Pour Montpellier, West 8 recycle une ancienne friche militaire (EAI) en ère urbaine à énergie positive
Portée sur une
réflexion à long terme sur son tracé urbain, la ville de Montpellier entre dans une nouvelle ère urbaine à énergie positive.
Avec la reconversion du site de l’ancienne caserne militaire de l’Ecole d’Application d’Infanterie (EAI), la Ville de Montpellier entre dans une nouvelle ère urbaine, celle qui conjugue
renouvellement urbain, développement durable et cohésion sociale. Elle franchit le pas avec le choix d’une agence paysagiste, WEST 8, basée à Rotterdam et qui, avec sa proposition, donne priorité
à l’enrichissement de l’existant. Ce quartier deviendra ainsi le premier quartier français à énergie positive.
Inspiré par les Montpelliérains, ce projet ouvre non seulement une ancienne friche militaire, situé en centre ville, à tous les habitants, mais il requalifie aussi tout l’ouest de la ville, en
restaurant son entrée de ville grâce à une avenue de Toulouse entièrement renouvelée. A terme, il s’intègrera facilement dans le vaste projet urbain Montpellier 2040.
Les caractéristiques de ce quartier « recyclé » formulées par WEST8 sont fortes :
- Un urbanisme durable : recycler le patrimoine existant dans une logique d’économie et d’écologie (déplacements doux, parkings enterrés, gestion de l’eau et des déchets, bâtiments
énergétiques...)
- Une architecture diversifiée et un aménagement végétal dense
- Un parc de 16,2 ha ouvert aux pratiques sportives
- 3 000 logements mixtes : collectif/individuel, intergénérationnel, avec un tiers en logement social
- Un pôle créatif et culturel, générateur d’un millier d’emploi
- Des services, des équipements et des commerces de proximité
Site militaire du début du XXème siècle, l’Ecole d’Application de l’Infanterie (EAI) occupait initialement un espace de 38 ha. Le terrain avait été alors
échangé par la municipalité contre la totalité de l’ancien quartier de l’abattoir (actuel Beaux-Arts) occupé jadis par un escadron de cavalerie. De la même façon, le parc Montcalm, propriété de
la Ville, fut acquis en 1888 par l’armée en échange de l’actuelle Esplanade Charles-de-Gaulle, appelée alors « Champs-de-Mars ».
Dès l’annonce du départ de l’armée (et la perte de 1 000 emplois) en 2008, la Ville, à l’initiative d’Hélène MANDROUX, se mobilise pour permettre la réappropriation du site par les
Montpelliérains. Après négociation serrée avec l’Etat, la Ville rachète en 2012, les anciens terrains militaires de l'École d'application de l'infanterie (EAI) pour 19 M€ (soit 50 € le m2). Cf
annexe
Jusqu’alors enclavé à l’ouest de Montpellier, la Ville ouvre les 15ha du parc Montcalm afin que tous les Montpelliérains se réapproprient le site.
Le processus de reconversion urbaine de cet ensemble immobilier a commencé bien en amont du départ des militaires :
· 2008 :
instauration d'un périmètre d'étude
· 2009 :
lancement d'un appel à idées
· 2010 :
présentation des résultats de l'appel à idées
· Janvier
2011 : ouverture du Parc Montcalm aux montpelliérains
· Février
2012 : approbation du Plan Local de Redynamisation
· mars 2012
: Acquisition du site
· Juin
juillet 2012 : lancement des contributions citoyennes
· octobre -
novembre : 2012 Accueil de l'ESJ et des logements CROUS
· Novembre
2012 : lancement du dialogue compétitif
· janvier à
juin 2013 : concertation citoyenne
· juillet
2013 : choix du lauréat
Un projet porté par toute la communauté montpelliéraine, élaboré en concertation avec tous les habitants de la Ville dont les propositions ont enrichi les projets des 3 agences sélectionnées. Au
terme de cette concertation, la Ville de Montpellier s’est arrêtée sur l’agence West 8 qui a fait le choix d’un urbanisme renouvelé et recyclé…
Dans les grandes lignes esquissées à l’occasion des premières assises du projet urbain Montpellier 2040, les urbanistes Bernardo Secchi et Paola Vigano emploient le concept de « ville recyclée »
pour son projet urbain de Montpellier. L’agence internationale WEST8, associée à l’équipe montpelliéraine Boyer Percheron Assus, et Gilles Sensini, Merlin,
Arter, Arp, Jéol propose d’inventer un nouveau mode d’urbanisme durable, en donnant priorité à l’existant et au paysage.
Inventer un nouveau modèle d’urbanisme durable :
L’agence WEST8 propose ici de « faire glisser le site d’un état à l’autre » et recycler ainsi un patrimoine existant avec une mise en valeur de ses qualités. Cette préservation se fera dans une
logique d’économie sobre et avec une dimension durable (bâtiments entièrement à énergie positive).
Elle imagine un urbanisme à dimension humaine qui respecte les riverains et les nouveaux habitants (maisons et petits immeubles, murs ajourés....toutes typologies de l’habitat) et leur offre un
confort de vie qui rayonne sur l’ensemble des quartiers environnants avec la continuité des voiries et cheminements piéton et une ouverture sur une avenue de Toulouse transformée et sur la rue
Bugarel.
Une armature verte, avec la dominante du platane et d’un parc de 16 ha ouvert sur l’avenue de Toulouse et la rue Bugarel, conservation du bois à l’ouest, plantations au centre du parc,
aménagement d’une vaste esplanade, prairies ouvertes.
En donnant priorité au(x) paysage(s), l’agence West 8 rend visible le Lantissargues et aménage le risque en proposant la création de 3 moulins.
L’aménagement du site de l’EAI est un enjeu stratégique pour l’ouest de Montpellier. Il permet de rééquilibrer le développement de son territoire en complément des opérations déjà engagées : les
quartiers Grisettes et Ovalie, les projets de renouvellement urbains Petit Bard/Pergola et Mosson, les opérations programmées d’amélioration de l’habitat.
L’impact du projet proposé est d’une échelle bien plus importante que la seule emprise de l’EAI et permet de redonner de l’élan et une dynamique à l’ensemble du quartier Croix d’Argent et bien
au-delà.
La requalification de l’avenue de Toulouse pour valoriser l’entrée historique de la Ville :
La requalification de l’emblématique avenue de Toulouse va à la fois permettre de désenclaver le site et redonner une forte structure végétale à cette artère de circulation essentielle pour la
Ville.
La requalification de l’avenue passe dans un premier temps par une remise aux normes urbaines de son profil : deux fois une voie, de larges trottoirs pour faciliter la circulation des piétons et
la création de pistes cyclables.
Le projet présenté ici affiche une nouveau type d’urbanisme qui vise à améliorer le tissu urbain existant, dans le respect du patrimoine bâti et environnemental.
Un balcon, le long de l’avenue de Toulouse, surplombe le parc pour permettre aux passants de le contempler. Le parc Montcalm, avec ses aménagements, devient ainsi un repère urbain qui rend à
l’avenue de Toulouse sa dimension métropolitaine d’entrée de ville.
Une meilleure insertion dans la ville.
Avec la requalification de l’avenue de Toulouse et la création de porosités, le projet de reconversion du site est une opportunité pour recréer des continuités urbaines et ouvrir le site sur la
ville à l’échelle du secteur. Il va favoriser le lien entre les différents quartiers qui l’entourent en lien avec le Centre historique tels que les quartiers Croix d’Argent, Figuerolles,
Paul-Valéry et Bagatelle.
Un grand parc de 16 ha pour tous les Montpelliérains :
L’ambition est de réaliser un grand parc qui s’inscrive résolument dans le XXIème siècle, à l’image du Jardin des Plantes mémoire des jardins des
XVIème et XVIIème siècles, la place du Peyrou symbole de l’architecture paysagère du 17ème siècle ou encore l’Esplanade Charles de Gaulle typique du XXème siècle.
Quelle que soit l’époque, l’objectif reste commun : faire de ces espaces des lieux de convivialité qui soient appropriables par tous en fonction de ses envies. Il s’agit en effet de concilier les
lieux ombragés et les prairies ouvertes, les espaces équipés d’aires de jeux, de terrains de sports et les espaces dégagés et naturels. Le futur parc sera plus grand que celui accessible
actuellement à la population soit 16,2ha (dont 15,2ha d’un seul tenant) au lieu de 15 ha.
Préserver et développer le patrimoine végétal, avec les allées de platanes :
Le patrimoine végétal présente une richesse déjà significative dont le platane marque fortement l’image méditerranéenne du site. Ainsi les alignements d’arbres et notamment de platanes, ont
inspiré les paysagistes car ils accompagnent la structuration urbaine du quartier. Ils seront associés à d’autres essences qui permettront une biodiversité variée et des ambiances contrastées. Si
une grande majorité des platanes et des conifères seront conservés, près de 2 400 arbres nouveaux seront plantés.
Réinventer le rapport au Lantissargues : l’eau est la matière essentielle du projet
Une des forces du projet est certainement la façon dont est traité le rapport au Lantissargues et la maitrise des risques d’inondation. Ce cours d’eau, souterrain sur une grande partie
de son cours montpelliérain, coule à l'ouest du centre de la ville, notamment dans le quartier de la Croix-d'Argent. Comme la plupart des cours d'eau héraultais, le
Lantissargues connaît des épisodes de crues subites en cas de fortes précipitations, comme les orages cévenols.
Le projet prévoit donc de redonner une image positive à ce cours d’eau à travers une véritable mise en scène de l’eau enchanteresse et maîtrisée.
L’objectif est donc de faire sinuer le ruisseau à ciel ouvert le plus longtemps possible dans le parc en créant une illusion permanente de l’eau par un lit mineur empierré. Le terrain sera ainsi
modelé pour créer une succession de prairies inondables agrémentées de petits talus de manière à retrouver un volume global de rétention de 40 000m 3. Trois
grandes roues à eau se mettront en mouvement en fonction de l’intensité des pluies pour créer un spectacle : « Le festival des moulins ».
Une architecture créatrice d’identité :
La création d’une véritable identité architecturale qui respecte le bâti existant. Celui –ci sera préservé, requalifié et optimisé.
Il sera demandé aux architectes de faire preuve d’audace pour favoriser la diversité architecturale afin de valoriser un quartier créatif.
Les hauteurs de bâtiments, du R+1 au R+ 5, vont également favorisées la diversité urbaine et architecturale.
· Un mur
habité
Le mur d’enceinte en pierre constituera les bases d’une nouvelle façade constituée de maisons individuelles et/ou superposées. La volonté de la Ville de Montpellier étant de créer de la porosité,
ce témoin de l’histoire du site.
· Un
patrimoine conservé mais transformé (30.000 m2)
Les réhabilitations emblématiques vont générer une image forte dans l’imaginaire collectif. Résolument inscrits dans un discours architectural contemporain, ils vont valoriser le patrimoine bâti
par un jeu de contrastes et de détournements.
La reconversion et la réhabilitation des bâtiments est le moyen responsable d’une gestion écologique du patrimoine de la ville.
· Les
Bâtiments à construire
L’ensemble des architectes, d’ici et d’ailleurs, seront mobilisés pour intervenir sur ce projet en faisant appel à leur créativité, leur capacité à comprendre les usages et les souhaits des
habitants et à innover dans le domaine de l’habitat.
Une double ambition : la mixité intergénérationnelle et sociale :
3000 logements seront construits dont 30% de logements sociaux, 30% accessions aidées, mixité intergénérationnelle (logements étudiants, jeunes actifs, seniors) et familiale (grands appartements)
Compte-tenu de l’importante croissance démographique de Montpellier, la reconversion du site de l’EAI va permettre de répondre au besoin fondamental de logement. Ce sont ainsi 3 000 logements qui
seront créés dans le respect de l’équilibre entre la densité de logement et les espaces libres qui seront créés (contre 4 000 prévus initialement).
L’offre de logement, de la maison individuelle au logement collectif doit répondre à un impératif de mixité sociale. L’exigence est ainsi portée à 30% de logements sociaux et 30% en accession
aidée.
La mixité ne doit pas être que sociale, elle doit aussi être intergénérationnelle. Cette mixité doit viser à renforcer le lien social et les rapports directs entre tous les âges et se concrétise
par des logements de petites tailles pour les retraités, les étudiants et les jeunes actifs et de plus grands logements pour les familles. Les projets que présenteront les promoteurs devront
s’appuyer sur une réflexion visant à créer des espaces collectifs partagés pour les résidents et au-delà pour des associations.
Montpellier crée le premier quartier à énergie positive en France
Conformément à la politique en matière de développement durable de la Ville de Montpellier, le projet de requalification de l’EAI se veut également exemplaire en matière de gestion de l’énergie
et propose de créer le premier quartier à énergie positive qui produira l’énergie nécessaire pour les usages prévus au titre de la réglementation thermique.
Des bâtiments qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment :
Comme le prévoit la réglementation pour 2020, chaque construction devra répondre aux normes
BEPOS (Bâtiment à énergie positive) et ainsi produire plus d'énergie qu'il n'en consomme. A ces fins sera notamment utilisé l’énergie solaire.
Une gestion rigoureuse et respectueuse de l’eau
Les eaux grises seront recyclées et réutilisées afin de couvrir les besoins en arrosage du parc.
Utilisation de la nappe phréatique, gestion raisonnée de l’eau et gestion rationnelle des déchets
Mobilité : privilégier les circulations douces
Pas moins de 3 stations de tramway, desserviront le site. La Ville prévoit également l’aménagement des voies cyclables et des circulations piétonnes. Le stationnement sera enterré.
Accessibilité :
Le quartier et le parc mais aussi tous les logements seront accessibles aux personnes à mobilité réduite
Le projet de reconversion du site de l’EAI s’inscrit sur une période d’une quinzaine d’années. Il fait l’objet d’un aménagement progressif qui a débuté par l’ouverture au public du Parc Montcalm,
les logements étudiants du CROUS et va se poursuivre par une occupation progressive des logements au niveau de la caserne, la démolition des bâtiments qui ne seront pas réhabilités.
Le parc restera en permanence ouvert pendant tous les aménagements et travaux.
· 2013 :
finalisation du projet concerté
· Fin
2013-début 2014 : démolition des bâtiments concernés
· 2014 :
Aménagements paysagers
· 2015 :
début de constructions des 1ers logements
· 2017 :
livraison du tramway et ouverture de la Cité de la Jeunesse et de la Cité de la Musique et des Arts
· 2020 :
ouverture d’un groupe scolaire
Une maison du projet sera installée sur le site dès la fin de l’année. Il est également prévu la nomination d’un coordinateur culturel.
Pour les riverains concernés par les impacts des aménagements et les acquisitions immobilières, un interlocuteur unique à la SAAM leur sera dédié en privilégiant les discussions amiables.
Pour choisir le nom de ce nouveau quartier, la Ville lancera à l’automne un appel à idées auprès de l’ensemble de la population.
Eléments Financiers
§ 450 M€ d’investissements dont 37 M€ d’aménagement des espaces publics
§ 19M€ d’acquisition (voir annexe 2)
§ Pour réguler les prix du marché de l’immobilier, la Ville de Montpellier créera un comité anti-spéculation pour
l’ensemble du quartier.