La haute vallée de l'Essonne reconnue pour la beauté des paysages et de la richesse archéologique
Par décret du 26 août 2011, paru au Journal officiel du 28 août 2011, le site de la haute vallée de l'Essonne, sur le territoire des communes d'Augerville, de Malesherbes et d'Orville (Loiret) et
de Boulancourt, Buthiers et Nanteau-sur- Essonne (Seine-et-Marne) rejoint la liste des 2 700 sites protégés au titre de la loi de 1930, qui représentent 900 000 ha.
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, se réjouit particulièrement de ce classement, qui complète celui de la moyenne vallée
de l'Essonne (commune de Boigneville, Boutigny-sur-Essonne, Buno- Bonnevaux, Courdimanche-sur-Essonne, Gironville-sur-Essonne, Maisse, Prunay-sur- Essonne, Vayres-sur-Essonne), intervenu en 1991.
Il vient reconnaître la qualité paysagère de cette vallée et la richesse de ce territoire en vestiges archéologiques.
Ce classement fait partie d'un programme de protection des vallées franciliennes initié depuis plusieurs décennies et portant sur les secteurs les plus pittoresques et préservés de ces vallées.
Désormais, tous les travaux susceptibles de modifier l'aspect ou l'état de ce site sont soumis au contrôle du ministre chargé de l’écologie ou du préfet du département.
La reconnaissance de ce patrimoine exceptionnel doit inciter le Parc naturel régional du Gâtinais français, les 2 conseils généraux du Loiret et de Seine-et-Marne, le syndicat intercommunal pour
l’aménagement de la rivière et les communes concernées à œuvrer en partenariat pour préserver et valoriser le patrimoine bâti, pérenniser l’activité agricole et maintenir la diversité des milieux
naturels, notamment les zones humides.
Situé dans le Gâtinais français, le site Natura 2000 de la Haute Vallée de l’Essonne est localisé au sud de l’Île-de-France, à cheval sur les territoires des départements de l’Essonne et de la
Seine-et-Marne.
La Haute vallée de l'Essonne constitue un ensemble écologique de grande importance à l'échelon du bassin parisien. Cette entité est constituée de milieux humides remarquables résultants de
l'évolution de bas marais alcalins. Les coteaux sont composés d'un ensemble de milieux secs hébergeant des espèces et habitats caractéristiques, rares et, pour certaines espèces, en limite d'aire
de répartition.
La Haute vallée de l'Essonne, située dans la petite région du Gâtinais, entaille un plateau calcaire recouvert de limons marno-argileux. La vallée de l'Essonne ainsi que l'ensemble des vallées
sèches connectées au lit majeur entaille les horizons géologiques inférieurs constitués de sables et de grès de Fontainebleau.
Le substrat et les sols associés varient fortement au sein de ce site. Ces variations se répercutent sur les milieux naturels qui présentent une diversité et une richesse remarquables. Les
rebords du plateau et les versants accueillent un ensemble de milieux secs (pelouses calcaires et sablo-calcaires, landes, bois, chaos de grès) ; le fond de vallée abrite des zones humides
préservées (forêts alluviales, marais, tourbières).
Composition du site :
Forêts caducifoliées 29 %
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana 22 %
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, 15 %
Pelouses sèches, Steppes 12 %
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 6 %
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 4 %
Cultures céréalières extensives (incluant les cultures en rotation avec une jachère régulière) 4 %
Forêt artificielle en monoculture (ex: Plantations de peupliers ou d'Arbres exotiques) 4 %
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) 4 %
LE PARC NATUREL REGIONAL DU GATINAIS FRANÇAIS est situé au sud de l’Île-de-France, ce "pays des mille clairières et du grès" est depuis le 4 mai 1999 classé "Parc Naturel Régional". Il s’étend
sur 63.700 hectares, couvre cinquante-sept communes (vingt-huit en Essonne et vingt-neuf en Seine-et-Marne) et sept communes "associées" représentant 72.411 habitants.
Les bourgs et les villages sont implantés principalement dans les vallées et sur les rebords des plateaux.
Les paysages variés du parc se composent de boisements (plus de 33 % du territoire), de platières gréseuses, de pelouses calcicoles et de cours d'eau. Les cours d’eau appartiennent au bassin
versant de la Seine et sont représentés par la Juine, l'Essonne et l'École, et les marais associés.
Le Parc naturel régional du Gâtinais français se fonde sur une entité historique, datant de la période où le grand Gâtinais s’est partagé entre le Gâtinais orléanais, plus au sud, et le Gâtinais
français, dans les limites de l’ancien Royaume de France. C’est de cette étape historique que le Parc tire aujourd’hui son appellation.
Son originalité, il la puise dans ses paysages contrastés : les bois et forêts couvrent plus du tiers du territoire et s’imbriquent avec les terres agricoles, le sable et le grès composent le
sous-sol et ce dernier rend parfois l’horizon chaotique quand il affleure. Le Parc naturel régional du Gâtinais français mérite bien son surnom de « pays des mille clairières et du grès » ! Il ne
faut pas oublier l’eau qui modèle les perspectives. En effet, trois rivières sillonnent le territoire, la Juine, l’Essonne et l’Ecole, et un fleuve, la Seine, le borde au nord-est.
Tous ces éléments ont favorisé l’apparition des cultures et savoir-faire particuliers : un sol sablonneux idéal pour les cultures des plantes médicinales et de l’orge brassicole, un sous-sol
gréseux idéal pour construire des maisons, des chaos gréseux recherchés par les varappeurs, des paysages incomparables, des forêts et des cultures qui fournissent aux abeilles la matière première
pour un miel d’exception...
C’est tout logiquement que l’orge et l’abeille ont été choisis pour constituer le logo du Parc. L’étoile quant à elle, symbolise le réseau des Parcs naturels régionaux de France, qui suivent tous
la même orientation dans leurs missions de préservation et de développement raisonné.
Le grès : constructeur de villages et dessinateur de paysages
Le Gâtinais français est habité depuis des temps très reculés. Les hommes préhistoriques y ont laissé leur empreinte... Ne vous méprenez pas sur la région que vous visitez lorsque vous croiserez
un menhir ou un dolmen... Vous êtes bien dans le Gâtinais français !
Le sous-sol est en effet composé de grès, les hommes
préhistoriques puisaient dans le sous-sol pour l’en extraire. Des milliers d’années plus tard, les hommes y trouvent toujours leur matière première, le grès, matériau noble à la fois doux et
rude, résistant au temps et aux pas, pour construire maisons, colombiers, ponts, rues, halles... La halle de Milly-la-Forêt est un exemple de ce que les hommes construisaient au 15e siècle,
savant alliage du grès (pour les socles) et du bois (pour la charpente).
Le Gâtinais français compte de nombreux villages de grès, mais cette pierre ne sculpte pas seulement les villages, elle n’hésite pas à apparaître au flanc des plateaux ou au cœur de la forêt sous
forme de chaos gréseux, et forme parfois d’étranges paysages : à Larchant, par exemple, faites travailler votre imagination et découvrez l’éléphant ou la Tortue.
A Noisy-sur-école, le temps a façonné le grès pour former la Mer de Sable, étendue de sable blanc très fin, au cœur du Massif des Trois-Pignons, avec planté en son centre, un rocher nommé « le
Cul-du-Chien ». Ce même massif abrite également des platières gréseuses, grandes plaques de grès, sur lesquelles se développent une faune et une flore bien spécifiques et très originales,
notamment au Coquibus.
Citons l’exemple de ce petit crustacé quasiment endémique, capable de se développer quand la mare de platière est pleine, de stopper tout développement quand la mare s’est asséchée, et de
reprendre sa croissance aux premières pluies...
L’eau, source de vie
L’eau dessine également les paysages du Parc naturel régional du Gâtinais français, traversé par trois rivières, la Juine, l’Essonne et l’école, et bordé au nord par un fleuve, la Seine. De
nombreuses traditions y sont attachées, car l’eau a toujours été intimement liée à la vie des hommes.
L’eau est bien sûr présente avec les rivières et leurs vallées, mais on la retrouve également sous forme de mares, très présentes dans le Gâtinais français : les mares de villages, qui
servaient à abreuver les animaux et constituaient des réserves, les mares de forêt, plus ou moins importantes selon les saisons, indispensables à la survie des animaux sauvages, les mares de
platières, qui apparaissent après la pluie sur ces espaces de grès et disparaissent sous l’effet de l’évaporation, et enfin les mouillères, présentes surtout sur les terres agricoles, résultant
d’un surplus d’eau sous-terrain ou de ruissellement des eaux de pluie. Les mares font donc évoluer le paysage au fil des saisons.
La forêt aux quatre coins du Parc
Le Gâtinais français n’usurpe pas son surnom de « pays des mille clairières et du grès », puisque où que l’on se trouve sur le territoire du Parc naturel régional du Gâtinais français, on
aperçoit toujours une forêt, un bois, un bosquet.
Le Massif des Trois-Pignons, attaché à la Forêt domaniale de Fontainebleau, la forêt des Grands-Avaux et le Bois de la Commanderie constituent les massifs forestiers les plus importants du
Parc, qui compte 33 % de forêt (plus élevé que la moyenne nationale qui est de 31 %).
Ce sont des lieux de promenade particulièrement agréables, avec une flore et une faune variées. Ce n’est pas sans raison que les plus grands peintres sont venus peindre le Gâtinais français dès
le 18e siècle et ont fait de la Forêt de Fontainebleau la première réserve classée..Janvier 2010
Un patrimoine fragile
Il faut bien garder à l’esprit que si ces ensembles sont cohérents, si les paysages sont toujours typiques du Gâtinais français, si la faune et la flore réussissent à se développer dans nos
écosystèmes, c’est uniquement parce que le territoire a trouvé un équilibre.
Ces richesses s’offrent aux pas des promeneurs pour la plus grande joie de tous.
Cependant, pour maintenir ces équilibres, pour permettre aux générations futures de bénéficier à leur tour de cette nature, il faut la préserver, en respectant les chemins et sentiers, les
propriétés privées.
Décret du 26 août 2011 portant classement parmi
les sites des départements du Loiret et de Seine-et-Marne de la haute vallée de l'Essonne, sur le territoire des communes d'Augerville-la-Rivière, Malesherbes et Orville (Loiret) et de
Boulancourt, Buthiers et Nanteau-sur-Essonne (Seine-et-Marne)