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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 10:30
Auguste Perret, Huit Chefs d’œuvre !/? – Architectures du béton armé »

Auguste Perret, Huit Chefs d’œuvre !/? – Architectures du béton armé »

Au Palais d’Iéna, Paris du 27 novembre 2013 au 19 février 2014

L’exposition « Auguste Perret, Huit Chefs d’œuvre !/? – Architectures du béton armé », organisée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en collaboration avec Fondazione Prada aura lieu du 27 novembre 2013 au 19 février 2014 à Paris, au sein du Palais d’Iéna (siège du CESE) et mettra à l’honneur un des parcours architecturaux les plus inspirants du XXe siècle. Joseph Abram, en tant que commissaire scientifique, assure avec son équipe de l'école d'architecture de Nancy la cohérence théorique et historique du projet. L’agence d’architecture OMA AMO, sous la direction de Rem Koolhaas, commissaire artistique, est en charge de la mise en scène, des contributions contemporaines, et conçoit le schéma directeur des évènements culturels.

Fils d’un tailleur de pierre communard, Auguste Perret (1874-1954) a joué un rôle de premier plan dans la définition d'une esthétique spécifique au béton armé. Tout au long de sa carrière il a développé une pratique architecturale exigeante fondée sur des dispositifs inédits reliant le pensé, le graphique et le construit en une puissante mécanique créative à l’origine d’un nombre impressionnant de chefs d’œuvre. Son talent a été salué en 2005 par l’inscription d’une partie de son œuvre sur la Liste du patrimoine mondial.

Se distinguant des manifestations précédentes consacrées à Auguste Perret, cette exposition poursuit un objectif ambitieux : faire partager à un large public l’intimité d’une démarche créative qui compte parmi les plus élevées qu’ait produites la discipline architecturale. Il était naturel que cette exposition soit accueillie au sein du Palais d’Iéna, une des réalisations majeures de l’architecte, le plus bel aboutissement du nouvel ordre classique inventé par Perret, comparable aux ordres antiques, mais dérivé des techniques modernes de construction – l’ordre du béton armé.

L’accueil de cette exposition d’envergure au Palais d’Iéna s’inscrit dans la démarche d’ouverture du CESE à des projets culturels et artistiques, qui contribuent à enrichir le dialogue entre les citoyens, également promu par les nombreuses manifestations de débat et de réflexion organisées au sein de l’institution. Un agenda culturel spécifique accompagne l’exposition consacrée à Auguste Perret : le Palais ouvre ses portes au public et accueille des conférences, des débats, des ateliers, des concerts, ainsi que des projections dans l’hémicycle.

Affiche de l’exposition « Auguste Perret, Huit Chefs d’œuvre !/? – Architectures du béton armé » Palais d’Iéna, Paris - 27 novembre 2013 - 19 février 2014 © OMA, all rights reserved

« Auguste Perret, Huit Chefs d’œuvre !/? – Architectures du béton armé » Palais d’Iéna (L’escalier), Paris Simulation © OMA, all rights reserved

« Auguste Perret, Huit Chefs d’œuvre !/? – Architectures du béton armé » Palais d’Iéna (L’escalier), Paris Simulation © OMA, all rights reserved

L’EXPOSITION « HUIT CHEFS D’ŒUVRE !/? »

Grâce à une problématique théorique solide et à des moyens de production contemporains, l’exposition entend renouveler de fond en comble le regard porté sur cet intellectuel constructeur qu’était Auguste Perret, à travers huit édifices majeurs : à Paris, l’immeuble de la rue Franklin (1903), le Théâtre des Champs-Elysées (1913), l’église Notre Dame du Raincy (1923), la salle Cortot (1928), le Mobilier national (1934) et le Palais d’Iéna (1937) ; au Havre, l’Hôtel de Ville (1950) et l’église Saint Joseph (1951). Ces huit édifices ont marqué par leur mode d'élaboration inventif et leur rapport à la matière, un enrichissement décisif de l'architecture du XXe siècle.

L’exposition prend place dans la salle hypostyle du Palais d’Iéna qui constitue la première œuvre révélée au visiteur. La scénographie de OMA AMO réutilise des dispositifs scéniques conçus par l’agence d’architecture pour Prada au Palais d’Iéna. En effet, depuis 2011, OMA AMO explore l’espace du Palais d’Iéna en concevant des scénographies de défilés et d’événements culturels. La scénographie de l’exposition est un collage de ces différentes recherches, conçue comme des lectures contemporaines de l’architecture d’Auguste Perret. Cette installation temporaire, cette architecture dans une architecture, est profondément contextuelle et met en avant la force de la permanence de cette architecture de béton.

Les visiteurs pourront découvrir les huit chefs d’œuvre à travers de nombreux documents d’archives :

- Une centaine de dessins d’architecture originaux produits par l’agence Perret ;

- Des séries de photographies produites par le Studio Chevojon, qui a entretenu, pendant cinq décennies, une relation privilégiée avec l’agence Perret;

- Des maquettes analytiques ;

- Des documents hétérogènes tant personnels que biographiques (lettres, albums, objets, livres, revues...).

Au total plus de 400 documents originaux sont dévoilés dont certains n’ont jamais été présentés au public. Ces documents sont empruntés à la Cité de l’architecture et du patrimoine, aux Archives municipales du Havre, au Musée Maurice Denis, à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, à la Fondation Le Corbusier, au Musée Bourdelle, au Musée des Années 30, au Musée des arts décoratifs, à l’Association des amis d’Auguste Perret, au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) et au Musée des beaux-arts de Grenoble.

Palais d’Iéna, Paris Siège de CESE Salle hypostyle © Benoît Fougeirol

Palais d’Iéna, Paris Siège de CESE Salle hypostyle © Benoît Fougeirol

UN PROJET COLLABORATIF

Au-delà des essentielles contributions de Joseph Abram, commissaire scientifique, et de l’agence d’architecture OMA AMO, sous la direction de Rem Koolhaas, commissaire artistique, deux écoles d’architecture, l’ENSA-Versailles et l’ENSA-Nancy sont associées au projet sous la responsabilité de leurs directeurs respectifs, Vincent Michel et Lorenzo Diez.

Un atelier a été mis en place, début 2013, à l’école de Versailles pour participer au projet de manière prospective. Seize étudiants, conduits par les enseignants Cédric Libert et Thomas Raynaud, produisent huit projets pour l’exposition, comme encouragement à se saisir de l’héritage architectural et constructif, conceptuel et culturel d’Auguste Perret. Par ailleurs l'école d'architecture de Nancy, avec son laboratoire d'histoire de l'architecture contemporaine, a constitué une équipe de jeunes chercheurs spécialistes de l'architecture du vingtième siècle et engagés dans la médiation architecturale.

Des productions artistiques viennent porter un regard contemporain sur l’évolution et la mutation de cette architecture : d’une part Gilbert Fastenaekens photographie les traces humaines à l’intérieur des huit bâtiments, et d’autre part Louise Lemoine et Ila Bêka filment les habitants et l’usage de ces lieux. Ensemble, ils reportent la matière intangible de ces architectures.

« Du Palais construit par Auguste Perret, l’institution qu’est le Conseil économique, social et environnemental s’est efforcée depuis 1959 de faire un lieu vivant et ouvert à tous, à même d’accueillir et de représenter la diversité des activités humaines : réflexion et débat pour construire des convictions à travers la voie du dialogue, art et culture pour s’ouvrir à l’altérité en partageant des émotions, ou événements festifs. Dans une société un peu déboussolée, qui regarde l’avenir avec angoisse et perçoit que ce monde évolue à toute vitesse et en profondeur sans en garder la maîtrise ni la compréhension, l’art a toute sa place pour nous interpeller et nous projeter dans le futur. Je souhaite que cette exposition, qui organise la rencontre entre les œuvres majeures d’Auguste Perret et notre Palais, s’inscrive dans l’ouverture du CESE à des projets culturels et artistiques », a déclaré Jean-Paul Delevoye, Président du CESE.

Joseph ABRAM

Architecte et historien, Joseph Abram est professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Nancy et chercheur au Laboratoire d’histoire de l’architecture contemporaine. Il a publié de nombreux ouvrages sur l’architecture du XXème siècle et assuré le commissariat d’une trentaine d’expositions. Il est notamment l'auteur du dossier de protection Unesco de l'œuvre de Perret au Havre.

Le bureau OMA AMO

OMA est l’un des principaux bureaux internationaux pour l’architecture, l’urbanisme et l’analyse culturelle. Son laboratoire de recherche et de conseil AMO travaille dans les domaines échappant aux limites traditionnelles de l’architecture, notamment les médias, la politique, les technologies, la mode, l’art, le commissariat d’exposition, l’édition et le design.

COMITÉ D’HONNEUR

Le comité d'honneur de l’exposition « Auguste Perret, Huit Chefs d’œuvre !/? – Architectures du béton armé » est composé par Jean-Paul Delevoye, Président du Conseil économique, social et environnemental ; Miuccia Prada et Patrizio Bertelli, Présidents de la Fondazione Prada ; Édouard Philippe, Député de Seine Maritime et Maire du Havre ; Antoine Rufenacht, ancien Maire du Havre ; Vincent Berjot, Directeur général des patrimoines au Ministère de la Culture et de la communication ; Guy Amsellem, Président de la Cité de l’architecture et du patrimoine ; Raymond Soubie, Président du Conseil d’administration du Théâtre des Champs- Élysées ; Annie Perret, Christophe Perret et Benjamin Mouton, Président de l’association Auguste Perret.

L’immeuble de la rue Franklin

L’immeuble de la rue Franklin

« AUGUSTE PERRET : HUIT CHEFS D’ŒUVRE !/? » : SYNOPSIS

L’exposition « Auguste Perret, Huit Chefs d’œuvre !/? – Architectures du béton armé » présente huit édifices choisis parmi les nombreuses réalisations d’Auguste Perret, ceux dont la valeur universelle s’est imposée dans l’histoire de l’architecture du XXème siècle :

1. l’immeuble de la rue Franklin (1903)

2. le Théâtre des Champs-Elysées (1913)

3. l’église Notre Dame du Raincy (1923)

4. la salle Cortot (1928)

5. le Mobilier national (1934)

6. le Palais d’Iéna (1937)

7. l’Hôtel de Ville du Havre (1950)

8. l’église Saint Joseph du Havre (1951)

L’exposition est constituée de dispositifs mettant en rapport différents modes d’existence de l’objet architectural. Elle est organisée, dans la longueur de la salle hypostyle du Palais d’Iéna, en deux parties.

D’un côté, une cage métallique, évocation de l’espace muséal moderne, présente divers documents d’archives :

- Une sélection de dessins originaux issus, pour la plupart, du fonds Perret conservé aux

Archives de l’architecture du XXème siècle de la Cité de l’architecture et du patrimoine, révèle l’univers de la conception des projets.

- Une collection de photographies produites par le Studio Chevojon, qui a entretenu pendant cinq décennies une relation privilégiée avec l’agence Perret, exprime la matérialité de la construction.

- Un ensemble de maquettes analytiques provenant de la Cité de l’architecture et du patrimoine, du Musée des arts et métiers et des Archives municipales du Havre, cristallise la géométrie structurelle des édifices.

De l’autre côté, des cascades de plateaux de bois présentent des productions contemporaines:

- Des cahiers photographiques créés par Gilbert Fastenaekens décrivent l’architecture de Perret et ses usages actuels.

- Un film réalisé par Louise Lemoine et Ila Bêka témoigne de la matière vécue.

- Des objets et des matériaux entretenant des liens particuliers avec les bâtiments exposés restituent l’épaisseur du quotidien.

- Des projets réalisés avec des étudiants en architecture explorent les potentialités contemporaines de l’architecture de Perret.

Dans l’axe médian, un alignement de tables présente l’ancrage biographique des projets :

- Un défilé hétérogène constitué de lettres, de photos, d’albums, d’objets personnels, de livres, de revues, de stéréoscopies plonge le visiteur dans l’intimité de la vie de Perret.

- À ces différentes strates du réel architectural, viennent s’ajouter plusieurs meubles conçus par l’architecte et quelques œuvres de ses amis artistes.

Palais d’Iéna, Paris Siège de CESE Vue extérieure © Benoît Fougeirol

Palais d’Iéna, Paris Siège de CESE Vue extérieure © Benoît Fougeirol

AUGUSTE PERRET : REPÈRES CHRONOLOGIQUES

1874-1880 : Naissance d’Auguste Perret le 12 février 1874 à Ixelles (Bruxelles). Son père, Claude-Marie Perret, militant actif lors de la Commune de Paris, s’est réfugié en Belgique avec sa famille pour échapper à la répression. Naissance de Gustave le 14 mars 1876 et de Claude le 16 juillet 1880.

1882-1893 : Après l’Amnistie de 1880, Claude-Marie rentre à Paris, où il crée une entreprise générale. Auguste et Gustave font leurs études à l'École Alsacienne, puis à l'École des beaux- arts, à l'atelier Guadet.

1896-1902 : L’entreprise familiale construit plusieurs immeubles à Paris (rue du Faubourg Poissonnière, avenue de Wagram...). Auguste épouse Jeanne Cordeau, étudiante à l’École des arts décoratifs de Paris.

1903-1905 : Réalisation de l’immeuble de la rue Franklin. L’entreprise Perret s’installe au rez-de-chaussée. Mort de Claude-Marie en 1905. Ses trois fils créent la firme Perret Frères et se consacrent à l'étude du béton armé.

1906-1912 : Construction du garage de la rue Ponthieu, de la cathédrale d'Oran (pour l’architecte Albert Ballu). Charles-Édouard Jeanneret (Le Corbusier) fait un stage de 14 mois à l’agence de la rue Franklin (1908-1909). Voyages d’Auguste en Algérie, au Maroc et en Turquie.

1911-1913 : Construction du Théâtre des Champs-Élysées, des ateliers Maurice Denis et Théo van Rysselberghe. Membre du Cercle des Artistes de Passy, où il rencontre Apollinaire, Raymond Duchamp-Villon, Francis Picabia...

1914-1918 : Mobilisé en août 1914, Auguste est affecté au 39ème Régiment d'Infanterie à Blois. Il travaille à Luçon, où il conçoit des hangars pour dirigeables. La firme Perret construit les docks de Casablanca. Vice-Président de l'association Art et Liberté, Auguste côtoie Amédée Ozenfant, Albert Gleize, Gino Severini...

1919-1923 : Hangars industriels (ateliers Wallut, Esders, Voirin-Marinoni...). Construction de l’église Notre Dame du Raincy. Voyage en Italie en 1922 avec Antoine Bourdelle : Gênes, Turin, Cuneo, Florence, Bologne, Rome, Naples, Pompéi et Paestum. Élaboration du concept des « Villes-Tours ».

1924-1926 : Membre fondateur du Salon des Tuileries. Construction du Palais de Bois. Auguste ouvre son premier atelier d’enseignement. Théâtre de l'Exposition de 1925. Tour d’orientation de Grenoble. Maison Cassandre, atelier Chana Orloff. Concours pour la basilique Sainte-Jeanne-d'Arc à Paris. Paul Valéry soutient le projet.

1927-1929: Paul Jamot publie la première monographie consacrée aux frères Perret. Ateliers d’artistes (Georges Braque, Mela Muter, Dora Gordin, Marguerite Huré). Auguste voyage en Égypte, où il construit la maison Aghion. Concours de la Société des Nations à Genève. Mise en chantier de la salle Cortot, de l'immeuble de la rue Raynouard. Fermeture de l’atelier du Palais de Bois.

1930-1932 : Auguste prend la direction d'un atelier à l'École spéciale d'architecture. Concours de la porte Maillot à Paris, du Palais des Soviets à Moscou. Conférence à Amsterdam. L'Architecture d'Aujourd'hui publie en 1932 un numéro spécial Perret. L'agence s’installe rue Raynouard.

1933-1935 : Président des Réunions internationales d'architecture, Auguste participe au congrès de Milan, puis aux rencontres de Vienne, Prague, Budapest et Stuttgart. Son plan pour la colline de Chaillot est abandonné (1934). Picasso, Matisse et Dufy signent la pétition de protestation. Rencontre Louis Aragon.

1936-1939 : Président de l'Union pour l'Art, créée dans la mouvance du Front Populaire. Le Corbusier et Maillol sont les vice-présidents. Conférences à Buenos Aires. Rencontre Frank Lloyd Wright à Paris (1937). Construction du Musée des Travaux Publics.

1940-1944 : Création de la revue Techniques et Architecture. Membre du Conseil supérieur de l’Ordre des Architectes (avec Tony Garnier, Henri Prost, Paul Tournon...) et du Comité national de la Reconstruction. Élu à l’Institut en 1943. Projets pour la place de la gare à Amiens, pour l’aéroport de Marignane. Formation du troisième atelier Perret.

1945-1951: Président de l’Ordre des Architectes. Chargé par Raoul Dautry de la reconstruction du Havre. Construction du Centre d’études nucléaires de Saclay. Médaille d'or du Royal Institute of British Architects. Médaille d'or de l'American Institute of Architects. Exposition Perret à New York.

1952-1954 : Publication de la Contribution à une théorie de l'architecture. Gustave meurt le 30 mai 1952. Auguste décède le 25 février 1954. Sa dépouille est exposée au Palais d’Iéna.

INFORMATIONS PRATIQUES

L’exposition est gratuite et ouverte au public tous les jours du 27 novembre 2013 au 19 février 2014 (11h - 18h). Fermetures exceptionnelles les 14 décembre, 25 décembre et 1er janvier. Adresse : Palais d’Iéna, Siège du Conseil économique, social et environnemental

9 place d'Iéna - 75016 Paris Accès : Métro ligne 6 (Trocadéro) et 9 (Iéna) / Bus n°32, 63, 82 (Iéna)

Auguste Perret, 1925 Photographie © CNAM/SIAF/CAPA, Archives d’architecture du XXe siècle/Auguste Perret/UFSE/SAIF

Auguste Perret, 1925 Photographie © CNAM/SIAF/CAPA, Archives d’architecture du XXe siècle/Auguste Perret/UFSE/SAIF

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 06:44
La transition énergétique, le CESE, une constante et un consensus…

La transition énergétique, le CESE, une constante et un consensus…

Ayant été saisi par le Premier ministre, le Conseil économique, social et environnemental sur le « projet de loi de programmation pour un nouveau modèle énergétique français » a rendu ses conclusions.

Estimant que ce projet met en avant les économies d’énergies et le développement des énergies renouvelables en proposant une impulsion pour une réelle transformation, le CESE le considère comme une première page d’une nouvelle étape de l’histoire de l’énergie en France.

Si dans son contenu le projet fait consensus dans les conclusions du CESE, de nombreuses orientations restent à aborder.

Détails :

Le CESE, qui avait anticipé le traitement de ces questions relève avec intérêt la présence dans le projet de loi de plusieurs recommandations de ses avis antérieurs : programmation pluriannuelle de l’énergie, société bas carbone, rénovation énergétique, tiers financement, participation des citoyens aux projets locaux...

Cet avis, rapporté au nom des sections de l’environnement et des activités économiques par Mme Laurence Hézard et M. Jean Jouzel, a été soumis au vote de l’assemblée plénière du CESE le 9 juillet. Il a été adopté avec 169 votes pour, 0 vote contre et 14 abstentions.

Définir les objectifs communs pour réussir la transition énergétique, renforcer l’indépendance énergétique de la France et lutter contre le réchauffement climatique

Dans la continuité de l’avis sur la Transition énergétique : 2020-2050, un avenir à bâtir, une voie à tracer, adopté en janvier 2013, le Conseil réaffirme avec force son adhésion à l’objectif - auquel a souscrit la France en 2003 - d’une division par quatre (« facteur 4 ») des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 par rapport à ce qu’elles étaient en 1990. Cet engagement exige un effort exceptionnel et continu de toutes les parties prenantes. Cet objectif devrait être explicité dans cette loi comme il l’a été dans les lois de programmation précédentes relatives à l’énergie.

Compte tenu des nouveaux objectifs de l’UE en matière d’environnement à l’horizon 2030, le projet de loi adresse un signal fort à l’ensemble des partenaires européens en appelant à nouveau de ses vœux une politique européenne de l’énergie cohérente avec la politique climatique. Ainsi, l’objectif de 20% d’économies d’énergie primaire d’ici à 2020 devra être contraignant. Il est important que le projet de loi intègre un objectif national d’efficacité énergétique à horizon 2030. « Cette politique de l’Union devrait permettre un développement harmonieux et complémentaire des productions, en particulier dans les régions déjà fortement interconnectées (France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Suisse, Italie...) en respectant les caractéristiques propres à chaque pays », précise l’avis. Le droit d’accès à l’énergie, bien de première nécessité, devra être réaffirmé comme un objectif à atteindre par la politique énergétique nationale. Le CESE recommande d’« assurer la transparence et l’information de tous, sur tous les coûts et les prix de toutes les énergies ainsi que leur contenu carbone ».

Mieux rénover les bâtiments pour économiser l’énergie, faire baisser les factures et créer des emplois

Le CESE, dans l’avis Efficacité énergétique : un gisement d’économies ; un objectif prioritaire, rendu en janvier 2013, rappelait que l’efficacité énergétique est la première source potentielle d’énergie domestique à l’horizon de 2020. Compte tenu de la crise que traverse le secteur, il considère comme justifié que la rénovation des bâtiments soit une question centrale du projet de loi.

Le CESE avait porté dans cet avis une attention particulière aux situations de précarité énergétique qui ne permettent pas de « disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat ». Le CESE regrette que le projet de loi n’aborde cette question qu’à travers le chèque énergie. Il recommande :

- d’amplifier le programme « Habiter Mieux » dans le cadre de la réforme des CEE, y compris pour les copropriétés ;

- de développer le repérage et l’accompagnement des populations en précarité énergétique, d’intégrer la performance énergétique dans les critères de décence pour la location des logements et d’engager une concertation immédiate entre tous les acteurs concernés ;

- d’élargir le nombre des bénéficiaires des tarifs;

Le CESE approuve l’encouragement au déploiement d’une véritable filière de l’efficacité énergétique et à un positionnement actif de notre pays au niveau européen en faveur de directives éco-conception ambitieuses.

Développer les transports propres pour améliorer la qualité de l’air et protéger la santé de tous

Le CESE apprécie l’intégration d’un titre consacré aux transports dans le projet de loi – ce dernier va d’ailleurs dans le même sens que l’avis sur la transition énergétique dans les transports, rendu en 2013, qui avait recommandé l’accélération de l’électrification du transport individuel (et collectif). Le CESE regrette que le projet de loi mette essentiellement l’accent sur le développement des flottes de véhicules considérés comme « propres », à savoir ceux disposant de motorisations électriques ou hybrides rechargeables.

La réduction de la consommation des énergies fossiles dans le secteur des transports ne saurait se limiter à promouvoir le tout-électrique. Pour le CESE, une loi de programmation pour un nouveau modèle énergétique dans le domaine des transports devrait également aborder les aspects suivants :

- la consolidation de l’effort de recherche-développement et d’innovation pour les véhicules du futur, de la « voiture verte » jusqu’au « véhicule 2.0 », sans oublier les navires du futur maritimes et fluviaux.

- le développement des alternatives au transport routier et aérien et de l’inter-modalité pour organiser la complémentarité des transports.

- l’accompagnement des changements de comportement.

- le développement d’approches territoriales globales passant par des règles d’urbanisme renforçant l’action contre l’étalement urbain ou par le développement de transports en commun de proximité et de qualité.

- une cohérence des dispositifs règlementaires et fiscaux.

Sur ces différents aspects, le CESE souhaite que les évolutions soient engagées avec les industriels et tous les acteurs du secteur de façon à ce que cette transition soit mise en œuvre de façon pertinente, en termes notamment d’évolution de leurs stratégies compte tenu des objectifs fixés.

Lutter contre les gaspillages et promouvoir l’économie circulaire : de la conception des produits à leur recyclage

Dans l’avis Transitions vers une industrie économe en matières premières, adopté en janvier 2014, le Conseil rappelait que la démarche vers l’économie circulaire prend en considération l’ensemble du cycle de vie des produits et repose sur l’éco-conception. Le présent avis souligne quant à lui que l’économie circulaire s’étend bien au-delà de la gestion des déchets - élément essentiel des mesures inscrites dans le projet de loi. « L’objectif de la transition vers ce type d’économie doit s’inscrire dans une démarche globale, de long terme », précise le CESE, qui rappelle que le développement de l’économie circulaire nécessite une impulsion politique et un soutien des initiatives ponctuelles pour en tirer l’expérience permettant d’en faire des pistes durables.

Favoriser les énergies renouvelables pour diversifier nos énergies et valoriser les ressources de nos territoires

Dans l’avis consacré à la Transition énergétique adopté en janvier 2013, le CESE rappelait que la CSPE, qui a pour objet de compenser les missions qui sont à la charge des opérateurs, est payée par l’ensemble des consommateurs d’électricité, et a demandé qu’à ce titre, la lisibilité et la transparence de son fonctionnement soient améliorées.

Dans l’avis, le CESE souhaite en améliorer les impacts et envisager des financements complémentaires pour les EnR, avec la volonté d’agir sur la précarité énergétique dans sa globalité et considère que la péréquation nationale des tarifs doit rester couverte par la CSPE. Le Conseil préconise une évolution des dispositifs de soutien et de régulation actuel des EnR qui favorise leur insertion dans une logique de marché, selon un phasage à établir et tenant compte des maturités technologiques. Les EnR doivent également induire la création d’emplois qualifiés non délocalisables et présenter un bilan satisfaisant en termes d’externalités.

Renforcer la sûreté nucléaire et l’information des citoyens

À ce sujet, le CESE partage la volonté de la ministre de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie, que ce sujet soit abordé sereinement, sans dogmatisme et dans toutes ses dimensions afin de bâtir la meilleure complémentarité entre les différentes énergies (coûts/bénéfices/risques/impact bas carbone), indispensable à un mix énergétique diversifié, décarboné, résilient et compétitif.

« L’objectif de transparence et d’exhaustivité doit être atteint pour tous ces éléments - coûts, bénéfices et risques - et pour toutes les formes de production d’énergie », précise l’avis.

Pour le CESE, l’objectif de sûreté pour les installations en fonctionnement est un objectif majeur. Il est de la responsabilité de l’exploitant sous contrôle de l’ASN et ne peut être délégué. L’avis précise que les exploitants et les entreprises sous-traitantes doivent être soumis aux mêmes exigences en matière de qualité d’intervention, de radioprotection et de sécurité des salariés.

Dans l’avis sur la Transition énergétique, le CESE considère que la poursuite de l’exploitation des réacteurs existants doit être subordonnée aux prescriptions de l’ASN, mais aussi aux choix d’orientation pris par l’autorité publique.

Simplifier et clarifier les procédures pour gagner en efficacité et en compétitivité

Le CESE partage l’objectif de gagner en simplification, en efficacité et en compétitivité dans le cadre des procédures pour les ouvrages EnR. Cette orientation doit également concerner les ouvrages permettant à l'électricité ainsi produite, d'être transportée jusqu'aux consommateurs en temps et heure.

Donner aux citoyens, aux territoires et à l’Etat le pouvoir d’agir ensemble

Pour cela, le Conseil soutient dans l’avis l’adoption d’une programmation pluriannuelle de l’énergie, proposition formulée dans l’avis de 2013 sur la Transition énergétique. Il précise qu’un prix incitatif soit donné au carbone.

Le projet de loi prévoit de réduire la consommation énergétique finale des énergies fossiles de 30 % en 2030. Cet objectif sera décliné dans la future programmation pluriannuelle de l’énergie. Le CESE recommande que cette réduction se fasse en fonction du contenu spécifique en carbone de chaque énergie.

Par ailleurs, le CESE recommande que l’évolution de l’organisation territoriale s’accompagne d’une forte volonté de transversalité et de synergies entre les différents niveaux de façon à gagner en agilité et en coûts globaux dans un souci de cohérence nationale d’ensemble. La cohérence d’ensemble des actions conduites par les différents niveaux de collectivités, et les interactions entre les différents niveaux de la future réorganisation territoriale, est un élément de réussite important. L’État restant responsable de la cohérence nationale de la politique climat-énergie.

Concernant l’emploi, il s’agit pour le CESE de réunir les conditions pour que le nouveau modèle énergétique soit non seulement source d’emplois nouveaux, mais aussi accélérateur de l’évolution des métiers dans tous les secteurs, au-delà de celui de la production d’énergie. Pour réussir cette transition énergétique, le CESE recommande la mise en place d’un Plan de programmation de l’emploi et des compétences (PPEC), en parallèle du PPE, élaboré par les partenaires sociaux, les pouvoirs publics et les représentants des régions. Ce PPEC donnera une visibilité sur les besoins d’évolution en matière d’emploi et de compétences sur les territoires et dans les filières. Pour cela, le PPEC procédera à une veille sur l’évolution de l’emploi, des métiers et des compétences dans tous les secteurs professionnels impactés par la transition énergétique prenant en compte l’emploi direct comme indirect, et plus largement les évolutions de l’emploi et des qualifications.

Le CESE recommande que les consultations de suivi des outils du projet de loi soient effectuées par les mêmes instances que celles consultées pour le projet de loi. Elles pourront faire appel ponctuellement à une expertise plurielle, sans qu’il ne soit nécessaire de constituer une instance supplémentaire. Le CESE doute de l’utilité du comité d’experts tel qu’il apparaît dans le projet de loi.

Concernant la mobilisation citoyenne, le Conseil approuve la volonté du projet de loi de promouvoir une écologie, reposant sur la mise en mouvement de tous. Cet objectif nécessite des campagnes d’information grand public régulières. Il insiste notamment sur la démocratisation des enjeux énergétiques et formule le souhait de donner aux citoyens de nouvelles possibilités de s’impliquer, en particulier au niveau local. Le CESE souhaite que soit prévu un agenda avec des points d’étapes et d’information sur les grandes orientations du projet de loi et sur l’instruction des modalités de leur mise en œuvre.

Enfin, l’avis rappelle que la transition énergétique nécessite un effort accru de recherche et d’innovation, dont la dimension est déterminante. CESE réitère ainsi sa recommandation, formulée en 2013 dans l’avis sur la Transition énergétique, d’effectuer chaque année sur la vente aux enchères de quotas de CO2 un prélèvement destiné à favoriser la R&D et de privilégier au moins deux axes de recherche : le premier concerne l’ensemble des solutions de stockage de l’énergie, le second, les réseaux intelligents.

« Le nouveau modèle énergétique ouvre un nouveau mode de développement solidaire et de bien vivre ensemble qui doit concerner toutes les activités économiques du pays et s’inscrit dans la dynamique de lutte contre le changement climatique. Le moteur de la réussite de ce pari est lié à notre capacité à nous remettre en question pour emprunter les chemins du futur. La confiance est, là encore, la condition nécessaire pour le succès de cette transition », concluent Laurence Hézard et Jean Jouzel.

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