives d'insérer des objectifs environnementaux dans des stratégies fiscales de relance économique.

Les ministères sont réticents à imposer une « bureaucratie verte » aux entreprises, car ils craignent que cela ralentisse la reprise économique.

Guy Ryder, le directeur général de l'Organisation internationale du travail, a également interpellé les ministres à Milan sur la question de stratégies pour l'emploi qui ne seraient contraire au respect de l’environnement. Il a par exemple évoqué l'allocation d'investissements plus verts. « Le monde ne doit pas avoir à choisir entre la création d’emplois et la préservation de l’environnement », a précisé Guy Ryder dans un communiqué de presse.

La réunion informelle entre ministres s’est tenue à la suite de propositions de la Commission européenne publiées plus tôt ce mois-ci. Ces mesures sont censées encourager « l'économie circulaire » et fixe des objectifs plus ambitieux en matière de recyclage et proposent la suppression progressive des décharges.

En parallèle, la Commission a publié une série de mesures qui visent à renforcer l'emploi dans des secteurs plus « verts », tels que la gestion de l'eau, des déchets ou encore des énergies renouvelables.

Partager cet article

Repost0
Published by LV_RM - dans Environnement CO2-CLIMAT Fiscalité Pollutions
23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 06:50
SALE TEMPS POUR LA PLANÈTE - ETATS – UNIS – LES DIEUX SONT – ILS TOMBÉS SUR LA TÊTE ?
SALE TEMPS POUR LA PLANÈTE - ETATS – UNIS – LES DIEUX SONT – ILS TOMBÉS SUR LA TÊTE ?

SALE TEMPS POUR LA PLANÈTE - ETATS – UNIS – LES DIEUX SONT – ILS TOMBÉS SUR LA TÊTE ?

France 5 – Mardi 29 juillet 2014 à 20h40

Pour cette saison inédite, cette série documentaire part une nouvelle fois à la rencontre d'hommes et de femmes dont le pays, l’île, la ville, le village sont en première ligne. Les catastrophes naturelles (inondations, tempêtes, ouragans, tornades, tremblements de terre, glissements de terrain) ne sont pas une lointaine et hypothétique menace. Même si elles ne sont pas prévisibles avec précision, leur récurrence est une certitude au regard du passé. La connaissance de ce passé devrait permettre d'inventer les moyens de s'en protéger. Mais les hommes semblent préférer l'oubli à la mémoire. Mauvais choix au moment où le changement climatique contribue à augmenter le nombre et la puissance de ces phénomènes violents ou de leurs effets.

Pour ce premier numéro, cap sur les Etats-Unis. Les Etats-Unis sont, depuis une dizaine d’années, plus lourdement touchés par les phénomènes naturels extrêmes. Octobre 2012 : l’ouragan Sandy frappe de plein fouet la côte Est des Etats-Unis et paralyse pendant près de 8 jours la ville de New York. Pas moins de 131 personnes perdront la vie suite au passage du cyclone... Six mois plus tard, la petite ville de Moore dans l’Oklahoma est anéantie par deux tornades en moins de dix jours. Bilan : 24 morts et des quartiers entiers effacés.

Face à des phénomènes de plus en plus violents et dont la fréquence ne cesse d’augmenter, telle la colère de dieux inapaisables, les Etats-Unis peuvent-ils continuer à faire la sourde oreille ?

Partir à la rencontre de ceux qui doivent déjà faire face aux conséquences du réchauffement climatique, tel est le propos de Sale Temps pour la planète. Dans cette huitième saison de la série, Morad Aït-Habbouche et Thomas Raguet s’envolent pour cinq nouvelles régions du globe.
Aujourd’hui, plus aucun pays n’est épargné par les effets dévastateurs du réchauffement climatique ni par les profondes transformations de nos modes de vie. Dans cette huitième saison inédite de Sale Temps pour la planète, Morad Aït-Habbouche et Thomas Raguet poursuivent leurs pérégrinations à travers le monde à la rencontre d’hommes et de femmes qui sont en première ligne pour tirer la sonnette d’alarme ou pour mener le combat contre l’indifférence et l’inertie. Cette saison, les deux réalisateurs mettent ainsi le cap vers cinq nouvelles destinations. Autant de lieux où les habitants sont obligés de repenser leur rapport à l’environnement pour faire face aux bouleversements climatiques. Première étape aux Etats-Unis, qui sont, depuis une dizaine d’années, plus lourdement touchés par les phénomènes naturels extrêmes. En octobre 2012, l’ouragan Sandy frappe de plein fouet la côte est du pays et paralyse pendant plus d’une semaine la ville de New York. Pas moins de cent trente et une personnes perdront la vie suite au passage du cyclone. Six mois plus tard, la petite ville de Moore, dans l’Oklahoma, est anéantie par deux tornades en moins de dix jours. Bilan : vingt-quatre morts et des quartiers entiers rayés de la carte.

Les épisodes à venir

Après les Etats-Unis, Morad Aït-Habbouche et Thomas Raguet poursuivent leurs enquêtes au Vanuatu, le pays jailli des eaux, en Roumanie, dans les Alpes où le danger vient des cimes et, enfin, en Turquie. Des documentaires à découvrir tout au long de l’été.

Série documentaire
Durée 5 x 52’
Auteur Morad Aït-Habbouche
Réalisation Morad Aït-Habbouche et Thomas Raguet
Production Elle est pas belle la vie !, avec la participation de France Télévisions et de Planète+ Thalassa
Année 2014

SALE TEMPS POUR LA PLANÈTE - ETATS – UNIS – LES DIEUX SONT – ILS TOMBÉS SUR LA TÊTE ?

Partager cet article

Repost0
16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 06:44
Le Fonds vert climat, sans l’Inde, la Chine et …. la Commission européenne…

Le Fonds vert climat, sans l’Inde, la Chine et …. la Commission européenne…

Le Fonds Vert, créé lors de la conférence de Durban (Afrique du Sud) en 2011 avec pour objectif d’administrer – au moins en partie - 100 milliards de dollars d'ici à 2020, permettant de soutenir les pays en développement dans la limitation de leurs émissions de gaz à effet de serre et leur adaptation aux effets du changement climatique, n’a toujours pas trouvé le moindre consensus pour enfin parvenir un investissement.

Attendu pour la fin de l’année 2014, le lancement du Fonds vert devrait s’effectuer sans l'Inde ni la Chine. Et sans la Commission européenne.

La capitalisation du Fonds vert avance, mais sans Bruxelles. Alors qu’un premier tour de table devrait être bouclé avant la fin de l’année 2014, la Commission européenne figure aux abonnés absents dans le lancement opérationnel de ce fonds destiné à aider les pays en développement face au changement climatique.

« La Commission ne participera pas directement à la capitalisation du Fonds vert pour le climat, car elle n'est pas un membre du conseil d'administration du Fonds » ont les services de la commissaire en charge de l’action pour le climat, Connie Hedegaard.

Premier tour de table

Ce fonds multilatéral institué par les accords de Copenhague puis Cancun entend centraliser les financements de l’adaptation et la réduction des émissions au sein des pays en développement. Un projet ambitieux pour lequel les pays développés se sont engagés à débloquer quelque 100 milliards d’euros d’ici à 2020, dont une partie importante devrait transiter via ce nouveau fonds.

Après plusieurs années de mise en route, la première capitalisation du Fonds vert semble maintenant en passe d’aboutir avant la fin de l’année 2014. Avec un premier objectif de 15 milliards d’euros sur trois ans, fixé par le conseil d‘administration du Fonds vert

Mais la Commission européenne n’est pas la seule à ne pas participer à la levée de fonds initiale du Fonds vert. La participation – très attendue – des grandes économies émergentes telles que la Chine ou l’Inde reste en suspens, sur fond de désaccord entre les pays du nord et du sud, qui se partagent la gouvernance du fonds.

Les deux pays pourraient de fait intervenir dans un second temps. « Ils ne sont pas prévus au premier tour de table. Mais une des idées en discussion pour inciter ces grands émergents à participer au Fonds vert serait de leur permettre de placer leur contribution dans un fonds spécifique « sud-sud » avec une gouvernance différenciée » explique Alix Mazounie, de Réseau Action Climat.

Financement incertain

Parmi les donateurs figurent les grands pays donateurs, tels que la France, les États-Unis, le Canada ou encore le Japon. Certains pays du Sud ont également manifesté leur intention de mettre la main à la poche. « Le Mexique, l’Afrique du Sud ou la Corée du Sud ont annoncé leur intention de contribuer au Fonds vert » explique Alix Mazounie.

Mais pour l’heure, les promesses restent vagues de la part des autorités. Si la France s’est engagée à participer à la capitalisation, elle n’a pour l’instant donné aucune précision sur les montants ou les modalités de participation. « La France apportera sa contribution et appelle ses partenaires à faire de même » affirme le gouvernement.

De leur côté, les ONG espèrent une participation à hauteur d’un milliard d’euros sur trois ans, un montant « raisonnable » selon Alix Mazounie.

Mais la capacité française à mobiliser une enveloppe de 360 millions par an dans un contexte de baisse régulière de son aide publique au développement et de rigueur budgétaire n’est pas acquise.

Le financement de la quote-part française au Fonds vert doit être assuré par les financements innovants, comme la taxe sur les billets d’avion, mais surtout la taxe sur les transactions financières, selon projet de loi de finance 2014.

Problème, la taxe sur les transactions financières française ne rapporte pas autant que prévu. Alors que le gouvernement tablait initialement sur 1,6 milliard d’euros, la taxe n’a rapporté que 700 millions d’euros entre août 2012 et août 2013, et devrait rapporter environ 800 millions sur la période suivante.

Un manque à gagner que le gouvernement a tenté de compenser en augmentant l’affectation du produit de la taxe à la solidarité internationale, passée de 10 % à 15 % entre 2013 et 2014. « Mais dans l’état actuel, la taxe sur les transactions financières ne suffira pas à atteindre l’objectif d’un milliard d’euros sur trois ans, même en étant complètement affectée au Fonds vert ! » regrette Alexandre Naulot, d’Oxfam France.

Calendrier accéléré

Le calendrier international devrait cependant accélérer les décisions. Le 24 septembre 2014, le sommet sur le climat des Nations Unies constituera une occasion d'annoncer les contributions.

« L’idée est ensuite de tenir la réunion de capitalisation entre les élections américaines de mi-mandat et la conférence internationale sur le climat au Pérou en décembre » explique Romain Benicchio, d’Oxfam. « Et la France a tout intérêt à lancer un processus de capitalisation dynamique en amont de la conférence internationale de Paris Climat 2015 » poursuit-il.

Et, en effet, Paris considère la réussite du lancement du Fonds vert comme « la clé de voute » de l’adoption, à Paris, en 2015, d'un accord sur le climat, confie-ton à Bercy.

Un conseil interministériel sur Paris Climat 2015, rassemblant Laurent Fabius (Affaires étrangères), Ségolène Royal (Écologie) et Michel Sapin (Finances) se tient le 10 juillet à Paris pour travailler sur la capitalisation du Fonds vert.

Partager cet article

Repost0
8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 06:44
89% des véhicules neufs vendus en France en 2013 émettent moins de 140g de CO2 au km

89% des véhicules neufs vendus en France en 2013 émettent moins de 140g de CO2 au km

Comme chaque année, l’ADEME publie l’analyse du marché automobile français et européen en matière d’émissions de CO2. Celle-ci montre que, en 2013, l’offre de véhicules performants augmente de façon continue : près de 89% des véhicules neufs vendus en France en 2013 émettent moins de 140g de CO2 au km et 24% des véhicules moins de 100 gr de CO2/km. Malgré un contexte global de baisse des ventes de véhicules neufs, les voitures hybrides, électriques et GPL progressent.

Le comparateur en ligne, le Car Labelling, est en outre enrichi des dernières données 2014 (UTAC – Mars 2014) et permet d’établir un nouveau palmarès des véhicules neufs les moins émetteurs à ce jour. Plus largement, des consommations de carburant aux émissions de CO2 et de polluants (NOx, particules, etc.), en passant par des informations sur la fiscalité (bonus, malus, Taxe sur les Véhicules de Société,...), le consommateur accède gratuitement - grâce à cet outil - à un grand nombre de données lui permettant de comparer les véhicules neufs entre eux. (Comparaisons sur la base de valeurs d’émission et de consommation issues de mesures sur cycle d’homologation. Ces valeurs diffèrent de celles pouvant être observées en condition réelle de circulation ; la nature du trajet effectué, le type de voirie et le style de conduite influençant les niveaux réels de consommation et d’émission des véhicules.)

89% des véhicules neufs vendus en France en 2013 émettent moins de 140g de CO2 au km

L’évolution du marché français en 2013

Si la France est au 4ème rang européen en termes d’émissions moyenne de CO2, elle reste en tête parmi les grands marchés européens de plus d’un million de véhicules par an.

67 % des ventes portent sur des véhicules Diesel, soit une baisse de 6 points par rapport à 2012 (72,9 %).

Chiffres clés

24 % des véhicules vendus en France en 2013 sont en classe A et émettent moins de 100gCO2/km (vs. 14 % en 2012). Cette importante progression s’explique par l’offre croissante de modèles performants appartenant à la classe A : 89 modèles en 2013 contre 74 en 2012.

Comme en 2012, les constructeurs français, Renault et PSA se placent en tête des ventes, respectivement en 1ère et 2è positions. Ils atteignent 53,2% des ventes contre 52,5% en 2012.

72 % des véhicules vendus en classe A sont français, avec en tête des ventes la Renault Clio, la Peugeot 208, la Citroën C3 et les modèles Captur et Mégane de Renault.

88,7 % des véhicules vendus en France en 2013 sont en classes vertes (A, B, C) < 140 g/km. 49 % des véhicules Diesel et 54,6 % des véhicules essence vendus en 2013 ont une émission inférieure à 120g (classes A et B).

En parallèle avec la baisse constatée des émissions de CO2, la consommation moyenne des véhicules neufs décroît régulièrement. Le gain sur les cinq dernières années est de 0,9 litre / 100 km, pour les véhicules Diesel et de 0,8 litre / 100 km pour les véhicules essence.

Les véhicules électriques et hybrides en nette progression 8779 véhicules électriques ont été vendus en France en 2013, soit une augmentation de 73%

par rapport à 2012.

Le marché des véhicules électriques poursuit sa croissance, en raison notamment d’un renforcement des aides à l’achat.

46 785 véhicules hybrides ont été vendus en 2013 (32 799 hybrides essence et 13 986 hybrides Diesel), soit une augmentation de 74% par rapport à 2012 (26 889 véhicules). Les véhicules hybrides représentent 2,6 % des ventes (vs. 1,47% en 2012).

• Après avoir fortement chutées suite à la suppression du bonus écologique en 2011, les ventes de voitures particulières GPL « première monte » repartent à la hausse, avec 2 742 véhicules vendus, soit une augmentation de 43,5%. Cette tendance s’explique notamment par le succès des Dacia Duster et Sandero qui représentent 90% des ventes.

• Dans un contexte global de baisse des ventes, la catégorie tout terrain est la seule à connaître une hausse significative avec 18,6 % des parts de marché (vs. 16 % en 2012), au détriment des breaks et des monospaces.

Evolution du poids et de la puissance des véhicules

- 22 kg : c’est la baisse moyenne de la masse des véhicules vendus en 2013 (par rapport à 2012). Cela correspond à une diminution de la masse moyenne de 1,8% par rapport à l’année précédente.

La puissance des véhicules baisse en moyenne de 2kW (78kW en 2013, vs. 80 en 2012).

Bonus/malus (barème au 1er janvier 2013)

37 % des véhicules vendus en 2013 ont généré un bonus pour leur acheteur (contre 24 % en 2012 et 32 % en 2011) ; 46 % ont généré un malus (25 % en 2012 et 11 % en 2011). Ces évolutions s’expliquent par la baisse du seuil d’application du malus, alors que celui du bonus est resté stable.

Des outils complets, clairs et accessibles à tous pour aider au choix d’un véhicule

Le guide « Consommations de carburant et émissions de CO2 des véhicules particuliers neufs vendus en France » regroupe l’ensemble des nouveaux modèles mis sur le marché au 30 mars 2014.

Le site Car Labelling ADEME donne accès aux fiches de la quasi-totalité des véhicules particuliers vendus en France et permet de les comparer sur la base du bonus écologique, des consommations d’énergie, des rejets de CO2 et des émissions de polluants réglementées.

89% des véhicules neufs vendus en France en 2013 émettent moins de 140g de CO2 au km

Partager cet article

Repost0
Published by LV_RM - dans Mobilité Transports Véhicules CO2-CLIMAT
4 juillet 2014 5 04 /07 /juillet /2014 06:44
Paris-green.com, une plateforme en ligne de valorisation de l’attractivité de Paris comme ville durable et intelligente

Paris-green.com, une plateforme en ligne de valorisation de l’attractivité de Paris comme ville durable et intelligente

« En vue de la grande Conférence de l’ONU Paris Climat 2015, le dispositif Solutions COP 21 lancé par le Comité 21 avec le Club France Développement Durable rassemblant près d’une centaine de réseaux de la société civile, permettra de promouvoir les solutions Climat de multiples acteurs publics et privés en France comme à l’international.

La plateforme Paris-green est l’une de ces initiatives formidables que nous pourrons mettre en avant dès la rentrée 2014 dans le cadre de Solutions COP21. »

www.paris-green.com est une plateforme en ligne de valorisation de l’attractivité de Paris comme ville durable et intelligente. Le site constitue une première brique d’un dispositif de mobilisation des acteurs locaux pour l’accueil de la Cop 21 en 2015 à Paris.

- Un support en ligne inédit sur les atouts et les potentiels de Paris, actualisé et consultable en français et anglais.

- Un croisement entre différents secteurs d’activités, acteurs locaux et la ligne force transversale de l’efficacité énergétique et de la lutte contre le changement climatique : un potentiel de création de valeurs.

- Une collaboration originale de 2 agences parisiennes complémentaires : l’Agence Parisienne du Climat pour la mobilisation contre le changement climatique et Paris Développement sur la promotion de l’attractivité de Paris à l’international.

- Une démarche ouverte avec la contribution de nombreux partenaires.

Faire converger la nouvelle donne de la transition énergétique et le potentiel économique de Paris

Les premières réflexions démarrent en 2013 d’un constat partagé entre l’Agence Parisienne du Climat et Paris Développement : d’une part la position stratégique de Paris, ville-monde et 1er pôle économique européen, disposant d’un écosystème d’innovation unique, et d’autre part la dynamique de transformation d’un territoire engagé pour la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique.

Paris est dense, mixte, diverse et innovante. Avec un Plan Climat lancé dès 2007, la capitale fixe des objectifs ambitieux et témoigne 7 ans plus tard de la réalité de ses engagements. Elle réalise une transformation remarquable de son territoire. De nombreuses actions structurantes et initiatives sont réalisées à Paris, les acteurs s’engagent.

Mis en perspective dans un territoire mobilisé, acteurs et actions s’en trouvent renforcés. La promotion à l’international vient également consolider ces actions.

Les 2 agences ont souhaité leur donner plus de visibilité et positionner Paris comme acteur majeur de la transition énergétique et de la green economy.

Enfin, Paris-green doit contribuer à l’agenda positif qui sera présenté à Paris lors de la Cop21.

« Paris-green.com est un accélérateur de la green economy et un facteur d’attractivité unique. Mobiliser les entreprises franciliennes et attirer les investisseurs internationaux constitue un enjeu majeur pour la métropole parisienne » Anne GED, directrice générale de l’Agence Parisienne du Climat Karine BIDART, directrice générale de Paris Développement

Le site Paris-green présente les 4 facteurs structurants de l’identité parisienne en tant que métropole durable et intelligente

- Un écosystème complet et dense au cœur de l’Europe

# Un vivier de compétences très qualifié.

# Des acteurs économiques référents sur les éco-activités et les sièges de nombreuses organisations internationales.

- Des réseaux et infrastructures déjà en mouvement vers la transition énergétique

# Des infrastructures performantes au service de nouveaux usages dans les secteurs de l’eau, de l’énergie et de la mobilité.

# Des réseaux d’énergie innovants permettant la gestion des flux au plus près des producteurs et des consommateurs ; des références remarquables telles que le premier réseau de froid européen.

# Un écosystème des Technologies de l’Information et de la Communication au service de la smart city.

# Une infrastructure de transports d’exception pour améliorer la qualité de vie, la solidarité territoriale et l’attractivité de Paris avec le Grand Paris Express, un programme de 32 milliards d’euros sur 15 ans.

- Un territoire d’innovation pour la green economy

# Un territoire qui multiplie les structures de soutien à l’innovation, notamment les incubateurs et pépinières.

# La possibilité offerte aux entreprises d’expérimentation dans la ville, de nombreux appels à projets sur l’efficacité énergétique.

# L’émergence de nouveaux acteurs de l’investissement.

# Une politique d’Open Data ambitieuse.

- Une volonté citoyenne et politique pour lutter contre le changement climatique

Une dynamique territoriale forte portée par les politiques publiques «énergie et climat» :

# Des conditions réunies pour une métropole résiliente.

# La Métropole du Grand Paris : des territoires d’opportunités porteurs de projets ambitieux et structurants

Paris-green.com, une plateforme en ligne de valorisation de l’attractivité de Paris comme ville durable et intelligente

Une présentation en quatre parties

Le projet - préambule présentant les partenaires associés au projet Le contexte - la dynamique économique de Paris et ses engagements et réalisations en matière de développement durable, depuis les bases de l’époque d’Haussmann jusqu’à l’élaboration d’une stratégie climat métropolitaine.

Le défi énergétique et climatique - en s’appuyant sur un écosystème complet maillant étroitement toute la chaîne d’acteurs du secteur, et des réseaux et infrastructures performants et évolutifs, Paris souligne sa différence comme territoire d’innovations et d’expérimentation, portée par une volonté partagée, citoyenne et politique.

« En résumé » - une page de synthèse concluant la présentation, résumant les forces de la métropole parisienne : territoire d’innovations pour la green économy, des réseaux et infrastructures en mouvement vers la transition énergétique, une volonté citoyenne et politique pour lutter contre le changement climatique.

À qui s’adresse le site Paris-green ?

Mobiliser les acteurs franciliens et attirer les investisseurs internationaux.

Ce site s’adresse aux acteurs économiques, académiques ou institutionnels qui souhaitent découvrir ou promouvoir Paris comme métropole durable et intelligente, et accélérer la contribution à une trajectoire de facteur 4.

Paris-green est également un dispositif de mobilisation pour la COP21, conférence mondiale sur le climat, qui se tiendra en décembre 2015 à Paris. Il a vocation à valoriser auprès des décideurs français et internationaux les grands facteurs d’attractivité de Paris engagé dans la transition énergétique, ses atouts et sa capacité d’évolution et d’innovation. Mais il se veut surtout un dispositif partagé que peuvent s’approprier tous les acteurs qui partagent cette ambition.

Pour Karine BIDART, directrice générale de Paris Développement, «Paris est un territoire d’innovations et d’opportunités ! Portons ensemble ce message en France et à l’international !». «Développons une économie bas carbone, tissons des ponts entre toutes ces richesses», renchérit Anne GED, directrice générale de l’Agence Parisienne du Climat.

Partager cet article

Repost0
19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 06:48
L’immobilisme des sommets des Nations Unies sur le changement climatique face aux perceptions changeantes...

L’immobilisme des sommets des Nations Unies sur le changement climatique face aux perceptions changeantes...

Depuis deux décennies, nombreux sont les chefs d'états, hommes politiques, institutions, ONG à se mobiliser pour assister aux sommets des Nations Unies sur le changement climatique... Pourtant leur efficacité à trouver des accords mondiaux semble toute relative. Un paradoxe auquel s'est intéressé Charles Clemens Rüling, professeur à Grenoble Ecole de Management avec deux collègues, Elke Schüßler, Freie Universität Berlin, et Bettina Wittneben, Université d'Oxford.

Plus les conférences annuelles sur le changement climatique connaissent une popularité croissante plus leur efficacité décroit, c'est la conclusion à laquelle sont arrivés les trois chercheurs qui ont passé au crible, rapports, articles de presse, documents d'archives... des sommets organisés sur le changement climatique entre 1995 et 2012 par l'ONU.

« Cela n'a pas toujours été le cas, explique Charles-Clemens Rüling, chercheur à Grenoble Ecole de Management. Dans la première phase de la politique transnationale de l'ONU, les sommets annuels ont conduit à une augmentation des interactions entre les acteurs concernés et à une prise de conscience du monde entier sur l'urgence à agir. Ils ont servi de base à la mise en place de ressources communes et aux mécanismes de marché.»

DÈS LE PROTOCOLE DE KYOTO : LES PERCEPTIONS CHANGENT

Dès l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto en 2005, les chercheurs notent une évolution de la perception et de l'objectif de ces sommets. La mise en place du mécanisme du marché de carbone fait entrer de nouveaux acteurs sur le terrain et complexifie les négociations. Ce qui a pour conséquences d'accroître le nombre et la variété d'acteurs participants à ces sommets et de ne plus avoir pour seul objectif la lutte contre le changement climatique.

DES SOMMETS DEVENUS TROP COMPLEXES À « MANAGER »

Au fil des ans, les négociations autour du marché du carbone et de sa compensation se sont encore complexifiées. « Les experts se sont multipliés impliquant des négociations très fragmentées et provoquant un décalage profond entre le discours politique et les négociations techniques » précise le chercheur de Grenoble Ecole de Management. Et ajoute « ce clivage et cette complexité se retrouvent lors des sommets de l'ONU. Les délégations sont plus nombreuses, les acteurs plus diversifiés et pas seulement liés au climat, les interactions entre négociateurs et ONG ne se font plus... Sous la lumière médiatique, chacun veut défendre sa cause et plus seulement celle de la lutte contre changement climatique. »

Cette étude soulève en effet la question du format de ces sommets, conçus volontairement comme des arènes très inclusives traitant d'une question politique complexe et mal définie. Les auteurs indiquent que le format actuel de ces sommets est très utile pour sensibiliser et informer l'opinion publique concernant les enjeux du climat. Cependant, les chercheurs suggèrent que de plus petits forums soient également organisés avec des questions moins complexes et que les sujets abordés soient plus concrets afin de faciliter les accords.

Partager cet article

Repost0
Published by LV_RM - dans CO2-CLIMAT COP Sommets des Nations Unies
13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 06:50
Les dix géants de l’agroalimentaire émettent un total de 263,7 millions de tonnes de GES, soit plus que la Finlande, la Suède, le Danemark et la Norvège réunis

Les dix géants de l’agroalimentaire émettent un total de 263,7 millions de tonnes de GES, soit plus que la Finlande, la Suède, le Danemark et la Norvège réunis

Selon une enquête menée par l'organisation OXFAM, les dix géants de l’agroalimentaire peuvent réduire leurs émissions de CO2 de 80 millions de tonnes, soit l’équivalent des émissions du parc automobile de ces quatre grandes villes réunies. New York, Pékin, Londres, Los Angeles.

Tout en étant très vulnérables au changement climatique, les dix plus grandes entreprises du secteur agroalimentaire contribuent considérablement au problème. Selon Oxfam, leurs émissions cumulées de gaz à effet de serre (GES) sont si importantes que, s’ils formaient un pays, ces « dix géants » se placeraient au 25e rang mondial des grands pollueurs. Or ils sont loin d’en faire assez pour les réduire.

L’organisation a calculé que les « dix géants » – Associated British Foods, Coca-Cola, Danone, General Mills, Kellogg, Mars, Mondelēz International, Nestlé, PepsiCo et Unilever – devraient pouvoir réduire l’ensemble de leurs émissions de 80 millions de tonnes à l’horizon 2020. Cela équivaudrait à retirer de la circulation le parc automobile des villes de Los Angeles, Pékin, Londres et New York réunies.

Oxfam a publié le 20 mai dernier un nouveau rapport, « Les bras croisés », dans le cadre de sa campagne « La face cachée des marques » qui passe régulièrement au crible les politiques sociales et environnementales des dix plus grandes entreprises du secteur agroalimentaire. La campagne a déjà convaincu quelques-unes des grandes entreprises mondiales du secteur agroalimentaire de renforcer leurs politiques dans des domaines comme la lutte contre les accaparements de terres et la promotion des droits des femmes.

Du poison dans nos assiettes ? - 20h40 – ARTE – le 04 octobre 2011
Une négligence criante

Les dix géants de l’agroalimentaire émettent un total de 263,7 millions de tonnes de GES, soit plus que la Finlande, la Suède, le Danemark et la Norvège réunis. De ce total, 29,8 millions de tonnes sont imputables à leurs activités, tandis qu’environ la moitié provient de la production de matières agricoles dans leurs chaînes d’approvisionnement – une moitié dont ces entreprises ne tiennent pas compte dans leurs objectifs de réduction. C’est sur ce volet des émissions agricoles qu’Oxfam pointe la négligence criante des leaders du secteur.

Le changement climatique contribue à la multiplication des tempêtes, des inondations et des sécheresses, ainsi qu’à l’imprévisibilité croissante des conditions météorologiques. Ce phénomène affecte notre approvisionnement alimentaire et fait pression sur les prix, avec pour conséquence l’aggravation de la faim et de la pauvreté dans le monde. Les expert-e-s prédisent que d’ici 2050, 50 millions de personnes supplémentaires souffriront de la faim en raison du changement climatique.

Des préjudices financiers pour les entreprises elles-mêmes

Certains des « dix géants » admettent que le changement climatique commence déjà à leur occasionner un préjudice financier. Selon Unilever, il représente une perte annuelle de 415 millions de dollars. De son côté, General Mills a déclaré avoir perdu 62 jours de production au cours du premier trimestre 2014 du seul fait des conditions météorologiques extrêmes qui vont s’aggravant avec le changement climatique. Oxfam estime en outre que le changement climatique risque d’entraîner, au cours des quinze prochaines années, une hausse du prix de produits phares, comme les pétales de maïs Corn Flakes de Kellogg et les céréales de petit-déjeuner Kix de General Mills, pouvant atteindre 44 %.

Selon Oxfam, environ 25 % des émissions mondiales de GES sont imputables au système alimentaire et ce type d’émissions augmente avec la demande alimentaire. Les expert-e-s affirment que, pour maintenir le réchauffement climatique sous le seuil critique de 2 °C jusqu’en 2050, les émissions mondiales nettes issues de l’agriculture et des forêts doivent tomber à zéro et que le secteur doit en fait devenir un « puits de carbone » d’ici le milieu du siècle – c’est-à-dire contribuer à absorber les GES de l’atmosphère. Les émissions suivent pourtant la tendance inverse.

Une « révolution » des méthodes de production

« Trop d’entreprises de l’agroalimentaire croisent les doigts, espérant que le changement climatique ne perturbera pas le système alimentaire et s’imaginant que quelqu’un d’autre remédiera à ses failles actuelles. Les "dix géants" génèrent un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars par jour et jouissent d’une influence considérable dans les chaînes alimentaires à travers le monde. Le secteur doit poursuivre plus activement l’objectif de la "faim zéro" dans le monde tout en accomplissant une révolution dans ses méthodes de production », affirme Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam.

Davantage de responsabilité

Même si la marge de progression d’Unilever, de Coca-Cola et de Nestlé reste importante, les politiques et mesures de lutte contre le changement climatique de ces trois entreprises apparaissent relativement plus fermes.

Oxfam met sur la sellette Kellogg et General Mills, deux mauvais élèves dans ce domaine, et les appelle à faire évoluer le secteur vers plus de responsabilité. Selon Oxfam, les entreprises doivent communiquer ouvertement leurs volumes d’émissions agricoles, publier les noms de leurs fournisseurs les plus pollueurs, adopter des objectifs chiffrés de réduction des émissions dans leurs chaînes d’approvisionnement et davantage inciter les autres secteurs et les États à s’attaquer au « dérèglement climatique ».

Voici les principales conclusions de l’évaluation menée par Oxfam :

  • Les « dix géants » reconnaissent tous le besoin de réduire les émissions agricoles indirectes dans leurs chaînes d’approvisionnement et sept d’entre eux mesurent ces émissions et en rendent compte dans le cadre de l’initiative Carbon Disclosure Project. Ce n’est pas le cas de Kellogg, de General Mills ni d’Associated British Foods.
  • Seuls Unilever et Coca-Cola ont fixé des objectifs de réduction des émissions dans leurs chaînes d’approvisionnement, mais aucun des « dix géants » ne s’est clairement engagé à atteindre des objectifs de réduction visant plus précisément les émissions agricoles.
  • Aucun des « dix géants » n’impose à ses fournisseurs d’adopter des objectifs de réduction de leurs émissions.
  • Les « dix géants » se sont tous fixé des objectifs de réduction des émissions générées par leurs propres opérations, mais souvent, ceux-ci ne reposent pas sur des données scientifiques et ne prennent pas en compte toute la mesure de leur contribution au problème.
  • Plusieurs des « dix géants » se sont engagés à un calendrier ambitieux pour mettre fin aux pratiques de déforestation dans leurs chaînes d’approvisionnement en huile de palme, mais seules les politiques de Mars et de Nestlé incluent d’autres matières premières également sources de déforestation et de changements d’affectation des sols.
  • Une entreprise indonésienne qui fournit de l’huile de palme à Cargill, fournisseur de Kellogg et de General Mills, entre autres géants de l’agroalimentaire, est présumée impliquée dans le défrichement par le feu de terrains forestiers en vue de la production d’huile de palme et avoir contribué à un énorme incendie forestier qui a généré à lui seul l’équivalent des émissions produites en un an par 10,3 millions d’automobiles.
  • À l’exception d’Unilever, de Coca-Cola et de Mars, les entreprises n’en font pas assez pour engager publiquement les États et les autres entreprises à intensifier leur lutte contre le changement climatique et doivent notamment s’opposer aux positions préjudiciables ou inappropriées prises par les associations sectorielles qui les représentent.

« Le secteur agroalimentaire a l’obligation morale et la responsabilité commerciale de redoubler d’efforts pour lutter contre le changement climatique, insiste Winnie Byanyima. Les "dix géants" n’utilisent pas leur influence de manière responsable et nous en subirons toutes et tous les conséquences. Kellogg et General Mills, en particulier, ne font pas leur part. Ces entreprises devraient être un fer de lance dans les efforts pour empêcher que le changement climatique n’aggrave la faim dans le monde. Il est temps qu’elles passent à l’action. »

Les dix géants de l’agroalimentaire émettent un total de 263,7 millions de tonnes de GES, soit plus que la Finlande, la Suède, le Danemark et la Norvège réunis

Partager cet article

Repost0
Published by LV_RM - dans Agroalimentaire Oxfam CO2-CLIMAT
5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 06:42
Quid de la fiscalité écologique ?

Quid de la fiscalité écologique ?

Ce jeudi 05 juin devait avoir lieu une séance plénière du Comité pour la fiscalité écologique notamment sur la discussion autour de l’avis proposé par le groupe de travail déchets, mais suite à son report les organisations et associations ont souhaité adresser un communiqué pour manifester leur désapprobation et faire savoir leur mécontentement.

Même si l’avis déchets qui allait être proposé ne satisfaisait pas du tout le Cniid, le désintérêt pour la fiscalité écologique dont fait preuve le gouvernement avec ce nouveau report ajoute au raz-le-bol.

Ainsi, pour les organisations, loin d’être une "fiscalité punitive" comme l’a déclaré la nouvelle ministre de l’Ecologie dès son arrivée, la fiscalité écologique est indispensable pour donner de la cohérence au système et parvenir à des objectifs de préservation des ressources et de réduction des pollutions qu’il est urgent de mettre en œuvre. Sans fiscalité, les objectifs fixés resteront de l’ordre de l’incantation. Sans une taxation de 20 cts par sac, l’Irlande n’aurait par exemple jamais réussi à réduire de 80% sa consommation de sacs plastiques en quelques années.

A un an de la conférence internationale sur le climat à Paris, l’objectif que s’est fixé le gouvernement de rejoindre la moyenne européenne en matière de fiscalité écologique n’est pas du tout atteint. Pour les organisations, le moment n’est donc pas venu d’enterrer le comité pour la fiscalité écologique, mais plutôt de l’encourager à proposer des mesures justes et efficaces pour le projet de loi de finances pour 2015, à commencer par une trajectoire ambitieuse pour la contribution climat énergie.

Le communiqué, établit La Fondation Nicolas Hulot (FNH), le Réseau action climat (RAC) et le Cniid, précise que la suspension sine die des travaux du comité, à ajouter à celle de l’éco-redevance poids lourd, sont de très mauvais signaux. Et rajoute que « le gouvernement parait se résoudre à une écologie incantatoire quand l’atteinte des objectifs qui seront affichés dans le prochain projet de loi de transition énergétique nécessite tous les leviers à la disposition de l’Etat parmi lesquels la réglementation, l’investissement, mais aussi la fiscalité. Nos organisations demandent à ce que le comité reprenne ses travaux au plus tôt afin de formuler des propositions concrètes pour la loi de finance 2015. »

La mise en suspens de mesures positives pour les ménages

Le comité travaillait à l’adoption d’une série d’avis sur des mesures positives pour les ménages :

- prime à la conversion sur le fioul et sur les vieux véhicules polluants,

- bouclier énergétique pour les personnes en situation de précarité énergétique…

Mais également :

sur des propositions pour la suppression progressive des 20 milliards d’euros de subventions à la pollution, d’autant plus choquants dans un contexte d’austérité ou encore à - des réformes sur la fiscalité des déchets, de l’urbanisme comme à des solutions concrètes pour sortir du piège du diesel. Les pics de pollution de l’air connus cet hiver ont montré que le problème de la sous-taxation du diesel, signalé par le Comité l’an passé, restait entier.

Avant la COP 2015, la France toujours très en retard sur ses voisins européens

Ce comité avait été créé suite à la première conférence environnementale pour conseiller le gouvernement dans la transcription opérationnelle de ses engagements sur la transition écologique. Il avait dès lors prouvé son utilité en permettant la mise en place d’une contribution carbone dans les taxes énergétiques. Malheureusement, un an avant la conférence internationale sur le climat à Paris, l’objectif que s’est fixé le gouvernement de rejoindre la moyenne européenne en matière de fiscalité écologique est loin d’être atteint.

Avis et propositions pour mettre en œuvre une fiscalité verte…

Partager cet article

Repost0
3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 07:00
Remporter le Vendée Globe avec un voilier « zéro émission ».

Remporter le Vendée Globe avec un voilier « zéro émission ».

Tel est l’objectif de Phil Sharp qui va développer un partenariat technique avec l’Imperial College de Londres et son département Energy Future Lab, pour travailler sur le développement d’un système d’énergie « zéro émission ».

Phil Sharp dont l'objectif est de devenir le premier marin anglais à remporter le Vendée Globe prévoit le développement et la construction d’un nouveau voilier capable de participer aux courses du circuit IMOCA, dont le Vendée Globe 2016 est le point d'orgue.

Ingénieur diplômé en génie mécanique, Phil Sharp a déjà à son actif une bonne série de résultats et possède une solide expérience sur de nombreux supports en solitaire, notamment en Mini 6,50, Class 40 et Figaro. Phil travaillait dans les bureaux d’études du constructeur de gréements Future Fibres à Valence en Espagne avant de s'installer à Lorient. Il a débuté dans la classe Mini terminant à la quatrième place au Brésil lors de la Mini Transat 2005. L’année suivante, il a remporté la Route du Rhum en Class 40, en arrivant avec plus d’une journée d’avance sur Gildas Morvan. Et lors de la Solitaire du Figaro 2011, il se classait régulièrement dans le Top Ten. Pour le Vendée Globe, Phil vise un projet capable de gagner et affirme d’ores et déjà qu’il n’est pas du genre à faire des compromis. Rencontre avec un jeune marin qui fera prochainement parler de lui.

À 32 ans, il vise deux objectifs : être le premier Britannique à entrer dans le top 10 de la Solitaire de l'été, mais aussi à remporter le Vendée Globe en 2016.

Vainqueur de la Route du Rhum en Class 40 en 2005, engagé sur la transat AG2R, la Figaro en 2011, il revient à la course au large en solitaire « pour longtemps », précise-t-il. Bien décidé à atteindre « un résultat au top », il a quitté les îles anglo-normandes pour s'installer à Lorient. « Suivre les stages d'entraînement avec les skippers en France, profiter des expériences des autres, c'est nécessaire. On apprend plus vite. »

Le projet de Phil Sharp a pour but de démontrer que les énergies renouvelables peuvent être compétitives face aux énergies dites fossiles et ce, même dans un environnement isolé, en autosuffisance, comme on peut l’être lors d’un tour du monde en solitaire.

Les recherches de l’Energy Future Lab (EFL) portent sur les dernières innovations en matière de pile à combustible à hydrogène, de conservation de l’énergie et de technologie solaire. Une étude de faisabilité sera conduite afin d’examiner toutes les possibilités applicables au projet en terme d’énergies renouvelables : éolien, solaire, pile à combustible à hydrogène, mécanismes de stockage de l’énergie.

Phil Sharp, diplômé d’Imperial : « Je suis enthousiaste à l’idée de travailler avec Imperial et l’EFL qui est un pôle d’excellence où l’on retrouve quelques uns des plus brillants chercheurs dans le domaine de l’énergie solaire, du stockage énergétique et des piles à combustible.

Le système d’énergie embarqué à bord lors d’un tour du monde est un élément clé : il fait fonctionner le pilote automatique, les systèmes de navigation ou le désalinisateur qui permet de produire de l’eau douce à bord. Pour être compétitif, il est donc essentiel d’avoir un système d’énergie à la fois fiable, léger, efficace et durable. En se basant sur les études préliminaires menées par EFL, je sais maintenant qu’il est possible d’atteindre ces objectifs en utilisant un système à zéro émission de CO2, grâce notamment aux toutes dernières innovations.

Dans le cadre de ces recherches sur les énergies solaires, nous menons en parallèle des études climatologiques sur le rayonnement rencontré sur le parcours d’un Vendée Globe. Imperial intègrera ces données dans une simulation globale afin de sélectionner la technologie la plus adaptée à ce type de parcours et d’optimiser l’emplacement et la taille des panneaux photovoltaïques sur le bateau. Il est important d’étudier ces éléments en amont des phases de conception du voilier car ils peuvent être pris en compte et intégrés dans le dessin et l’aménagement du bateau. Disposer de la technologie est une chose, mais l’utiliser le plus efficacement possible en est une autre. »

Le professeur Nigel Brandon, Président de la Chaire « Sustainable Gas », supervise les recherches : « Je suis enchanté de m'impliquer dans les recherches sur les systèmes énergétiques de ce projet maritime performant et ambitieux. Nous pensons que cela est une extraordinaire opportunité pour démontrer la compétitivité, l'adaptabilité et la fiabilité des différentes technologies de demain autour des énergies vertes. Cette collaboration est aussi une source d'inspiration pour tous les étudiants d'Imperial. »

Propos recueilli sur le site du Vendée Globe:

Phil, c’est un retour à la course au large. Que faisiez vous pendant votre absence du circuit ?
“Je suis spécialiste dans le domaine de la génie mécanique et plus particulièrement dans les composites. Je m’intéresse aux structures haute performance, car cela contribue à la vitesse. Future Fibres est une société à la pointe de ces technologies. C’était un travail fascinant. J’ai commencé à m’intéresser aux opportunités dans la course au large quand j’étais à la fac. J’étudiais comment appliquer la technologie des composites à la conception de voiliers et après ma licence j’ai continué d’étudier les applications spécialisées.”

Vous avez toujours exprimé votre intention de vous aligner au départ du Vendée Globe...
“Je savais que j’allais revenir à la course au large après la Solitaire 2011. Je m’active depuis pour essayer de trouver des partenaires afin de lancer un programme IMOCA. Cela prend du temps, car il faut savoir construire ses relations avec les partenaires potentiels, qui partagent les mêmes objectifs et leur démontrer que la voile peut leur être utile. Je n’ai pas encore de signature, mais je crois qu’une campagne intéressante est en train de prendre forme.”

Quel est votre objectif précis ?
“Mon objectif est de construire un projet fiable et de viser une belle performance. Un projet pour faire le tour de la planète à bord d’un bateau solide et performant, ce sont les deux éléments clés. A partir de là, on connaît ses limites et on sait jusqu’à où on peut aller.”

En tant que bizuth dans le Vendée Globe, ce n’est pas un peu ambitieux?
"Peut-être, mais ce projet met en avant mon optimisme. C’est cela qui est intéressant. Les bateaux progressent tout le temps. Il y a des évolutions intéressantes dans le cadre de la jauge, que l’on verra aux cours des années à venir, même si la jauge est désormais plus contraignante avec la quille et le gréement standardisés. Mais on peut toujours innover en jouant avec les paramètres pour améliorer la performance.”

Pourquoi des courses en solitaire ?
“J’adore les courses en solitaire. Pour moi, la récompense est plus importante. J’aime bien relever des défis. J’aime repousser les limites. J’apprécie les courses en double aussi, car on partage son expérience. Dans un équipage de dix personnes, on n’est qu’un petit morceau du puzzle, et même si chacun est important, il est difficile de contrôler la situation et de déterminer le résultat final. Ce que j’affectionne tout particulièrement avec le Vendee Globe c’est le défi personnel et l’aventure humaine. On passe dans l’inconnu. C’est une grande mission, un test d’endurance, qui est peut-être plus éprouvant mentalement que physiquement.”

Etes vous prêt à partir avec un projet moins ambitieux, pour gagner de l’expérience ?
“Non. Pas du tout. Je suis trop compétitif pour accepter cela. Je ne prends le départ d’une course que si j’ai la possibilité de la gagner. Ce n’est pas mon truc de jouer l’acteur pour un sponsor. On a beaucoup à apprendre des programmes comme celui de Tanguy de Lamotte. Il a bâti une campagne qui a bien fonctionné sans viser jamais la victoire, mais ce n’est pas mon but personnel. J'ai le mors aux dents et j’ai faim de la victoire. S’il faut des compromis dès l’entame, cela tourne rapidement à la déception. ”

Quels sont vos premiers souvenirs du Vendée Globe ?
“J’ai découvert la course en entendant Pete Goss aux infos lors du sauvetage de Raphael Dinelli et puis il y u eu le chavirage de Bullimore dans les Mers du Sud. Après, j’ai lu le récit de Pete Goss. C’était un vrai cauchemar, mais voilà je suis ici maintenant. Je me suis rendu compte de l’importance du défi. Cela reste aujourd’hui le plus grand défi imaginable du point de vue physique et psychologique. Même au coeur d’une énorme tempête, on pousse le bateau à fond, car on peut se retrouver avec un autre concurrent à quelques milles. On ne peut pas se permettre de ralentir. C’est la compétition qui prime toujours. J’étais présent aux Sables au départ du Vendee Globe 2008 et c’est là que je me suis rendu compte de l'immense dimension de cette course. J’étais là aussi pour l’arrivée de Mike Golding et Bernard Stamm lors de la dernière édition. On voit bien ce qu’ils ont subi. Il faut voir cela pour comprendre pourquoi le Vendée Globe touche tellement de monde. Les skippers sont seuls face à l’adversité. Pour le moment, c’est quelque chose que le public français semble mieux comprendre que les autres, car il apprécie mieux l’importance d'un tel défi”.

Remporter le Vendée Globe avec un voilier « zéro émission ».

Partager cet article

Repost0
16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 06:42
Paquet énergie-climat, quelles réponses face aux mesures nationales imprécises et mal définies ?

Paquet énergie-climat, quelles réponses face aux mesures nationales imprécises et mal définies ?

Rendu public le 15 mai, le rapport parlementaire qui fait suite à celui de la Cour des comptes publié en janvier dernier concernant la mise en œuvre par la France du Paquet énergie-climat (PEC), le comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC) a adopté le rapport de Jean-Jacques Guillet et François de Rugy sur l’évaluation de la mise en œuvre du paquet énergie-climat. Au terme de leur évaluation, qui s’inscrit dans la perspective de l’examen du projet de loi sur la transition énergétique, les rapporteurs ont identifié dix clés pour la réussite de cette transition : passer de la notion d'émissions nationales à celle d'empreinte carbone ;dégager les voies d'une politique européenne de l'énergie ; faire de l'agriculture et des transports nos nouvelles cibles prioritaires ; diversifier les approches pour susciter les changements de comportements ; renforcer l'information du citoyen ; aider les ménages en difficulté ; stabiliser et simplifier les dispositifs ; maximiser l'effet de levier des investissements publics ; accompagner les entreprises et poursuivre l'effort de recherche pour lever les verrous technologiques.

Réalisée à partir d’une étude demandée par le Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC) à la Cour des comptes (en janvier dernier), d’auditions et de tables-rondes thématiques, l’évaluation rendue publique le 15 mai par ses co-rapporteurs, Jean-Jacques Guillet et François de Rugy, s’inscrit dans la perspective de l’examen du projet de loi sur la transition énergétique que le Gouvernement prévoit de déposer avant l’été.

En effet, en janvier dernier, la Cour des Comptes avait fustigé les politiques mises en œuvre dans le cadre du Paquet énergie-climat en estimant qu’elles étaient complexes et difficilement lisibles. Mais si quelques résultats sont positifs, globalement les efforts nécessaires pour aboutir à l’objectif du PEC sont considérables. C’est ainsi que les rapporteurs Jean-Jacques Guillet et François de Rugy ont eu donc vocation à enrichir le débat en engageant une série de travaux et d’auditions entamés depuis janvier.

L’un des principaux critères relevés par les rapporteurs sur l’objectif de réduction de 20% de la consommation d’énergie du parc de bâtiment prévu par le paquet énergie-climat (PEC) à l’horizon 2020 est que le déficit de pilotage et l’instabilité pénalisante des dispositifs entravent son appliquation.

Les principales conclusions des rapporteurs mettent en avant qu’il faudrait changer de cible en passant "de la notion d'émissions de gaz à effet de serre (GES) à celle d'empreinte carbone". Mesurer l'une ou l'autre aboutit en effet à des résultats différents. Ils rajoutent également que "calculer en termes d'émissions nationales favorise la délocalisation des productions intenses en carbone vers des pays moins exigeants". Pour tenir compte du carbone importé et "apprécier fidèlement l'efficacité des politiques climatiques menées", ce passage à l'empreinte carbone devient selon eux - mais aussi la Cour des comptes et nombre d'experts et professionnels auditionnés pour ce rapport - une nécessité.

Par ailleurs, ils conseillent aussi de mettre l'accent sur deux secteurs "aux marges de progression importantes" : les transports et l'agriculture. Pour les rapporteurs, ces deux secteurs auraient plus de marges de progression que les secteurs des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique des bâtiments. Côté transports, "les efforts doivent cibler la route" et, côté agricole, l'urgence est de mise au vu de "l'ampleur de sa contribution aux émissions polluantes, en comparaison des autres pays européens". Côté bâtiment, ils préconisent tout de même de mieux accompagner les ménages et de stabiliser les dispositifs (éco-PTZ, crédit d'impôt). "Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est un outil à consolider. La question se pose de le rendre juridiquement opposable, à condition de veiller à sa mise à jour régulière et à sa vérification régulière", indique le rapport, "l'utilité du dispositif paraît faible" aujourd'hui en raison d'instruments de mesure "inadaptés", estiment les deux auteurs. Il convient, selon eux, de "l'adapter pour prodiguer une information claire et fiable quant aux économies d'énergies réalisables", en y incluant par exemple une "dimension coût" traduite en euros.

Les députés invitent aussi à mieux se saisir d'autres outils existants : fonds de l'Agence nationale de l'habitat (Anah) pour accompagner les collectivités territoriales, espaces Info-Energie financés par ces dernières et l'Ademe, etc. Enfin, ils pointent un défaut du paquet énergie-climat : "La conduite du changement n'est pas son point fort. Campagnes de communication très verticales, incitations fiscales en évolution constante… Si plusieurs changements paraissent difficilement atteignables à moyen terme - changement de la ration alimentaire (moins de viande), développement du télétravail - d'autres qui paraissaient inimaginables hier sont advenus très soudainement, notamment grâce aux nouvelles technologies : covoiturage, auto-partage…". Les députés préconisent donc d'identifier et de lever les freins pratiques au changement. "Les citoyens sont prêts, le conservatisme qu'on dit généralisé n'existe pas. Il y a bien plus d'esprits volontaires qu'on ne le croit", a conclu François de Rugy.

Revoir l'étiquetage énergie des appareils, les diagnostics des logements et les compteurs "intelligents": la transition énergétique, au-delà de la loi en préparation, passera aussi par une meilleure information des citoyens pour leur permettre de faire des économies, estiment des députés dans un rapport présenté jeudi.

"Les informations délivrées aux consommateurs sont souvent illisibles, alors même que ces derniers expriment une réelle attente en matière d'accès à l'information et de maîtrise des données personnelles", écrivent les députés Jean-Jacques Guillet (UMP) et François de Rugy (EELV) dans leur rapport d'information sur l'évaluation de la politique énergétique et climatique française.

Les deux députés constatent notamment que l'étiquetage énergie des appareils domestiques est "jugé obsolète": Malgré l'ajout de classes supplémentaires en 2010 (A+, A++ et A+++), tous les appareils ont désormais une excellente note, ce qui "décrédibilise" le signal auprès des acheteurs.

De même, ils critiquent le futur compteur électrique intelligent Linky, qui doit équiper progressivement les foyers français. Censé aider les citoyens à mieux suivre et donc contrôler leur consommation, ce compteur ne transmettra finalement que les volumes globaux d'énergie consommés. L'information sur le prix ne sera disponible que via un abonnement spécifique, regrettent les députés, relayant des réserves de l'Ademe et de l'association UFC-Que Choisir.

"La disponibilité de l'information est un enjeu-clé de la transition énergétique. Elle est indispensable pour convaincre les individus et les rendre autonomes", concluent les auteurs. Le projet de loi sur la transition énergétique, censé esquisser une France plus sobre et moins dépendante des énergies fossiles et du nucléaire, doit être présenté d'ici fin juin en conseil des ministres.

Partager cet article

Repost0
28 avril 2014 1 28 /04 /avril /2014 06:42
27 mesures vertes actionnées d’ici l’été pour lever 100 000 emplois... à suivre...

27 mesures vertes actionnées d’ici l’été pour lever 100 000 emplois... à suivre...

Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a présenté le 25 avril les 6 chantiers concrets déclinés en 27 actions qui seront engagées d’ici cet été et conduites avec un objectif prioritaire : la croissance verte, porteuse d’activité et d’emplois.

Objectif : créer 100 000 emplois sur trois ans.

Ces défis constituent une chance exceptionnelle et des leviers essentiels de sortie de crise.

I - Mettre en place un nouveau modèle énergétique et la lutte contre le changement climatique

1. Finalisation du projet de loi de transition énergétique

2. Accélération des filières d’énergie renouvelables, dont l’éolien en mer et le solaire, la biomasse et les énergies marines

3. Accélération de la rénovation énergétique des bâtiments (logements, bâtiments publics, secteur tertiaire et industriel)

4. Réforme des modes de fixation des tarifs de l’électricité

5. Organisation de la conférence bancaire et financière de la transition énergétique

6. Adoption des derniers plans de protection de l’atmosphère

7. Finalisation du projet de loi réformant le code minier

II - Protéger et reconquérir l’eau, la biodiversité, les paysages

8. Examen au Parlement du projet de loi sur la biodiversité

9. Lancement des travaux de création de l’agence française pour la biodiversité

10. Signature du décret redonnant au Marais Poitevin le statut de parc naturel régional

III - Santé environnement, prévention des risques, économie circulaire

11. Adoption de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens

12. Approbation de la stratégie nationale de gestion du risque d’inondation

13. Intégration d’un volet « économie circulaire » dans le projet de loi de transition énergétique

14. Élaboration du Plan déchets 2020

15. Préparation de la négociation européenne sur les OGM

IV - Transports

16. Signature de tous les volets « mobilité » dans les contrats de plan

17. Modalités de financement des infrastructures de transports

18. Examen au Parlement du projet de loi de réforme ferroviaire

V - Emplois nouveaux et croissance verte

19. Développement des filières d’avenir dans le cadre des 34 plans industriels

20. Mise en œuvre du volet « transition écologique » des Investissements d’avenir

21. Modernisation et simplification du droit de l’environnement

22. Signature de la convention FEEBAT pour la formation des artisans de la rénovation énergétique et mobilisation des filières de formation pour la transition écologique

VI - Les grands rendez-vous européens et internationaux

23. Préparation de la Conférence Paris Climat 2015 (COP 21)

24. Réunion des ministres de l’Énergie du G7 les 5 et 6 mai à Rome)

25. Conseil informel des ministres de l’Environnement et de l’Énergie de l’Union européenne les 14, 15 et 16 mai ; Conseil des ministres européens de l’Environnement le 12 juin ; Conseil des ministres de l’Énergie le 13 juin

26. Réunions à Bonn (les 5 et 6 juin) et à Nairobi (les 26 et 27 juin) pour l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, dans le cadre des négociations internationales sur le climat.

27. Nous aurons aussi à préparer le conseil européen de juin 2014 qui reviendra sur les questions énergétiques et la COP biodiversité qui se tiendra cet automne.

Ce plan d’action a pour objectif d’agir :

- pour l’emploi : c’est le cœur de mon action, avec un objectif de 100 000 emplois créés en trois ans grâce aux travaux d’économies d’énergie et aux emplois nouveaux dans les filières de la croissance verte.

- pour le pouvoir d’achat : grâce à la modération des tarifs, et surtout aux économies d’énergie.

- pour le bien-être : grâce à la protection et à la valorisation de la biodiversité, aux actions pour la santé et à une alimentation saine et de qualité.

- pour la compétitivité : la mutation / transition écologique est une chance à saisir pour toutes nos entreprises avec de bons produits et de bons services, de moindres coûts à terme et des nouveaux marchés à conquérir.

Partager cet article

Repost0
17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 07:42
Circulation alternée sur Paris et sa Petite couronne

Circulation alternée sur Paris et sa Petite couronne

Pour faire face à un pic de pollution en Ile de France et en vue des prévisions sur lundi et mardi, le gouvernement, en concertation avec ministres chargés de l’écologie, de la santé, de l’intérieur et des transports, a décidé la mise en place à Paris et dans la petite couronne du dispositif de circulation alternée à compter de ce lundi 17 mars 5H30".

Votre voiture est-elle classée paire ou impaire ?

C'est le dernier chiffre de votre plaque d'immatriculation (hors numéro du département) qui détermine la catégorie de votre véhicule. Si ce chiffre est impair, votre véhicule pourra circuler lundi 17 mars, à l'inverse, si ce chiffre est pair, vous ne pourrez pas l'utiliser lundi, mais mardi 18 mars.

Votre véhicule est classé pair ?

  • Utilisez les transports en commun : lundi 17 mars, tous les transports en commun seront gratuits, et le Ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, Philippe Martin, a demandé plus de wagons sur les trains et les RER entre 9.30 et 16.30
  • Recourez au covoiturage : les véhicules dans lesquels ont pris place trois personnes au moins dérogent aux mesures de circulation alternée

Quels sont les véhicules concernés ?

  • Les poids-lourds (véhicules de plus de 3,5 tonnes), sauf exception prévue par les textes (cf. préfecture de police)
  • Tous les véhicules légers (voitures, scooters et motos) à pot non catalysé

Les voitures électriques et hybrides ne sont pas concernées.

Que risquent les conducteurs qui ne respectent pas cette mesure?

Les contrevenants à la mesure de circulation alternée seront punis de l'amende prévue pour la contravention de 2ème classe (de 22 à 75 euros, selon que le montant est minoré, normal ou majoré), assortie d'une mesure d'immobilisation du véhicule éventuellement suivie d'une mise en fourrière (conformément aux dispositions des articles L. 325-1 à L. 325-3 et R. 411-19 du Code de la route).

L’ensemble des régions touchées fait l’objet de mesures adaptées : limitation de vitesse sur routes et autoroutes, gratuité du stationnement résidentiel, limitation des épandages agricoles, contacts avec les industriels pour une réduction provisoire de leur activité, priorité donnée aux transports en commun...

En Ile-de-France, des mesures ont été prises par la Préfecture de Police visant à baisser de 20 km/h la vitesse autorisée sur les routes, à détourner les poids-lourds en transit, à limiter les émissions des sites industriels. La Ville de Paris a quant à elle décidé de rendre gratuits Velib et Autolib.

Au-delà de ces mesures, à la demande du Premier ministre et en accord avec le président de la Région Ile-de-France, président du Syndicat des transports d’Ile-de-France, les transports publics franciliens sont gratuits à partir de vendredi 14 mars, jusqu’au dimanche soir 16 mars.

L’épisode de pollution de l’air étant exceptionnel par sa durée et son ampleur, le Premier ministre, en lien avec Philippe Martin, a annoncé le 15 mars l’application de la circulation alternée à Paris et en petite couronne.

  • lundi 17 mars (jour impair), seuls les véhicules dont le numéro d’immatriculation est impair pourront circuler à Paris et en petite couronne.
  • Si la mesure devait être confirmée pour mardi, ce serait au tour des véhicules à numéro pair de pouvoir circuler.

Les transports en commun resteront gratuits le 17 mars et seront renforcés :

  • la fréquence des trains sera accrue sur les lignes automatiques du métro parisien (les lignes 1 et ligne 14).
  • des rames de train doubles circuleront non seulement aux heures de pointe, mais aussi tout au long de la journée sur les RER (A à E) et sur les lignes H et L du Transilien, ce qui permettra de doubler la capacité de transport de passagers au cœur de la journée sur certaines de ces lignes. Néanmoins, afin de ne pas surcharger davantage les heures de pointe, il vivement recommandé de décaler autant que possible les trajets vers les heures creuses (de 9h30 à 16h30).

La circulation des poids lourds sera pour sa part interdite dans la zone concernée par la circulation alternée. Néanmoins certaines dérogations sont prévues (secours, dépannage, transports collectifs, chantiers, produits alimentaires et périssables etc). Par ailleurs, comme depuis jeudi, les poids lourds en transit dans la région Ile de France doivent emprunter les axes de contournement (la Francilienne notamment).

Mode d’emploi de la circulation alternée

Comment fonctionne l’autorisation de circulation selon les plaques ?

Les véhicules sont différenciés par le groupe de chiffres de la plaque, mais pas par le numéro du département. Il s’agit du premier groupe de chiffres dans les anciennes immatriculations, du groupe de chiffres au milieu dans les nouvelles immatriculations. Les deux roues sont également concernés.

Quels véhicules sont autorisés à circuler dans tous les cas ?

Pour les particuliers :

  • les véhicules « propres » : hybrides, au GNV, au GPL ou électrique
  • pour favoriser le covoiturage, les véhicules particuliers transportant au moins 3 personnes
  • les voitures immatriculées à l’étranger

Pour les professionnels :

  • les voitures des salariés des transports publics qui doivent rejoindre leur poste
  • les véhicules de secours ou liés à la santé (ambulances, transport de personnes handicapés, livraison de médicaments…)
  • les véhicules transportant des produits périssables, de l’alimentation
  • les camionnettes (véhicules utilitaires légers de moins de 3,5 tonnes)
  • les cars et autobus
  • les véhicules se rendant sur des chantiers
  • les véhicules de dépannage
  • les bennes à ordures
  • les camions-citernes
  • les véhicules des auto-écoles
  • les véhicules de déménagement
  • les véhicules des médias et des commerciaux
  • les transports de fonds
  • etc.

Quelle amende ?

Contravention de classe 2, donc 22 euros sur place (amende minorée). Sinon, 35 euros (amende simple). Si on traine, elle passe à 75 euros. Contrairement à ce qui s’était passé en 97, il n’y pas de contrôles en amont de la zone de type « check-point filtrant » car cette mesure avait provoqué des bouchons – ce qui est contreproductif- et de la colère – ce qui est compréhensible. Des contrôles auront lieu, au sein de la zone concernée. Contrôles TRES nombreux (le préfet parlait de 70 points de contrôle).

D’autres régions maintiennent ou renforcent à partir de lundi les mesures de lutte contre les émissions de particules fines. Dans la région lyonnaise, la réduction de 20 km/h de la vitesse maximale autorisée est étendue au centre ville. La circulation des poids-lourds sera interdite sous le tunnel de Fourvière. Les industries les plus émettrices de particules sont invitées à les réduire, des mesures autoritaires seront prises mardi si nécessaire.

Recommandations

Le ministre rappelle à tous les Français qu’ils ont un rôle à jouer dans la lutte contre cet épisode de pollution. Il appelle celles et ceux qui le peuvent à éviter d’utiliser leur véhicule, à privilégier le covoiturage et à se tenir informés des recommandations sanitaires et des évolutions de la situation.

Les particules peuvent provoquer des difficultés respiratoires ainsi que des irritations. C’est pourquoi il est recommandé d’éviter les activités physiques intenses, particulièrement pour les personnes les plus fragiles.

Dans les zones concernées par les dépassements, il est demandé notamment :

  • de ne pas utiliser les cheminées à bois (sauf en cas de chauffage principal) particulièrement les foyers ouverts ;
  • de limiter l’usage des véhicules automobiles, notamment les véhicules diesel non équipés de filtres à particules ;
  • de réduire les vitesses sur les voies rapides et autoroutes ; de ne pas bruler de déchets verts.
L’information et les prévisions sur la qualité de l’air disponibles en temps quasi-réel
  • pour la situation régionale : sur les sites Internet des 26 organismes agréés par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie pour la surveillance de la qualité de l’air. Les adresses des sites sont disponibles sur www.atmo-france.org
  • pour la vision nationale : sur le site http://www.prevair.org qui propose des cartes de prévisions à l’échelle nationale et européenne et informe de la nature des épisodes de pollution de l’air.
Recommandations sanitaires en cas d’alerte

Populations vulnérables et leur entourage (aidants)

Femmes enceintes, nourrissons et enfants de moins de 5 ans, personnes de plus de 65 ans, sujets asthmatiques, souffrant de pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires.

Populations sensibles : personnes se reconnaissant comme sensibles lors des pics de pollution et/ou dont les symptômes apparaissent ou sont amplifiés lors des pics ; par exemple : personnes diabétiques, immunodéprimées, souffrant d’affections neurologiques ou à risque cardiaque, respiratoire, infectieux.

  • Evitez les activités physiques et sportives intenses, en plein air ou à l’intérieur.
  • En cas de gêne respiratoire ou cardiaque inhabituelle, consultez votre médecin ou pharmacien. Vous trouverez plus d’information sur le site internet de votre Association agréée de surveillance de la qualité de l’air (AASQA)
  • Prenez conseil auprès de votre médecin pour savoir si votre traitement doit être adapté.
  • Si vous sentez que vos symptômes sont moins gênants quand vous restez à l’intérieur, privilégiez des sorties plus brèves que d’habitude. Evitez de sortir en début de matinée et en fin de journée et aux abords des grands axes routiers. Reportez les activités qui demandent le plus d’effort.
  • Messages spécifiques en cas d’épisode de pollution à l’ozone : « Les activités intérieures peu intenses peuvent être maintenues. Evitez de sortir en début d’après-midi entre 12 h et 16 h. »

Population générale

  • Réduisez et reportez les activités physiques et sportives intenses, en plein air ou en intérieur jusqu’à la fin de l’épisode si des symptômes sont ressentis (fatigue inhabituelle, mal de gorge, nez bouché, toux, essoufflement, sifflements, palpitations), et prenez conseil auprès de votre médecin.

Même si cette mesure d’urgence s’avère nécessaire, elle montre aussi l’incohérence des politiques mise en œuvre depuis plusieurs décennies. L’impact sanitaire de cette pollution étant démontré, il est temps de mettre en œuvre des mesures de fonds pour endiguer ces pollutions atmosphériques dont on sait les causes. A cet effet, la future loi de la transition énergétique doit pouvoir répondre à ces situations, qui devraient s’intensifier dans les années à venir. Avec un coût sanitaire important pour le contribuable : entre 700 millions et 1,7 milliards d’euros chaque année, il serait temps d’impulser de nouvelles politiques vers des investissements alternatifs comme une refonte des transports en commun, transport ferroviaire de personnes et de marchandises, vélo.

Circulation alternée sur Paris et sa Petite couronne

Partager cet article

Repost0
13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 07:42
Pas d’économies d’énergies en France, en revanche pour les factures …

Pas d’économies d’énergies en France, en revanche pour les factures …

Et oui, si le mois de mars est souvent propice à la béatitude climatique, il est aussi propice à la grise mine…

Alors que la consommation d’énergie baisse, la facture, elle, continue de progresser, signe tangible de crispation…

Et pour confirmer cette tendance, selon le Réseau EurActiv, les économies d’énergie ne seraient pas prioritaires dans l’agenda politique français, les autres Etats membres, d’ailleurs, ne feraient guère mieux, à l’exception du Royaume-Uni.

Rendre attractives et compréhensibles les économies d'énergie, en quittant le discours moral

Etant soumis aux Paquet climat-energie, les 28 États membres doivent se soumettre à une série d'obligations destinées à réduire la consommation d'énergie de 20 % avant 2020 et donc les émissions de gaz à effet de serre : mesures relatives à l'écoconception, la rénovation des bâtiments publics, etc.

Le Réseau EurActiv estime que les déclarations des États membres dédiées aux économies d'énergie sont jalonnées de beaux discours mais que les actions restent à déterminer…

La politique européenne en matière d’efficacité énergétique dans le brouillard…

EurActiv a notamment pu se rapprocher d’un représentant du ministère français qui a expliqué que la stratégie de long terme concernant la rénovation des bâtiments, qui doit être envoyée à la Commission européenne d'ici avril, était loin d'être finalisée.

Selon lui, une équipe administrative se charge de la question, sans se frotter aux acteurs du secteur, alors que l'article 4 de la directive sur l'efficacité énergétique impose des consultations auprès de la sphère des affaires et des consommateurs.

« Il s'agit d'un problème très grave, car ce document est censé donner au secteur de la construction une perspective à long terme essentielle. Nous sommes en train de passer à côté l'occasion [de réduire significativement les émissions de CO2] », a-t-il poursuivi.

En Europe, environ 45 % de l'ensemble des émissions de CO2 proviennent de lacunes dans les systèmes de chauffage et de climatisation, mais les membres des cabinets ministériels nationaux sont peu intéressés par la question, selon le représentant.

« Les États considèrent la directive comme une obligation sans importance », a-t-il déclaré. « Ils sont chargés d'envoyer des documents à la Commission...que personne ne consulte ! Du coup ils estiment que cette stratégie de long terme est seulement un document administratif sans conséquences politiques. »

Un objectif en matière d'efficacité énergétique à l’horizon 2030 constituerait un « coup de pouce pour tout le monde » : « Nous avons certains objectifs en matière d'efficacité énergétique dans les bâtiments, mais aucun n'est organisé de manière adéquate, parce que tout le monde attend de connaître les prochaines étapes importantes à venir. »

« Duper la Commission »

Selon des sources du secteur de l'industrie, d'autres États membres ne mettraient pas en place des règles relatives à l'efficacité énergétique dans le laps de temps fixé, ou le font de façon légère. « Ils espèrent que leur stratégie dupera néanmoins la Commission », a expliqué une source à EurActiv.

« Par exemple l'Espagne veut utiliser les recettes provenant des obligations en matière d'efficacité énergétique de l'article 7 de la directive pour financer la rénovation de bâtiments publics selon l'article 5 », a-t-elle poursuivi. « Je trouve que c'est un peu exagéré. »

Le gouvernement britannique a annoncé le 5 mars une série de mesures en vue d'améliorer la mise en œuvre du Green Deal. Il prévoit notamment des subventions supplémentaires de 450 millions de livres (environ 547 millions d'euros) afin d'améliorer l'efficacité énergétique et les services de conseils auprès des consommateurs.

Le délai pour avoir un nouveau fournisseur passera de trois mois à trois semaines. La période pour approuver la documentation des constructeurs diminuera d'un mois à une semaine et les délais d'attente seront fortement réduits, pour le plus grand plaisir des clients.

« Certains aspects du Green Deal portent leur fruit, d'autres pas », a déclaré Ed Davey, le ministre de l'Énergie, le 4 mars dernier. Il a ajouté qu'une déclaration suivra dans le courant de la semaine pour passer à la prochaine étape.

Plus de 100 000 personnes se sont inscrites pour obtenir une évaluation comme l'accord le prévoit. Seuls 458 ménages ont toutefois achevé des rénovations qui nécessitaient un emprunt.

Selon Ed Davey, ces améliorations seront également communiquées cette semaine aux entreprises énergétiques et le lancement de système de mesures incitatives sur le marché devrait avoir lieu cet été.

Un ministre britannique de l’énergie passionné par l'efficacité énergétique

« Selon un mythe répandu, nous ne faisons rien en matière d'efficacité énergétique, mais en réalité nous faisons énormément », a-t-il ajouté. « Ce sujet me passionne, car c’est [le principe d’efficacité énergétique] qui coûte le moins d'argent et qui permet de créer de nombreux emplois. »

Pourtant, un extrait de l'évaluation d'impact sur le paquet énergie-climat 2030 est en contradiction avec l'objectif d'efficacité énergétique de 30 % étant donné que cette ambition « augmente l'ensemble des coûts de manière substantielle [...] puisqu'elle entraîne des économies d'énergie supérieures à celles nécessaires pour respecter seulement l'objectif de 40 % [de réduction] des gaz à effet de serre ».

Un ancien conseiller du ministère d'Ed Davey a déclaré à EurActiv que le manque de coordination interdépartementale et la mauvaise distribution des compétences au sein du Parlement britannique nuirait aux perspectives d'économies d'énergie.

Cinq priorités

En 2011, Steven Fawkes, conseiller en efficacité énergétique auprès d'EDF Pulse Awards, a proposé cinq mesures à Greg Baker, le secrétaire d'État en charge de la lutte contre le changement climatique : établir des objectifs en matière d'efficacité énergétique, créer un bureau consacré à l'efficacité énergétique, lancer des tarifs de rachat dans le domaine, fixer un objectif de réduction de 25 % pour les bâtiments publics d'ici 2015 et garantir une attention dans la réforme du marché de l'électricité.

Aucune ambition relative à l'intensité énergétique ou au tarif de rachat ne s’est concrétisée jusqu'à présent. Le gouvernement ne respectera probablement pas non plus son objectif sur les bâtiments étant donné que l’on « doit lever des capitaux du ministère des Finances ou de sources extérieures et cela n'a pas été fait », a-t-il ajouté.

Un plan d'action national sur l'efficacité énergétique « ne sera probablement pas suffisant » pour respecter les obligations de la Grande-Bretagne d'ici 2020.

« L'efficacité énergétique ne se résume pas à un débat politique entre la droite et la gauche, il s'agit en réalité d'une question d'unanimité [...] on la considère comme quelque chose d'inutile, comme une sorte de luxe. C'est un sujet acceptable, mais il passe après tout le reste », a conclu le représentant du ministère français.

Prochaines étapes :

  • Juin 2014 : la Commission européenne revoit les objectifs nationaux en vue de remplir l'objectif sur l'efficacité énergétique de 2020
  • Avril 2014 : date butoir pour l'envoi des plans d'action pour l'efficacité énergétique à Bruxelles
  • 2014, 2016 : la Commission européenne devrait réviser la directive sur l'efficacité énergétique
  • 2020 : date butoir pour que les États membres respectent l'objectif volontaire de 20 % d'efficacité énergétique

Consultez l'article d'EurActiv'

Partager cet article

Repost0
30 janvier 2014 4 30 /01 /janvier /2014 07:44
Pour la CGSP un seul objectif : réduction des émissions de gaz à effet de serre et revoir les mécanismes de soutien aux ENR

Pour la CGSP un seul objectif : réduction des émissions de gaz à effet de serre et revoir les mécanismes de soutien aux ENR

Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) a publié un rapport analysant la situation et les perspectives à moyen terme du marché européen de l’électricité. Le CGSP a sollicité l’expertise de trois économistes européens : Marc Oliver Bettzüge, professeur d’économie, directeur général de l’Institut de l’économie de l’énergie à l’université de Cologne ; Dieter Helm, professeur de politique énergétique à l’université d’Oxford ; et Fabien Roques, professeur à l’université Paris-Dauphine et vice-président à Compass Lexecon.

Deux préconisations majeures émanent du rapport, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de revoir en conséquence les mécanismes de soutien aux ENR.

Face aux tensions des modes de production énergétique dans le cadre du marché européen, notamment par celles des centrales thermiques, le rapport estime que le cadre réglementaire et la structure du marché créent un climat de profonde incertitude qui vient entraver les investissements et risque d’empêcher l’atteinte des objectifs à long terme de décarbonisation et de compétitivité de l’économie européenne. Ce rapport analyse les différents enjeux auxquels doivent faire face les marchés européens de l’électricité à la fois sur le court et sur le long terme, tout en indiquant certaines orientations possibles en vue d’une réforme.

Ainsi, le rapport donne sa vision notamment sur le court terme, et explique que le secteur de l’électricité fait face à la nécessité de rééquilibrer les marchés de l’électricité qui font face à une crise historique. La substitution de la production à partir de centrales thermiques par la production d’énergies renouvelables (ENR) – qui est soutenue par des politiques publiques spécifiques –, associée aux répercussions de la crise économique sur la demande en électricité, a conduit à une réduction considérable des facteurs de charge des centrales thermiques. Et estime par ailleurs, que les prix de l’électricité ont chuté à des niveaux qui ne reflètent plus les coûts complets de production mais plutôt une situation de surproduction temporaire ainsi que la pression à la baisse exercée sur les prix liée au développement des énergies renouvelables. Pour le CGSP, le problème principal provient du fait que les dispositions actuelles relatives au fonctionnement du marché et à la réglementation n’aboutiront vraisemblablement pas à un rééquilibrage de la situation de façon efficace sur le plan économique ; elles risquent en effet de conduire à des fermetures massives de centrales électriques thermiques, alors même que certaines de ces centrales seront nécessaires quand la demande repartira à la hausse, ce qui serait pourrait menacer la sécurité d’approvisionnement.

Le rapport observe que sur le long terme, décarboner le secteur européen de l’énergie d’ici 2050 nécessitera d’importants investissements, ce qui semble incompatible avec la situation financière des investisseurs historiques dans le secteur (les énergéticiens) et le climat de défiance envers le cadre réglementaire et les arrangements de marché actuels. De plus, le rapport estime que d’ici 2050, l’Europe va devoir investir entre 40 et 60 milliards d’euros par an dans la production d’électricité. La rentabilité du secteur a cependant fortement chuté au cours de ces dernières années. Par ailleurs, les énergéticiens européens connaissent une situation financière difficile, l’endettement net total des dix plus grands énergéticiens ayant quasiment doublé au cours des cinq dernières années pour atteindre près de 280 milliards d’euros.

Pour le CGSP, il est donc nécessaire de repenser la structure du marché et le cadre réglementaire afin de réduire les risques pour les investisseurs historiques, mais également afin d’attirer de nouvelles sources d’investissement telles que des fonds possédant un horizon de placement à long terme (fonds souverains ou fonds de pension). Les marchés européens de l’électricité rencontrent en effet deux types de difficultés qui sont étroitement liées entre elles. Les facteurs « extrinsèques » proviennent du manque de cohérence des politiques énergétiques et environnementales européennes qui entrave le fonctionnement des marchés de l’électricité européens. À cela s’ajoutent plusieurs facteurs dits « intrinsèques », qui sont liés à la conception actuelle des marchés de l’électricité et qui empêchent d’envoyer aux investisseurs et opérateurs les bons signaux-prix.

Ensuite le rapport rajoute qu'un marché de l’électricité mieux conçu et plus intégré offrirait des avantages considérables aux citoyens européens. Selon Booz & Company, les bénéfices de l’intégration par le couplage de marché, une fois celui-ci entièrement mis en œuvre dans l’ensemble de l’UE, seraient de l’ordre de 2,5 à 4 milliards d’euros par an, soit un gain annuel de 5 à 8 euros par habitant. Mais surtout, si elle n’agit pas rapidement, l’Europe risque de s’enfermer dans une voie inefficace de décarbonisation qui entraînerait une hausse des prix de l’énergie et pourrait à terme saper le soutien dans l’opinion publique pour le projet de décarbonisation de l’économie européenne.

Le rapport précisant que l’Europe de l’énergie repose sur deux piliers : d’une part, la création au début des années 90 d’un marché intérieur de l’électricité intégré et libéralisé qui devait permettre une baisse des prix pour les ménages et les entreprises ; et, d’autre part, le « paquet climat-énergie » qui posait fin 2008 des objectifs ambitieux en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables.

Pourtant, l’Europe de l’énergie est aujourd’hui en crise. Les objectifs de la politique énergétique et climatique européenne (sécurité d’approvisionnement, préservation du pouvoir d’achat et de la compétitivité, lutte contre les émissions de gaz à effet de serre) sont mis à mal par trois facteurs principaux :

La crise économique, qui a fait baisser la demande électrique bien en-deçà des prévisions, provoquant ainsi une situation de surcapacité ;

L’augmentation rapide de la part des énergies renouvelables variables (éolien et solaire photovoltaïque), subventionnées « hors marché » et bénéficiant d’un accès prioritaire sur le réseau électrique, dans un mix énergétique européen déjà en surcapacité ;

La révolution du gaz de schiste aux Etats-Unis qui remet le charbon au centre de la scène européenne.

En s’appuyant sur les contributions de Marc-Oliver Bettzüge, Dieter Helm et Fabien Roques, sans toutefois les engager, ce rapport du Commissariat général à la stratégie et à la prospective formule sept recommandations pour tendre vers un marché de l’électricité européen et un cadre politique durables :

Recommandation n° 1 : Considérer l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre comme le principal, sinon l’unique, objectif du prochain paquet climat-énergie en introduisant un objectif de réduction, lisible, stable et de long-terme, à l’horizon 2030.

Recommandation n°2 : Reconsidérer les politiques de soutien aux énergies renouvelables en remplaçant les tarifs d’achat pour les technologies qui ont atteint la maturité technologique par des mécanismes de type « marché + prime2 » et par des appels d’offres portant sur des quantités limitées, en soumettant les énergies renouvelables aux mêmes responsabilités que les énergies conventionnelles et en arrêtant enfin le paiement des tarifs d’achat lorsque les prix de gros sont négatifs ou lorsque les lignes sont saturées.

Recommandation n° 3 : Lancer des réformes structurelles du marché européen du carbone en introduisant des prix plancher et plafond afin de donner un signal-prix clair pour les investissements de long terme et en créant une banque centrale du carbone afin de disposer d’une certaine marge d’ajustement.

Recommandation n° 4 : Achever le marché européen de l’électricité en étendant le marché journalier (dayahead market) à d’autres pays européens, en améliorant le marché infra-journalier et en construisant, après une analyse coût-bénéfices, de nouvelles interconnections entre les États membres.

Recommandation n° 5 : Réaffirmer le rôle des États membres dans le choix de « la structure générale de leur approvisionnement énergétique » : conformément à ce principe, ils seraient ainsi responsables du design de leur mécanisme national de capacité dès lors qu’il respecte les (éventuelles) règles européennes encadrant ces mécanismes, mais ils devraient soumettre leur politique énergétique à des peer reviews européennes afin de permettre à chaque État membre de prendre connaissance du programme d’investissement et du design des mécanismes de capacité de leurs voisins.

Recommandation n° 6 : Renforcer les coopérations de recherche et développement entre États membres pour les technologies qui n’ont pas encore atteint une certaine maturité.

Recommandation n° 7 : Autoriser les contrats de long terme afin de favoriser les investissements de long terme dans une production à faibles émissions de carbone.

©CGSP

La crise du système électrique européen -Diagnostic et solutions

Partager cet article

Repost0
Published by LV_RM - dans CGSP CO2-CLIMAT EnR Electricité Energie...
23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 07:42
Hasardeuse Europe, des ambitions a minima en matière de politiques énergétiques

Hasardeuse Europe, des ambitions a minima en matière de politiques énergétiques

La Commission Européenne a présenté, le 22 janvier, une feuille de route cadrant des propositions en matière de politiques énergétique et climatique à l’horizon 2030.

Ce cadrage européen propose l’adoption de trois objectifs européens : un objectif contraignant de réduction des gaz à effet de serre de 40% par rapport à 1990, un objectif contraignant de 27% d’énergies renouvelables, et un objectif indicatif avec de nouvelles ambitions en matière d’efficacité énergétique car il faudra attendre la fin de l’année pour une révision de la directive actuelle, qui ne permet d’atteindre, au mieux, que 16,8 % d’économies d’énergie d’ici 2020 (bien en-deçà de l’objectif non-contraignant de 20 %).

La présentation du cadrage pour 2030 visant à remplacer celui de 2009 dit des "trois fois vingt" qui prévoyait que l'Union européenne réduise ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici à 2020 par rapport à 1990, et réalise 20% d'économies d'énergie grâce à des gains d'efficacité dans le bâtiment, les transports et les équipements électroménagers, montre que les ambitions de l’Union Européenne restent ternes et représentent des seuils minimaux évitant ainsi la confrontation entre le conformisme et le modernisme.

Concernant le volet climatique, pour atteindre l’objectif de l’UE consistant à réduire d'ici à 2050 les émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95 % par rapport aux niveaux de 1990, la commission entend rappeler que l'objectif ambitieux d'une réduction des gaz à effet de serre (GES), doit être d'au moins 40% d'ici à 2030 (par rapport à l'année de référence 1990). Cette non-mesure, puisque elle demeure un seuil minimum pour rester sur la trajectoire d’une réduction des émissions de 80 % d’ici 2050, donc du seuil bas de la fourchette 80 %-95 %, fait suite à une lettre regroupant les ministres de l'environnement français, britannique et italien, et les ministres allemands de l'économie et de l'environnement, soutenue par les ministres de l'environnement des Pays-Bas et de l'Espagne, envoyée à la Commission le 6 janvier dernier. Avec un marché européen de crédits carbone saturé, rajouté à l'annonce de la Commission concernant le surplus de quotas, dont la sur-allocation fausse les réductions effectives de gaz à effet de serre ne font que plomber le panorama climatique.

L'adoption de cet objectif peu ambition de 40% doit servir à l'UE de catalyseur en vue des futures négociations climatiques qui devront déboucher sur un nouvel accord international à Paris en 2015.

Sur le volet en matière d’énergies renouvelables à l’échelle de l’UE, l’objectif de 27 % la part d’EnR en 2030 sera vraisemblablement atteinte. Ce non objectif révèle aussi le manque de volonté pour insuffler une nouvelle industrie qui permettrait à l’UE d’être un leader incontesté dans le domaine des énergies vertes. En effet, il s’avère beaucoup moins contraignant que celui édicté en 2009, issu du "paquet" énergie-climat’’, dit des "trois fois vingt" qui prévoyait une réduction de 20% des émissions de GES, de réaliser 20 % d’économies d’énergie et surtout la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie augmentée à 20 % d’ici à 2020. Première conclusion, l’’’objectif’’ de 27 % est beaucoup moins contraignant qu’il ne le préconise. Cet objectif fixé à 27 % valide le processus croissant de la production des EnR mais confine sa trajectoire montante en raison ou les Etats Membres, s’ils le souhaitent, ne seront pas individuellement comptables des progrès réalisés. Et pourtant, C’est bien l’énergie qui fait loi…. WEO2013, les EnR compteront pour près de la moitié de l'augmentation de production électrique mondiale jusqu'en 2035

S’agissant du volet efficacité énergétique, plus que les deux volets précédents, l’objectif n’est pas encore déterminé. Le rôle de l’efficacité énergétique dans le cadre pour 2030 sera analysé de manière plus approfondie lors d’une révision de la directive sur l’efficacité énergétique, qui devrait être finalisée dans le courant de l’année. Une fois cette révision achevée, la Commission examinera la nécessité d'apporter des modifications à la directive. Les plans énergétiques nationaux des États membres devront également couvrir l’efficacité énergétique.

La conclusion sur les objectifs pour 2030 en matière de climat et d’énergie montre une politique attentiste dont la seule préoccupation est de préserver les forces en présence. Convaincu que la décentralisation de systèmes énergétiques ne répond pas aux critères des grands énergéticiens, la Commission a donc misé sur le statut quo qui révèle la fragilité du continent à se renouveler.

Un signal qui prend une allure de carton rouge en matière de politiques énergétique et climatique efficace, en vue des prochaines négociations de la COP 21….

D’autant que le discours énergétique de la Commission laisse entrevoir une nouvelle voie en faveur du Gaz de schiste, voir prochain article : ca sent le gaz dans l'UE...

Partager cet article

Repost0
9 janvier 2014 4 09 /01 /janvier /2014 07:44
Pour contenir le réchauffement climatique à + 2°C, décarboniser l’économie à hauteur de 6% par an…

Pour contenir le réchauffement climatique à + 2°C, décarboniser l’économie à hauteur de 6% par an…

La 12ème édition ‘’Changement climatique et Électricité 12ème édition’’ présente un rapport intitulé « Facteur carbone européen Comparaison des émissions de CO2 des principaux électriciens européens », réalisé par le cabinet d’audit et de conseil, Pwc, en collaboration avec la Collection ‘’Les cahiers du développement durable’’. Il fait état qu’en 2012, la production d’électricité des 20 producteurs d’électricité analysés dans l’étude PwC « Carbon Factor » a baissé de 34 TWh, passant de 2 127 TWh à 2 093 TWh, soit -1,6 % par rapport à 2011. Cette baisse s’explique par le contexte économique délicat en Europe. Inversement, les émissions de CO2 des producteurs d’électricité européens sont, quant à elles, en hausse de +0,6 % sur l’année 2012, passant de 727 millions de tonnes de CO2 (Mt CO2) en 2011 à 732 Mt CO2 l’année suivante. Cette augmentation est notamment due au report de la production vers des sources plus fortement carbonées. L’étude du cabinet d’audit et de conseil PwC compare les émissions de CO2 des principaux électriciens européens, et dresse un classement du facteur carbone* des entreprises.

Les émissions de CO2 des producteurs d’électricité européens sont, quant à elles, en hausse de +0,6 % sur l’année 2012, passant de 727 millions de tonnes de CO2 (Mt CO2) en 2011 à 732 Mt CO2 l’année suivante.

Le rapport explique que cette augmentation est due, entre autres, à un double-effet de report de la production vers des sources plus fortement carbonées. Il estime que le contexte de crise économique dans certains pays du sud de l’Europe (principalement en Grèce, au Portugal, en Italie et en Espagne) a provoqué une hausse de la part des énergies fortement carbonées (moins coûteuses à court terme que les énergies alternatives) dans ces pays. Par ailleurs, il rajoute que l’année 2012 a été marquée par une chute du prix de la tonne de CO2 en Europe ce qui n’est pas de nature à décourager le recours aux énergies fossiles. S’ajoute à cela la révolution du gaz de schiste aux Etats-Unis, qui pousse ce pays à exporter plus de charbon en Europe, à des prix très compétitifs avec le gaz européen, dont le prix devient de plus en plus élevé.

De plus, le rapport mentionne que suite à l’accident de Fukushima au Japon en mars 2011, la filière nucléaire a été remise en cause dans certains pays européens, notamment l’Allemagne qui a décidé de se séparer progressivement du nucléaire. Cette ressource se retrouve substituée par le charbon lignite, davantage utilisé et comptant pour 25,6 % de l’électricité domestique produite contre 22,7 % en 2011.

Ensuite, le rapport note que l’important niveau de précipitation qu’ont connu certains pays (notamment au Nord de l’Europe) en 2012 a été suffisant pour relancer les centrales hydrauliques. Ce n’est pas le cas en Espagne, où les électriciens, à cause de la sécheresse, ont eu une très faible production hydro-électrique et ont eu recours au charbon.

Au final, le rapport constate une hausse du facteur carbone européen : il atteint 350 kg CO2/MWh en 2012, soit une augmentation de 7 kg CO2/MWh par rapport à l’année 2011 (+2 %).

Conclusion, le rapport estime que ce résultat illustre l’évolution des émissions de carbone observées au plan international. Il évalue les efforts qui devront désormais être déployés d’ici la fin du siècle pour contenir l’augmentation de température à +2°C sont désormais extrêmement ardus : il faudra décarboniser l’économie mondiale à un rythme de 6 % par an en moyenne jusqu’en 2100 (cf. étude PwC « Busting the carbon budget », 2013).

Le facteur carbone continue donc d’augmenter en 2012, après une baisse observée de 2007 à 2010 suivie d’une légère augmentation en 2011.

Enfin, le rapport mentionne que de 2011 à 2012, la part des énergies renouvelables dans le mix électrique du panel des 20 sociétés s’est accrue de 16,7 % à 19,1 %. La production nette annuelle à partir d’énergies renouvelables a augmenté de 45 TWh. Sur la même période, la production d’énergies non renouvelables a baissé de 79 TWh pour une baisse générale de la production de 34 TWh.

Les 20 sociétés étudiées représentent plus de 60 % (61%) des émissions du secteur Electricité-Chaleur en Europe (27 pays).

Les plus fortes progressions d’émissions de 2011à2012 :

• Groupe RWE : progression de 17,3 Mt CO2, soit +12 %, due à la hausse de la production d’électricité à partir de charbon et de fuel.

• Groupe Vattenfall : après une réduction de 1,6 Mt CO2 en 2011, le groupe voit ses émissions augmenter de 7,7 Mt CO2 cette année (malgré une augmentation de la production à partir de nucléaire et d’hydraulique), soit +10 %. Ceci est dü à une augmentation de la production à partir de centrales au lignite en Allemagne.

• Groupe EnBW : après une réduction de 3,1 Mt CO2 en 2011, soit -16 %, le Groupe EnBW voit de nouveau ses émissions augmenter de 2,1 Mt CO2 en 2012, soit +11 %. Cette progression est due à la baisse de la part du nucléaire au profit du charbon.

Les fortes réductions d’émissions de 2010 à 2011 :

• Groupe CEZ : réduction de 11,6 MtCO2, soit -30 %, due aux plans d’actions mis en place par CEZ pour réduire les émissions de CO2 : renouvellement des centrales à charbon et utilisation de celles ayant le facteur carbone le plus bas possible, en plus de l’utilisation de la centrale nucléaire Temelin depuis décembre 2012.

• Groupe GDF Suez : réduction de 5,4 MtCO2, soit -9 %, s’expliquant par la baisse générale de production d’électricité.

• Groupe EDF : réduction de 6,5 MtCO2, soit -12 %, due à une importante réduction en Italie (Edison) : baisse des émissions due à la baisse de l’activité gaz et hydrocarbures.

• Groupe E.ON : après une augmentation de 4,6 Mt CO2 en 2011, soit +5 %, le groupe voit ses émissions baisser de 3,8 Mt CO2, soit -4 %. Le Groupe a investi considérablement dans les énergies renouvelables, trois fois plus que dans les énergies conventionnelles. D’un autre coté, la production électrique totale a diminué.

Partager cet article

Repost0
Published by LV_RM - dans CO2-CLIMAT Electricité
11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 06:46

carte-co2-nasaMesurer la contribution du secteur financier au financement de la transition énergétique et son exposition aux risques liés aux « émissions carbone financées »

Mesurer la contribution du secteur financier (banques, assureurs, fonds d’investissement, etc.) au financement de la transition énergétique et son exposition aux risques liés aux « émissions carbone financées » (c’est-à-dire les émissions GES générées par la détention d’actifs financiers tels que les actions, obligations, lignes de crédit) devient donc une nécessité première. C’est notamment ce qui permettra aux gouvernements de fixer des objectifs aux banques publiques, suivre la performance des acteurs privés et définir des mécanismes incitatifs. Cette analyse suit les conclusions de l’étude réalisée par 2° Investing Initiative en partenariat avec l’Ademe, la Caisse des Dépôts, Agence Française de Développement, UNEP-Finance Initiative et Association Bilan Carbone (ABC). 

Cette étude montre que le  secteur financier fait face à un triple enjeu :

1) Alors que la Commission Européenne achève sa consultation sur le financement du long-terme, le constat est simple : l’économie mondiale est confrontée à un déficit de financement des besoins de long terme, et plus particulièrement de la transition énergétique qui nécessite que 500 Md$ supplémentaires soient mobilisés chaque année dans la décennie à venir.

2) En parallèle, l’Agence Internationale de l’Energie a confirmé en juin que pour limiter le changement climatique à un niveau soutenable sur le plan économique, la majeure partie des réserves prouvées de combustibles fossiles (charbon, gaz, pétrole) devra rester dans le sol. Les quelques 700 Md$ d’investissements annuels en extraction sont appelés à être drastiquement limités, sans quoi les investisseurs seront soumis à des risques de dépréciation d’actifs.

3) Enfin, à l’heure où les villes et les Etats engagent de lourds investissements dans l’adaptation au changement climatique, les avocats spécialisés s’attendent à une augmentation des « poursuites climatiques » visant les entreprises fortement émettrices de gaz à effet de serre (GES) qui devront payer la facture. Si les dépôts de plainte se multiplient, aucune condamnation n’est à constater aujourd’hui ; mais les voies légales existent et le parallèle avec les poursuites liées au tabac est établi. Les tribunaux auront tôt ou tard besoin de règles claires pour attribuer les émissions aux « responsables ».

En mesurant des émissions financées aux indicateurs de performance climatique, c’est dans cette optique que 2° Investing Initiative et ses partenaires dressent le premier état des lieux des méthodes d’évaluation des « émissions carbone financées ». 2° Investing Initiative participera d’ailleurs à l’atelier « Du reporting carbone vers une économie décarbonnée : rêve ou réalité ? » le 9 octobre au colloque Bilans GESorganisé par l’ADEME.

Depuis une dizaine d’années, une vingtaine de méthodes de calcul ont été développées pour les institutions financières (suivi de la performance) et les associations environnementales (classement de banques) et testées à grande échelle. De nombreux obstacles méthodologiques persistent mais le socle est suffisant pour que s’engagent aujourd’hui des travaux de standardisation en France, en Allemagne et au niveau international. L’ADEME accompagnera dès novembre 2013 avec l’Association Bilan Carbone (ABC) le projet de méthode sectorielle bancaire porté par l’ORSE.

L’expérience des dernières années montre que la comptabilité ne se développera pas sans un fort soutien des gouvernements. Le rapport appelle donc les pouvoirs publics à agir :

1. Financer la recherche pour améliorer les méthodes de mesure et les tester avec les banques publiques ;

2. Elargir les obligations réglementaires visant les entreprises en matière de bilan des émissions de GES, pour favoriser la disponibilité et la qualité des données brutes ;

3. Imposer au secteur financier la transparence sur les activités et technologies énergétiques financées et les émissions de gaz à effet de serre associées ;

4. Prévoir la mise en place de mesures d’incitation, notamment fiscales visant les investisseurs.

Partager cet article

Repost0
Published by LV_RM - dans CO2-CLIMAT
2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 06:42

WWFboat.jpgConséquence douloureuse sur la compétitivité des entreprises face au réchauffement climatique…

Faisant suite à la publication du 5ème rapport du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), Peter Thorn, membre du GIEC, s’est exprimé auprès du réseau EurActiv.com dont l’activité est de proposer une information locale sur les politiques européennes. Le 5ème rapport du GIEC établit par d’éminents scientifiques pointe l’évolution du climat à l’horizon 2100 en confirmant que l'augmentation des températures mondiales dépassera le seuil des 2 degrés. D'ici 2100, la projection moyenne du réchauffement devrait être légèrement supérieure à 2 °C, un seuil au-dessus duquel le changement climatique endommagerait l'environnement.

Cette thèse soulève une réflexion dans laquelle que le réchauffement de la planète pourrait nuire fortement à la compétitivité des entreprises européennes, précise Peter Thorn.

« Si le [changement climatique] se produit dans de nombreuses régions du monde et si vous avez construit des infrastructures pour gérer le climat actuel, vous devrez inévitablement vous adapter [...] », avance Peter Thorn, membre du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Il ajoute : « Il ne fait aucun doute que si nous voulons éviter un changement climatique supérieur à deux degrés, les dirigeants politiques doivent mettre en place des mécanismes qui assurent le maintien d’une grande quantité de carbone dans le sol. »

Un groupe de travail du GIEC devrait publier une évaluation plus complète des risques au printemps, a-t-il expliqué à EurActiv depuis la conférence à Stockholm.

A ce propos EuroActiv explique que le directeur général de BusinessEurope, une fédération qui regroupe les plus grandes entreprises d'Europe, a adressé un courrier au Conseil « compétitivité ». Le courrier précise que l'Union Européenne devrait réduire progressivement son soutien du marché aux énergies renouvelables et accélérer son allocation prévue de crédits carbone gratuits aux industries énergivores.

La Commission européenne a récemment décidé de réduire l'émission de quotas de carbone gratuits, ce qui « ajoutera des centaines de millions d'euros aux coûts de l'énergie qui ne sont déjà pas compétitifs en Europe », a-t-il écrit dans la lettre.

L'UE estime que ces mesures sont nécessaires pour doper les prix du carbone qui ont atteint des niveaux historiquement bas cette année. Des prix planchers incitent donc à une plus grande consommation du charbon bon marché américain et augmentent les émissions de l'UE.

Le GIEC reste généralement neutre dans les débats politiques sur la prise de décision. À Stockholm, Rajendra Pachauri, le président du panel, a seulement annoncé lors d'une conférence de presse que la tarification du carbone était un « instrument extrêmement efficace ».

« Dans l'analyse finale, ce n'est que par l'intermédiaire du marché que nous pourrions être en mesure d'apporter une réponse vaste et rapide [au changement climatique] », a-t-il ajouté.

De multiples réactions ont fusées par Connie Hedegaard, la commissaire européenne à l'action pour le climat, a déclaré :  « Il ne s’agit pas de croire ou non dans le changement climatique. Mais plutôt de suivre la science ou non. Le jour où tous les scientifiques vous mettent en garde avec 100 % de certitude contre le changement climatique, ce sera trop tard. Si votre docteur est certain à 95 % que vous souffrez d'une maladie grave, vous chercheriez immédiatement le remède. Pourquoi devrions-nous prendre de plus gros risques quand c'est la santé de notre planète qui est en jeu ? L'Europe continuera à mener la lutte contre le changement climatique. Nous avons une législation ambitieuse en place. Nous réduisons nos émissions de manière considérable en utilisant davantage les énergies renouvelables et en économisant de l'énergie. Nous nous préparons à la prochaine étape : les objectifs climatiques et énergétiques pour 2030 que la Commission présentera d'ici la fin de l'année. En réalité, les autres suivent maintenant l'exemple. L'Europe continuera à exiger plus d'actions de la part de tous ceux qui produisent des émissions. »

« Les résultats de ce rapport ne sont pas une surprise. Les faits scientifiques présentés ne font que valider ce que nous pouvons déjà observer autour de nous », déclare Samantha Smith, leader du Global Climate Initiative du WWF et de l'énergie.

« Ce rapport montre que la science est claire sur les menaces du changement climatique. Le débat sur les responsabilités est fini. Tout ce qui compte maintenant, c’est ce que les gouvernements ont prévu de faire avec ce rapport qui porte leurs signatures », indique Emmanuel Seck,coordinnateur du Réseau Action Climat (CAN) WA, un réseau mondial de plus de 850 ONG.

« Nous ne pouvons pas nous permettre un autre rapport sur les menaces du changement climatique auxquelles nous sommes confrontés, de nous assoir en recueillant la poussière quand les impacts ne cessent de croître dans le monde réel », ajoute-t-il.

 

 

 

 

 

Partager cet article

Repost0
Published by LV_RM - dans CO2-CLIMAT
30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 06:48

wg1cover.pngLe Giec confirme l’extrême probabilité de l'origine humaine comme cause du réchauffement climatique

Le 5e rapport du Giec a été rendu public et vient confirmer que les activités humaines influencent de manières significatives le climat.

Ce cinquième opus s’appuie sur les recherches du 4ème rapport d’évaluation du GIEC et insère de nouvelles conclusions de recherches obtenues depuis.

Le 5ème rapport observe des changements dans le mécanisme climatique en s’appuyant notamment sur des mesures directes et sur la télédétection à partir de satellites des plates-formes. Ainsi, le réchauffement climatique est sans équivoque, selon le rapport, et depuis les 1950, beaucoup des changements analysés sont sans précédent sur les dernières décennies à millénaires. L’atmosphère et l’océan se sont réchauffés, l’étendue et le volume des neiges et glaces ont fortement diminué ainsi que le niveau des mers s’est élevé. De plus les concentrations des gaz à effet de serre ont augmenté. Le rapport révèle que chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaude à la surface de la Terre que toutes les décennies depuis 1850. Aussi, dans l’hémisphère nord, la période 1983-2012 a probablement été la période de 30 ans la plus chaude des 1400 dernières années.

Par ailleurs, concernant l’océan, le réchauffement océanique constitue l’essentiel de l’augmentation de la quantité d’énergie emmagasinée au sein du système climatique et représente plus de 90% de l’énergie accumulée entre 1970 et 2010. Le rapport estime avec la quasi certitude que l’océan superficiel (0-700 m) s’est réchauffé entre 1971 et 2010, et il s’est probablement réchauffé entre les années 1870 et 1971.

Le 5ème rapport précise d’autre part que sur les deux dernières décennies, la masse des calottes glaciaires a diminué, les glaciers de pratiquement toutes les régions du monde ont continué à reculer, et les étendues de la banquise arctique et du manteau neigeux de printemps de l’hémisphère nord ont diminué.

De plus, le rapport mentionne que depuis le milieu du XIX siècle, le taux d’élévation du niveau moyen des mers est supérieur au taux moyen des deux derniers millénaires. Le niveau moyen des mers s’est élevé de 0,19 (0,17 à 0,21) m au cours de la période 1901-2010.

S’agissant du carbone et autres quantités biogéochimiques, le rapport du GIEC estiment que les concentrations atmosphériques du dioxyde de carbone (CO2), du méthane et de l’oxyde nitreux ont augmenté pour atteindre des niveaux sans précédent depuis 800 000 ans. La concentration du CO2 a augmenté de 40% depuis l’ère préindustrielle. Cette augmentation s’explique en premier lieu, selon le rapport, par l’utilisation de combustions fossiles, et en second leu par des émissions nettes dues à des changements d’utilisation des sols. L’océan a absorbé environ 30% des émissions anthropiques de dioxyde de carbone, entrainant une acidification des océans.

Par ailleurs, le rapport souligne que le forçage radiatif anthropique total est positif, ce qui entraine un réchauffement de la surface. Cela conduit à une absorption nette d’énergie par le système climatique. La plus grande contribution à ce forçage radiatif est l’augmentation de la concentration atmosphérique du CO2 depuis 1750.

Le rapport, dans ses conclusions, précise que l’influence humaine sur le système climatique est sans équivoque. Elle est évidente en ce qui concerne l’augmentation des concentrations de GES dans l’atmosphère, le forçage radiatif positif, le réchauffement observé, et la compréhension du système climatique.

Le rapport explique que les modèles climatiques se sont améliorés depuis le 4ème rapport. Ces modèles reproduisent les configurations et tendances de température observées à l’échelle des continents sur plusieurs décennies, y compris le réchauffement rapide observé depuis le milieu du XXème siècle et le refroidissement suivant immédiatement les éruptions volcaniques majeures. Il précise également que les études du changement de température, des rétroactions climatiques et des changements de bilan énergétique de la Terre, effectuées à partir d’observations et de modèles, apportent des éléments fiables dans l’amplitude du réchauffement de la planète en réponse au forçage passé et futur.

Aussi, ce 5ème rapport conclue que l’influence humaine a été détectée dans le réchauffement de l’atmosphère et de l’océan, les changements du cycle de l’eau planétaire, la fonte des neiges et glaces, l’élévation du niveau marin moyen, et la modification de certains extrêmes climatiques. Le rapport mentionne qu’il est extrêmement probable que l’influence humaine a été la cause principale du réchauffement observé depuis le milieu du XXe siècle.

Le rapport cite également que de nouvelles émissions de gaz à effet de serres impliqueront une poursuite du réchauffement et des changements affectant toutes les composantes du système climatique. Limiter le changement climatique demandera une réduction significative et durable des émissions de GES.

Le rapport évoque, par ailleurs, que le changement de la température moyenne du globe en surface pour la fin du XXIe siècle dépassera probablement 1,5°C, relativement à 1850-1900 pour tous les scénarios RCP. Il est probable qu’il dépassera 2°C. Le rapport montre que les changements concernant le cycle de l’eau mondial en réponse au réchauffement sur le XXIe siècle ne seront pas uniformes. Le contraste de précipitation entre régions humides et régions sèches, et entre saisons humides et saisons sèches augmentera, bien qu’il puisse exister des exceptions régionales. Le rapport poursuit en précisant que l’océan continuera à se réchauffer au cours du XXIe siècle de la chaleur sera absorbée à la surface et pénètrera jusqu’à l’océan profond, affectant la circulation océanique.

Le rapport note aussi qu’il est très probable qu’au cours du XXIe siècle, l’étendue de la couverture de banquise arctique, et son épaisseur, continueront à  diminuer, de même que l’étendue du manteau neigeux de l’hémisphère nord au printemps, en lien avec le réchauffement des températures. Le volume des glaciers continuera à baisser.

Le rapport estime que le niveau moyen des mers continuera à s’élever au cours du XXIe siècle. La vitesse d’élévation du niveau des mers dépassera très probablement la vitesse observée sur la période 1971-2010 pour tous les scénarios envisagés, en raison du réchauffement accru des océans et de l’augmentation de perte de masse des glaciers et des calottes glaciaires.

De plus, le rapport note que le changement climatique affectera les processus liés au cycle du carbone d’une manière qui accélèrera l’accroissement du CO2 atmosphérique. La poursuite de l’absorption de carbone par l’océan augmentera son acidification.

Enfin, le rapport termine sur le total des émissions de CO2 cumulées déterminant dans une large mesure la moyenne globale du réchauffement en surface vers la fin du XXIe siècle et au-delà. La plupart des caractéristiques du changement climatique persisteront pendant plusieurs siècles même si les émissions de CO2 dont arrêtées. L’inertie du changement climatique est considérable, de l’ordre de plusieurs siècles, et elle est due aux émissions de CO2 passées, présentes et futures.

Partager cet article

Repost0
Published by LV_RM - dans CO2-CLIMAT
16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 06:48

EDF-Le-Havre1.jpg1 tonne captée de CO2 au Havre

Les tests de captage du CO2 ont débuté pour le démonstrateur de recherche d'Alstom et d'EDF, sélectionné en 2010 par l'ADEME, avec la première tonne de CO2 captée le 11 juillet 2013.

Cet investissement de 22 M€, financé à 25% par le fonds « démonstrateur de recherche » de l'ADEME, s'inscrit dans la volonté du Groupe EDF d'investir dans la recherche et l’innovation pour réduire l’impact environnemental des centrales alimentées par des énergies fossiles.

Une douzaine d'ingénieurs issus des équipes de Recherche et Développement d'EDF et d'Alstom conduisent les tests. Ces derniers ont pour objectif de confirmer la prévision de consommation d'énergie et de solution à base d'amines nécessaires au fonctionnement du dispositif, et ainsi vérifier la viabilité économique et environnementale du procédé. La performance en milieu industriel ainsi que la flexibilité d'utilisation sur une centrale de production en exploitation seront aussi étudiées. Ces tests constituent une étape indispensable dans la recherche de solutions industrielles performantes appliquées au captage du CO2 .

Ce démonstrateur est situé sur l'unité 4 de la centrale thermique EDF du Havre. La technologie proposée par Alstom, en partenariat avec Dow Chemical Co. et retenue par EDF, consiste à laver les fumées avec une solution à base d’amines développée par Dow (UCARSOLTM FGC-300), les amines étant la base du réactif qui permet d’extraire le CO2 des fumées. Sur cette installation, Alstom et Dow ont implanté une configuration évoluée du procédé, spécifiquement développée pour minimiser la consommation d’énergie.

A terme, ce prototype de recherche devrait capter environ 1 tonne de CO2 par heure. Le CO2 sera évacué dans les cheminées, le but de ce projet étant de tester le captage et non pas le stockage. En fonction des résultats techniques, EDF étudiera l’équation économique du dispositif.

Alstom développe un portefeuille varié des technologies les plus avancées de captage de CO2 et s’est engagé, en coopération avec les plus importants énergéticiens et industriels mondiaux, dans 13 projets pilotes de captage et stockage de CO2. Parallèlement, le Groupe participe également à plusieurs projets démonstrateurs de grande taille en cours de développement.

EDF-Le-Havre.jpgV.RUSTUEL-EDF

Partager cet article

Repost0
Published by LV_RM - dans CO2-CLIMAT
8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 06:42

Globe-CO2.jpgLes émissions globales de gaz à effet de serre en augmentation rapide

Un rapport émanant de l’AIE, l’Agence Internationale de l’Energie, Redrawing the Energy-Climate Map", montre qu’en mai 2013, le niveau de dioxyde de carbone (CO2) présent dans l'atmosphère a dépassé 400 parties par million pour la première fois depuis plusieurs centaines de milliers d'années. Ainsi, le rapport estime que l’objectif fixé par les gouvernements de limiter à 2 degrés Celsius (°C) la hausse à long terme de la température moyenne mondiale n’est pas prêt d’être atteint.

Le rapport révèle que malgré certains développements positifs dans certains pays, les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie ont augmenté de 1,4 % en 2012, pour atteindre le seuil historique de 31,6 gigatonnes (Gt). En 2012, la Chine a été le contributeur le plus important à l'augmentation de ces émissions. Néanmoins, cette croissance chinoise a été l'une des plus faibles de la dernière décennie grâce au développement des énergies renouvelables et à une amélioration significative de l'intensité énergétique.

Aux États‐Unis, la substitution du charbon par le gaz pour la production d’électricité a permis de réduire les émissions de 200 millions de tonnes (Mt), les ramenant à leur niveau du milieu des années 1990. Cependant, ces tendances encourageantes en Chine et aux États‐Unis pourraient bien s'inverser. En dépit d'une hausse de l'utilisation du charbon, les émissions européennes ont baissé de 50 Mt en raison du repli économique, de la croissance des énergies renouvelables et du plafonnement des émissions des secteurs industriel et électrique. Au Japon, les émissions ont connu une augmentation de 70 Mt, malgré les efforts mis en place pour améliorer l'efficacité énergétique. En effet, la réduction de l’énergie nucléaire a conduit à une hausse de l’utilisation des combustibles fossiles. En dépit des politiques annoncées, en 2020 les émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l'énergie dépasseront de près de 4 Gt équivalent CO2 (éq. CO2) la trajectoire permettant d'atteindre l'objectif des 2 °C, ce qui met en lumière l'ampleur du défi auquel nous devons faire face dès à présent.

Face à cette situation, le rapport de l’AIE a présenté un scénario « 4pour2 °C », quatre mesures qui peuvent permettre de garder la porte ouverte jusqu’en 2020 pour l'objectif des 2°C, à coût économique net nul.

 

Ces mesures permettraient de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 3,1 Gt éq. CO2 en 2020 par rapport au niveau attendu en leur absence, soit 80 % de la baisse exigée pour maintenir la trajectoire des 2 °C. Ceci permettrait de gagner un temps précieux, pendant que les négociations internationales sur le climat se poursuivent en vue de l'importante réunion de la Conférence des Parties à Paris en 2015, et que les politiques nationales nécessaires à la mise en œuvre de l’accord international attendu se mettent en place. Les politiques du scénario « 4‐pour‐2 °C » ont été sélectionnées sur la base des critères clés suivants: elles permettent de réduire de manière significative les émissions du secteur énergétique d'ici à 2020 (et offrent un tremplin pour la mise en place de mesures ultérieures) ; elles reposent exclusivement sur des technologies existantes ; elles ont déjà été adoptées et ont fait la preuve de leur efficacité dans plusieurs pays ; et l’adoption à grande échelle de l’ensemble de ces mesures n'affecterait la croissance économique d'aucun pays ni région. Les quatre politiques en question sont les suivantes:

1- Adoption de mesures spécifiques en faveur de l'efficacité énergétique (49% des réductions d'émissions).

Des mesures ciblées en faveur de l'efficacité énergétique réduiraient les émissions mondiales liées à l'énergie de 1,5 Gt en 2020, un chiffre proche du niveau actuel des émissions en Russie. Ces politiques incluent la mise en place de normes d'efficacité énergétique : dans le secteur du bâtiment pour l'éclairage, les nouveaux appareils ménagers et les nouveaux équipements de chauffage et de climatisation ; dans le secteur industriel pour les systèmes motorisés; et dans le secteur du transport pour les véhicules routiers. Le secteur du bâtiment engloberait à lui seul environ 60 % des réductions d’émissions au niveau mondial. Les pays qui, comme ceux de l’Union Européenne, le Japon, les États-Unis et la Chine, ont déjà mis en place de telles politiques en faveur de l’efficacité énergétique, doivent les renforcer ou les développer. Les autres pays doivent mettre en place des politiques similaires. Tous les États doivent adopter des mesures d'accompagnement afin de surmonter les obstacles à une mise en œuvre efficace de ces politiques. L'investissement supplémentaire global nécessaire s'élèverait à 200 milliards de dollars en 2020, mais il serait plus que compensé par la baisse des factures énergétiques.

 

2- Limitation de la construction et de l'utilisation des centrales à charbon les moins efficaces (21 %).

Garantir l'arrêt de la construction de nouvelles centrales à charbon souscritiques et freiner l'utilisation des centrales les moins efficaces réduirait les émissions de 640 Mt en 2020 et permettrait également de limiter la pollution atmosphérique locale. Globalement, le niveau d'utilisation de telles centrales serait inférieur d'un quart au chiffre autrement prévu pour 2020. La part de la production électrique provenant des sources d'énergie renouvelables augmenterait (de près de 20 % aujourd'hui à 27 % en 2020), au même titre que celle tirée du gaz naturel. Nombreux sont les pays ayant déjà mis en place des politiques de réduction de la part des centrales à charbon inefficaces dans leur mix électrique, en adoptant par exemple des normes sur les émissions et la pollution atmosphérique ou en mettant en place un prix du carbone. Dans notre scénario « 4‐pour‐2 °C », la Chine, les États‐Unis et l'Inde réalisent les baisses d'émissions les plus conséquentes, du fait de leur important parc de centrales à charbon actuel.

 

3- Diminution des émissions de méthane (CH4) dans la production gazière et pétrolière en amont (18 %).

Les rejets de méthane dans l'atmosphère par les secteurs gazier et pétrolier en amont seraient pratiquement réduits de moitié en 2020, par rapport aux niveaux prévus en l'absence de nouvelles mesures. En 2010, près de 1,1 Gt éq. CO2 de méthane, un puissant gaz à effet de serre, ont été rejetés dans l'atmosphère par l’industrie gazière et pétrolière en amont. Ces émissions, liées au dégazage et au torchage, sont équivalentes à deux fois la production totale de gaz naturel du Nigéria. La réduction de ces rejets dans l'atmosphère représente un volet complémentaire efficace de la lutte contre les émissions de CO2. Les technologies nécessaires sont déjà disponibles, à des coûts relativement bas, et un certain nombre de pays adoptent d’ores et déjà des mesures en ce sens, comme c'est le cas aux États‐Unis avec des normes de performance. Selon le scénario « 4‐pour‐2 °C », c'est en Russie, au Moyen‐Orient, aux États‐Unis et en Afrique que les réductions les plus importantes sont réalisées.

  

4- Accélération de la réduction (partielle) des subventions à la consommation de combustibles fossiles (12 %).

L'accélération des mesures en faveur d'une diminution partielle des subventions aux combustibles fossiles réduirait les émissions de CO2 de 360 Mt d'ici à 2020 et permettrait la mise en place de politiques d'efficacité énergétique. En 2011, les subventions aux combustibles fossiles se sont élevées à 523 milliards de dollars, soit près de six fois le niveau des aides accordées aux énergies renouvelables. Actuellement, 15 % des émissions mondiales de CO2 bénéficient d'une incitation de 110 dollars par tonne sous forme de subvention aux combustibles fossiles, alors que seuls 8 % sont assujetties à un prix du carbone. L'intensification des pressions budgétaires renforce les arguments en faveur de réformes des subventions aux combustibles fossiles dans de nombreux pays, importateurs comme exportateurs, et le soutien politique en faveur de telles mesures s'est accentué ces dernières années. Les pays membres du G20 et de la Coopération économique de la zone Asie-Pacifique (APEC) se sont engagés à diminuer les subventions inefficaces aux combustibles fossiles, et nombreux sont ceux qui mettent effectivement en place cette politique.

Partager cet article

Repost0
Published by LV_RM - dans CO2-CLIMAT
2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 06:42

Projet-de-compensation-carbone-1.jpgProjet de compensation carbone forestier de l’UE, un mécanisme obsolète

Un rapport publié par deux ONG, FERN et Les Amis de la Terre soulève les problématiques concernant les projets de carbone forestier ne pouvant pas produire de bénéfices climatiques, environnementaux, sociaux ou même financiers.

Le projet pilote de compensation carbone de la forêt N’hambita, géré par la société Envirotrade et initialement financé par la Commission européenne (CE), n’a pas réussi à remplir la plupart de ses objectifs en matière de changement climatique, de développement, de finances et d’apprentissage.

Envirotrade laisse entendre que des émissions ont été compensées par de prétendus réservoirs de carbone au Mozambique, dont elle n’est pas en mesure de calculer le volume, en raison des difficultés inhérentes aux critères de référence et de l’impossibilité de vérifier les économies réalisées.

L’Union européenne (UE) devrait urgemment reconsidérer sa position sur les projets de compensation carbone forestier, tels que celui-ci, et réallouer toutes les ressources prévues pour des projets de compensation à des projets de réduction réelle des émissions de carbone à la source, et ce dans les États membres.

La compensation carbone est un mécanisme grâce auquel les émissions de carbone des pays développés peuvent être compensées par des prétendues réductions d’émissions de carbone dans les pays en voie de développement. Des crédits sont décernés à ceux qui prétendent «économiser» ou «réduire» le carbone, puis peuvent être vendus aux émetteurs de carbone aux taux du marché. Ce mécanisme est controversé et très critiqué5, mais c’est une clé de voûte du système mondial d’échange des droits d’émissions de carbone. Il est généralement utilisé par des organisations cherchant à remplir leurs objectifs légaux en matière d’émissions de carbone, ou par des sociétés et des individus souhaitant volontairement faire preuve de responsabilité sociale.

La compensation carbone est considérée comme une source potentielle de revenus pour les communautés des pays en voie de développement; elle fonctionne donc souvent au sein d’un cadre de développement tel que le Mécanisme pour un développement propre (MDP) de l’ONU. Les projets sont censés apporter des réductions de carbone tangibles et des améliorations durables de la qualité de vie des communautés qui y participent. Une fois de plus, de telles prétentions sont souvent contestées7.

La compensation carbone forestière, grâce à laquelle des exploitants forestiers créent des crédits en prétendant protéger des forêts en place ou en plantant des arbres, s’avère particulièrement problématique8, raison pour laquelle elle a été exclue du Système d’échange de quotas d’émission de l’UE (SEQE-UE). Cependant, en 2008, l’initiative de l’ONU intitulée Réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts dans les pays en développement (REDD) a démarré le processus visant à incorporer les programmes de protection des forêts dans le paradigme d’échange de droits d’émission de carbone, et ce malgré l’opposition considérable de nombreuses parties prenantes (les organisations environnementales, de développement et de protection des forêts, et même les négociants de commodités agricoles) qui ont avancé que le concept était biaisé9 et en fin de compte dangereux pour les forêts, les communautés, l’environnement et l’économie mondiale.

Dans ce contexte, une évaluation honnête et transparente des projets pilotes de compensation carbone forestier, tels que le projet N’hambita, devient cruciale.

L’analyse du projet pilote N’hambita soulève des questions qui sont spécifiques à ce projet de compensation carbone forestier mais met aussi en évidence des problématiques se rapportant aux projets de compensation carbone forestier en général. En dépit du fait que le projet pilote ne se soit pas conformé aux normes de suivi et de documentation, il reste possible de tirer des conclusions du projet, y compris de ses défaillances. La conclusion fondamentale est que l’UE ne devrait plus financer des méthodologies et des projets pilotes consistant à mesurer les flux de carbone forestier dans des sites spécifiques dans le but de créer des crédits compensatoires de carbone.

Les problèmes auxquels le projet s’est confronté sont symptomatiques des tentatives de relier la viabilité financière et les bienfaits sociaux et environnementaux au commerce de crédits compensatoires de carbone créés par des écosystèmes. La « mesure » des stocks de carbone forestier soulevant de nombreuses et complexes difficultés, et encore plus dans le cas des flux, il est impossible de lier le financement du projet à des mesures de carbone exactes et vérifiables. De plus, le projet repose sur des suppositions improbables concernant la permanence : par exemple, il présume qu’en signant un contrat prévoyant une période de paiement de sept ans, le signataire entretiendra les arbres pendant les 93 années suivant la fin des paiements. Le projet n’a pas identifié, mesuré et suivi les indicateurs sociaux qui permettraient d’orienter la conception du projet ou de démontrer qu’il y a eu une participation ou une gestion significative de la part de la communauté. Le projet n’a pas mesuré davantage les impacts les plus fondamentaux qu’il avait sur les populations et l’environnement.

La visite sur le terrain de 2012 est venue confirmer que la plupart des problèmes et des défaillances sur lesquels les évaluations externes de la CE avaient attiré l’attention n’ont pas été résolus. Le projet néglige encore presque totalement d’effectuer des mesures et des rapports sur ces propres activités, aussi bien concernant les facteurs sociaux et environnementaux que les données financières et les stocks de carbone. Les données disponibles montrent que le projet a vendu des crédits de carbone à des acheteurs internationaux sans procéder à des mesures crédibles des stocks de carbone dans la zone du projet, qu’il n’a pas démontré qu’il avait des bienfaits significatifs sur la communauté et qu’il n’a pas assuré un suivi de l’impact environnemental de ses activités. Il n’est pas clair de quelle manière les membres de la communauté ont participé à la conception du projet ; il semble probable que, dans certains cas au moins, les agriculteurs n’avaient pas pris pleine connaissance des obligations à long terme des contrats qu’ils avaient signés avec le projet. Les objectifs qui avaient été énoncés dans la proposition de subvention de la CE, à savoir le développement durable, le suivi et le stockage du carbone, et la contribution aux connaissances sur la mesure du carbone, n’ont pas été remplis.

Comment dépenser alors l’argent de l’UE dans le contexte du débat sur REDD ?

Le projet représente un investissement extraordinaire d’argent et de temps, alors que les réductions des émissions de GES ne peuvent être vérifiées ou démontrées. Cela n’avait pas de sens, sur le plan financier, que l’UE investisse dans un projet qui est conçu pour faire des bénéfices dans le cadre d’une industrie non réglementée et qui n’a pas d’impact positif durable à l’échelle locale. Si le but de l’UE est de réduire les émissions, les financements devraient s’appliquer à des mesures immédiates de réduction des émissions à la source dans l’UE : « les émissions évitées aujourd’hui sont bien plus utiles, en matière de réduction du changement climatique, que les émissions évitées dans dix ans ; cependant les arbres que vous plantez commencent à absorber le carbone bien après qu’il ait été rejeté par vos usines ».

Le projet représente aussi un investissement extraordinaire d’argent et de temps, alors que l’amélioration de la vie des communautés est difficile voire impossible à vérifier. De fait, il est même possible de considérer que leurs conditions de vie ont empiré. Le projet N’hambita indique clairement que les projets de compensation carbone forestier « ne traitent pas des complexités et des subtilités réelles des communautés et des moyens de subsistance locaux » et qu’ils « utilisent d’énormes ressources en ce qui concerne les terres, l’eau, le temps et l’énergie des résidents ». L’ONU elle-même s’inquiète du fait que les marchés du carbone forestier pourraient « éroder les valeurs caritatives qui prennent racine dans la culture » et « priver les communautés de leurs aspirations légitimes en matière d’aménagement du territoire ». Le projet démontre que lorsque l’analyse concernant les mécanismes sociaux de déboisement, les régimes de biens communs, la résistance de la société, les systèmes de développement et l’histoire locale est insuffisante, les projets peuvent être inefficaces ou même porter atteinte aux relations sociales de la communauté.

Le financement des projets de compensation carbone empêche de se concentrer sur la réduction et la restructuration de la consommation et de la production des biens à la source. Comme un fin critique l’a fait remarquer : « En finançant ces projets, nous n’évitons pas le déboisement, mais nous évitons notre responsabilité, celle-ci se trouvant maintenant hors des frontières de l’Europe ». Cela donne l’illusion d’agir sur le changement climatique, sans que l’on ait progressé fondamentalement vers la création des structures et des programmes requis pour un avenir sans énergies fossiles.

Le projet démontre l’improbabilité actuelle de mesurer les flux de carbone dans les forêts. Quelle quantité de carbone un arbre absorbe-t-il réellement ? « Les prétendues réductions obtenues par les crédits compensatoires de carbone sont habituellement basées sur des scénarios hypothétiques impossibles à prouver et tiennent peu compte des impacts sociaux et environnementaux négatifs du modèle de développement dans lesquelles elles sont intégrées ».

La question la plus grave concernant ce projet est peut-être celle de savoir quelle sera la réponse de l’UE si Envirotrade n’est plus rentable et le projet est interrompu. Quelle est la responsabilité de l’UE à cet égard, et comment le projet pourrait-il être transformé en une initiative locale, durable et caritative axée sur l’amélioration des moyens de subsistance de la communauté et la satisfaction des besoins identifiés par la population locale ? Si le projet avait fait l’objet d’une surveillance et d’un suivi plus rapprochés et plus précoces (c’est-à-dire si l’on avait cherché à apprendre avant d’entreprendre), ces questions auraient pu être évitées et les financements de la CE auraient pu être dépensés de sorte à obtenir une meilleure rentabilité pour les contribuables de l’UE, les résidents locaux de N’hambita et en fin de compte, le climat.

Projet-de-compensation-carbone-.jpg

Partager cet article

Repost0
Published by LV_RM - dans CO2-CLIMAT
Créer un blog gratuit sur overblog.com - Contact - CGU -