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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 07:46
Retour sur 2013 et perspectives pour 2014, le rapport d’activité du Plan Bâtiment Durable fait le point :

Retour sur 2013 et perspectives pour 2014, le rapport d’activité du Plan Bâtiment Durable fait le point :

Le Plan Bâtiment Durable a publié son rapport d’activité 2013 qui retrace les phases clés de 2013 et liste perspectives pour 2014.

2013, année dynamique pour le Plan Bâtiment Durable autant pour le neuf que pour la rénovation selon Philippe Pelletier marquée au niveau gouvernemental par l’annonce et la mise en place de différents programmes structurants pour l’atteinte des objectifs d’efficacité énergétique dans le bâtiment comme :

- le Plan d’investissement pour le logement,

- le débat national pour la transition énergétique,

- le lancement de la nouvelle France industrielle,

- la phase opérationnelle du programme de rénovation énergétique de l’habitat,

- la deuxième conférence environnementale,

- l’engagement de la démarche « Objectifs 500 000 ».

Si pour le Plan Bâtiment Durable, l’année 2013 symbolise l’entrée d’une nouvelle ère, 2014 devra confirmer l’élan. Si le bâtiment représente 43% de l'énergie consommée en France, la facture énergétique continue de progresser, le Plan Bâtiment Durable insisté sur l'importance de la transition énergétique et de la Directive énergétique adoptée en octobre 2012, dont la prochaine grande étape est la "réalisation et la transmission de la stratégie à long terme pour l'après-2020, destinée à mobiliser l'investissement dans la rénovation". L'objectif est d'établir, avant avril 2014, une stratégie de long terme pour organiser la rénovation énergétique du parc tertiaire et résidentiel, précise le rapport.

Les fondamentaux de la RT 2012 :

Effectuant un large panorama depuis la mise en place du grenelle de l’Environnement et les ambitions en matière d’efficacité énergétique, le rapport revient sur l’entrée en vigueur généralisée de la RT 2012.

La nouvelle réglementation qui divise presque par trois les exigences par rapport à la RT 2005 constitue une avancée sans précédent. Ainsi pour le Plan Bâtiment Durable, la RT 2012 offre une réelle liberté de moyens dans l’atteinte d’une performance énergétique définie. Installée durablement, la RT 2012 doit être accompagnée de labels. L’entrée en vigueur généralisée de la RT 2012 marque la disparition des labels BBC fondés sur la RT 2005. Tout au long des années 2012 et 2013, une large consultation a donc été engagée par l’administration afin de définir les prochains labels réglementaires fondés sur la RT 2012.

Deux niveaux de labels sont envisagés : « haute performance énergétique » (HPE) et « très haute performance énergétique » (THPE), et s’inscrivent dans une logique de diminution progressive de la consommation d’énergie primaire.

Ces labels, qui devaient être publiés courant 2013, font encore, début 2014, l’objet de discussions et de concertations afin de répondre aux problématiques de l’ensemble de la filière, et notamment des maîtres d’ouvrage.

Dans le même temps, le collectif Effinergie a développé un label volontaire « Effinergie + » dont les premières opérations ont émergé en 2013, ainsi qu’un label Bepos-Effinergie.

A travers le thème de la construction durable, le Plan Bâtiment Durable a donc institué un groupe de travail chargé de livrer une vision prospective de la réglementation à l’horizon 2020. Co-piloté par Christian Cléret (directeur général de Poste Immo et directeur immobilier du groupe La Poste) et Bernard Boyer(président de Sun BBF et S2T), le groupe de travail est intitulé « Réflexion Bâtiment Responsable 2020-2050 » : il ambitionne ainsi de livrer une vision prospective qui s’inscrive dans le temps long. Un premier rapport publié à l’été 2012, et enrichi des contributions d’une journée de réflexion avec les acteurs de la filière, avait révélé une approche innovante à travers un regard croisé : Hommes, Temps et Territoires.

En effet, le groupe défend l’idée que l’émergence de bâtiments « responsables », n’est possible que si l’usager et le citoyen sont remis au cœur de la réflexion, si le bâtiment est pensé en synergie avec son environnement et s’il est considéré en fonction de sa résilience et de son cycle de vie.

Les réflexions 2013 : Tout au long de l’année 2013, le groupe de travail a bénéficié de contributions et éclairages de différents acteurs du bâtiment et de l’énergie, ce qui lui a permis d’enrichir sa réflexion et de développer certaines thématiques, et l’a conduit à publier un nouveau rapport à l’été 2013.

Intitulé « Embarquement pour un bâti sobre, robuste et désirable», le rapport s’articule autour de plusieurs pistes de réflexion :

1. Penser décentralisé

2. Penser territoire et global

3. Penser contenu et usages

4. Penser opportunité et innovation industrielle

5. Former des acteurs responsables et solidaires

6. Mettre en mouvement les acteurs

Tout au long de l’année 2014, le groupe de travail, par l’intermédiaire du blog et de nouvelles auditions, va enrichir sa réflexion et confronter ses idées. Un colloque se tiendra à la fin du 1er semestre 2014 avant que les propositions soient présentées aux pouvoirs publics, permettant aussi d’enrichir le projet de loi pour la transition énergétique.

Concernant le grand volet de la rénovation, le Plan Bâtiment Durable livre les actions du gouvernement notamment dans le cadre du plan d’investissement pour le logement (PIL), le plan de rénovation énergétique de l’habitat (PREH) qui décline un ensemble d’actions destinées à répondre à l’engagement présidentiel de rénover 500 000 logements par an d’ici 2017 : 120 000 logements sociaux et 380 000 logements privés.

En avril dernier, l’équipe du Plan Bâtiment Durable, en lien avec la rédaction du Moniteur, a organisé un événement sur le thème : "La rénovation énergétique des logements : comment accompagner les ménages?". Plus de 150 personnes étaient présentes.

A partir d’un recensement des initiatives portées par des collectivités locales, des entités privées ou des partenariats multiples, l’événement a permis de présenter une dizaine d’initiatives de guichets uniques et d’offres intégrées, reflétant ainsi la diversité des modèles possibles. Un débat a ensuite permis de croiser les regards, d’identifier les forces et les faiblesses de chacun des modèles. Un fascicule répertoriant plus de 50 de ces initiatives a été édité à cette occasion.

Sur le thème de la précarité énergétique, le Plan Bâtiment Durable rappelle que 87 % des ménages en situation de précarité énergétique sont logés dans le parc privé. Que 79 % des Français considèrent l’énergie comme un sujet de préoccupation important (vs. 70% en 2010). Et enfin, que 44 % des foyers ont restreint leur chauffage au cours de l’hiver 2012/2013 pour ne pas avoir de factures trop élevées. Sur la base des propositions portées par le Plan Bâtiment (janvier 2010) et du consensus de l’ensemble des acteurs impliqués dans l’accompagnement des ménages modestes ou en situation de précarité énergétique, le programme « Habiter mieux » a été créé. Porté par l’Agence nationale de l’Habitat (Anah), le programme constitue le volet «lutte contre la précarité énergétique» du plan de rénovation énergétique de l’habitat et de la campagne « J’éco-rénove, j’économise ». Il vise à aider, d’ici 2017, 300 000 ménages à sortir de la précarité énergétique en les accompagnant dans la définition, le financement et la réalisation des travaux de rénovation énergétique de leur logement. C’est une action pérenne, complémentaire des aides au paiement des factures, qui agit ainsi directement sur la réduction des dépenses d’énergie liées au logement. Après une montée en charge progressive sur l’année 2012, le programme s’est accéléré en 2013. 31235 logements ont fait l’objet de travaux de rénovation énergétique sur le territoire métropolitain et se répartissent comme suit : 27 530 propriétaires occupants, 2 150 propriétaires bailleurs et 1 555 logement situés dans une copropriété en difficulté ont été aidés. Le Plan Bâtiment Durable précise que l’accélération u programme est très satisfaisante, elle permet de s’inscrire dans la trajectoire pour atteindre l’objectif de 300 000 ménages aidés d’ici 2017. Toutefois, cette dynamique suppose que l’ensemble des opérateurs et acteurs sociaux soit en mesure d’absorber cette hausse spectaculaire de la demande et des dossiers. Il convient donc d’être vigilant sur ce point.

Concernant la problématique du financement, le rapport souligne que la rénovation énergétique des logements privés est encore ralentie par les complexités de fonctionnement de l’éco-prêt à taux zéro. Ainsi, on estime à moins de 30 000 le nombre de prêts réalisés sur l’année 2013, là où la première année de distribution avait permis la réalisation de plus de 80 000 prêts.

Pour le Plan Bâtiment Durable, la dynamique devrait toutefois être renforcée en 2014 par les effets conjugués de la campagne de communication « J’éco-rénove, j’économise » et le déploiement du PREH.

De plus, la simplification de la distribution de l’éco-prêt devrait trouver une traduction opérationnelle en 2014.

Par ailleurs, l’annonce du Gouvernement de l’entrée en vigueur du principe d’Eco-conditionnalité des aides publiques au 1er juillet 2014 pour l’éco-prêt à taux zéro, et au 1er janvier 2015 pour le crédit d’impôt développement durable, constitue une étape importante dans le attendue par tous le secteur. Tout au long du 1er semestre, l’équipe du Plan Bâtiment Durable suivra avec vigilance sa préparation.

S’agissant des copropriétés, le rapport note l'obligation d'un audit énergétique (arrêté du 28 février 2013), ainsi que le projet de loi ALUR (loi pour l’accès à au logement et à un urbanisme rénové) qui devrait encore faciliter la rénovation énergétique des logements en copropriété.

Le projet de loi, non encore définitif au jour où ce rapport est publié , prévoit d’abaisser la majorité requise pour les votes de travaux de rénovation (la majorité simple serait requise), d’élargir l’obligation de diagnostic à la création d’un diagnostic technique global (en plus du DPE ou audit énergétique, une analyse de l’état apparent des parties communes et de leurs équipements et un état de la situation au regard des obligations légales et réglementaires ainsi qu’une analyse des améliorations possibles.

Le diagnostic global sera mis à jour tous les 10 ans, sa réalisation sera obligatoire avant le 1er janvier 2017).

Le projet prévoit aussi la création d’un fonds de prévoyance pour financer la rénovation énergétique des copropriétés, et l’allégement des règles de majorité pour décider de surélever l’immeuble collectif.

De plus, le Plan Bâtiment Durable précise que pour financer les travaux d’économies d’énergie en copropriété, les conventions de distribution de l’éco-prêt à taux zéro collectif doivent être signées début 2014, rendant sa distribution effective.

L’équipe permanente du Plan Bâtiment Durable suit avec attention les travaux initiés sur la copropriété au sein des différentes instances, notamment au sein de l’association APOGEE.

Un « rendez-vous du Plan Bâtiment Durable » sera consacré au printemps aux initiatives de sensibilisation et de formation des acteurs de la copropriété et une action forte de mobilisation de la filière sera proposée au cours du 1er trimestre.

Sur le Parc social, le Plan Bâtiment Durable estime que les acteurs du parc social s’impliquent résolument dans l’entretien et l’amélioration de leur parc de logements, ce qui leur permet d’être également particulièrement mobilisés dans le mouvement de rénovation énergétique.

En conséquence, les 4,5 millions de logements sociaux, avec une consommation moyenne de 170 kWep/m2.an, ont un niveau de performance énergétique meilleur que le reste du parc résidentiel. Toutefois, le Plan Bâtiment Durable va rester attentif au déploiement d’un pacte d’objectifs et de moyens conclu en juillet 2013 entre l’Etat et le mouvement HLM qui prévoit la rénovation énergétique de 120 000 logements sociaux par an et à mettre en place des dispositifs d’accompagnement des ménages après travaux afin de lutter contre l’effet « rebond » et à la distribution de l’éco-PLS. Il sera également attentif à la problématique de l’amiante pour lesquels les coûts engendrés sont importants et impactent lourdement les investissements en matière d’efficacité énergétique.

Comprendre le taux de l’éco-PLS Le taux est désormais fixé :

- au taux du livret A diminué de 75 points de base pour une durée du prêt inférieure ou égale à 15 ans ;

- au taux du livret A diminué de 45 points de base pour une durée du prêt supérieure à 15 ans et inférieure ou égale à 20 ans ;

- au taux du livret A diminué de 25 points de base pour une durée du prêt supérieure à 20 ans et inférieure ou égale à 25 ans.

Autre problématique soulevée, celle de l’obligation de rénovation énergétique des logements. La question de l’opportunité d’une obligation de rénovation énergétique dans le parc résidentiel avait été posée par le Comité opérationnel du Grenelle de l’Environnement sur les bâtiments existants (conduit par Philippe Pelletier – Février 2008). Un chantier important a été lancé en 2013 avec la création d’un groupe de travail chargé d’explorer l’opportunité et les modalités d’une obligation future de rénovation dans le secteur résidentiel. Mené par Jacques Chanut (vice-président de la FFB) et Raphaël Claustre (CLER), le groupe de travail a établi un rapport dans lequel la question d’une obligation n’est pas tranchée. En toute objectivité, il explore tous les leviers identifiés sans les juger, ouvre des pistes de réflexion, formule des propositions partagées par tous et évoque les sujets qui divisent.

En préalable, le rapport souligne le caractère insoutenable de la situation actuelle avec une atteinte difficile des objectifs, la nécessité d’envisager une stratégie de long terme et d’agir impérativement sur le champ de la rénovation énergétique du parc résidentiel, et enfin l’importance d’améliorer la structuration de la filière de l’offre de service.

Ensuite le rapport constate qu’il n’existe pas d’accord sur la possibilité de mettre en œuvre une obligation généralisée de travaux, sachant que la notion même d’obligation recouvre des acceptions et des champs très variés.

Les principaux points d’accord du rapport « Explorer l’obligation de rénovation énergétique dans le secteur résidentiel »

· la nécessité d’une politique incitative plus lisible, plus large et plus exigeante en terme de performance, qui passe par une remise à plat des outils existants,

· une indispensable réforme du DPE,

· le constat que dans bien des cas, la réalisation de travaux de rénovation énergétique se heurte, s’agissant en particulier d’isolation par l’extérieur mais pas seulement, à des obstacles juridiques qu’il faut identifier et résoudre,

· la mise à jour de la réglementation thermique dans l’existant,

· la création, au sein des copropriétés, d’un fonds travaux obligatoire.

Si les contributions du groupe de travail sur l’exploration d’une telle obligation n’ont pas dégagé de consensus, elles ont permis toutefois de marquer des points d’accord évidents et particulièrement la nécessité « d ’embarquer la performance énergétique » chaque fois que cela est possible, c’est à dire, saisir l’occasion de travaux sur l’immeuble pour y associer une action de rénovation énergétique.

A cet effet, le Plan Bâtiment Durable va suivre avec attention les travaux préparatoires de la loi pour la transition énergétique, qui devrait contenir des éléments relatifs à l’évolution de la RT dans l’existant.

Enfin sur le parc tertiaire public et privé, avec plus de 922 millions de m2 de surfaces chauffées en 2010 (source : CEREN, chiffres clés du bâtiment 2011 – ADEME), une grande hétérogénéité de bâtiments et une consommation énergétique très diverse selon l’utilisation, l’ensemble du parc tertiaire représente un important d’économies d’énergie aux problématiques.

A la différence du parc résidentiel qui ne fait l’objet d’aucune norme coercitive de travaux, le secteur tertiaire public et privé présente la spécificité d’être astreint à une obligation de travaux d’amélioration de la performance énergétique.

En effet, l’article 3 de la loi du 12 juillet 2010, dite loi Grenelle 2, dispose que « des travaux d’amélioration de la performance énergétique seront réalisés dans les bâtiments existants à usage tertiaire ou dans lesquels s’exercent une activité de service public dans un délai de 8 ans à compter du 1er janvier 2012 ».

Un décret d’application doit déterminer la nature et les modalités de cette obligation de travaux, notamment les caractéristiques thermiques ou la performance énergétique à respecter « en tenant compte de l’état initial et de la destination du bâtiment, de contraintes techniques exceptionnelles, de l’accessibilité des personnes handicapées ou à mobilité réduite ou de nécessités liées à la conservation du patrimoine historique ».

Dès lors, au printemps 2013, constatant l’absence à court terme du décret d’application, le Plan Bâtiment Durable a porté l’idée d’une action volontaire de l’ensemble des acteurs afin d’engager la rénovation énergétique du parc tertiaire public et privé.

Les perspectives en 2014 devraient apporter de nouvelles signatures de la charte notamment sous l’impulsion de l’Observatoire de l’Immobilier Durable, de Bureau Veritas et de France GBC. Des acteurs publics devraient également rejoindre plus largement la démarche, à l’initiative notamment du Conseil général de l’Essonne.

Tout au long de l’année, l’équipe du Plan Bâtiment Durable va favoriser l’accueil de nouveaux acteurs publics et privés.

Les principaux points de méthodes de la charte pour l’efficacité énergétique des bâtiments tertiaires publics et privés

Mobiliser les trois leviers principaux d’action : évolution des comportements, amélioration de l’exploitation et de la maintenance, travaux de rénovation du bâti ou des équipements ;

Fixer l’objectif de performance à atteindre, en tenant compte du niveau de performance initiale et des travaux déjà réalisés, en visant une réduction de la consommation énergétique d’autant plus élevée que la performance de départ est faible ;

Apprécier les efforts de réduction de la consommation rendue possible par la coopération de toutes les parties prenantes, soit immeuble par immeuble, soit à l’échelle du patrimoine dans son ensemble ;

Prendre en compte le caractère rentable et soutenable des investissements réalisés ;

Cibler l’effort en écartant du périmètre immobilier concerné certains bâtiments du fait soit de leur surface, soit de leur statut juridique en copropriété, soit de leur destination particulière.

Les signataires s’engagent à porter l’effort sur les bâtiments de plus de 1000 m2 et peuvent, s’ils le souhaitent, prendre en compte les surfaces plus petites.

Sur la base des travaux initiés fin 2013, le cadre d’élaboration des plans de progrès et le reporting sera communiqué début 2014 aux signataires de la charte.

Le comité de pilotage sera constitué et réuni au cours du 1er trimestre 2014.

Après de premiers échanges fin 2013, les travaux avec les différents réseaux consulaires devraient s’engager début 2014.

L’année 2014 doit permettre le recueil du plus grand nombre d’expériences afin d’y appuyer la rédaction du projet de décret.

Par ailleurs, sur la recherche de financement innovants de l’efficacité énergétique, le Plan Bâtiment Durable fait savoir que 2014 devrait être l’année de création du fonds de garantie porté par la CDC mandatée par le premier ministre pour poursuivre ses travaux.

Les financements européens du FEDER seront prochainement décidés et organisés pour la nouvelle période 2014-2020. Outre le soutien maintenu aux bailleurs sociaux, ils pourraient être fléchés partiellement vers les logements privés, dès lors qu’ils permettent la création de mécanismes financiers innovants.

Les innovations portées par des collectivités territoriales, notamment en termes de tiers financement et de services publics de l’efficacité énergétique, continueront de se déployer.

La loi transition énergétique devrait conduire à renforcer les dispositifs de financement de la rénovation.

L’équipe du Plan Bâtiment Durable sera attentive à toutes ces questions.

Publication du rapport d’activité 2013

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 07:42
Hasardeuse Europe, des ambitions a minima en matière de politiques énergétiques

Hasardeuse Europe, des ambitions a minima en matière de politiques énergétiques

La Commission Européenne a présenté, le 22 janvier, une feuille de route cadrant des propositions en matière de politiques énergétique et climatique à l’horizon 2030.

Ce cadrage européen propose l’adoption de trois objectifs européens : un objectif contraignant de réduction des gaz à effet de serre de 40% par rapport à 1990, un objectif contraignant de 27% d’énergies renouvelables, et un objectif indicatif avec de nouvelles ambitions en matière d’efficacité énergétique car il faudra attendre la fin de l’année pour une révision de la directive actuelle, qui ne permet d’atteindre, au mieux, que 16,8 % d’économies d’énergie d’ici 2020 (bien en-deçà de l’objectif non-contraignant de 20 %).

La présentation du cadrage pour 2030 visant à remplacer celui de 2009 dit des "trois fois vingt" qui prévoyait que l'Union européenne réduise ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici à 2020 par rapport à 1990, et réalise 20% d'économies d'énergie grâce à des gains d'efficacité dans le bâtiment, les transports et les équipements électroménagers, montre que les ambitions de l’Union Européenne restent ternes et représentent des seuils minimaux évitant ainsi la confrontation entre le conformisme et le modernisme.

Concernant le volet climatique, pour atteindre l’objectif de l’UE consistant à réduire d'ici à 2050 les émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95 % par rapport aux niveaux de 1990, la commission entend rappeler que l'objectif ambitieux d'une réduction des gaz à effet de serre (GES), doit être d'au moins 40% d'ici à 2030 (par rapport à l'année de référence 1990). Cette non-mesure, puisque elle demeure un seuil minimum pour rester sur la trajectoire d’une réduction des émissions de 80 % d’ici 2050, donc du seuil bas de la fourchette 80 %-95 %, fait suite à une lettre regroupant les ministres de l'environnement français, britannique et italien, et les ministres allemands de l'économie et de l'environnement, soutenue par les ministres de l'environnement des Pays-Bas et de l'Espagne, envoyée à la Commission le 6 janvier dernier. Avec un marché européen de crédits carbone saturé, rajouté à l'annonce de la Commission concernant le surplus de quotas, dont la sur-allocation fausse les réductions effectives de gaz à effet de serre ne font que plomber le panorama climatique.

L'adoption de cet objectif peu ambition de 40% doit servir à l'UE de catalyseur en vue des futures négociations climatiques qui devront déboucher sur un nouvel accord international à Paris en 2015.

Sur le volet en matière d’énergies renouvelables à l’échelle de l’UE, l’objectif de 27 % la part d’EnR en 2030 sera vraisemblablement atteinte. Ce non objectif révèle aussi le manque de volonté pour insuffler une nouvelle industrie qui permettrait à l’UE d’être un leader incontesté dans le domaine des énergies vertes. En effet, il s’avère beaucoup moins contraignant que celui édicté en 2009, issu du "paquet" énergie-climat’’, dit des "trois fois vingt" qui prévoyait une réduction de 20% des émissions de GES, de réaliser 20 % d’économies d’énergie et surtout la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie augmentée à 20 % d’ici à 2020. Première conclusion, l’’’objectif’’ de 27 % est beaucoup moins contraignant qu’il ne le préconise. Cet objectif fixé à 27 % valide le processus croissant de la production des EnR mais confine sa trajectoire montante en raison ou les Etats Membres, s’ils le souhaitent, ne seront pas individuellement comptables des progrès réalisés. Et pourtant, C’est bien l’énergie qui fait loi…. WEO2013, les EnR compteront pour près de la moitié de l'augmentation de production électrique mondiale jusqu'en 2035

S’agissant du volet efficacité énergétique, plus que les deux volets précédents, l’objectif n’est pas encore déterminé. Le rôle de l’efficacité énergétique dans le cadre pour 2030 sera analysé de manière plus approfondie lors d’une révision de la directive sur l’efficacité énergétique, qui devrait être finalisée dans le courant de l’année. Une fois cette révision achevée, la Commission examinera la nécessité d'apporter des modifications à la directive. Les plans énergétiques nationaux des États membres devront également couvrir l’efficacité énergétique.

La conclusion sur les objectifs pour 2030 en matière de climat et d’énergie montre une politique attentiste dont la seule préoccupation est de préserver les forces en présence. Convaincu que la décentralisation de systèmes énergétiques ne répond pas aux critères des grands énergéticiens, la Commission a donc misé sur le statut quo qui révèle la fragilité du continent à se renouveler.

Un signal qui prend une allure de carton rouge en matière de politiques énergétique et climatique efficace, en vue des prochaines négociations de la COP 21….

D’autant que le discours énergétique de la Commission laisse entrevoir une nouvelle voie en faveur du Gaz de schiste, voir prochain article : ca sent le gaz dans l'UE...

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4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 07:50
Une Charte pour l’efficacité énergétique des bâtiments tertiaires publics et privés

Une Charte pour l’efficacité énergétique des bâtiments tertiaires publics et privés

Avec près de 44% de la consommation d’énergie finale de la France, le bâtiment est le secteur économique le plus énergivore. Chaque année plus d’une tonne d’équivalent pétrole est consommée par chaque Français. Le bâtiment génère 123 millions de tonnes de CO2 par an, soit près du quart des émissions nationales de gaz à effet de serre.

C’est pourquoi, en application des engagements européens de la France en la matière, le secteur du bâtiment fait l’objet d’un ambitieux programme de réduction des consommations énergétiques d’au moins 38 % d’ici 2020. Cet objectif contribuera à mettre la France sur la trajectoire de son engagement de réduire de 30 % ses consommations d’énergie fossile d’ici 2030 et de 50 % sa consommation d’énergie à l’horizon 2050, comme l’a annoncé le Président de la République à l’ouverture de la deuxième conférence environnementale le 19 septembre 2013.

Parmi l’ensemble du parc, les bâtiments du secteur tertiaire public et privé (bureaux, commerces, bâtiments éducatifs et autres bâtiments tertiaires) représentent près de 850 millions de mètres carrés et se caractérisent par le niveau élevé de leur consommation énergétique. Avec un quart des surfaces bâties de notre pays, le secteur tertiaire représente un tiers des consommations.

En conséquence, l’article 3 de la loi du 2 juillet 2010 dispose que : « Des travaux d’amélioration de la performance énergétique sont réalisés dans les bâtiments existants à usage tertiaire ou dans lesquels s’exerce une activité de service public dans un délai de 8 ans à compter du 1er janvier 2012. Un décret en Conseil d’Etat détermine la nature et les modalités de cette obligation de travaux, notamment les caractéristiques thermiques ou la performance énergétique à respecter en tenant compte de l’état initial et de la destination du bâtiment, de contraintes techniques exceptionnelles, de l’accessibilité des personnes handicapées ou à mobilité réduite ou de nécessités liées à la conservation du patrimoine historique ».

Parmi l’ensemble du parc, les bâtiments du secteur tertiaire public et privé (bureaux, commerces, administrations, bâtiments éducatifs et autres bâtiments tertiaires) représentent plus de 920 millions de mètres carrés et se caractérisent par le niveau élevé de leur consommation énergétique.

Avec un quart des surfaces bâties de notre pays, le secteur tertiaire représente un tiers des consommations des bâtiments. D’après les données du CEREN, la consommation unitaire moyenne de l’ensemble du parc tertiaire chauffé est en 2010 de 206 kWh/m2.an (énergie finale).

Dans le cadre de la concertation engagée en vue de préparer le futur décret, Maurice Gauchot, président de CBRE France, a été chargé par Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment Durable, de rassembler l’ensemble des acteurs du parc tertiaire public et privé afin de présenter des recommandations de nature à contribuer à la rédaction du décret d’application.

La charte et le rapport conduit par Maurice Gauchot, salué par l’ensemble des acteurs de l’immobilier tertiaire, sont disponibles sur le site du Plan Bâtiment Durable : www.planbatimentdurable.fr

Conscients de la nécessité d’organiser un mouvement coordonné de rénovation énergétique du parc tertiaire public et privé, des acteurs du secteur, sur impulsion du Plan Bâtiment Durable, ont décidé d’anticiper la mise en application de l’obligation future de rénovation, dont le décret sera publié en 2014 conformément au souhait exprimé par le Président de la République le 20 septembre dernier.

Les acteurs souhaitent que cette charte suscite un mouvement d’ensemble en faveur de l’amélioration de l’efficacité énergétique, du bien-être des utilisateurs des locaux et de l’activité économique de la filière du bâtiment et de l’immobilier.

La charte est ouverte à la signature de tous les acteurs publics et privés du secteur tertiaire désireux d’engager l’amélioration énergétique de leur parc.

Elle est également ouverte aux organismes collectifs qui rassemblent les acteurs du parc tertiaire public et privé : associations, fédérations qui promeuvent les intérêts d’un métier ou d’un segment particulier du parc. S’il est impossible pour ces organismes collectifs de s’engager pour chacun de ses membres, ils déclarent néanmoins s’engager à promouvoir et à diffuser les dispositions de la charte.

Un premier mouvement s’engage par la signature d’une trentaine d’acteurs ce 31 octobre 2013. De nombreux autres acteurs ont d’ores et déjà témoigné de leur intérêt et devraient rejoindre ce mouvement d’ici quelques semaines.

Par la charte, et en préfiguration du futur décret organisant la rénovation énergétique du parc tertiaire public et privé, les parties signataires s’entendent sur les dispositions suivantes :

Article 1 – Engagements collectifs de méthode pour réduire la consommation énergétique des bâtiments tertiaires

Les signataires déclarent, par la présente, s’engager dans la diminution de la consommation énergétique des bâtiments tertiaires publics et privés.

La méthode

A cette fin, les signataires déclarent inscrire leur action dans les recommandations du rapport déposé par Maurice Gauchot, en particulier :

­ Mobiliser les trois leviers principaux d’amélioration de la performance énergétique des immeubles tertiaires : mobilisation des utilisateurs, amélioration de l’exploitation et de la gestion technique, travaux d’aménagement des locaux, de rénovation du bâti et/ou des équipements techniques ;

­ Fixer l’objectif de performance à atteindre, non pas de manière uniforme pour tous les immeubles, mais en tenant compte du niveau de performance initiale du bâtiment considéré et des travaux déjà réalisés, en visant une réduction de la consommation énergétique d’autant plus élevée que la performance de départ est faible ;

­ Apprécier les efforts de réduction de la consommation rendue possible par la coopération de toutes les parties prenantes (propriétaire et occupant), soit immeuble par immeuble, soit en prenant en compte le patrimoine dans son ensemble ;

­ Prendre en compte le caractère rentable et soutenable des investissements réalisés ;

­ Cibler l’effort en écartant du périmètre immobilier concerné certains bâtiments du fait soit de leur surface, soit de leur statut juridique en copropriété, soit de leur destination particulière1. Les signataires s’engagent à porter l’effort sur les bâtiments de plus de 1000 m2 et peuvent, s’ils le souhaitent, prendre en compte les surfaces plus petites.

Pour ce faire, les dispositifs suivants pourront être mis à profit :

Les ambitions

­ Développer les bonnes pratiques des utilisateurs et optimiser l’exploitation et la maintenance des sites ;

­ Développer des modes d’emploi vertueux des immeubles, notamment après chaque campagne de travaux, y compris aménagement de locaux ;

­ Mettre en place des plans de progrès pour les grands immeubles (plus de 10 000 m2) décrivant à la fois les actions et les travaux réalisés et à réaliser pour atteindre les objectifs ;

­ Mettre en œuvre les dispositions relatives à l’annexe environnementale au bail, conformément aux dispositions de l’article 8 de la loi du 12 juillet 2010, les objectifs énergétiques de l’annexe environnementale se référant en particulier à celui défini dans la présente charte ;

­ Conclure des contrats de performance énergétique ; ­ Introduire l’affichage des consommations énergétiques dans les immeubles ;

­ Développer les labels, certifications et méthodologies associées pour établir et suivre la performance énergétique et environnementale des immeubles existants.

Les signataires s’engagent à lier la mise en œuvre de leur plan de progrès à la déclaration d’un niveau d’objectif en matière d’économie d’énergie ainsi qu’à la communication de ce plan de progrès et, à intervalles réguliers, des résultats obtenus.

Cet objectif est comptabilisé suivant les consommations réelles tous usages, en énergie primaire ou finale et à usage constant, par rapport à une situation de référence correspondant à une date comprise entre 2006 et 2013 et laissée au choix du déclarant, lequel pourra également choisir l’unité de mesure la plus pertinente de l’intensité d’usage. Il est laissé aux déclarants la possibilité d’inclure ou non la consommation relative à leurs process spécifiques.

Dans l’esprit des recommandations précitées, cet engagement de réduction de consommation d’énergie s’exprime sous la forme d’un résultat à atteindre, chacun ayant la liberté des moyens mis en œuvre pour atteindre l’objectif.

Article 2 – Soutien des organismes collectifs

Les organismes collectifs signataires s’engagent à diffuser et promouvoir les dispositions de la présente charte.

Ils élaboreront des documents méthodologiques destinés à favoriser la bonne appropriation, par chaque partie prenante (propriétaires de locaux, locataires, utilisateurs), des présentes recommandations. Ils favoriseront la remontée des expériences de terrain et la communication des bonnes pratiques.

Article 3 – Engagements du Plan Bâtiment Durable

Le Plan Bâtiment Durable soutient ces engagements ; il veillera à créer les conditions favorables de réussite de ces démarches, notamment à travers des actions d’information et de mobilisation des professionnels.

En particulier, le Plan Bâtiment Durable établira, dans un délai de six mois à compter de la signature de la présente charte, des partenariats avec des réseaux professionnels ou institutionnels susceptibles de venir en appui aux acteurs concernés au niveau local dans leur demande d’amélioration de l’efficacité énergétique de leur parc immobilier.

Par ailleurs, une action sera menée et une organisation proposée pour accompagner de manière adaptée les acteurs du petit tertiaire et des collectivités locales. Cette réflexion sera menée en partenariat avec les acteurs professionnels concernés, par exemple les Chambres de Commerce et d’Industrie, les Chambres de Métiers et de l’Artisanat, ou les associations représentatives des collectivités territoriales.

Il assurera une communication régulière sur la mise en œuvre et le suivi de la présente convention, valorisera les initiatives engagées pas les acteurs publics et privés sur leur patrimoine, et encouragera l’organisation de retours d’expérience.

Article 4 – Ouverture de la charte

La présente charte est ouverte à la signature de tous les acteurs publics et privés du secteur tertiaire, qu’ils soient propriétaires, locataires ou utilisateurs, désireux de s’engager dans une démarche d’amélioration de la performance énergétique de leur parc immobilier, par anticipation de l’obligation future de rénovation.

Article 5 – Suivi de la mise en œuvre de la charte et avenants sectoriels

Le Plan Bâtiment Durable est chargé de suivre l’exécution de la présente charte et de proposer, le cas échéant, les avenants nécessaires.

Notamment, il pourra être proposé des avenants par secteur d’activité ou catégorie d’actifs, de manière à établir un cadre plus pertinent de mobilisation et de suivi de l’amélioration de la performance énergétique de parcs immobiliers spécifiques.

A ce titre, le Plan Bâtiment Durable constituera un comité de pilotage s’entourant de représentants des parties signataires et des organismes chargés de la mesure et de l’observation du parc tertiaire public et privé.

Le Plan Bâtiment Durable dressera un bilan annuel des actions menées dans le cadre de cette charte, ce bilan étant rendu public.

Article 6 – Durée de la charte

La présente charte prend effet à la date de signature par les parties et s’étend jusqu’à publication du décret d’application de l’article 3 de la loi du 12 juillet 2010.

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 06:42

3ème période des Certificats d’Économies d’ÉnerLes CEE, une efficacité, difficile à mesurer…

A la demande du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, la Cour des Comptes a réalisé une enquête sur l’ensemble du dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE). En s’appuyant sur de nombreuses études effectuées notamment par l’ADEME, la DGEC et divers organismes publics ou privés, la Cour des Comptes a donc publié les conclusions de son étude le 15 octobre dernier.

Créés par la loi de programmation fixant les orientations de la politique énergétique (POPE), du 13 juillet 2005, les certificats d’économies d’énergie (CEE) incitent les fournisseurs d’énergie (les « obligés ») à promouvoir l’efficacité énergétique auprès de leurs clients en leur imposant une obligation triennale de réalisation d’économies d’énergie, calculée en fonction de leur poids dans les ventes d’énergie. Cette obligation est chiffrée en kWh cumac (contraction de « cumulée » et « actualisée », car l’économie d’énergie liée aux certificats (1 CEE = 1 kWh cumac) est calculée en additionnant le total des kWh économisés sur la durée de vie des appareils, ou sur la durée d’application des actions de réduction de la consommation d’énergie, avec un taux d’actualisation de 4 %) d’énergie finale.

Pour remplir leurs obligations, les obligés ont le choix des actions qu’ils souhaitent mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité (résidentiel, tertiaire, industriel, agricole, transport, notamment) et auprès des différents types de clients (ménages, entreprises, collectivités publiques, notamment). Trois types d’actions peuvent donner lieu à certificats: la réalisation d’opérations relevant d’un catalogue d’opérations standardisées répertoriées sous forme de fiches dont la liste est fixée par arrêté; la valorisation d’opérations spécifiques correspondant à des opérations plus complexes ou non génériques ; le financement de programmes, faisant l’objet d’un arrêté, correspondant à des actions organisées de maîtrise de l’énergie (information, formation, innovation, lutte contre la précarité énergétique). Les obligés peuvent également acheter leurs certificats auprès d’autres acteurs.

Les certificats d’économies d’énergie sont donc un des outils utilisés par l’État pour mettre en œuvre sa politique d’efficacité énergétique. Ils ont pour objectif de faciliter les investissements permettant de réduire la consommation d’énergie, à la fois par un soutien financier, la fourniture d’informations et de conseils aux investisseurs et la structuration des professionnels.

Selon la Cour des Comptes, le dispositif des CEE, sur ces trois axes, ont effectivement eu un impact qui s’est progressivement accru au fur et à mesure que les obligations supportées par les vendeurs d’énergie ont été renforcées :

-            de 2010 à 2013, environ 1,4 Md€ ont été affectés aux actions de soutien à l’efficacité énergétique par les obligés, pour un coût très faible du côté des pouvoirs publics et un coût moyen unitaire par kWh cumac économisé (0,4 c€) limité par rapport au coût de production de l’énergie économisée ;

-            des dispositifs de conseils et d’information ont été développés à travers les médias, la prospection directe, des sites internet, etc. ; le travail d’élaboration des fiches d’opérations standardisées permet d’objectiver les résultats attendus et de faciliter le suivi des actions menées ;

-            la mobilisation des acteurs a progressé, à la fois celles des vendeurs d’énergie et de certains professionnels, en particulier dans le bâtiment, d’abord à travers les réseaux de partenaires des grands énergéticiens puis de manière plus générale, à travers la fédération française du bâtiment et la confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment et le programme de formation FEEBAT.

Toutefois, la Cour des Comptes estime qu’il est très difficile de mesurer avec précision les effets des CEE, comme pour la plupart des outils de soutien à l’efficacité énergétique, à la fois parce que l’on sait mal distinguer leur impact propre par rapport à celui des autres outils utilisés (en particulier le crédit d’impôt développement durable et éco-prêt à taux zéro) et parce qu’il est impossible de mesurer l’effet d’aubaine faute de savoir ce qui se serait passé en l’absence de ces outils.

 

Par ailleurs, la Cour mentionne que certains acteurs proposent d’autres outils de soutien aux politiques d’efficacité énergétique sous formes d’alternatives ou de compléments aux certificats d’économie d’énergie, notamment en cas de forte augmentation des objectifs (tiers financement, généralisation des diagnostics sous forme de « passeport énergétique, etc.).

À défaut de pouvoir mesurer précisément l’efficience des différents dispositifs, la Cour des Comptes objecte qu’il est nécessaire de réfléchir à l’usage de chaque outil en fonction de ses qualités spécifiques, notamment dans le cadre de l’atteinte, par la France, de l’objectif d’une réduction de 20 % de sa consommation d’énergie d’ici 2020 et de la mise en œuvre de la directive de 2012 sur l’efficacité énergétique.

La Cour des Comptes précise que cet exercice d’évaluation, qui dépasse largement le cadre de son enquête, limitée aux CEE, reste à faire. Elle rajoute qu’il devrait inclure tous les outils à la disposition des pouvoirs publics, y compris le prix de l’énergie lui-même. De plus, la juridiction financière montre que beaucoup de pays, qui n’utilisent pas les certificats aujourd’hui, privilégient l’effet prix et préfèrent des systèmes de taxes qui, en augmentant le coût de l’énergie, rendent les investissements d’économies d’énergie plus rentables.

La Cour complète qu’en s’en tenant aux seuls certificats d’économie d’énergie, le système semble pouvoir être amélioré sur plusieurs points.

La Cour des Comptes a établi deux types de réflexions pouvant être réalisés :

1 – sur les orientations stratégiques

Les objectifs de la troisième période, et donc la part des CEE dans la politique d’efficacité énergétique, ne peuvent être fixés que dans le cadre plus global des objectifs prioritaires de cette politique, et par rapport aux autres dispositifs mis en place par les pouvoirs publics. Les CEE sont des instruments qui permettent d’atteindre le grand public, notamment le secteur diffus du bâtiment, en aidant les ménages à faire des travaux de taille limitée améliorant progressivement, par des actions répétées, l’efficacité énergétique de leur logement.

Pour des actions plus massives et ciblées, nécessitant des moyens financiers importants, comme les rénovations lourdes des logements existants ou les investissements dans l’industrie ou les transports, les CEE semblent mal adaptés.

Seuls les programmes permettent de mobiliser et de concentrer des moyens significatifs sur des actions prioritaires. La Cour propose dans ce cadre d’affirmer plus clairement un objectif prioritaire quantifié en faveur de la lutte contre la précarité énergétique. Les programmes pourraient également être utilisés pour expérimenter et développer des dispositifs de diagnostic approfondi.

Cette diversification possible des programmes des CEE ne devrait toutefois pas affaiblir la capacité des CEE à soutenir les travaux diffus qui restent nécessaires pour atteindre les objectifs d’efficacité énergétique et dont le potentiel est encore important. Elle ne doit pas non plus « dénaturer » ce qui fait l’intérêt des CEE, c’est-à-dire laisser aux obligés, aux éligibles et aux autres acteurs économiques l’initiative du choix des actions à financer, et transformer les CEE en un système qui ressemblerait finalement à un ensemble de taxes affectées dont l’impact sur les économies réalisées ne serait plus mesurable.

Par ailleurs, les certificats d’économies d’énergie jouent actuellement un rôle limité dans les domaines des transports et de l’industrie, forts consommateurs d’énergies fossiles. Toutefois le potentiel est important et des opérations font l’objet de fiches d’actions standardisées pouvant aboutir à l’obtention de certificats. Pour cette raison et pour ne pas réduire les possibilités d’obtention des CEE dans un contexte d’augmentation des objectifs pour la troisième période, le maintien de la diversité des secteurs d’application des CEE semble préférable.

Enfin les CEE, surtout si les objectifs devaient nettement augmenter, ont un effet-prix qui pose le problème de leur répercussion sur les consommateurs (avec le cas particulier des tarifs réglementés). Ces effets ont été peu étudiés et la CRE pourrait utilement être consultée sur ces sujets.

2 – sur la gestion et l’organisation du dispositif

Une fois l’objectif fixé, le cadre de gestion et d’organisation du dispositif doit être amélioré, en particulier sur les points suivants :

a) En matière de gouvernance :

- la simplification des procédures administratives mises en œuvre par le PNCEE, qui doit reposer sur des procédures de contrôle a priori allégées au profit d’un système déclaratif et de contrôles a posteriori effectifs ;

- la mise en place d’un marché transparent avec carnet d’ordres et affichage des quantités et des prix réellement demandés et obtenus, en limitant le rôle d’EMMY à celui d’un registre des acteurs et des certificats détenus et en revoyant à cette occasion les conditions de la délégation de service public ;

- une meilleure concertation, plus régulière et institutionnalisée, entre tous les acteurs ;

b) en matière d’efficacité des CEE :

- la stabilité et la lisibilité du dispositif à l’intérieur de chaque période triennale, sans les tâtonnements que l’on a connus au début et à la fin de la deuxième période ;

- un examen approfondi avant chaque nouvelle période de fixation d’obligations d’économies d’énergie des fiches et des calculs qu’elles contiennent, pour supprimer, d’une part, celles qui sont rattrapées par la réglementation ou dont l’efficacité est trop faible, et pour actualiser, d’autre part, les données de parc et de marché des situations de référence de chaque fiche ;

- la généralisation pour la troisième période d’un système d’éco- conditionnalité, liant l’obtention des CEE à la réalisation des travaux par des professionnels à la compétence reconnue par des labels ou des certifications, en utilisant la période intermédiaire pour le mettre en place de manière incitative et en assurant le financement du programme de formation FEEBAT sur des durées plus longues, d’au moins 3 ans ;

- le développement de formules, reposant en partie sur les certificats, encourageant la réalisation de diagnostics énergétiques indépendants, pour aider les ménages, mais aussi les entreprises et les collectivités locales à faire les travaux les plus efficaces.

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Published by LV_RM - dans Efficacité Energétique
8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 06:48

ADEME-WEC20 % des gains de productivité énergétique au niveau du consommateur final ont été annulés par l’augmentation des pertes de conversion énergétique

Longtemps considérée comme une simple « option » par les pays de l’OCDE, l’efficacité énergétique se diffuse avec des progrès notables réalisés dans toutes les grandes régions du monde. L’expérience engrangée par les pays de l’OCDE profite aux pays dits émergents, comme le démontre l’étude sur l’efficacité énergétique dans le monde menée par l’ADEME pour le Conseil Mondial de l’Energie. Un relatif consensus international émerge. Il voit l’efficacité énergétique comme une stratégie bénéfique pour chaque partie prenante : réduction de la dépendance aux importations d’énergie, réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie, préservation de la compétitivité des entreprises et du pouvoir d’achat des ménages...

Toutefois, ces bonnes nouvelles apparaissent en trompe-l’œil, avec un ralentissement généralisé de l’efficacité énergétique sur les années récentes. Les disparités régionales demeurent et des solutions nouvelles doivent être trouvées pour tenir compte de la réalité de chaque pays et ainsi passer à la vitesse supérieure.

Le rapport couvre 85 pays, qui représentent plus de 90 % du total de la consommation mondiale d’énergie.

Bien que les avantages de l’efficacité énergétique soient évidents et le potentiel d’amélioration significatif, les progrès enregistrés jusqu’à présent ne sont pas à la hauteur des attentes. Le rapport tente par conséquent d’identifier les facteurs qui entravent la réalisation de progrès. Cette étude a eu pour premier objectif d’analyser les tendances récentes en matière d’efficacité énergétique dans les pays membres du WEC. Plusieurs indicateurs ont été définis et utilisés à cette fin. Ces indicateurs ont fait l’objet d’un réexamen approfondi et ont été comparés les uns aux autres par région et pour quelques-uns, par pays, à l’aide de cartes.

Le second objectif de cette étude a consisté à décrire et à évaluer les politiques d’efficacité énergétique mises en œuvre dans un grand nombre de pays à travers le monde.

Cette étude a dépasse toutefois le simple cadres des politiques et des mesures d’efficacité énergétique déjà en place. Elle a eu également pour objet de présenter les résultats d’une évaluation approfondie de ces politiques en vue de dégager les expériences les plus intéressantes et de tirer des conclusions générales concernant les avantages et les insuffisances des différentes politiques. Les informations contenues dans le présent rapport devraient permettre aux gouvernements souhaitant s’engager dans l’élaboration de politiques et de programmes de politiques de gestion de la demande énergétique de tirer parti de l’expérience d’autres pays.

L’efficacité énergétique est devenue une réalité mondiale mais de fortes disparités persistent

L’édition 2013 du rapport sur l’efficacité énergétique dans le monde, réalisé par l’ADEME pour le Conseil Mondial de l’Energie, avec le concours d’ENERDATA, pointe les progrès sensibles observés partout dans le monde avec, évidemment, des différences régionales encore notables, fortement influencées par les économies dites émergentes. Depuis 1990, au niveau mondial, l’intensité énergétique primaire (i.e. le ratio entre la consommation d’énergie primaire et le PIB d’un pays) a diminué au rythme de 1,3 % par an en moyenne et la diminution de l’intensité énergétique finale (i.e. le ratio entre la consommation finale d’énergie et le PIB) se révèle encore plus importante, de 1,6 % par an. Cette différence s’explique par l’augmentation rapide de la consommation d’électricité dont la production génère des pertes énergétiques dues aux faibles rendements de production et donc une baisse de l’efficacité du système de transformation de l’énergie.

Au-delà de l’impact de la crise économique, l’efficacité énergétique progresse dans la plupart des pays du monde sous l’effet des politiques mises en place. Les écarts de performance sont notamment liés à des contextes économiques disparates comme, par exemple, la forte présence de l’industrie lourde en Chine, ou les prix de l’énergie au Moyen-Orient et au sein de la Communauté des Etats Indépendants. Le ralentissement important de l’efficacité énergétique en Inde et surtout en Chine depuis 2008 est préoccupant et pèse fortement sur les performances mondiales.

D’un point de vue sectoriel, l’intensité énergétique des transports a diminué dans toutes les régions du monde, de 10 % en moyenne entre 1990 et 2011. La baisse est encore plus forte en Chine et en Inde, où la consommation d’énergie des transports par habitant est beaucoup plus faible que dans l’OCDE. Les progrès dans la consommation d’énergie des voitures, le développement des transports collectifs et le renchérissement du coût des carburants expliquent ces différences.

Dans le secteur résidentiel, si la consommation d'énergie par ménage a diminué de 0,8 % par an en moyenne au niveau mondial depuis 1990, les disparités nationales persistent. Les écarts sont particulièrement forts en termes de consommation électrique : 750 kWh par ménage par an en Inde, contre 1300 en Chine, 3500 en Europe, 5000 au Japon et encore 10 000 en Amérique du Nord !

Pour l’industrie on note une certaine convergence des performances entre régions du monde du fait de la globalisation ; en outre les meilleures performances ne sont plus observées dans les pays de l’OCDE.

Près de 20 % des améliorations de l’efficacité d’utilisation finale sont annulés par des pertes de transformation plus élevées Au niveau mondial, l’intensité énergétique finale a diminué plus rapidement que l’intensité énergétique primaire (1,6 % par an contre 1,3 % par an entre 1990 et 2011). En d’autres termes, à l’échelle mondiale, 20 % des gains de productivité énergétique au niveau du consommateur final ont été annulés par l’augmentation des pertes de conversion énergétique, principalement dans la production d’électricité (66 % dans l’OCDE Asie, 33 % dans la CEI et 36 % en Inde).

Cette augmentation des pertes n’est pas due à une baisse de performance de la production d’électricité, mais à la croissance rapide de la demande d’électricité au niveau de l’utilisation finale, dans la mesure où l’électricité est principalement produite par des centrales thermiques dont les pertes de conversion se situent entre 60 et 70 %. La part de l’électricité dans la consommation énergétique finale au niveau mondial est passée de 13 % en 1990 à 18 % en 2011. En Chine et dans d’autres pays d’Asie, la pénétration de l’électricité a été particulièrement rapide (passant de 5 à 20 % en Chine et de 8 à 15 % pour les autres pays d’Asie).

Politiques publiques d’efficacité énergétique, normes et incitations financières et fiscales se multiplient :

Au-delà de ces différences régionales en matière d’indicateurs d’efficacité énergétique, l’étude menée par l’ADEME s’intéresse également aux politiques publiques menées dans chacun des 85 pays étudiés, qui représentent plus de 95 % de la consommation mondiale d’énergie.

L’efficacité énergétique est devenue une priorité mondiale. Près des trois quarts des pays s’appuient désormais sur une institution spécialisée pour mettre en œuvre une politique nationale d’efficacité énergétique, en misant sur de nouvelles réglementations, des mécanismes financiers, voire des mesures fiscales (principalement dans l’OCDE). De même, 80 % des pays se fixent des objectifs quantitatifs en la matière, contre 40 % en 2006. Donnée révélatrice de cette « mondialisation » de l’efficacité énergétique : 70 % des pays étudiés ont banni les lampes à incandescence.

Plus précisément, l’étiquetage et les normes minimales d’efficacité énergétique se répandent rapidement, partout dans le monde. 100 % des pays de l’OCDE, 90 % des pays d’Asie et 50 % des pays d’Afrique étudiés ont introduit un étiquetage des performances des équipements, voire des bâtiments, le plus souvent obligatoire et sur un nombre croissant d’équipements. Les normes d'efficacité énergétique minimales qui concernent les appareils électroménagers, les véhicules et les nouvelles constructions sont mises en œuvre dans 80 % des pays étudiés. Ces normes sont cependant moins fréquentes pour les véhicules et limitées aux pays OCDE et aux BRICs.

Dans le secteur résidentiel, la réglementation monte en puissance : 70 % des pays appliquent des réglementations sur la construction de bâtiments neufs, obligatoires pour 90 % d'entre eux. L’étiquetage des performances des bâtiments est aussi une nouvelle approche, mise en place récemment dans les pays de l'UE et qui se propage à d'autres régions (par exemple au Chili).

Pour les appareils électroménagers, l’étiquetage constitue la mesure la plus courante, avec un nombre croissant d'appareils labellisés (9 dans les pays de l'UE, plus de 10 au Canada, en Chine et au Brésil, jusqu'à 19 aux USA). Bon moyen d'introduction des normes minimales d’efficacité énergétique, l’étiquetage est également en pleine expansion, notamment dans l’Union Européenne avec les nouvelles classes d'efficacité A +, A + + et A + + +, ou encore au Japon avec le programme « top runners »2.

Environ, 70 % des pays étudiés ont mis en place des mesures fiscales ou financières, principalement sous forme de subventions directes aux investissements, de plus en plus souvent remplacées ou combinées à des prêts à faible taux d’intérêt dans les pays de l'OCDE. Les mesures financières visent surtout le secteur des bâtiments (40 %) tandis que les mesures fiscales s'appliquent souvent pour les voitures (taxe basée sur les émissions de CO2, par exemple). Dans l’industrie, les audits énergétiques (subventionnés ou obligatoires) se répandent, tout comme les incitations fiscales.

De nouvelles solutions restent cependant à inventer :

Si les « bonnes pratiques » tendent à se répandre, les spécificités de chaque pays appellent de nouvelles mesures appropriées combinant soutien à l’innovation, réglementation, fiscalité, information, accompagnement et suivi.

Le rythme de l'efficacité énergétique a ralenti au cours de la dernière décennie, en particulier dans les pays développés qui ont déjà exploité les mesures les plus « faciles » et doivent désormais penser à des mesures innovantes : c'est le cas notamment en Europe pour la rénovation des bâtiments existants.

L’implication des entreprises privées (professionnels et producteurs d’énergie) apparaît fondamentale pour amener ce nouveau saut quantitatif et qualitatif et introduire davantage de souplesse dans la mise en œuvre des politiques publiques d’efficacité énergétique. C’est le cas, par exemple, avec l’approche des « certificats blancs » dont le principe consiste pour l’Etat à fixer des objectifs quantitatifs d’économies d’énergie à certaines parties prenantes (appelées les « obligés » : fournisseurs d’électricité, distributeurs de carburant...) pour une période donnée et à encourager d’autres parties prenantes (les « non-obligés ») à obtenir des certificats. Les « obligés » ont alors le choix entre réaliser eux-mêmes les économies d’énergie, acheter des certificats aux « non-obligés » ou encore payer une pénalité à l’Etat.

Les comportements et les usages des citoyens sont également clés dans l’amélioration de l’efficacité énergétique. Dans beaucoup de pays hors OCDE, les prix de l’énergie sont encore largement subventionnés et devraient être progressivement ajustés pour refléter les coûts réels et donner des signaux plus incitatifs aux consommateurs pour favoriser les comportements les plus vertueux et les plus économes.

Des outils de financements innovants devraient également être créés pour soutenir les investissements des consommateurs. L’information qui leur est délivrée devrait être améliorée, notamment à travers la diffusion de dispositifs et équipements comme les compteurs intelligents qui délivrent une information aux utilisateurs sur leur consommation d’énergie. Une étude de cas dans 8 pays, réalisée par l’ADEME pour le Conseil Mondial de l’Energie, montre que la facturation « intelligente » de la consommation d’énergie en fonction des heures de consommation («smart billing») se traduit par une réduction sensible de la consommation d’électricité et de gaz.

L’évaluation des actions mises en œuvre se révèle en outre indispensable pour vérifier l’impact réel des politiques d’efficacité énergétique. La collecte et l’exploitation des données tout comme le développement d’indicateurs d’efficacité énergétique doivent ainsi permettre de mieux piloter les actions entreprises.

Enfin, le renforcement des coopérations régionales et transnationales ne pourrait être que bénéfique, pour harmoniser progressivement la réglementation et partager les connaissances et les bonnes pratiques.

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Published by LV_RM - dans Efficacité Energétique
28 mai 2013 2 28 /05 /mai /2013 06:46

Efficacite--e-nerge-tique-UE.jpgLa politique européenne en matière d’efficacité énergétique dans le brouillard…

Hans Nilsson, membre du conseil administratif de l’European Council for an Energy Efficient Economy (ECEEE), s’est confié au réseau EurActiv qui propose une information locale sur les politiques européennes sur le mélange des genres au sein de l’Union Européenne en matière d’efficacité énergétique, une politique teintée d’intérêts commerciaux à faible portée et d’une fragile autorité…

Les documents de contribution de la Commission au Conseil européen ont été fortement biaisés en faveur d'un programme d’écart de prix de l'énergie et de promotion de combustibles non conventionnels comme le gaz de schiste.

Dans ce contexte, les trois références à l'efficacité énergétique, et les huit aux coûts de l'énergie dans les conclusions représentent une victoire significative pour les partisans d'une réduction de l'utilisation de l'énergie.

« Il s'agit clairement d'une répétition des "belles paroles", mais au moins, cela montre que l'efficacité énergétique – "le gaz de schiste de l'Europe" — est à l'ordre du jour [même si] les ministres au Conseil n'étaient pas vraiment orientés vers l’action », a déclaré Hans Nilsson. « C'est plutôt comme s'ils avançaient dans le brouillard, en tentant de trouver leur chemin. »

Le texte que les dirigeants des États de l'UE ont approuvé fait l'éloge de la « contribution significative » de l'efficacité en vue de réduire les coûts de l'industrie. Il précise que la mise en œuvre des directives sur l'efficacité et la performance énergétiques des bâtiments est indispensable.

Des États membres comme le Luxembourg, la République tchèque et la Slovénie, n'ont cependant toujours pas présenté de rapport sur les objectifs d'économies d'énergies pour 2020. La Commission elle-même ne s'attend pas à réaliser son objectif de 20 % de réduction de l'utilisation de l'énergie d'ici la fin de la décennie.

« Des intérêts commerciaux à court terme et une lâcheté politique » ont entravé des progrès évidents dans la suppression de ces obstacles au cours du sommet, a déclaré M. Nilsson à EurActiv.

« Les responsables politiques cherchent parfois des solutions simples et rapides. Lorsqu'ils déclarent "le gaz naturel coûte deux fois moins aux États-Unis, pourquoi ne pouvons-nous pas le faire en Europe ?", la réponse rationnelle serait que, dans ce cas, nous devrions utiliser moins de gaz », a-t-il indiqué.

En 2011, les importations de carburants fossiles européens s'élevaient à environ 420 milliards d'euros. Ce chiffre devrait augmenter de 20 % d'ici 2035, en partie en raison de facteurs tels que l'indexation annuelle des prix du gaz et du pétrole.

L'année dernière, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dans le rapport World Energy Outlook a révélé que plus de 50 % des économies d'énergie éventuelles de l'UE dans l'industrie et 80 % dans le secteur du bâtiment restaient inexploités. Les bâtiments représentent 40 % de l'utilisation de l'énergie en Europe.

Selon M. Nilsson, la qualité des bâtiments est mauvaise dans certains États membres de l'UE les plus dépendants du gaz, qui soutiennent actuellement le programme pour la compétitivité industrielle. La production énergétique de ces bâtiments pourrait aisément être réduite.

Volumes d'énergie

La communauté de l'efficacité énergétique à Bruxelles a mis en évidence un élément clé, repris dans un document d'information de l'ECEEE : l'application de mesures d'économies d'énergie réduirait par définition les coûts de l'énergie pour l'industrie, car cette dernière diminuerait le volume d'énergie utilisée. 

Les dirigeants des États de l'UE l'ont implicitement reconnu dans les huit références aux coûts, et aux prix, de l'énergie dans les conclusions finales du sommet, selon Randall Bowie, un expert en efficacité énergétique qui a rédigé les anciennes législations de l'UE sur l'énergie.

« Les ministres ont commencé à se rendre compte que si les prix augmentent, vous n'êtes pas obligé d'acheter de l'énergie meilleur marché », a-t-il déclaré. « Vous pouvez en fait réduire votre consommation afin de diminuer vos coûts ».

Les économies financières finales seraient « à peu près les mêmes » que pour le gaz de schiste, a indiqué M. Bowie. « Mais il s'agit d'un meilleur investissement à long terme, car le gaz de schiste ne durera pas éternellement, et le coût de son extraction augmentera beaucoup plus rapidement ».

Selon l'AIE, l'Europe restera probablement une « région aux coûts de l'énergie très élevés » dans un avenir proche, comparé à la Chine ou aux États-Unis.

La modification du comportement de l'industrie et des consommateurs en faveur de l'efficacité énergétique constitue donc un casse-tête pour les décideurs politiques et les militants.

L'aversion au risque

Selon Hans Nilsson, la nature humaine, traditionnellement peu encline au risque et à la perte, tend plus vers le maintien des financements que vers leur restructuration.

« La perspective habituelle revient à assumer que le consommateur est rationnel et qu'il choisira en fin de compte l'efficacité énergétique », peut-on lire dans le document de l'ECEEE. « L'expérience conseille cependant de ne pas encourager de telles croyances. »

D'autres campagnes d'information sur l'efficacité énergétique pourront dont se concentrer sur les pertes des consommateurs provoquées par le gaspillage de l'énergie plutôt que sur leurs économies éventuelles.

Cette perspective pourrait également influencer les débats sur un financement du secteur public en faveur de l'amélioration de l'efficacité énergétique. M. Bowie a déclaré qu'une référence dans les conclusions du sommet de l'UE était importante à cet égard. Cette référence appelle à des travaux sur des « modes de financement innovants ».

« Dans les bâtiments, les infrastructures coûtent cher, mais représentent un bon investissement. Si le secteur public apporte sa contribution, le secteur privé fera de même avec un peu de chance, et il comprendra qu'il s'agit probablement d'un investissement plus sûr et plus fiable que le marché d'actions », a-t-il indiqué. « Tant que vous choisissez vos bâtiments correctement et évitez les bulles spéculatives. »

Le secteur du bâtiment pourrait à nouveau attirer les institutions financières et les intermédiaires effrayés par les investissements en raison de la crise économique, grâce à des outils tels que les garanties de défaut, a-t-il ajouté.

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Published by LV_RM - dans Efficacité Energétique
14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 06:44

EE---UE.jpgDe 4euros à 40euros/habitant, le niveau de financements publics consacrés à l'efficacité énergétique selon les états membres.

L’Ademe a fait paraître une étude sur les budgets publics et l’efficacité énergétique à travers l’Union Européenne.

Alors que les projections montrent que les objectifs de 20% d'économies d'énergie en 2020 risquent de ne pas être atteints avec les politiques actuellement mises en place, une étude pilote sur les performances des budgets publics pour les mesures d'efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment met en lumière l'écart de 4euros à 40euros/habitant du niveau de financements publics alloués à l'efficacité énergétique dans ce secteur entre états membres.

L'étude évalue l'efficacité des budgets publics rapportée aux économies réalisées sur la durée de vie de mesures d'économies d'énergie. Celles-ci vont de l'isolation des logements, au simple remplacement des ampoules, en passant par le changement des systèmes de chauffage ou de climatisation.

L'étude montre enfin la rentabilité des fonds publics dès lors que les performances sont contrôlées et que les incitations s'inscrivent dans un cadre global d'évaluation; une telle évaluation passe par des indicateurs globaux (emplois, émissions, etc.) allant au-delà de la seule économie réalisée. Dans ce cadre, plusieurs programmes ont d'ores et déjà montré leur rentabilité comme la rénovation des bâtiments portée par la banque publique allemande KfW (Kreditanstalt für Wiederaufbau), la mise en place de meilleurs systèmes de chauffage en Irlande ou le remplacement des réfrigérateurs au Portugal.

C'est le 24 avril 2013 à Bruxelles, au Parlement européen, que le Club EnR - un réseau de 25 agences nationales de maîtrise de l'énergie actuellement présidé par l'ADEME - a organisé un atelier pour présenter les résultats de cette étude qui reste à compléter par les données de certains états membres difficilement accessibles.

Cet événement a rassemblé, outre des représentants européens du Parlement et de la Commission, des institutions financières, des industriels, des experts de l'efficacité énergétique et une douzaine d'agences européennes de maîtrise de l'énergie, membres du Club EnR.

Cet atelier intervient à un moment important pour la maîtrise de l'énergie en Europe, alors que : -la nouvelle directive sur l'efficacité énergétique impose aux Etats Membres de réaliser avant avril 2014 des feuilles de route nationales de long terme pour mobiliser les investissements sur la rénovation des bâtiments; -les négociations sur le futur budget de l'Union européenne pour les années 2014-2020 entrent dans une période difficile, notamment dans le domaine de l'efficacité énergétique; la publication d'un rapport de la Commission sur le soutien financier en faveur de l'efficacité énergétique dans le bâtiment, met en évidence le rôle moteur des Etats membres pour mettre en place des investissements rentables et s'assurer de l'évaluation des résultats.

Aussi la Commission européenne vient d'annoncer le lancement en 2013 d'une étude poussée et complète sur les soutiens financiers apportés dans le domaine de l'efficacité énergétique des bâtiments. Cette décision confirme ainsi tout l'intérêt de l'étude pilote présentée à l'occasion de cet atelier qui participe ainsi à la nécessaire mise en commun des informations par l'ensemble des parties prenantes.

Le Club EnR et ses 25 membres spécialisés dans le domaine de l'efficacité énergétique, entendent activement contribuer sous la présidence de l'ADEME, à la suite des débats, qui en 2013 permettront de proposer les indispensables améliorations à entreprendre pour atteindre en 2020 les objectifs du paquet européen « énergie- climat ».

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Published by LV_RM - dans Efficacité Energétique
27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 07:44

Chronome-tre.jpgL’Europe prend du retard dans l'investissement dans les politiques d'efficacité énergétique, contrairement aux Etats-Unis et la Chine

Selon une nouvelle étude menée par la coalition Coolproducts, une campagne d’ONG environnementales dont l’objectif est de mettre en place, pour les produits vendus dans l’Union européenne, des exigences minimales pour leur efficacité énergétique ainsi que pour d’autres aspects environnementaux, l'Europe est à la traine des Etats- Unis et de la Chine en matière d’efficacité énergétique des équipements. Et en appelle à Davantage d’ambition sur la directive sur l’efficacité énergétique...

La coalition Coolproducts, qui présenté ce rapport, le 20 mars dernier, au Parlement européen, demande à l'Europe de miser sur les politiques innovantes comme la Directive Ecoconception.

L'étude compare la politique européenne relative aux produits avec celles des Etats-Unis, de la Chine, du Japon et de l'Australie. Des différences importantes sont apparues en termes d'investissement. Les Etats-Unis, dont l'importance économique est semblable à l'Europe, consacre avec 500 000 heures 10 fois plus de temps que l'Europe (48 000 heures). La Chine se situe elle aux environs de 112 00 heures. Jusqu'ici, l'Europe n'a réussi qu'à mettre en oeuvre 2,8 nouvelles réglementations produits par an contre 5 pour les Etats-Unis. Nous espérons que l'année 2013 contribuera à améliorer cette moyenne.

D'après Stéphane Arditi de la coalition Coolproducts, « l'Europe devrait être un lieu d'innovation. Les Etats-Unis et la Chine ont commencé à comprendre que cette innovation se trouve dans les produits sobres en énergie et la stimule en investissant dans ce secteur. Si l'Europe souhaite rester compétitive, réduire ses émissions de CO2 et ses factures d'énergie, elle doit consacrer plus de temps et de ressources à ces réglementations relatives aux produits ».

Tout n'est pas noir pour l'Europe. L'étude a révélé que cette dernière a de loin l'approche environnementale la plus globale, ce qui lui permet d'étendre ses politiques au délà de l'utilisation de l'énergie en phase exploitation et de réglementer des sujets transversaux comme celui des veilles qui concerne un certain nombre de produits.

La coalition Coolproducts souligne le potentiel inexploité des textes existants en Europe du fait d'un manque de soutien politique, technique et financier. Les Directives ecoconception et étiquette énergie peuvent être particulièrement bénéfiques pour l'Europe et les révisions en cours sont une opportunité d'améliorer leur efficacité.

Le rapport souligne également la « top runner approach » japonaise, qui consiste à définir les meilleurs produits existants comme les exigences minimales pour la génération suivante, ainsi que les capacités australiennes de surveillance du marché dont l'Europe ferait bien de s'inspirer.

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Published by LV_RM - dans Efficacité Energétique
20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 07:44

Plan-ba-timent-durable-efficacite--e-nerge-tique.jpgDES FINANCEMENTS INNOVANTS POUR L’EFFICACITE ENERGETIQUE - LE TIERS FINANCEMENT

Lancé en juin 2012, le groupe de travail « Financements innovants de l’efficacité énergétique », du Plan Bâtiment Durable, a présenté le lundi 18 février des mesures et des recommandations de son rapport remis à Philippe Pelletier.

Principale « innovation » : le tiers financement.

A l’été dernier, Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment Durable, a confié à Inès Reinmann (Acxior Corporate Finance) et Olivier Ortega (Lefèvre, Pelletier & associés) le pilotage d’un groupe de travail dédié aux financements innovants de l’efficacité énergétique qui a rassemblé plus de 130 participants issus de l’ensemble de la filière de l’immobilier et de l’économie. Plusieurs dizaines de contributions sont venues nourrir un blog dédié au groupe de travail (www.fiee.fr) et accessible à tous.

Avant d’articuler leurs propositions autour de cinq idées forces, les co-pilotes rappellent que les financements innovants sont complémentaires des outils existants. Il faut donc en premier lieu consolider les outils de financements actuels. De plus, pour favoriser la montée en puissance, nécessairement progressive, des dispositifs de financement innovant, une feuille de route claire sur les objectifs d’efficacité énergétique est indispensable. Un cap doit être fixé aux acteurs du bâtiment et de l’immobilier.

Cinq idées forces structurent ensuite l’organisation des propositions :

1. Faire émerger une « valeur bâtiment responsable »

La diffusion de la « valeur verte » ou « valeur bâtiment responsable » favorisera l’efficacité énergétique. Cette émergence de la « valeur bâtiment responsable » doit être soutenue par les pouvoirs publics, notamment par une définition légale et des mécanismes d’incitation attachés à cette définition.

2. Favoriser le développement du tiers-financement

Le mécanisme du tiers-financement est une véritable innovation pour les rénovations énergétiques de qualité, avec le potentiel d’accroître grandement le rythme des rénovations globales. Ce mécanisme est aujourd’hui en phase d’expérimentation et son développement à grande échelle suppose un amorçage public rapide. Par ailleurs, le rapport propose deux définitions claires du tiers-financement et du tiers-investissement et formule diverses recommandations politiques, techniques et organisationnelles pour faciliter leur émergence.

Le mécanisme de Tiers financement (TF) consiste à faire financer une rénovation de bâtiment par un tiers : celui-ci réalise l’investissement de rénovation énergétique (conception des travaux, réalisation, montage financier). Suite à la réalisation des travaux, le client verse à la société de tiers financement (STF) un « loyer » dont le montant est inférieur ou égal aux économies d’énergie consécutives à la rénovation. Dès la fin du contrat, les économies d’énergie sont au bénéfice du client. L’amélioration de la performance énergétique du bâtiment est garantie contractuellement par un Contrat de Performance Energétique (CPE).

Le groupe de travail propose de retenir les deux définitions suivantes afin de stabiliser la signification des termes :

- le “tiers financement” de la rénovation énergétique est un modèle économique qui consiste à proposer une offre intégrée, incluant le financement des travaux, dans une approche globale (l’efficacité énergétique étant un élément parmi d’autres) et incluant une gestion technique et opérationnelle du projet, y compris postérieurement aux travaux.

Le “tiers financementstricto sensu consiste à organiser le montage financier complet, comprenant toutes les ressources possibles (prêts bancaires classiques, prêts bonifiés par l’Etat, subventions...) au-delà de la capacité d’autofinancement du maître d’ouvrage, avec éventuellement une partie de “tiers investissement”.

- le “tiers investissement” de la rénovation énergétique est un modèle économique qui consiste à allouer des capitaux à des projets de rénovation énergétique, en contrepartie de créances garanties sur le montant des économies d’énergies futures réalisées dans le bâtiment, car celles-ci permettront un retour sur investissement.

Le tiers investissement est un cas particulier de tiers financement dans lequel le propriétaire ne finance pas les investissements alors que c’est le cas dans la plupart des solutions en tiers financement.

Un “tiers financeur” peut recourir au “tiers investissement” mais il ne le fait pas nécessairement, tandis que le “tiers investisseur” participe forcément d’une démarche de “tiers financement”.

3. Créer une entité publique/privée pour le financement de la rénovation énergétique

La rénovation énergétique des bâtiments nécessite des capitaux à long terme et avec des taux bas. En s’inspirant notamment de l’expérience de la banque KfW en Allemagne, le groupe propose de créer un véhicule public/privé capable d’émettre de la dette et d’être noté au plan national et international. Cet outil est nécessaire pour orienter les capitaux vers la rénovation énergétique, permettant ainsi de financer, à long terme et à coût faible, les rénovations, sans peser sur l’endettement public.

4. Imaginer de nouvelles recettes innovantes : l’exemple de la densification

Dans un contexte économique contraint, le groupe de travail s’est attaché à rechercher des recettes innovantes de financement de l’efficacité énergétique. Il souligne ainsi le potentiel de création de valeur immobilière par division parcellaire ou par surélévation de bâtiment pour participer au financement de la rénovation énergétique. Le rapport présente plusieurs mesures favorisant la réalisation de telles opérations.

Par ailleurs, des propositions sont faites pour sécuriser les recettes issues des économies d’énergie, afin d’accroître la solvabilité des maitres d’ouvrage.

5. Soutenir la formation et la création d’emplois

Enfin, le groupe a exploré les voies du soutien aux entreprises, particulièrement aux TPE-PME et préconise un meilleur accompagnement dans la création d’emplois et l’innovation. Au-delà, deux mécanismes particuliers sont proposés : la création d’une avance remboursable pour la formation et la création d’emplois et la création d’un chèque-emploi « efficacité énergétique » accessible aux ménages pour soutenir le financement de la main d’œuvre des travaux de rénovation.

Ce rapport est tout à fait important pour le Pan Bâtiment Durable : il démontre l’intérêt des financements innovants appelés à se développer, dans l’avenir, pour la rénovation énergétique. Dans le même temps, il rappelle que les dispositifs actuels doivent être sécurisés et renforcés.

Ainsi, avec ce rapport doté d’une trentaine de propositions, le Plan Bâtiment souhaite accompagner les pouvoirs publics dans la recherche des financements de la transition énergétique de notre pays, et spécialement de la rénovation énergétique des bâtiments.

Le rapport ici

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Published by Lucvieri - dans Efficacité Energétique
7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 08:39

Effet-rebond-efficacite--e-nerge-tique.jpgLes incitations comportementales pour limiter l’effet rebond des politiques d’efficacité énergétique dans le logement

L’effet rebond désigne l’annulation des gains de performance énergétique obtenus par la diffusion du progrès technique, du fait d’une utilisation accrue des ressources. Il constitue un obstacle majeur aux politiques de croissance dite de “croissance verte”. À ce jour, l’effet rebond a été mis en évidence dans de nombreux travaux de recherche, mobilisant notamment des modèles issus de l’analyse macroéconomique. On distingue l’effet rebond direct, sur un même poste énergétique (un équipement plus performant est davantage utilisé) et l’effet rebond indirect (les gains financiers réalisés sur un poste de consommation sont utilisés pour accroître la consommation dans d’autres postes du budget du ménage). Les ressorts du phénomène sont autant techniques (structure des bâtiments, amélioration de la performance des appareillages, etc.) que sociologiques (pratiques de consommation, évolution des normes de confort, etc.). Ainsi, le CRÉDOC a mis en évidence que la température jugée confortable dans le séjour par les ménages français était fortement dépendante de la date de construction de leur logement. Plus le logement est récent, plus la température jugée confortable est susceptible de dépasser 20 °C. Ce résultat met en évidence le lien entre les performances techniques et les représentations du confort, qui est un moteur puissant de l’effet rebond.

A l’heure de la transition énergétique, le CAS, le Centre d’analyse stratégique (CAS) a publié une synthèse portant sur les incidences comportementales face à l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments et des appareils pouvant induire une annulation des gains de performance énergétique permis par le progrès du fait d’une utilisation accrue des ressources. Le CAS estime que cet effet rebond pourrait annuler e 5 %... à 50 % ces gains énergétique.

Alors que tous les objectifs convergent vers le ‘’facteur 4’’, les politiques en faveur d’amélioration énergétique mettent en œuvre des mesures normatives sur le parc immobilier, ainsi que sur les appareils. Toutefois le CAS souligne que la diminution des consommations d’énergie n’est souvent pas aussi importante qu’escomptée, en raison de l’effet rebond.

Le CAS estime qu’il est nécessaire d’inciter les comportements des consommateurs vers l’économie énergétique en élaborant plusieurs thématiques afin de sensibiliser l’utilisateur.

Ces incitations, ou nudges (“coup de pouce”), consistent par exemple à élaborer des factures d’électricité évaluant la consommation d’un ménage par rapport à celle de foyers “économes”. L’enjeu est de faire des pratiques d’économie d’énergie une norme sociale, une politique qui a fait ses preuves dans le domaine du tri des déchets ménagers.

Le CAS préconise de nouvelles incitations “comportementales” inspirées de la psychologie sociale : retour d’information en temps réel sur la consommation du domicile, défis collectifs... Les expériences étrangères ont montré que, pour être efficaces, ces incitations doivent être transparentes vis-à-vis des consommateurs, mises en œuvre avec les collectivités locales et mobilisées en complément de différentes mesures – normes, signal-prix et campagnes d’information. Ces nouveaux instruments posent également des questions d’acceptabilité et d’efficacité sur le long terme. Pour y répondre, l’État et les collectivités locales doivent donc continuer à soutenir les expérimentations portant sur l’évolution des comportements.

Face à l’évolution constante des modes de consommation, tirant vers le haut la consommation énergétique, les politiques publiques doivent encourager les comportements vers des réflexes d’économies d’énergie. Ces incitations comportementales doivent compléter les dispositifs fiscaux, les aides et les réglementations traditionnellement mobilisés pour développer l’efficacité énergétique des bâtiments et des équipements.

Le CAS se réfère aux expériences menées à l’étranger qui suggèrent en effet de mobiliser conjointement les incitations comportementales et les incitations traditionnelles, comme les normes d’efficacité énergétique – qui développent la gamme de l’offre technique permettant d’améliorer l’efficacité énergétique des logements (électroménager économe en électricité, technologies d’isolation thermique, etc.) et la “démocratisent” – ou les signaux-prix, qui encouragent une meilleure répartition de la consommation en dehors des épisodes de pic de demande. Leur effet est en effet accentué si elles sont associées à ces formes de régulation plus classiques.

Les expérimentations américaines montrent ainsi que les particuliers ayant accepté une tarification heures creuses/heures pleines (HC/HP) et bénéficiant d’un dispositif de retour d’information sur la consommation (compteur communicant et interface web) sont susceptibles de mieux gérer leur consommation (report de 5 % de la consommation en heures pleines vers des heures creuses) que ceux qui bénéficient uniquement d’un retour d’information (transfert de la demande HP de 1 % à 2 % chez les consommateurs sans tarif dynamique).

Par ailleurs, l’évolution des comportements n’est pas homogène. Dans les années à venir, il sera important d’utiliser différentes incitations comportementales, après avoir testé les plus efficaces.

Si elles sont mal adaptées aux déterminants des modes de consommation, ces incitations peuvent rater leur cible ou avoir des effets “boomerang”. Une expérimentation menée en 2008 en Californie, consistant à informer 35 000 foyers de leur consommation (historique annuel) et de leur situation en la matière vis-à-vis de leurs voisins plus ou également économes, à l’aide d’une signalétique évocatrice, conclut que la sensibilité politique des ménages influence grandement la réception de la comparaison, et de fait son résultat : ceux qui s’étaient déclaré de sensibilité républicaine avaient ainsi tendance à refuser de diminuer leur consommation, estimant qu’il s’agissait d’un choix, voire d’une liberté individuelle.

Afin de déterminer les incitations comportementales les plus pertinentes, il est par ailleurs nécessaire de mieux évaluer la pérennité de celles qui sont testées : selon les expérimentations britanniques, l’effet d’un affichage en temps réel des consommations d’électricité sur le comportement quotidien d’un ménage s’amenuiserait largement au-delà de un à deux ans. Il est donc impératif de suivre le résultat d’une expérimentation au-delà de un an, auprès d’un large nombre de participants.

Le CAS formule plusieurs propositions afin d’éviter l’effet rebond, précisant qu’il est indispensable d’accompagner les campagnes de construction et de rénovation des logements par des incitations à économiser l’énergie. Quatre d’entre elles méritent d’être expérimentées à grande échelle :

- a. la mise en place, en partenariat avec les collectivités locales, de concours récompensant les immeubles, les quartiers, les communes, les familles... réalisant les “meilleures” économies d’énergie ;

- b. la diffusion aux habitants de logements anciens qui ont récemment réalisé des travaux de rénovation thermique, lors de l’envoi de la facture d’électricité, de fuel ou de gaz, d’informations sur les économies d’énergie théoriquement attendues après travaux et sur celles, moins importantes, qui seront effectivement réalisées si leurs habitudes de consommation n’évoluent pas ;

- c. la diffusion aux habitants de logements neufs, lors de l’envoi de la facture d’électricité, de fuel ou de gaz, d’informations sur la consommation moyenne d’un ménage “économe” de taille identique, en comparaison de leur propre consommation ;

- d. la diffusion aux particuliers des coûts et des bénéfices que représentent l’évolution de pratiques ou l’acquisition d’appareils économes en électricité, par l’intermédiaire de leur facture d’électricité et de messages électroniques (SMS, mails).

 

Ces propositions émanent du constat qu’actuellement l’information des consommateurs sur les composantes de la consommation d’énergie domestique, les différents types d’économies d’énergie réalisables, les gains et les coûts d’une telle démarche est obsolète. Un retour d’information dynamique et incitatif sur ces points (ou feedback) semble nécessaire pour initier une évolution durable des comportements de consommation.

Cependant, les expérimentations réalisées à l’étranger et la faible inclination des Français à investir dans des dispositifs d’économie d’énergie montrent que l’impact des incitations basées sur l’information en termes d’économies budgétaires est encore à lui seul peu susceptible de motiver l’acquisition d’équipements domotiques dédiés (afficheurs déportés) chez une majorité de personnes.

Il importe donc d’expérimenter ces incitations sur la base d’équipements préexistants, intégrés dans la vie quotidienne et donc adaptés à l’expérience de sensibilisation qu’il s’agit de mener : interfaces web, applications smartphone, messagerie électronique... et surtout factures d’électricité. Afin de pérenniser les effets des incitations basées sur l’affichage de la consommation, il serait utile de mobiliser plusieurs types de canaux d’information, pour éviter que le consommateur, dès lors qu’il est volontaire pour recevoir une telle information, ne se détourne d’un support (les incitations basées sur le principe d’une consultation de l’information par le destinataire, qui implique un effort de la part du consommateur, ont généralement des effets limités dans le temps(48)), mais aussi de compléter l’affichage des initiatives susceptibles de fixer une habitude de consommation (signal tarifaire, “alerte” de dépassement de consommation, initiation aux “bons gestes” en matière d’économies d’énergie, etc.).

Il s’agit de communiquer de manière claire sur les coûts et les bénéfices que représentent l’évolution des pratiques et l’acquisition d’appareils économes en énergie.

La transparence de ces dispositifs de retour d’information est par ailleurs primordiale. L’intervention de la puissance publique dans les comportements de consommation quotidiens, fût-elle orientée par un objectif de bien commun, peut en effet être vécue comme une intrusion dans la vie privée, voire comme une limitation de la liberté individuelle. Certains dispositifs peuvent poser la question de leur acceptabilité sociale.

Ainsi, le déploiement de compteurs communicants (smart meters), dont le calendrier doit être fixé en 2013 en France, pourrait offrir de nouveaux outils à la maîtrise de la demande d’énergie. Ces interfaces, capables de transmettre des informations en temps réel entre le foyer et le gestionnaire de réseau, peuvent en effet être utilisées comme outil de gestion de la consommation.

Des réticences ont cependant été exprimées à l’égard de dispositifs permettant l’échange de données personnelles comme le compteur communicant, qui récolte des informations sur la consommation au domicile et les diffuse à la fois à l’intérieur du domicile, à l’intention du consommateur, et du domicile vers le réseau électrique. Les préoccupations concernent également la perte de contrôle sur la consommation énergétique. Les réactions les plus alarmistes évoquent la perspective de se voir imposer un horaire de fonctionnement pour utiliser des appareils électroménagers, prendre une douche, allumer le chauffage, etc.

Les conditions du relevé et de la transmission des données sont réglementées, mais la nouveauté des données enregistrées et leur précision accrue inquiètent. L’expérience néerlandaise montre qu’il est crucial d’informer et d’accompagner les consommateurs lors du déploiement de compteurs communicants, comme de tout autre instrument de diffusion d’information sur leur consommation. Afin de garantir l’acceptabilité sociale de ces dispositifs, il est nécessaire de faire connaître leurs objectifs, leurs avantages et leurs conséquences.

En France, le retour d’expérimentation de la Commission de régulation de l’électricité ne fournit que peu d’éléments sur la réception du dispositif Linky par les particuliers. L’acceptabilité du compteur communicant reste donc encore peu connue.

La transparence garantit également la crédibilité de l’action de l’État : ce dernier doit passer des messages précis sur les économies budgétaires réalisables grâce à des dispositifs d’aide à la gestion de la consommation : si ces gains représentent in fine une petite partie de la facture d’énergie, ils n’auront pas l’effet incitatif escompté et risquent au contraire de décourager les comportements économes.

Les fournisseurs d’énergie, qui proposent déjà des services de diagnostic d’économie d’énergie, pourraient utilement être associés à ces expérimentations.

Cinq expérimentations françaises qui mobilisent Différentes incitations comportementales pour encourager les économies D’électricité Domestique :

De nombreuses expérimentations portant sur les incitations comportementales émergent en France : cinq d’entre elles sont ici présentées. Toutes ont pour objet central le comportement individuel de consommation d’électricité et ses déterminants. Elles portent sur un échantillon réduit, ne dépassant pas la centaine de ménages. Elles se différencient par leur degré de complexité technique et les différentes incitations comportementales testées : information en temps réel (feedback), entraînement collectif, motivation intrinsèque...

Ces projets sont encore en cours. Il n’est donc pas possible à ce jour de tirer des conclusions sur les effets des incitations mises en œuvre sur la consommation d’électricité. Cependant, des initiatives proches, antérieures ou étrangères, donnent quelques pistes sur l'efficacité des dispositifs expérimentés.

- L’expérimentation Afficheco (région Centre) : un afficheur déporté permet aux utilisateurs de visualiser en temps réel à la fois la consommation électrique totale du foyer et les consommations par poste (chauffage, eau chaude sanitaire, éclairage, prises de courant, etc.), en kWh et en euros. Plusieurs entretiens sociologiques sont effectués auprès de la cinquantaine de ménages participants pour suivre l’évolution de leurs modes de consommation.

- Le projet Ticelec (village de Biot, PACA) : 25 ménages sont équipés d’un capteur sur le compteur électrique dont le relevé, disponible sur internet, leur permet de suivre l’évolution de la consommation électrique à l’échelle du foyer. 25 autres ménages disposent également de deux capteurs nomades leur permettant de mesurer la consommation électrique d’un appareil en particulier. Enfin, un dernier groupe de 25 fait office de groupe de contrôle.

- Le projet “Ma ville est au courant” (Saint-Laurent- du-Var, PACA) teste la motivation “par les pairs” : l’expérimentation qui s’est déroulée durant l’année scolaire 2011-2012 s’inscrit dans les théories du behavioral change et fait appel au marketing social communautaire pour réduire la consommation d’eau et d’énergie par la diffusion de conseils personnalisés et la concurrence entre équipes. Un site internet permet à chaque ménage de réaliser un diagnostic énergétique sur la base d’un questionnaire, qui ouvre sur une liste de conseils sur les “écogestes” et leur propose des objectifs de réduction de consommation. Les ménages peuvent alors rejoindre l’une des sept équipes de quartier. Chacun d’entre eux est suivi par un coach formé. L’un ou l’autre relève mensuellement les compteurs d’énergie et d’eau et renseigne cette information sur un site internet ou sur une application dédiée sur téléphone portable, afin d’effectuer un classement entre les équipes selon le pourcentage de diminution des consommations. Une centaine de personnes (sur neuf cents habitants) sont inscrites.

- L’expérience Grid-Teams (Cannes), qui s’est déroulée, pour la phase terrain, entre l’été 2011 et l’été 2012, mobilise des incitations commerciales : son objectif est de réduire la consommation électrique de trente ménages, en particulier en période de pointe, à travers un feedback, des incitations “en nature” et des dynamiques de comparaison. Une interface accessible via un téléphone portable récupère et traite les données d’un compteur électrique communicant installé dans les foyers, permet d’accéder à sa consommation en temps réel et de la comparer à celle des autres participants. Elle donne également accès à des conseils et à un réseau d’entraide entre les ménages. L’affichage se double d’un programme de fidélisation : les participants les plus économes se voient récompensés par des points échangeables contre des cadeaux fournis par la municipalité. Le projet s’inscrit pleinement dans la problématique du nudge : il s’agit de “fabriquer une infrastructure cognitive, économique, sociale” qui influence les choix de l’usager.

- Le projet Sensomi table sur des incitations ludiques, déconnectées de la réalité quotidienne. Il doit durer vingt-quatre mois et se conclure en avril 2013. Face au constat des limites des campagnes d’information et de persuasion dans la transformation des comportements, les créateurs du projet cherchent à développer les ressorts de la motivation intrinsèque : il s’agit de s’appuyer sur l’imaginaire et l’émotion pour transformer les pratiques. Le dispositif est fondé sur deux outils : un jeu multijoueurs en ligne dont l’objectif est de “faire croître une plante imaginaire, se développant en fonction du profil quotidien de la consommation d’énergie du joueur, tout en restant dans une dépendance symbiotique à l’égard des plantes des autres joueurs”, ce qui favorise la coopération entre les participants, et une plateforme web qui recense les consommations d’énergie des foyers des joueurs, relevées manuellement par les individus ou automatiquement transmises par des capteurs. Cette interface conditionne les évolutions du joueur à son efficacité énergétique : rien dans l’univers virtuel ne rappelle l’objectif final de réaliser des économies d’énergie. L’objectif est d’ouvrir le dispositif à deux cents participants sur tout le territoire.

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Published by Lucvieri - dans Efficacité Energétique
15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 07:48

Efficacité énergétique11Des exigences vérifiables et mesurables plutôt que des exigences de moyens pour la filière éco-électrique

Toujours sur le thème de l’efficacité énergétique, le cercle de la filière éco-électrique, qui regroupe la FFIE, la FGME, le Gimélec, IGNES, et le SERCE, a mené une étude en vue de mesurer et valider le potentiel d’économie d’énergie et de réduction des émissions de CO2 dans le bâtiment, secteur le plus énergivore après le transport, et ainsi valider la soutenabilité économique des solutions correspondantes pour les ménages, les entreprises et l’Etat français.

Cette étude s’inscrit donc dans le débat sur la transition écologique et a donc publié son ‘’Merit Order’’.

Alors que l’augmentation de la facture énergétique, plus rapide que celle du PIB, fait peser un poids croissant sur l’économie française, l’énergie semble donc sous tension.

Efficacité énergétique3

Le parc de bâtiments a représenté en 2011 44% de la consommation finale énergétique et 67% de la consommation d’électricité du pays. Ses émissions directes de CO2 ont représenté 89 millions de tonnes de CO2, soit 25,4% des émissions françaises selon le Bilan Energie 2011. Le résidentiel compte pour les deux tiers de ces émissions, l’autre tiers étant émis par le secteur tertiaire. Sur la base de ces seules valeurs, le secteur du bâtiment constitue l’un des secteurs prioritaires pour mener des politiques d’efficacité énergétique.

Aussi, la filière éco-électrique s’est attachée à poser certaines réflexions en terme de solutions d’efficacité énergétique à mettre en œuvre dans le secteur le plus énergivore après le transport : le bâtiment, en fonction de leur efficience, de leur disponibilité et de leur soutenabilité économique.

Cette étude qui suit les recommandations formulées par les rapports Percebois et Gallois, qui rappellent la nécessité de faire de l’efficacité énergétique une priorité des politiques publiques.

Elle apporte notamment des éléments de réponse aux questions suivantes :

• Quelles sont les méthodes d’efficacité énergétique les plus performantes et rentables ?

• Quels sont les types de bâtiment à cibler en priorité ?

 Efficacité énergétique4

La filière évoque trois approches qui peuvent être combinées ou abordées séparément sur le concept d’efficacité énergétique :

• Une approche thermique, dite efficacité énergétique passive, axée sur l’enveloppe du bâtiment et son isolation ;

• Une approche axée sur le rendement énergétique des équipements techniques du bâtiment (chaudière, éclairage, etc.) ;

• Une approche systémique et globale de gestion de l’énergie, centrée sur le pilotage de l’ensemble des consommations énergétiques du bâtiment, dite efficacité énergétique active. L’efficacité énergétique active vise à optimiser la consommation des bâtiments en supprimant les gaspillages, grâce à une gestion et à un pilotage automatisés des énergies du bâtiment en fonction de leurs usages. L’approche permet de travailler de façon globale (sur l’intégralité du bâtiment) ou segmentée (par applications ou par zones).

La filière éco-électrique a mené une étude pour mesurer et valider le potentiel d’économie d’énergie et de réduction des émissions de CO2 dans le bâtiment, et ainsi valider la soutenabilité économique des solutions correspondantes pour les ménages, les entreprises et l’Etat français.

L’étude aboutit à plusieurs conclusions fortes résumées ci-après. Les chiffres mentionnés proviennent soit des calculs effectués, soit de données dont les sources sont citées dans l’étude.

1- Il existe un potentiel massif d’économies d’énergie, appelé à croître.

Le déploiement des principales solutions d’efficacité énergétique active dans l’ensemble du parc français (bâtiments résidentiels et tertiaires) permettrait dans l’absolu de générer entre 13 et 20 milliards d’euros d’économies annuelles, à comparer aux 61 milliards d’euros de la facture énergétique nationale en 2011.

Avec un potentiel moyen de 16 Mtep par an pour l’ensemble du parc français, ces économies d’énergie représentent ainsi environ 75% de la consommation énergétique annuelle de l’Ile-de-France en 2010.

Nous parlons ici de potentiel, et non de gisement, car les progrès des technologies et les capacités d’innovation de la filière permettent d’envisager des économies d’énergie supplémentaires dans un futur proche. Ce potentiel est donc à la fois dynamique et croissant.

De plus, les solutions qui ont été étudiées sont circonscrites aux offres d’efficacité énergétique active. Des bouquets de solutions plus complexes permettraient d’atteindre des résultats encore meilleurs en termes d’économies d’énergie.

2- L’efficacité énergétique active constitue un axe stratégique d’investissement productif.

L’efficacité énergétique active ne se heurte pas à un « mur d’investissement » infranchissable. Les solutions étudiées se caractérisent par de faibles investissements unitaires et des temps de retour sur investissement courts, même sans aide d’Etat spécifique.

L’investissement total nécessaire au déploiement de l’efficacité énergétique active dans l’ensemble du parc résidentiel et tertiaire est estimé à 116 milliards d’euros sur 25 ans.

Avec un potentiel annuel moyen d’économies d’énergie d’environ 17 milliards d’euros, le temps de retour sur investissement moyen pour les parcs résidentiel et tertiaire est donc de 7 ans.

3- L’efficacité énergétique active est l’élément décisif pour inscrire la France dans la meilleure « trajectoire » possible au niveau budgétaire et environnemental.

Les solutions d’efficacité énergétique active affichent des temps de retour sur investissement compris entre 3 et 13 ans (suivant le bâtiment), contre 8 à 15 ans pour l’investissement dans des équipements à rendement amélioré (remplacement de chaudière, installation de pompe à chaleur, etc.), et 6 à 45 ans pour l’efficacité énergétique passive (ex. isolation thermique).

Les économies ainsi générées par l’efficacité énergétique active permettent de dégager des capacités de financement qui serviront à investir dans d’autres actions d’efficacité énergétique caractérisées par des temps de retour sur investissement plus longs et des besoins de financement plus importants.

Pour permettre à cette logique d’investissement progressif de fonctionner à plein, il est essentiel que l’Etat conserve une neutralité législative, réglementaire et fiscale complète à l’égard des différentes approches, afin de ne pas créer entre les solutions une distorsion de compétitivité susceptible de perturber cette logique de séquencement de la mise en œuvre des solutions d’efficacité énergétique en fonction de leur efficience et de leur soutenabilité économique.

4- Des actions ciblées permettront d’obtenir très vite des résultats conséquents.

L’étude fait apparaitre des cibles prioritaires : les immeubles tertiaires et notamment, les bureaux, les commerces et les établissements d’enseignement. Grâce à leur capacité à être pilotés avec précision par zones d’usages bien distincts, ces bâtiments offrent des potentiels de gains immédiats et significatifs, avec des temps de retour sur investissement courts.

Les bâtiments résidentiels recèlent également un potentiel d’économies considérable et les solutions d’efficacité énergétique active peuvent avoir un impact très important sur la facture énergétique des ménages. Simples à installer, progressives, elles peuvent générer des économies substantielles très rapidement grâce à des investissements parfois très faibles.

L’efficacité énergétique active permet également de s’affranchir de tout ou partie de l’’effet rebond’ (expliqué en B2) grâce au comportement vertueux du consommateur induit par le pilotage automatisé des utilisations finales de l’énergie. L’efficacité énergétique active contribue donc à la mutation du consommateur passif en consomm’acteur responsable.

Cependant, le caractère à la fois diffus et extrêmement diversifié des bâtiments et de leurs occupants interdit toute politique d’efficacité énergétique monolithique dans le résidentiel, qu’elle soit passive ou active, et renchérit l’accès au kWh économisé.

De plus, les réglementations actuelles - notamment la RT 2012 (bâtie sur une logique d’obligation de moyens plus que de résultats) - n’imposent toujours pas la pilotabilité des équipements techniques des bâtiments résidentiels lors de leur construction. Le déploiement massif des solutions d’efficacité énergétique active s’en trouve ainsi considérablement limité.

Par conséquent, le potentiel d’économies d’énergie de l’ensemble des solutions d’efficacité énergétique dans les bâtiments résidentiels est plus difficile à modéliser sur la totalité du parc. C’est pourquoi l’étude considère deux hypothèses dans le calcul des potentiels d’efficacité énergétique active dans le bâtiment résidentiel : l’hypothèse haute table sur un déploiement de toutes les solutions alors que l’hypothèse basse tient compte des conséquences d’un déploiement partiel.

5- L’efficacité énergétique active est un levier essentiel de la transition énergétique française.

Permettant d’éviter l’émission de 26,7 millions de tonnes de CO2 chaque année (soit 7,5% des 357 millions de tonnes émises chaque année, le déploiement massif des solutions d’efficacité énergétique active étudiées remplira une part importante des engagements de la France en matière de réduction de ses émissions de CO2.

Le potentiel d’économies d’énergie visé par l’efficacité énergétique active représente 75% de l’objectif de réduction des consommations d’énergie des bâtiments défini par le Grenelle de l’environnement.

En limitant au juste nécessaire les investissements dans des capacités de production d’énergie centralisées (de base comme de pointe) et leurs réseaux associés, un déploiement massif de l’efficacité énergétique active freinera considérablement l’inflation annoncée du coût de l’énergie électrique et contribuera à préserver la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des ménages. En effet, les solutions étudiées peuvent être déployées rapidement sans recours à des subventions publiques car elles offrent des temps de retour sur investissement courts.

6- L’efficacité énergétique active est créatrice d’emplois qualifiés, non délocalisables, et répartis sur l’ensemble du territoire.

Une politique d’efficacité énergétique active volontariste génèrera la création de 56 000 emplois au sein de la filière éco-électrique française. En outre, dans le cadre des enjeux du redressement productif engagé, ces emplois supplémentaires permettront de renforcer une filière d’excellence qui bénéficie d’un écosystème complet de TPE, PME, ETI et grands groupes. La répartition de ces nouveaux emplois sur l’ensemble du territoire contribuera au renforcement des tissus économiques et industriels des régions.

7- La transition énergétique est mondiale, c’est une opportunité pour la France et sa filière éco-électrique.

Les solutions et compétences de la filière sont exportables dans le cadre de la transition énergétique mondiale et représentent pour la France une opportunité de reconquête industrielle et commerciale à l’international.

Notre pays dispose de champions nationaux, européens et internationaux et peut s’imposer sur d’autres marchés de plus en plus dynamiques, actifs et innovateurs dans le cadre de la transition énergétique. En faisant de son territoire une vitrine de l’efficacité énergétique active, la France pourra prendre une position de leadership sur l’un des marchés les plus prometteurs du XXIe siècle à l’échelle mondiale. Ce positionnement se traduira par une amélioration significative de la balance commerciale du pays sous l’effet combiné de :

• la baisse des importations d’énergies fossiles ;

• l’augmentation du flux d’exportations des nouvelles technologies de l’énergie.

Il conduira également à un renforcement de l’attractivité du territoire national pour les investisseurs internationaux.

 Efficacité énergétique2

Recommandations :

Pour voir émerger pleinement un marché de l’efficacité et de la sobriété énergétiques, il appartient en premier lieu aux entreprises du secteur de démontrer l’efficience et l’attractivité de leurs offres ainsi que leur adéquation aux besoins des ménages et des entreprises.

Néanmoins, la filière éco-électrique soumet trois réflexions structurantes et essentielles à l’attention des pouvoirs publics :

1 - Dans le secteur du bâtiment, seul le passage d’une culture de l’obligation de moyens à une culture de l’obligation de résultats vérifiables et mesurables pourra permettre l’atteinte des objectifs d’économies d’énergie nationaux et européens dans un cadre économique soutenable pour l’Etat, les ménages et les entreprises.

2 - Il appartient à l’Etat de conserver une neutralité fiscale et réglementaire vertueuse, notamment en matière de subventions, de façon à accélérer l’adoption des solutions les plus compétitives et l’accès aux économies d’énergie pour tous.

3 - En reflétant au mieux la diversité des bâtiments, de leur environnement et de leurs occupants, la territorialisation des politiques publiques d’économies d’énergie permettra de favoriser la création d’emplois associés au déploiement de l’efficacité énergétique active.

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Published by Lucvieri - dans Efficacité Energétique
15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 07:46

Efficacite--Ene-rge-tique-UE.jpg

50 ans, le délai moyen du retour sur investissement en matière d’efficacité énergétique dans l’UE …

 

En matière d’investissement durable, plusieurs solutions consistent au renforcement de l’isolation des bâtiments, la pose de fenêtres écoénergétiques, la régulation thermique, la modernisation des systèmes de chauffage urbain, des moteurs industriels, des systèmes électriques et des systèmes à vapeur, la cogénération chaleur-électricité, ainsi que la récupération d’énergie à partir de l’air de ventilation, des déchets et des matériaux destinés au recyclage. Tous concourent à une augmentation de l’efficacité énergétique qui revêt une grande importance dans les bâtiments (immeubles résidentiels, bâtiments publics et immeubles commerciaux), dans l’industrie manufacturière, dans le transport, ainsi que dans la production et la distribution d’électricité. Ces mesures écoénergétiques offrent donc des possibilités encore inexploitées en ce qui concerne la réduction de la consommation d’énergie, l’endiguement des effets néfastes de l’activité humaine et la contribution à la sécurité énergétique.

Mais qui dit investisssement durable dit solution la moins onéreuse permettant d’atteindre un niveau de performance donné ou la solution qui permet d’atteindre le plus haut niveau de performance pour un coût donné. La recherche du meilleur rapport entre les moyens mis en œuvre et les résultats obtenus constitue une exigence en matière de dépenses.

Toutefois, selon la Cour des comptes européenne qui s'est attachée à déterminer si les investissements consacrés à l'efficacité énergétique dans le cadre de la politique de cohésion étaient rentables, De nombreux facteurs s’opposent aux investissements dans l’efficacité énergétique, à commencer par le coût initial élevé et les avantages incertains de ces opérations. Le prix de l’énergie, les incertitudes concernant la réglementation, la disponibilité de subsides et l’accès au crédit influencent les décisions d’investissement. Des interventions publiques remédiant de manière efficace aux défaillances du marché et aux carences de la réglementation peuvent renverser ces barrières.

Cette étude suit la volonté de l’UE à promouvoir l’efficacité énergétique dans le cadre de l’établissement ou du fonctionnement du marché intérieur, eu égard à l’exigence de préserver et d’améliorer l’environnement. En 2007, l’Union s’est fixé un objectif non contraignant consistant à économiser 20 % de sa consommation d’énergie primaire projetée à l’horizon 20203. Cependant, l’évaluation des politiques actuelles (compte tenu de celles qui se trouvent toujours à la phase de conception) effectuée par la Commission4 indique que, si l’Union ne prend pas de mesures complémentaires, le pourcentage total d’économies d’énergie réalisées en 2020 ne dépassera pas 9 %.

Ainsi, pour parvenir à cet objectif, l’essentiel des efforts supplémentaires à fournir pour atteindre l’objectif de 20 % devra porter sur les secteurs résidentiel et tertiaire (immeubles commerciaux et bâtiments publics). Une nouvelle stratégie énergétique pour la période 2011-2020 préconise de renforcer l’engagement politique «en définissant clairement l’objectif» à atteindre et «en instaurant un contrôle rigoureux» du respect de la législation de l’UE telle qu’elle est transposée dans le droit national.

A travers son audit, la Cour Européenne estime que les objectifs des investissements ne sont pas réalisés. En effet, le délai de récupération dépasse 50 ans en moyenne (et peut atteindre 150 ans dans des cas extrêmes).

Le coût d'une consommation d'énergie accrue, l'épuisement progressif des réserves de combustibles fossiles et l'incidence de l'activité humaine sur le changement climatique planétaire comptent parmi les facteurs à l'origine des politiques récentes en matière d'efficacité énergétique. Depuis l'an 2000, l'Union européenne, agissant par l'intermédiaire des Fonds relevant de la politique de cohésion, a dépensé près de 5 milliards d'euros pour cofinancer des mesures écoénergétiques dans les États membres. La Commission européenne ainsi que les États membres sont responsables de la bonne gestion financière de ces dépenses.

L’audit a été réalisé en République tchèque, en Italie et en Lituanie, pays qui ont bénéficié des contributions les plus importantes tant du Fonds de cohésion (FC) que du Fonds européen de développement régional (FEDER) en matière de mesures écoénergétiques pendant la période de programmation 2007-2013 et qui avaient également alloué le plus de crédits aux projets correspondants en 2009. Quatre programmes opérationnels et un échantillon de 24 projets d’investissement écoénergétique dans des bâtiments publics ont été examinés.

Ainsi, la Cour a pu constaté que les projets auxquels les autorités des États membres avaient accordé un financement ne comportaient pas d'objectifs rationnels en termes de rentabilité, c'est-à-dire de coût par unité d'énergie économisée. Ils visaient à limiter la consommation énergétique et à améliorer le confort, mais la raison de leur sélection ne résidait pas dans le fait que, grâce aux économies d'énergie, ils puissent procurer des avantages financiers: plus exactement, les bâtiments étaient généralement considérés comme «prêts» à bénéficier d'un financement s'il était nécessaire de les rénover et que la documentation les concernant satisfaisait aux exigences.

Elle a estimé que les conditions de programmation et de financement mises en place n’avaient pas été de nature à permettre des investissements écoénergétiques rentables, car :

- les programmes opérationnels audités n’avaient pas été assortis d’évaluations des besoins adéquates pour recenser les secteurs dans lesquels il était possible de faire des économies d’énergie et décrire les différentes méthodes possibles pour réaliser ces économies de manière rentable, justifiant ainsi les mesures retenues de même que leur coût. Les autorités nationales n’avaient pas veillé à ce que les programmes opérationnels soient intégrés dans les plans nationaux d’action en matière d’efficacité énergétique (PNAEE),

- la notion de rentabilité, c’est-à-dire le meilleur rapport entre les moyens mis en œuvre et les résultats obtenus, ne jouait pas un rôle déterminant dans l’affectation de fonds, par les États membres, aux mesures écoénergétiques et aux projets concrets. Elle n’entrait pas non plus en ligne de compte dans l’évaluation préalable à l’approbation des programmes opérationnels effectuée par la Commission,

- les indicateurs de performance des mesures écoénergétiques n’étaient pas adaptés au suivi des programmes. Les lignes directrices relatives au suivi établies par la Commission ne définissaient pas d’indicateurs en matière d’efficacité énergétique. C’est pourquoi les résultats de mesures écoénergétiques communiqués par les différentes autorités de gestion ne sont pas comparables à l’échelle de l’Union européenne et ne peuvent pas être consolidés;

«Aucun des projets que nous avons examinés n'était assorti d'une évaluation des besoins ni même d'une analyse du potentiel d'économies d'énergie au regard des investissements», a déclaré M. Harald Wögerbauer, le Membre de la Cour des comptes européenne responsable de ce rapport. «Les États membres utilisaient essentiellement les fonds alloués pour rénover les bâtiments publics, et la question de l'efficacité énergétique revêtait, au mieux, une importance secondaire.»

Par ailleurs, la Cour précise que les projets audités portant sur l’efficacité énergétique dans les bâtiments publics n’étaient pas rentables.

En effet, quoique tous les projets audités aient donné lieu aux réalisations physiques prévues (par exemple, remplacement de fenêtres et de portes ou isolation de murs et de toitures), le coût de ces réalisations s’est révélé élevé au regard des économies d’énergie potentielles. La nécessité de rénover les bâtiments publics était plus importante que l’efficacité énergétique. Certes, ces projets visaient à économiser l’énergie et à améliorer le confort, mais ils n’offraient pas un bon rapport entre les économies d’énergie et le coût d’investissement correspondant. La prévision du délai moyen de récupération des investissements se situait autour de 50 ans, ce qui est beaucoup trop long compte tenu de la durée de vie des composants remis à neuf, ainsi que des bâtiments, ou soit les audits énergétiques n’étaient pas obligatoires (Italie, Lituanie), soit, lorsqu’ils l’étaient (République tchèque), les options d’investissement recommandées dans leur cadre étaient bien trop onéreuses. Quant aux économies d’énergie effectives, elles se sont avérées invérifiables pour 18 des 24 projets audités, car elles n’avaient pas été mesurées de manière fiable.

 

Au regard d’une telle étude, la Cour recommande à la Commission de subordonner le financement de mesures écoénergétiques dans le cadre de la politique de cohésion au respect des conditions suivantes: la réalisation d’une évaluation des besoins adéquate; un suivi régulier avec des indicateurs de performance comparables entre eux; le recours à des critères transparents pour sélectionner les projets et l’utilisation de coûts d’investissement standard par unité d’énergie à économiser assortis d’une valeur maximale admissible pour le délai de récupération simple.

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Published by Lucvieri - dans Efficacité Energétique
20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 07:52

19-projets-se-lectionne-s-sur-l-efficacite--e-nerge-.jpg19 projets sélectionnés sur l’efficacité énergétique à Paris

Dans le cadre de son Appel à projets "Efficacité énergétique des bâtiments", la Ville de Paris associée au Laboratoire Paris Région Innovation et à l’Agence Parisienne du Climat, a retenu 19 projets présentés par 18 entreprises.

Un appel à projets efficacité énergétique des bâtiments lancé le 30 mai 2012 qui a pour objectif de permettre aux entreprises de proposer leurs solutions innovantes en matière d’efficacité énergétique puis d’organiser, pour les technologies retenues, leur expérimentation par la mise en relation avec des territoires d’accueil bailleurs de la Ville de Paris, musées, immeubles privés…
 


La thématique principale est centrée sur les technologies liées à la maîtrise et à la gestion des consommations d’énergie, telles que :

Les capteurs de mesure (en tant que tel mais aussi leur implantation)

Les solutions de suivis des consommations

Les compteurs « intelligents »

Les systèmes d’éclairage

Les outils de mesure et de maîtrise de l’hygrométrie

Les outils de mesure et de traitement pour la qualité de l’air

Les outils de régulation chaleur/froid

Les équipements pour les énergies renouvelables et la chaleur fatale (air et eaux grises)

Après avoir publié l’étude EPICEA dernièrement les résultats d’une étude dirigée conjointement par Météo-France, le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) et la Ville de Paris, portée sur une réflexion sur les zones urbaines face aux problématiques liées au changement climatique. La Ville de Paris continue son tracé sur la modélisation d’une ville plus durable.

Les entreprises sélectionnées vont être mises en relation avec des territoires d’accueil (bailleurs de la ville, musées, immeubles privés, etc.) pour expérimenter leurs solutions innovantes en matière d’efficacité énergétique. 



Le comité de sélection constitué d’élus, d’experts et des partenaires de l’appel a retenu des solutions intervenant dans les domaines de la purification de l’air, de la gestion des énergies, des énergies renouvelables ou de la sensibilisation à la réduction de la consommation énergétique. 



Parmi les entreprises lauréates, certaines sont de toutes jeunes start-up implantées dans des incubateurs franciliens mais aussi de grands groupes industriels intéressés par cette opportunité d’expérimentation grandeur nature dans Paris.



Découvrez les projets par catégorie :



 

Equipements

• 2 & GO : Maîtriser et réduire la consommation d'eau chaude
(Twido)

 

AIR SUR : Purificateur d'air mobile (Takkair SGQ)
- Solution de traitement d’air la plus performante pour les professionnels exposés aux pollutions chimiques et agressions microbiennes. Grâce à sa technologie Airficiency©, TAKKAIR SGQ® permet la filtration des particules respirables, la destruction des virus et bactéries, l’élimination des moisissures, spores, ainsi que l’élimination des Composés Organiques Volatils (COV), de l’Ozone, de l’ammoniac, et autres gazs polluants et malodorants présents dans l’air.

 

• AIR SUR : Module de purification de l'air pour CTA (BB17)


 

• La Tuile Solaire : Tuiles photovoltaïques innovantes


 

NANOSENSE : Système de régulation : chauffage, ventilation, traitement de l'air, éclairage


 

SOLAIRE 2G : Panneau solaire hybride : photovoltaïque et thermique


 

VTI AERAULIQUE : Ventilation naturelle et hybride



 

Petit équipement individualisé

• GDF SUEZ ENERGIE SERVICES : Mesure de confort sur bâtiments tertiaires


 

• GREENPOWER SOLUTIONS : Coupure des appareils électrique la nuit (écoclick et ecoprise)



 

Solution avec instrumentation de compteur, télésuivi/télégestion, informations principalement destinées au gestionnaire

• ACTIWATT : Télépilotage des bâtiments professionnels


 

• ECOSENSE : Service numérique d'efficacité énergétique


 

• SIEMENS : Energy Monitoring et controlling


 

• Smart Impulse : Smart analyzer : compteur électrique qui fournit la consommation par type d'appareil



 

Solution avec instrumentation de compteur, télésuivi/télégestion et action importante pour la sensibilisation des usagers

• eGreen : Dispositif d'aide à la réduction des consommations d'énergie


 

• egSmartLight : Lampe communicante sur les consommations d'énergie


 

• INTENT TECHNOLOGIE : Habitat connecté et bâtiment intelligent - maîtrise des consommations énergétiques


 

• NetSeenergy : Télé-services d'éco efficacité énergétique


 

• VERTICAL 2M OneSense Energy : Plateforme de télérelève et de suivi des consommations d'énergie


 

• VOLTALIS : Effacement des consommations

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Published by Lucvieri - dans Efficacité Energétique
18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 06:50

UFE-EE.jpgOptimiser le rapport « économies d’énergie/capital investi » selon l’UFE

Selon une étude de lUFE, Union Française de l’Electricité, publiée dernièrement sur son site www.ufe-electricite.fr, estime que la réorientation politique en matière defficacité énergétique doit privilégier les initiatives optimisant le rapport « économies dénergie/capital investi », tout en permettant lémergence dune réelle politique industrielle.

La première idée-clé de l’étude, intitulée ‘’L’ordre de priorité des actions d’efficacité énergétique" , présentée par l’UFE à partir des données réelles issues du dépouillement des CEE réalisés est, en effet, de ne pas se limiter à une approche des potentiels « techniquement » accessibles, mais de développer une approche des potentiels économiquement accessibles, toutes énergies confondues, et de mettre en avant les investissements, privés ou publics, qu’il faut mobiliser pour atteindre tel ou tel objectif d’Efficacité Énergétique. Ainsi, à titre d’exemple, pour réaliser 178 TWh d’économie d’énergie dans le bâtiment, résidentiel et tertiaire, il faut investir 162 Mds€ d’ici à 2020, soit plus de 15 Mds€ par an. Pour mobiliser 89 TWh de plus, il faudrait mobiliser 365 Mds€ de plus. Or, malgré ces 527 Mds€, il manquerait encore 13 TWh pour atteindre l’objectif beaucoup trop surestimé du Grenelle dans le bâtiment.

La seconde idée-clé analysée vise l’impact macroéconomique des choix potentiels de politique publique : emplois créés, coûts par emploi en termes de subventions, balance des paiements, notamment de cibler le taux de rentabilité interne (TRI),  taux de rentabilité d’un investissement qui est destiné à être comparé avec le taux de rentabilité que l’investisseur souhaite obtenir.

Les grands enseignements de cette étude peuvent être résumés de la manière suivante :

1) La répartition des efforts par secteurs d’activité doit être revue

a. Le Grenelle faisait peser près de 90% de l’effort d’Efficacité Énergétique sur moins de 50 % de la consommation totale d’énergie en France.

b. Le transport (33 % de la consommation d’énergie) doit être réintégré dans les priorités d’action, même si les CEE ne sont pas le dispositif approprié pour ce faire.

c. L’industrie (22 % de la consommation d’énergie) représente un potentiel d’économie annuelle de 65 TWh / an, non pris en compte dans le Grenelle.

2) Les objectifs d’Efficacité Énergétique dans le bâtiment doivent être réajustés en fonction de la réalité économique et technique

a. Dans l’état actuel des politiques publiques, les objectifs de Grenelle ne sont pas atteignables. Compte tenu de l’évolution économique et de l’impact des politiques publiques actuelles, les objectifs fixés dans le cadre du Grenelle surestiment d’environ 140 TWh / an le potentiel accessible tendanciellement dans le bâtiment (Résidentiel + Tertiaire).

b. Seuls 34 TWh / an supplémentaires sont accessibles dans le bâtiment par le biais d’actions ayant un Taux de Rentabilité Interne (TRI) supérieur à 4%. Le potentiel non accessible dans des conditions économiques normales est de l’ordre de 90 TWh (avec un TRI inférieur à 4%, voire négatif).

3) Le niveau actuel des prix des énergies (particulièrement du gaz et de l’électricité) ne permettent pas de rentabiliser la plupart des actions d’efficacité énergétique

a. Il faudrait doubler, voire tripler le prix de l’électricité, pour déclencher les investissements sur les gisements d’efficacité les plus importants.

b. De la même façon, il faudrait tripler, voire quadrupler le prix du gaz pour déclencher ces mêmes investissements. c. Seul le prix du fioul permettrait de dégager immédiatement des gisements significatifs supplémentaires.

4) La question du financement des actions d’Efficacité Énergétique sera donc la question critique

a. Pour réaliser les actions d’Efficacité Énergétique économiquement efficaces, il faudrait mobiliser 162 Mds€ / an, soit près de 20 Mds€ / an d’ici 2020. Le financement ne peut être assuré que par le client final : collectivités publiques propriétaires des bâtiments publics ; propriétaires privés.

b. Un dispositif financier ad hoc pourrait permettre de faciliter et de sécuriser ce financement. c. Pour obtenir les 90 TWh supplémentaires économiquement non pertinents, il faudrait mobiliser 365 Mds€ d’euros supplémentaires, soit 40 Mds€ par an au total, sans, pour autant, atteindre les objectifs de Grenelle !

5) Compte tenu de la rareté du capital (problème accentué par la crise), il faut avoir une politique qui oriente résolument les actions d’Efficacité Énergétique des décideurs vers celles qui maximisent le rapport Économies d’énergie / Capital mobilisé

6) Il est indispensable d’accompagner la politique d’Efficacité Énergétique nationale par des politiques industrielles sectorielles qui permettront d’éviter la détérioration de la balance commerciale du pays (en développant, en france, la fabrication d’équipements ou de matériaux) et de créer des emplois durables.

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Published by Lucvieri - dans Efficacité Energétique
21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 06:52

L-Union-europeenne-se-mobilise article topQuel accord sur la proposition de directive sur l'efficacité énergétique ??

Ayant précisé récemment le soutien du ministère de l’Ecologie sur la proposition concernant la nouvelle directive européenne sur l’efficacité énergétique, «  Le Ministère de l’Ecologie favorable à la directive efficacité énergétique», et dernièrement soulignant la points d’interrogations sur la dynamique de la proposition, « Quid sur la directive Efficacité Energétique, des actes ou des paroles ??? » et enfin où la  CES, Confédération européenne des syndicats, a appelle à davantage d’ambition, les députés du Parlement Européen et le Conseil des ministres de l’Union européenne sont parvenus à un accord provisoire sur la proposition de directive sur l'efficacité énergétique.

La directive exigerait que les États membres se fixent des objectifs nationaux indicatifs et économisent de l'énergie de manière spécifique, notamment par la rénovation de bâtiments et des objectifs chiffrés pour les économies d'énergie des services de distribution d'énergie.

Claude Turmes (Verts/ALE, LU), qui a mené les négociations, a déclaré: "Cet accord stimulera l'économie européenne et aidera à atteindre nos objectifs en matière de sécurité énergétique et de climat. La nouvelle législation sur l'efficacité énergétique énonce les mesures contraignantes qui permettront de progresser en vue de combler le fossé actuel de l'UE par rapport à ses engagements de réduction de la consommation énergétique de 20% d'ici 2020. La législation inclut un certain nombre de mesures cruciales qui déboucheront sur des économies d'énergie concrètes".

Les principales propositions :

Objectifs européens et nationaux

La directive définit des mesures communes en vue de veiller à ce que l'UE atteigne son objectif majeur d'utiliser 20% d'énergie en moins d'ici 2020. Chaque État membre fixerait ses propres objectifs et présenterait un plan d'action pour l'efficacité énergétique tous les trois ans - en 2014, 2017 et 2020. La Commission européenne serait chargée d'évaluer les progrès accomplis d'ici juin 2014.

 

Rénovation des bâtiments

Selon la directive, les États membres devraient rénover 3 % de la surface au sol "chauffée et/ou refroidie totale des bâtiments appartenant à l'administration centrale et occupés par celle-ci" (départements administratifs dont les responsabilités couvrent l'ensemble du territoire d'un État membre). Ce critère s'appliquerait aux bâtiments "ayant une surface au sol utile totale" supérieure à 500 m2 et, à partir de juillet 2015, à ceux dont cette surface dépasse 250 m2. Toutefois, les États membres pourraient également utiliser d'autres solutions pour atteindre des économies d'énergie équivalentes, par le biais de rénovations par exemple.

 

Systèmes d'efficacité énergétique pour les entreprises de distribution d'énergie

Les compagnies d'énergie couvertes par la directive devraient atteindre "des économies d'énergie cumulées au stade final" d'ici 2020. Cet objectif devrait correspondre à au moins 1,5 %, en volume, de leurs ventes annuelles d'énergie, et être calculé sur la base des trois dernières années avant que la directive entre en vigueur. La vente d'énergie pour le transport pourrait être exclue et une alternative afin d'atteindre des économies d'énergie équivalentes serait permise, à condition que l'équivalence soit maintenue.

En outre, les États membres seraient autorisés à exclure la vente d'énergie utilisée pour certaines activités industrielles des calculs de consommation d'énergie, à condition que la somme de ces exemptions, et des économies d'énergie avec un effet permanent, résultant d'actions individuelles déjà en place depuis 2008, ne représentent pas, ensemble, plus de 25% des objectifs d'économies d'énergie au niveau national.

Les négociateurs du Parlement ont garanti que l'article sur les exemptions devra être revu par la Commission européenne en 2016, afin de le rendre plus ambitieux.

 

Audits énergétiques

Toutes les grandes entreprises devront faire l'objet d'un audit énergétique. Ces audits devraient débuter dans un délai de trois ans après l'entrée en vigueur de la directive et être effectués tous les quatre ans par des experts qualifiés et agréés.

 

Promouvoir l'efficacité des systèmes de chauffage et de refroidissement

D'ici décembre 2015, les États membres devraient achever et communiquer à la Commission une "évaluation complète" du potentiel en vue de l'application de la cogénération à haut rendement et de systèmes efficaces de chauffage et de refroidissement urbains. Aux fins de cette évaluation, les États membres devraient réaliser une analyse de rentabilité - proposition introduite par les députés - portant sur l'ensemble de leur territoire, tenant compte des conditions climatiques, de la viabilité économique ou de la conformité technique. Des installations spécifiques, telles que des centrales nucléaires, pourraient être exemptées de ces analyses de rentabilité.

 

Mécanismes de financement

Une autre idée lancée par les députés était de mettre en place des mécanismes de financement pour les mesures liées à l'efficacité énergétique. Les États membres devraient faciliter la mise en place de ces mécanismes ou utiliser les mécanismes existants. Une idée serait de mettre sur pied un plan national d'efficacité énergétique pour lequel les gouvernements centraux et les compagnies d'énergie contribueraient, avec un montant égal, aux investissements requis pour les rénovations ou pour répondre aux exigences de la directive.

 

Prochaines étapes

Le texte approuvé provisoirement, qui doit encore être adopté ce jeudi par le Comité des représentants permanents (Coreper), sera mis aux voix en commission de l'énergie, probablement déjà en juillet, et sera ensuite soumis à la plénière en septembre (à confirmer).

Avec cet accord politique l'UFE, Union Française de l'Electricité s'est prononcée et

regrette le maintien d’un mécanisme d’obligation pesant sur les fournisseurs et/ou distributeurs d’énergie, elle reconnaît que le texte introduit des flexibilités qui tiennent compte de la diversité des situations nationales et permettent aux différents Etats membres de mettre en œuvre les outils les plus adaptés à leurs réalités respectives. 

L‘un des éléments clés du texte, c’est l’obligation qui pèse sur les fournisseurs et/ou les distributeurs d’énergie de réduire les ventes d’énergie de 1,5% chaque année d’ici 2020. La mesure sera indubitablement complexe à mettre en œuvre. Ceci étant, elle reconnaît, et légitime, par là-même, le rôle des fournisseurs d’énergie dans le domaine de l’efficacité énergétique. Bien que les énergéticiens n‘y aient pas été favorables à l‘origine, cette mesure sera, néanmoins, mise en œuvre par eux.

Désormais, les fournisseurs auront, plus encore, pour mission, de conseiller et d’orienter avec pertinence, les choix de leurs clients vers les actions les plus efficaces, non seulement en termes d’énergie économisée, mais aussi en termes d’euros investis. Car, dans tous les cas de figure, c’est bien le consommateur qui décide au final, et qui paye l’investissement générant de l’efficacité énergétique. Il est donc en droit d’avoir un retour sur investissement économiquement correct. Et ce, d’autant plus que si, pour financer l’investissement d‘efficacité énergétique, il a emprunté, ce qui est souvent le cas…

 Pleinement consciente de cette dimension « meilleur rapport coût/efficacité », l’UFE a mené, durant plusieurs mois, des travaux approfondis d’analyse des mesures prises dans le cadre du Grenelle Environnement notamment. Les retours d’expérience de ses membres, sur le terrain, ont ainsi permis à l’UFE d’établir un classement (appelé Merit Order) des actions en matière d’efficacité énergétique, établi sur la base d’une comparaison de leur TRI* respectif. Les enseignements de ce classement sont extrêmement instructifs en ce sens qu’ils révèlent des orientations prises qui, en réalité, s’avèrent lourdes, coûteuses, et peu rentables en termes de TRI - comme, par exemple, l’isolation complète des logements - au détriment d’un éventail de mesures qui maximiseraient les économies d’énergie par euro investi, en y intégrant des actions de type comportementale, éventuellement appuyées par des automatismes de gestion de l’énergie, actuellement peu reconnues par les dispositifs de type CEE.

Au-delà, l’étude de l’UFE montre aussi que les objectifs dans le domaine résidentiel sont surévalués de 25%, ceux du tertiaire sous-évalués de 3%, le potentiel dans l’industrie étant ignoré alors même qu’il représente près de 75% du gisement tertiaire. Sachant que toute action d’efficacité énergétique est, d’abord et avant tout, enclenchée et financée par le client final - particulier ou entreprise - la priorité doit être accordée aux opérations rentables, c’est-à-dire celles dont le TRI est > à 10% pour le secteur privé, et à 4% pour le secteur public. Ainsi, l’étude fait ressortir l’inutilité de certains crédits d’impôts qui, pourtant, pèsent sur le budget de l‘Etat. En revanche, on constate que les actions qui ont un TRI entre 10% et 4% pourraient être « soutenues » : des mécanismes originaux de soutien pourraient être mis en place (bonification et garantie de prêts, par exemple), sans pour autant grever les finances publiques, nationales ou locales. Enfin, les travaux de l’UFE démontrent qu’un troisième volet d’actions d’efficacité énergétique est économiquement injustifié, leur TRI étant beaucoup trop élevé.

Plus globalement, les enseignements de cette étude conduisent à une réflexion plus large en termes d’emplois et de rationalisation économique des filières, mais également, et surtout, en termes de balance des paiements. En effet, en l’état actuel de la production industrielle de l’efficacité énergétique en France, la réalisation des objectifs du Grenelle Environnement dégraderait la balance commerciale de la France de l’ordre de 6 à 7milliards d’euros, soit plus de 10% du déficit commercial actuel…

A l’heure où s’ouvre le débat national sur la transition énergétique, ces données sont clairement à porter au débat.

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Published by Lucvieri - dans Efficacité Energétique
15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 06:54

L-Union-europeenne-se-mobilise article topLe Ministère de l’Ecologie favorable à la directive efficacité énergétique.

La directive efficacité énergétique présenté au Coreper, Comité des représentants permanents auprès de l’Union européenne avait soulevé quelques soubresauts, notamment par la CES, Confédération européenne des syndicats qui protestait contre certains Etats membres souhaitant altérer cette directive. « Davantage d’ambition sur la directive sur l’efficacité énergétique ».

En marge du Conseil des ministres de l'Environnement de l'Union européenne, réuni le 11 Juin 2012 à Luxembourg, la ministre française de l'Écologie, du Développement Durable, et de l'Énergie, Nicole Bricq, a fait part de ses orientations en matière d'efficacité énergétique et de lutte contre le changement climatique.

La France favorable à un accord en première lecture ambitieux sur la directive efficacité énergétique.

La ministre de l'Écologie du Développement Durable et de l'Énergie, Nicole Bricq, apporte son plein soutien à la présidence danoise de l'Union européenne pour aboutir à un accord sur la directive efficacité énergétique avant le Conseil des ministres de l'Énergie le 15 juin. Elle souligne la nécessité de se doter d'un cadre communautaire ambitieux pour atteindre l'objectif de 20 % d'économies d'énergie en 2020. L'efficacité énergétique est une priorité de la politique énergétique du Gouvernement français.

Ainsi, la mesure la plus importante du texte prévoit un objectif contraignant de réduction de 1,5 % par an de l'ensemble des ventes d'énergies, hors transports. La France insiste sur la nécessité de préserver l'ambition de cette mesure tout en laissant des flexibilités aux États membres. La présidence propose de limiter l'utilisation de ces flexibilités à 25 % de l'ambition initiale. La France soutient la présidence et est prête à fixer un plafonnement encore plus faible de 20 % pour obtenir un accord avec le Parlement. Elle invite ses partenaires européens à faire preuve de la même ambition.

En accord avec la ministre en charge du Logement Cécile Duflot, la ministre de l'Écologie du Développement Durable et de l'Énergie s'engage par ailleurs à atteindre l'objectif de 3 % de rénovation annuelle des bâtiments de l'État. Il s'agit d'un engagement particulièrement important pour la France, étant donné la dimension du parc immobilier de l'État. De plus, pour répondre aux souhaits du rapporteur du Parlement européen, la ministre est favorable à la fixation

d'une cible de réduction des consommations de l'ensemble du parc bâti existant à long terme, en 2050.

Ces positions sont exprimées dans le cadre des négociations en cours sur la proposition de directive présentée par la Commission européenne le 22 juin 2011 afin de contribuer à l'objectif d'amélioration de 20 % de l'efficacité énergétique de l'Union européenne en 2020, fixé dans le paquet énergie-climat. La présidence danoise de l'Union européenne a fait de ce texte sa priorité. Son objectif est d'aboutir à un accord en première lecture.

Le niveau d'ambition en matière d'efficacité énergétique déterminera la capacité de l'Union européenne à atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

L'Agence Internationale de l'Energie estime ainsi que l'objectif de limitation du réchauffement à 2°C repose à plus de 50 % sur les économies d'énergie.

La réalisation complète des objectifs de la directive efficacité énergétique permettrait, selon la Commission, d'atteindre un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 25 %, supérieur à l'objectif de - 20 % du plan énergie- climat. Si l'on ajoute les réductions qui pourraient être obtenues à travers des mécanismes de développement propre (en faveur des pays en développement), l'objectif de 30 % en 2020 est atteignable. Un rehaussement de l'objectif à l'horizon 2020 est donc crédible.

C'est pourquoi, Nicole Bricq estime qu'il est nécessaire de poursuivre les efforts sur la feuille de route pour une économie sobre en carbone à l'horizon 2050. La France est favorable au principe de jalons en 2030, 2040 et 2050 et soutient la proposition de la Commission, qui s'est engagée aujourd'hui à intégrer la feuille de route dans son projet de 7ème Programme d'action européen pour l'environnement. La ministre souhaite œuvrer dans le sens d'un relèvement de l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2020, en étroite concertation avec la Commission et avec l'ensemble des États membres, dont les préoccupations doivent être pleinement prises en compte.

Ce chantier majeur, fondé sur l'innovation et devant faire l'objet d'un accompagnement social, participera à la relance durable de l'économie européenne ainsi qu'au renforcement de la sécurité énergétique et de l'indépendance vis-à-vis des ressources pétrolières. Outre les bénéfices climatiques et économiques escomptés, cette mesure permettra également de contribuer à réduire la pollution atmosphérique et à améliorer la santé publique.

La ministre française Nicole Bricq appelle ainsi à renforcer les mesures pour assurer la transition écologique. A cette fin, il est urgent de mobiliser les dispositifs et moyens appropriés, notamment à travers les financements communautaires et de mener une réflexion sur les outils permettant de rehausser rapidement le prix du quota européen. La réflexion européenne sur les risques de fuites de carbone et la possibilité de recourir à un mécanisme d'inclusion carbone pour certains des secteurs les plus exposés devrait être mise à jour.

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Published by Lucvieri - dans Efficacité Energétique
9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 06:54

L-Union-europeenne-se-mobilise article topDavantage d’ambition sur la directive sur l’efficacité énergétique

Alors que le projet de Directive sur l’efficacité énergétique (DEE) sera présenté au Coreper [Comité des représentants permanents auprès de l’Union européenne] le vendredi 4 mai, la Confédération européenne des syndicats (CES) appelle les États membres à arrêter de dénaturer la proposition.

La Confédération européenne des syndicats (CES) a été créée en 1973 afin de défendre les intérêts des travailleurs au niveau européen et de les représenter devant les organes de l’Union européenne (UE).

« La proposition initiale de la Commission était déjà très prudente tant dans sa portée que dans ses exigences », a déclaré Judith Kirton-Darling, Secrétaire confédérale de la CES, à l’approche de cette réunion, « et maintenant les gouvernements nationaux modèrent encore ces exigences limitées au lieu de considérer l’efficacité énergétique comme un moyen de créer des centaines de milliers d’emplois en Europe. Des emplois dont nous avons un urgent besoin !  ». Depuis longtemps, la Confédération européenne des syndicats réclame des objectifs contraignants en matière d’efficacité énergétique aux niveaux européen et national afin d’arriver à une amélioration d’au moins 20% d’ici à 2020 tout en précisant clairement le rôle de la participation et de la formation des travailleurs. L’évaluation d’impact initiale de la Commission estimait à 2,4 millions le nombre d’emplois qui pourraient être créés au travers de ces mesures limitées.

Pour illustrer les opportunités qu’offrent le dialogue social et la participation des travailleurs, l’Alliance allemande pour l’emploi et l’environnement a bien démontré le rendement net des investissements dans les programmes d’efficacité énergétique et de rénovation. Cette alliance rassemble un large éventail de parties prenantes : gouvernement, partenaires sociaux et organisations non gouvernementales pour l’environnement. Au travers du dialogue et de la participation active de toutes les parties concernées, elle a pu réaliser la rénovation de plus de 2,4 millions d’appartements, ce qui a entraîné une réduction d’un million de tonnes de gaz à effet de serre en 2006 et de 1,5 million de tonnes en 2009. Elle a également conduit à la création de 221.000 emplois en 2008 et de 340.000 emplois en 2010, principalement dans les métiers et les secteurs de la construction mais aussi dans la production de matériaux de construction (vitrage isolant, isolants thermiques, etc.) tout comme dans des activités professionnelles telles que l’architecture, la consultance et l’ingénierie.

« Nous sommes fermement convaincus que cet exemple et d’autres bonnes pratiques peuvent servir de modèles à d’autres pays et à d’autres secteurs. Cela exige toutefois une volonté et un engagement politiques. Nous aimerions voir les États membres de l’UE faire preuve de cette volonté politique vendredi et dans les semaines à venir afin d’arriver à un accord qui révèle leur ambition et non leur immobilisme  », a encore déclaré Judith Kirton-Darling.

 

Les 20 priorités de la CES pour la politique énergétique de l’Union européenne à l’horizon 2020 :

Concernant la proposition de directive :

1. Intégrer et reconnaître l’importance du lieu de travail et du dialogue social dans la directive : compte tenu de l’importance du lieu de travail en tant que site principal d’élaboration et de mise en oeuvre des mesures proposées, la CES regrette l’absence d’initiatives concernant le lieu de travail et la promotion du dialogue social dans la politique et les projets européens en matière d’efficacité énergétique. En juillet 2011, elle a écrit aux Commissaires Hedegaard, Oettinger et Andor afin d’exposer ces messages [2], et en demandant de les rencontrer afin d’examiner comment le lieu de travail et le dialogue social pourraient être mieux pris en compte dans la politique européenne sur l’efficacité énergétique.

L’engagement et la participation des travailleurs aux programmes d’efficacité énergétique sont essentiels pour leur réussite. Afin d’en assurer la mise en oeuvre, il est essentiel que les travailleurs s’ engagent pleinement - dans le cadre du dialogue social - dans l’élaboration des politiques et du développement des compétences et des programmes de formation, ainsi que de mesures assurant de bonnes conditions de travail et la santé et la sécurité au travail.

Par conséquent, la directive devrait intégrer la promotion du dialogue social en tant qu’outil nécessaire pour atteindre ces objectifs. Il conviendrait aussi d’examiner la possibilité d’adopter une annexe relative à la formation conduisant à la certification ou à la qualification des prestataires de services faisant l’objet de la présente directive. Elle pourrait être conçue sur le modèle de l’annexe à la directive 2009/28/CE relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables.

2. Fixer des objectifs contraignants : en vertu de l’article 3, paragraphe 1, “Les États membres fixent un objectif national d’efficacité énergétique exprimé sous la forme d’un niveau absolu de consommation d’énergie primaire en 2020”. Cependant, la Commission ne propose pas la fixation d’objectifs contraignants. Cette situation est problématique. Seuls des objectifs contraignants permettront d’aller de l’avant. C’est ce qui a été démontré avec l’objectif de 20% d’énergies renouvelables. Etant donné que cet objectif est contraignant, les Etats membres ont accompli de gros progrès et l’UE est sur le point de l’atteindre. L’objectif d’efficacité énergétique de 20 % doit être rendu contraignant dès que possible.

3. Fixer un taux de rénovation contraignant pour les bâtiments privés : En vertu de l’article 4, paragraphe 1, “Chaque État membre veille à ce qu’à partir du 1er janvier 2014, 3 % de la surface au sol totale des bâtiments détenus par ses organismes publics soient rénovés chaque année”. La fixation d’un objectif contraignant est plus que bienvenue. Le problème est que les bâtiments publics ne constituent que 12 % du parc immobilier dans l’UE (selon le Plan Efficacité énergétique 2011). Toute mesure ciblant une aussi petite proportion de bâtiments n’aura qu’un impact limité. Comme indiqué dans le préambule 15 du projet de directive, “Il convient d’accroître le taux de rénovation des bâtiments, car le parc immobilier existant est le secteur qui offre le plus gros potentiel d’économies d’énergie”. En fait, plus de 40 % de l’énergie est utilisé dans le secteur du bâtiment et réduire cette consommation d’énergie est très rentable. Il ne sera possible d’atteindre l’objectif de 20 % que si un taux de rénovation contraignant pour les bâtiments privés est imposé dans la directive. Les Etats membres pourraient ensuite décider de la manière d’atteindre au mieux cet objectif. Pour déterminer le niveau d’ambition à adopter dans cette directive pour le logement privé, il conviendrait de se baser sur les bonnes pratiques qui existent dans plusieurs Etats membres, notamment en Allemagne, où l’Alliance pour l’emploi et l’environnement a permis d’obtenir des résultats positifs.

4. Encourager la cogénération de chaleur et d’électricité : conformément à l’article 10 de la directive, toute nouvelle centrale électrique doit être dotée d’un équipement de cogénération de chaleur et d’électricité afin d’améliorer l’efficacité énergétique. Les services d’utilité publique ainsi que l’industrie sont obligés de s’assurer que la consommation de chaleur est utilisée efficacement. La CES accueille cette proposition avec satisfaction, car les unités de cogénération de chaleur et d’électricité à haut rendement peuvent réduire jusqu’à 30% les émissions de CO2 de la production totale d’énergie. La CES regrette que la Commission ait choisi de ne pas fixer d’objectifs communautaires contraignants pour améliorer le taux de production basée sur la cogénération de chaleur et d’électricité dans le secteur de l’électricité au plan national, comme c’est déjà le cas dans certains Etats membres.

5. Limiter les répercussions en termes de coûts sur les consommateurs finaux : les obligations et mesures prévues ou à prévoir dans le cadre de la directive entraîneront inévitablement des coûts. Des mesures devraient être incluses dans la directive, permettant de garantir que les répercussions des coûts sur les clients finaux seront modérées, et prévoyant la gratuité pour les ménages à faibles revenus.

6. Fournir des sources de financement pour répondre aux objectifs : en vertu du préambule 33, “il convient d’encourager les États membres et les régions à recourir pleinement aux Fonds structurels et au Fonds de cohésion pour encourager les investissements dans des mesures visant à améliorer l’efficacité énergétique.” Il est très important d’utiliser pleinement les instruments financiers existants, mais ils sont inadéquats. Les améliorations d’efficacité énergétique à grande échelle, telles que les vastes programmes de rénovation des bâtiments, requerront des fonds importants, que les gouvernements nationaux endettés ne possèdent pas actuellement.

Pour combler l’écart, la Commission a proposé la création d’obligations européennes communes destinées à financer les projets d’infrastructure. La portée de ces obligations devrait être étendue aux projets d’efficacité énergétique, tels que les travaux de rénovation de bâtiments. Un financement devrait ainsi être accordé tant aux pouvoirs publics qu’aux entreprises de services énergétiques, qui souffrent aussi du manque de sources de financement. Les contrats de performance énergétique exécutés par ces entreprises, que la Commission tente de promouvoir par le biais de cette directive, ne sont pas financés de manière adéquate par le secteur privé en raison des risques qui y sont associés. L’utilisation d’obligations européennes communes devrait donc être profitable.

La Commission devrait aussi : 
  Se pencher d’urgence sur les raisons de la faible utilisation des ressources disponibles (Fonds structurels et BEI, en particulier) et réviser au besoin les règles de financement ; 
  examiner comment accroître le rôle du Fonds pour l’Efficacité énergétique, tant sur le plan des sources de financement que des critères d’octroi des fonds, qui doivent veiller à atteindre des objectifs à la fois environnementaux et sociaux ; 
  examiner les autres mécanismes de financement envisageables, parmi lesquels les systèmes de tiers investisseurs.

7. Effectuer des évaluations précoces : en vertu de l’article 3, paragraphe 2, “Pour le 30 juin 2014, la Commission évalue si l’Union est susceptible d’atteindre son objectif de 20 % d’économies d’énergie primaire d’ici 2020”. L’évaluation doit avoir lieu plus tôt, sinon nous n’aurons pas assez de temps pour atteindre l’objectif.

8. Impliquer l’industrie plus étroitement : la date butoir de 2014 pour les premiers audits énergétiques devrait être avancée, et toutes les entreprises, petites ou grandes, devraient être tenues de les faire réaliser.

Comme suggéré par le CESE dans son projet d’avis, il convient "d’examiner dans quelle mesure et à quelles conditions les instruments d’étalonnage des émissions de CO2 et autres gaz polluants [documents BREF élaborés par l’IPTS de Séville (Institut de prospective technologique) comme supports de l’ex-directive IPPC et de la directive de 2010 sur les émissions industrielles dite IED), et également utilisés pour le système ETS, et intégrant des référentiels d’efficience énergétique] pourraient devenir contraignants et élaborés dans le cadre d’un système de gouvernance impliquant tous les acteurs concernés, dont les employeurs, les syndicats et les ONG (à l’instar de l’Agence ECHA d’ Helsinki pour le Règlement européen REACH). De la sorte, il serait possible de prendre en compte dans les diagnostics et les propositions à élaborer dans le cadre de ce système de gouvernance : les coûts et bénéfices des mesures d’efficacité énergétique envisageables et aussi, entre autres, la dimension sociale-emploi, l’impact sur les conditions de travail, des analyses et normes sociales, des outils d’évaluation des besoins prévisionnels d’emplois, de qualifications et de formations professionnelles, et les dispositifs à mettre en œuvre en conséquence."

9. Conditionner strictement l’utilisation des compteurs intelligents : les conditions à respecter en cas d’installation de compteurs intelligents, comme proposé à l’article 8, paragraphe 1, sont insuffisantes pour la CES. Le placement de tels compteurs ne peut augmenter les coûts pour les consommateurs et doit être conditionné au respect des principes d’universalité et d’accessibilité à l’énergie, ainsi qu’au respect des données personnelles, comme également énoncé par le CESE dans son projet d’avis.

10. Services publics : la Directive devrait accorder une attention particulière et mettre en évidence le rôle fondamental que peuvent avoir les services publics régionaux et territoriaux pour atteindre les objectifs de la Directive, que ce soit en matière d’audits énergétiques, de contrats de performance énergétique, d’aide et d’incitations à l’amélioration de l’efficacité énergétique des logements, des industries et des services, ou encore d’aide à l’installation de cogénérations de chaleur et d’électricité.

11. Inclure le secteur des transports : la Directive devrait prévoir l’obligation pour les Etats membres de faire rapport des résultats en matière d’efficacité énergétique obtenus secteur par secteur, et notamment dans le secteur des transports, même si une autre directive sur les transports est en préparation.

En lien avec cette Directive, la CES demande également à la Commission et au Parlement européen :

-  De contribuer à la coordination européenne nécessaire à l’amélioration des cursus scolaires et universitaires, des programmes de formation et de R&D, afin qu’ils soient adaptés aux objectifs poursuivis par la présente Directive et privilégient les partenariats en ce sens.

-  De contribuer à ce que les compétences des conseils d’entreprise et des comités d’entreprise européens soient élargies à l’efficacité énergétique, afin de permettre de rencontrer les objectifs de la présente Directive.

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Published by Lucvieri - dans Efficacité Energétique
5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 14:07

Efficacité energétiqueL’efficacité énergétique au cœur des préoccupations des ménages français

Le groupe de travail du Plan Bâtiment du  Grenelle a travaillé sur une étude centrée sur la préoccupation majeurs des ménages français à l’égard de leur consommation d’énergie de leur logement et permettant de connaître leurs perceptions des enjeux de la réduction de la consommation d’énergies.

Ainsi quelques 358 familles ont répondu à cette enquête et a permis de souligner l’importance accordé par près de 93 % des foyers sur les consommations d’énergie d’un logement.

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Le contexte actuel est facteur d’un changement dans la perception des ménages à l’égard de leur logement. Des sources de préoccupations concernant les dépenses énergétiques et même si les propriétaires restent les plus concernés par l’amélioration des économies d’énergie (du fait de leur intérêt direct et entier sur le sujet), aujourd’hui les français ont pleinement intégré les enjeux environnementaux à leurs réflexes quotidiens : ainsi éteindre la lumière dans des pièces inoccupées ou préférer la douche au bain sont devenus des évidences pour la très large majorité de nos concitoyens. On note que les femmes semblent plus sensibles à ces gestes économes quotidiens.

Enfin, ce sont les ménages des classes moyennes et supérieures qui semblent le plus sensibilisés à cette problématique, ce qui peut apparaître paradoxal dans la mesure où ce ne sont pas eux qui souffrent en premier de la précarité énergétique.

Plus concrètement, près de 54% des ménages affirment avoir déjà effectué des travaux pour réaliser des économies d’énergie. Sur le plan du financement des travaux, les ménages interrogés admettent que des financements adaptés ou incitatifs constituent un véritable levier dans la prise de décision.

La valorisation du bien immobilier ou « valeur verte » commence à émerger, mais n’apparaît pas encore aujourd’hui comme un élément déclencheur de l’action de rénovation. Les ménages interrogés rejettent totalement l’idée de dispositifs fondés sur la contrainte et plus d’un ménage sur deux se dit favorable à une politique mêlant contraintes et dispositifs financiers incitatifs.

Les ménages français s’intéressent de plus en plus aux problématiques de performance énergétique de leur logement. Dans leur recherche d’information, Internet est cité comme la première source de renseignements.

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Il y a donc une réelle attente pour des sites donnant une information de confiance.

Enfin, on peut souligner que la consommation énergétique du logement est un vrai sujet de société : l’enquête montre, que dans un contexte économique difficile, près d’un ménage sur deux pensent que sa consommation énergétique actuelle est en mesure de le mettre en difficulté financière à l’avenir. Les économies d’énergies dans l’habitat sont donc plus que jamais une préoccupation des français.

Les ménages français sont maintenant pleinement conscients du lien entre économies d’énergie, intérêt économique et intérêt écologique. Plus d’un ménage sur deux considère la performance énergétique de son logement comme une caractéristique très importante.

Par la mise en œuvre du Grenelle de l’Environnement et l’action du Plan Bâtiment Grenelle, la prise de conscience des ménages en faveur de l’efficacité énergétique des logements est  réelle et les travaux de rénovation énergétique progressent.

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Published by Lucvieri - dans Efficacité Energétique
22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 08:00

Fotolia 19271515 XS 436 × 275 pixelsVisuel sur la possibilité d’améliorer l’éfficacité énergétique dans le monde industriel

Le leader mondial dans les technologies de l'énergie et de l'automation, le Groupe suisse ABB, propose une infographie sur l'efficacité énergétique dans le monde industriel, en tentant d’éclaircir la part de la consommation des moteurs électriques industriels à l’échelle mondiale.

Le monde a un appétit sans fin en électricité et d'ici à 2050, notre consommation devrait augmenter de 84%. Les moteurs électriques industriels consomment 42 % de cette électricité et ce chiffre va être amené à augmenter. Grâce à des technologies innovantes déjà disponibles sur le marché, nous pourrions réduire la consommation électrique de ces moteurs de 60%. Plus de détails dans l’infographie.

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18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 08:58

Superette-2-finaleL’efficacité énergétique s’invite dans les rayons de la distribution alimentaire

 

Une convention qui engage la distribution alimentaire à fermer, d’ici à 2020, 75 % des meubles frigorifiques destinés aux produits frais. Ce contrat paraphé par Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, et Jacques CREYSSEL, délégué général de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), inscrit une nouvelle démarche vers une meilleure efficacité énergétique pour un secteur de la distribution.

« Au delà des mesures engagées par le Gouvernement dans sa politique en faveur de l’efficacité énergétique, l’engagement volontaire de tous est essentiel. C’est tout le sens de la convention que je viens de signer aujourd’hui avec les acteurs de la distribution alimentaire. Alors que l’objectif du Gouvernement est de réduire les consommations d’environ 20 % à horizon 2020, soit la consommation annuelle de 16 millions d’habitants, cette mesure permettra d’économiser 2,2 TWh chaque année, soit la consommation annuelle d’une ville de 500 000 habitants et 20 % de la consommation des magasins. Par des mesures simples et concrètes, nous œuvrons en faveur de la compétitivité des entreprises, du pouvoir d’achat des ménages, de l’emploi et de l’environnement», a déclaré Nathalie KOSCIUSKO- MORIZET .

Première source de consommation électrique, la consommation des rayons frais représente près de la moitié de l’énergie consommée par les magasins. Leur fermeture par des portes permettra une réduction de 50 % de leur consommation énergétique (étude PERIFEM- ADEME), tout en améliorant le confort des clients en leur évitant la sensation de froid dans les rayons.

L’engagement approuvé par Auchan, Carrefour, Casino, Cora, Francap, Monoprix, Simply Market et Système U vaut pour tous les formats de magasins : hypermarchés, supermarchés et commerces de proximité. Les affiliés seront invités à rejoindre la démarche. Cette convention sera également signée par Intermarché dans les prochains jours.

Afin de favoriser le déploiement de la démarche, le Gouvernement rend éligible la fermeture des meubles frigorifiques avec des portes en double vitrage aux certificats d’économies d’énergie (CEE), ce qui constitue une incitation supplémentaire à privilégier les solutions énergétiquement les plus efficaces.

Ce nouvel accord volontaire témoigne de l’engagement des enseignes de la distribution en faveur du développement durable. De nombreuses actions ont d’ores et déjà été mises en œuvre pour réduire la consommation d’énergie des magasins : dispositifs d’automatisme et de télégestion, meilleure implantation des luminaires, utilisation de l’éclairage naturel, récupération de la chaleur produite par les installations frigorifiques pour le chauffage des locaux, meubles fermés pour les produits surgelés...

Les enseignes de la distribution apportent ainsi une contribution concrète à l’objectif national d’efficacité énergétique et de lutte contre le réchauffement climatique, dans la continuité du Programme d’action pour l’efficacité énergétique élaboré par le ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement et présenté le 16 décembre 2011.

Programme d’actions sur l’efficacité énergétique :

L’efficacité énergétique consiste à consommer moins d’énergie et à émettre moins de gaz à effet de serre pour un service rendu équivalent. Les économies d’énergie sont un pilier de notre politique énergétique, à côté de l’essor des énergies renouvelables et de la sûreté nucléaire.

Après quatre mois de concertation, plus de 200 contributions, et 120 propositions soumises à consultation du public, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement a présenté en décembre dernier le programme d’actions sur l’efficacité énergétique, issue de la table ronde nationale pour l’efficacité énergétique.

Le programme d’actions comprend 27 mesures concrètes pour accélérer les économies d’énergie. Au total, la politique nationale en faveur de l’efficacité énergétique doit permettre une diminution des consommations à l’horizon 2020 comprise entre 19,7 et 21,4 %. Cela représente l’équivalent de la consommation annuelle de 16 millions d'habitants.

L’une de ces mesures vise à mettre en place des accords volontaires avec les entreprises de l’offre d’équipements et la demande énergétique. La convention signée le 16 janvier avec les enseignes de distribution alimentaire constitue une première illustration concrète de cette mesure.

Parmi les autres mesures retenues dans le programme d’actions :

o Entreprises : comment gagner en compétitivité ?

-            Créer un prêt à 2 % pour aider les entreprises de moins de 50 salariés, à financer des travaux d’économies d’énergie : 100 M€ de prêts seront déployés

début 2012 ;

-            Limiter les gaspillages sur l’éclairage : 􏰀

Extinction obligatoire des enseignes lumineuses commerciales de 1h à 6h du matin : entrée en vigueur le 1er juillet 2012 ; 􏰀

mise à l’étude d’une extinction obligatoire des éclairages extérieurs et intérieurs des bureaux ;

-            Renforcer le rôle des fournisseurs d’énergie comme promoteurs de l’efficacité énergétique auprès de leurs clients.

o Ménages : comment réduire la consommation et la facture énergétique ?

- Cumuler le crédit d’impôt développement durable et l’éco-prêt à taux zéro

(Eco-PTZ) pour soutenir les travaux de rénovation énergétique les plus économes ;

-            Etendre l’Eco-PTZ aux syndicats de copropriétés ;

-            Renforcer le programme « Habiter mieux » : 85 M€ des fournisseurs d’énergie permettront de renforcer le développement du programme visant à sortir les ménages modestes de la précarité énergétique et la prime complémentaire d’aide aux ménages sera relevée de 1 100 € à 1 600 € ;

-            Reconduire l’éco-prêt logement social.

o Pouvoirs publics : comment renforcer leur rôle moteur et exemplaire ?

- Aider les communes de moins de 2000 habitants à rénover leur éclairage public : 20 M€ de subventions seront déployés au titre de 2012 ; - Intégrer dans les contrats cadres des achats de l’État et de la principale centrale d’achat public les incitations pour stimuler l’achat de produits moins énergivores (chaudières, data centers, matériel bureautique, équipements pour la restauration...) ;

- Développer de nouveaux mécanismes de financement des projets locaux d'efficacité énergétique : la Caisse des Dépôts mettra en place des outils d'investissement adaptés aux besoins des collectivités en matière de rénovation, principalement pour le patrimoine public (bâtiments municipaux, écoles, lycées, collèges...).

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Published by Lucvieri - dans Efficacité Energétique
1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 10:22

Table-ronde-efficacite-energetique.jpgUne table ronde pour l’efficacité énergétique…

Pour répondre aux enjeux de l’efficacité énergétique et de faire progresser son essor, une table ronde sera organisée le 15 juin prochain permettant d’étudier les leviers autour de 3 axes.

La réduction de la facture énergétique des ménages, la progression de la compétitivité des entreprises et l’exemplarité de l’Etat en matière d’efficacité énergétique.

Trois groupes de travail pour trois thèmes, ils devront rendre leurs copies pour le mois de novembre.

Ces études devront aboutir sur des mesures concrètes, applicables dès début 2012

Annoncée par Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, cette table ronde doit permettre d’enclencher une concertation sur des propositions concernant l’amélioration de l’efficacité énergétique à tous les niveaux. Déterminer les mesures qui favoriseront une réduction de la consommation énergétique pour répondre à ses constantes hausses. Le prix de l’énergie auprès des consommateurs et particulièrement ceux des énergies fossiles marquent durablement une tendance à la hausse. Selon l’INSEE, en avril 2011, l’indice des prix à la consommation (IPC) est en hausse de 0,3 %, après une augmentation de 0,8 % en mars. Sur un an, il s’accroît de 2,1 %. L’accroissement des prix au mois provient de différents facteurs et notamment la forte hausse des prix des produits énergétiques.

En avril 2011, les produits pétroliers ont augmenté de nouveau (+1,0 %, après +4,0 % en mars ; +17,9 % sur un an), dans le sillage de la hausse des cours du pétrole brut.

Cette hausse est visible sur les prix des carburants (+1,1 % ; +16,0 % sur un an) et sur ceux des combustibles liquides (+0,5 % ; +27,0 % sur un an). Par ailleurs, les tarifs du gaz de ville ont augmenté de 5,0 % le 1er avril (+10,0 % sur un an). Au total, en avril 2011, l’énergie a augmenté de 1,3 % (+13,7 % sur un an), après +2,4 % en mars.

L’énergie est un poste important de consommation des ménages puisqu’il représente en moyenne 8,4 % de leurs dépenses en 2006 : 4,8 % pour leur résidence et 3,6 % pour leur moyen de transport individuel (source INSEE). En 2006, chaque ménage débourse ainsi en moyenne 2 300 € par an pour payer l’énergie de son logement et le carburant. Dans le budget des ménages, l’énergie pèse autant que l’habillement ou que les loisirs et la culture.

Les dépenses de chauffage, d’électricité et de carburants varient fortement selon le lieu d’habitation. Ainsi, l’effort énergétique - part allouée aux coûts de l’énergie dans le budget d’un ménage - est près de deux fois plus faible dans l’agglomération parisienne (5,7 % en 2006) qu’en zone rurale (11,3 %). D’une part, les logements sont plus grands en milieu rural et il s’agit le plus souvent de maisons individuelles, ce qui implique une plus grande consommation de chauffage ; d’autre part, le domicile est plus éloigné du lieu de travail en milieu rural, ce qui engendre des dépenses de carburant plus élevées.

Les inégalités d’effort énergétique se sont accrues depuis 25 ans entre ménages modestes et ménages riches, entre ville et campagne et entre types d’habitat.

 

Permettre d’identifier des mesures qui accroissent le rythme des efforts sur l’efficacité énergétique, passant de 1,5 % à 3 %, et ce malgré la crise financière et économique qui a joué un rôle important dans la baisse de la consommation d'énergie finale constatée en 2009. L'année 2009 marque une rupture, avec une baisse de 3 % amenant la consommation d'énergie finale à environ 155,9 Mtep. La mise en œuvre de la stratégie de la France en terme d'efficacité énergétique permettra de porter la consommation nationale d'énergie finale à 135 Mtep à l'horizon 2020, contre 163 Mtep dans le scénario à caractère tendanciel pré-Grenelle, soit une réduction en valeur relative de 17 %. Une économie de 30 millions de tonnes équivalent pétrole.

La table ronde permettra d'analyser de façon plus poussée les différents leviers d’économie d’énergie ainsi que les conditions techniques et économiques de leur mobilisation, notamment à travers des gisements tels que le secteur du bâtiment : représentant 43 % de l’énergie consommée, le bâtiment joue un rôle clé dans la maîtrise de la demande d’énergie. Des leviers existent pour accélérer le mouvement vers des bâtiments plus vertueux. La table ronde devra analyser les freins existants et leviers d’accélération et dégager des propositions concrètes.

Pour faciliter l’application des mesures, les mécanismes du Grenelle doivent améliorer :

􏰁 Le rythme réel sur l’ensemble de la période des rénovations du parc des bâtiments existants. L’atteinte de l’objectif d’une réduction de 38 % des consommations du parc des bâtiments existants à l’horizon 2020 nécessite un rythme de rénovations soutenues sur l’ensemble de la période. Le scénario retenu dans le cadre des groupes de travail du Grenelle prévoyait d’une part des rénovations lourdes des bâtiments les plus consommateurs selon un rythme de 400 000 rénovations par an entre 2013 et 2020 et d’autre part des rénovations intermédiaires de 9 millions de logements ;

􏰁 Le maintien sur l’ensemble de la période d’outils incitatifs puissants soutenant ce rythme de rénovation, dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint : même si les travaux d’amélioration de la performance des logements sont souvent identifiés comme ayant des coûts d’abattement faibles, voire négatifs, il existe de nombreux autres freins (accès au crédit des ménages, information imparfaite) à la réalisation effective des travaux et qui rendent nécessaires la mise en oeuvre d’outils incitatifs à la rénovation des logements. C’est pourquoi le Grenelle de l’environnement a notamment permis la mise en œuvre de l’éco-prêt à taux zéro et la prolongation du crédit d’impôt développement durable ;

􏰁 La mise en œuvre effective du programme d’investissements prévus dans les infrastructures de transport : concernant les voyageurs, la réalisation de 800 kilomètres de lignes à grande vitesse (sur les 2000 prévus à l’horizon 2020) a déjà été lancée ainsi que le développement des transports en communs en site propre grâce aux deux appels à projet de 2009 et 2010. Il est essentiel de maintenir ce rythme d’investissement afin d’assurer un report modal massif vers les modes de transports les moins émetteurs ;

􏰁 Le renforcement du report modal de marchandises : le Grenelle a fixé un objectif très ambitieux d’une part modale du non-routier et du non-aérien de 25 % à l’échéance 2022 (contre 14 % actuellement). Son atteinte nécessitera un effort soutenu ;

􏰁 La capacité effective d’adaptation des filières et des secteurs (innovation, ruptures technologiques, etc.) ;

􏰁 Le niveau de mobilisation de l’ensemble des acteurs et l’efficacité du dispositif d’accompagnement (formation, changement des comportements, etc.).

 

La table ronde réunira l'État et les représentants des collectivités locales, des professionnels et de la société civile afin de définir une feuille de route en faveur des économies d'énergie dans tous les secteurs. Elle aboutira à un plan d’action de mesures concrètes et quantifiables recueillant un accord le plus large possible des participants.

Elle sera composée d’une cinquantaine de membres répartis en 7 collèges. Ces collèges ont pour vocation de représenter les acteurs du développement durable : l’Etat, les collectivités locales, les organisations non gouvernementales de l’écologie, les employeurs, les salariés, les consommateurs-usagers et personnalités qualifiées.

Trois groupes de travail seront constitués :

- Ménages : comment réduire les factures ?

- Entreprises : comment gagner en compétitivité ?

- Pouvoirs publics : comment être moteur et exemplaire ?

 

Le calendrier de la table ronde nationale

31mai-Lancementdelatablerondenationale

15 juin au 15 novembre :

- Concertation

- 15 juin : installation de la Table ronde nationale sous la présidence de la ministre

- Fin septembre : point d’étape - réunion sous la présidence de la ministre

- Début novembre : remise des rapports des groupes de travail

- Mi-novembre : réunion de la Table ronde nationale sous la présidence de la ministre

15 novembre à mi-décembre - Approfondissement des mesures les plus matures et consultation du public

Mi-décembre-Conclusions finales

 

Les trois groupes de travail, présidés respectivement par Michèle Pappalardo, Pierre-François Mourier et Alberic de Montgolfier, ont pour mission de proposer des mesures et de déterminer les éventuels points de blocage. Leur réflexion intègrera les questions spécifiques liées à l’outre-mer et la dimension internationale des sujets abordés.



 

o Groupe de travail « Ménages : comment réduire les factures ? »

Ce groupe de travail devra traiter des mesures d'économie d'énergies dont les bénéficiaires sont les ménages. Les domaines principaux concernés sont :

- l'habitat / logement

- la mobilité (transports individuels et collectifs)

- les modes de consommation et les biens de consommation...

Le groupe s'attachera à réfléchir aux moyens les plus efficaces de mobiliser les gisements identifiés. Un soin particulier sera apporté à la réflexion sur des mesures ciblées sur la précarité énergétique afin de développer des politiques publiques de maîtrise de l’énergie adaptées aux revenus des Français les plus modestes.

 

o Groupe de travail « Entreprises : comment gagner en compétitivité ? »

Ce groupe de travail devra traiter des mesures d'économie d'énergies dont les bénéficiaires principaux sont des entreprises, soit en tant qu'entreprises de la « demande », consommatrices d'énergie, soit en tant qu'entreprises de « l'offre », mettant à disposition des solutions pour réaliser des économies.

Les domaines principaux concernés sont :

- le secteur de l'énergie (production, transport, distribution)

- les transports de marchandise, la logistique - les métiers du bâtiment

- le rôle du secteur bancaire et assurantiel

- la consommation énergétique des employés (plans de déplacement d'entreprise...) et des bâtiments (entrepôts, bureaux...)

- les productions industrielles fortement consommatrices d'énergie

- l'éco-conception...

Le groupe s'attachera à réfléchir aux moyens les plus efficaces de mobiliser les gisements identifiés : réglementation, incitations financières, sensibilisation, formation, soutien à la R&D...

 

O Groupe de travail « Pouvoirs publics : comment être moteur et exemplaire ? »

Les pouvoirs publics jouent un rôle primordial en matière d’efficacité énergétique, non seulement à travers la gestion de leur patrimoine et leurs activités directes, mais aussi dans le cadre de l’exercice de leurs compétences (en matière d’urbanisme par exemple pour ce qui concerne les collectivités).

Le groupe de travail structurera sa réflexion autour des 4 axes suivants :

-            L’amélioration des dispositifs autour de la commande publique ;

-            L’amélioration de la consommation énergétique des bâtiments (tertiaire public) et des flottes de véhicules ;

-            L’amélioration des politiques d’aménagement ;

-            La dynamique des plans d’action locaux (freins et leviers d’accélération).

Le groupe s'attachera à réfléchir aux moyens les plus efficaces de mobiliser les gisements identifiés, avec une articulation entre les différentes échelles territoriales du national au communal.

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