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29 juin 2015 1 29 /06 /juin /2015 06:44
Il est urgent de définir des règles qui régissent la relation entre la CCNUCC et l'industrie des énergies fossiles

Il est urgent de définir des règles qui régissent la relation entre la CCNUCC et l'industrie des énergies fossiles

Alors que la trajectoire de la COP 19 a pris tournant négatif, la Conférence climat de Varsovie a donc mis en avant les énergies fossiles, encouragées par le gouvernement polonais qui a présidé cette conférence. Le Japon, l'Australie et le Canada ont fait marche arrière sur leurs engagements climatiques, et l'Europe n'a rien de nouveau à mettre sur la table.

Face à cette situation, 70 organisations de la société civile dans le monde ont publié une lettre ce 21 novembre appelant l'Organisation des Nations Unies et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à mettre en œuvre de nouvelles règles pour protéger les négociations mondiales sur le climat de l'influence indue de l'industrie des énergies fossiles.

« Faut-il s'étonner que les pays riches et industrialisés soient en train de renier leurs engagements sur les réductions d'émissions de gaz à effets de serre et de nouveaux financements climat lorsque des industries qui augmentent leurs profits en accroissant leurs émissions viennent chuchoter à leur oreille ? », demande Pascoe Sabido, chercheur et militant du Corporate Europe Observatory. « Si nous voulons que les négociations sur le climat aboutissent à ce que la science et le principe d'équité exigent, nous avons besoin d'un pare-feu entre l'industrie de l'énergie et les décideurs politiques sur le climat. »

Dans la lettre, les organisations font part de leurs préoccupations au sujet du sponsoring prive de la COP19, de la décision du gouvernement polonais de parrainer un sommet de l'industrie charbonnière, et de la décision de la secrétaire exécutive de l'ONU, Christiana Figueres, d'intervenir lors de ce sommet.

« Par conséquent, il est urgent de définir des règles qui régissent la relation entre la CCNUCC et l'industrie des énergies fossiles, y compris avec des obligations pour les présidents de la Conférence des Parties », poursuit la lettre. « Des règles qui pourraient assurer que la situation préjudiciable actuelle soit évitée, en mettant fin à l'accès indu et à l'influence des entreprises et des industries polluantes, en reconnaissant que leurs intérêts directs sont fondamentalement et irrémédiablement en conflit avec le besoin urgent d'une politique climatique équitable et ambitieuse. »

Il existe un précédent fort intéressants pour les institutions telles que la CCNUCC pour adopter des règles et des lignes directrices réglementant l'influence indue du secteur privé. Par exemple, la Convention-cadre pour la lutte antitabac de l'Organisation mondiale de la Santé (OMW), entrée en vigueur en 2005, consacre dans le droit international le principe selon lequel l'industrie du tabac ne doit jouer aucun rôle dans l'élaboration des politiques de santé publique, en raison du « conflit fondamental et irréconciliable entre les intérêts de l'industrie du tabac et les intérêts de la politique de santé publique » en affirmant que « les Parties doivent agir pour protéger ces politiques contre les intérêts commerciaux de l'industrie du tabac ». Les directives élaborées par cet article 5.3 impliquent de limiter les interactions entre l'industrie qui profite des dommages occasionnés et ceux qui sont chargés de minimiser et mettre fin à ces dommages.

« L'urgence planétaire, illustrée de manière limpide par la récente catastrophe aux Philippines, exige une transformation complète du système énergétique. Pourtant, la présidence polonaise et la CCNUCC ont positionné le secteur des énergie fossiles dans le siège du conducteur », selon Dipti Bhatnagar, coordinatrice du programme justice climatique et énergie des Amis de la Terre International. « Les lobbyistes du tabac sont tenus à l'écart de l'Organisation mondiale de la santé, alors pourquoi les lobbyistes des énergies fossiles devraient être autorisés à siéger aux côtés de la CCNUCC ? »

Dans la perspective du prochain accord sur le climat qui devrait être signé à Paris en 2015, les groupes de la société civile attendent de la CCNUCC qu'elle introduise des garanties et des règles qui soient à la hauteur du défi de la protection du climat. Pendant ce temps, les organisations signataires poursuivront leurs campagnes contre le pouvoir politique de l'industrie des énergies fossiles, depuis le mouvement grandissant de désinvestissement dans les énergies fossiles jusqu'aux luttes pour divulguer le rôle des lobbies et contre les projets de charbon et d'exploration d'énergies fossiles dans le monde.

« Les entreprises polluantes sont présentes aux négociations sur le climat pour une seule raison : convaincre les gouvernements de soutenir leurs fausses solutions qui ont par ailleurs échoué ; des solutions qui non seulement détruisent le climat mais génèrent beaucoup d'argent pour les pollueurs », a déclaré Maxime Combes d'ATTAC France. « On se bat ici contre la fracturation hydraulique et l'énergie nucléaire et si rien ne change d'ici le moment où les négociations arriveront à Paris, les représentants de ces secteurs industriels seront à l'intérieur de la CCNUCC en essayant de se faire passer comme porteurs de solutions climatiques. C'est tout simplement inacceptable ».

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Published by LV_RM - dans COP 19 Energies fossiles
12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 07:42
La COP 19, dans l’œil du typhon Haiyan …

La COP 19, dans l’œil du typhon Haiyan …

En marge de l’ouverture de la 19ème conférence des Nations-Unies sur le climat, l’ombre du Typhon Haiyan rode à Varsovie. Le super-typhon Haiyan, annoncé comme le plus violent au monde cette année, a frappé les Philippines le vendredi 08 novembre. Même si aucun bilan définitif n'est pour l'instant disponible, les vents à plus de 300 km/h et la succession de vagues géantes auraient fait plus de 10 000 morts dans la seule ville de Tacloban, la ville la plus touchée par la catastrophe. Un bilan largement sous-estimé: le cyclone a balayé l'archipel sur plus de 600 kilomètres et plusieurs régions font état de centaines de morts.

C’est donc à travers l’œil du typhon que se déroule depuis le lundi 11 novembre la 19ème Conférence des Nations-Unies sur le réchauffement climatique.

"Nous nous rassemblons aujourd'hui avec, sur nos épaules, le poids de nombreuses réalités qui donnent à réfléchir" (...) comme "l'impact dévastateur du typhon Haiyan" , a déclaré la responsable climat de l'ONU, Christiana Figueres, devant les délégations du monde entier.

"Les prochaines générations vont devoir mener une bataille immense", et "ce qui se joue ici dans ce stade n'est pas un jeu", a-t-elle lancé, faisant référence au stade de Varsovie où se déroule ce round de négociations jusqu'au 22 novembre.

"Il n'y a pas deux équipes, mais l'intégralité de l'humanité. Il n'y a ni gagnant, ni perdant. Nous allons tous gagner, ou tous perdre", a-t-elle ajouté.

La déléguée des Philippines, Alicia Ilaga, a rappelé de son côté que lors de la précédente conférence de l'ONU sur le climat, fin 2012 à Doha, son pays avait déjà été frappé par un typhon de catégorie 5, Bopha.

"Et maintenant, nous sommes à Varsovie. Il fait sombre, froid, et triste pas seulement à Varsovie, mais aussi dans mon pays (...) Que pouvons-nous demander de plus à cette conférence que de faire progresser ces négociations et transformer les promesses en action?", a-t-elle demandé lors d'une conférence de presse.

Se déroulant à Varsovie, du 11 novembre au 22 novembre 2013, la 19e Conférence des parties (COP19) à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, est la première des trois conférences qui doit conduire à l’adoption d’un nouvel accord international de lutte contre le changement climatique en 2015. Varsovie lance donc deux années de négociations qui doivent déboucher en 2015, à Paris, à un accord global, ambitieux et légalement contraignant de réduction de gaz à effet de serre (GES), à l'origine du réchauffement, qui entrerait en vigueur à partir de 2020.

La communauté internationale s'est fixée comme objectif de limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Or, si rien n'est fait, la température pourrait encore croître de près de 5°C d'ici à la fin du siècle, et les événements extrêmes se multiplier, ont rappelé en septembre les experts du climat du Giec.

Le lien entre cyclones et changement climatique est un point âprement discuté entre climatologues, mais ils s'attendent quand même à des événements de plus en plus violents liés au réchauffement de la température des océans.

Pour l'heure, le seul texte limitant les GES est le protocole de Kyoto, mais il ne concerne que les pays industrialisés, à l'exception notable des Etats-Unis qui ne l'ont jamais ratifié, et ne couvre désormais que 15% des émissions totales.

Le prochain accord, qui prendrait le relais du protocole de Kyoto en 2020, doit concerner également les Etats-Unis, et les grands pays émergents dont la Chine, premier pollueur au monde.

Les discussions s'annoncent très tendues sur le niveau de contrainte légale du texte ou encore les engagements que devront prendre les économies émergentes qui brandissent leur droit au développement et la responsabilité des pays industrialisés dans le réchauffement.

Christiana Figueres a appelé les délégations à "clarifier les éléments du nouvel accord qui modèlera les agendas climatiques, économiques et de développement après 2020", et également à progresser sur le dossier de l'aide financière pour aider les pays du sud à s'adapter au changement climatique.

Les pays du Nord ont promis 100 milliards de dollars d'aide par an d'ici à 2020, or les pays du Sud ne voient rien venir et craignent qu'il ne s'agisse que de promesses creuses.

En cours de la deuxième semaine de négociations, les délégations seront rejointes par les ministres des pays représentés pour s'entendre sur un texte qui sera adopté au terme de cette conférence.

Les finalités de la Conférence de Varsovie seront doubles, puisqu’elle doit permettre de :

1. Contribuer à renforcer la mise en œuvre des actions décidées lors des négociations précédentes (Cancun, Durban et Doha), notamment sur la question des financements pour la lutte contre le changement climatique, mais aussi l’adaptation et le transfert de technologie.

2. Définir la feuille de route permettant de construire l’accord de 2015, notamment en lançant le processus de préparation des engagements que les pays prendront en 2015 pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

- Une conférence pour assurer des progrès dans la mise en œuvre des décisions antérieures :

Au cours de ces deux semaines, les travaux se concentreront sur la mise en œuvre des décisions adoptées précédemment. Il s'agit de faire vivre les institutions existantes, en particulier le Fonds vert ou le comité d'adaptation, de s'assurer du bon fonctionnement du système de suivi et de contrôle des engagements et actions (« MRV ») et de faire avancer plusieurs sujets clés tels que l'agriculture ou encore la création d'un nouveau mécanisme de marché.

→ Le financement :

Historique : À Copenhague puis à Cancun, les pays industrialisés se sont engagés à mobiliser 30 milliards de dollars par an pour aider les pays les plus vulnérables à lutter contre le changement climatique entre 2010 et 2012. Ils se sont par ailleurs engagés à mobiliser en 2020 100 milliards de dollars publics et privés, ainsi qu’à mettre en place un nouveau fonds pour le climat : le Fonds Vert.

L’un des enjeux importants pour avancer vers la conclusion d’un accord en 2015 est celui de l’engagement des pays développés à mobiliser 100 milliards de dollars par an -de diverses sources : publiques et privées, bilatérales et multilatérales, et de sources innovantes- en contrepartie de mesures concrètes d’atténuation et d’une mise en œuvre transparente par les pays en développement. Ces derniers attendent des négociations de Varsovie la démonstration que les engagements pris seront tenus, demandant pour certains l’adoption d’objectifs intermédiaires. La COP19 à Varsovie devra y contribuer, en amont du sommet sur le climat en septembre 2014 qu’organisera le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Les récentes décisions prisent à Paris lors de la réunion du bureau du Fonds Vert laissent espérer que celui-ci pourrait devenir opérationnel en 2014.

La tenue d’un dialogue de haut niveau à Varsovie sur les financements climat sera une occasion de promouvoir les axes stratégiques portés par la France ainsi que de faire le point sur les efforts entrepris par les pays développés concernant la mobilisation de sources de financement.

→ L’adaptation et les pertes et dommages :

Historique : En 2010 à Cancun, l’adaptation a été réaffirmée comme un défi majeur, auquel devront faire face tous les pays, avec un soutien financer et technologique pour les pays les plus vulnérables. Un cadre pour l’adaptation a été créé sous la Convention avec un Comité d’adaptation chargé d’améliorer la définition, la mise en œuvre et le financement d’actions et de plans d’adaptation dans les pays. À Doha, les pays ont décidé de lancer un programme de travail sur les « pertes et dommages », afin que les pays les plus vulnérables bénéficient d’une protection accrue face aux impacts causés par les événements climatiques extrêmes.

La COP19 à Varsovie devra approfondir et consolider les travaux d'adaptation tant dans le domaine scientifique et technique, que dans la poursuite des efforts pour soutenir la planification de l'adaptation dans les pays en développement. Sur le volet institutionnel, il s'agira surtout de poursuivre les travaux du comité d'adaptation et du groupe d'experts pour les pays les moins avancés. Enfin sur le thème des pertes et dommages, les travaux porteront notamment sur les préventions des risques, et la mobilisation des acteurs intervenant dans l’urgence et l’humanitaire.

- Une conférence pour structurer les travaux d’ici à 2015 :

Résultat d'un compromis largement porté par l'Union européenne et la France à la Conférence climat de Durban, la plate-forme de Durban a pour principal objectif de parvenir en 2015 à un accord applicable à tous les pays, entrant en vigueur au plus tard en 2020 et prenant la forme d' « un protocole, un autre instrument juridique ou un résultat agréé ayant force de loi en vertu de la Convention applicable à toutes les parties ».

En 2012 et 2013, les travaux de la plate-forme de Durban se sont déroulés dans une atmosphère constructive. Mais les discussions sont restées dans une phase conceptuelle de débats et d’échanges, sans que ne s’engagent de négociations formelles. Lors de la session intermédiaire de négociation qui s’est tenue à Bonn en juin 2013, les parties ont esquissé un consensus sur le fait qu’une entrée en négociation plus opérationnelle et structurée serait décidée à Varsovie. En effet, un des mandats de cette plate-forme consiste à préparer les premiers éléments d’un texte pour la COP20 en Amérique du Sud fin 2014.

Ainsi, la « plate-forme de Durban » doit déterminer à Varsovie les questions clés de négociation, et notamment inciter les pays à préparer de manière concrète les engagements chiffrés qu’ils pourraient mettre sur la table pour la conférence de 2015.

- Une conférence pour préparer le débat en 2014 sur l’ambition :

Pour se concentrer en 2014 sur l’ambition, c’est-à-dire la préparation des engagements chiffrés de réduction de gaz à effet de serre, la France et l’Union européenne souhaitent qu’un travail interne à chaque État débute sans tarder, dans le respect des règles nationales. L’objectif poursuivi est que chaque État soit en mesure de prendre des engagements forts et ambitieux en 2015. Pour sa part, la France souhaite que l’Union européenne s’engage collectivement à réduire ses émissions de 40 % en 2030 par rapport à 1990.

Les conclusions du Conseil environnement du 14 octobre 2013 envoient un message fort sur la nécessaire préparation des pays en vue de la formulation de propositions d’engagements nationaux en amont de 2015, et de leur analyse.

La COP 18 à Doha, la traduction d’un symptôme qui obéit à trois principes, la non-contradiction des idées, l’unité et l’entendement…

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Published by LV_RM - dans COP 19 Réchauffement climatique
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