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25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 07:44
Quel impact réel des CEE sur l’efficacité énergétique ? Effet d’aubaine, effet rebond et insuffisance du dispositif…

Quel impact réel des CEE sur l’efficacité énergétique ? Effet d’aubaine, effet rebond et insuffisance du dispositif…

Cette question a fait l’objet d’une étude menée en collaboration avec le Conseil général de l’Economie, de l’Industrie, de l’Energie et Technologies, l’Inspection générale des Finances, ainsi que le Conseil général de l’Environnement et du Développement Durable.

En effet, peu d’éléments permettent d’objectiver l’efficacité du dispositif des Certificats d’Economies d’Energie (CEE) pourtant l’un des principaux outils de la politique française en matière d’efficience énergétique, avec à ses côtés notamment les incitations fiscales comme le crédit d’impôt développement durable (CIDD), ou encore l’éco-prêt à taux zéro. La mission de l’étude s’est donc attaché à préciser les modalités du dispositif ainsi que les analyses sur l’efficience énergétique et économique.

Les CEE reposent donc sur une obligation faite aux fournisseurs d’énergie (« les obligés ») d’inciter à la réduction de consommation d’énergie finale. Depuis la mise en place du dispositif (en 2006), ces obligations ont été satisfaites en majorité par la réalisation d’actions sur le parc résidentiel, permettant l’attribution de CEE aux obligés sur la base de fiches d’actions standardisées.

En théorie, ce dispositif original permet ainsi de laisser les obligés s’orienter vers les économies d’énergies les plus faciles à obtenir à moindre coût. Leur impact théorique sur le confort énergétique et la consommation d’énergie est intermédiaire entre une taxation (type contribution climat énergie, puisque les CEE font peser une charge sur les énergéticiens) et une subvention (type CIDD, puisque certains obligés choisissent de distribuer des primes aux ménages pour les inciter à réaliser les travaux).

Les CEE s’inscriront à partir de l’année 2015 dans un cadre juridique européen défini par la directive 2012/27/UE dite «efficacité énergétique», qui contraint les États-membres à mener une politique volontariste d’économies d’énergie. Dans sa notification, la France a indiqué que près de 90 % de l’objectif de 1,5 % d’économie annuelle sera atteint grâce aux CEE.

Par ailleurs, la directive « efficacité énergétique » prévoit que seuls les CEE associés à des actions allant au-delà de la réglementation en vigueur au titre de la directive « éco-conception » seront comptabilisés pour la satisfaction des objectifs. Le rapport observe que les évaluations effectuées par la mission conduisent à estimer à plus de 20 % la part des CEE qui ne seront ainsi pas éligibles à l’échelon européen.

Quel impact réel des CEE sur l’efficacité énergétique ? Effet d’aubaine, effet rebond et insuffisance du dispositif…

Sur la base des données statistiques fournies par le SOeS (Service de l’Observation et des Statistiques du ministère chargé du développement durable) et le CEREN (centre d’étude et de recherches économiques sur l’énergie), le rapport note que la mission a cherché à observer l’effet des CEE sur la consommation d’énergie du secteur résidentiel (qui représente 70% des CEE). Les modélisations réalisées par la mission font apparaître que les différents outils publics d’efficacité énergétique (les CEE, le CIDD et l’éco-PTZ étant indissociables dans l’analyse) ont eu un effet très inférieur à l’impact attendu sur la consommation finale. De 0 à 50 % de l’effet attendu, les divergences entre les données fournies par le SOeS et celles fournies par le CEREN, ainsi que l’absence de consensus relatif aux élasticités prix et revenu de l’énergie, ne permettant pas d’estimer la valeur la plus probable.

Le rapport souligne que les données statistiques et les modèles économétriques disponibles sont néanmoins insuffisants pour permettre un suivi et une évaluation fiables de cette politique publique, évaluation qui n’est aujourd’hui pas réalisée.

Au vu des enjeux environnementaux et budgétaires (le coût annuel de l’ensemble des dispositifs est supérieur à 1Md€), le rapport recommande donc de renforcer significativement l’évaluation de l’efficacité de ces outils et de mettre en regard le résultat de cette évaluation avec les engagements européens. Le rapport précise que la mission a proposé pour ce faire la mise en place de plusieurs indicateurs et d’un observatoire des travaux d’économie d’énergie, et recommande de confier au CGDD (Commissariat général au développement durable) le suivi global du dispositif.

Plusieurs phénomènes sont susceptibles d’expliquer l’impact plus faible que prévu des CEE sur la consommation énergétique : un « effet rebond » (certains ménages augmentent leur confort thermique après des travaux d’efficacité énergétiques), une surévaluation des économies annoncées par certaines fiches standardisées, ou encore un «effet d’aubaine » (certains travaux donnant lieu à la délivrance de CEE auraient été réalisés même en l’absence du dispositif).

Le rapport rajoute qu’une étude statistique effectuée par GDF sur les relevés de consommations de plus de 5 000 foyers ayant effectué des travaux d’efficacité énergétique (principalement l’installation de chaudières) montre ainsi que les économies d’énergies observées en pratique sont en moyenne de 50% inférieures aux économies annoncées par les fiches standardisées.

Quel impact réel des CEE sur l’efficacité énergétique ? Effet d’aubaine, effet rebond et insuffisance du dispositif…

Dans ce cadre le rapport souligne que le dispositif des CEE présente des avantages décisifs par rapport au CIDD et à la TVA à taux réduit, toutefois, il recommande néanmoins de le faire évoluer de façon significative pour la quatrième période débutant en 2018. En particulier, il insiste sur l’importance que chaque CEE délivré corresponde effectivement à une économie d’énergie, et propose donc :

¨ une révision du montant de CEE correspondant à chaque fiche standardisée, sur la base non pas d’estimations théoriques des gains attendus mais à partir d’analyses statistiques d’évolution de la consommation d’un échantillon de ménages ;

¨ le retrait de toute fiche standardisée sans lien direct avec des économies d’énergie, ainsi que la sortie des programmes du dispositif. Ces derniers n’ont qu’un lien indirect avec les économies d’énergie et leur logique est plus proche de la taxe que des CEE, il convient donc de les financer par d’autres moyens ;

¨ rehausser les objectifs d’économies d’énergie fixés d’une estimation du volume d’effet d’aubaine

Par ailleurs, le rapport montre que l’analyse de la rentabilité économique des travaux d’efficacité énergétique éligibles aux CEE pour le particulier fait apparaître une forte hétérogénéité du taux de rentabilité interne (qui varie de -10% à +15%) selon les opérations, et des temps de retour sur investissement souvent peu réalistes, car supérieurs à la durée de vie de l’équipement.

Le rapport recommande dès lors de mieux informer le particulier quant à la pertinence des opérations d’efficacité énergétique et à leur rendement financier, dans un souci de protection du consommateur. En particulier, il conviendrait de supprimer l’éligibilité des opérations dont la rentabilité est très négative et n’est pas compensée par les autres usages que le particulier est susceptible d’en tirer.

En guise de conclusion, le rapport explique que tous ces éléments précédents amènent à considérer que l’efficacité des CEE est aujourd’hui affectée par l’insuffisant ciblage du dispositif. La très grande palette d’opérations éligibles peut conduire les énergéticiens à privilégier des actions au moindre coût d’incitation, mais à fort effet d’aubaine et guère pertinentes en termes énergétiques.

Le rapport recommande donc de tester deux outils de ciblage des CEE dès la troisième période (2015-2017) afin de décider de leur généralisation en quatrième période (2018 – 2020) si l’évaluation qui en sera faite conclut à leur efficacité :

¨ la mise en œuvre d’un passeport énergétique fondé sur un audit approfondi du bâtiment et proposant une combinatoire hiérarchisée de travaux au particulier ;

¨ le ciblage sur les bâtiments présentant les plus fortes perspectives d’économie d’énergie.

Si l’expérimentation est concluante, la généralisation du ciblage à tout le territoire devra être intégrée pour la quatrième période.

Quel impact réel des CEE sur l’efficacité énergétique ? Effet d’aubaine, effet rebond et insuffisance du dispositif…

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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 07:58
Familles à Energie Positive : c’est reparti pour cet hiver !

Familles à Energie Positive : c’est reparti pour cet hiver !

Hausse des prix de l’énergie, forte préoccupation des ménages pour le confort de leur logement et notamment le confort thermique, mobilisation citoyenne sur les questions énergétiques et climatiques, l’énergie est au cœur des préoccupations des familles ! Des familles prêtes et désireuses d’agir ! Comment ? En participant à la nouvelle édition du Défi Famille à Energie positive.

Familles à énergie positive est un défi d’économies d’énergie pour tous les particuliers qui souhaitent agir à leur échelle pour réduire leurs dépenses énergétiques en apprenant dans la convivialité.

Pour répondre au défi, les familles, regroupées par équipes, auront 6 mois pour réduire de 8% leur consommation d’énergie par rapport à l’hiver dernier, uniquement par des gestes du quotidien. Le défi se base sur le progrès global des participants : peu importe d’où l’on part, l’essentiel est de progresser ensemble. C’est la somme de toutes les astuces choisies dans le guide des 100 éco‐gestes fourni qui fera la différence.

Le Concours « Familles à Energie Positive » existe depuis 7 ans à l’échelle nationale. Pour la troisième année consécutive, l’Aquitaine a choisi de participer à ce défi, porté par la direction régionale de l’ADEME. La Ville de Bordeaux et l’Agglomération du Grand Périgueux sont déjà dans la course !

Famille à Energie Positive : Qu’est-ce que c’est ?

Le principe est simple : mobiliser toute une famille sur les économies d’énergies de tous les jours sans affecter son confort. En bref, démontrer qu’il est facile d’agir de façon concrète, mesurable et conviviale. Pour le foyer, l’objectif est de réduire sa consommation d’énergie de 8% au minimum. Et pour que le challenge soit une vraie prise de conscience, l’opération se déroule en hiver, pendant la période de chauffage, soit du 1er décembre 2014 au 30 avril 2015.

Des résultats nationaux impressionnants

Depuis la première édition lancée en 2008 par l’ONG Prioriterre, plus de 15 000 foyers ont rejoint les Familles à Energies Positives soit plus de 40 000 personnes ! L’an dernier, les 7500 foyers participants ont réalisé une économie d’énergie de 13 000 000 Kwh, soit la consommation complète de 750 logements. A l’échelle d’un foyer, cela représente une économie moyenne de 200€ par an. Des chiffres qui forcent à réfléchir ...

L’Aquitaine suit la tendance

Pour sa seconde participation, l’Aquitaine a réalisé 18% d’économie (+4 points par rapport à 2013) tout comme la moyenne nationale soit environ 3 300 kWh/an économisés par foyer. Les 218 familles participantes ont réussi à réduire leur consommation énergétique de 400 000kWh (contre 280 000 l’année précédente) et par conséquent les émissions des gaz à effet de serre de 19% (soit 2 300 tonnes de CO2 évitées) soit les émissions annuelles de 300 habitants.

A Paris, le défi a réuni pour l’édition 2013-2014, 80 familles qui démontrent que les solutions sont à portée de main pour réduire sa facture d’énergie. 82% des familles ont dépassé l’objectif des 8% d’économies par rapport à l’hiver dernier. Ainsi, en moyenne, elles ont réalisé 22% d’économie sur les consommations d’énergie et réduit de 21% les émissions de CO2.

C’est 78 115 kWh économisés, et près de 16,6 Tonnes de CO2 évitées soit l’équivalent de 1 762 tours de périphérique !

Cette année, de nouveaux partenaires sont mobilisés avec déjà la participation et le soutien de 7 nouvelles Mairies d’arrondissement.

Comment participer ?

Le concours « Famille à Energie Positive », c’est avant tout un moment de convivialité et de partage. Entre collègues, voisins, amis... formez votre équipe. Cela est bien connu, à plusieurs on se motive ! Une fois votre équipe constituée, il ne vous reste plus qu’à vous inscrire jusqu’au 15 novembre sur http://aquitaine.familles-a-energie-positive.fr/ . Un animateur local reviendra vers vous pour un premier contact et vous accompagner tout au long de l’aventure.

Les familles qui souhaitent participer à la troisième édition du concours sur l’hiver 2014-2015 peuvent se rendre sur le site : www.aquitaine.familles-a-energie-positive.fr

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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 07:52
Des gains de 52% par rapport aux consommations de référence pour la rénovation de 3 établissements scolaires à Dardilly

Des gains de 52% par rapport aux consommations de référence pour la rénovation de 3 établissements scolaires à Dardilly

Située dans l’Ouest lyonnais, la commune de Dardilly compte plus de 8 900 habitants, dont quelques 1 000 enfants scolarisés dans 3 établissements : les groupes scolaires publics Grégoire et des Noyeraies, et l’école privée Saint-Joseph. L’école du Grégoire est composée de 6 bâtiments différents construits à la fin des années 1970, pour une surface totale de 4 200 m2. Réalisées en béton et en préfabriqués, ces 6 bâtiments présentent une très mauvaise isolation thermique. En 2007, la commune réalise un diagnostic énergétique afin de pointer les insuffisances et d’identifier les solutions techniques à apporter. A l’issue de ce diagnostic, les élus ont décidé de lancer un vaste chantier de réhabilitation incluant des travaux permettant d’améliorer l’efficacité thermique de l’ensemble. La première tranche de ce chantier s’est déroulée en 2010 et 2011 et a porté sur deux bâtiments.

L’enjeu est très important pour la Ville de Dardilly qui assure la gestion des bâtiments scolaires publics. En effet, les bâtiments communaux représentent 75% de l’énergie consommée par la Ville, et les écoles représentent à elles seules plus du tiers de ces consommations. Avant les travaux, le groupe scolaire Grégoire consommait environ 271 000 kWh par an, soit 153 kWh/m2. Les travaux engagés visaient donc à réduire l’impact environnemental de l’école, mais aussi à maîtriser la facture énergétique de la Ville.

En partenariat avec le Conseil régional, la direction régionale de l’ADEME en Rhône-Alpes a accompagné l’action de la commune de Dardilly en soutenant financièrement les travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique du groupe scolaire Grégoire, ce projet ayant par ailleurs été retenu comme lauréat du programme PREBAT (plateforme de recherche et d’expérimentation sur l’énergie dans le bâtiment).

Ecole publique Grégoire ©Dardilly

Ecole publique Grégoire ©Dardilly

Les travaux de réhabilitation ont duré environ un an (de janvier 2010 à février 2011). Ils ont concerné la mise en place d’un habillage en mélèze non traité sur les façades et le renforcement de l’isolation extérieure des murs par une couche de 15 cm de laine de roche. L’isolation des toitures a elle aussi été renforcée par une couche de 20 cm de polyuréthane, ainsi que celle des planchers bas avec une couche d’ouate de cellulose. Enfin, les fenêtres ont été remplacées par des fenêtres à double vitrage avec des menuiseries en bois/aluminium, et des stores à lames orientables ainsi que des brise-soleil fixes ont été installés.

Outre les infrastructures des bâtiments, l’opération a également permis de renouveler un certain nombre d’équipements. C’est notamment le cas de la ventilation qui est désormais assurée par une VMC double flux avec récupération de chaleur à haut rendement et une sur-ventilation nocturne en été. Une chaudière à gaz existante assure le chauffage des bâtiments et des robinets thermostatiques ont été posés sur les radiateurs. Le tout est piloté par un système de gestion centralisée (en 2014, une chaudière à granulés bois chauffera ces deux bâtiments). Pour diminuer les consommations d’électricité, des détecteurs de présence ont été posés dans les sanitaires et les espaces de circulation et de nouveaux lanterneaux ont été installés dans les toitures pour favoriser l’éclairage2naturel. Dans le même temps, les toitures-terrasses ont accueilli 170 m de panneaux solaires, ce qui permet de produire environ 20610kWhep d’électricité revendue à EDF (production de septembre 2012 à septembre 2013)

Au final, grâce à cet ensemble d’aménagements et d’équipements, la consommation en énergie primaire après travaux est de 50 kWhep/m2 par an (soit un gain de 52% par rapport à une consommation de référence). Et 16 tonnes de CO2 sont économisées par an.

Ecole des Noyeraies ©Dardilly

Ecole des Noyeraies ©Dardilly

Cette opération fait l’objet d’une campagne de mesures menées par l’ADEME et le CETE de Lyon pour évaluer les résultats. Ces relevés permettent d’établir le bilan énergétique global, les consommations par usage, les paramètres de fonctionnement des installations techniques et le confort (hiver, été).

L’efficacité énergétique des bâtiments publics, dont 48 500 établissements scolaires, figure parmi les pistes à suivre pour maîtriser voire réduire les consommations et les émissions de gaz à effet de serre du secteur du bâtiment. L’ADEME, à travers ses directions régionales, soutient financièrement des projets exemplaires de réhabilitation et de rénovation tels que celui de la Ville de Dardilly pour leur permettre de constituer des références.

Enseignements :

Mme Michèle Vullien, maire de Dardilly : « La rénovation de l’école du Grégoire est emblématique de notre volonté de réduire les consommations d’énergie des bâtiments communaux. Cela nous permet de mieux maîtriser nos budgets. Mais ce type d’actions est également une occasion formidable de sensibiliser les enfants et les parents à la sobriété énergétique : les élus ne peuvent pas modifier les comportements des usagers s’ils ne sont pas eux-mêmes exemplaires dans leurs réalisations ».

Bénéficiaires

Ville de Dardilly

Partenaires

- ADEME Direction régionale Rhône-Alpes

- Conseil régional Rhône-Alpes

Coût (HT)

Coût global : 1 617 650 €

Financement :

- PREBAT (ADEME/Conseil régional Rhône- Alpes) : 136 675 €

- ADEME : 12 000 € pour l’évaluation des performances

Bilan en chiffres

- Consommation après travaux : 50 kWhep/m2 par an

- Gain de 52% par rapport aux consommations de référence

- 16 tonnes équivalent CO2 économisées par an

Date de lancement

2009

©Ecole privée Saint-Joseph

©Ecole privée Saint-Joseph

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15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 06:50
Plus de 20% d’économies annuelles pour les 5 premiers bâtiments du concours CUBE

Plus de 20% d’économies annuelles pour les 5 premiers bâtiments du concours CUBE

Le concours CUBE, qui se déroule du 1ier janvier 2014 au 31 décembre 2014, livre ses premiers résultats pour le premier trimestre. Le Concours Usages Bâtiment Efficace 2020 ou CUBE2020 a permis à 71 bâtiments tertiaires occupés par diverses entreprises et organisations d’entrer en lice sur un principe simple : les bâtiments qui feront les plus grandes économies d’énergie sur une année grâce à la mobilisation de leurs occupants et à un bon pilotage technique auront gagné !

Les cinq premiers bâtiments sont sur une trajectoire de plus de 20% d’économies annuelles, les suivants les talonnent sur des économies entre 10 et 20%. Bien sûr, ces résultats ne sont que provisoires. Ils sont issus du premier classement complet à fin mars que vous trouverez à suivre : ils sont vraiment prometteurs et riches d’enseignements !

L’édition 2014 de CUBE révèle donc ce que des éditions similaires américaines ou en Européennes, ont révélé avant lui : la possibilité de conquérir les premiers pourcents d’économies par l’usage et le pilotage, sans recourir à des travaux.

Cette première édition nationale est portée par l’Institut Français pour la Performance du Bâtiment (IFPEB) et les partenaires BUREAU VERITAS, EDF et SCHNEIDER Electric.

Classement provisoire à fin mars 2014

Classement 1ier

trimestre

 

Organisation

 

Nom du bâtiment

 

Ville

 

Economies (%) cumulées à fin mars, (en pourcentage de la conso. annuelle)

 

Estimation/Projection d'économie annuelle (%)

 

1

POSTE IMMO

CAEN DD

Caen

7,1

28,4

2

CARMINE SA

BOB 1

Bobigny

5,5

22

3

BOUYGUES TELECOMS

TOUR SEQUANA

Issy-les- Moulineaux

5,5

22

4

EDF

UE 290 - EGUILLETTE

Saint-Ouen- L’aumône

5,5

22

5

SCHNEIDER ELECTRIC

SITE

Mâcon

5

20

6

EDF

UE 2129 – PERROUD

Toulouse

4,5

18

7

POSTE IMMO

RENNES COLOMBIER

Rennes

4,5

18

8

IMA TECHNOLOGIES

LE NADIR

Saint Herblain

3

12

9

CREDIT FONCIER

CHARENTON

Charenton –le- Pont

2,8

11,2

10

EDF

UE 1893 - LYON REPUBLIQUE

Lyon

2,4

9,6

11

UEMF

GPPF FORMATION

Créteil

2,4

9,6

12

SCHNEIDER ELECTRIC

ELECTROPOLE

Eybens

2,3

9,2

13

ECOLE SUPERIEURE DE L'EN&ESR

CENTRE DE FORMATION DES CADRES

Chasseneuil

2

8

Ce classement d’étape à fin mars est bien sûr provisoire. Les champions de cette étape devront confirmer leur score d’ici la fin de l’année, et rien ne dit que certains autres candidats ne vont pas se révéler d’ici là.

Commentaire sur ces premiers résultats

En première interprétation des résultats, il y a deux approches. Une approche plus « technique» ou une autre plus « usages ». Bien sûr, la réalité est un mélange des deux.

Dans l’approche plus « technique» : certains des candidats avaient réalisé avant le concours des économies liées à l’amélioration des systèmes et à une meilleure conduite des installations techniques. Les courbes des années de référence l’attestent. Les candidats ont commencé 2014 avec une consommation structurellement plus basse que la moyenne des trois années précédentes : ils performent d’entrée. Certains cependant ont été surpris par l’hiver doux et leur performance est seulement en train de se vérifier. Enfin, dans les « techniques », il y a des plans de progrès d’exploitation maintenance en cours chez certains de candidats.

Dans l’approche plus « usage », il s’agit d’une mobilisation nouvelle ou récente dans l’historique du bâtiment, puisque qu’on ne retrouve pas d’amélioration substantielle dans les années de référence. Pour eux, 2014 est l’année des économies. Bien sûr, il y a un peu de technique : les échanges participatifs entre les responsables de CUBE et les utilisateurs ont révélé quelques leviers immédiats d’amélioration (extinction de certains couloirs, zones « mortes », changement de luminaires, etc.)

Un bâtiment performant est bien conçu, bien exploité techniquement, bien occupé. Il est en effet possible de réaliser plus de 20% d’économies d’énergie en mobilisant les exploitants techniques mais aussi les occupants sur des éco-gestes, tels qu’éteindre les ordinateurs, la lumière, modérer la climatisation... avant même d’engager des investissements lourds qui pourront être programmés dans un second temps ou pour conforter des investissements déjà faits. Une bonne gestion et la mobilisation sont donc les principes simples et fondateurs de ce « challenge » entre bâtiments pour allier « fun » et économies d’énergie.

Qui sont les candidats CUBE ?

Les candidats sont 2/3 en province et 1/3 franciliens, grâce à l’inscription de plusieurs grands candidats avec une assise nationale : EDF bien sûr, POSTE IMMO (immobilière de LA POSTE) qui a inscrit 11 candidats et SCHNEIDER Electric, ou encore une mobilisation de bâtiments municipaux de la Communauté Urbaine de Bordeaux.

Le concours rassemble 25 entreprises pour 71 bâtiments.

Retour sur les témoignages de POSTE IMMO et de BOUYGUES TELECOM:

Les deux entreprises n’ont eu aucun mal à convaincre leur direction d’inscrire des bâtiments au concours, étant depuis plusieurs années déjà engagées dans ces démarches de progrès et d’efficacité énergétique. Si elles espèrent bien sûr monter sur le podium, elles ambitionnent avant tout de créer et pérenniser un cercle vertueux auprès de leurs collaborateurs et prestataires.

Pour POSTE IMMO, le plus difficile a été de choisir les 11 sites candidats et le véritable challenge sera de maintenir les performances atteintes et la motivation des collaborateurs tout au long du concours et au- delà... Chez BOUYGUES TELECOM (tour SEQUANA), les premières actions de sensibilisation ont consisté au lancement des « jeudis de l’énergie » dédiés aux enjeux de l’énergie en général, allant de la transition énergétique au véhicule électrique, en passant bien sûr par les éco-gestes au bureau.

Au cours de ce premier trimestre, des évènements exceptionnels de lancement se sont déroulés chez plusieurs candidats dans une ambiance ludique et participative. Des « Cube leaders » se sont portés volontaires pour porter le message au sein de leurs services, plateaux de travail...

Solidarité entre bailleurs et utilisateurs au titre du jeu

A noter : deux investisseurs, BNP PARIBAS REAL ESTATE et GECINA, ont présenté le concours à leurs locataires pour une dizaine de bâtiments au total, le « mode concours » étant propice à la collaboration. Certains participants utilisateurs se sont vus ainsi offrir l’assistance d’un « Energy Manager » in situ, pour d’autres l’installation d’une «hypervision» sur leur site !

Partout le concours fait « bouger les lignes ». Il est l’occasion idéale de voir le sujet autrement.

Entre un récit anxiogène ou catastrophiste, le développement durable doit trouver une nouvelle voie : celle du jeu, de l’humour, de l’expérience collective en sont certainement.

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7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 06:46
La transition énergétique : seuls 18% des ménages savent réellement de quoi il s’agit et 22% en ont entendu parler !!!

La transition énergétique : seuls 18% des ménages savent réellement de quoi il s’agit et 22% en ont entendu parler !!!

Alors que se discute à l’Assemblée nationale le projet de loi sur la transition énergétique, le médiateur national de l’énergie dévoile les premiers résultats du Baromètre annuel Energie-Info(1) qu’il publiera à la fin du mois.

La transition énergétique reste largement méconnue ou incomprise. En effet, seuls 18% des ménages savent réellement de quoi il s’agit et 22% en ont entendu parler mais n’ont pas bien compris ce que c’était.

Les 40% de ménages en ayant entendu parler retiennent surtout les bénéfices collectifs de la transition énergétique : protection de l’environnement (86%) et création d’emplois (73%). Les bénéfices individuels attendus sont plus nuancés : si 61% estiment que la transition leur permettra de réaliser des économies d’énergie, 57% craignent une hausse des prix.

Un peu plus de 40% des Français ont également entendu parler des compteurs évolués. Parmi eux, 9 sur 10 ont compris leur intérêt pour la relève à distance des consommations et 8 sur 10 pour la facturation basée sur la consommation réelle et non plus estimée.

Par ailleurs, près de 75% d’entre eux pensent que les compteurs évolués leur permettront de mieux suivre leur consommation mais 40% seulement de faire des économies.
Pour le médiateur, « en l’état, sans un affichage de la consommation dans le logement, le consommateur n’aura aucun moyen pratique de suivre et donc de réduire efficacement ses consommations ; voilà pourquoi je plaide avec constance pour que les compteurs soient équipés d’un afficheur en euros, et en temps réel, dans chaque logement ».

La précarité énergétique reste un sujet prioritaire. Les dépenses énergétiques sont un sujet de préoccupation important pour près de 80% des ménages. Pour 2 ménages sur 3, la facture d’énergie représente un poids important, voire très important pour les plus modestes.

Et malgré la douceur de l’hiver dernier, toujours près d’1 ménage sur 2 a restreint son chauffage l’hiver. Et cette privation a été plus souvent systématique (pour 1 ménage sur 4, soit +4 points par rapport à 2013).

Enfin, 2% des ménages (soit 500 000 environ) déclarent avoir subi une coupure ou restriction d’électricité et de gaz, ce qui confirme les chiffres du médiateur (580 000 en 2012 et 370 000 pour la mi-2014).

Le médiateur national de l’énergie apporte un service jugé utile dans le cadre de la transition énergétique. 82% des Français reconnaissent l’utilité de ses missions d’information et d’aide à la résolution des litiges et jugeraient utile que ses compétences soient étendues à toutes les énergies (81%), aux énergies renouvelables (84%) et même aux travaux d’efficacité énergétique (84%).
Ce secteur actuellement sans dispositif de médiation se caractérise par une forte pression commerciale exercée sur les consommateurs : 45% des foyers déclarent avoir été démarchés pour des travaux d’isolation, 43% pour les énergies renouvelables et 34% pour souscrire une nouvelle offre.

Pour Jean Gaubert, « dans le domaine de l’énergie, la concurrence s’exerce de plus en plus sur les offres d’opérations d’efficacité énergétique, et de moins en moins sur les offres de vente d’énergie. Cela conforte le besoin d’accompagnement des ménages, qui doivent pouvoir obtenir de l’aide en cas de litige dans chaque secteur de la transition énergétique, comme c’est le cas aujourd’hui pour le gaz et l’électricité ».

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7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 06:42
Le projet de loi transition énergétique, un véritable paradoxe

Le projet de loi transition énergétique, un véritable paradoxe

Le GPC2E, Groupement des Professionnels des Certificats d’Economies d’Energie, qui rassemble 80% des acteurs indépendants du dispositif des Certificats d’Economies d’Energie (CEE), appelle le Gouvernement à se donner les moyens de ses ambitions et de donner de la visibilité aux acteurs de l’efficacité énergétique, estimant qu’aucun outil pérenne n’est mis en œuvre pour parvenir à un projet de loi transition énergétique approprié.

Ainsi, pour le GPC2E, le projet de loi sur la transition énergétique entraine un véritable paradoxe entre :

  • La création d’objectifs à long terme (2030, 2050) ;
  • La création d’outils limités dans le temps (CIDD, prime exceptionnelle).

Pour le GPC2E, si la loi sur la transition énergétique impose de rénover 8 millions de logements d’ici 2030, soit 500 000 logements par an, il faut mettre en œuvre les mécanismes qui permettront d’y parvenir.

C’est pourquoi, le GPC2E appelle le Gouvernement à soutenir et pérenniser le dispositif des Certificats d’Economies d’Energie.

« Les CEE sont le 1er outil de maitrise de la demande énergétique » commente Christophe Février, président de GEO France exerçant sous la marque GEO PLC, « en 8 ans, ils ont permis d’apporter 2,5 milliards d’euros de financement pour l’efficacité énergétique et ce, sans peser sur les dépenses publiques ».

François Carlier, Secrétaire Général de la CLCV, explique à son tour : « depuis 6 mois que nous avons créé le programme Prime Cash énergie avec GEO PLC, 140 de nos adhérents ont pu réaliser un projet de rénovation. Cela représente 50 000 € de primes qui leur seront directement versées ». Pour la CLCV, « les CEE sont un mécanisme qui apporte directement du pouvoir d’achat aux ménages ».

« Il faut prendre toute la mesure du dispositif des CEE » poursuit Christophe Février, « plus de 3,5 millions de Français ont été incités à passer à l’acte en matière d’économie d’énergie, permettant ainsi à la France d’économiser 150 TWh, soit la consommation annuelle de 5 millions de Français ».

« Nos entreprises sont en développement, nos équipes comptent désormais plus de 500 collaborateurs et nos actions ont permis d’économiser 27 TWh, soit la consommation de la ville de Marseille » explique Franck Annamayer. « Nous sommes le visage de la croissance verte, mais aujourd’hui la situation commence à être difficile. L’année 2015 arrive à grand pas et nous n’avons toujours aucune visibilité sur les évolutions règlementaires, notamment pour l’instruction en 2015 d’actions engagées en 2014 ! ».

Face à un bilan du dispositif des CEE extrêmement positif sur les 8 dernières années, le GPC2E appelle le Gouvernement à renforcer son fonctionnement au plus vite en :

  1. fixant un objectif pour la période 2015 – 2017 de 900 TWhc au minimum
  2. publiant au plus vite les textes règlementaires nécessaires au bon fonctionnement du dispositif.

En effet, à l’heure actuelle, le nombre d’actions d’économies d’énergie réalisées dans les territoires dépasse les objectifs fixés. Sans réévaluation de l’objectif pour les 3 années à venir, le système risquerait de s’effondrer entrainant dans sa chute la disparition des financements de l’efficacité énergétique.

Le GPC2E l’affirme, si la transition énergétique est impérative pour l’avenir de la France, le dispositif des CEE est nécessaire pour conduire la transition énergétique et tout doit être fait au plus vite pour assurer sa pérennité et son développement.

 © GPC2E
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1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 06:54
Réduction de 69% des consommations énergétiques pour un centre socio-culturel à Rueil-Malmaison (92)

Réduction de 69% des consommations énergétiques pour un centre socio-culturel à Rueil-Malmaison (92)

La ville de Rueil-Malmaison est engagée depuis les années 2000 dans une démarche d’agenda 21. Ceci s’est notamment traduit par la réalisation d’un Bilan Carbone® sur le patrimoine communal suite auquel la ville a pris l’engagement de réduire ses consommations énergétiques.

Quand en 2005 l'usine de l’Institut Français du Pétrole cesse son activité, le terrain est scindé en trois lots : deux sont revendus à des promoteurs ; le troisième est donné pour un euro symbolique à la ville de Rueil-Malmaison. La ville fait le choix de conserver les bâtiments administratifs présents sur cette parcelle dans une volonté de valorisation patrimoniale et de regrouper les activités socio-culturelles du quartier en ouvrant cet équipement sur un square public. L'objectif environnemental souhaité et affiché par la municipalité est de réaliser une réhabilitation exemplaire en matière d’énergie et d’environnement.

Les services techniques de la ville sont chargés de la maîtrise d'œuvre du projet et, plus particulièrement, le service architecture et bâtiment qui s'associe avec des bureaux d'études spécialisés pour développer cinq cibles principales : la réduction de la consommation d'énergie, l'utilisation de l'énergie renouvelable, la récupération de l'eau de pluie, la qualité de l'air intérieur et l'accessibilité des personnes à mobilité réduite.

Ce projet s’inscrit dans les objectifs du label BBC réhabilitation 2005 avec la mise en place d'une isolation renforcée, l'utilisation de pompes à chaleur (PAC) sur nappe phréatique pour le chauffage et le rafraîchissement et la mise en œuvre d'une ventilation double-flux avec récupération de chaleur. D'autre part, un système de récupération d'eau de pluie est mis en place pour limiter les consommations d'eau potable. Ces dispositifs répondent aux préoccupations environnementales de la ville de Rueil-Malmaison, en cohérence avec une volonté de réduction des consommations et donc des coûts d'exploitation des bâtiments publics.

Les bâtiments représentent 75% de la facture énergétique d’une commune. Réduire leur consommation est donc un enjeu important celle-ci. Cette opération a été lauréate d'un appel à projets lancé par la Direction Régionale de l’ADEME et la région Ile-de-France, conduisant à un suivi des performances énergétiques sur une durée de trois ans.

Photo : Eclairage de nuit - © DST Rueil-Malmaison

Vue générale - © DST Rueil-Malmaison

Vue générale - © DST Rueil-Malmaison

Le chantier du projet débute en juin 2010 par le désamiantage des deux bâtiments existants. En novembre, l'opération proprement dite commence par la démolition-reconstruction des structures porteuses, trop faibles pour supporter la charge demandée, tout en conservant les façades existantes. La réception a lieu en décembre 2011. Pour atteindre l'objectif de consommation fixé durant les études, les travaux se sont portés principalement sur :

- Une isolation renforcée, par la pose de 10 à 20 cm de PSE (polystyrène expansé) à l’intérieur du bâtiment afin de conserver les façades existantes ;

- Un chauffage-rafraîchissement, par des forages géothermiques (35 m de profondeur) sur nappe phréatique alimentant des PAC reliées à une ventilation double-flux avec récupération de chaleur et à des planchers chauffants ;

- Un pilotage par GTB (Gestion Technique du Bâtiment, système électronique pour contrôler les équipements techniques d'un bâtiment) permettant de gérer le suivi des consommations, l'état et les horaires de fonctionnement des équipements.

D'autre part, un système de récupération d'eau de pluie est mis en place pour l'alimentation des chasses d'eau des sanitaires et l'arrosage. Le trop-plein résultant d'une forte pluie est infiltré gravitairement dans des casiers de récupération enterrés sous le jardin public.

Les travaux permettent de réduire les consommations énergétiques de 69% par rapport aux consommations initiales et de 42% par rapport au projet de référence. Une économie de 147 tonnes de CO2 est ainsi faite chaque année.

Bâtiment C - © DST Rueil-Malmaison

Bâtiment C - © DST Rueil-Malmaison

Focus

La qualité finale du projet provient d’un plan qualité mis en place par la mairie consistant à contrôler systématiquement chaque phase de la construction. Ces contrôles sont basés sur le respect des prescriptions du cahier des charges. Ce plan qualité a été sanctionné et vérifié en fin de chantier par une batterie de tests :

- test de perméabilité à l'air pour contrôler que le débit de fuite était inférieur à 3 m3/h/m2, (moyenne de 2,7 m3/h/m2 sur les deux bâtiments) ;

- test acoustique permettant, grâce à la pose de joints sur les huisseries, de compenser certains ponts phoniques entre pièce ;

- étude d'éclairement pour vérifier le respect des niveaux de luminosité.

Facteurs de reproductivité

Ce type d'opération permet :

- de familiariser l'ensemble de la chaîne décisionnelle (élus, directeurs généraux, services techniques, utilisateurs) à la performance énergétique.

- d'envoyer une image forte sur la manière de construire la ville et sur les intentions de la municipalité en matière de construction durable.

Les aides apportées par l'ADEME, la Région Île-de-France et le Conseil Général des Hauts-de-Seine pour ce projet, permettent le portage financier des surcoûts engendrés lors de la mise en œuvre de technologies nouvelles.

Centrale de traitement de l'air - © DST Rueil-Malmaison

Centrale de traitement de l'air - © DST Rueil-Malmaison

Organisme

Ville de Rueil-Malmaison

Partenaires

- ADEME Direction régionale Ile-de- France

- Conseil régional Ile-de-France

- Conseil général des Hauts-de-Seine

Coût

- Total des investissements : 6 500 k€ TTC

- Financements ADEME : 57,45 k€ HT

- Conseil Régional Ile-de-France : 57,45 k€ HT

- Conseil Général des Hauts-de-Seine: 200 k€ HT

Surface

- SHON : 876 m2 (Bâtiment B) + 273 m2 (Bâtiment C)

Bilan « Développement Durable » en chiffres

- Economie de 147,2 tonnes CO2/an par rapport à l'existant

- Diminution des consommations énergétiques de 69% par rapport aux consommations initiales

Dates clés

Décembre 2011

Bâtiment B - © DST Rueil-Malmaison

Bâtiment B - © DST Rueil-Malmaison

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24 septembre 2014 3 24 /09 /septembre /2014 06:46
Une Prime Energi€ lancé par GEO PLC et Leroy Merlin

Une Prime Energi€ lancé par GEO PLC et Leroy Merlin

GEO PLC et Leroy Merlin lancent l’opération d’automne « Rénovation énergétique » qui permet de faire bénéficier les clients de la Prime Énergi€ directement sous forme de déduction lors du passage aux caisses.

Leroy Merlin et GEO PLC transforment à nouveau les économies d’énergie directement en pouvoir d’achat. Jusqu’au 13 octobre 2014, les clients de Leroy Merlin peuvent bénéficier en magasin d’une opération spéciale « Rénovation Energétique » :

  • Les particuliers bénéficient de la Prime Energi€ sous forme de déduction directe lors de leur passage en caisse – au lieu d’une carte cadeau délivrée à l’issue des travaux
  • De manière exceptionnelle, la Prime Energi€ est également accordée lors de l’achat d’ampoules à basse consommation

A noter également que pour inciter les clients à concrétiser leurs projets, le montant de la Prime Energi€ sera plus élevé pour chaque opération entreprise avant le 31 décembre 2014 : ainsi, par exemple, pour la pose d’une chaudière individuelle de type condensation dans une maison de 200 m² à Paris, la Prime Energi€ s’élèvera 507 €, au lieu de 493 €.

Depuis 2010, à travers le programme Prime Energi€, nous accompagnons financièrement les clients de Leroy Merlin dans leurs projets de rénovation énergétique » explique Christophe Février, PDG de GEO PLC. « Nous avons voulu, à travers cette nouvelle opération d’envergure, réaffirmer notre engagement autour de la Prime Energi€ et contribuer à démontrer aux clients de Leroy Merlin que des économies conséquentes pouvaient être réalisées tout en améliorant leur confort et en valorisant leur bien immobilier.

Le dispositif Prime Energi€, l’offre globale d’accompagnement aux travaux de rénovation énergétique, a été créé et lancée par GEO PLC en 2010 avec Leroy Merlin Pour accompagner les clients, des outils en ligne ont été créés.

* Un simulateur de diagnostic énergétique permet aux particuliers d’évaluer le profil énergétique de leur habitation et de recevoir des conseils sur les travaux d’amélioration à entreprendre et des scenarii de financement :

1 Votre habitat

Renseignez vos informations et recevez immédiatement votre diagnostic par mail.

2 Vos solutions

Obtenez des solutions complètes et adaptées de travaux de rénovation énergétique à effectuer en fonction de votre profil énergétique.

3 Votre budget et vos aides

Retrouvez l'estimation du coût de vos travaux et les aides dont vous pouvez bénéficier.

4 Votre accompagnement

Créez votre dossier et bénéficier d'un accompagnement à chaque étape de votre projet.

* Ensuite via un simulateur de prime, les vendeurs Leroy Merlin peuvent accompagner les clients dans leurs démarches. Les particuliers peuvent aussi, directement, évaluer leurs projets de rénovation énergétique et obtenir des informations et conseils dédiés sur les aspects techniques et réglementaires et le financement.

Une Prime Energi€ lancé par GEO PLC et Leroy Merlin

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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 06:42
Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Un outil d’évaluation de la loi de transition énergétique présenté le mercredi 10 septembre par le Cler et le Réseau Action Climat et développé par le Cabinet Ecofys.

Un outil qui permet de mesurer la capacité du projet de loi sur la transition énergétique à atteindre 9 engagements de la France et du gouvernement. Dans l’état actuel du projet de loi, les mesures proposées sont loin de permettre l’atteinte des engagements pris avec un transitiomètre à 20%. Cette évaluation sera mise à jour régulièrement durant les débats parlementaires en fonction des amendements votés. Le CLER et le RAC attendent des parlementaires qu’ils étoffent le projet de loi pour apporter une plus grande cohérence entre les objectifs et les mesures pour les atteindre.

Le résultat est sans appel : Avec une évaluation globale à 20%, le transitiomètre indique que le projet de loi et les plans d’actions associés sont largement insuffisants pour atteindre les engagements de la France... l’essentiel du chemin reste donc à faire !

Parmi les 9 engagements analysés par le transitiomètre, celui qui a le moins de chance d’être atteint du fait du manque de mesures adéquates concerne le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale qui a été fixé dans la loi POPE de 2005 à 2 % dès 2015 et à 2,5 % d’ici à 2030. La réduction de la consommation d’énergie, notamment dans l’industrie, reste donc largement oubliée du projet de loi. Un seul engagement est évalué à plus de 50% : il s’agit de porter la part des énergies renouvelables à au moins 23 % de la consommation d’énergie finale d’ici à 2020. Pour autant, nous sommes loin des 100%.

Le transitiomètre montre ainsi qu’il manque des mesures phares pour atteindre les engagements de la France, notamment, l’introduction d’un critère de performance énergétique globale (BBC rénovation) pour la majeure partie des financements dédiés à la rénovation énergétique, une réduction généralisée des limitations des vitesses sur routes, ou encore la présentation par le gouvernement et EDF d’un calendrier de fermeture de réacteurs nucléaires d’ici 2025.

Le transitiomètre sera mis à jour au fur et à mesure des amendements apportés lors du débat parlementaire, dès le passage en commission. L’évolution des évaluations pour chaque engagement sera affichée sur ce site avec les dates correspondantes et elle sera accompagnée d’une explication des changements intervenus. Il est consultable dès maintenant à l’adresse : http://www.transitionenergetique.org/transitiometre/index.html

« Avec seulement 20% du chemin accompli, le transitiomètre indique que le projet de loi est largement insuffisants pour atteindre les engagements de la France... l’essentiel du travail reste donc à faire ! »

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…
Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #1 : Economies d’énergie

“Nous devons inscrire comme perspective de réduire de 50 % notre consommation d’énergie finale à l’horizon 2050” François Hollande, le 20 septembre 2013

Le faible pourcentage pour ce premier engagement s’explique par le manque d’ambition des mesures d’efficacité énergétique sectorielles (bâtiment, transport, industrie). Seule la rénovation des logements est évoquée, mais avec des mesures ponctuelles et qui ne permettent pas de se mettre sur une trajectoire permettant d’arriver à 100% de bâtiments très performants (type BBC rénovation ou équivalent) en 2050. Des mesures complémentaires sont indispensables pour atteindre l’objectif et pour diminuer les consommations énergétiques par exemple par une augmentation des rénovations performantes, un renforcement des performances des véhicules et une diminution des km parcourus.

Ceci inclut aussi la mise en place d’un signal prix clair et de long terme via la fiscalité écologique et la présentation d’un calendrier de sortie des exonérations de taxes sur l’énergie. Afin de clarifier la trajectoire de consommation énergétique à suivre il sera également crucial de fixer un point de passage en 2030 en termes de réduction de consommation d‘énergie finale (et pas en intensité énergétique pour assurer notamment la comparabilité entre les deux engagements 2030 et 2050).

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #2 : Préserver le climat

“La lutte contre le changement climatique est placée au premier rang des priorités. Dans cette perspective, est confir- mé l’engagement pris par la France de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 en réduisant de 3 % par an, en moyenne (...)” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement

Le projet de loi prévoit une planification avec des budgets carbone et des stratégies nationales bas carbone qui doivent permettre de piloter l’évolution des émissions de gaz à effet de serre. La mise en place de PCAET (Plan climat air énergie territoriaux) à l’échelle des intercommunalités et la proposition d’un objectif de réduction de gaz à effet de serre pour 2030 - qui reste cependant en dessous de ce qui serait nécessaire (au minimum 45%) - représentent des pas dans la bonne direction.

Pourtant, les potentiels sectoriels de réduction des émissions via une baisse des consommations notamment d’énergies fossiles et un développement des énergies renouvelables restent à l’heure actuelle sous-exploités.

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Engagement #3 : Précarité énergétique

“Rénover en priorité les logements des ménages en précarité - 330000 par an (130 000 dans le parc social déjà programmées et 200 000 logements privés) et mettre en place un bouclier énergétique global” Synthèse du débat national sur la transition énergétique, enjeu n°3

Une transition énergétique sans penser aux besoins des ménages modestes, reste une transition non seulement inacceptable, mais également inefficace. Il est donc regrettable que l’enjeu de la précarité énergétique n’apparaisse pas d’avantage dans le projet de loi. Le chèque énergie, dont le montant et les critères d’attribution restent à définir, permettra d’élargir à toutes les sources d’énergie l’accès à une aide pour le paiement des factures mais sans pouvoir durablement changer la situation des ménages et de leur logement.

D’autres mesures comme l’intégration de la performance énergétique dans les critères de décence et de salubrité des logements, afin de retirer progressivement les passoires thermiques du marché ou l’assurance d’un financement à quasi 100% de la rénovation énergétique des logements des ménages très modestes remboursé seulement en partie et uniquement sur les économies générées, manquent cruellement.

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #4 : Transports

“L’objectif est de réduire, dans le domaine des transports, les émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici à 2020, afin de les ramener à cette date au niveau qu’elles avaient atteint en 1990” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, Art. 10

Le secteur du transport est le grand oublié du projet de loi... Les seules mesures prévues se concentrent sur le développement des véhicules électriques et des biocarburants, sans que leurs impacts ne soient bien évalués. Le projet de loi se limite à ouvrir de nouvelles possibilités pour les agglomérations de plus de 100 000 habitants de mettre en place une ou plusieurs zones à circulation restreinte pour la qualité de l’air, ou des plans de déplacements dans les entreprises génératrices de trafic, alors que ce dispositif pourrait devenir obligatoire comme en Belgique. D’autres mesures attendues comme la réduction des limitations des vitesses sur les routes et autoroutes, l’alignement progressif des taxes diesel sur celles de l’essence, l’abandon des projets d’infrastructures routières et aéroportuaires et la régénération du réseau ferroviaire semblent écartées par la politique du gouvernement, et de fait, restent absentes du projet de loi. Les transports en commun souffrent toujours de l’absence de ressources, consécutive à la diminution de la taxe poids lourds et de la suspension de l’appel à projet pour les TCSP (transport en commun en site propre.)

La lutte contre l’étalement urbain est également absente. Pourtant, la modulation des aides à la pierre en fonction des critères de desserte en transport en commun par les collectivités avait fait consensus lors du débat sur la transition énergétique. Le système de remboursement des frais réels aux automobilistes reste surestimé, alors que l’indemnité kilométrique pour le vélo reste volontaire... Aucune mesure n’est prévue pour atteindre l’objectif du Grenelle de stimuler le report du fret de la route vers le rail et le fluvial (à hauteur de 25% en 2022).

Nous espérons que les discussions de la table ronde transports et mobilité de la Conférence environnementale ainsi que les débats entourant le projet de loi de finances 2015 viendront enrichir et compléter le projet de loi.

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Engagement #5 : Bâtiment

“L’Etat se fixe comme objectif de réduire les consommations d’énergie du parc des bâtiments existants d’au moins 38 % d’ici à 2020” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, Art. 5

La complexité et le manque de ciblage des aides existantes et le « programme de rénovation énergétique de l’habitat » (PREH) ne permettent aujourd’hui ni d’atteindre l’engagement d’une réduction de la consommation d’énergie primaire du secteur résidentiel de 38% en 2020 par rapport à 2009 ni l’engagement présidentiel de porter le nombre de rénovations annuelles à 500 000 dès 2017. Ilfaut un véritable changement de paradigme concernant l’enjeu de la rénovation énergétique du parc de bâtiments existants qui manque clairement dans le projet de loi et les annonces qui l’accompagnent ! Simplifier le système des aides trop complexe pour être efficace ne pourra pas se faire via 3 réunions organisées lors de la conférence bancaire et financière... Il manque par ailleurs une des conditions cruciales pour stimuler des rénovations performantes : l’inscription d’un objectif en terme de performance énergétique au « niveau BBC rénovation ou équivalent » comme condition d’accès aux aides (l’atteinte en une fois ou en étapes planifiées). Aucun mécanisme de financement nouveau n’est proposé pour lever des fonds privés à faible coût pour ce chantier national qui représente dès maintenant des besoins d’investissements autour de 14 milliards d’euros par an. La notion de « RGE (reconnu garant de l’environnement) » ne suffira pas pour former des artisans aux rénovations performantes à coûts maitrisés mais le projet de loi se tait sur les alternatives... Le principe d’une systématisation des travaux d’isolation dans la loi en cas de réfection de toiture ou de ravalement de façade envoie un bon signal mais les conditions pour lesquelles une obligation pourra réellement s’appliquer paraissent très restreintes et cette obligation sera soumise à une étude de faisabilité technique et économique...

La problématique du statut du tiers financement n’est pas résolue avec le projet de loi car le système reste pour le moment figé autour de deux options : une accréditation en tant qu’établissement financier (compliqué à mettre en œuvre) ou des conventions directes avec des banques classiques (qui ne soutiennent pour le moment pas les projets de tiers financements).

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Engagement #6 : Industrie / Services

“Le premier axe de la politique énergétique est de maîtriser la demande d’énergie afin de porter le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale à 2 % dès 2015 et à 2,5 % d’ici à 2030” Loi du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique

Le secteur de l’industrie a été le grand absent du débat national sur la transition énergétique. Il est donc peu surprenant que les mesures visant ce secteur se fassent également rare... Aucun objectif de réduction de la consommation d’énergie en énergie finale n’est prévu pour ce secteur et seul l’objectif de baisse de l’intensité énergétique de la loi POPE de 2005 est repris.. Parmi les mesures qui auraient pu figurer, la mise en œuvre obligatoire d’une partie des recommandations des audits énergétiques pour les grandes entreprises (Art. 8 de la Directive efficacité énergétique) aurait eu un effet rapide. Le prêt vert de la BPI sera a priori renouvelé mais sans définition de critères chiffrés sur l’efficacité énergétique (selon les échanges qui ont eu lieu lors de la conférence financière et bancaire).

L’amélioration de l’efficacité énergétique dans l’industrie, facteur de gain de compétitivité, n’est donc pas à l’ordre du jour. Par ailleurs, concernant la durabilité des produits, qui permettrait également une réduction de la consommation d’énergie, la loi ne fixe pas d’objectifs d’incorporation de matière première recyclée par filière. Elle n’inscrit pas non plus un délit d’obsolescence programmée pour réorienter la demande vers des produits plus durables. Seul un renforcement des objectifs de diminution et valorisation des déchets ménagers et ceux du secteur du bâtiment est inscrit dans la loi et la possibilité de mise en place d’expérimentations de systèmes de consigne qui « pourront être lancées sur la base du volontariat (...) pour certains emballages et produits ».

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Engagement #7 : Nucléaire

“Vous connaissez l’engagement que j’ai pris : réduire à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025” François Hollande, le 20 septembre 2013

Beaucoup d’incertitudes persistent autour de cet engagement : sur quelle trajectoire de consommation électrique et de prévision des exportations se base l’objectif de 50% ? Le projet de loi ne clarifie pas ces points. Le plafonnement du parc nucléaire à sa puissance actuelle ne permet pas non plus de donner un indice clair sur l’évolution de la production nucléaire. L’annonce de la fermeture de Fessenheim a été renouvelé à plusieurs reprises cependant ce qu’il faut véritablement pour baisser la part à 50% de la production électrique est un calendrier de fermetures présenté conjointement par l’état et EDF qui fait jusqu’ici défaut. La Planification pluriannuelle de l’énergie devra assurer une cohérence entre les objectifs fixés et les plans d’investissements du parc de production des producteurs énergétiques. Mais la marge d’intervention de l’état en cas de non respect reste faible : « Le commissaire du Gouvernement (...) peut s’opposer à une décision dont la réalisation serait incompatible avec les objectifs du plan stratégique ou avec la programmation pluriannuelle de l’énergie ... »

L’état aurait donc potentiellement un pouvoir pour prescrire la fermeture de centrales pour des raisons de politique énergétique. Cependant cette interprétation est à prendre avec précaution et sa validité juridique reste à vérifier.

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Engagement #8 : énergies fossiles

«Je propose donc de diminuer de 30% la consommation des énergies fossiles en 2030”

François Hollande, le 20 septembre 2013

Le faible pourcentage pour cet engagement s’explique par le manque de mesures concrètes pour réduire les consommations énergétiques sectorielles encore très dominées par des énergies fossiles (notamment le transport et le secteur du bâtiment). Une augmentation du nombre de rénovations énergétiques performantes dans le bâtiment et des changements de la mobilité dominée par le transport routier sont indispensables.

Ceci inclut aussi la prolongation au delà de 2017 et une augmentation progressive de la composante carbone pour le moment absentes du projet de loi et des discours politiques.

L’annonce d’une interdiction de l’exploitation des ressources fossiles non conventionnelles en France -indépendamment de la technologie d’extraction utilisée uniquement pour des raisons climatiques- représenterait un signal positif en faveur du respect de cet engagement.

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

Engagement #9 : énergies renouvelables

La France “s’engage à porter la part des énergies renouvelables à au moins 23 % de sa consommation d’énergie finale d’ici à 2020” Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement

Les conditions pour l’atteinte de cet engagement sont notamment la mise en place d’outils de financement prévisibles et justes, la simplification des procédures administratives et l’ouverture du capital des sociétés de projet aux citoyens. Le projet de loi et les annonces du gouvernement qui l’accompagnent trouvent des réponses partielles

à ces conditions : même si les tarifs d’achats ne pourront pas être maintenus dans la forme actuelle (en raison d’une décision européenne) le principe du système d’une prime variable ne parait pas en opposition avec une aide juste et durable même s’il nécessite encore des clarifications.

L’annonce du doublement du fond chaleur et l’ouverture du capital des projets renouvelables aux riverains représentent des bonnes nouvelles avec un meilleur ancrage des projets dans leur territoire. La généralisation de l’instruction unique représente un début de simplification mais se restreint à l’éolien (terrestre) et aux installations de biogaz. Si la promotion des « territoires à énergie positive » est un objectif louable il faudra limiter dans la définition les énergies éligibles aux énergies renouvelables.

Méthodologie :

L’outil de calcul du «transitiomètre» a été développé par le cabinet Ecofys en collaboration avec les associations Réseau Action climat France et CLER, le Réseau pour la transition énergétique, qui ont apporté leurs connaissances des politiques françaises sur le climat et l’énergie. La méthode utilisée dans l’outil permet d’évaluer jusqu’à quel point le projet de loi «relatif à la Transition énergétique pour la croissance verte » est conforme aux engagements de la France et du Président de la République dans différents secteurs.

Au total, neuf engagements ont été évalués. Ils couvrent tous les domaines liés aux enjeux climat-énergie, comme l’approvisionnement en énergie, l’industrie, le bâtiment et les transports. Ces engagements ont été officiellement annoncés par le Président de la République ou existent déjà dans des lois françaises (à l’exception de celui sur la lutte contre la précarité énergétique ou le consensus du débat national sur la transition énergétique a été repris). L’évaluation de ces 9 engagements est ensuite agrégée dans une évaluation globale.

Les neuf engagements sont regroupés et 3 catégories :

I. Le Cap (objectifs généraux)

1. François Hollande, le 20 septembre 2013 : “Nous devons inscrire comme perspective de réduire de 50 % notre consommation d’énergie finale à l’horizon 2050.”

2. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : “La lutte contre le changement climatique est placée au premier rang des priorités. Dans cette perspective, est confirmé l’engagement pris par la France de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 en réduisant de 3 % par an, en moyenne (...).”

3. Dans la synthèse du débat national sur la transition énergétique, l’enjeu n°3 prévoit de “Rénover en priorité les logements des ménages en précarité - 330000 par an (130 000 dans le parc social déjà programmées et 200 000 logements privés) et mettre en place un bouclier énergétique global.”

II. Consommation d’énergie

1. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : “L’objectif est de réduire, dans le domaine des transports, les émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici à 2020, afin de les ramener à cette date au niveau qu’elles avaient atteint en 1990.” ;

2. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : “L’Etat se fixe comme objectif de réduire les consommations d’énergie du parc des bâtiments existants d’au moins 38 % d’ici à 2020.” ;

3. La loi du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique stipule : “Le premier axe de la politique énergétique est de maîtriser la demande d’énergie afin de porter le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale à 2 % dès 2015 et à 2,5 % d’ici à 2030.”.

III. Production d’énergie

1. François Hollande, le 20 septembre 2013 : “Vous connaissez l’engagement que j’ai pris : réduire à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025” ;

2. François Hollande, le 20 septembre 2013 : “Je propose donc de diminuer de 30% la consommation des énergies fossiles en 2030.” ;

3. Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement : La France “s’engage à porter la part des énergies renouvelables à au moins 23 % de sa consommation d’énergie finale d’ici à 2020.”.

Chaque engagement est associé à un certain nombre de mesures politiques ou financières (au total plus de 70 mesures). Chaque mesure est évaluée selon sa présence et son niveau de prise en compte dans le projet de loi avec une note allant de 0 à 4 (0 = aucune prise en compte dans la loi ; 4 = pleinement prise en compte). Chaque note inclut une description qui permet de connaitre les conditions nécessaires pour attribuer la note indiquée.

Afin d’affiner les résultats, il est possible de pondérer le degré d’importance de chaque mesure. de 0 à 100%, ceci afin de faire varier le degré d’importance des mesures A L’INTÉRIEUR d’un engagement. Suite à l’évaluation de la présence et pertinence des mesures pour chacun des 9 engagements, l’outil donne une évaluation par engagement et une évaluation globale (de 0 à 100%).

Transition énergétique : Le compte n’y est pas. Pour le savoir le Transitiomètre…

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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 06:48
Le nouveau barème des fiches CEE aura un impact limité sur le volume de CEE

Le nouveau barème des fiches CEE aura un impact limité sur le volume de CEE

Placé au cœur des outils déployés par la France pour réaliser + 20 % d’efficacité énergétique en 2020, le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) s’apprête à changer de méthode de calcul. CertiNergy a effectué une simulation, s’appuyant sur les textes discutés au Conseil Supérieur de l’Energie, montrant qu’en définitive, l’impact sera limité (- 13 %) sur le volume de CEE délivrés en échange d’actions d’amélioration de la performance énergétique. La baisse des forfaits attribués aux actions sur les équipements thermiques s’avère en partie compensée par la hausse de ceux octroyés aux actions d’isolation.

A quatre mois de l’ouverture d’une troisième période triennale, que le ministère de l’Ecologie avait annoncé porter à 660 TWh cumac, les acteurs impliqués dans l’écriture des fiches d’opérations standardisées ont révisé leurs barèmes de calcul. En moyenne, une opération standardisée donnera droit à un forfait de CEE moins généreux, dans la mesure où l’économie d’énergie générée par la pose d’un nouvel équipement ne sera plus systématiquement comparée aux performances des équipements du parc installé chez les consommateurs, mais à celles des équipements disponibles dans le commerce. La pose d’une chaudière individuelle à condensation, par exemple, donnera droit à un forfait de CEE de 37 % inférieur au forfait délivré jusqu’alors. Par ailleurs, les critères de performance technique de certains matériels éligibles seront durcis.

Pour un spécialiste de l’efficacité énergétique comme CertiNergy, dont une partie du métier consiste à générer des CEE pour le compte des obligés (les vendeurs d’énergie et de carburant), ce changement de méthodologie aurait pu sembler inquiétant. Ces calculs montrent pourtant que le nouveau barème aura un impact limité. Au rythme où elles sont déployées actuellement, les opérations standardisées les plus couramment exécutées donneront droit à un volume de CEE qui sera minoré de 12,7 % seulement, au sens de la nouvelle grille de calcul.

Ce chiffre de 12,7 % a été obtenu en appliquant les nouveaux forfaits de CEE à 80 % des opérations du marché en moyenne 2012-2013, sur la base des textes qui ont été validés au Conseil Supérieur de l’Energie (CSE) mercredi 23 juillet, dans le cadre du projet dit de 14e arrêté CEE. Le CSE a travaillé sur un ensemble de fiches représentant 65 % du montant des CEE délivrés depuis le début de la deuxième période (le 1er janvier 2011), un périmètre légèrement différent de celui de notre étude d’impact. Il prévoit de travailler sur d’autres fiches à l’automne, ce qui donnera lieu à un 15e arrêté.

Mais d’ores et déjà, une vraie tendance se dégage : ces changements de barème vont dans le sens d’un rééquilibrage des allocations de CEE au bénéfice des opérations standardisées portant sur l’enveloppe des bâtiments. « Le nouveau barème est certes moins généreux pour les opérations relatives à un changement de matériel (chaudière, pompe à chaleur, etc.). Mais il l’est davantage pour des travaux plus conséquents, tels que l’isolation des combles ou des murs dans le résidentiel », commente Frédéric Utzmann, président de CertiNergy.

A l’heure où le projet de loi « relatif à la transition énergétique pour la croissance verte » réaffirme le rôle majeur des CEE dans l’immense défi de la rénovation, il est important de consolider l’existant, avant éventuellement de faire évoluer le périmètre du dispositif (fonds de garantie, tiers financement, etc.) et surtout d’arrêter rapidement un chiffre définitif pour l’obligation de la troisième période. Un chiffre que deux députés (Denis Baupin, EELV, et Bertrand Pancher, UDI) ont respectivement demandé de rehausser à 900 et 1 000 TWh cumac, pour prendre en compte le stock de CEE en surplus que les obligés auront accumulés au terme de la 2e période prolongée. Ce stock est évalué à 230 TWh cumac, et théoriquement déductible de leur prochain quota. Saisie du sujet lors de la séance des questions au gouvernement du 8 juillet dernier, Ségolène Royal, aujourd’hui reconduite au ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, s’est montrée ouverte à une renégociation.

Pour CertiNergy, il est d’autant plus important d’arrêter rapidement ces mesures que la France vient, comme 23 autres pays, d’être rappelée à l’ordre par Bruxelles pour ne pas avoir complètement transposé la directive européenne de 2012 sur l’efficacité énergétique.

Evolution probable du forfait des 15 premières fiches d’opérations standardisées représentant 80 % des CEE obtenus en moyenne 2012-2013

Evolution probable du forfait des 15 premières fiches d’opérations standardisées représentant 80 % des CEE obtenus en moyenne 2012-2013

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 06:46
Quel objectif pour la troisième période du dispositif des Certificats d’économies d’énergie…

Quel objectif pour la troisième période du dispositif des Certificats d’économies d’énergie…

Inquiet par un éventuel dimensionnement insuffisant du volume des obligations d’économies d’énergie à réaliser par les vendeurs d’énergie à compter du 1er janvier 2015, Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale, a souhaité alerter la ministre de l’écologie : la troisième période du dispositif (2015-2017) porte un objectif de 660 TWh d’économies d’énergie pour les vendeurs d’énergie, soit 220 TWh par an. « Or avant même que cette 3ème période ne s’ouvre, le volume initial de 660 TWh pour les trois années à venir se trouve amputé de moitié et l’effort demandé aux fournisseurs d’énergie et de carburant correspond à la moitié de leur rythme actuel ».

En effet, les volumes insuffisants des périodes précédentes et le volontarisme de certains obligés a conduit à ce qu’un stock d’actions déjà réalisées se constitue, à hauteur de 230 TWh cumac. De plus, les engagements pris sur le fléchage d’un certain nombre d’actions conduisent au « gel » de 100 TWh cumac supplémentaires. « Ces actions, par ailleurs à encourager et dont la légitimité est reconnue, concernent notamment le fonds de rénovation de la transition énergétique, le passeport rénovation énergétique en cours d’élaboration ou encore la mobilité durable », rajoute Denis Baupin.

Selon Denis Baupin, il apparait donc nécessaire que les 660 TWh cumac de cette troisième période puissent s’entendre « hors stock et projets fléchés », amenant ainsi le volume global des CEE à environ 900 TWh cumac sur 3 ans, préconisations de l’ADEME.

Face à cette inquiétude, COPEO, une société spécialisée dans la Maîtrise de la Demande en Energie, par le biais du dispositif environnemental des Certificats d’Economies d’Energie (CEE) a souhaité réagir.

Tout en partageant cette aspiration d’exigence accrue, COPEO rappelle que l’objectif fixé n’est pas significatif sans tenir compte des moyens de l’atteindre. Et que le choix des économies d’énergie valorisables en CEE, ainsi que leurs modalités de calcul, sont également à prendre en compte, puisqu’ils influent directement sur l’atteinte des objectifs fixés.

Denis BAUPIN a exprimé son inquiétude face à un objectif qu’il juge insuffisamment contraignant (660 TWh), car déjà « entamé » : il est vrai qu’au regard des stocks de CEE déjà constitués par les vendeurs d’énergie (environ 230 TWh, soit plus de 1/3 de l’obligation totale), et des projets fléchés qui couvrent 100 TWh à eux seuls, les économies d’énergie restant à réaliser (330 TWh) sont inférieures à l’obligation totale de la seconde période (345 TWh) !

« L’objectif aurait certes pu être plus élevé, mais ne nous trompons pas sur les vrais changements de cette période, qui concernent plus les modalités du dispositif – opérations éligibles, modes de calculs… – que l’objectif en lui-même, » commente Olivier GENE, Directeur Délégué de COPEO. «En durcissant les modalités de délivrance des CEE, l’objectif de 660 TWh pourrait être plus ambitieux qu’il n’y paraît. »

Ces modalités sont actuellement en cours de discussion et négociation entre les parties prenantes, parmi lesquelles la DGEC, l’ADEME, l’ATEE et les acteurs-clés du dispositif (énergéticiens, industriels, bailleurs sociaux, prestataires de services, etc.).

Opérations et équipements éligibles aux CEE : un niveau d’exigence accru

La France est le seul pays à utiliser la notion de KWh CUMAC (CUMulés et ACtualisés) : c’est-à-dire l’économie d’énergie réalisée par un équipement sur toute sa durée de vie, en prenant en compte sa baisse progressive de performance. Ce mode de calcul ne facilite donc pas, vis-à-vis de l’Europe, l’atteinte de son engagement de réduction de 20% de sa consommation énergétique à horizon 2020. D’où la nécessité, pour que les CEE contribuent efficacement à l’atteinte de cet objectif, d’augmenter les exigences de performance des équipements. Il est donc probable (quoique encore non confirmé) que les produits éligibles aux CEE vont être « filtrés » pour ne conserver que ceux présentant les meilleures performances énergétiques. En d’autres termes, les critères de délivrance de CEE seront donc encore durcis, a fortiori avec la clause d’éco-conditionnalité (professionnels RGE « Reconnus Garants de l’Environnement ») censée entrer en vigueur au 1er janvier 2015 pour les CEE. « Plus le dispositif est restrictif, plus il est vertueux, en ce qu’il augmente en profondeur l’exigence de performance des produits, et de compétences des professionnels, » ajoute Olivier GENE. « C’est une vision à long terme que nous approuvons pleinement, même si elle peut être douloureuse pour le marché à court terme. »

Parc existant vs. marché : le choix stratégique du référentiel de calcul des CEE

Aujourd’hui, les économies d’énergie générées par une nouvelle installation sont calculées (dans la plupart des cas) par rapport au parc existant. Plus ou moins obsolète, celui-ci permet donc de générer des forfaits d’économies d’énergie élevés. Pour la troisième période, la question se pose de modifier ce référentiel en faveur du marché, c’est-à-dire des performances moyennes des solutions actuellement commercialisées. Dans ce cas, le forfait généré par un remplacement d’installation sera forcément revu à la baisse. Ainsi, avec le même nombre et la même qualité d’opérations de rénovation énergétique qu’aujourd’hui, les obligés généreront une moindre quantité de CEE, et leur objectif sera donc plus contraignant. « Ce débat met aussi en exergue le délaissement, par les acteurs du dispositif, des ‘petites’ économies d’énergie, au profit des ‘gros coups’. Or c’est une erreur de raisonner ainsi, car ‘les petits ruisseaux font les grandes rivières’, à l’image par exemple des remplacements de fenêtres, que nous sommes parmi les seuls à pouvoir/savoir valoriser en CEE » conclut Olivier GENE.

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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 06:46
Une thérapie de choc face à l’immobilisme et aux freins réglementaires en matière d’économies d’énergies

Une thérapie de choc face à l’immobilisme et aux freins réglementaires en matière d’économies d’énergies

L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a été saisi pour établir des informations quant au développement à attendre du secteur du bâtiment notamment en matière d’économies d’énergie. Intitulée « LES FREINS RÉGLEMENTAIRES À L’INNOVATION EN MATIÈRE D’ÉCONOMIES D’ÉNERGIE DANS LE BÂTIMENT », l’étude a été réalisée M. Jean-Yves LE DÉAUT, député, et M. Marcel DENEUX, sénateur et été rendue public le mercredi 9 juillet

Ce rapport d’une centaine de pages propose 20 recommandations pour lever « les freins réglementaires à l’innovation en matière d’économies d’énergie dans le bâtiment ». Des propositions, si elles devaient être suivies, constitueraient une thérapie du choc. Elles mettraient profondément en cause bien des acquis scientifiques, économiques et administratifs de la politique de rénovation énergétique des bâtiments.

L’étude débute par l’affaire de la ouate de cellulose, produit isolant fabriqué à partir de vieux papiers journaux. C’est un produit doublement écologique dans la mesure où, d’une part, il repose sur du recyclage, et d’autre part, il mobilise des ressources en bois, donc permet de stocker durablement du carbone. Il est utilisé depuis 70 ans aux États-Unis, depuis 40 ans en Allemagne, et c’est en profitant de cette expérience que le marché français a pu se développer rapidement. Jusqu’en 2008, ce produit était totalement importé. Face à une demande croissante sur le marché français, des usines se sont installées, huit au total, la majorité d’entre elles employant à peine 10 personnes.

La ouate de cellulose représente aujourd’hui moins de 5 % du marché français de l’isolation, mais connaît une croissance rapide, puisque la part de marché ne dépassait pas 1 % en 2009. Les industriels concernés sont des acteurs dynamiques du tissu industriel de leur département : les Landes pour Ouateco, les Vosges et le Puy-de-Dôme pour NrGaïa, l’Allier pour Isofloc, l’Hérault pour Ouattitude, la Vendée pour Igloo.

La ouate de cellulose a subi deux chocs normatifs en quelques mois, qui ont ballotté les petites entreprises concernées : le premier choc a concerné les intrants utilisés comme fongicides; le second choc portait sur les risques d’incendie du fait des spots lumineux.

S’en suit l’affaire des isolants minces, qui comme l’indique leur nom, les isolants minces sont des produits de faible épaisseur (5 à 30 millimètres) constitués généralement d’un ou plusieurs feuilles réfléchissantes (en aluminium ou en plastique métallisé) intercalés entre des couches de matériaux de nature alvéolaire permettant de piéger un certain volume d’air. Ces matériaux sont d’origines variées : mousse plastique, film à bulles, laine végétale, animale, minérale. Une controverse qui porte selon l’étude sur la pertinence respective, d’une part, des mesures de la performance intrinsèque des isolants en laboratoire, avec tout ce qu’elle comporte de théorique et, d’autre part, des mesures de leur performance effective en situation réelle, avec tout ce qu’elle comporte d’aléas. D’un côté, on peut critiquer une mesure qui ne tient aucun compte de la réalité pratique des conditions de pose, de l’autre, on peut critiquer une mesure qui viole le principe de la reproductibilité.

Des campagnes de mesure in situ ont été effectuées en France en 2005 par le CSTB et le CNRS, puis ailleurs en Europe par divers organismes : le BRE en Grande-Bretagne, le CSTC en Belgique, l’IBP en Allemagne, le BDA aux Pays- Bas. Sur la base d’une pose parfaite, qui seule peut garantir la reproductibilité de ces expériences, celles-ci confirment l’écart de performance théorique de 1 à 2 qui distingue les deux types de produits. Mais justement, toute l’argumentation de la société Actis repose sur le fait qu’il est plus facile de réaliser une mise en œuvre de qualité avec un isolant mince.

Ces premiers aléas et divers autres constats ne permettent pas de bien orienter les schémas de performances énergétiques cohérentes. le public, mais aussi les entreprises, perdent confiance dans un système opaque, bureaucratique et trop centralisé.

Yves Farge résume cette situation : « Pouvons-nous nous permettre ce luxe, dans un pays où il manque un million de logements, où il faudrait rénover 800 000 logements chaque année ? Nous ne pouvons plus nous contenter de changements à la marge. Il faut jeter de gros pavés dans la mare. Pour cela, il faut une volonté politique forte, capable de mettre au pas une administration vivant de la complexification règlementaire ... Nous sommes comme Byzance, inconscients du danger à nos portes ... Les réglementeurs et vérificateurs, leurs agents publics et alliés objectifs vont accroître ainsi la taille de leur marché, et contribueront une fois de plus à l’inflation réglementaire tout en plaidant l’obligation sociale. »

Les conclusions de l’enquête estime qu’il y a un précipice entre les intentions des gouvernements de Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls sur la nouvelle France industrielle, ses 34 plans de reconquête par l’innovation, et la réalité sur le terrain.

L’enquête partage ainsi le constat : un tiers des émissions de gaz à effet de serre provient du gaspillage énergétique du bâtiment.

L’étude explique qu’en France, une administration trop tatillonne tue l’innovation.

Par ailleurs, l’étude mentionne que MM. Bruno Sido et Jean-Yves Le Déaut avait déjà lancé un signal d’alerte dans leur rapport de septembre 2013 sur la « transition énergétique à l’aune de l’innovation et de la décentralisation », en affirmant qu’on ne pourra pas réussir la transition énergétique sans innovation ou sans rupture technologique. Or les auditions de l’enquête ont permis de constater que certains responsables des structures clefs de la gestion de la transition énergétique sont en réalité des adeptes de l’immobilisme et, qu’en pratique, les nouvelles technologies sont souvent freinées, car les acteurs dominants sur leur marché, qui n’ont aucun intérêt à ce que les choses évoluent, parviennent à faire prévaloir leurs vues.

Face à cet immobilisme, l’étude propose dans ses recommandations des modifications drastiques de nos pratiques. Elle estime notamment que si ces mesures ne sont pas rapidement mises en œuvre la France connaîtra de graves difficultés économiques et sociales.

Elle rajoute que l’État ne montre pas l’exemple, notamment avec un code des marchés publics qui ne prend pas en compte le coût complet d’un équipement sur son cycle de vie ; or le moins cher à l’installation n’est pas toujours le plus performant, car le coût d’entretien peut devenir exorbitant.

L’Allemagne, toujours citée comme modèle, dispose de deux atouts majeurs trop peu mentionnés : la décision publique se fait outre-Rhin sur le coût global d’une installation et de son entretien ; de surcroît, le niveau technique des acteurs opérationnels du bâtiment est bien meilleur, car le système allemand valorise le travail manuel.

Les vingt recommandations que l’étude formule définissent une nouvelle ligne directrice pour la politique du bâtiment. L’enquête stipule que la première tâche du Gouvernement devrait être de simplifier le maquis touffu des aides ciblées sur des techniques qui ne sont pas toujours installées à bon escient. Il faut évoluer progressivement vers des aides plus globales, qui garantissent mieux la bonne utilisation des ressources au service de la performance énergétique.

La RT2012 a constitué un progrès dans la réglementation, mais il faut que le système soit plus transparent. Son moteur de calcul est aujourd’hui une boîte noire. Il faut qu’il se transforme en aquarium.

L’étude propose donc des pistes d’amélioration, par exemple, rendre public le code de calcul informatique, pour que chaque requérant puisse vérifier si la transcription logicielle du fonctionnement de son équipement est correct. Dans tous les domaines industriels, le retour d’expérience est primordial. Le secteur du bâtiment ne devrait pas faire exception.

Cette enquête dans le monde du contrôle et de la réglementation énergétique du bâtiment a fait découvrir un système similaire à celui qui régissait le domaine nucléaire il y a une vingtaine d’années : mélange des genres entre recherche, évaluation, conseil, expertise et contrôle; combinaison désordonnée entre une centralisation à outrance des instances décisionnaires et une multiplicité d’opérateurs institutionnels travaillant plus en concurrence qu’en coopération; endogamie des acteurs décisionnels avec les responsables industriels ; distance marquée entre les universités, les écoles d’architecture et les centres techniques en charge des technologies du bâtiment ; aucune place dans le monde de la recherche pour la physique des bâtiments en tant que telle ; pas de réelle stratégie pour traiter la priorité absolue de la rénovation. Le bâtiment est considéré comme une discipline subalterne.

Le tableau peut paraître sévère, mais une thérapie de choc s’impose, car nous ne deviendrons pas les champions de demain si nous continuons à gérer l’innovation de manière technocratique. L’affaire de la liquidation judiciaire de l’entreprise NrGaïa, qui développait des technologies à base de ouate de cellulose, illustre les effets destructeurs des à-coups réglementaires.

Or il faut se mettre en position d’anticiper les marchés futurs. Les Allemands et les Autrichiens l’ont bien compris. Ils donnent une réelle priorité à la recherche dans la physique des bâtiments, la gestion active de l’énergie, la récupération de calories dans la masse du bâti. Le principe est simple : « récupérer toutes les formes de chaleur quand elle est gratuite, la restituer quand on en a besoin ».

La maison passive sera la maison de demain.

Trois types de freins identifiés, la France a tous les atouts pour relever le défi de la transition énergétique. Il faut pour cela simplifier, débureaucratiser, rendre le système plus transparent, soutenir la formation de tous les acteurs, du maître d’œuvre à l’artisan en passant par l’architecte et l’ingénieur de bureau d’études, ouvrir le système vers les universités, organiser l’audit et l’expertise et évaluer a posteriori les techniques mises en œuvre.

Les recommandations de ce rapport doivent être prises en compte dans la future loi sur la transition énergétique, car le secteur du bâtiment constitue l’un des principaux gisements pour permettre à la France de respecter ses engagements pour relancer l’économie après la crise, pour créer 300 000 emplois, pour nous donner des avantages compétitifs en développant la recherche, l’innovation.

Plus d’un million cent mille personnes, auxquelles il faut ajouter 385000artisans, sont salariées dans le secteur du bâtiment. Les travaux du bâtiment représentent un chiffre d’affaires de 126 milliards par an, dont 42milliards sont affectés aux travaux d’entretien et d’amélioration dans le logement. Cette valeur doit être doublée si on veut tenir nos engagements. Si on considère que les logements recouvrent 3 milliards de mètres carrés, leur rénovation, au coût couramment admis de 300 euros le mètre carré, correspond à une dépense totale de 900 milliards d’euros. D’ici 2030, donc sur 15 ans, cela représente un effort de 60 milliards par an. Même si nous n’atteignons que la moitié de cet objectif, soit 30 milliards, cela représente 300000 emplois supplémentaires par an.— 84 —

Ainsi pour l’étude, la transition énergétique doit être vue comme un formidable défi scientifique, technologique et social puisqu’il va profondément transformer notre quotidien.

Une thérapie de choc face à l’immobilisme et aux freins réglementaires en matière d’économies d’énergies

RECOMMANDATIONS

I. METTRE FIN À LA SITUATION DE « PRESCRIPTEUR PRESTATAIRE » DU CENTRE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DU BÂTIMENT (CSTB)

1. Transférer la gestion des laboratoires du CSTB à une entité nouvelle, juridiquement distincte : «Les laboratoires de la physique du bâtiment», reprenant toutes les activités de recherche et de prestations techniques associées à l’utilisation des équipements des laboratoires.

2. Intégrer « Les laboratoires de la physique du bâtiment » au sein d’un réseau regroupant tous les centres français de recherche sur les matériaux, les techniques et les systèmes du bâtiment, y compris les huit plateformes technologiques du plan « Bâtiment durable ».

3. Recentrer le CSTB sur ses missions d’évaluation technique, d’expertise, et d’information et lui assurer, sous le contrôle du Parlement, un financement autonome à partir d’une contribution prélevée sur les primes d’assurance versées dans le cadre de la couverture obligatoire prévue par la responsabilité décennale. Élargir son conseil d’administration à deux personnalités qualifiées désignées par l’OPECST.

II.REFONDER LA GESTION DU MOTEUR DE CALCUL DE LA RÉGLEMENTATION THERMIQUE

4. Confier les décisions relatives à l’évolution du moteur de calcul à un «Haut conseil de l’efficacité énergétique» représentant les universités, les organismes de recherche et toutes les parties prenantes du bâtiment à travers des collèges nommés par décret sur proposition des instances représentatives pertinentes. La DHUP en assurerait le secrétariat. Le Gouvernement et l’OPECST y désigneraient des personnalités qualifiées. Le président du « Haut conseil » serait nommé en conseil des ministres après avis public de la commission permanente compétente de chaque assemblée, dans le cadre de la procédure prévue par l’article 13 de la Constitution. Il faudra permettre systématiquement aux demandeurs de l’ajout d’un système innovant au moteur de calcul de la réglementation thermique (par la procédure dite du « Titre V ») de présenter leur dossier devant le « Haut conseil ».

5. Corriger régulièrement le critère de performance énergétique d’un bâtiment, sur la base de l’énergie réelle consommée annuellement dans le cadre d’une utilisation normale. Établir un critère de performance énergétique indiquant, en plus de la consommation en énergie primaire, un plafond numérique d’émission de CO2 et une part minimale d’énergie renouvelable utilisée localement.

6. Introduire l’obligation de gérer les intermittences d’occupation, la variabilité des usages de certains bâtiments et d’installer les instruments de mesure correspondants.

7. Gérer la transcription informatique du moteur de calcul en mode d’accès ouvert et gratuit aux sources, de manière à permettre d’en modifier les hypothèses et les paramètres, le CSTB prenant en charge l’animation du réseau des contributeurs et l’édition des versions nouvelles.

III. ARTICULER LA RÉGLEMENTATION FRANÇAISE AVEC LES LABELS EUROPÉENS EXIGEANTS

8. Promouvoir un label visant une consommation d’énergie primaire faible ou nulle et respectant un plafond d’émission de CO2 grâce à une optimisation de l’utilisation locale des apports d’énergie renouvelable selon le principe de la maison passive. Fixer un nombre minimal de bâtiments devant respecter ce label par rapport au nombre annuel de bâtiments construits.

9. Étudier dans quelles conditions les labels « Passivhaus » et « Minergie Plus », et éventuellement d’autres labels conçus pour certifier, en construction ou en rénovation, des bâtiments dont la consommation d’énergie est faible ou nulle, pourraient être intégrés à la règlementation française.

IV. SIMPLIFIER LA JUNGLE DÉSORDONNÉE DES AIDES, EN LES GLOBALISANT ET EN LES ORIENTANT PAR PRIORITÉ VERS LES PROJETS DE RÉNOVATION LES PLUS STRUCTURÉS

10. Inscrire les aides fiscales dans la durée. Mettre en extinction progressive, selon un échéancier annoncé, les aides accordées pour l’installation au coup par coup de nouveaux équipements, hors de tout audit d’ensemble des besoins de rénovation.

11. Conditionner l’accès aux aides à l’établissement préalable d’un plan global de rénovation, un « passeport rénovation », validé par un « conseiller à la rénovation » certifié. Allouer les aides par étape, selon l’échéancier des opérations prévues par le « passeport rénovation », afin d’inciter à la réalisation complète du plan.

12. Organiser un financement public de la rénovation, via la Caisse des dépôts et consignations, sur la base d’un viager partiel permettant un remboursement du principal lors de toute mutation juridique du bien rénové (vente, donation, héritage).

13. Supprimer la possibilité d’obtenir des certificats d’économie d’énergie en lien avec l’installation d’équipements sans projet de rénovation d’ensemble, et orienter une part des certificats d’économie d’énergie vers le financement des programmes de recherche et d’expérimentation en matière de performance énergétique.

V. RENFORCER LA FORMATION À LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE ET Y ASSOCIER L’UNIVERSITÉ

14. Créer un réseau de « conseillers à la rénovation » certifiés, contrôlés par l’ADEME, compétents pour définir un projet global de rénovation, astreints à des mises à niveau périodiques de formation, et dont l’intervention conditionne l’obtention des aides.

15. Développer les formations initiales et continues aux technologies du bâtiment dans les lycées professionnels, accroître les moyens et le nombre des centres de formation des apprentis aux métiers du bâtiment, encourager l’installation de plateformes expérimentales permettant de certifier les performances, et de progresser dans la mesure in situ.

16. Instituer une nouvelle filière universitaire de formation initiale, continue et professionnelle centrée sur la performance énergétique pour diplômer, puis maintenir à niveau par des stages sanctionnés par un examen, les « conseillers à la rénovation ».

VI. SOUTENIR LA QUALITÉ AU SEIN DES FILIÈRES INDUSTRIELLES DU BÂTIMENT PAR UNE COMMANDE PUBLIQUE EXEMPLAIRE ET UN RENFORCEMENT DE L’EFFORT DE RECHERCHE

17. Imposer, sous peine de nullité, que tout contrat conclu pour assurer une prestation d’efficacité énergétique, qu’il s’agisse de l’installation d’un équipement, d’une construction ou d’une rénovation globale, précise si le prestataire fait, ou non, une allégation de performance.

18. Introduire dans les appels d’offre publics d’équipements énergétiques, pour l’État comme pour les collectivités locales, l’obligation de considérer non le prix d’achat, mais le coût cumulé des produits sur la totalité du cycle de vie (y compris la maintenance).

19. Faire de l’efficacité énergétique et du secteur de la « physique des bâtiments » un axe majeur de la stratégie nationale de la recherche. Accompagner la mise en place des plateformes technologiques du plan « Bâtiment durable » via un rapprochement des pôles régionaux de compétitivité sur des thèmes voisins pour créer des pôles nationaux à vocation internationale (par exemple, rapprocher Énergivie d’Alsace, le Pôle fibre de Lorraine, et Xylofutur d’Aquitaine pour la filière bois et l’efficacité énergétique).

20. Donner un droit d’expérimentation aux régions, en lien avec le Haut Conseil de l’efficacité énergétique et les assureurs, pour tester des solutions innovantes améliorant l’efficacité énergétique.

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4 juillet 2014 5 04 /07 /juillet /2014 06:42
« COPROPRIETES : OBJECTIF CLIMAT ! », un audit architectural et technique pour un programme de travaux d’économie d’énergie

« COPROPRIETES : OBJECTIF CLIMAT ! », un audit architectural et technique pour un programme de travaux d’économie d’énergie

Pour « embarquer » tous les acteurs copropriétaires, et professionnels, sur le chantier de la rénovation énergétique résidentielle, il y a nécessité de décloisonner et croiser les regards : l’exemple de l’audit qui d’énergétique prend désormais notamment en compte la dimension architecturale.

Fruit d’un travail en partenariat rapproché avec les financeurs du dispositif « Copropriétés : objectifs Climat », un dispositif qui accompagne les copropriétés parisiennes dans leur projet de rénovation énergétique depuis 2008 et subventionne des études de maitrise d'œuvre dont la réalisation d'un audit (Direction du logement de la ville de Paris, ADEME Ile-de-France, Région Ile-de-France), le nouveau cahier des charges pour un audit architectural et énergétique de qualité a également été débattu lors d’un atelier avec les adhérents de l’APC rassemblant des bureaux d’études et des architectes.

L'Agence Parisienne du Climat est une association Loi 1901 créée à l’initiative de la ville de Paris pour contribuer à la réalisation des objectifs du Plan Climat. Elle fédère aujourd’hui plus de 85 professionnels, entreprises ou associations locales, acteurs pour la transition énergétique métropolitaine et la lutte contre le changement climatique. Travaillant à la mobilisation du territoire et sur des projets opérationnels, l’APC accompagne le changement et met notamment le grand chantier de la rénovation énergétique du bâtiment au cœur de ses priorités. L’APC contribue à la création d’un socle commun de connaissances pour accompagner les transformations urbaines.

Le contenu du cahier des charges audit énergétique du dispositif « Copropriétés : Objectif Climat ! » évolue donc afin de s’adapter aux contraintes des copropriétés et guider le projet de rénovation vers des travaux plus performants. Un cahier des charges à respecter impérativement pour obtenir la subvention de 70% du montant HT.

Ce nouveau cahier des charges reflète l’évolution de l’approche concernant la rénovation. Il implique de nouvelles compétences de la part du prestataire afin de faciliter le passage à la phase travaux des copropriétés parisiennes.

Il porte 3 évolutions majeures :

· Intégration d’une compétence architecturale et patrimoniale

Première nouveauté dans le cahier des charges, c’est la prise en compte de la dimension patrimoniale générale et de la qualité architecturale globale du bâti. L’audit devra tenir compte du potentiel technique de rénovation énergétique ainsi que des contraintes de mise en œuvre.

Par exemple, pour l’isolation thermique par l’extérieur des façades, l’audit étudiera la possibilité architecturale et réglementaire d’intervention :

- Nombre d’accord(s) d’empiétement à trouver avec les voisins, localisation des empiètements qui pourrait créer des difficultés technique ou d’usage chez le voisin ;

- Qualité architecturale appelant à une préservation/mise en valeur ;

- Contraintes techniques et architecturales (dimensions précises des façades, sécurité incendie, composition de la paroi, résistance à l’arrachement, points singuliers, traitement des gardes corps, traitement des liaisons entre les différentes parois opaques et vitrées, balcons, loggias...)

- Potentiel règlementaire de surélévation.

· Intégration de 4 scénarios de travaux

Le rapport d’audit devra intégrer 4 programmes de travaux :

- scénario 0 : correspond à la planification des travaux à réaliser dans le cadre d’une bonne gestion patrimoniale, hors rénovation énergétique. Ce scénario détermine le besoin de travaux incompressibles, c’est un outil pédagogique pour déterminer le coût du volet énergétique.

- scénario « BBC Rénovation » à 104 kWhep / m2 SHON RT.an + (ou facteur 4 sur les émissions GES),

- scénario « Plan Climat de Paris » ayant pour objectif 80 kWhep/m2 SHON RT.an Étiquette Climat C (ou facteur 4 sur les émissions GES),

- scénario performant de la copropriété : les préconisations de l’audit doivent être le point de départ d’une mission de Maitre d’œuvre. Dans le cadre de l’audit énergétique, à l’issue de la réunion intermédiaire, le maitre d’ouvrage arrête le programme de travaux adapté à la copropriété, sur lequel le prestataire travaille à la préfiguration d’une étude de maîtrise d’œuvre. Le maitre d’ouvrage choisit l’ensemble des travaux à mettre en œuvre ainsi que le phasage de ceux-ci.

· Intégration des compétences d’ingénierie financière

Autre nouveauté, le prestataire devra proposer une compétence d’accompagnement à l’ingénierie financière.

Suite à la réunion intermédiaire, le programme de travaux retenu fait l’objet de simulations financières. Le prestataire envisage à minima les outils financiers suivants : certificat d’économie d’énergie, les crédits d'impôt, les aides de l'Anah et aides locales, les différents prêts (prêt classique, prêt via caisse de retraite, éco-prêt, prêt pour le préfinancement des aides,...), la mise en œuvre d’un fond de travaux et la mise en place d’une troisième ligne de quittance.

Le prestataire élabore le projet de plan de financement tenant compte des différentes phases de travaux retenues. Il effectue des simulations précises pour au moins quatre types de copropriétaires représentatifs de la copropriété sélectionné par le maitre d’ouvrage (propriétaire occupant ou bailleur, niveau de revenu, quantité de tantième détenu, etc.)

L’accompagnement des copropriétés à l’Agence Parisienne du Climat

Pour aller plus loin dans son projet de rénovation énergétique ou pour échanger sur le contenu du cahier des charges de l’audit architectural et énergétique, contacter les conseillers du Point Rénovation Info Services de l’Agence Parisienne du Climat au 01 58 51 90 20 ou info-conseil@apc-paris.com

Photo : Luc-Boegly-Baudouin-Bergeron-Architcetes_1

CAHIER DES CHARGES AUDIT ARCHITECTURAL ET ÉNERGÉTIQUE DE COPROPRIÉTE

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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 06:46
Des mesures d'incitation fiscale indispensables pour dynamiser les EnR citoyennes

Des mesures d'incitation fiscale indispensables pour dynamiser les EnR citoyennes

À l'aube de la conférence bancaire et financière de la Transition Énergétique, Énergie Partagée pointe deux grandes évolutions nécessaires pour une transition énergétique maîtrisée par les citoyens.

Le projet de loi sur la transition énergétique présenté la semaine dernière laisse entrevoir un soutien à l'implication citoyenne. Mais les mesures d'incitation fiscale restent indispensables pour donner l’élan à la dynamique.

L'obligation d'ouverture du capital aux riverains et aux collectivités

Le projet de loi prévoit de réserver une part du capital de toute société de projet d'énergie renouvelable (société commerciale, d'économie mixte ou coopérative) aux citoyens habitants dans la zone d'implantation. Déjà en vigueur au Danemark et en Belgique (voir encadré), cette disposition doit donner les moyens aux territoires et aux citoyens d'être associés à la fois sur le plan financier (et ainsi de bénéficier directement des recettes du projet), mais également de prendre part à la gouvernance du projet pour influer sur les décisions, par exemple, de dédier une part des bénéfices du projet à des travaux de rénovation énergétique.

Cet article de loi ouvre des perspectives intéressantes, mais des interrogations subsistent :

Quel pourcentage du capital réservé aux citoyens ? : la participation des citoyens et des collectivités doit leur offrir une réelle influence sur les décisions de la société de projet pour agir dans l’intérêt du territoire.

Quel périmètre de la zone ? : le périmètre devra tenir compte des spécificités démographiques et sociologiques des territoires français pour permettre de mobiliser suffisamment d’investisseurs. Ainsi, il conviendra de ne pas restreindre trop le périmètre et, si besoin, d’y associer des outils nationaux dédiés à la dynamisation des territoires.

Quelles modalités d’informations légales ? : la société de projet devra procéder à une information juste, large et étendue dans le temps (informations dans la presse locale, partenariat avec tissu associatif local, réunions d’informations) pour donner aux riverains la possibilité de se manifester.

Le décret devra être suffisamment clair sur la mise en œuvre de cette disposition pour qu'elle devienne un tremplin pour un développement massif d'énergies renouvelables mieux ancrées dans les territoires.

Traitement de défaveur en matière fiscale

Il est essentiel de donner envie aux citoyens d'investir dans les projets d’énergie renouvelable. Actuellement, l'investissement des particuliers dans le capital des PME est encouragé par des mesures fiscales, sur l’impôt sur le revenu et sur l’ISF.

Cependant, depuis la loi de finance 2011 et alors que la transition énergétique est une cause nationale de premier plan, les sociétés de production d'énergie qui vendent à un tarif réglementé leur production et celles exploitant des panneaux photovoltaïques sont exclues de ces dispositions fiscales.

Pourtant, les entreprises disposant de l’agrément « entreprise solidaire » qui exercent des activités immobilières ou financières peuvent bénéficier de ce dispositif fiscal.

Dans une première version du texte de loi, les sociétés œuvrant pour la transition énergétique étaient ajoutées à cette exception et pouvaient bénéficier du dispositif fiscal Madelin lié à l'impôt sur le revenu. Mais, dans la version finale du texte, il n’en est plus fait mention.

Les investissements dans les projets d'énergie renouvelable sont très capitalistiques et présentent des temps de retour longs. Il est difficile pour les petites structures citoyennes de lever les fonds nécessaires au développement du projet, d'autant que l'implication locale implique des coûts d'animation que n'ont pas à supporter les projets « classiques ». Il s’agit donc d’inciter les petits épargnants à se tourner vers ce type d’investissement en leur faisant bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu au même titre que les autres sociétés agréées « entreprises solidaires ».

Cette exclusion de l’avantage fiscal, telle que maintenue dans le projet de loi, complique la mobilisation du financement local de ces projets, en dépit des objectifs du gouvernement. Il est impératif de doter l’énergie citoyenne d’un levier fiscal apte à accompagner la dynamique.

“ Une troisième collecte citoyenne lancée le 22 septembre 2014

Après avoir collecté plus de 6,5 millions d'euros auprès de ses milliers de souscripteurs, Energie Partagée poursuit sa mission de relocaliser l'énergie relance une collecte nationale en faveur des projets collectifs de maîtrise de l'énergie et d'énergies renouvelables.

Plus d’une vingtaine sont déjà identifiés et ont besoin de financement ! Toute personne peut participer à la transition énergétique ! ”

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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 06:44
13GWh d’économisés par les familles à énergie positive

13GWh d’économisés par les familles à énergie positive

7500 familles – accompagnées par 110 Espaces INFO->ÉNERGIE (EIE) - ont participé cette année au défi « Familles à énergies positives », soutenu par l’ADEME et coordonné par l’ONG Prioriterre.

Objectif : diminuer de 8 % leur consommation d’énergie par rapport à l’hiver précédent, grâce à des actions sur le chauffage, l’eau chaude, les équipements électriques…

Avec une moyenne d’économies de 15 % , soit près de 13GWh sur une année et un gain sur la facture d’environ 200 euros, l’objectif est largement atteint ! Ils étaient cette année 50 % d’inscrits en plus par rapport à l’édition 2012-2013.

Une réussite qui incite certains à aller plus loin : un tiers des familles a investi dans des appareils de chauffage plus performants, de la régulation ou encore l’isolation et plus de la moitié des participants envisage des travaux à plus long-terme pour pérenniser les économies réalisées et, pourquoi pas, en réaliser encore davantage.

Au-delà d’un intérêt économique, le défi « Familles à énergies positives » a conduit surtout à une prise de conscience qu’il est possible de réduire sa consommation d’énergie, et donc sa facture, avec quelques bonnes habitudes. Appareils branchés sur des multiprises éteintes la nuit, volets fermés pour conserver la chaleur, minuteur dans la douche pour économiser l’eau chaude : c’est tout le quotidien de ces familles qui a été revu pour consommer moins sans réduire le niveau de confort.

Chaque participant a bénéficié d’un suivi attentif des conseillers des EIE : mesures des consommations actuelles, formation, guide de bonnes pratiques…

De l’avis de tous, la motivation et l’envie de se surpasser naît aussi de la possibilité de comparer ces résultats entre familles. Depuis le lancement de l’initiative en 2008, ce sont 16 000 familles qui ont relevé le Défi.

Le principe du défi "Familles à énergie positive" ?

Regroupés en équipes d'une dizaine de personnes (voisins, collègues de travail, adhérents d'une association, etc.), coachés et accompagnés par un capitaine formé par prioriterre, les volontaires vont relever le défi pendant tout un hiver pour réduire d'au moins 8% leurs consommations d'énergie. Et ceci simplement en changeant leurs habitudes et en appliquant des gestes simples. Un site internet dédié permet de suivre en direct les progrès réalisés.
... Ensemble, atteignons et dépassons l'objectif de Kyoto de faire 8% d'économie d'énergie !

Comment participer ?

Ill suffit de s'inscrire sur le site www.familles-a-energie-positive.fr ou de contacter à contact@prioriterre.org ou par téléphone au 04 50 67 17 54.
> Vous avez jusqu'au 1er décembre pour vous inscrire !
La participation est GRATUITE et OUVERTE à TOUS (locataire, propriétaire, personnes vivant seules, en couple, en familles, en colocation, etc) et se déroule en hiver pour l'habitat, et au printemps pour les déplacements !
Alors, n'hésitez plus !

Vous n'êtes pas encore convaincu ?

3 bonnes raisons de participer au défi

  • Bénéficier de conseils de professionnels sur les économies d'énergie
  • Diminuer vos consommations d'énergie et réaliser jusqu'à 200€ d'économie sur vos factures d'énergie
  • Rejoindre l'aventure et apporter votre pierre à l'édifice


Depuis 2008, 9000 foyers se sont lancés dans le défi et ont économisé près de 20 millions de kWh, soit la consommation d'une ville de 15 000 habitants.

Chaque geste compte, pourquoi pas le(s) votre(s) ?

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 06:48
Une « Prime cash énergie », une offre en cash, délai garanti et optimisé, par la CLCV

Une « Prime cash énergie », une offre en cash, délai garanti et optimisé, par la CLCV

Le dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE) a été créé par la loi de programmation fixant les orientations de la politique énergétique (POPE) du 13 juillet 2005. Le principe : les pouvoirs publics imposent aux vendeurs d’énergie, appelés les « obligés », une obligation de réalisation d’économies d’énergie selon leur poids sur le marché et par période de 3 ans. Pour y parvenir, les fournisseurs d’énergie ont le choix des actions à mettre en œuvre. Ils peuvent obtenir des certificats d’économies d’énergie en contrepartie d’opérations qu’ils ont menées eux-mêmes ou bien les acheter à d’autres acteurs. A défaut d’avoir constitué un quota suffisant pour leur permettre de justifier qu’ils ont bien rempli leur obligation et promu l’efficacité énergétique auprès de leurs clients, ils doivent verser une pénalité.

CEE : 660 TWhcumac pour la troisième période d’obligations d’économies d’énergie
Les CEE, une efficacité, difficile à mesurer…

Dans ce contexte, l’offre de la CLCV et de GEO PLC consiste à attribuer une prime qui incite les particuliers à engager des opérations d’économies d’énergie, les certificats afférents sont ensuite revendus par GEO PLC à un fournisseur d’énergie, contribuant ainsi à remplir son obligation d’obligé.

La démarche de la CLCV

En premier lieu, la CLCV souhaite sensibiliser les particuliers à l’existence de cette aide qu’ils ne connaissent souvent pas. Il s’agit aussi de proposer une variante de ce service pas ou très peu présente : offre en cash, délai garanti et optimisé, engagement d’une association de consommateur pour la fiabilité de la démarche. La CLCV souhaite d’ailleurs que son offre puisse influer positivement sur le marché et amener les distributeurs d’énergie à donner la possibilité de valoriser les CEE des particuliers contre de l’argent, à engager les professionnels à afficher des délais de paiement garantis, etc.

La CLCV a effectué un appel d’offre auprès des acteurs pouvant acheter des certificats d’économies d’énergie et a sélectionné la société GEO PLC. Ce partenariat a permis de développer l’offre « Prime cash énergie ».

L’offre Prime cash énergie en pratique

Les principales opérations donnant lieu au versement de la prime

Pour un particulier, les opérations dites éligibles aux certificats d’économies d’énergie, c’est-à-dire qui permettent de toucher la prime, sont largement regroupées autour de deux catégories :

• Les travaux d’isolation, quelle que soit la partie de l’habitat concernée (combles, murs...)

• Un système de chauffage performant de type chaudière à condensation, pompe à chaleur, chauffage solaire...

D’autres opérations sont éligibles, les changements de fenêtres ou l’achat de certains équipements ménagers très économes (lave-linge classe A+) par exemple, mais selon la grille établie par le ministère de l’Ecologie, elles donnent lieu à de faibles primes. La démarche est ici intéressante dans un ensemble plus large (isolation des combles + changement des fenêtres, par exemple).

Quatre exemples de primes

• Cas n°1 : isolation des murs d’une maison de 100 m2 Montant de la prime : 750 € (chauffage au fioul ou au gaz) et 450 € (chauffage électrique).

• Cas n°2 : isolation des murs d’un appartement de 70 m2 Montant de la prime : 190 € (chauffage combustible) et 115 € (chauffage électrique)

• Cas n°3 : achat d’une chaudière individuelle à condensation pour un logement de 80 m2 Montant de la prime : 270 €.

Il s'agit là d'estimations, seul un professionnel du bâtiment peut, pour un logement donné, définir la surface d'isolant à poser. Celle-ci varie également suivant le mode d'isolation choisi (combles, murs par l'extérieur / intérieur, planchers bas...)

Les trois caractéristiques de l’offre Prime cash énergie 1. Une offre en cash

La grande singularité du secteur des certificats d’économies d’énergie tient au fait que les grands obligés (EDF, GDF, Total, Leclerc, Auchan, etc) rachètent contre de l’argent les certificats d’économies d’énergie aux professionnels publics (collectivités locales, offices HLM, par exemple) ou privés qui réalisent des opérations éligibles. Mais quand les particuliers réalisent ces mêmes travaux, les fournisseurs d’énergie ne veulent plus verser de l’argent et proposent des bons d’achats, un abondement sur la carte de fidélité, des prêts travaux bonifiés ou une remise sur l’achat de chaudière.

La CLCV a voulu que les particuliers soient traités comme les professionnels et que leur soit proposée une offre claire de valorisation en numéraire (cash) par chèque ou virement bancaire.

2. Un délai complet de quatre mois annoncé et garanti

La rigueur administrative d’authentification des certificats d’économies d’énergie par les pouvoirs publics, qui empêche efficacement les fraudes, engendre des délais aléatoires et parfois très longs pour toucher sa prime. L’offre Prime Cash énergie garantit un délai complet de traitement de 4 mois maximum.

Nombre d’offres ne s’engagent pas sur un délai de versement et des témoignages font état de délais parfois très longs (de 6 à 15 mois !). D’autres offres avancent des délais très courts (un mois) mais sans préciser s’il s’agit d’un délai complet.

En réalité, ces annonces semblent plutôt proposer un délai d’un mois à compter de l’authentification par l’autorité organisatrice (le ministère de l’écologie), sachant que le gros de la durée de traitement intervient avant l’authentification.

3. Une offre qui a la garantie d’une association nationale de consommateurs

Sur ce marché émergent de la valorisation des CEE, le particulier peut avoir du mal à évaluer les offres et à engager ses démarches en toute confiance. Ce propos concerne notamment les nouvelles offres des structures collectives (« les courtiers »), qui développent depuis peu des valorisations en cash, dans la mesure où il s’agit de start-up où le retour d’expérience est très faible, notamment pour les consommateurs domestiques.

Le rôle que veut jouer la CLCV est ainsi d’apporter une réassurance en sélectionnant un partenaire, puis en contrôlant très régulièrement la fiabilité de l’offre. La CLCV a aussi mis en place une adresse mail spécifique mais aussi un contact par courrier pour toute difficulté que rencontrerait le consommateur.

La marche à suivre pour bénéficier de la prime

Un particulier prépare des travaux d’isolation ou un achat de chaudière économe. Les étapes pour obtenir la Prime cash énergie sont les suivantes :

• Avant de signer le devis/contrat, aller sur le site Prime cash énergie pour effectuer une simulation du montant de la prime.

• Etre adhérent de la CLCV, souscrire à la démarche et recevoir par mail les éléments qui garantissent la conformité du dossier.

• Les travaux ont lieu.

• Le particulier envoie son attestation de fin de travaux au partenaire GEO PLC.

• GEO PLC valide le dossier en interne et envoie un mail et un courrier au particulier lui garantissant le versement de la prime dans un délai de 4 mois maximum.

• La Prime cash énergie est versée sous forme de chèque ou de virement bancaire.

Pourquoi faut-il se manifester avant le lancement des travaux ou l’achat d’équipement ?

Il est fondamental de se manifester auprès de notre groupement avant de signer les travaux. En effet, la règlementation implique que les CEE jouent un rôle incitatif dans la décision d’effectuer une opération d’efficacité d’énergétique.

Si vous avez déjà effectué les travaux d’isolation, l’esprit de la loi vient à considérer que les CEE n’ont pas joué de rôle dans cette décision d’effectuer des travaux et que, par conséquent, le particulier n’y a pas droit. Même si le principe peut surprendre, la réglementation implique donc de se manifester en amont auprès de l’intermédiaire CEE.

Pourquoi un délai maximum de 4 mois ?

Le dispositif des certificats d’économies d’énergie fait l’objet d’un système de contrôle important. Il s’agit d’éviter des abus, comme toucher des primes pour des travaux qui n’améliorent pas l’isolation par exemple, ou des fraudes, comme revendre ses certificats plusieurs fois notamment.

Pour éviter ces travers, le ministère de l’Ecologie a créé un registre des certificats qui implique un contrôle de chaque dossier. Cette rigueur administrative présente l’intérêt de garantir le sérieux et la crédibilité de la démarche, ce que la Cour des comptes a confirmé en octobre 2013. Elle a pour inconvénient d’induire des délais d’attente en soi importants. Les 4 mois correspondent essentiellement au délai d’instruction au niveau du registre national tenu par le ministère. Il sera souvent plus court (2 ou 3 mois) mais nous avons tenu à un engagement ferme sur une durée maximum.

La CLCV et GEO PLC ont spécifiquement travaillé pour que ce délai soit le plus court possible tout en restant réalistes afin de pouvoir le garantir. Cette garantie de délai n’est souvent pas présente dans les autres offres de rachat de CEE au particulier.

L’offre est-elle valable pour les résidences secondaires ? Les copropriétés ?

La prime s’applique à tout type de logement où ou a lieu une opération éligible d’efficacité énergétique, qu’il s’agisse d’une résidence principale ou secondaire, d’une maison individuelle ou d’un appartement en copropriété. Pour des travaux effectués sur l’ensemble de la copropriété ou d’une partie commune, la CLCV et GEO PLC sont en mesure de proposer un accompagnement dédié.

Quelles solutions de valorisation des CEE existe-t-il aujourd’hui ?

Les fournisseurs d’énergie proposent des bons d’achat (Leclerc, Auchan, Carrefour, etc) ou des prêts bonifiés et l’accès à un réseau d’entrepreneurs agréés (EDF). Des professionnels proposent des réductions sur la facture d’achat d’équipement et de travaux d’isolation contre cession gratuite des certificats d’économies d’énergie par le client au professionnel (qui ensuite les revend aux fournisseurs d’énergie).

Dans de nombreux cas, le consommateur valorise ainsi ses certificats sans le savoir, il bénéficie d’une remise à l’achat d’équipement/ou au devis de travaux et signe dans le contrat une cession de certificats. On voit aussi poindre des offres en cash de la part de nouvelles structures collectives.

Ce segment nouveau de valorisation est donc en phase d’émergence. Par son offre, la CLCV souhaite le promouvoir en apportant les garanties qu’attendent les consommateurs sur un service complètement nouveau ou il n’existe pas encore d’acteur installé.

La CLCV critique-t-elle le principe d’offre en bons d’achat ou en prêts bonifiés ?

En soi, non. Ces offres peuvent correspondre à des attentes et ont donc leur place. La CLCV critique en revanche le fait que les fournisseurs d’énergie proposent de l’argent aux acteurs professionnels contre leurs CEE (il s’agit même du mode de valorisation principal) mais pas aux particuliers. Cette possibilité devrait pouvoir être proposée aux consommateurs et la CLCV a développé son offre avec GEO PLC pour cette raison.

Les certificats d’économies d’énergie : un droit à polluer ?

La démarche des certificats d’économies d’énergie (CEE) ne correspond pas à celle des marchés de quotas ou des droits à polluer. Ainsi, il n’y a aucun rapport entre le marché des certificats d’économies d’énergie et le marché européen de quotas de CO2.

Concrètement, les pouvoirs publics voulaient accroitre les financements qui incitent aux opérations d’efficacité énergétique. Face à la contrainte budgétaire, ils ont décidé que ce surplus d’aide proviendrait des fournisseurs d’énergie. Ces derniers peuvent donc mettre en place des opérations d’économies d’énergie ou subventionner ces opérations en rachetant des certificats. Le système des CEE est ainsi une forme nouvelle de financement des démarches d’économies d’énergie.

La CLCV prend-elle une commission sur la vente du certificat ? Pourquoi l’adhésion à l’association est-elle requise ?

La CLCV ne prend aucune commission sur ces opérations. L’offre est réservée aux adhérents car nous avons souhaité que cette démarche corresponde à l’esprit associatif du groupement d’achat. Depuis sa création, la CLCV met en place des actions collectives de groupements d’achats (alimentaires, voyages pour enfants, etc) et de consommation collaborative (mise en commun d’appareils électroménagers) qui, par souci de proximité, s’effectuent entre les membres adhérents de la structure.

Les personnes qui adhérent à la CLCV par le biais de l’offre Prime cash énergie bénéficient ensuite de tous les services inhérents à cette adhésion (permanence juridique notamment) et sont les bienvenues dans les structures locales de la CLCV.

Comment la CLCV a-t-elle sélectionné son partenaire ?

Les certificats d’économies d’énergie peuvent être valorisés directement auprès des fournisseurs d’énergie (EDF, GDF, TOTAL, etc) ou auprès de structures intermédiaires agréées pour effectuer des opérations sur le marché des CEE. La CLCV a effectué un appel d’offres en écrivant aux principaux obligés et à l’ensemble des intermédiaires agréés. Un seul fournisseur d’énergie a répondu pour décliner la proposition.

Plusieurs structures intermédiaires ont déposé des offres de qualité, celle de GEO PLC a été retenue. Le silence de la plupart des fournisseurs d’énergie s’explique probablement par le fait que s’agissant des particuliers, ces opérateurs ne désirent pas effectuer des rachats de certificats contre de l’argent.

Que faire en cas de difficultés dans la démarche ?

Le processus d’inscription et de versement de la prime ainsi que l’accompagnement s’effectue avec les équipes du partenaire GEO PLC (par mail ou téléphone).

La CLCV a par ailleurs mis en place une adresse mail et postale pour les particuliers qui rencontrent des difficultés particulières ou souhaitent plus généralement témoigner de leur expérience. L’association traitera ces requêtes avec son partenaire pour apporter une réponse et lever au mieux les difficultés.

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 06:44
RENOVATE EUROPE, un manifeste contre le gaspillage énergétique dans nos bâtiments…

RENOVATE EUROPE, un manifeste contre le gaspillage énergétique dans nos bâtiments…

A l’occasion des prochaines élections européennes, une campagne de communication politique est née ayant pour objectif de faire reculer la demande énergétique dans le parc immobilier européen à hauteur 80 % d’ici 2050, par rapport aux niveaux enregistrés en 2010, par le biais de la législation et de programmes de rénovation ambitieux. Parce que l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas, la problématique énergétique de nos bâtiments, dont le blog tente d’en faire écho, est à l’origine d’environ 40 % de la consommation énergétique, et d’autour de 36 % des émissions de carbone, et il continuera d’en être ainsi si notre parc immobilier existant n’est pas rénové d’une manière ambitieuse, afin de réduire drastiquement sa consommation énergétique. Les technologies actuelles et des approches innovantes pourraient nous apporter une réduction de 80 % de la demande énergétique de nos bâtiments. C’est le cadre règlementaire et législatif qui fait ici défaut.

Renovate Europe compte sur le nouveau Parlement pour s’attaquer d’une manière cohérente et courageuse à cette problématique !

C’est donc dans ce cadre que la campagne Renovate Europe souhaite compter sur le nouveau Parlement pour s’attaquer d’une manière cohérente et courageuse à cette problématique !

Avec 40% des consommations totales d'énergie en France et en Europe, le secteur du bâtiment représente un enjeu majeur à la fois pour notre énergétique et dans la lutte contre les changements climatiques. L'efficacité énergétique est une source majeure de création de valeur économique et d'emplois non délocalisables. Elle permettra aux consommateurs, dont le rôle est central, de ne pas subir la hausse endémique du coût de l'énergie en maitrisant leur consommation. Elle permettra enfin de résorber structurellement la précarité énergétique dont le développement en France inquiète.

La campagne électorale doit renforcer l'attention des décideurs sur un sujet dont les enjeux sociaux, économiques et environnementaux sont cruciaux pour notre pays. Forte de ses acquis nationaux, les représentants français devront faire preuve d'audace et de volontarisme à Bruxelles afin de placer l'efficacité énergétique au coeur des politiques européennes, aux bénéfices des citoyens, des territoires, de la France et de l'Europe.

«Efficacité énergétique», le rapport entre les résultats, le service, la marchandise ou l'énergie que l'on obtient et l'énergie consacrée à cet effet. L'amélioration de l'efficacité énergétique est, l'accroissement de l'efficacité énergétique à la suite de modifications d'ordre technologique, comportemental et/ou économique; De manière concrète, améliorer l'efficacité énergétique consiste à rechercher la meilleure utilisation possible de l’énergie en raisonnant désormais sur les besoins et non plus sur une logique d'offre énergétique.

A cet effet, la Coalition France pour l'efficacité énergétique, CFEE, soutient la campagne Renovate Europe à l'occasion de ces élections et appelle tous les candidats à faire de même en signant le Manifeste Renovate Europe.

9 principes du Manifeste RENOVATE EUROPE :

Améliorons la qualité de vie

Nous passons environ 90 % de notre vie à l’intérieur des immeubles. Aussi, une amélioration de la qualité de l’environnement dans ces derniers entraînerait des bienfaits considérables sur notre santé, et améliorerait nos capacités d’apprentissage et notre productivité

Réalisons des réductions importantes en matière de pollution et d’émissions de CO2

Les immeubles génèrent 36 % des émissions totales de CO2 dans l’UE. Aussi, si la demande énergétique des bâtiments diminuait, la réduction de la combustion des carburants fossiles qui s’ensuivrait entraînerait un recul des émissions de CO2, et donc une amélioration de la qualité de l’air au profit de l’ensemble des citoyens de l’UE

Encourageons un élargissement de la régénération urbaine à l’échelle de l’ensemble de l’UE

Une rénovation programmée et ambitieuse des immeubles situés en centre-ville donnerait lieu à des paysages urbains plus agréables, sûrs et accessibles, en améliorant ainsi la qualité de vie dans les villes

Améliorons les perspectives des PME

Le secteur du bâtiment est principalement constitué de PME. Elles jouent un rôle crucial dans la réalisation d’un environnement bâti de meilleure qualité, mettant fin au gaspillage énergétique dans les bâtiments, et créant ainsi des millions de nouveaux emplois directs

Impliquons-nous davantage avec les autorités locales et régionales

Les régions, les villes et les communes possèdent et gèrent une bonne partie de notre parc immobilier public. Elles stimulent l’initiative, en jouant un rôle de promotion, qui devrait s’accentuer à l’avenir

Donnons un coup de fouet à la reprise économique

En créant des millions de postes de travail supplémentaires sur le plan local, en dynamisant l’activité économique et en développant un nouveau socle industriel innovant, en mesure d’être compétitif et de se placer en tête sur les marchés mondiaux

Eradiquons la pauvreté énergétique

Car des habitations éconergétiques garantissent des économies d’énergie permanentes année sur année, et réduisent les factures énergétiques de l’ensemble des citoyens

Renforçons la sécurité énergétique

Une diminution de la demande énergétique rendrait l’Union européenne plus résistante en cas d’envolée des prix et de difficultés d’approvisionnement, et réduirait le déficit commercial en matière énergétique de cette dernière

Dynamisons les finances publiques des États membres

Les investissements en matière de rénovation éconergétique contribuent à la création de postes de travail et font diminuer le nombre de personnes percevant des prestations sociales, au bénéfice des finances publiques, allant jusqu’à 5 € pour chaque euro investi, plusieurs fois dans l’année

En signant le manifeste le Parlementaire cautionnera 5 engagements :

* À EXHORTER MON GOUVERNEMENT NATIONAL À METTRE EN ŒUVRE UNE STRATÉGIE DE RÉNOVATION AMBITIEUSE DANS MON PAYS

Il est essentiel que tous les gouvernements s’engagent à établir et à mettre en œuvre une stratégie nationale de rénovation ambitieuse, concernant l’ensemble du parc de bâtiments, ainsi que cela est exigé par la directive sur l’efficacité énergétique (article 4). Cela nécessite l’organisation d’une consultation poussée, ainsi qu’une planification avec l’ensemble des parties prenantes. Les États membres de l’UE doivent présenter au mois d’avril 2014 leurs premières stratégies, qu’ils devront réviser tous les trois ans par la suite, ce qui laisse place à l’intervention et à des exigences accrues.

* À DEMANDER AUX COMMISSAIRES ET AUX SERVICES DE LA COMMISSION COMPÉTENTS DE SE PRONONCER SUR L’IMPORTANCE DE L’ADOPTION DE MESURES EN FAVEUR DE LA RÉNOVATION DES BÂTIMENTS

La Commission soutient clairement les bienfaits de la rénovation des bâtiments, mais un engagement politique plus fort s’avère nécessaire pour transformer ces bonnes intentions en de solides propositions favorables à l’investissement, en faveur d’une rénovation énergétique ambitieuse de l’ensemble des bâtiments de l’UE.

* À RAPPELER QU’UNE RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE EFFICACE DES BÂTIMENTS NÉCESSITE DE RENDRE CETTE QUESTION PRIORITAIRE D’UN POINT DE VUE POLITIQUE ET LÉGISLATIF

Le Parlement européen a soutenu à maintes reprises la diminution du gaspillage énergétique dans les bâtiments, et appelle à la réduction de la demande énergétique dans le parc immobilier de l’UE, à hauteur de 80 %, d’ici 20501. Si l’on veut permettre à l’UE de satisfaire cet objectif, l’on devra saisir l’ensemble des opportunités politiques et législatives dont on pourra disposer2 pour rendre prioritaire

et promouvoir une rénovation énergétique efficace sur les plans Européens et nationaux, notamment en s’appuyant sur le travail de l’ensemble des commissions parlementaires.

* À CONTRIBUER À LA DIFFUSION D’EXEMPLES DE RÉUSSITE DE RÉNOVATIONS ÉNERGÉTIQUES AMBITIEUSES

Il existe des exemples de programmes de rénovation énergétique réussis partout en Europe. Des plans de financement innovants sont à l’étude, en cours d’élaboration ou en œuvre. Davantage d’échanges sur les bonnes pratiques en la matière s’avèrent nécessaires pour favoriser une approche tournée vers des solutions, en ce qui concerne la transformation du parc immobilier existant en bâtiments à consommation énergétique quasi-nulle.

* À ÉTABLIR UN DIALOGUE ET À FOURNIR UNE ASSISTANCE, EN PERMANENCE, AVEC LES AUTORITÉS LOCALES, DANS LE CADRE DE LEURS EFFORTS DE RÉNOVATION DU PARC IMMOBILIER DE L’UE

Dans l’UE, de nombreuses villes et régions se sont engagées à progresser en termes d’efficacité énergétique de leurs bâtiments, notamment dans le cadre de la Convention des Maires. Elles auront besoin d’un soutien constant plus important pour atteindre leurs objectifs, ce dont leurs citoyens pourront tirer avantage.

Il est fondamental d’engager, DÈS A PRESENT, une rénovation énergétique ambitieuse du parc immobilier de l’Union européenne !

En effet, il s’agit là du seul moyen d’atteindre notre objectif à long terme consistant à réduire, à hauteur de 80 %, la demande énergétique de nos bâtiments d’ici 2050.

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 06:42
Signature FEE Bat : Débloquage du mécanisme de financements des organismes de formation jusqu’en 2017

Signature FEE Bat : Débloquage du mécanisme de financements des organismes de formation jusqu’en 2017

Ségolène ROYAL, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, et Sylvia PINEL, ministre du Logement et de l’Égalité des territoires, ont tenu une table ronde de la filière bâtiment et signé la convention sur la formation des professionnels du secteur aux économies d’énergie (FEEBAT).

Les ministres ont souhaité pouvoir échanger avec les acteurs d’un secteur stratégique pour la transition écologique et dans la bataille pour l’emploi, afin de recueillir leurs attentes et de les mobiliser autour de leur objectif : accélérer les travaux de rénovation énergétique.

• Le Plan de rénovation énergétique de l’habitat ambitionne un rythme de rénovation de 500 000 logements par an d’ici à 2017.

• Il vise à faire diminuer de 38 % la consommation d’énergie dans le secteur du bâtiment à horizon 2020 et réduire les factures d’énergie qui pèsent lourdement sur le pouvoir d’achat des Français.

• L’un des volets de ce plan porte sur la montée en compétence des professionnels, car il est nécessaire d’accompagner la transition écologique dans le secteur du bâtiment.

La convention signée ce jour renforce le programme de formation aux économies d’énergie des artisans et entreprises du bâtiment pour la période 2014-2017. Avec ce nouvel engagement, 25 000 professionnels pourront se former chaque année entre 2014 et 2017.

En renforçant un savoir-faire professionnel de qualité et en développant des emplois nouveaux, durables et non délocalisables, ces formations et le développement de l’apprentissage sont des indispensables pour que le Plan de rénovation énergétique de l’habitat atteigne son objectif de 500 000 logements rénovés par an d’ici à 2017.

Pleinement opérationnel depuis septembre 2013, ce plan comporte des aides financières (nouvelles primes et subvention pour les familles les plus modestes) qui ont été considérablement renforcées. Avec le soutien des collectivités, au premier rang desquelles les régions, les familles modestes voient le montant de leurs travaux (dans une enveloppe de 15 000 euros) pris en charge par les aides publiques jusqu’à 80 %, voire parfois 100 %.

Conscient de ces échéances, le secteur du bâtiment s’est déjà mobilisé : le nombre de professionnels RGE est passé de moins de 11 000 en juin 2013 (chiffre en stagnation depuis 18 mois) à plus de 15 000 aujourd’hui. L’obtention du RGE dans le domaine de l’efficacité énergétique passe notamment par le suivi d’une formation FEEBat. A cet effet, le programme FEEBat s’est vu complété d’un nouveau module de formation spécifique au RGE, à coûts et durée maîtrisés pour répondre au besoin des professionnels. Le dispositif est co-financé par EDF, en échange de certificats d’économie d’énergie, pour un montant de 50 millions d’euros. Les organismes de formations habilités au FEEBat font l’objet de conditions de remboursement privilégiées pour les stagiaire, artisans et employés d’entreprises, grâce à cet apport financier d’EDF, en partenariat avec les organismes paritaires collecteurs agréés et les fonds d’assurance de la formation.

FEE Bat :

Objectif du programme FEE Bat

En réponse aux enjeux de la rénovation énergétique des bâtiments, le programme FEE Bat vise à permettre la montée en compétence des professionnels de la construction tant pour les travaux portant sur l’enveloppe et les équipements du bâtiment que la maîtrise d’œuvre associée. Il traduit l’engagement des signataires à porter ou soutenir financièrement des modules de formation répondant à cet objectif cadre.

Le contexte de l’éco-conditionnalité des aides publiques de l’Etat aux travaux d’amélioration de la performance énergétique du bâtiment demande de prioriser les financements et permettre notamment au plus grand nombre d’entreprises et artisans de suivre des formations leur permettant d’accéder au marché concerné par les aides publiques de l’Etat et à celui concerné par le dispositif des CEE.

L’atteinte des objectifs de performance énergétique en rénovation requiert de la part des professionnels du bâtiment la compréhension du caractère global de la performance énergétique d’un bâtiment et l’intégration de ses implications en termes de mise en œuvre de qualité et de contrôle.

Dans ce cadre, les signataires retiennent les priorités suivantes :

1- Appuyer en premier lieu la formation permettant aux salariés des entreprises et artisans du bâtiment de répondre aux exigences de compétences du responsable technique en vue de l’obtention de la mention RGE au sens de la charte rappelée en préambule et des dispositions réglementaires en préparation dans le cadre de la mise en place de l’écoconditionnalité des politiques publiques. Les signataires s’engagent à accentuer la simplification de ce parcours, à qualité constante et à coût maîtrisé, et à améliorer sa visibilité.

2- Accompagner les salariés des entreprises et artisans du bâtiment déjà engagés dans un parcours de formation du responsable technique en vue de l’obtention de la mention RGE à la date d’entrée en vigueur de la Convention en leur permettant de l’achever rapidement.

Les autres objectifs poursuivis par le programme sont de :

3- Pérenniser, consolider et développer des modules de perfectionnement et de maintien de compétences, par exemple en expérimentant voire en développant des modules dédiés aux opérateurs de chantiers sur la base d’une formation pratique réalisée sur plateaux techniques, ou en renforçant les compétences amont des entreprises et artisans à l’aide de modules spécifiques à l’utilisation des logiciels d’évaluation de la performance énergétique des bâtiments ou à l’offre globale de rénovation énergétique.

4- Développer l’ingénierie de compétences, à partir des travaux menés dans le cadre du programme RAGE tel que défini par la convention du 14 juin 2010 complétée par la convention du 23 décembre 2011, visant à contribuer à mettre à jour les référentiels métiers existants, les référentiels de formation initiale et continue, les outils d’accompagnement, d’information et d’évaluation en matière de compétences des entreprises et artisans.

5- Consolider les acquis et/ou développer un parcours-phare orienté vers les prestations d’études et d’ingénierie et destiné à soutenir l’offre globale de travaux de rénovation énergétique.

Engagements des parties

Engagements de l’Etat

L’Etat s’engage à :

− délivrer des certificats d'économies d’énergie à EDF à hauteur de 1 kWh cumac tous les 0,004 euros engagés dans le programme FEE Bat à partir du 1er janvier 2014 et sur la durée de la Convention, et conformément au financement d’EDF détaillé à l’article 2.2 ;

− délivrer des certificats d'économies d’énergie à EDF à hauteur de 1 kWh cumac tous les 0,004 euros engagés dans le programme FEE Bat par la mise à disposition de moyens humains à hauteur d’un équivalent temps plein à partir du 1er janvier 2014 et sur la durée de la Convention. Pour chaque année civile de la Convention, les moyens humains mis à disposition seront valorisés lors de la dernière demande annuelle de certificats d’économies d’énergie réalisée par EDF sur le programme FEE Bat, par le biais d’une attestation sur l’honneur établie par EDF ;

− modifier dans les meilleurs délais la fiche du programme PRO-FOR-01 par arrêté ministériel pour tenir compte des deux alinéas précédents.

Les certificats d'économies d'énergie délivrés dans le cadre du présent article permettront à EDF de remplir une part de son obligation telle qu'elle découle du paragraphe « Evolution 3 – un même mode de répartition des obligations entre obligés » du document de mise en œuvre de la troisième période (2015-2017) publié le 13 décembre 2013 par le Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie.

Engagements d’EDF

EDF renouvelle et renforce ses engagements aux côtés de la filière du bâtiment qu’il soutient depuis 2008 par sa contribution au dispositif de formation aux économies d’énergie des professionnels du bâtiment. A fin 2013, EDF a financé FEE Bat à hauteur de 43 millions d’euros HT ou net de taxe pour 66 000 stagiaires formés depuis l’origine.

Le maintien et le renforcement de l’engagement d’EDF dans le programme FEE Bat jusque fin 2017 sont conditionnés par son obligation CEE telle qu’elle découle du paragraphe « Evolution 3 » - un même mode de répartition des obligations entre obligés » du document de mise en œuvre de la troisième période (2015-2017) publié le 13 décembre 2013 par le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie.

EDF s’engage au titre de la convention à :

− financer le programme FEE Bat pour un montant maximum de 50 millions d’euros HT (cinquante millions d’euros hors taxe) ou net de taxe sur la durée de la Convention, soit :

− en 2014, pour un montant maximal de 15,6 millions d’euros HT (quinze millions et six cent mille euros hors taxe) ou net de taxe, conformément aux dispositions financières de l’article 4 ;

− pour la période 2015-2017, pour un montant maximal de 34,4 millions d’euros HT (trente quatre millions et quatre cent mille euros hors taxe) ou net de taxe, conformément aux dispositions financières de l’article 4.

− reconduire les conventions de financement de FEE Bat avec les organismes collecteurs agréés et FAF de la filière professionnelle du bâtiment qui auront été définis par le comité de pilotage du Programme ;

− mettre à disposition un équivalent temps plein au service du programme ;

− cofinancer avec la FFB, la CAPEB et la FEDERATION SCOP BTP la maintenance du site internet autoportant « feebat.org » lié au site « atee.fr » de l’ATEE associé à une plateforme de travail interactive accessible uniquement aux membres du dispositif. Ce développement fera l’objet d’une convention ad hoc ou de commandes signées ultérieurement par les parties concernées.

Engagements de la CAPEB, de la FFB et de la FEDERATION SCOP BTP

Les organisations professionnelles du bâtiment signataires s’engagent à :

− contribuer au pilotage et la mise en œuvre du programme FEE Bat à travers les instances de gouvernance dont ils sont membres, et à mener le Programme à son terme ;

− mettre à disposition des ressources humaines au service du programme

− cofinancer avec EDF la maintenance du site internet autoportant « feebat.org » lié au site « atee.fr » de l’ATEE associé à une plateforme de travail interactive accessible uniquement aux membres du dispositif ;

− faire la promotion de la formation FEE Bat auprès de leurs adhérents et mobiliser leurs réseaux territoriaux ;

− mobiliser et animer les réseaux de formation territoriaux avec lesquelles ils travaillent.

Engagements de l’ADEME

L’ADEME s’engage à :

− apporter son expertise et contribuer à la communication sur FEE Bat en collaboration avec les partenaires du programme et sous contrôle du comité de pilotage ;

− relayer la communication auprès des Points Rénovation Info Service (Espaces

Info-Energie de l’ADEME, délégations territoriales de l’ANAH (DDT, collectivités), ADIL, plate-forme locales de la rénovation portées par les collectivités) et assurer la promotion du dispositif lors des salons grand public au sein desquels elle participe, en coordination avec les campagnes de communication « j’écorénove- j’économise » du gouvernement qu’elle soutient également ;

− contribuer au pilotage et la mise en œuvre du programme FEE Bat ;

− s’impliquer avec les membres de la cellule opérationnelle dans les travaux visant à développer le dispositif et de nouveaux modules formation.

Engagements de l’ATEE

L’ATEE a déposé le logo FEE Bat auprès de l’INPI et le nom de domaine du site internet « feebat.org ». Elle apparaît comme l’éditeur du site « feebat.org ».

L’ATEE s’engage à :

- continuer d’assurer la présidence du comité de pilotage ainsi que le secrétariat des réunions du comité de pilotage, et du bureau;

- appuyer techniquement la cellule opérationnelle ;

- communiquer sur FEE Bat dans le cadre de son site internet « atee.fr » lié au site « feebat.org ».

Si des missions d’exécution de décisions du comité de pilotage devaient être confiées a l’ATEE, celles-ci devront faire l’objet d’une convention de mandat signées entre les membres du comité de pilotage et l’ATEE et dans les conditions adoptées lors des réunions du comité de pilotage.

Dispositions financières

Le préambule rappelle les objectifs fixés en termes de nombre annuel de stagiaires à former en vue de l’accès de leur entreprise à la mention RGE.

Dans ce cadre, EDF contribue significativement à l’effort collectif pour la montée en compétence des professionnels du bâtiment et à la montée en puissance des entreprises RGE souhaitée par l’Etat, et renforce sa contribution au financement des modules de formation en particulier durant 2014 et 2015 selon la trajectoire financière pluriannuelle décrite ci-dessous :

Signature FEE Bat : Débloquage du mécanisme de financements des organismes de formation jusqu’en 2017

(1) Coût pédagogique moyen estimé à 810 € (base de 3 jours de formation par module en moyenne et 7 heures de formation par jour et d’un coût pédagogique de 38,6 € par heure de formation), incluant le financement prioritaire de la formation de 3 jours requise pour accéder à la mention RGE (priorité 1)

(2) Les organisations professionnelles concernées solliciteront les partenaires sociaux pour aboutir à un accord de cofinancement par les fonds de la formation professionnelle dans le cadre du financement de la formation continue.

Cette trajectoire financière peut être revue annuellement par avenant à la Convention, afin notamment d’organiser le report des financements non consommés.

Dans le cadre de cette trajectoire et notamment eu égard au coût pédagogique moyen fixé dans le tableau ci-dessus, le comité de pilotage définit pour chacun des objectifs de l’Article 1, les prix plafonds ainsi que le nombre de jours par module de formation conditionnant leur financement par EDF dans le cadre de la Convention.

Le comité de pilotage veille à une gestion de l’enveloppe financière du Programme permettant d’une part de répondre en priorité à l’objectif de former, en vue de l’accès à la mention RGE, 28 000 (vingt huit mille) nouveaux stagiaires, artisans et salariés d’entreprises du bâtiment, en moyenne par an entre 2014 et 2017, et d’autre part de respecter la ventilation des engagements d’EDF tels qu’ils figurent au présent article et a l’Article 2.2.

Le Programme finance les sessions de formations de la priorité 2 jusqu’au 31 décembre 2014 : au-delà de cette période de transition, seuls les parcours complets de formation, répondant aux critères de contenu, de durée et de prix fixés par le comité de pilotage seront financés. Le comité de pilotage veille à la bonne orientation des stagiaires et prends les dispositions nécessaires au bon déroulement de cette période transitoire.

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15 avril 2014 2 15 /04 /avril /2014 06:46
Le mécanisme du dispositif des Certificats d’économie d’énergie de plus en plus contraignant

Le mécanisme du dispositif des Certificats d’économie d’énergie de plus en plus contraignant

La division Echos études du groupe Les Echos, a publié une étude sur les stratégies de collecte des certificats d’économie d’énergie face à l’intensité concurrentielle qui risque d’évoluer au cours de la 3ème période.

Les objectifs d’économie d’énergie annuels sont passés de 18 TWh cumac au cours de la 1ère période à 115 TWh cumac actuellement et ils atteindront 220 TWh cumac pendant la 3ème période (2015-2017). Pour le moment, les objectifs sont largement dépassés et la production de CEE s’est maintenue à un bon rythme en 2013 en dépit des atermoiements des autorités (annonce tardive de l’objectif de la phase 3 et prolongation d’un an de la 2ème période). Le gisement d’économie demeure important, mais il est de plus en plus difficile, et donc coûteux, à exploiter.

La plupart des obligés (environ 2.300) se focalisent sur le résidentiel qui représente près de 80% des économies générées. EDF et GDF Suez s’appuient principalement sur leur réseau historique de professionnels du bâtiment pour collecter des CEE. Le partenariat avec des prescripteurs est d’ailleurs une tendance lourde, les cibles privilégiées étant les professionnels de la rénovation énergétique (partenariat Total / CAPEB, etc.) et la distribution spécialisée (partenariat Avia / Castorama, etc.).

L’objectif est de démultiplier les occasions de promouvoir les programmes de collecte fondés en grande partie sur l’octroi de primes. Le versement de primes, initialement lancé par la grande distribution commercialisant des carburants (Auchan, Leclerc…) est en cours de généralisation et devient un argument quasi-incontournable pour s’adresser directement au consommateur, intensifiant la concurrence.

L’enjeu est d’attirer les clients réalisant des travaux tout en limitant le coût réel de la production de CEE. La constitution d’une structure collective (Certinergy, Geo Plc…) pour mutualiser les efforts de collecte est une réponse des plus petits obligés (voire de certains gros).

Les obligations d’économie d’énergie des distributeurs de carburant vont être multipliées par plus de 3 pour la 3ème période passant devant les fournisseurs d’électricité. Les distributeurs de carburant, qui ont été les principaux agitateurs du marché avec le développement des primes, vont devoir intensifier leurs efforts. Par ailleurs, la volonté de simplifier le dispositif va se traduire par la réduction du nombre des obligés. Ces deux facteurs d’évolution sont sources de nombreuses interrogations pour la 3ème période : comment les distributeurs de carburant vont-ils parvenir à atteindre leurs objectifs ? Comment les autres obligés réagiront-ils ? Quel est l’avenir des structures collectives ?

Cette étude réalisée par Ludovic Mons* a fait l’objet de 3 mois d’enquête, de collecte d’informations et d’analyse. Elle dresse un bilan des deux premières périodes et anticipe les enjeux pour la troisième phase. Les stratégies de plus d’une cinquantaine d’obligés (fournisseurs d’électricité, de gaz naturel, de GPL, de chaleur en réseaux, de fioul et de carburant) ont été disséquées. Des business cases détaillent les stratégies de 7 obligés représentatifs du secteur (Auchan, Certinergy, EDF, GDF Suez, Geo Plc, Leclerc et Total).

* Titulaire d'un DESS Economie et Politique de l'Energie et d'un diplôme d'analyste financier, Ludovic Mons suit le secteur de l'énergie depuis plus de seize ans. Il a réalisé de nombreuses publications multi-clients pour Les Echos Etudes (« Le marché des services d’efficacité énergétique », « Les stratégies de vente des fournisseurs d’énergies de chauffage »…) et collabore également aux missions de conseil réalisées par le pôle Energie des Echos Etudes pour de grands comptes du secteur.

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Published by LV_RM - dans CEE Economies d'Energies Echos Etudes
13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 07:42
Pas d’économies d’énergies en France, en revanche pour les factures …

Pas d’économies d’énergies en France, en revanche pour les factures …

Et oui, si le mois de mars est souvent propice à la béatitude climatique, il est aussi propice à la grise mine…

Alors que la consommation d’énergie baisse, la facture, elle, continue de progresser, signe tangible de crispation…

Et pour confirmer cette tendance, selon le Réseau EurActiv, les économies d’énergie ne seraient pas prioritaires dans l’agenda politique français, les autres Etats membres, d’ailleurs, ne feraient guère mieux, à l’exception du Royaume-Uni.

Rendre attractives et compréhensibles les économies d'énergie, en quittant le discours moral

Etant soumis aux Paquet climat-energie, les 28 États membres doivent se soumettre à une série d'obligations destinées à réduire la consommation d'énergie de 20 % avant 2020 et donc les émissions de gaz à effet de serre : mesures relatives à l'écoconception, la rénovation des bâtiments publics, etc.

Le Réseau EurActiv estime que les déclarations des États membres dédiées aux économies d'énergie sont jalonnées de beaux discours mais que les actions restent à déterminer…

La politique européenne en matière d’efficacité énergétique dans le brouillard…

EurActiv a notamment pu se rapprocher d’un représentant du ministère français qui a expliqué que la stratégie de long terme concernant la rénovation des bâtiments, qui doit être envoyée à la Commission européenne d'ici avril, était loin d'être finalisée.

Selon lui, une équipe administrative se charge de la question, sans se frotter aux acteurs du secteur, alors que l'article 4 de la directive sur l'efficacité énergétique impose des consultations auprès de la sphère des affaires et des consommateurs.

« Il s'agit d'un problème très grave, car ce document est censé donner au secteur de la construction une perspective à long terme essentielle. Nous sommes en train de passer à côté l'occasion [de réduire significativement les émissions de CO2] », a-t-il poursuivi.

En Europe, environ 45 % de l'ensemble des émissions de CO2 proviennent de lacunes dans les systèmes de chauffage et de climatisation, mais les membres des cabinets ministériels nationaux sont peu intéressés par la question, selon le représentant.

« Les États considèrent la directive comme une obligation sans importance », a-t-il déclaré. « Ils sont chargés d'envoyer des documents à la Commission...que personne ne consulte ! Du coup ils estiment que cette stratégie de long terme est seulement un document administratif sans conséquences politiques. »

Un objectif en matière d'efficacité énergétique à l’horizon 2030 constituerait un « coup de pouce pour tout le monde » : « Nous avons certains objectifs en matière d'efficacité énergétique dans les bâtiments, mais aucun n'est organisé de manière adéquate, parce que tout le monde attend de connaître les prochaines étapes importantes à venir. »

« Duper la Commission »

Selon des sources du secteur de l'industrie, d'autres États membres ne mettraient pas en place des règles relatives à l'efficacité énergétique dans le laps de temps fixé, ou le font de façon légère. « Ils espèrent que leur stratégie dupera néanmoins la Commission », a expliqué une source à EurActiv.

« Par exemple l'Espagne veut utiliser les recettes provenant des obligations en matière d'efficacité énergétique de l'article 7 de la directive pour financer la rénovation de bâtiments publics selon l'article 5 », a-t-elle poursuivi. « Je trouve que c'est un peu exagéré. »

Le gouvernement britannique a annoncé le 5 mars une série de mesures en vue d'améliorer la mise en œuvre du Green Deal. Il prévoit notamment des subventions supplémentaires de 450 millions de livres (environ 547 millions d'euros) afin d'améliorer l'efficacité énergétique et les services de conseils auprès des consommateurs.

Le délai pour avoir un nouveau fournisseur passera de trois mois à trois semaines. La période pour approuver la documentation des constructeurs diminuera d'un mois à une semaine et les délais d'attente seront fortement réduits, pour le plus grand plaisir des clients.

« Certains aspects du Green Deal portent leur fruit, d'autres pas », a déclaré Ed Davey, le ministre de l'Énergie, le 4 mars dernier. Il a ajouté qu'une déclaration suivra dans le courant de la semaine pour passer à la prochaine étape.

Plus de 100 000 personnes se sont inscrites pour obtenir une évaluation comme l'accord le prévoit. Seuls 458 ménages ont toutefois achevé des rénovations qui nécessitaient un emprunt.

Selon Ed Davey, ces améliorations seront également communiquées cette semaine aux entreprises énergétiques et le lancement de système de mesures incitatives sur le marché devrait avoir lieu cet été.

Un ministre britannique de l’énergie passionné par l'efficacité énergétique

« Selon un mythe répandu, nous ne faisons rien en matière d'efficacité énergétique, mais en réalité nous faisons énormément », a-t-il ajouté. « Ce sujet me passionne, car c’est [le principe d’efficacité énergétique] qui coûte le moins d'argent et qui permet de créer de nombreux emplois. »

Pourtant, un extrait de l'évaluation d'impact sur le paquet énergie-climat 2030 est en contradiction avec l'objectif d'efficacité énergétique de 30 % étant donné que cette ambition « augmente l'ensemble des coûts de manière substantielle [...] puisqu'elle entraîne des économies d'énergie supérieures à celles nécessaires pour respecter seulement l'objectif de 40 % [de réduction] des gaz à effet de serre ».

Un ancien conseiller du ministère d'Ed Davey a déclaré à EurActiv que le manque de coordination interdépartementale et la mauvaise distribution des compétences au sein du Parlement britannique nuirait aux perspectives d'économies d'énergie.

Cinq priorités

En 2011, Steven Fawkes, conseiller en efficacité énergétique auprès d'EDF Pulse Awards, a proposé cinq mesures à Greg Baker, le secrétaire d'État en charge de la lutte contre le changement climatique : établir des objectifs en matière d'efficacité énergétique, créer un bureau consacré à l'efficacité énergétique, lancer des tarifs de rachat dans le domaine, fixer un objectif de réduction de 25 % pour les bâtiments publics d'ici 2015 et garantir une attention dans la réforme du marché de l'électricité.

Aucune ambition relative à l'intensité énergétique ou au tarif de rachat ne s’est concrétisée jusqu'à présent. Le gouvernement ne respectera probablement pas non plus son objectif sur les bâtiments étant donné que l’on « doit lever des capitaux du ministère des Finances ou de sources extérieures et cela n'a pas été fait », a-t-il ajouté.

Un plan d'action national sur l'efficacité énergétique « ne sera probablement pas suffisant » pour respecter les obligations de la Grande-Bretagne d'ici 2020.

« L'efficacité énergétique ne se résume pas à un débat politique entre la droite et la gauche, il s'agit en réalité d'une question d'unanimité [...] on la considère comme quelque chose d'inutile, comme une sorte de luxe. C'est un sujet acceptable, mais il passe après tout le reste », a conclu le représentant du ministère français.

Prochaines étapes :

  • Juin 2014 : la Commission européenne revoit les objectifs nationaux en vue de remplir l'objectif sur l'efficacité énergétique de 2020
  • Avril 2014 : date butoir pour l'envoi des plans d'action pour l'efficacité énergétique à Bruxelles
  • 2014, 2016 : la Commission européenne devrait réviser la directive sur l'efficacité énergétique
  • 2020 : date butoir pour que les États membres respectent l'objectif volontaire de 20 % d'efficacité énergétique

Consultez l'article d'EurActiv'

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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 07:44
Peu d’éléments permettent d’évaluer l’efficacité et l’efficience des CEE

Peu d’éléments permettent d’évaluer l’efficacité et l’efficience des CEE

Tel est le constat des ministères de l’Economie et de l’Ecologie qui viennent de commander une nouvelle mission sur l’évaluation économique du dispositif confiée au Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGEIET), au conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et à l’inspection générale des finances (IGF).

Cette mission venant compléter les études publiées sur ces dispositifs de Certificat d’Economie d’Energie (CEE). Argumentant le fait que très peu d’éléments permettent d’objectiver l’efficacité d’un tel outil en faveur de maîtrise de la demande énergétique. Instrument créé par la loi POPE de 2005, ces certificats consiste à obliger les fournisseurs d’énergie (électricité, gaz, fioul, carburants, etc…), nommés ‘’obligés’’ à encourager des économies d’énergie à leurs clients. Les CEE imposent une obligation de réalisation d’économies d’énergie matérialisées par l’attribution de CEE. Si l’objectif fixé à l’’’obligé‘’ n’a pas été atteint, alors celui-ci peut acheter sur le marché les certificats qui lui manquent ou bien de s’acquitter d’une pénalité libératoire.

Ayant quelques doutes sur la pertinence de cet instrument, les ministères de l’Economie et de l’Ecologie ont donc demandé au CGEIET et au CGEDD de clarifier plusieurs points :

- la réalité des économies théoriques, définies dans les fiches d’actions et à partir desquelles sont délivrées les CEE .

- l’efficacité économique du dispositif par rapport aux autres dispositifs existants pour inciter les économies d’énergie. Et dans une approche plus globale, les CEE ont-ils un impact sur l’emploi et la croissance ?

- l’articulation du dispositif avec les autres mesures comme le CIDD, éco-PTZ, etc ?

- si le marché des CEE fonctionne bien et si il favorise la répartition optimale des efforts pour un coût optimum pour les acteurs ?

- enfin, de connaître les coûts marginaux des économies d’énergies obtenues avec cet outil. Et mesurer le coût global de gestion du dispositif en rapport à celui des autres dispositifs publics d’économies d’énergies.

Les délais de cette nouvelle étude ont été ramenés au 31 mars, ainsi que les principaux obligés ont été invités le 6 mars à contribuer au rapport via un document qu’ils devront remettre au plus tard le 17 mars et via des auditions organisées par la mission les 18 et 20 mars. A cet égard, le Groupement des professionnels des certificats d’économies d’énergie (GPC2E), créé en 2013, a eu pour objectif d’unifier le discours de ces acteurs vis-à-vis des Pouvoirs publics, eux-mêmes demandeurs d’un interlocuteur unique, tout en étant force de proposition sur les CEE et plus globalement sur la transition énergétique, explique son président, Franck Annamayer, directeur associé de la PME Sonergia, basée à Marseille.
Réunie à Paris le 4 mars, en présence de 22 représentants des 36 structures existantes, cette association regroupe aujourd’hui la quasi-totalité des structures collectives (dont les plus importantes, CertiNergy, Economie d’énergie, GEO Plc) en dehors de celles créées, par les grands obligés que sont Total, les Centres Leclerc, etc. Le groupement s’est doté d’une feuille de route comprenant « plusieurs axes de communication ». Un document sera ainsi très bientôt présenté à la presse et aux Pouvoirs publics, indiquant le nombre de TWh cumac générés par les structures depuis leur création respective (quelque 105 TWh cumac à ce jour), le nombre d’emplois directs créés (plus de 500), etc. Il sera suivi de l’envoi de communiqués de presse présentant des opérations ciblées d’adhérents de l’association, qui contribuant à la lutte contre la précarité énergétique, qui sensibilisant les enfants aux économies d’énergie. Pour compléter l’ensemble, un événement sera organisé en mai ou juin « pour montrer notre dynamisme », dit Franck Annamayer, décerner des prix pour mettre en avant, par exemple, les structures qui ont oeuvré pour la formation des professionnels.
Mais au-delà, c’est bien sûr le sort de ces sociétés qui est en jeu. Le président du GPC2E se montre confiant : « globalement, on nous reconnaît des mérites. Nous sommes actifs, avons permis de faire connaître le dispositif, nous apportons des solutions innovantes. Nous apportons de la liquidité au marché. Si nous n’existions pas, les obligés qui n’ont pas une stratégie dédiée ne pourraient pas répondre à leurs contraintes ». Il n’empêche : dans l’esprit des Pouvoirs publics, il est bien question de réduire le nombre de ces acteurs en instaurant des barrières à l’accès au statut d’éligible. Selon Franck Annamayer, seules certaines structures collectives actuelles devraient pouvoir passer ces barrières. Les autres ne pourraient alors qu’être les « mandatées » de quelques obligés ou d’ex-structures collectives ayant franchi le cap de ces barrières.
Le GPC2E a créé le 4 mars un groupe de travail qui va faire très vite des propositions au ministère de l’Écologie : « à nous de réfléchir à des solutions souples qui permettent à un nombre suffisant de structures de garder leur éligibilité et donc de pouvoir continuer à apporter de la liquidité au marché indispensable au bon fonctionnement du dispositif », dit son président. Qui admet la nécessité de rationaliser : « ça va dans le sens de l’histoire, on le comprend, mais il y a un juste milieu à trouver ».
Une concertation sur les modalités de constitution d’une demande de CEE a par ailleurs été ouverte par le Ministère, le GPC2E a envoyé une contribution écrite et a proposé sa participation à une réunion d’échange prévue le 12 mars afin de contribuer à l’amélioration du dispositif.

Ces sources peuvent être consultée sur le moniteur.fr

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 07:52
200 € d’économie pour les « Familles à énergie positive »

200 € d’économie pour les « Familles à énergie positive »

Regroupés en équipes d'une dizaine de personnes (voisins, collègues de travail, adhérents d'une association,...), coachés et accompagnés par un capitaine formé par prioriterre, les volontaires ont relevé le défi pendant tout un hiver pour réduire d'au moins 8% leur consommation d'énergie. Et ceci simplement en changeant leurs habitudes et en appliquant des gestes simples. Un site internet dédié permet de suivre en direct les progrès réalisés.
... Ensemble, atteignons et dépassons l'objectif de Kyoto de faire 8% d'économie d'énergie !

Partout en France, au cours de la saison 2013-2014, près de 7000 familles ont participé au défi « Familles à énergie positive », impliquant ainsi plus de 22 000 personnes. Elles sont 16 000 familles à s’être prêtées au jeu depuis la création de l’initiative en 2008.

Leur objectif : agir au quotidien pour faire un maximum d’économies d’énergie à la maison… simplement et sans perdre en confort.

Cette année, les résultats de la saison pourraient afficher 12 GWh d’économies d’énergie et 2100 teq CO2 d’émissions évitées; ces économies d’énergie pouvant être majorées de 15 à 30% en intégrant les participants qui ne parviendront pas à mesurer les économies réalisées.

Soutenu ou organisé par 110 Espaces INFO⇒ÉNERGIE (EIE), avec la contribution de l’ADEME et de nombreuses collectivités locales, « Familles à énergie positive » s’apparente à une campagne de sensibilisation et de conseil auprès du public sur les économies d’énergie. Le concept de cette campagne est développé depuis 2008 par l’ONG Prioriterre qui coordonne le projet.

A l’occasion du défi « Familles à énergie positive », à l’échelle d’un quartier ou d’un village, les particuliers se regroupent en équipes pour atteindre au moins 8% d’économies d’énergie par rapport à l’hiver précédent sur la consommation à la maison : chauffage, eau-chaude, équipement domestique,…

Les résultats parlent d’eux-mêmes, que l’on soit en zone urbaine ou rurale, que l’on soit propriétaire ou locataire, il est possible de faire près de 12% d’économies d’énergie en moyenne soit 200€ d’économisés sur un an.

Rappel : si la réduction de la consommation d’énergie passe effectivement par un changement de comportement préalable, elle s’appuie tout autant sur une amélioration de l’isolation et des modes de chauffage pour un habitat moins gourmand en énergie.

Les 10 bonnes raisons de participer !

1. L’occasion de regarder de plus prêt ses consommations d’énergie pour faire des économies : les participants économisent en moyenne 200 € sur leurs factures d’énergie !

2. L’occasion de passer des moments conviviaux sur un sujet qui peut paraître compliqué quand on est seul face à ses factures !

3. L’occasion de s’amuser en famille

4. Eduquer les enfants… sans les embêter !

5. Agir concrètement et efficacement pour l’environnement

6. Bénéficier gratuitement des conseils de spécialistes… qui n’ont rien à vous vendre !

7. Partager des moments sympas et utiles entre voisins

8. Être invité par la collectivité à des moments conviviaux durant la période du défi

9. Mesurer sa consommation d’énergie… et les économies réalisées !

10. Tout le monde peut participer !

Familles à Énergie Positive ...pour agir ensemble de façon concrète, efficace et ludique sur nos consommations d'énergie, d'eau et sur nos modes de déplacements !

Pourquoi participer ?

Pour passer des moments conviviaux, échanger et apprendre avec les autres participants !

Pour économiser sur votre facture : en moyenne, les participants économisent 12% sur leur consommation initiale soit 200 € pendant le défi !

Pour bénéficier gratuitement des conseils de spécialistes... qui n’ont rien à vous vendre !

Pour agir concrètement et efficacement pour l’environnement.

Témoignage

VASCO DA SILVA, a économisé 25% avec son équipe "Les éconautes San-Priots"

C’était un peu difficile d’impliquer ma famille dans le concours au début, mais une fois qu’ils sont rentrés dans le jeu, ça a été très facile ! Un petit peu de notion

de plaisir et de désir, l’objectif de faire quelque chose en famille. Et puis j’ai dit à mes enfants que les bénéfices seraient partagés entre chacun qui aura participé ! Ça a été très motivant.

Comment ça marche ?

La participation au défi est simple :

Inscrivez-vous auprès de la structure relais de votre territoire (cf au dos), seul ou avec vos voisins, amis, collègues... tout le monde peut participer !

TOP DEPART !

Testez-vous avec le "quizz des 100 éco-gestes", adoptez quelques gestes d’économies d’énergie, relevez vos consommations et discutez-en avec les membres de votre équipe pour voir les progrès réalisés.

Tout au long du défi, vous serez invités à des moments conviviaux. Vous bénéficierez d’outils spécifiques et de conseils de la part des animateurs. Vous pourrez également vous tester sur les économies d'eau et la mobilité.

Le principe est simple

Montez votre équipe ou rejoignez en une, chacune accompagnée par un capitaine. Ensemble, faites le pari d'atteindre au moins 8 % d'économies d'énergie par rapport à l'hiver précédent (chauffage, eau chaude et équipement domestique).

Le défi se base sur le progrès global de l'équipe : peu importe d'où l'on part, l'essentiel est de progresser collectivement !

Le projet vous plaît particulièrement ? Vous souhaitez vous former davantage ?

Devenez capitaine de votre équipe ! Vous bénéficierez :

- d’une formation renforcée

- de matériel sur les économies d'énergie

- d'un accompagnement personnalisé par un conseiller INFOèÉNERGIE.

Les chiffres de la saison 2013-2014
  • 7000 familles engagées cette saison (+44% par rapport à 2012), soit plus de 22 000 participants ;
  • plus de 21 régions, 82 départements, 140 territoires et 2624 communes engagés partout en France ;
  • 12 GWh d’économies attendues ;
  • 2100 teq CO2 d’émissions évitées ;
  • 12% d’économies d’énergie en moyenne, soit une réduction de 200€ sur la facture annuelle.

Pour en savoir plus

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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 07:46
Retour sur 2013 et perspectives pour 2014, le rapport d’activité du Plan Bâtiment Durable fait le point :

Retour sur 2013 et perspectives pour 2014, le rapport d’activité du Plan Bâtiment Durable fait le point :

Le Plan Bâtiment Durable a publié son rapport d’activité 2013 qui retrace les phases clés de 2013 et liste perspectives pour 2014.

2013, année dynamique pour le Plan Bâtiment Durable autant pour le neuf que pour la rénovation selon Philippe Pelletier marquée au niveau gouvernemental par l’annonce et la mise en place de différents programmes structurants pour l’atteinte des objectifs d’efficacité énergétique dans le bâtiment comme :

- le Plan d’investissement pour le logement,

- le débat national pour la transition énergétique,

- le lancement de la nouvelle France industrielle,

- la phase opérationnelle du programme de rénovation énergétique de l’habitat,

- la deuxième conférence environnementale,

- l’engagement de la démarche « Objectifs 500 000 ».

Si pour le Plan Bâtiment Durable, l’année 2013 symbolise l’entrée d’une nouvelle ère, 2014 devra confirmer l’élan. Si le bâtiment représente 43% de l'énergie consommée en France, la facture énergétique continue de progresser, le Plan Bâtiment Durable insisté sur l'importance de la transition énergétique et de la Directive énergétique adoptée en octobre 2012, dont la prochaine grande étape est la "réalisation et la transmission de la stratégie à long terme pour l'après-2020, destinée à mobiliser l'investissement dans la rénovation". L'objectif est d'établir, avant avril 2014, une stratégie de long terme pour organiser la rénovation énergétique du parc tertiaire et résidentiel, précise le rapport.

Les fondamentaux de la RT 2012 :

Effectuant un large panorama depuis la mise en place du grenelle de l’Environnement et les ambitions en matière d’efficacité énergétique, le rapport revient sur l’entrée en vigueur généralisée de la RT 2012.

La nouvelle réglementation qui divise presque par trois les exigences par rapport à la RT 2005 constitue une avancée sans précédent. Ainsi pour le Plan Bâtiment Durable, la RT 2012 offre une réelle liberté de moyens dans l’atteinte d’une performance énergétique définie. Installée durablement, la RT 2012 doit être accompagnée de labels. L’entrée en vigueur généralisée de la RT 2012 marque la disparition des labels BBC fondés sur la RT 2005. Tout au long des années 2012 et 2013, une large consultation a donc été engagée par l’administration afin de définir les prochains labels réglementaires fondés sur la RT 2012.

Deux niveaux de labels sont envisagés : « haute performance énergétique » (HPE) et « très haute performance énergétique » (THPE), et s’inscrivent dans une logique de diminution progressive de la consommation d’énergie primaire.

Ces labels, qui devaient être publiés courant 2013, font encore, début 2014, l’objet de discussions et de concertations afin de répondre aux problématiques de l’ensemble de la filière, et notamment des maîtres d’ouvrage.

Dans le même temps, le collectif Effinergie a développé un label volontaire « Effinergie + » dont les premières opérations ont émergé en 2013, ainsi qu’un label Bepos-Effinergie.

A travers le thème de la construction durable, le Plan Bâtiment Durable a donc institué un groupe de travail chargé de livrer une vision prospective de la réglementation à l’horizon 2020. Co-piloté par Christian Cléret (directeur général de Poste Immo et directeur immobilier du groupe La Poste) et Bernard Boyer(président de Sun BBF et S2T), le groupe de travail est intitulé « Réflexion Bâtiment Responsable 2020-2050 » : il ambitionne ainsi de livrer une vision prospective qui s’inscrive dans le temps long. Un premier rapport publié à l’été 2012, et enrichi des contributions d’une journée de réflexion avec les acteurs de la filière, avait révélé une approche innovante à travers un regard croisé : Hommes, Temps et Territoires.

En effet, le groupe défend l’idée que l’émergence de bâtiments « responsables », n’est possible que si l’usager et le citoyen sont remis au cœur de la réflexion, si le bâtiment est pensé en synergie avec son environnement et s’il est considéré en fonction de sa résilience et de son cycle de vie.

Les réflexions 2013 : Tout au long de l’année 2013, le groupe de travail a bénéficié de contributions et éclairages de différents acteurs du bâtiment et de l’énergie, ce qui lui a permis d’enrichir sa réflexion et de développer certaines thématiques, et l’a conduit à publier un nouveau rapport à l’été 2013.

Intitulé « Embarquement pour un bâti sobre, robuste et désirable», le rapport s’articule autour de plusieurs pistes de réflexion :

1. Penser décentralisé

2. Penser territoire et global

3. Penser contenu et usages

4. Penser opportunité et innovation industrielle

5. Former des acteurs responsables et solidaires

6. Mettre en mouvement les acteurs

Tout au long de l’année 2014, le groupe de travail, par l’intermédiaire du blog et de nouvelles auditions, va enrichir sa réflexion et confronter ses idées. Un colloque se tiendra à la fin du 1er semestre 2014 avant que les propositions soient présentées aux pouvoirs publics, permettant aussi d’enrichir le projet de loi pour la transition énergétique.

Concernant le grand volet de la rénovation, le Plan Bâtiment Durable livre les actions du gouvernement notamment dans le cadre du plan d’investissement pour le logement (PIL), le plan de rénovation énergétique de l’habitat (PREH) qui décline un ensemble d’actions destinées à répondre à l’engagement présidentiel de rénover 500 000 logements par an d’ici 2017 : 120 000 logements sociaux et 380 000 logements privés.

En avril dernier, l’équipe du Plan Bâtiment Durable, en lien avec la rédaction du Moniteur, a organisé un événement sur le thème : "La rénovation énergétique des logements : comment accompagner les ménages?". Plus de 150 personnes étaient présentes.

A partir d’un recensement des initiatives portées par des collectivités locales, des entités privées ou des partenariats multiples, l’événement a permis de présenter une dizaine d’initiatives de guichets uniques et d’offres intégrées, reflétant ainsi la diversité des modèles possibles. Un débat a ensuite permis de croiser les regards, d’identifier les forces et les faiblesses de chacun des modèles. Un fascicule répertoriant plus de 50 de ces initiatives a été édité à cette occasion.

Sur le thème de la précarité énergétique, le Plan Bâtiment Durable rappelle que 87 % des ménages en situation de précarité énergétique sont logés dans le parc privé. Que 79 % des Français considèrent l’énergie comme un sujet de préoccupation important (vs. 70% en 2010). Et enfin, que 44 % des foyers ont restreint leur chauffage au cours de l’hiver 2012/2013 pour ne pas avoir de factures trop élevées. Sur la base des propositions portées par le Plan Bâtiment (janvier 2010) et du consensus de l’ensemble des acteurs impliqués dans l’accompagnement des ménages modestes ou en situation de précarité énergétique, le programme « Habiter mieux » a été créé. Porté par l’Agence nationale de l’Habitat (Anah), le programme constitue le volet «lutte contre la précarité énergétique» du plan de rénovation énergétique de l’habitat et de la campagne « J’éco-rénove, j’économise ». Il vise à aider, d’ici 2017, 300 000 ménages à sortir de la précarité énergétique en les accompagnant dans la définition, le financement et la réalisation des travaux de rénovation énergétique de leur logement. C’est une action pérenne, complémentaire des aides au paiement des factures, qui agit ainsi directement sur la réduction des dépenses d’énergie liées au logement. Après une montée en charge progressive sur l’année 2012, le programme s’est accéléré en 2013. 31235 logements ont fait l’objet de travaux de rénovation énergétique sur le territoire métropolitain et se répartissent comme suit : 27 530 propriétaires occupants, 2 150 propriétaires bailleurs et 1 555 logement situés dans une copropriété en difficulté ont été aidés. Le Plan Bâtiment Durable précise que l’accélération u programme est très satisfaisante, elle permet de s’inscrire dans la trajectoire pour atteindre l’objectif de 300 000 ménages aidés d’ici 2017. Toutefois, cette dynamique suppose que l’ensemble des opérateurs et acteurs sociaux soit en mesure d’absorber cette hausse spectaculaire de la demande et des dossiers. Il convient donc d’être vigilant sur ce point.

Concernant la problématique du financement, le rapport souligne que la rénovation énergétique des logements privés est encore ralentie par les complexités de fonctionnement de l’éco-prêt à taux zéro. Ainsi, on estime à moins de 30 000 le nombre de prêts réalisés sur l’année 2013, là où la première année de distribution avait permis la réalisation de plus de 80 000 prêts.

Pour le Plan Bâtiment Durable, la dynamique devrait toutefois être renforcée en 2014 par les effets conjugués de la campagne de communication « J’éco-rénove, j’économise » et le déploiement du PREH.

De plus, la simplification de la distribution de l’éco-prêt devrait trouver une traduction opérationnelle en 2014.

Par ailleurs, l’annonce du Gouvernement de l’entrée en vigueur du principe d’Eco-conditionnalité des aides publiques au 1er juillet 2014 pour l’éco-prêt à taux zéro, et au 1er janvier 2015 pour le crédit d’impôt développement durable, constitue une étape importante dans le attendue par tous le secteur. Tout au long du 1er semestre, l’équipe du Plan Bâtiment Durable suivra avec vigilance sa préparation.

S’agissant des copropriétés, le rapport note l'obligation d'un audit énergétique (arrêté du 28 février 2013), ainsi que le projet de loi ALUR (loi pour l’accès à au logement et à un urbanisme rénové) qui devrait encore faciliter la rénovation énergétique des logements en copropriété.

Le projet de loi, non encore définitif au jour où ce rapport est publié , prévoit d’abaisser la majorité requise pour les votes de travaux de rénovation (la majorité simple serait requise), d’élargir l’obligation de diagnostic à la création d’un diagnostic technique global (en plus du DPE ou audit énergétique, une analyse de l’état apparent des parties communes et de leurs équipements et un état de la situation au regard des obligations légales et réglementaires ainsi qu’une analyse des améliorations possibles.

Le diagnostic global sera mis à jour tous les 10 ans, sa réalisation sera obligatoire avant le 1er janvier 2017).

Le projet prévoit aussi la création d’un fonds de prévoyance pour financer la rénovation énergétique des copropriétés, et l’allégement des règles de majorité pour décider de surélever l’immeuble collectif.

De plus, le Plan Bâtiment Durable précise que pour financer les travaux d’économies d’énergie en copropriété, les conventions de distribution de l’éco-prêt à taux zéro collectif doivent être signées début 2014, rendant sa distribution effective.

L’équipe permanente du Plan Bâtiment Durable suit avec attention les travaux initiés sur la copropriété au sein des différentes instances, notamment au sein de l’association APOGEE.

Un « rendez-vous du Plan Bâtiment Durable » sera consacré au printemps aux initiatives de sensibilisation et de formation des acteurs de la copropriété et une action forte de mobilisation de la filière sera proposée au cours du 1er trimestre.

Sur le Parc social, le Plan Bâtiment Durable estime que les acteurs du parc social s’impliquent résolument dans l’entretien et l’amélioration de leur parc de logements, ce qui leur permet d’être également particulièrement mobilisés dans le mouvement de rénovation énergétique.

En conséquence, les 4,5 millions de logements sociaux, avec une consommation moyenne de 170 kWep/m2.an, ont un niveau de performance énergétique meilleur que le reste du parc résidentiel. Toutefois, le Plan Bâtiment Durable va rester attentif au déploiement d’un pacte d’objectifs et de moyens conclu en juillet 2013 entre l’Etat et le mouvement HLM qui prévoit la rénovation énergétique de 120 000 logements sociaux par an et à mettre en place des dispositifs d’accompagnement des ménages après travaux afin de lutter contre l’effet « rebond » et à la distribution de l’éco-PLS. Il sera également attentif à la problématique de l’amiante pour lesquels les coûts engendrés sont importants et impactent lourdement les investissements en matière d’efficacité énergétique.

Comprendre le taux de l’éco-PLS Le taux est désormais fixé :

- au taux du livret A diminué de 75 points de base pour une durée du prêt inférieure ou égale à 15 ans ;

- au taux du livret A diminué de 45 points de base pour une durée du prêt supérieure à 15 ans et inférieure ou égale à 20 ans ;

- au taux du livret A diminué de 25 points de base pour une durée du prêt supérieure à 20 ans et inférieure ou égale à 25 ans.

Autre problématique soulevée, celle de l’obligation de rénovation énergétique des logements. La question de l’opportunité d’une obligation de rénovation énergétique dans le parc résidentiel avait été posée par le Comité opérationnel du Grenelle de l’Environnement sur les bâtiments existants (conduit par Philippe Pelletier – Février 2008). Un chantier important a été lancé en 2013 avec la création d’un groupe de travail chargé d’explorer l’opportunité et les modalités d’une obligation future de rénovation dans le secteur résidentiel. Mené par Jacques Chanut (vice-président de la FFB) et Raphaël Claustre (CLER), le groupe de travail a établi un rapport dans lequel la question d’une obligation n’est pas tranchée. En toute objectivité, il explore tous les leviers identifiés sans les juger, ouvre des pistes de réflexion, formule des propositions partagées par tous et évoque les sujets qui divisent.

En préalable, le rapport souligne le caractère insoutenable de la situation actuelle avec une atteinte difficile des objectifs, la nécessité d’envisager une stratégie de long terme et d’agir impérativement sur le champ de la rénovation énergétique du parc résidentiel, et enfin l’importance d’améliorer la structuration de la filière de l’offre de service.

Ensuite le rapport constate qu’il n’existe pas d’accord sur la possibilité de mettre en œuvre une obligation généralisée de travaux, sachant que la notion même d’obligation recouvre des acceptions et des champs très variés.

Les principaux points d’accord du rapport « Explorer l’obligation de rénovation énergétique dans le secteur résidentiel »

· la nécessité d’une politique incitative plus lisible, plus large et plus exigeante en terme de performance, qui passe par une remise à plat des outils existants,

· une indispensable réforme du DPE,

· le constat que dans bien des cas, la réalisation de travaux de rénovation énergétique se heurte, s’agissant en particulier d’isolation par l’extérieur mais pas seulement, à des obstacles juridiques qu’il faut identifier et résoudre,

· la mise à jour de la réglementation thermique dans l’existant,

· la création, au sein des copropriétés, d’un fonds travaux obligatoire.

Si les contributions du groupe de travail sur l’exploration d’une telle obligation n’ont pas dégagé de consensus, elles ont permis toutefois de marquer des points d’accord évidents et particulièrement la nécessité « d ’embarquer la performance énergétique » chaque fois que cela est possible, c’est à dire, saisir l’occasion de travaux sur l’immeuble pour y associer une action de rénovation énergétique.

A cet effet, le Plan Bâtiment Durable va suivre avec attention les travaux préparatoires de la loi pour la transition énergétique, qui devrait contenir des éléments relatifs à l’évolution de la RT dans l’existant.

Enfin sur le parc tertiaire public et privé, avec plus de 922 millions de m2 de surfaces chauffées en 2010 (source : CEREN, chiffres clés du bâtiment 2011 – ADEME), une grande hétérogénéité de bâtiments et une consommation énergétique très diverse selon l’utilisation, l’ensemble du parc tertiaire représente un important d’économies d’énergie aux problématiques.

A la différence du parc résidentiel qui ne fait l’objet d’aucune norme coercitive de travaux, le secteur tertiaire public et privé présente la spécificité d’être astreint à une obligation de travaux d’amélioration de la performance énergétique.

En effet, l’article 3 de la loi du 12 juillet 2010, dite loi Grenelle 2, dispose que « des travaux d’amélioration de la performance énergétique seront réalisés dans les bâtiments existants à usage tertiaire ou dans lesquels s’exercent une activité de service public dans un délai de 8 ans à compter du 1er janvier 2012 ».

Un décret d’application doit déterminer la nature et les modalités de cette obligation de travaux, notamment les caractéristiques thermiques ou la performance énergétique à respecter « en tenant compte de l’état initial et de la destination du bâtiment, de contraintes techniques exceptionnelles, de l’accessibilité des personnes handicapées ou à mobilité réduite ou de nécessités liées à la conservation du patrimoine historique ».

Dès lors, au printemps 2013, constatant l’absence à court terme du décret d’application, le Plan Bâtiment Durable a porté l’idée d’une action volontaire de l’ensemble des acteurs afin d’engager la rénovation énergétique du parc tertiaire public et privé.

Les perspectives en 2014 devraient apporter de nouvelles signatures de la charte notamment sous l’impulsion de l’Observatoire de l’Immobilier Durable, de Bureau Veritas et de France GBC. Des acteurs publics devraient également rejoindre plus largement la démarche, à l’initiative notamment du Conseil général de l’Essonne.

Tout au long de l’année, l’équipe du Plan Bâtiment Durable va favoriser l’accueil de nouveaux acteurs publics et privés.

Les principaux points de méthodes de la charte pour l’efficacité énergétique des bâtiments tertiaires publics et privés

Mobiliser les trois leviers principaux d’action : évolution des comportements, amélioration de l’exploitation et de la maintenance, travaux de rénovation du bâti ou des équipements ;

Fixer l’objectif de performance à atteindre, en tenant compte du niveau de performance initiale et des travaux déjà réalisés, en visant une réduction de la consommation énergétique d’autant plus élevée que la performance de départ est faible ;

Apprécier les efforts de réduction de la consommation rendue possible par la coopération de toutes les parties prenantes, soit immeuble par immeuble, soit à l’échelle du patrimoine dans son ensemble ;

Prendre en compte le caractère rentable et soutenable des investissements réalisés ;

Cibler l’effort en écartant du périmètre immobilier concerné certains bâtiments du fait soit de leur surface, soit de leur statut juridique en copropriété, soit de leur destination particulière.

Les signataires s’engagent à porter l’effort sur les bâtiments de plus de 1000 m2 et peuvent, s’ils le souhaitent, prendre en compte les surfaces plus petites.

Sur la base des travaux initiés fin 2013, le cadre d’élaboration des plans de progrès et le reporting sera communiqué début 2014 aux signataires de la charte.

Le comité de pilotage sera constitué et réuni au cours du 1er trimestre 2014.

Après de premiers échanges fin 2013, les travaux avec les différents réseaux consulaires devraient s’engager début 2014.

L’année 2014 doit permettre le recueil du plus grand nombre d’expériences afin d’y appuyer la rédaction du projet de décret.

Par ailleurs, sur la recherche de financement innovants de l’efficacité énergétique, le Plan Bâtiment Durable fait savoir que 2014 devrait être l’année de création du fonds de garantie porté par la CDC mandatée par le premier ministre pour poursuivre ses travaux.

Les financements européens du FEDER seront prochainement décidés et organisés pour la nouvelle période 2014-2020. Outre le soutien maintenu aux bailleurs sociaux, ils pourraient être fléchés partiellement vers les logements privés, dès lors qu’ils permettent la création de mécanismes financiers innovants.

Les innovations portées par des collectivités territoriales, notamment en termes de tiers financement et de services publics de l’efficacité énergétique, continueront de se déployer.

La loi transition énergétique devrait conduire à renforcer les dispositifs de financement de la rénovation.

L’équipe du Plan Bâtiment Durable sera attentive à toutes ces questions.

Publication du rapport d’activité 2013

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 07:42
Hasardeuse Europe, des ambitions a minima en matière de politiques énergétiques

Hasardeuse Europe, des ambitions a minima en matière de politiques énergétiques

La Commission Européenne a présenté, le 22 janvier, une feuille de route cadrant des propositions en matière de politiques énergétique et climatique à l’horizon 2030.

Ce cadrage européen propose l’adoption de trois objectifs européens : un objectif contraignant de réduction des gaz à effet de serre de 40% par rapport à 1990, un objectif contraignant de 27% d’énergies renouvelables, et un objectif indicatif avec de nouvelles ambitions en matière d’efficacité énergétique car il faudra attendre la fin de l’année pour une révision de la directive actuelle, qui ne permet d’atteindre, au mieux, que 16,8 % d’économies d’énergie d’ici 2020 (bien en-deçà de l’objectif non-contraignant de 20 %).

La présentation du cadrage pour 2030 visant à remplacer celui de 2009 dit des "trois fois vingt" qui prévoyait que l'Union européenne réduise ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici à 2020 par rapport à 1990, et réalise 20% d'économies d'énergie grâce à des gains d'efficacité dans le bâtiment, les transports et les équipements électroménagers, montre que les ambitions de l’Union Européenne restent ternes et représentent des seuils minimaux évitant ainsi la confrontation entre le conformisme et le modernisme.

Concernant le volet climatique, pour atteindre l’objectif de l’UE consistant à réduire d'ici à 2050 les émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95 % par rapport aux niveaux de 1990, la commission entend rappeler que l'objectif ambitieux d'une réduction des gaz à effet de serre (GES), doit être d'au moins 40% d'ici à 2030 (par rapport à l'année de référence 1990). Cette non-mesure, puisque elle demeure un seuil minimum pour rester sur la trajectoire d’une réduction des émissions de 80 % d’ici 2050, donc du seuil bas de la fourchette 80 %-95 %, fait suite à une lettre regroupant les ministres de l'environnement français, britannique et italien, et les ministres allemands de l'économie et de l'environnement, soutenue par les ministres de l'environnement des Pays-Bas et de l'Espagne, envoyée à la Commission le 6 janvier dernier. Avec un marché européen de crédits carbone saturé, rajouté à l'annonce de la Commission concernant le surplus de quotas, dont la sur-allocation fausse les réductions effectives de gaz à effet de serre ne font que plomber le panorama climatique.

L'adoption de cet objectif peu ambition de 40% doit servir à l'UE de catalyseur en vue des futures négociations climatiques qui devront déboucher sur un nouvel accord international à Paris en 2015.

Sur le volet en matière d’énergies renouvelables à l’échelle de l’UE, l’objectif de 27 % la part d’EnR en 2030 sera vraisemblablement atteinte. Ce non objectif révèle aussi le manque de volonté pour insuffler une nouvelle industrie qui permettrait à l’UE d’être un leader incontesté dans le domaine des énergies vertes. En effet, il s’avère beaucoup moins contraignant que celui édicté en 2009, issu du "paquet" énergie-climat’’, dit des "trois fois vingt" qui prévoyait une réduction de 20% des émissions de GES, de réaliser 20 % d’économies d’énergie et surtout la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie augmentée à 20 % d’ici à 2020. Première conclusion, l’’’objectif’’ de 27 % est beaucoup moins contraignant qu’il ne le préconise. Cet objectif fixé à 27 % valide le processus croissant de la production des EnR mais confine sa trajectoire montante en raison ou les Etats Membres, s’ils le souhaitent, ne seront pas individuellement comptables des progrès réalisés. Et pourtant, C’est bien l’énergie qui fait loi…. WEO2013, les EnR compteront pour près de la moitié de l'augmentation de production électrique mondiale jusqu'en 2035

S’agissant du volet efficacité énergétique, plus que les deux volets précédents, l’objectif n’est pas encore déterminé. Le rôle de l’efficacité énergétique dans le cadre pour 2030 sera analysé de manière plus approfondie lors d’une révision de la directive sur l’efficacité énergétique, qui devrait être finalisée dans le courant de l’année. Une fois cette révision achevée, la Commission examinera la nécessité d'apporter des modifications à la directive. Les plans énergétiques nationaux des États membres devront également couvrir l’efficacité énergétique.

La conclusion sur les objectifs pour 2030 en matière de climat et d’énergie montre une politique attentiste dont la seule préoccupation est de préserver les forces en présence. Convaincu que la décentralisation de systèmes énergétiques ne répond pas aux critères des grands énergéticiens, la Commission a donc misé sur le statut quo qui révèle la fragilité du continent à se renouveler.

Un signal qui prend une allure de carton rouge en matière de politiques énergétique et climatique efficace, en vue des prochaines négociations de la COP 21….

D’autant que le discours énergétique de la Commission laisse entrevoir une nouvelle voie en faveur du Gaz de schiste, voir prochain article : ca sent le gaz dans l'UE...

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 07:46
CEE : 660 TWhcumac pour la troisième période  d’obligations d’économies d’énergie

CEE : 660 TWhcumac pour la troisième période d’obligations d’économies d’énergie

Un temps menacés, les certificats d’économies d’énergies se poursuivront jusqu’en 2017 avec pour objectif un quasi doublement de l’ambition de la deuxième période en cours.

Suite à la concertation menée auprès de l’ensemble des parties prenantes depuis mi- 2012 et au rapport d’évaluation de la Cour des Comptes publié le 16 octobre 2013, Philippe MARTIN, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a donc décidé l’application d’une troisième période d’obligations d’économies d’énergie du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2017.

Cette troisième période aura un objectif d’économies d’énergie de 220 TWhcumac par an (cumulé actualisé, unité de compte des CEE permettant de tenir compte des économies d’énergies cumulées sur toute la durée de vie d’une action), représentant un quasi - doublement de l’ambition de la deuxième période en cours. Cet objectif sera réparti équitablement entre les vendeurs d’énergie sur la base du prix TTC des énergies (à hauteur de 75 %) et des volumes de ventes en kWh (à hauteur de 25 %).

Les certificats d’économies d’énergie contribueront ainsi significativement à l’objectif, fixé par l’article 7 de la directive européenne du 25 octobre 2012 relative à l'efficacité énergétique, de réaliser chaque année des économies d’énergie équivalentes à 1,5 % des volumes d’énergie vendus sur la période 2010–2012, soit 12,7 TWh. Ce dispositif participe à la transposition complète de l’article 7, comme précisé dans la communication de la France à la Commission européenne transmise le 5 décembre dernier.

En outre, le dispositif des certificats d’économies d’énergie sera amélioré pour tenir compte du retour d’expérience de la deuxième période, des conclusions de la concertation et des recommandations de la Cour des Comptes. Ainsi, la troisième période des certificats d’économies d’énergie permettra de :

- simplifier le dispositif, en instituant notamment la standardisation des documents et un processus déclaratif de demande des certificats d’économies d’énergie, couplé à un contrôle a posteriori ;

- accroître la transparence du dispositif, en particulier grâce à la création d’un comité de pilotage chargé d’assurer un dialogue permanent avec les parties prenantes ;

- favoriser les actions complémentaires nécessaires à la montée en puissance des actions de rénovation énergétique, en nombre et en qualité. Des programmes spécifiques seront dédiés au financement de passeports de la rénovation énergétique et à l’alimentation du fonds de garantie annoncés par le président de la République lors de la Conférence environnementale 2013. L’éco-conditionnalité sera instaurée comme pour les autres dispositifs publics de soutien à la rénovation énergétique. Elle sera facilitée par la poursuite du financement des programmes de formation destinés aux professionnels du bâtiment.

Les modalités techniques de mise en œuvre de ces orientations seront précisées dans le cadre d’une concertation menée par la DGEC : l’objectif est que l’ensemble des textes règlementaires soient publiés d’ici l’été 2014.

Le Gouvernement s’est engagé sur la voie de la transition énergétique qui permettra d’atteindre les engagements du président de la République de réduire de 30 % notre consommation d’énergie fossile d’ici 2030 et de 50% notre consommation énergétique à l’horizon 2050.

Le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) permet aux pouvoirs publics d’imposer aux vendeurs d’énergie (électricité, gaz, chaleur, froid, fioul domestique et carburants pour automobiles) un volume triennal d’économies d’énergie, tous secteurs confondus (logement, tertiaire, industrie, transports...). Les obligés sont ainsi incités à promouvoir activement l’efficacité énergétique auprès de leurs clients : ménages, collectivités territoriales ou professionnels.

Un objectif triennal est défini et réparti entre les opérateurs en fonction de leurs volumes de ventes. En fin de période, les vendeurs d’énergie obligés doivent justifier de l'accomplissement de leurs obligations par la détention d'un montant de certificats équivalent à ces obligations (1 CEE = 1 kWhcumac d’énergie finale). Les certificats sont obtenus à la suite d'actions entreprises en propre par les opérateurs ou par l’achat auprès d’autres acteurs ayant mené des opérations d'économies d'énergie. En cas de non respect de leurs obligations, les obligés sont tenus de verser une pénalité libératoire de deux centimes d’euro par kWhcumac manquant.

La deuxième période des CEE (2011-2013) avait été prolongée d’un an de manière à laisser le temps de définir les objectifs de troisième période (2015-2017).

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Published by LV_RM - dans 3ème période CEE Economies d'Energies
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