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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 06:41
L’Assemblée adopte une proposition de loi contre le dumping social

L’Assemblée adopte une proposition de loi contre le dumping social

Le Parlement a adopté définitivement, jeudi, par un ultime vote de l'Assemblée, une proposition de loi PS contre le dumping social, afin de renforcer les contrôles et les sanctions contre les entreprises ayant recours de manière abusive à des travailleurs détachés.

Ce texte de "lutte contre la concurrence sociale déloyale" a été voté par les députés socialistes, écologistes, radicaux de gauche et centristes, tandis que les élus du Front de gauche et de l'UMP se sont abstenus.

La proposition de loi vise à traduire par anticipation en droit français le compromis survenu en décembre dernier au niveau européen à propos du renforcement de la directive travailleurs détachés.

Cette directive de 1996 prévoit que le "noyau dur" des règles du pays d'accueil s'applique (salaires, conditions de travail...) lors du détachement d'un travailleur dans un pays de l'UE même si les cotisations sociales restent dues dans le pays d'origine. Mais elle fait l'objet de fraudes croissantes de toutes sortes qui créent des cas de concurrence déloyale.

La proposition de loi instaure, comme dans l'accord européen, le principe de "responsabilité solidaire" qui permettra de poursuivre un donneur d'ordres pour des fraudes relevant d'un de ses sous-traitants ayant recours à des travailleurs détachés. Mais elle va au-delà, puisque la responsabilité solidaire couvrira non seulement le BTP mais aussi tous les autres secteurs fortement concernés par le détachement (agroalimentaire, transport, etc.), ce qui n'est que facultatif dans le compromis européen.

Le texte met aussi en place une liste noire sur internet, où pourront figurer pendant deux ans, sur décision du juge, les entreprises ayant été condamnées pour "travail illégal" à une amende.

Le juge pourra interdire le versement d'aides publiques pendant cinq ans à une entreprise condamnée pour travail illégal.

Un dispositif unique de solidarité financière est aussi créé, applicable au donneur d'ordre et au maître d'ouvrage, en cas de non-paiement du salaire minimum à un salarié d'un sous-traitant, qu'il soit détaché ou non.

Le rapporteur (PS) de la proposition de loi, Gilles Savary, a salué les dispositions "équilibrées" de ce texte "inspiré" par les organisations patronales, avec l'approbation des organisations syndicales.

Au nom du gouvernement, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, a jugé que "la France pousse son avantage en Europe" avec cette loi, face à un "dumping social inacceptable".

Les députés UMP, bien que n'étant pas "opposés au coeur du texte", se sont abstenus, estimant que les santions encourues par les entreprises étaient trop lourdes, a justifié au nom du groupe Patrick Hetzel.

Abstention également du Front de gauche qui a jugé par la voix de Jacqueline Fraysse que, si "responsabiliser le donneur d'ordres est une bonne disposition", "ce qui est proposé relève du cosmétique". Elle a plaidé pour "une directive contraignante" au niveau européen.

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 07:44
Directive européenne « travailleurs détachés », Modus vivendi pour la responsabilisation du donneur d’ordre…

Directive européenne « travailleurs détachés », Modus vivendi pour la responsabilisation du donneur d’ordre…

C’est dans la soirée du 09 décembre que les ministères de l’emploi et des Affaires des Etats Membres de l’Union européenne (UE) sont parvenus à un accord sur la directive d’exécution relative au détachement des travailleurs après des mois de négociations difficiles. Un accord qui vient confirmer la position défendue par la France…

7 heures de débats pour un compromis afin d’éviter certains montage frauduleux dans la chaine de sous-traitance notamment dans le secteur de la construction.

L’accord sur la révision de la Directive « travailleurs détachés » des 28 Etats membres de l’Union Européenne porte donc sur le renforcement de la responsabilité des maîtres d’ouvrage. « Notre objectif est de lutter contre la fraude et ne pas mettre d’obstacles à la libre circulation. Nous resterons donc fermes sur ces principes. Il faut une responsabilisation obligatoire de toute la chaîne. En guise de compromis, nous avons proposé de limiter cette responsabilité au secteur de la construction. C'est la seule façon efficace de lutter contre des montages frauduleux. Il faut que cette responsabilité existe dans chaque pays sinon, cela rompra la chaîne de responsabilité. C'est ce que nous avons proposé avec 9 autres Etats membres dans un texte de compromis alternatif. Si nous voulons montrer que l’Europe avance, nous ne pouvons-nous contenter du statu quo ou d’une régression » a précisé Michel Sapin, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social qui soutient depuis le début une position ferme pour renforcer les contrôles et le respect des règles de détachement, afin de lutter plus efficacement contre le dumping social, a ainsi refusé un compromis insuffisant en octobre dernier. Depuis, la France et l’Allemagne, appuyées par l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, la Bulgarie, la Roumanie et la Slovénie, à l’écoute des attentes fortes des partenaires sociaux européens, ont travaillé sans relâche pour obtenir un texte à la hauteur des enjeux.

Deux avancées majeures étaient attendues, que l’accord trouvé garantit :

Tout d’abord, la liste des documents exigibles auprès des entreprises en cas de contrôle sera une liste ouverte. La France fixera donc par la loi nationale la liste des documents exigibles pour tous les travailleurs détachés en France. La directive permettra également d’imposer des règles dans les pays qui en étaient dépourvus. Pour favoriser la sécurité juridique de ce nouveau cadre, la Commission et les autres États devront être informés des documents exigibles dans chaque pays.

Ensuite, la responsabilisation des entreprises donneuses d’ordres du secteur du bâtiment et des travaux publics vis-à-vis de leurs sous-traitants, obligatoirement et dans tous les États, sans seuil d’application, sous la forme d’une responsabilité solidaire ou, le cas échéant, via un mécanisme de sanctions équivalentes du donneur d’ordre. Il sera désormais possible d’établir une chaîne de responsabilités pour lutter plus efficacement contre la fraude et plus largement contre les montages frauduleux. Cette directive protégera également les travailleurs détachés dont les droits seront davantage respectés, ainsi que les travailleurs français qui ne subiront pas une concurrence déloyale, tout comme les entreprises qui respectent les règles.

Les États membres (EM) auront donc le choix d’opter pour deux options :

1- la première pour un système de responsabilité conjointe et solidaire obligatoire, (une dizaine d'Etats membres dont la France souhaitaient que ce principe soit obligatoire dans le bâtiment pour faire face aux montages sophistiqués de fraude dans ce secteur);

2- soit, dans le cas où il n'y a pas de système juridique, les EM pourront mettre en œuvre des mesures de sanction équivalentes vis à vis du donneur d’ordre. La Commission européenne sera ensuite chargée de vérifier la mise en place de ce système. « On n’était pas très loin de la minorité de blocage, mais finalement, cette disposition est passée », a déclaré avec fierté le ministre du Travail, Michel Sapin, tout en notant le vote négatif du Royaume-Uni, de la Hongrie, de la République tchèque, de la Lettonie, de l'Estonie, de la Slovaquie et de Malte. C'est finalement la volte-face de la Pologne qui a permis de faire passer le texte.

En corollaire, les pays encore opposés à l’idée d’une liste ouverte d’exigences administratives et de mesures de contrôles ont levé leurs réticences. Ils ont en effet accepté le principe d’une liste indicative de mesures, pouvant être complétées par les États membres après information préalable à la Commission. Selon la nouvelle formulation, l’exécutif européen sera responsable d’informer les autres États membres et de contrôler l’application des nouvelles mesures. « La France fixera donc par la loi nationale la liste des documents exigibles pour tous les travailleurs détachés en France. La directive permettra également d’imposer des règles dans les pays qui en étaient dépourvus » a expliqué la délégation française.

Le texte en discussion vise à améliorer la mise en œuvre de la Directive 96/71/CE sur le détachement des travailleurs, sans en modifier les dispositions. Il doit permettre d’éviter les abus dans les cas où un travailleur est envoyé dans un autre État membre, pendant une période limitée, pour y effectuer une prestation de services définie. Et ceci afin d’éviter qu’un travailleur détaché soit exploité ou privé de tout ou partie du salaire qui lui est dû. « Les entreprises frauduleuses ont un large éventail d'options pour contourner la loi : le faux travail indépendant, le recours à des sociétés boîtes aux lettres, les contrôles inexistants ou rares dans certains pays, la connaissance que la coopération transfrontalière et l’échange d'information est difficile et inefficace, voire inexistante, et le fait que la collecte transfrontalière des amendes et l'exécution des décisions sont pratiquement impossibles », explique la Fédération européenne des travailleurs du bâtiment et du bois (FETBB).

Grâce à cette approche générale, les négociations avec le Parlement européen vont pouvoir débuter. Les trois institutions européennes espèrent toujours parvenir à un accord avant les élections européennes. Mais le temps presse : la dernière session plénière se tiendra en effet au mois d’avril 2013. Et lors de son vote, la commission de l’emploi du Parlement européen avait opté pour une responsabilité obligatoire dans tous les secteurs d’activité et dans tous les maillons de la chaine de sous-traitance.

Cet accord a été salué par les fédérations du secteur de la construction. « Le secteur de la construction étant particulièrement victime des pratiques illégales en matière de travailleurs détachés, cette première étape est une vraie victoire », se réjouit Patrick Liébus, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) au sujet du consensus qui s’est dégagé le 9 décembre à Bruxelles sur la révision de la directive «détachement».

L’objectif était de mieux encadrer la mise en œuvre de ce texte de 1996 pour lutter contre les abus, sans toutefois en modifier les dispositions.

La Fédération Française du Bâtiment (FFB), elle aussi, a le sentiment d’avoir été entendue. « Cet accord n’empêchera pas, bien évidemment, le détachement de salariés de continuer, mais ça devrait donner un coup d’arrêt important à ce fléau alors que le secteur va connaître en 2014 une baisse d’activité de -0,4% et une perte de 7.000 emplois ! », appuie son président, Didier Ridoret.

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Published by LV_RM - dans travailleurs détachés Emplois Directive
4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 07:44
210 000 travailleurs détachés pour 7,6 millions de jour œuvrés

210 000 travailleurs détachés pour 7,6 millions de jour œuvrés

Le 02 décembre dernier, à l’Assemblée nationale la question des abus sur l’application de la directive concernant le détachement des travailleurs a été débattue. A cet effet, la Direction Générale du Travail dans son premier bilan annuel du plan national de lutte contre le travail illégal PNLTI 2013 -2015 a permis de lever quelques enseignements sur les déclarations de détachement des entreprises prestataires de services en France en 2013.

Alors que récemment plusieurs fédérations s'indignent contre le dumping social, afin d’établir les premiers éléments chiffrés concernant la réception des déclarations de détachement des entreprises prestataires de services en France en 2013, la Direction Générale du Travail a envoyé, début novembre 2013, un questionnaire construit à l’identique de celui transmis pour établir le bilan annuel. 84 départements ont pu transmettre dans les délais, tout ou partie de ces informations. Cet échantillon représente 74% du volume des déclarations reçues en 2012 et collecte 44 127 déclarations.

A partir de cet échantillon, l’évolution du nombre de déclarations est en hausse de 10% ce qui équivaudrait, si cette hausse est imputée aux départements non répondants et pour l'ensemble de l'année, à 66 000 déclarations effectuées sur le territoire national en 2013. De fait, 64 départements ont une valeur estimée en 2013 supérieure à celle de 2012 dont 44 pour lesquels le volume à mi novembre 2013 est déjà supérieur à celui de l’ensemble de l’année précédente.

Comme pour les années précédentes, cette croissance résulte de trois facteurs explicatifs dont on ne peut quantifier les effets :

- un plus grand respect de la réglementation relative au dépôt des déclarations, voire d’un transfert des prestations dont la déclaration n’était pas faite vers des prestations déclarées ;

- un volume d’activité en hausse dans certains secteurs ;

- une amélioration du suivi des déclarations et de leur restitution statistique.

A partir des éléments sur les déclarations reçues et selon une méthodologie identique, le volume des salariés serait en hausse de 23% soit près de 210 000 salariés détachés déclarés pour l’ensemble de l’année. Celui de la durée de détachement le serait, quant à lui, d’un tiers soit une estimation de 7,6 millions de jours, soit plus de 33 000 EQPT.

Cette hausse impacte tous les secteurs dans des proportions variables. Ainsi, le trio de tête des secteurs concernés par ces prestations est inchangé par rapport aux années précédentes : BTP, Entreprises de Travail Temporaire et industrie mais avec une part en hausse de 3 points pour le BTP par rapport à 2012 (34 à 37%), de 4 points pour les ETT (27 à 31%) et de 1 point pour l’industrie (15 à 16%).

Comme en 2012, les salariés polonais représentent la première nationalité de main d’œuvre détachée (18%) devant les salariés de nationalité portugaise (15%) puis roumaine (13%). Les salariés français principalement détachés par la région Lorraine ne sont pas décomptés à ce stade. Les salariés bulgares représentent 8%, les allemands 7% et les espagnols 6%.

A noter que 3 départements lorrains sont non répondants à ce stade du recouvrement ce qui impacte notablement le volume des salariés détachés déclarés français8, et par suite les poids respectifs de chacune des autres nationalités.

Les contrôles effectués par l’inspection du travail sont à fin septembre 2013 quasi-équivalents à ceux effectués sur l’ensemble de l’année 2012. Ils ont notamment généré 64 arrêts de chantier, 49 procès verbaux, 18 rapports ou signalements et 18 mises en demeure (respectivement en 2012, 94, 82, 23 et 5).

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Published by LV_RM - dans Travailleurs détachés PNLTI Emploi-Education
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