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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 07:00
TAFTA, accord ténébreux de dénégation de démocratie …

TAFTA, accord ténébreux de dénégation de démocratie …

L'Union Européenne et les Etats-Unis ont entamé un cycle de négociations en vue d’adopter un accord transatlantique sur le commerce et l'investissement dit aussi TAFTA. Ce traité qui devrait aboutir fin 2014 à la création d’un vaste espace économique dérégulé représentant 50% du PIB mondial se discute dans des couloirs fermés, très loin du peuple souverain.

Ce traité GMT négocié en secret serait l'un des plus grands accords jamais conclu et entraînerait, à en croire le mandat de négociation de la Commission européenne « le plus haut niveau de libéralisation tel qu'il existe dans les accords existants » tout en poussant à son paroxysme une concurrence dite « libre et non faussée ». Un traité soutenu par les multinationales leur permettrait d’attaquer en justice tout Etat qui ne se plierait pas aux normes du libéralisme.

Un cinquième cycle de négociations entre l’Union européenne et les États-Unis a débuté ce lundi 19 mai à Arlington (Virginie) et se poursuivra jusqu’au 23 mai. Selon un document de négociation secret rendu public ce lundi par le Huffington Post, l’Union européenne propose aux États-Unis de libéraliser complètement le marché transatlantique de l’énergie et des matières premières. Le texte encourage ainsi l’exploitation et le commerce transatlantiques des hydrocarbures non conventionnels tout en réduisant considérablement les capacités des États à soutenir le développement des énergies renouvelables.

Analyse de Amélie Canonne, Maxime Combes (Mouvement Attac) :

Le document secret rendu public est daté du 20 septembre 2013 et a été rédigé par les services de la Commission européenne. Il tire son origine du premier round de négociations de juillet 2013. Il a été remis aux négociateurs américains en prélude du deuxième cycle de négociations d’octobre dernier. C’est une première ébauche de ce que pourraient être les grandes lignes des règles de commerce et d’investissement en matière de ressources naturelles et d’énergie.
Comme nous le craignions (cf. notre note à ce sujet), les négociations entre les États-Unis et l’UE sont donc en train de sacrifier toute possibilité de transition énergétique et toute perspective de politiques efficaces de lutte contre les dérèglements climatiques. Ce document fait de la recherche d’une compétitivité internationale en matière d’énergie et de ressources naturelles (art. A.2) le principe qui doit guider la suppression des restrictions au commerce et faciliter les investissements dans ces secteurs. La clause du « traitement national », interdisant de donner moins d’avantages aux multinationales étrangères qu’aux entreprises nationales, est par exemple clairement mentionnée (article G1).

Dans le domaine de l’énergie, l’article C2 prévoit la levée de toutes les restrictions aux exportations des biens énergétiques (comprenant le charbon, le pétrole brut, les produits pétroliers, le gaz naturel liquéfié ou non, et l’électricité – article B) afin de faciliter leur exportation. Ce alors que les États-Unis ont interdit en 1975 – sauf exception – les exportations de pétrole brut et imposent une série de restrictions à l’exportation de gaz naturel. Une série de dispositions (article H) prévoit également de faciliter et d’encourager l’accès et l’octroi de licences aux multinationales étrangères en matière de prospection, d’exploration et de production d’hydrocarbures des deux côtés de l’Atlantique.

Concernant le secteur des énergies renouvelables, l’article O indique que les pays « ne doivent pas adopter ni maintenir des mesures prévoyant des exigences de localité », ni « exiger la création de partenariats avec les entreprises locales » ou imposer des « transferts de droits de propriété intellectuelle », soit autant de politiques pourtant nécessaires pour développer un secteur d’énergies renouvelables qui s’appuie sur des produits, des compétences locales et les meilleures technologies disponibles.

Ce document ne mentionne pas les enjeux climatiques ou les défis de la raréfaction des ressources. En encourageant une extension du commerce transatlantique des combustibles fossiles, c’est une exploitation accrue et une consommation insoutenable d’hydrocarbures qui sont promus, renforçant notre dépendance aux énergies fossiles. Le tout au détriment du climat et d’une véritable transition énergétique, subordonné à un fondamentalisme libre-échangiste suranné.

De toute façon et comme c'était à prévoir, on vérifie que, pour aller à l'union de l'Europe, les états sont les seules éléments valables, que si l'intérêt national est en cause rien ni personne ne doit pouvoir leur forcer la main et qu'aucune voie ne mène nulle part sinon celle de leur coopération.

Ce qui à cet égard, est vrai dans l'ordre économique est évident dans la politique. Il n'y a là, d'ailleurs, rien qui ne soit naturel. A quelle profondeur d'illusion ou de parti pris faudrait-il plonger, en effet, pour croire que des nations européennes, forgées au long des siècles par des efforts et des douleurs sans nombre, ayant chacune sa géographie, son histoire, sa langue, ses traditions, ses institutions, pourraient cesser d'être elles-mêmes et n'en plus former qu'une seule ? A quelles vues sommaires répond la comparaison, souvent brandie par des naïfs, entre ce que l'Europe devrait faire et ce qu'ont fait les Etats-Unis, alors que ceux-ci furent créés, eux, à partir de rien, sur une terre toute nouvelle, par des flots successifs de colons déracinés ? Pour les six, en particulier, comment imaginer que leurs buts extérieurs leur deviennent soudain communs, alors que leur origine, leur situation, leur ambition sont très différentes ?


Charles de Gaulle, Mémoires d'Espoir, pages 200-201

Subject: TTIP - non papers on raw materials and energy

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 09:00
Une question ? TAFTA ?

What democracy ?

« Après tant de leçons, on pourrait penser que, la guerre finie, les milieux qui prétendent conduire l’opinion se montreraient moins disposés à la subordination. Il n’en n’est rien. Au contraire! Pour l’école dirigeante de chaque parti politique, l’effacement de notre pays est devenu une doctrine établie et affichée. Tandis que du côté communiste, il est de règle que Moscou a toujours raison, toutes les anciennes formations professent le « supranational », autrement dit la soumission de la France à une loi qui ne serait pas la sienne. De là, l’adhésion à « l’Europe » vue comme une construction dans laquelle des technocrates formant un « exécutif » et des parlementaires s’investissant du législatif -la grande majorité des uns et des autres étant formée d’étrangers - auraient qualité pour régler le sort du peuple français. De là, aussi, la passion pour l'organisation atlantique qui mettrait la sécurité, par conséquent la politique, de notre pays à la discrétion d'un autre. De là, encore, l'empressement à subordonner les actes de nos pouvoirs publics à l'agrément d'institutions internationales où, sous les apparences de délibérations collectives, s'exerce en toutes matières, politiques, militaires, économiques, techniques, monétaires, l'autorité suprême du protecteur et où nos représentants, sans jamais dire: "nous voulons", ne feraient que "plaider le dossier de la France". De là, enfin, l’incessante irritation provoquée dans le gent partisane par l’action que je vais mener au nom d’une nation indépendante. »

Charles de Gaulle, 1963.

Dans un monde dérégulé que faut-il attendre du Grand marché Transatlantique, les partisans de ce qui correspondrait comme le plus important accord commercial bilatéral de l’histoire, estiment qu’il permettrait au taux d’emploi de progresser de part et d'autre de l'Atlantique. Les pays d’Europe méridionale bénéficieraient d'un effet particulièrement positif sur l'emploi.

Dans un monde ou les inégalités croissent plus vite, confondre les sociétés européennes, déjà complexes, et américaines, car c’est de cela qu’il s’agit, s’apparente à la préservation d’une certaine richesse contenu dans le centile supérieur…
Outre-Atlantique, les signes de la société inégalitaire sont fièrement revendiqués afin de décrire la condition dynamique des entreprises et de leurs profits, … La logique productiviste qui loin de celle responsable, entraine inévitablement des déséquilibres sociétaux. Quel accord commercial souhaité alors que de l’autre côté de l’Atlantique on constate que cette société, ‘’méritocratique’’ est l’une des plus inégalitaires qu’ils nous soient présentés. Quand on y regarde de plus près, depuis quarante ans 75% de la croissance totale américaine a été absorbée par les 10% les plus riches et surtout les 1% les plus riches près de 60%.
Alors sachant que la cherté de toute chose dépend des conditions sociales, elle dépend aussi des moyens que l’on se donne pour la produire.
Il ne s’agit pas de contester cet accord, mais de prêter un œil attentif sur les risques que ce projet pourrait avoir comme conséquences sur nos sociétés européennes. Hors, il est étrange de constater qu’aucune information ne traite du sujet …

"En dépit des promesses et des engagements, en dépit de la magnifique Charte sociale de Turin et de tous les textes qui ont suivi et qui n’ont qu’une valeur indicative. Chacun sait, et les juristes mieux que d’autres, qu’il n’y a pas de droits sans possibilité de les faire respecter. ... Force est de constater que les orientations fondamentales des choix européens tendent à démanteler les politiques sociales dans les Etats où elles existent encore. La volonté de subordonner tous les choix politiques au primat de la concurrence dans un cadre de liberté de circulation et d’établissement conduit à ce démantèlement.... la suite...."

Raoul Paul Jennar

Le Grand Marché Transatlantique Union européenne - USA

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