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1 juillet 2015 3 01 /07 /juillet /2015 06:44
L'éolien, le photovoltaïque et les réseaux de chaleur au bois apportent des gains énergétiques peu coûteux pour la nation.

L'éolien, le photovoltaïque et les réseaux de chaleur au bois apportent des gains énergétiques peu coûteux pour la nation.

C’est à travers une étude réalisée en 2010 sur les différents dispositifs de soutiens financiers des énergies renouvelables et à la maîtrise de l’énergie que l’association AMORCE a souhaité la réactualiser notamment parce qu’en quatre ans est parue la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte s’apprête à tracer la politique énergétique française à l’horizon 2050. C’est donc dans un cadre posé autour des collectivités que l’étude s’est penchée. Etant au cœur de la problématique de la maîtrise d’énergie, les collectivités doivent avoir la possibilité de disposer d’indicateurs permettant de prioriser et d’arbitrer les soutiens locaux aux filières les mieux adaptées au territoire, dans un souci de résultat et d’efficacité.

Pour chaque filière, deux aspects sont particulièrement mis en avant :

• L’énergie primaire non renouvelable, qui caractérise le prélèvement irréversible d’énergie sur la planète ;

• Les gaz à effet de serre, dans une approche de lutte contre le dérèglement climatique.

Le coût du MWh d’énergie primaire non renouvelable économisée et le coût de la tonne de CO2 évitée sont donc les deux principaux indicateurs utilisés. L’analyse est ici réalisée du point de vue de la collectivité « dans son ensemble ». Le coût est celui des différentes aides et dispositions fiscales existantes pour refléter l’ensemble de l’effort national lié au développement de telle ou telle filière. Il est calculé en « cumulé – actualisé » pour prendre en compte l’ensemble de la dépense publique et des gains énergétiques sur la durée de vie des solutions. Cette approche est complétée par une analyse de la pertinence économique des solutions – avec et sans aides – pour le maître d’ouvrage. Cette dimension est en effet particulièrement importante pour structurer les dispositifs de soutien, puisque la rentabilité du projet pour le décideur est une condition nécessaire au développement d’une filière.

De nombreux autres éléments, plus délicats à quantifier mais également importants dans la définition d’une stratégie territoriale, pourraient venir éclairer ou tempérer certains résultats : l’énergie consommée (« énergie grise ») et les gaz à effet de serre émis tout au long du cycle de vie, l’activité économique générée et le potentiel de développement des filières, la quantité de déchets nucléaires évitée et les augmentations ou diminutions d’émissions de polluants locaux, les recettes ou économies pour l’Etat du développement de filière (TVA, création d’emplois, impôt sur les sociétés...), ainsi que les effets d’aubaines inhérents à la mise en place d’aides financières. Par souci de lisibilité, nous avons volontairement centré notre analyse sur les aspects énergétiques, climatiques et économiques de base.

Les filières suivantes sont analysées pour la maîtrise de l’énergie :

• isolation des toitures et des murs ;

• remplacement de fenêtres ;

• remplacement du système de chauffage par une chaudière gaz à condensation ou par une pompe à chaleur ;

• remplacement du système d’ECS (eau chaude sanitaire) par un chauffe-eau thermodynamique ;

Pour les énergies renouvelables thermiques et électriques :

• chauffage au bois ;

• solaire thermique (individuel et collectif) ;

• biogaz (injection dans le réseau de gaz et cogénération) ;

• éolien (terrestre et en mer) ;

• solaire photovoltaïque (individuel et centrale au sol avec trackers) ;

• petite hydroélectricité ;

• développement des réseaux de chaleur.

Afin d’alimenter la réflexion du lecteur, l’étude comporte aussi une approche des aspects énergétiques et émissions de CO2 du véhicule électrique, qui apporte quelques éléments quant à la pertinence de sa généralisation prévue par le Grenelle et renforcée par le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte.

C’est autour d’une réflexion suivant que s’est porté l’objet de l’étude : « Pour 1000€ d’effort public dépensés au travers des dispositifs de soutiens à la maîtrise de l’énergie et aux énergies renouvelables, combien d’énergie primaire non renouvelable est économisée et combien d’émissions de CO2 sont évitées ? »

Les dispositifs de soutiens pris en compte dans la dépense pour la collectivité sont :

• le Crédit d’impôt développement durable (CIDD) ;

• les Certificats d’économie d’énergie (CEE) ;

• le Fonds chaleur : aide à l’investissement pour les usages collectifs de la chaleur renouvelable ;

• la Contribution au service public de l’électricité (CSPE) qui finance les tarifs d’achat de l’électricité produite par la cogénération et les énergies renouvelables ;

• la Contribution biométhane qui finance les tarifs d’achat du biométhane produit par les centrales biogaz ;

• la TVA à taux réduit de 5,5% sur le montant des travaux de rénovation énergétique, considérée comme un manque à gagner pour l’Etat par rapport au taux normalement appliqué de 10% sur les travaux réalisés dans les logements ;

• la TVA à taux réduit de 5,5% sur les ventes de chaleur au sein de réseaux alimentés à plus de

50% par des énergies renouvelables et de récupération, considérée comme un manque à gagner pour l’Etat par rapport au taux de 20% appliqué sur les autres énergies ;

• les pertes de recettes fiscales liées aux baisses de consommation ou changement d’énergie ;

• les coûts de renforcement des réseaux de transport et de distribution nécessaires pour accueillir le développement de l’éolien et du photovoltaïque et pour alimenter les nouveaux usages de l’électricité (pompes à chaleur, véhicules électriques).

Certaines actions génèrent de nouvelles sources de revenus pour les collectivités au travers des impôts locaux (Imposition fofaitaire sur les entreprises de réseaux ou IFER, Contribution économique territoriale ou CET, Taxe foncière sur les propriétés bâties ou TFPB) : ces recettes sont prises en compte comme moins-value dans le coût pour la collectivité.

L’économie en énergie finale est déterminée de la manière suivante :

• Pour les solutions de maîtrise de l’énergie, par différence entre la consommation d’énergie non renouvelable liée au chauffage et/ou à l’ECS avant et après l’action, en se basant sur un cas moyen de mix énergétique représentatif du parc de logements.

• Pour les cas de production d’énergie renouvelable, l’économie est simplement égale à la production de l’installation.

• Pour les actions sur réseaux de chaleur, par différence entre la consommation d’énergie non renouvelable avant et après l’action.

• Pour la voiture électrique, par comparaison avec une voiture moyenne représentative du parc actuel, à kilométrage annuel constant.

Le passage d’énergie finale (qui est celle facturée à l’usager) à énergie primaire (qui prend en compte toute la chaîne de transformation de l’énergie) et aux émissions de CO2 se fait à l’aide de coefficients propres à chaque source d’énergie et issus pour la plupart de la réglementation. (Pour plus de détails concernant les hypothèses de calculs, se référer à l’étude complète – réf. ENP34).

Pour apporter une vision globale, le montant total des aides ainsi que les gains en énergie primaire et en CO2 évité sont cumulés sur la durée de vie moyenne des solutions. Un coefficient d’actualisation de 4% est utilisé pour pondérer ce cumul, de manière à prendre en compte les gains à long terme – dans une logique de développement durable – tout en valorisant un peu plus les gains des premières années qui sont ceux qui facilitent les prises de décisions politiques.

Les premiers résultats conduisent au graphique page suivante.

L'éolien, le photovoltaïque et les réseaux de chaleur au bois apportent des gains énergétiques peu coûteux pour la nation.

À dépense identique (1000€) au travers des dispositifs de soutien publics existants, plus une filière se trouve à droite sur le graphique, plus elle permet d’économiser nos ressources en énergie primaire. Plus elle se trouve haute, plus elle évite du CO2. Se dégagent notamment sur ce graphique le raccordement d’un bâtiment à un réseau de chaleur vertueux et l’isolation de toiture. La chaudière à condensation présente elle un coût du MWh d’énergie primaire économisé faible, mais est moins intéressante en CO2. Attention, une filière qui apparaît comme « pas chère » montre un MWh économisé et une tonne de CO2 évitée peu gourmands en aides publiques, mais cela peut présenter deux réalités très différentes :

• Soit la filière n’est pas assez attractive du point de vue du maître d’ouvrage : dans ce cas, le dispositif est mal dimensionné et le gisement lié à cette filière n’est pas exploité. C’est le cas de l’isolation de toitures – qui est intrinsèquement peu coûteuse mais se développe peu – ou de la petite hydroélectricité.

• Soit elle est déjà suffisamment attractive (économiquement mais aussi parce qu’elle est bien portée par des réseaux commerciaux en place) pour que le maître d’ouvrage passe à l’action sans que l’aide ne soit importante: c’est le cas de la chaudière à condensation et du remplacement de fenêtres. Ces postes étant vus comme des dépenses incontournables, le « coup de pouce » nécessaire pour éviter au maître d’ouvrage de retenir des solutions bas de gamme en termes de performance énergétique est assez modeste.

À l’opposé, un prix élevé d’énergie primaire économisé et de CO2 évité par une filière peut provenir de deux aspects différents – et cumulables:

• L’action concernée ne permet ni d’économiser beaucoup d’énergie primaire, ni d’éviter beaucoup d’émission de CO2 : c’est le cas du véhicule électrique.

• L’aide apportée est importante : c’est le cas des chauffe-eaux solaires et du véhicule électrique.

L'éolien terrestre, le champ photovoltaïque et les réseaux de chaleur au bois représentent les filières pour lesquelles les aides semblent les mieux dimensionnées et les plus efficaces : elles se développent en apportant des gains énergétiques peu coûteux pour la nation.

Ce graphique ne peut à lui seul éclairer sur l’efficacité des dispositifs : l’étude complète présente une seconde analyse, menée du point de vue du maître d’ouvrage, éclairant d’une part sur la pertinence intrinsèque des filières sans aide et d’autre part sur la pertinence du calibrage des aides dans le cas où la rentabilité sans aide est insuffisante. Une approche du point de vue de l’équilibre de la balance commerciale de la France vient également compléter l’analyse (à titre d’exemple, 1000 € de Fonds chaleur investis dans la création d’un réseau de chaleur majoritairement alimenté par du bois permettent de réduire la facture énergétique de la France de 12 000 € sur 25 ans). Ainsi, les collectivités locales disposent d’une base de réflexion homogène et objective pour mieux construire et dimensionner leurs soutiens locaux.

Analyse des résultats et principales conclusions

Le rôle des collectivités est d’adapter voire de construire localement des dispositifs d’accompagnement pour développer les filières et faire en sorte que celles qui présentent des gisements intéressants sur leur territoire pour un coût relativement peu élevé soient exploitées en priorité. L’accompagnement peut prendre la forme d’une aide complémentaire, mais sera efficace surtout par une animation locale visible dans la durée pour amener les maîtres d’ouvrage à l’action et en s’assurant de la présence d’intervenants qualifiés pour répondre à la demande. Maîtrise de l’énergie, énergies renouvelables thermiques et électriques, réseaux de chaleur: les résultats obtenus révèlent des priorités de développement dans chaque filière.

Travaux domestiques MDE et EnR

De manière générale, les collectivités doivent inciter les particuliers à recourir aux meilleures pratiques disponibles : matériaux vertueux (faible impact environnememental sur tout le cycle de vie), performance technique élevée (Uw faible pour les fenêtres, COP machine élevé pour les PAC et chauffes-eau thermodynamiques, appareils à haut rendement et peu émetteurs de particules fines pour le chauffage au bois...) et main d’œuvre qualifiée. Dans le cas où des aides supplémentaires sont envisagées, il est important qu’elles soient attribuées en priorité aux personnes en difficulté.

Parmi les filières de MDE intégrées à l’étude, l’isolation de toiture est la filière qui présente à la fois un coût faible pour la collectivité dans son ensemble, et un gisement d’économie d’énergie important. Pourtant, le constat actuel est qu’elle se développe peu, traduisant un manque d’attractivité pour le maître d’ouvrage. Cette filière est donc à prioriser, en s’assurant de lui donner de la visibilité sur le territoire et éventuellement en levant la barrière de l’investissement initial (soit en facilitant l’accès au prêt, soit en proposant des aides supplémentaires – sans peur de trop donner). L’étude montre un coût plus élevé pour l’isolation des murs par l’extérieur, mais la filière présente un gisement d’économie important à moyen terme : elle est donc également à encourager. A minima, les collectivités locales en charge de l’urbanisme doivent s’assurer qu’elles n’empêchent pas l’isolation de toiture par l’extérieur par son règlement de voirie là ou cette solution ne présente aucune gêne.

Projets de production EnR thermique et électrique

Les résultats sont très hétérogènes suivant les filières : l’éolien terrestre et les champs photovoltaïques avec trackers présentent des coûts peu élevés et se développent, fiabilité technique et tarifs d’achat apportant à ces deux filières une garantie de rentabilité qui sécurise les investissements. Les collectivités ont ainsi tout intérêt à faciliter le développement de tels projets sur leur territoire et à s’assurer de bénéficier des meilleures retombées économiques (par exemple par la participation au montage de projet au travers d’une EPL ou intercommunalité de taille suffisante) afin de financer par exemple des opérations de MDE, dans une démarche globale cohérente de politique énergétique locale.

La petite hydroélectricité est également peu chère du point de vue de la collectivité dans son ensemble, mais le niveau de tarif d’achat actuel est trop faible pour exploiter le gisement restant, alors même qu’une hausse de ces tarifs placerait toujours la filière parmi les plus compétitives.

La filière biogaz (cogénération et injection) est encore en développement en France et présente un coût relativement élevé pour la collectivité, pour une rentabilité encore incertaine pour les maîtres d’ouvrage : une hausse des tarifs et un allongement de la durée des contrats sont à envisager au niveau national pour initier un développement à la hauteur de son potentiel. Contrairement à la petite hydroélectricité, la filière figurerait parmi les plus coûteuses, mais dans une vision à plus long terme le soutien à la filière pourrait accompagner la baisse des coûts, sans compter d’autres externalités positives telles que la diversification de l’activité économique des agriculteurs et une meilleure gestion des effluents sur les territoires. Les collectivités peuvent identifier les sites potentiels et accompagner et/ou participer à l’élaboration de projets territoriaux.

Réseaux de chaleur

Les collectivités autorités concédantes des réseaux de chaleur et les exploitants doivent veiller à ce qu’une démarche commerciale soit menée en amont pour que la solution réseau de chaleur soit connue et attractive pour les bâtiments situés dans le périmètre de desserte qui vont être construits prochainement ou dont le système de chauffage arrive en fin de vie. Les collectivités doivent également s’assurer que les aides locales des fournisseurs voire distributeurs d’énergie ne viennent pas en contradiction de ses objectifs de densification du réseau de chaleur.

Pour les réseaux déjà alimentés à plus de 50% par des EnRR, les collectivités ont désormais la possibilité de classer leur réseau sur simple délibération, ce qui entraîne alors l’obligation de raccordement des nouveaux bâtiments et bâtiments réhabilités lourdement sur la zone de desserte définie comme prioritaire. Cette disposition est très intéressante pour densifier et développer le réseau, et donc mieux amortir les investissements. Elle sera plus efficace qu’une aide financière directe.

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12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 06:46

zones-urbaines-sensibles-.jpgL’écart se creuse entre les zones urbaines sensibles et le reste du territoire, inexorablement…

Le 9ème rapport de l’observatoire national des zones urbaines sensibles a livré, sans conteste, un état précis sur les quartiers de la politique de la ville, entre autres sur les zones urbaines sensibles (ZUS), dont la liste a été fixée par décret et qui bénéficient d’un certain nombre d’avantages, à travers aussi de ces deux ensembles que sont les zones de redynamisation urbaine (ZRU) et les zones franches urbaines (ZFU). Ce neuvième rapport montre que la situation précaire des personnes qui peuplent ces zones urbaines s’accroît, ainsi le taux de pauvreté est près de trois fois plus élevé en Zus que hors Zus.

Le rapport montre que les besoins sont beaucoup plus prégnants dans ces territoires, puisqu’en 2009, en France métropolitaine, le revenu fiscal moyen par unité de consommation de la population des Zus s’élève à 12 345 € annuels, soit à peine plus de la moitié (55%) de celui de leur unité urbaine. Ainsi en 2010, la part des personnes vivant sous le seuil de pauvreté (964 € mensuels) y est de 36,1%, un taux 2,9 fois plus élevé que celui de leurs agglomérations. Le concept de « pauvreté » prend en compte, au-delà du seul revenu fiscal, les effets redistributifs des impôts et des prestations sociales.

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Ces ZUS qui  se caractérise par la présence de grands ensembles ou de quartiers d’habitat dégradé et par un déséquilibre accentué entre l'habitat et l'emploi, sont au nombre de 751, représentent 4.7 millions d’habitants, soit environ 7.5%  de la population française. Elles ne laissent que peu de perspectives aux forces vives de ces quartiers, c’est à dire les jeunes, en effet le rapport révèle que les besoins sont beaucoup pressants pour cette catégorie de population,  en 2011, un jeune de moins de 18 ans sur trois y est couvert par la Couverture maladie universelle complémentaire, contre un sur six dans leurs unités urbaines environnantes ; en 2009-2010, près d’un jeune de moins de 18 ans sur deux (49 %) vivait en dessous du seuil de pauvreté dans ces quartiers.

Alors que les politiques de la ville devraient insuffler un contenant dynamique notamment par l’assimilation de ses forces vives, la situation de paupérisation, sous le joug de la crise économique actuelle, est constatée depuis bien des décennies et s’accélère sous le poids de l’austérité financière. Un constat plus prononcé puisque l’emploi recule entre 2010 et 2011 en Zus, le chômage augmente. Par rapport à 2010, la part de chômage a tendance à progresser et celle des actifs occupés à diminuer (respectivement + 0,5 point et - 0,7 point). Il en découle une augmentation sensible du taux de chômage, rapport du nombre de chômeurs au nombre d’actifs, qui passe de 21,9% en 2010 à 22,7 % en 2011. Les effets de la crise économique semblent malgré tout plus prononcés en Zus car, dans le même temps, le taux de chômage dans les autres quartiers des mêmes agglomérations (unités urbaines englobantes) est très stable depuis 2009, autour de 9,5%. Le taux de chômage en Zus est ainsi en 2011 près de deux fois et demi celui mesuré dans les unités urbaines englobantes.

En matière d’éducation,  la part des enseignants à faible ancienneté (moins de deux ans) diminue entre la rentrée 2009 et la rentrée 2010 pour atteindre 31,1%. La part des jeunes enseignants (moins de 30 ans) suit la même tendance (17,9 % en 2010-2011). La dotation horaire (supérieure dans les collèges en Zus) et le nombre d’élèves par classe (inférieur en Zus) illustrent les efforts des pouvoirs publics en matière d’éducation prioritaire.

Toujours en matière d’éducation, les élèves issus de collèges en Zus restent plus souvent orientés vers la filière professionnelle que les autres collégiens hors Zus.

Enfin, plus de 2 millions de femmes vivent en 2006 dans les zones urbaines sensibles. Elles représentent 52 % de la population de ces quartiers, un taux proche de celui des unités urbaines. Les jeunes femmes résidant en Zus vivent plus sou- vent avec leurs parents, sont plus souvent chargées de famille et sont davantage en situation de monoparentalité. Elles sont également moins diplômées, peut-être en raison d’une responsabilité familiale plus précoce : à 25 ans, plus d’un quart des femmes ne vivant plus avec ses parents est déjà à la tête d’une famille avec enfant(s), en couple ou seule, contre seulement une sur dix dans les unités urbaines environnantes.

En 2006, plus d’une famille sur quatre en Zus est monoparentale contre moins d’une sur six dans les unités urbaines environnantes. Dans près de neuf cas sur dix, en Zus, c’est une femme qui est à la tête de la famille. Elle est en moyenne plus jeune et a en charge davantage d’enfants qu’une mère monoparente résidant dans les quartiers voisins.

Les femmes de 25 à 64 ans résidant en Zus sont, comme celle des quartiers environnants, moins actives que les hommes, mais l’écart entre les genres est deux fois plus important en Zus. Elles sont également plus nombreuses à être au chômage. Il en résulte, en 2011, un taux de chômage des femmes en Zus plus élevé que celui des hommes pour la première fois depuis cinq ans. Moins d’une femme de Zus sur deux, âgée de 25 à 64 ans, est ainsi en emploi. Les femmes salariées résidant en Zus occupent en général un emploi ayant un statut moins élevé que ce que l’on observe dans les quartiers environnants, du fait notamment d’un niveau de diplôme plus faible. Elles sont plus fréquemment titulaires d’un contrat à durée déterminée ou employées à temps partiel que les femmes du même âge résidant dans les unités urbaines en dehors des Zus.

Alors quelles sont les politiques mises en œuvre pour favoriser une cohésion entre les Zus et les hors Zus… ?

En matière de rénovation, et du programme national de rénovation urbaine, son montant total programmé s’élève à 44,4 milliards d’euros au 31 décembre 2011, dont 26,4% subventionnés par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). La programmation nationale (2004-2013) prévoit au total 140 300 démolitions de logements et la reconstruction 135700 logements, dont respectivement 94700 démolitions et 73 000 constructions réalisées à la fin 2011. 73 000 logements ont effectivement été démolis et 39 7000 construits à cette date.

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Les deux tiers du PNRU toujours consacrés au logement social :

Les opérations portant sur le logement social représentent, avec 29,0 milliards d’euros, près des deux tiers des montants programmés sur 2004-2013 et plus de 60 % des subventions de l’Anru.

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Les engagements financiers sont pris à hauteur de 69,2 % des travaux prévus :

Au 31 décembre 2011, le montant des travaux engagés s’établit à 30,75 milliards d’euros sur les 44,40 milliards programmés pour la période 2004- 2013. Le taux d’engagement s’établit donc à 69,2 %.

Les taux d’engagement des subventions Anru sont un peu plus élevés que ceux des crédits globaux du PNRU : 71,0%.

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Une poursuite du rattrapage des engagements financiers :

Les crédits engagés au cours de l’année restent en 2011, comme en 2009 et 2010, supérieurs à ceux programmés que ce soit pour l’ensemble des travaux engagés ou pour les subventions Anru : de 8,7% pour les travaux et 9,3% pour les subventions. La poursuite de ce rattrapage porte les taux d’engagements cumulés sur 2004- 2011 à 73,4 % pour le programme et 76,0 % pour les subventions. Les engagements financiers cumulés restent en deçà de la programmation 2004-2013 et l’infléchissement de 2010 par rapport à l’accélération de 2009 se confirme en 2011.

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Enfin, la DSU et la politique de la ville : deux dispositifs convergents malgré des cibles de nature différente :

Instaurée en 1991, la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale (DSU) est un dispositif de péréquation verticale visant à améliorer les conditions de vie dans les communes urbaines confrontées à une insuffisance de leurs ressources et supportant des charges élevées. Ce dispositif a connu deux évolutions majeures au cours des dix dernières années. La première est due à la loi de programmation de cohésion sociale de 2005 (dite loi Borloo) qui opère un rapprochement entre la DSU et la politique de la ville en intégrant des coefficients majorant le montant de dotation perçu par les communes possédant une Zus ou une ZFU sur leur territoire. La seconde évolution majeure a eu lieu en 2009, quand la loi de finances a créé le dispositif de la DSU-cible, et des mécanismes de garantie de la dotation en niveau ou en valeur pour l’ensemble des communes bénéficiaires. Avec cette évolution, le lien entre la DSU et le champ de la politique de la ville a été fortement détendu, les coefficients majorateurs Zus et ZFU ne s’appliquant désormais plus que pour les communes nouvellement éligibles à la dotation.

En tant que dotation destinée à l’ensemble des communes urbaines en difficulté, la DSU concerne naturellement les communes situées dans le champ de la politique de la ville, et ce quel que soit le type de géographie prioritaire considérée : réglementaire ou contractuelle.

Ainsi, en 2012, plus de 80 % des volumes financiers de la DSU bénéficient à des communes comportant des Zus et/ou ZFU et pour plus de 90 % à des communes comportant des quartiers concernés par un Cucs. En termes de progression sur la période 2004-2012, le montant de la DSU attribué aux communes comportant des Zus et/ou ZFU connaît une croissance de 130,6 % soit un taux de progression annuel moyen d’environ 11% qui traduit l’engagement de la loi de cohésion sociale de 2005 d’augmenter « à concurrence de 120 millions d’euros [...] la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale » chaque année entre 2005 et 2009. L’introduction des coefficients multiplicateurs Zus et ZFU par cette même loi explique que la progression des dotations soit supérieure pour les communes comportant ce type de quartiers.

Réciproquement, on constate que la plupart des communes concernées par la politique de la ville, que ce soit au titre de la géographie réglementaire ou au titre de la géographie contractuelle, sont bénéficiaires de la DSU. Ainsi, la couverture par la DSU des communes de 10000 habitants et plus avec des Zus et/ou ZFU est quasi-totale : plus de 95% des communes de 10000 habitants et plus avec des Zus et/ou ZFU bénéficient de la DSU. En ce qui concerne les communes Cucs de plus de 10 000 habitants, ce sont également plus de 90 % d’entre elles qui bénéficient de la DSU. Parmi les 5 % de communes de plus de 10 000 habitants avec Zus et/ou ZFU qui sont non attributaires de la DSU, la plupart sont des communes atypiques : c’est le cas de grandes villes telles que Paris, Bordeaux, Lyon (jusqu’en 2008) ou encore Nice.

Si l’on constate dans les faits une forte convergence des deux dispositifs, il faut cependant souligner la différence fondamentale de leur objet. Alors que la DSU vise l’ensemble des communes urbaines connaissant des difficultés financières, sans restriction, la politique de la ville s’attache à traiter des quartiers où se concentrent des difficultés sociales, quel que soit le statut de la commune où ils se trouvent.

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Published by Lucvieri - dans Térritoires-Collectivités
7 mai 2015 4 07 /05 /mai /2015 11:46
Forte évolution démographique dans l’espace rural entre 1999 et 2009

Forte évolution démographique dans l’espace rural entre 1999 et 2009

Le service de l’Observation et des statistiques du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) a fait paraître une étude qui recoupe les sources mobilisées des millésimes 1999 et 2009 des recensements de la population, de Filocom (fichier fiscal décrivant le logement et ses occupants) ainsi que les données de la base Sitadel (base des permis de construire pour l’estimation des logements achevés).

Elle montre qu’après deux siècles d’exode rural, le mouvement entre villes et campagnes s’est inversé à partir des années 1970. Ainsi, jusqu’à la fin des années 1990, la population des campagnes a augmenté légèrement plus vite que celle des villes. Le phénomène s’est fortement amplifié au cours de la dernière décennie : entre 1999 et 2009, le taux d’évolution de la population au sein des espaces ruraux a été deux fois plus élevé qu’au sein des espaces urbains (11,6 % contre 4,9 %). Cet accroissement démographique est essentiellement lié à l’arrivée de nouveaux habitants. Son impact sur l’habitat est variable suivant les territoires. Les dynamiques combinées de la population et du parc de logements, observées entre 1999 et 2009, permettent de classer les communes en cinq groupes distincts.

L’étude fait apparaître que sur la période 1999-2009, cinq groupes d’espaces ruraux se sont distingués par des dynamiques de population et de parc de logements différents.

Selon l’éloignement de la commune et sa localisation, l‘arrivée de nouveaux habitants n’a pas nécessairement entraîné de nouvelles constructions. Le parc de logements existants, vacants ou anciennement occupés en tant que résidences secondaires, a pu en effet être partiellement converti en résidences principales.

Ainsi, l’enquête révèle une forte évolution démographique dans l’espace rural entre 1999 et 2009 :

Au 1er janvier 2011, la France métropolitaine compte 36 568 communes parmi lesquelles 80,2 % composent l’espace rural dans le découpage par unités urbaines de 2010 (définitions). Cet espace est relativement stable depuis le zonage établi en 1999 : 95,5 % des communes rurales de 1999 sont restées dans l’espace rural défini en 2010. Les 1 369 communes rurales restantes sont devenues des petites unités urbaines, généralement de moins de 5 000 habitants, essentiellement en raison de leur absorption par les espaces urbains adjacents. Au sein de cet espace rural resté rural, l’évolution démographique a été la plus forte : la population y a augmenté de 11,6 % entre 1999 et 2009 alors qu’elle a progressé sur la même période de 4,9 % dans les espaces urbains restés urbains et de 6,7 % sur l’ensemble du territoire métropolitain. Contrairement au phénomène observé dans les espaces urbains, ce fort accroissement démographique est avant tout porté par un afflux extérieur de population : le solde migratoire apparent (définitions) participe à hauteur de 9,6 points à la croissance démographique tandis que le solde naturel contribue positivement, mais de façon plus faible (+ 2,0 points). Ainsi, les caractéristiques des ménages résidant dans les communes rurales ont fortement évolué entre 1999 et 2009, entraînant des conséquences sur l’habitat : de nouvelles constructions sont apparues (26 logements par an et par hectare) et les modes d’occupation du parc de logements ont également évolué (réaffectation en résidences principales de résidences secondaires ou de logements vacants).

Forte évolution démographique dans l’espace rural entre 1999 et 2009

L’étude publie aussi que certains espaces ruraux encore dynamisés par les espaces urbains proches :

Le premier groupe (voir carte) est constitué de communes rurales situées principalement en couronne de l’Île-de-France, en Haute-Normandie ainsi que dans les régions du Nord et de l’Est de la France telles que la Picardie, la Lorraine, la Champagne-Ardenne et le Nord-Pas-de-Calais couvrant ainsi 4,7 % de la population française et 9,9 % du territoire. Ces espaces ruraux sont proches des pôles urbains : 68,3 % de ces communes appartiennent désormais à l’espace périurbain défini selon le zonage en aires urbaines de 2010 (définitions) et la ville centre la plus proche se situe à 9,3 km. Ces communes très attractives jusque dans les années 1990 (graphique 1) ont donné lieu à un nombre important de nouveaux logements, principalement des maisons individuelles isolées : la moitié des ménages ont emménagé entre 1970 et 1999 et 41,3 % des résidences principales ont été construites entre 1949 et 1989, alors que, dans l’ensemble des communes rurales, cette période de construction représente 32,5 % du parc des résidences principales.

Depuis 1990, l’évolution de la population au sein de ce groupe, moins dynamique qu’auparavant, s’explique surtout par un nombre de naissances toujours supérieur au nombre de décès, le solde migratoire étant quant à lui devenu très faible (graphique 1). Ainsi, la dynamique démographique est nettement inférieure à celle observée dans les autres espaces ruraux (+ 4,1 % contre + 11,6 % entre 1999 et 2009). La population y est vieillissante : plus de la moitié des personnes de référence (définitions) des ménages est âgée de 40 à 64 ans contre 48,1 % pour l’ensemble des communes rurales. Un ménage sur trois est un couple avec des enfants. Les enfants âgés de 11 ans et plus sont surreprésentés et la part des jeunes de 18-24 ans est particulièrement élevée (14,5 % contre 12,6 % des enfants des couples sur l’espace rural).

Pourtant, la dynamique de construction se poursuit, tirée par les enfants ayant grandi dans ces espaces ruraux et qui quittent peu à peu le foyer parental. Entre 1999 et 2009, 29 logements par hectare ont été construits en moyenne par an. En 2009, la densité résidentielle y est relativement élevée : 25 logements au km2.

Les terres rurales des littoraux atlantique et méditerranéen : espaces attractifs récents

Les communes du deuxième groupe (carte) présentent des caractéristiques semblables à celles du premier groupe en termes de proximité aux espaces urbains et de densité résidentielle. Elles se situent principalement à l’arrière des espaces urbains du littoral atlantique et méditerranéen mais aussi le long des espaces frontaliers de l’Est et dans le sillon rhodanien. Elles abritent 9,1 % de la population française sur 20,6 % du territoire métropolitain.

Ces espaces connaissent une forte évolution démographique : + 22,2 % entre 1999 et 2009, soit le double de la croissance de l’ensemble des communes rurales. En effet, au solde naturel nettement excédentaire s’ajoute une arrivée massive de population.

Les migrants (méthodologie) sont principalement issus du même département (64,4 % des arrivants) et arrivent plus souvent d’une ville. Ce sont le plus souvent des couples avec enfants.

En conséquence, les ménages sont plus jeunes que dans l’ensemble des communes rurales : en 2009, 24,3 % des personnes de référence sont âgées de 25 à 39 ans contre 21,4 % pour l’ensemble. Plus d’un enfant sur deux, au sein des couples avec enfants, ont 10 ans ou moins.

L’arrivée de ces nouveaux ménages s’est traduite par une forte dynamique de construction neuve : 55 logements par hectare en moyenne par an contre 26 logements par hectare en moyenne par an sur l’ensemble des zones rurales (tableau 2). Ces communes laissent davantage de place aux logements de type collectif : 13,0 % contre 8,7 % en moyenne sur les communes rurales. Cette particularité se poursuit au sein des constructions neuves : 15,5 % des constructions d’après 1999 sont de type collectif contre 13,5 % en moyenne sur les communes rurales.

L’étude montre aussi que les espaces à dominante touristique représentent un nouveau mode d’occupation du parc :

La croissance de la population dans le troisième groupe de communes (carte) est forte, proche de celle du deuxième groupe (+ 20,1 %) et s’explique plus encore par l’arrivée de nouveaux habitants (19,0 points de croissance). Les migrants s’installent dans des communes situées essentiellement en région Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur, et plus éloignées des espaces urbains que celles des deux premiers groupes. Seulement 1,4 % de la population française habite au sein de ces communes couvrant 8,6 % du territoire. Les ménages viennent plus souvent d’un autre département et sont plus âgés qu’au sein des deux premiers groupes : plus d’une personne de référence migrante sur cinq est retraitée ou inactive. En revanche, ces ménages s’installent aussi bien dans des constructions nouvelles que dans le parc existant. Ainsi, 15,2 % des résidences principales de 2009 sont issues de logements vacants ou occupés comme résidence secondaire en 1999, soit une part supérieure de 5,7 points par rapport

à la moyenne d’ensemble. La dynamique de construction est inférieure à la moyenne des communes rurales : 16,1 logements par hectare ont été construits en moyenne par an dans ces communes faiblement densifiées en logements (12 logements au km2 en 2009). Les nouvelles constructions peuvent être destinées à plusieurs modes d’occupation dont l’habitat secondaire, particulièrement présent : 25,9 % des logements contre 18,0 % sur l’ensemble des communes rurales.

Ainsi, le parc de résidences principales majoritairement ancien se compose d’une part assez élevée d’habitat construit après les années 2000.

Enfin, l’étude conclue qu’un espace rural est en cours de dynamisation :

Les communes du quatrième groupe (carte) sont plus éloignées des pôles urbains : presque le tiers d’entre elles sont isolées et hors influence des pôles d’après le découpage en aires urbaines de 2010 contre seulement 10 % des communes des deux premiers groupes. Elles se situent principalement en région Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes, Bretagne intérieure et Centre de la France représentant 5,3 % de la population française et 22,1 % du territoire.

Bien que le phénomène soit de moindre ampleur que dans les communes du troisième groupe, de nouveaux arrivants s’y installent. Il s’agit plus souvent de ménages venant de la région francilienne et retraités. Ainsi en 2009, 33,1 % des personnes de référence des ménages de ces communes ont au moins 65 ans contre 28,5 % sur l’ensemble de l’espace rural.

L’impact sur l’habitat est double : 12,3 % des résidences principales de 2009 n’existaient pas en 1999 mais 11,6 % sont d’anciennes résidences secondaires ou logements vacants.

Abritant des ménages plus âgés, les communes du cinquième groupe (carte) sont les plus éloignées des villes : 14,7 km les séparent de la ville centre la plus proche et plus de quatre sur dix sont isolées. Elles se situent essentiellement en région Bourgogne, Champagne- Ardenne et Picardie (département de l’Aisne en particulier) couvrant 2,1 % de la population française et 16,7 % du territoire.

Négative depuis 1968, l’évolution de la population dans ces espaces est tout juste positive entre 1999 et 2009 (+ 0,8 %), grâce à l’arrivée de nouveaux habitants venus de l’Île-de-France et de l’étranger. La dynamique de construction y est toutefois quasiment nulle et la part de logements vacants y est relativement plus élevée que dans l’ensemble des espaces ruraux (9,4 % des logements, + 2,3 points par rapport à la moyenne).

En conséquence, le parc de logements n’est pas renouvelé : plus de sept résidences principales sur dix datent d’avant 1949 et les situations d’inconfort sanitaire sont plus fréquentes (6,0 % des logements ne disposent ni de douche ni de baignoire contre 3,0 % en moyenne sur les communes rurales).

Forte évolution démographique dans l’espace rural entre 1999 et 2009

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Published by LV_RM - dans Térritoires-Collectivités Urbanisation
18 décembre 2014 4 18 /12 /décembre /2014 07:50
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Vichy Val d’Allier / MONTPERTUIS : Part.8

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Vichy Val d’Allier / MONTPERTUIS : Part.8

Le blog, ayant présenté succinctement les lauréats de la 12ème session d’EUROPAN, a donc souhaité publier ces 21 visions prospectives, à travers les sept sites français.

Le thème de la ‘’Ville adaptable’’ correspond aux réflexions de notre société en perpétuel mouvement. Les questionnements sociétaux à l’échelle d’un territoire ramènent d’une manière plus singulière à réfléchir sur nos modes de vies, nos usages, nos quotidiens à travers les rythmes et respirations de la ville.

Cette partie, la dernière de cette 12 session, est donc consacrée au site de Vichy Val d’Allier / MONTPERTUIS.

Localisation :

Communes de Bellerive-sur-Allier et Charmeil

Population :

Agglomération 80 000 hab.

Site de réflexion :

400 ha

Site de projet :

128 ha

Site proposé par :

Communauté d’agglomération Vichy Val d’Allier

MAÎTRISE DU FONCIER :

Société Manurhin Défense – GIAT Industries

SUITES DONNÉES AU CONCOURS :

Étude de stratégie urbaine et paysagère, études de faisabilité de premiers périmètres d’intervention selon les projets sélectionnés, préfiguration d’un lieu d’accueil permanent ou temporaire dans le cadre de la réouverture du site. Maîtrise d’œuvre d’espaces publics et paysagers et maîtrise d’œuvre architecturale à initier avec des partenaires

COMMENT LE SITE RÉPOND AU THÈME DE LA VILLE ADAPTABLE

Le site croise des problématiques de reconversion d’un site industriel, d’adaptation de ce site à de nouvelles activités économiques et de mutation d’un territoire longtemps fermé à la population. La dimension du site de projet (plus de 100 ha) implique de construire une stratégie de transformation souple dans le processus, modulable dans l’espace et adaptable dans le temps, pouvant s’inscrire dans différentes temporalités de réalisation. La dimension du site de projet (plus de 100 ha) appelle des orientations urbaines et paysagères susceptibles de maintenir une certaine autonomie entre différentes parties du site en termes d’accessibilité et de programmation. L’adaptation et la réutilisation d’un atelier industriel remarquable devra permettre de tester les possibilités architecturales offertes par ce bâtiment et les types d’occupations et d’usages pouvant y prendre place, à court ou à long terme.

STRATÉGIE DE VICHY VAL D’ALLIER

L’agglomération Vichy Val d’Allier concilie des activités économiques liées au bien être, à la détente et aux loisirs, et des filières industrielles dynamiques : cosmétique, agroalimentaire, biomédical, électronique et mécanique. Le site Montpertuis Palazol est occupé depuis 1937 par la société Manurhin Défense, filiale de GIAT industries, spécialisée dans la fabrication de produits pyrotechniques (armes et munitions). Fermé en 2006, le site fait l’objet de travaux de mise en sécurité pyrotechnique qui s’achèvera en 2015. Sa reconversion constitue un enjeu majeur pour le développement économique de l’agglomération au cœur de la plaque métropolitaine Clermont-Ferrand Riom Vichy. VVA envisage la réouverture à la population et l’introduction de nouveaux usages pour un lieu remarquable de la rive gauche de l’agglomération, qui bénéficiera d’une nouvelle accessibilité routière.

CARACTÉRISTIQUES DU SITE

À cinq minutes du centre-ville de Vichy et à proximité d’un plateau d’économie sportive, le site de projet (128 ha) est inclus dans un périmètre de protection classé SEVESO II (400 ha, site stratégique). Du fait de la dange- rosité de l’activité, l’interdiction de construire dans ce périmètre a limité l’urbanisation de la rive gauche de l’Allier. La mise en sécurité pyrotechnique en cours comprend des travaux d’excavation pour neutraliser les traces d’explosifs présents en de nombreux endroits.

Le site comprend 160 bâtiments construits à différentes époques. La plupart seront appelés à être démolis, du fait de leur faible potentiel de reconversion et des coûts de remise en état. Ce plateau faiblement vallonné s’inscrit dans un environnement entièrement boisé, en surplomb de la vallée de l’Allier. Il occupe une place dans la mémoire collective des habitants et des personnes qui y ont travaillé au cours des années.

ADAPTABILITÉ : LES PRINCIPAUX ÉLÉMENTS À PRENDRE EN COMPTE

Adaptabilité de l’existant : considérer l’héritage bâti et paysager d’un site industriel fermé à la population et protégé par le secret depuis plus de 70 ans. Adaptabilité d’un paysage singulier : imaginer une évolution qui concilie la réoccupation des lieux avec la valorisation de la nature, de l’eau et du végétal. Adaptabilité économique : penser un mode de développement souple pouvant s’adapter aux besoins d’acteurs économiques divers.¶ Adaptabilité programmatique : définir une stratégie de mutation et un processus évolutif capable de s’adapter à plusieurs types d’utilisation dans l’espace et dans le temps. ¶ Adaptabilité à de nouveaux usages : penser des modalités d’ouverture à la population et l’introduction d’usages nouveaux, compatibles avec la vocation économique et industrielle du site.

L’objectif de Vichy Val d’Allier est de maintenir la vocation productive et économique du site en l’adaptant à de nouvelles activités. Il s’agit d’inventer un campus industriel de nouvelle génération qui mêle différents types d’implantations économiques (de 200 à 10 000 m2) et plusieurs types de programmes, y compris du logement spécifique et des services, générés par des activités elles-mêmes.

Ces activités ne peuvent être aujourd’hui complètement identifiées d’où la nécessité de concevoir un processus de mutation progressif et adaptable. Enfin l’ouverture du site à la population et sur l’agglomération est l’occasion de penser le devenir de la rive gauche dans les dynamiques locales et métropolitaines, dans ses composantes urbaines et paysagères, en préservant notamment les espaces actuellement non urbanisés.

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Vichy Val d’Allier / MONTPERTUIS : Part.8
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Vichy Val d’Allier / MONTPERTUIS : Part.8

Franges pionnières - Lauréat

Différents facteurs nous ont amenés à choisir le site de Vichy Val d’Allier :

• les échelles spatiales et temporelles convoquées laissant entrevoir des enjeux urbains et paysagers forts

• la singularité du site, liée à la fois à son fonctionnement passé en vase clos et aux formes atypiques héritées de l’activité de fabrication de munitions

• l’occasion d’explorer une thématique qui nous interpelle : l’architecture et le paysage d’un parc d’activité contemporain.

Notre réponse à la thématique de la ville adaptable passe par l’adoption d’une stratégie d’investissement volontaire et progressive à la mesure du site de Montpertuis Palazol, qui débute et s’organise à partir de ses franges.

¶ Elle s’appuie sur la définition d’un canevas d’infrastructures paysagères amené à se déployer et à se complexifier dans le temps. Sa mise en forme, qui repose sur les figures et situations héritées, vise à créer les conditions spatiales et fonction- nelles nécessaires à l’installation de nouvelles activités. Nous avons défini un paysage immanent, capable de compenser l’aléatoire programmatique.

¶ Notre réponse s’adapte également à l’échelle temporelle du projet en déclinant trois temps. Chaque étape poursuit un objectif (ouvrir, investir, déployer et hybrider) et présente une forme d’autonomie, ainsi la dernière étape propose-t-elle une vision à long terme sans pour autant limiter la valeur intrinsèque des précédentes.

Étape 1 - Ouvrir, définir les contours

Le premier acte vise à ouvrir le site à la population et à l’accueillir au sein du parc du Champ de Tir, lieu repère associé à un parcours de découverte du patrimoine. Dans un même temps, nous amorçons la mise en forme de l’armature des infrastructures paysagères sur la totalité du site.

Étape 2 - Investir

Le deuxième acte consiste à définir des gabarits de parcelles d’activités en fonction des lieux et de leurs caractéristiques.

¶ Ainsi, sur Palazol, des unités de production de grande envergure prennent place en lisière de la forêt et surplombent le coteau agricole, formant avec la voie digue un nouvel horizon. À l’inverse, sur la frange est, de petits modules composent avec la pépinière un paysage mouvant visible depuis la route départementale. Sur Montpertuis enfin, l’ensemble des murs, dont la qualité structurelle s’oppose à leur démolition, deviennent supports à de nouvelles constructions.

Étape 3 - Déployer et hybrider

Cette étape permet de définir l’optimum du site. Tout d’abord, en évaluant ses capacités à produire de manière autonome une part de ses besoins énergétiques et à valoriser les déchets produits. Ensuite, en veillant à préserver ses qualités morphologiques (ouverture, densité de boisement, distance entre unités...).

¶ De plus, cette étape vise à accueillir une plus grande diversité programmatique (logements associés aux unités de production, enseignement, hôtellerie...) mise au service de la vocation économique première.

¶ À l’échelle territoriale, ce projet permet d’affirmer la coexistence d’entités contrastées (bois, espace agricole, plaine de l’Allier) par un travail sur leurs franges à l’échelle du site.

L’avis du jury

Le projet propose d’installer une armature ou infrastructure paysagère capable de composer avec l’aléatoire programmatique et d’accéder à un certain équilibre et autonomie. Le projet lie les trois entités paysagères du site par ses franges en les valorisant comme des interfaces d’activités. Sur la base d’une trame hydraulique forte marquée par des bassins de lagunage, d’une topographie exacerbée, d’une trame boisée évolutive, d’un respect de l’existant et sur une logique de mutation énergétique paysagère, l’équipe réussit à installer un projet mutable et parfaitement adapté

à une temporalité incertaine. Le jury a souligné le caractère fortement adaptable de la proposition tant au niveau du paysage qu’au niveau des bâtiments. Il a apprécié les qualités paysagères d’intégration développées dans ce site très singulier.

L’équipe :

La complémentarité de nos compétences associée à notre complicité dans la manière d’aborder la conception de projet nous a amenés à faire équipe ensemble. Suite à notre rencontre lors de nos études d’architecture et de paysage à l’ENSAP Lille, nous nous sommes retrouvés à Nantes où nous avons créé nos ateliers respectifs.

Au-delà des liens d’estime et d’amitié qui nous unissent, nous partageons un engagement à chaque échelle, en faveur d’une logique de site associé à une prise en charge attentive des demandes implicites ou explicites. Nous pensons que les enjeux portés par un territoire nécessitent de convoquer des compétences croisées en urbanisme, architecture et paysage.

Se situer au frottement de ces disciplines permet d’initier de nouveaux rapports entre nos objets de travail. Par ailleurs, nous plaçons le dessin au centre de notre pratique, convaincus que c’est par l’expérience de la mise en forme que l’on interroge le mieux un site et le programme associé . À cela s’ajoutent une curiosité et un enthousiasme que nous cherchons à partager avec l’ensemble des acteurs d’un projet.¶ Anne-Laure Marchal est architecte urbaniste diplômée de ENSAP Lille en 2009 (DEA et HMONP) et de l’Institut d’Urbanisme de Lille en 2010 (master). Après trois années d’expérience du projet urbain au sein de l’agence Forma 6, elle crée avec Sébastien Deldique l’atelier d’architecture et d’urbanisme BINTJ à Nantes, en octobre 2013.¶ Sébastien Deldique est concepteur en architecture. Après une formation de plasticien à l’école de Beaux Arts de Mons (Belgique) il s’oriente vers l’architecture et se forme à la pratique en intégrant l’agence De Alzua + à Lille puis l’agence Berranger Vincent à Nantes.¶ Léa Hommage et Mathieu Delmas sont paysagistes DPLG diplômés de l’ENSAP Lille en 2010 et 2011 après avoir respectivement étudié la géographie (deug à l’Université de Nantes 44) et les travaux paysagers (BTSA à TECOMAH) ainsi que l’urbanisme (master1 à Geoarchitecture). lls fondent à Nantes l’atelier de paysage LA FORME ET L’USAGE en 2012.

LALUBINTJ

Représentante de l’équipe

Anne-Laure Marchal, architecte urbaniste FR

Associés

Sébastien Deldique, plasticien FR Mathieu Delmas, paysagiste FR Léa Hommage, paysagiste FR

Coordonnées de l’équipe

Lalubintj 62 rue Félibien 44000 Nantes, France +33 (0)6 64 44 52 47 lalubintj@gmail.com http ://bintj.fr/ http ://laformeetlusage.com/

Franges pionnières

Franges pionnières

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Vichy Val d’Allier / MONTPERTUIS : Part.8

Archipel de clairières : articuler des usages - composer des entités paysagères – Mentionné

Le site de Montpertuis-Palazol a été consacré pendant plus de soixante ans aux activités militaires et industrielles. Il constitue désormais une friche de près de 125 ha, en périphérie de la conurbation Vichy/Bellerive-sur-Allier. Nous proposons de faire de Montpertuis un quartier à part entière, avec une mixité habitation/ activités et une complémentarité avec les quartiers et le territoire environnant.

¶ Les objectifs : l’ouverture d’un lieu interdit, la revitalisation économique d’une friche, l’attractivité d’un lieu périphérique.

1 axe : un phasage évolutif pour une mixité logements/ équipements/activités et une complémentarité avec le territoire.

¶ Plutôt que d’imposer une planification contraignante, le phasage proposé s’appuie sur des temps forts, dont la venue est souhaitée sans échéance impérative.

¶ Cinq grandes étapes sont envisagées.

La plus simple, mais qui pose néanmoins les bases à long terme du projet : l’ouverture du site au public (phase 0). Puis, l’installation d’une annexe du CFA vers Montpertuis (phase 1) et l’installation de fonctions culturelles et sportives vers Palazol (phase 2) permet- tront d’attirer des professionnels et des visiteurs.

Progressivement, les activités puis les habitants viendront s’installer (phases 2 et 3), rendant nécessaire la création d’équipements publics ouverts à la population (phase 3). La fonction résidentielle, d’abord présente sous des formes intermédiaires et mixtes, est envisagée avec une marge d’évolution importante à moyen et à long termes.

¶ La souplesse du phasage permettra, au sein du site, d’équilibrer les différents usages et d’adapter les équipements aux besoins réellement ressentis, et, vis-à-vis de l’extérieur, d’orienter les usages et les équipements en complémentarité avec ceux des quartiers et du territoire environnants. Le site se révèle tr ès adaptable de ce point de vue : il permet à la fois de réactiver des formes architecturales présentes (champ de tir, merlons et bâtiment 53) et d’investir le système paysager de clairières et de lisières. Les lisières cadrent les noyaux villageois ou les grands espaces libres tandis que les clairières surprennent le visiteur par les grandes respirations et la lisibilité d’espace qu’elles offrent. Le rapport plein-vide, masse-dispersion invite à y être expérimenté. Lisières habitées, clairière cultivée, investie, paysagée sont autant de thèmes dont notre projet se saisit.

2 axe : la construction d’une nouvelle identité. Depuis la fermeture de l’usine Manurhin, le site de Monpertuis a besoin d’une nouvelle identité. La filière bois que nous envisageons comme moteur économique offre un cadre très adéquat avec notre programme : il s’agit d’une ressource locale, parlante pour tous, qui balaye en filière complète des activités variées (formation, conception, production, recherche) et de nombreuses branches (papier, emballage, construction...). À terme, Montpertuis-Palazol, composante d’un système territorial, sera un lieu vécu et habité, avec ses propres cycles et rythmes urbains.

L’avis du jury

Les deux entités du site, Montpertuis et Palazol sont valorisées comme deux bourgs qui prolongent le chapelet initié par les lieux-dits constitutifs du territoire. L’ensemble constitue un archipel de clairières activé par des équipements publics autour desquels pourront s’implanter d’autres programmes. Les sites historiques deviennent les supports de développement d’activités spécifiques pour devenir des pôles et des germes de nouvelles dynamiques. Un thème programmatique autour de la filière bois est valorisé comme une identité fédératrice : recherche et formation. Le jury a apprécié le développement d’un « paysage dans le paysage » et le caractère adaptable de la proposition. Il a souligné les qualités d’insertion urbaine et paysagère développées. Le jury a jugé que ce projet interrogeait avec richesse la mémoire militaire du site sans passéisme, remettant ce dernier dans un nouveau cycle de fonctionnement.

L’équipe :

Lcaucarre

Représentante de l’équipe

Céline Frattesi-Bros, architecte FR

Associés

César Canet, architecte FR Laura Chavy, architecte FR Laetitia Paradis, architecte FR

Coordonnées de l’équipe

+33 (0)6 01 74 60 10 lcaucarre@gmail.com www.lcaucarre.com

Laetitia Paradis (Architecte DEHMONP), Laura Chavy (Architecte DEHMONP) et Céline Frattesi-Bros (Architecte DE) sont diplômées de l’ENSA Paris-Belleville. Elles ont soutenu leurs mémoires et projets de diplôme en même temps et, depuis, chacune façonne son parcours professionnel tout en songeant à l’opportunité des concours, à l’occasion de poursuivre leur collaboration. Après avoir partagé une première expérience professionnelle au sein de l’agence Shigeru Ban Architects, Laetitia et Laura travaillent désormais dans des agences parisiennes. Céline a, quant à elle, décidé de poursuivre ses études et finalise son master en urbanisme.¶ César Canet (Architecte DEHMONP) est diplômé de l’ENSA Paris La Villette après un master en design objet à l’ENSAD. Il travaille actuellement à l’AUA - Paul Chemetov, agence dans laquelle il a rencontré Céline. L’équipe se forme essentiellement à son initiative, suggérant à Céline l’idée de participer au concours Europan. Céline s’est alors naturellement tournée vers ses deux camarades.¶ Tous architectes, nous avons pu asseoir le projet sur notre compatibilité dans le travail.

Dans le même temps, les sensibilités et spécialités de chacun, acquises au cours des parcours professionnels, universitaires, et personnels, ont engendré une bonne capacité de travail en complémentarité. Participer à ce concours et voir le projet récompensé a contribué à renforcer l’équipe et l’encourage d’avantage à poursuivre cette collaboration.

ARCHIPEL DE CLAIRIÈRES : ARTICULER DES USAGES - COMPOSER DES ENTITÉS PAYSAGÈRES

ARCHIPEL DE CLAIRIÈRES : ARTICULER DES USAGES - COMPOSER DES ENTITÉS PAYSAGÈRES

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Vichy Val d’Allier / MONTPERTUIS : Part.8

Arboripôle5 une réappropriation éco-responsable - Cité

Rares sont les sites industriels qui, plutôt que d’avoir à défricher une forêt pour s’y installer, peuvent envisager une cohabitation réciproquement profitable. Cependant, le site de Montpertuis-Palazol, en aménageant un urbanisme éco-responsable lié à une économie circulaire, peut prétendre à l’excellence environnementale d’ici vingt ans. En partant d’une critique théorique du développement durable, la ville adaptable est pensée comme une nouvelle forme d’éthique de la politique urbaine.

¶ À la lecture du palimpseste laissé par l’activité du site, Montpertuis-Palazol est reconstruit sur lui-même avec l’apport d’un fil conducteur structurant. Le réseau viaire, sous forme d’un ruban sinusoïdal, développe une trame adaptable, allant d’une forte densité bâtie en entrée de site vers une trame bâtie clairsemée, afin de préserver la forêt.

¶ Afin de répondre aux besoins industriels de demain, sans compromettre son adaptabilité, l’Arboripôle5 se fixe un objectif intemporel de fonctionnement éco-responsable. Néanmoins, considérant qu’il n’y a pas qu’un seul chemin pour y arriver, il offre une diversité programmatique — agriculture, industrie, recherche, tourisme et accueil — regroupée autour de cinq quartiers pouvant interagir les uns avec les autres. Chaque quartier possède un « phare » : repères de grandes hauteurs inscrits dans le paysage, connectés physiquement et métaphoriquement par le ruban, ils guident et éclairent l’avenir du site tout en liant les différents secteurs de l’Arboripôle5. Permettant de contempler la canopée forestière et de prendre conscience du projet dans son ensemble, chacun d’eux est lié à un programme faisant écho au quartier dont il est l’emblème. La reconversion du bâtiment 53 est une traduction en langage architectural de la transformation urbaine que connaîtra le site. Sa structure existante est conservée comme couche historique et abritera un musée dédié à la mémoire du site. Au niveau 1, une forêt de poteaux évoque le paysage en dégageant une série de terrasses couvertes. Son étage supérieur sera quant à lui tourné vers l’avenir du site, et proposera des espaces d’expositions et de réunions.

¶ L’Arboripôle5 propose un phasage progressif et raisonné, permettant au territoire de : « s’ouvrir » au public d’ici 1 à 2 ans (inventaire, rubanisation des cheminements piétons, animations temporaires...), d’accroître sa visibilité d’ici 3 ans (consultation scientifique, appel à projets, implantation de jardins de Cocagne...), d’activer pleinement sa programmation en 5 ans (installation d’entreprises pionnières, planification d’une économie circulaire...) et de pouvoir la pérenniser ou la réadapter durant les 10 années suivantes (l’agroforesterie pourrait donner ses rendements maximum, des serres adaptables, prenant la forme de structures génériques capables d’accueillir toute sorte d’activités temporaires, garantissent la réactivité programmatique du site).

¶ À terme, ce site pourrait être une référence européenne d’urbanisme éco-responsable et un bassin d’emploi majeur pour la métropole Clermont-Ferrand Riom Vichy.

L’avis du jury

Ce projet ambitieux vise l’excellence environnementale en vingt ans par un urbanisme écoresponsable lié à une charte et une économie circulaire. Tout en recherchant une diversité programmatique, il valorise un liant programmatique structuré autour de la recherche, de l’enseignement et de la formation. S’appuyant sur le réseau existant, une infrastructure en boucle relie et dessert cinq quartiers d’activités. Chaque pôle est symbolisé par un bâtiment, ou structure phare, producteur d’énergie, élément à la fois emblématique et fonctionnel. La trame paysagère est respectée en fonction d’une gestion liée à la recherche. La trame bâtie est réinvestie ou renouvelée, et parfois adaptable avec l’exemple de serres modulables. Le jury a apprécié la prise en compte des qualités du site et jugé intéressante la proposition de reconversion proposée. Le jury a souligné les qualités d’adaptabilité de la proposition à différents scénarios économiques.

L’équipe :

UM [prononcé oum] est un collectif composé de Mathilde Busca, Nils Le Bot, Laurent Naud et de Lucille Thiery. Quatre amis architectes, quatre parcours scolaires supérieurs divers, quatre post-diplômes éclectiques.

¶ Diplômés d’état et habilités à la maîtrise d’œuvre en leurs noms propres, soudés par une complicité intellectuelle, et désireux de développer une certaine forme d’éthique architecturale, urbaine et conceptuelle, les quatre complices ont acquis de solides expériences, elles aussi diverses, couvrant le temps du process du projet [de l’esquisse au chantier], toutes ses échelles [transport, paysage, logement...] et les métiers variés de la maîtrise d’œuvre. Ces dernières années, le collectif n’a pas hésité à endosser les casquettes de l’assistance à la maîtrise d’ouvrage, du chargé de communication ou du responsable de chantier. Pour UM, les domaines de l’architecture sont des champs complexes qui doivent se pratiquer en interaction constante avec les différents acteurs.

¶ Cette première collaboration a pour motivation l’idée que, face au cynisme et à l’uniformisation, la conception des villes se doit d’être plus qualitative et responsable, notamment après que le durable a fait la preuve de son inaptitude à répondre aux enjeux qu’il s’était fixé. Pour éviter les discours convenus sur la biodiversité et les questions d’environnement, et asseoir les réflexions et analyses critiques surdesbases solides, l’équipe s’est appuyée sur les compétences d’une ingénieure écologue et d’un biologiste.

¶ La participation à Europan12 fut l’occasion d’une recherche méthodologique autour de l’éco-responsabilité, dans les domaines [entre autres] de l’architecture et de l’urbanisme comme levier fondamental de la transformation de notre société.

Um Collectif

Représentant de l’équipe

Nils Le Bot, architecte urbaniste FR

Associés

Mathilde Busca, architecte FR Laurent Naud, architecte FR Lucille Thiery, architecte FR

Collaborateurs

Laura Albaric, ingénieure-écologue FR Ehoarn Bidault, biologiste FR

Coordonnées de l’équipe

umcollectif@gmail.com www.umcollectif.fr

Arboripôle5 une réappropriation éco-responsable

Arboripôle5 une réappropriation éco-responsable

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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 07:52
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Saint-Herblain / QUARTIER DE PREUX : Part.7

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Saint-Herblain / QUARTIER DE PREUX : Part.7

Le blog, ayant présenté succinctement les lauréats de la 12ème session d’EUROPAN, a donc souhaité publier ces 21 visions prospectives, à travers les sept sites français.

Le thème de la ‘’Ville adaptable’’ correspond aux réflexions de notre société en perpétuel mouvement. Les questionnements sociétaux à l’échelle d’un territoire ramènent d’une manière plus singulière à réfléchir sur nos modes de vies, nos usages, nos quotidiens à travers les rythmes et respirations de la ville.

Cette partie est donc consacrée au site de Saint-herblain / QUARTIER DE PREUX

Localisation :

Saint-Herblain

Population :

Ville 43 119 hab. - Conurbation 582 159 hab.

Site de réflexion :

71,1 ha

Site de projet :

17,8 ha

Site proposé par :

Ville de Saint-Herblain et Nantes Métropole

MAÎTRISE DU FONCIER :

Ville de Saint-Herblain, Nantes Métropole, Bailleurs sociaux

SUITES DONNÉES AU CONCOURS :

Étude urbaine, missions de maîtrise d’œuvre urbaine, maîtrise d’œuvre d’espaces publics ; des missions de maîtrise d’œuvre architecturales seront initiées dans la mesure du possible avec les bailleurs sociaux partenaires

COMMENT LE SITE RÉPOND AU THÈME DE LA VILLE ADAPTABLE

Localisé à 5 km à l’ouest de la ville de Nantes, le quartier de Preux est au centre d’un secteur urbain actuellement sous forte pression foncière faisant l’objet de plusieurs projets pilotés par la Ville de Saint-Herblain et Nantes Métropole. Bien que relié à la ligne 1 du tramway et ceinturé de voies de communication structurantes, le site reste enclavé. Conçu selon un schéma urbain refermé et rigide, mal relié aux quartiers périphériques et ceinturé de pavillons individuels, le quartier de Preux ne s’adapte pas de lui-même aux nouvelles dynamiques en cours. L’objectif est donc d’interroger les dysfonctionnements et les qualités du quartier et de proposer une stratégie de greffe et d’adaptabilité métropolitaine.

STRATÉGIE DE LA VILLE

Le quartier de Preux a été construit à l’extérieur de l’agglomération nantaise entre 1979 et 1982 selon un modèle de cité-jardin, internationalement primé en 1984. Il est aujourd’hui rattrapé par le phénomène de métropolisation. Invisible depuis les axes de communication, concurrencé par les centres commerciaux proches, il a perdu la majeure partie de ses activités et de ses commerces. Malgré un cadre de vie très attractif, le quartier se replie peu à peu sur lui-même et entre dans un processus de dégradation. La Ville de Saint-Herblain et Nantes Métropole sont donc aujourd’hui à la recherche de stratégies innovantes de projet articulées autour de :

1- la mise en relation de Preux avec les quartiers alentour et les nouveaux transports collectifs. 2- et de la redéfinition d’un quartier aux modes de vie innovant et valorisants.

CARACTÉRISTIQUES DU SITE

Placé à l’articulation de plusieurs fragments urbains, le site de projet définit une zone stratégique pour la restructuration du quartier. Il englobe la place de Preux, ancienne centralité aujourd’hui désaffectée de ses commerces et de ses activités, ainsi qu’un ensemble d’habitations individuelles et collectives organisées sur une trame urbaine introvertie. À l’ouest, il tourne le dos à la Zone d’activités (Z.A.) de Preux. À l’est, il est bordé par le dos du quartier de la Crémetterie qui possède plusieurs équipements structurants de proximité. Au centre, la rue Pablo Neruda définit un axe nord/sud le long duquel le foncier est maîtrisé. À terme, cette rue mettra en relation les futures Zac de la Baule (au nord) et Allende (au sud), qui accueilleront logements, bureaux et équipements le long de deux voies urbaines est/ouest majeures.

ADAPTABILITÉ : LES PRINCIPAUX ELEMENTS à PRENDRE EN COMPTE

À l’image de l’ambition portée à la fin des années 1970 par les concepteurs du quartier de Preux, l’objectif sera de redéfinir un nouvel imaginaire urbain et architectural attractif adapté aux modes de vie métropolitains, tout en s’appuyant sur les qualités intrinsèques du site et en mettant en résonance les opérations urbaines récemment livrées ou en projet. ¶ Il s’agira, par exemple, de questionner l’armature urbaine au regard des modes de déplacement et des fonctionnements inter-quartiers. ¶ Il s’agira aussi d’imaginer des nouvelles relations entre logement et travail : que faire des locaux actuellement vides (commerces, ateliers), comment adapter la Zone d’activités de Preux et faire coexister, voire intégrer, l’activité artisanale dans une logique de dépassement des archipels urbains super-spécialisés ? ¶ Il s’agira également de penser un avenir pour la place centrale de quartier aujourd’hui en désaffection.¶ Les équipes seront invitées à réfléchir à des scénarios de mutation du quartier : comment l’adapter aux enjeux énergétiques (logements énergivores), aux enjeux sociaux (population vieillissante ou à mobilité réduite...), comment accueillir de nouveaux habitants (densification des parcelles libres, stratégies type BIMBY, modification du bâti...), comment mettre en place des processus de construction eux-mêmes adaptables, flexibles voire réversibles, etc. ? ¶ La Ville de Saint-Herblain et Nantes Métropole sont donc dans l’attente d’idées prospectives sur l’avenir de Preux qui devront néanmoins s’inscrire dans des processus et des scénarios assurant leur propre adaptabilité aux dynamiques urbaines en cours et à venir.

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Saint-Herblain / QUARTIER DE PREUX : Part.7
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Saint-Herblain / QUARTIER DE PREUX : Part.7

Métacentre : l’émergence d’un territoire jardin - Lauréat

Preux est une cité-jardin soumise à la perte progressive des qualités utopiques ayant fait sa renommée et confrontée à diverses pressions urbaines : boulevard périphérique, centre commercial d’ampleur européenne, projets de renouvellement urbain...

¶ Le site nous a séduits mais le choix de Saint-Herblain s’est effectué aussi par défi ; nous n’avions aucunes réponses « a priori »... et l’adaptabilité de l’habitat diffus nous paraissait être un sujet d’avenir encore peu exploré. Nous avons rapidement fait le constat qu’aucunes réponses satisfaisantes n’émergeraient du quartier lui-même et qu’il fallait sortir des logiques sectorielles, changer d’échelle, considérer un territoire plus large, plus riche, tout un écosystème.

¶ Nous avons imaginé, comme pour tout écosystème biologique, que l’adaptabilité du territoire serait liée à sa faculté de complexification et diversification sur le long terme. Élargi à l’ensemble des territoires périphériques, le projet consiste à imaginer un dialogue, voire des entraides, entre les grandes entités monofonctionnelles telles que les centres commerciaux, universités ou zones d’activités (les catalyseurs urbains comme Atlantis) et les quartiers fondés autour d’un centre isolé (les quartiers centripètes tels que Preux ou la Cremetterie) permettant la construction progressive de territoires supports de projets communs :les métacentres.

¶ La mise en dialogue/coopération des différentes entités du métacentre offre des possibilités multiples et, nous l’espérons, imprévisibles : échanges énergétiques, diversification des productions agricoles, événements culturels inédits...

¶ Ainsi, le projet propose-t-il de combiner deux approches, « par le haut » à l’échelle métropolitaine qui appelle à des actions ambitieuses et « par le bas » qui part des forces existantes du site, des potentiels pouvant parfois paraître insignifiants aux yeux du passant : la passerelle, les ateliers, les closes... Cette dernière approche peut amener des développements simples et rapides : micro-architectures, interventions artistiques, extensions de logements, projets paysagers ou de mutualisation autour des closes (BIMCLO).

¶ Le projet-processus comprend des « conditions minimales » accompagnées d’un organe de gouvernance adapté — l’Atelier du métacentre—permettant la définition «d’actions leviers» autour de la notion de territoire-jardin. L’Atelier assure une gestion durable du territoire et articule les trois échelles de l’agglomération, du métacentre et de l’individu en intégrant les différents acteurs, même atypiques, du territoire-jardin (associations d’habitants, artisans, agriculteurs, commercialisateurs, solariste, artistes, enfants).

¶ Le métacentre, basé sur un réseau d’espaces publics appropriables, nous semble être à même de répondre aux vicissitudes des transformations urbaines et de mettre en lumière les différents « temps » de la vie du métacentre : des saisons et récoltes, des soldes, des écoles, de la vie quotidienne ou de la vie culturelle nantaise.

L’avis du jury

Ce projet aborde le site à l’échelle métropolitaine. Il propose un axe structurant Est-Ouest d’une épaisseur variable, sur lequel des calques thématiques (commerces, loisirs, énergie et agriculture) se superposent, avec une mise en place de catalyseurs urbains, une réanimation des centralités et une symbiose entre les différents tissus du quartier. Le jury a apprécié la stratégie territoriale qui développe une mise en relation des centralités. En proposant d’ouvrir le quartier de Preux sur d’autres polarités, Métacentre suggère une méthode pour aborder un schéma directeur urbain, base d’une coproduction avec les habitants. Ce faisant, ce projet évite l’écueil d’une sur-intensification du quartier uniquement menée de l’intérieur. Le jury a par ailleurs identifié que ce projet offrait une approche complémentaire à celle développée par le projet Permaculture.

L’équipe :

Atelier Chuck

Représentant de l’équipe

Jean-Rémy Dostes, architecte urbaniste FR

Associés

Nicolas Beyret, architecte FR Claire Jeanson, architecte urbaniste FR Gabriel Mauchamp, paysagiste urbaniste FR

Collaborateurs

Paul Jacquet, architecte FR Antoine Pinon, architecte urbaniste FR

Coordonnées de l’équipe

Atelier Chuck, 65 rue Servan 75011 Paris, France | +33 (0)6 89 14 11 48 contact@atelierchuck.com www.atelierchuck.tumblr.com

Bien que les six membres de l’équipe aient des parcours croisés (Versailles, Nantes, Toulouse, Chicago ou Montréal), nous nous sommes rencontrés, pour la plupart, dans le cadre d’une même agence parisienne. Nous y avons développé une base opérationnelle solide autour de « l’urbanisme négocié », mais surtout une sensibilité particulière, une attention presque intuitive au « génie du lieu » ainsi qu’une farouche envie de faire la ville autrement, au-delà des réglementations. ¶ Des projets antérieurs, personnels et prospectifs (projet et recherche « adaptable future », Île de France 2030, etc.) préfiguraient déjà certaines idées développées dans le cadre du projet Métacentre. Le projet Europan est né d’une envie forte de collaborer et de confronter nos idées et méthodes de travail en dehors du cadre professionnel et hiérarchisé des agences. ¶ Parce que nous partagions des convictions urbaines similaires mais également une envie de trouver des temps de réflexion libérés des contraintes du marché (devenues particulièrement complexes pour les jeunes architectes et urbanistes), nous avons décidé de créer « Chuck » — un credo, une plateforme d’échanges, une incitation à se réunir parallèlement à nos parcours respectifs. Chuck concrétise une envie ancienne d’investir certains champs aujourd’hui en marge de la pratique opérationnelle de l’urbanisme : tourisme, urbanisme rural, emploi, suburbs...

Cela nous conforte dans l’idée qu’il est aujourd’hui nécessaire de créer des collaborations et des méthodes permettant d’accompagner les villes et la transformation de territoires toujours plus complexes. ¶ La variété des profils et parcours autour de Chuck—regroupement de personnalités et d’agences d’architecture, d’urbanisme et de paysage, de compétences en graphisme et en photographie — nous donne la possibilité de répondre à des sujets variés ainsi que l’espoir de poursuivre la dynamique d’Europan.

Métacentre

Métacentre

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Permaculture : une méthodologie dynamique pour la ville en projet - Mentionné

Les usages et les modes de vie changent plus vite que l’environnement bâti. L’adaptabilité d’une ville réside donc dans sa capacité à absorber des usages changeants. ¶ La ville n’est pas que du bâti. Elle apparaît dans l’interstice, espace collectif et partagé par excellence. L’invisible, cet indétectable lien fait prendre sens à une ville, à un quartier, parce que celui-ci est vécu, offre des qualités de vie tout en reconnaissant les visages qui l’habitent.

¶ Le projet urbain doit être à l’image de la ville, en renouvellement constant. Nous proposons une méthodologie dynamique, un procédé d’itérations, pour un projet urbain défini mais non figé, qui prend en compte la complexité urbaine, en termes de temporalités, d’acteurs et d’espace(s).

¶ Permaculture propose de compléter la ville par des projets qui deviennent évidents par l’usage, en cohérence avec les propres logiques de vie des habitants et de transformation territoriale : des évènements rapides à une micro échelle bouleversent les processus lents à une échelle macro.

¶ Apporter du temps court dans le temps long de l’altération permet d’avancer par étapes, en se basant sur l’implication des citoyens. Ainsi peuvent se mettre en place des systèmes de production moins gourmands, moins chers, pour une plus grande capacité d’innovation et d’adaptation : au lieu de grands projets sur des temps longs avec des investissements importants qui figent une partie d’un espace urbain pendant le temps du chantier, nous proposons des projets mieux répartis dans le temps et les échelles, laissant place à l’expérimentation, et, paradoxalement, au temps de faire.

¶ Le temps du chantier, expression tangible par excellence de la transformation d’un lieu, devient moteur de projet. Utilisé pour créer et rendre compte des changements permanents du quartier, il autorise des ajustements.

¶ Reconsidérer qu’une ville n’est jamais finie donne sa chance à la négociation et à la possibilité d’altération des projets urbains à grande échelle, vers une cohérence du vivre ensemble.

¶ Pour cette transformation progressive, situons-nous du côté des usages, car ce sont eux, et leur acceptation, qui rendent un projet de quartier évident. La mise au cœur du projet de ses usagers permet l’apparition de ce qui ne se voit pas, de l’invisible, pour qu’il existe, parce qu’il est déjà là.

¶ L’enjeu n’est pas que Preux s’adapte aux changements qui l’entourent...mais que les projets aux alentours nourrissent Preux en permanence comme Preux devrait d’avantage les nourrir.

¶ Les dynamiques urbaines d’un quartier, si elles ne sont pas reproductibles littéralement ailleurs, sont des moteurs qui peuvent initier d’autres projets en d’autres lieux ou à d’autres échelles, de la rue à la métropole. C’est l’ensemble des dynamiques urbaines, projetées à différentes échelles, qui formera un territoire adaptable et durable.

L’avis du jury

Ce projet propose une méthode de fabrication de la ville partagée et phasée dans le temps. Le projet fait la synthèse de plusieurs temporalités : celle de l’urbanisme, celle des acteurs et celles de l’espace public. Il interroge le court terme et le long terme et revendique un urbanisme de l’éclectisme et du provisoire. Il se positionne à la fois à l’échelle du territoire et à celle du site de manière parallèle.

À l’échelle du territoire, il identifie quatre leviers de transformations. À l’échelle du site d’étude, il développe quatre interventions thématiques. Le jury a apprécié le spectre large et complet des problématiques abordées par le projet. Il a souligné les qualités d’un travail de régénération s’appuyant sur les qualités intrinsèques du quartier de Preux.

L’équipe :

Collectif Fil

Représentante de l’équipe

Anne-Lise Gruet, architecte FR

Associés

Amélie Allioux, architecte FR François Hamon, architecte FR Maud Nÿs, architecte, ingénieur génie civil FR Anne Petit, architecte, plasticienne FR

Coordonnées de l’équipe

Collectif Fil 30 boulevard Gustave Roch 44200 Nantes, France contact.collectif.fil@gmail.com www.collectif-fil.com

Anne-lise Gruet, Amélie Allioux, Maud Nÿs, Anne Petit et François Hamon sont architectes, ingénieurs, plasticiens, doctorants, philosophes, philanthropes. Ils font partie du Collectif Fil, une association de recherche-action nantaise soucieuse de questionner la pratique de la maîtrise d’œuvre, notamment son rôle social, mais aussi la relation qui lie ses acteurs aux maîtres d’ouvrages, ou encore aux usagers de l’architecture, vers plus de dialogue. Participer à Europan était l’occasion d’intensifier les recherches du collectif et de les ouvrir à une nouvelle dimension opérationnelle. Le thème de la ville adaptable et la proposition d’un site à Preux, à Saint-Herblain, ont renforcé son intérêt à répondre à l’appel Europan12. Le choix d’un site local a permis au collectif de confronter sa connaissance du terrain avec une réflexion globale sur la manière dont la ville est produite aujourd’hui, en interrogeant notamment les temporalités de l’urbanisme, question centrale dans les recherches menées par l’équipe. ¶ Ensemble, le collectif s’est servi de ses différentes expériences, théoriques ou sur le terrain pour établir et expliciter dans ce projet les principes qui orientent sa conception de l’espace urbain. Pour l’équipe, la cohérence d’une ville s’établit au-delà de sa composition spatiale et même des usages qu’elle abrite. En partant profondément du lieu, à travers une connaissance établie par immersion, le projet cherche une méthode pour renforcer l’invisible lien qui fait prendre sens à un lieu, qui fait le reconnaître et l’ « habiter ».

Permaculture

Permaculture

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Saint-Herblain / QUARTIER DE PREUX : Part.7

Ponctuations - Cité

Un peu d’histoire... La ville de Saint-Herblain est historiquement ancrée dans des territoires de proximité de Nantes. Au xxe siècle, Nantes s’étend et le paysage de Saint-Herblain s’urbanise. Les aménagements successifs de la voirie se développent avec l’accroissement régulier de la zone commerciale d’Atlantis. Parallèlement à cet aménagement du territoire, le Village Expo voit le jour en 1968 au cœur des discussions du devenir des périphéries des métropoles, polémiques qui opposent le caractère tentaculaire d’une urbanisation dense, l’univers pavillonnaire et individualiste de la maison pour tous. Le quartier de Preux s’est développé dans ce contexte d’évolutions urbaines de grande échelle et d’expérimentation opérationnelle du Village Expo.

¶ Aujourd’hui, ce développement territorial continue de nous poser question. D’un point de vue géographique, Preux est au cœur des processus d’aménagement en cours, mais du point de vue de son usage, il reste imperméable à toutes évolutions. Il nous paraît indispensable de valoriser le quartier de Preux en combinant ses qualités d’enclavement avec la richesse des installations culturelles et commerciales environnantes.

En somme, ce cœur de quartier est en manque d’intensité urbaine. Il ne s’agit pas ici de faire entrer massivement une population nouvelle mais bien de mettre en lien les populations existantes par des dispositifs urbains et architecturaux adaptés à chaque situation de projet. Ce n’est pas l’urbanisme qui est concerté, mais c’est l’échelle quotidienne qui peut l’être.

¶ Plutôt qu’un schéma directeur ou « un plan masse », nous souhaitons mettre en place des dispositifs, des modalités de ponctuation, nous permettant d’appréhender et de manipuler les complexités urbaines. Nous préférons intervenir avec la douceur d’une intervention qui s’attache à comprendre les cas particuliers. Le traitement urbain que nous proposons tend à faire de chaque élément isolé un projet et c’est la somme de ces projets qui fabriqueront l’urbanité du quartier de Preux.

¶ Nous pourrions appeler cela un urbanisme ponctué.

¶ Nous avons identifié sept modalités de ponctuation : les circulations douces, des dispositions récréatives, l’identité du site, les logiques de franchissement, la transformation du bâti, la construction neuve, la connexion à la coulée verte. Cette liste d’outils n’est pas exhaustive. Leur principal intérêt réside dans leur indépendance les uns des autres, l’un ou l’autre pouvant être abandonné sans remettre en cause la globalité du projet urbain. Nous souhaitons faire de l’urbain pour les habitants et par les usagers. Ces dispositifs et ces outils que nous mettons en place n’ont de sens que dans la simplification des complexités géographiques, réglementaires, politiques, sociales. Par ce projet, la transformation de la ville est plus un déplacement qu’une rupture.

L’avis du jury

Le projet propose un principe d’« urbanisme de ponctuation » qui se différencie des stratégies de plans masse ou de schémas directeurs. Cette stratégie en acuponcture est matérialisée par seize interventions ciblées, concentrées sur le site de projet. Le jury a apprécié le développement d’une boîte à outils permettant une intervention à petite échelle et pouvant être implémentée avec les habitants.

L’équipe :

PONCTUATIONS

Représentant de l’équipe

Mélaine Ferré architecte FR

Associés

Pierre-Yves Arcile, architecte FR Benoit Moreira, architecte FR

Collaborateur

Miguel Gonzalez, étudiant en architecture ES

Coordonnées de l’équipe

Mélaine Ferré 4 rue Marmontel 44000 Nantes, France +33 (0)2 85 52 67 11 contact@melaineferre.com www.melaineferre.com www.detroit-architectes.eu

Detroit architectes a été créé en 2008 par J. Archereau, Py. Arcile et B. Moreira. Notre méthodologie tend à orienter notre production vers une sorte de « généreuse discrétion», alimentée d’expérimentations opérationnelles qui pourront produire une suite d’architectures décidées. Notre engagement pour la qualité architecturale a récemment été primé par les AJAP 2012 ainsiqueparlesJAPL2011.¶ Après des études d’architecture à Paris, et le passage dans différentes agences d’architectures (Montréal, Londres, Paris, Nantes), ainsi que la participation à quelques concours d’idées, Mélaine Ferré crée son agence en 2012 à Nantes, basée avant tout sur le projet comme vecteur d’échange.¶ Nos visions de la ville et du projet urbain se croisent. Ces questionnement sont toujours reliés à des domaines connexes : si l’architecture dépend de l’urbanisme, l’urbanisme dépend de la mobilité, la mobilité dépend de l’économie, l’économie de la sociologie, etc. Plutôt qu’une esthétique, tout projet est d’abord une « stratégie », plutôt qu’être déconnecté, il est une attention au contexte. Notre terrain de travail favori est l’expérience des mises en œuvres économes (y compris en favorisant une évolution d’usage, l’apport d’espaces intermédiaires etc.). Axée sur une synergie permanente, l’association ponctuelle de nos deux agences nous permet de composer un projet où nos expériences viennent se compléter. Notre collaboration avec des étudiants européens (tel Miguel Gonzalez) apporte un regard transversal. ¶ Europan est une opportunité de développer librement un aspect de nos recherches. Nous étions d’autant plus intéressés par la proximité géographique du territoire questionné, Saint-Herblain, que le «Grand Nantes» est un sujet de questionnement permanent. Envisagé comme un workshop, ce concours est pour nous l’occasion de proposer une approche sensible de l’évolution du territoire au bénéfice des habitants de Preux aussi bien qu’aux habitants de la métropole.

Ponctuations

Ponctuations

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16 décembre 2014 2 16 /12 /décembre /2014 07:52
Retour sur 4 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Rouen / SAINT-SEVER ÎLE LACROIX : Part.6

Retour sur 4 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Rouen / SAINT-SEVER ÎLE LACROIX : Part.6

Le blog, ayant présenté succinctement les lauréats de la 12ème session d’EUROPAN, a donc souhaité publier ces 21 visions prospectives, à travers les sept sites français.

Le thème de la ‘’Ville adaptable’’ correspond aux réflexions de notre société en perpétuel mouvement. Les questionnements sociétaux à l’échelle d’un territoire ramènent d’une manière plus singulière à réfléchir sur nos modes de vies, nos usages, nos quotidiens à travers les rythmes et respirations de la ville.

Cette partie est donc consacrée au site de Rouen / SAINT-SEVER ÎLE LACROIX.

Localisation :

Ville de Rouen

Population :

Commune 113 500 hab. - Agglomération 486 200 hab.

Site de réflexion :

111 ha

Site de projet :

35 ha

Site proposé par :

La Ville de Rouen avec les partenaires du projet suivants : RFF - SNCF

MAÎTRISE DU FONCIER :

Ville de Rouen / RFF - SNCF / État (voies navigables et routes nationales)

SUITES DONNÉES AU CONCOURS :

Études urbaines pouvant aboutir à des missions de maîtrise d’œuvre urbaine, maîtrise d’œuvre d’espaces publics, scénographie urbaine, maîtrise d’œuvre architecturale initiée avec les partenaires (ouvrages d’art)

COMMENT LE SITE RÉPOND AU THÈME DE LA VILLE ADAPTABLE

Le site proposé embrasse un territoire localisé autour de la Seine, à l’est du centre ville. Il se déploie depuis la friche ferroviaire Saint-Sever (future gare rive gauche), jusqu’à l’île Lacroix. Faits urbains majeurs, les deux entités n’entretiennent que peu de relations. Le processus de projet conduira à considérer et à intégrer les rives, au cours de leurs mutations respectives, dans une cohérence de propositions. Penser les termes de la profonde transformation de ce territoire consiste à introduire une réflexion sur des notions prospectives d’usages, de liens et de tissage, de pratiques alternatives et diversifiées, conduisant à élaborer la ville durable de l’avenir. La gare, à une échéance d’environ 15 ans, et l’île, espace construit et habité aux limites retravaillées, sont appelées à une adaptation mutuelle. Une gestion du projet dans la durée destinée à anticiper leurs évolutions, une réflexion sur des rythmes de mutation, une adaptation des usages présents et à venir sont indispensables pour que de deux territoires distincts, émerge un ensemble urbain ayant le fleuve pour dénominateur commun et ses rives pour se fédérer. ¶ Aux coupures urbaines de la ville dense, il s’agira de répondre par des traversées, des continuités, des porosités, et d’imaginer des infrastructures adaptées afin de garantir une qualité de l’espace public. ¶ À la localisation de centre ville, avec la Seine comme levier d’opportunités, correspondront des formes urbaines et architecturales imprégnées par la présence de la nature et de la biodiversité. ¶ La compatibilité des usages avec l’urbanité recherchée, leur pérennité, la nature expérimentale de manifestations provisoires, les mutations, les juxtapositions dans le temps devront être réfléchies jusqu’au terme du processus de transformation du site, et contribuer à en relever le défi.

CARACTÉRISTIQUES DU SITE

De nombreux projets (urbanisme, architecture et aménagement d’espace public) jalonnent et ponctuent la courbe du fleuve, fabriquant la ville de demain, tout en requalifiant des quartiers dans l’épaisseur du tissu urbain. Le site s’inscrit dans la continuité du renouveau et de la reconquête par la ville de Rouen de ses berges, territoire privilégié du projet. Dans ce parcours, il préfigure la dernière séquence d’intervention à l’Est du centre ville, avec deux entités distinctes aux spécificités affirmées.¶ Les terrains de la gare Saint-Sever situés à l’intérieur de la ceinture des boulevards du centre, friche ferroviaire, enclave dans son environnement, fonctionnent en pôle de logistique. Doit émerger de cet espace à part, la nouvelle gare rive gauche qui, avec son rôle multimodal, s’insèrera dans un réseau de dessertes nouvelles qu’accompagnera l’émergence d’un quartier estimé à 300 000 m2, garant de la diversité d’un centre urbain. ¶ L’île Lacroix a, depuis la «Reconstruction», perdu son caractère naturel. Sa partie aval supporte un urbanisme de grands ensembles, abritant quelques 3 000 habitants (logements locatifs et copropriétés). Sa partie amont, séparée du quartier de logement par le pont Mathilde qui chevauche l’île, accueille des équipements sportifs et des espaces verts de loisir. Territoire singulier en ville, sa localisation et son caractère insulaire lui confèrent une forte identité étroitement liée aux rythmes du fleuve.

STRATÉGIE DE LA VILLE

Une cohérence géographique fait des rives de Seine un fil conducteur essentiel de la transformation du cœur de l’agglomération. Plus largement, cette perspective de métamorphose renvoie incidemment à différentes

échelles où l’axe de la Seine s’affirme comme un vecteur d’intégration et de développement territorial :

1 - celle de la structuration des grands territoires traversés par le fleuve, depuis la métropole parisienne jusqu’au Havre (maillage économique structurel, logistique et écologique), y compris avec l’arrivée d’une ligne ferroviaire à grande vitesse entre Paris et la Normandie,

2 - celle de l’agglomération rouennaise que favorise sa position de jalon et de pôle majeur de développement qui devrait voir se renforcer l’ensemble de ses domaines d’activité,

3 - celle de la Cité où se développe une attractivité renouvelée entre la ville et son fleuve. Vitrine de l’image contemporaine de la ville et des assemblages solidaires dont elle s’enrichit, elle vise à modifier la perception qu’elle entretenait avec son fleuve, accordant à ses habitants de multiples modes d’appropriation et d’usages.

L’arrivée de la gare, la rénovation de l’île, le traitement des rives de Seine, évènements considérables, constituent des facteurs essentiels de la transformation des quartiers Est et interrogent une réflexion transversale nourrie de préoccupations socio-culturelles (présence de l’Art dans l’espace public), autour des notions de perméabilité, de déplacements, d’accessibilité, de mutabilité, de mixité et la place de la nature et du paysage dans la ville durable d’aujourd’hui. La création de logements, d’équipements et d’activités permettra une régénération de l’activité économique, tout en pérennisant le renforcement d’évènements dédiées aux loisirs, à la détente et à la culture.

ADAPTABILITÉ : LES PRINCIPAUX ÉLÉMENTS À PRENDRE EN COMPTE

S’inscrire dans une perspective globale de transformation

¶ L’ampleur des projets développés sur l’axe Seine (près de 150 ha de terrains) représente un enjeu considérable pour le futur de la ville. Aussi les possibilités d’évolution de ce secteur doivent-elles s’inscrire en permanence dans une double préoccupation, celle de l’échelle locale et celle de l’échelle métropolitaine. Le bouleversement du paysage des rives est alors un atout à conforter avec de nouveaux modes de vie conduisant à féconder la ville de demain. Favoriser un contexte ouvert ¶ Si L’île Lacroix rassemble de nombreux problèmes : une accessibilité difficile en raison d’un relatif enclavement, des situations persistantes de friches urbaines, un parc de logements d’une qualité moyenne (en cours de rénovation), des espaces publics et naturels à revaloriser, le potentiel existe pour faire valoir ses qualités. La position stratégique idéale de la gare, sa conjugaison avec un pôle multimodal associé, articulé à un quartier de ville constituent une opportunité sans précédent de requalification de cette partie de la rive gauche. Conduire le projet dans le temps ¶ Pour enrichir la substance de la métamorphose en cours il s’agit de formaliser une ossature pérenne de l’espace public acceptant le temps long des mutations, admettant et maîtrisant des évolutions, les mutualisations possibles des programmes, les mixités d’occupation et des usages complémentaires des lieux. Prendre en compte les transformations, c’est prévoir des phases de réalisations transitoires, liées à des évènements particuliers, c’est conjuguer sur le mode expérimental, pour l’espace public, pour l’édification ou la réhabilitation de bâtiments, des temporalités particulières. Définir des perspectives stables pour l’urbanité des lieux et la convivialité des espaces habités, c’est accepter des variations morphologiques, des activités provisoires, une part de réversibilité.

Penser l’actualité d’un quartier exemplaire ¶ En référence au paysage durable du fleuve, il s’agit d’instaurer ici un dialogue urbain entre ville et nature, en adéquation avec le contexte existant, de s’interroger sur la morphologie des pleins et des vides en questionnant les densités, les porosités, tout en tissant des liens organiques entre logements, équipements et activités. La localisation du site de projet, son rattachement à « l’axe Seine », l’importance de la future gare rive gauche, la proximité et le vis-à-vis de l’île appellent un projet ambitieux.

Les candidats sont amenés à faire des propositions à deux échelles:

1 – À l’échelle du périmètre global, il s’agit d’élaborer des propositions de stratégie, formulées sur la base d’un plan guide, qui reprennent en compte les possibles évolutions à court et à long termes, le cheminement du projet stratifié, et croisant les thématiques développées en les inscrivant dans une analyse du milieu urbain et de la politique culturelle de la ville.

2 – À l’échelle du site de projet, en attendant la gare, il s’agit de proposer par anticipation des formes urbaines et architecturales qui pérennisent la qualité de l’espace public en modélisant autour de la Seine, le paysage urbain et la densité des pleins et des vides. Des rapports sociaux solidaires, des déplacements fluides favoriseront des usages inscrits avec pertinence dans un contexte équitable où, habiter, travailler, se cultiver sera rendu possible. Des scénarios de mises en forme successives traduiront une temporalité réfléchie au service d’étapes concrètes de transformations.

Retour sur 4 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Rouen / SAINT-SEVER ÎLE LACROIX : Part.6
Retour sur 4 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Rouen / SAINT-SEVER ÎLE LACROIX : Part.6

Que m’Anquetil ? – Lauréat

Par essence, la ville est adaptable. Elle se transforme au rythme des évolutions démographiques, au fil des inventions technologiques, parfois de force après une catastrophe climatique ou économique. Les aménagements d’hiers ont de nouveaux potentiels fonciers à investir, le secteur Saint-Sever à Rouen en est une illustration : libéré des activités industrielles et logistiques devenues inappropriées, le quartier de la gare Saint-Sever entame une transformation profonde. Les évolutions de la société étant de plus en plus rapides, les marchés économiques fluctuant constamment, de nouvelles temporalités interfèrent avec ce processus de long terme. Comment rendre la ville plus adaptable à ces changements sans pour autant la dématérialiser ? À Rouen, le site Saint-Sever accueillera sur les berges de Seine une gare TGV dans 15 ou 20 ans. S’il est peu réaliste de prévoir aujourd’hui quelles activités s’implanteront autour de cette gare à un horizon si lointain, la question est : que faire du site Saint-Sever sans attendre la gare ? L’équipe propose de révéler dès maintenant les possibilités urbaines de cet espace, en y développant différents programmes qui fabriqueront l’identité des lieux sans présager de vocations «définitives». ¶ La ville adaptable se joue ici à plusieurs échelles spatiales et temporelles : Le viaduc habité et, plus généralement, la reconnaissance des capacités d’évolution de la ville existante, y compris ses éléments en apparence les plus figés, mono-fonctionnels. Infrastructure hostile de prime abord, barrière épaisse entre la Seine et Saint-Sever, le viaduc du quai Anquetil est en réalité l’une des pièces maîtresses du site, libérant les berges de la circulation routière, formant un belvédère inattendu sur le grand paysage et créant deux niveaux de rez-de-chaussée sur Seine. Il est donc détourné, grignoté et habité, constituant un support significatif de l’urbanisation du site. De la même manière, une partie des hangars est réutilisée en pépinière à destination des jeunes entrepreneurs rouennais.¶ Des usages pionniers favorisent l’appropriation des lieux, leur nature initialement temporaire n’excluant pas la possibilité d’un développement de long terme. La souplesse et la multiplication des possibles servent ainsi la crédibilité d’un projet urbain qui n’est pas un dess(e)in figé mais un processus. Saint-Sever devient une expérience urbaine permanente, avec la complicité des habitants et usagers.¶ L’architecture, évolutive, repose sur une adaptabilité maximale des rez-de-chaussée à tous types d’usages et une structure suffisamment souple pour supporter les évolutions programmatiques potentielles.¶ Trait d’union entre le centre historique et le quartier Saint-Sever, l’île Lacroix, centrale mais enclavée, fait l’objet d’une évolution fine et progressive renforçant son identité insulaire : les liens multipliés entre les berges et l’avenue Chastellain rendent la Seine omniprésente, de nouveaux logements sont construits en berges de Seine et le parc sportif est requalifié.

L’avis du jury

L’Intervention proposée s’adresse à la fois à la grande échelle de la ville et à celle du site d’étude. Le fleuve redevient un élément central et permet d’articuler l’ensemble des interventions. La démarche est opérationnelle tout en étant expérimentale et pragmatique, évolutive et adaptable au fil du temps. Pas de formalisation architecturale, le but étant d’écrire une partition avec des règles du jeu. Il s’agit d’un projet urbain ouvert et « léger », invitant à l’intervention de tous les acteurs et à différentes équipes de maîtrise d’œuvre. Le jury a jugé le projet très pertinent au regard de la thématique de l’adaptabilité. Il pose une stratégie simple qui définit un processus d’occupation souple des lieux. En mettant en place une « structure capable » comme lieu d’accueil de tous les possibles, le projet construit un imaginaire urbain fort, conférant au lieu un véritable point d’identité.

L’équipe :

Représentant de l’équipe

Nicolas Cèbe, architecte FR

Associés

Thomas Bernard, graphiste FR Juliette Lafille, géographe urbaniste FR Louise Naudin, architecte FR Jérôme Stablon, architecte urbaniste FR

Coordonnées de l’équipe

Louise Naudin & Jérôme Stablon 236 rue de Tolbiac, 75013 Paris +33 (0)6 09 46 24 09 nicolascebe@hotmail.com

Formée de professionnels issus d’horizons divers, l’équipe réunit des compétences complémentaires permettant de répondre aux enjeux du projet urbain contemporain. Europan a constitué pour eux l’opportunité d’une collaboration enrichissante autour d’une problématique actuelle, sur un site stimulant.¶ Nicolas Cèbe, Juliette Lafille et Jérôme Stablon collaborent depuis plusieurs années au sein de l’agence Ateliers Lion associés. Nicolas Cèbe, architecte diplômé de l’ENSAVT à Marne-la-Vallée, développe de grands projets concernant en particulier la transformation du bâti. Juliette Lafille, géographe urbanistef ormée à Paris 4-Sorbonne puis au Cycle Urbanisme de Sciences Po, aborde une échelle plus métropolitaine. Jérôme Stablon, diplômé de l’ENSA Toulouse puis du DSA d’architecte urbaniste à Marne-la-Vallée, est engagé dans des projets urbains et architecturaux. Il est co-auteur du livre S(t)imulation Pavillonnaire (à paraître, édition Archibooks).

¶ Architecte diplômée de l’ENSA Nantes, Louise Naudin a travaillé à Nantes et à Tours, avant d’approfondir son expérience dans plusieurs agences parisiennes dont D.A architectes où elle développe concours et missions de maîtrise d’œuvre. En

2010, elle est co-lauréate du concours de micro architecture Minimaousse avec leprojetBonobo.¶ ThomasBernard, directeur artistique depuis 5 ans au sein de l’agence Les Bons Faiseurs et graphiste free-lance sous le nom de Merci Bernard, porte un regard critique et avisé sur la communication du projet et son expression graphique.¶ L’équipe partage la conviction qu’« un projet urbain n’est pas un dess(e)in figé mais un processus, un cadre général pour l’émergence continuelle d’initiatives particulières, à différentes échelles».Une approche dynamique qui incite à explorer de nouvelles formes d’appropriation urbaine, où le projet devient ainsi un cadre d’incitations et d’expérimentations pour un ensemble d’acteurs variés (collectivités, institutions, entrepreneurs, habitants, écoles, associations, etc.).

Que m’Anquetil ?

Que m’Anquetil ?

Retour sur 4 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Rouen / SAINT-SEVER ÎLE LACROIX : Part.6

Rouen on the move - Mentionné

AVANT PROPOS / CONCEPT

Europan12 annonce un changement de paradigme. En effet, le monde est en constante évolution sociale, politique, environnementale, économique et technologique. Cependant, nos villes sont-elles sensibles à de telles conditions ? Nous croyons que les villes sont aujourd’hui trop rigides et statiques, et qu’elles sont incapables de s’adapter aux conditions et aux besoins de cette évolution constante. « On the move » propose une critique de l’approche de planification urbaine contemporaine et de la relation entre la ville et ses usagers. En repensant et en réadaptant ce processus de développement urbain, nous fournissons un cadre d’étude et une série d’outils apportant aux usagers la capacité et la possibilité de contribuer au processus de planification et de développement de leur ville. La boîte à outils se compose de trois principaux éléments : le Nuage, les Règles et les Prototypologies. Grâce à ces trois outils, les usagers sont en mesure de participer au processus de conception leur permettant de prendre des décisions sur la façon dont leur ville se conçoit et se développe, et, surtout, d’être conscients des activités et des fonctions mises en œuvre en son sein. Bien que le résultat puisse se concrétiser dans un chaos apparent, il ne se développerait en fait rien d’autre qu’une forme d’organisation encadrée dans une logique d’inattendus et de dynamismes provenant du libre arbitre et de la liberté de choix. La ville reconceptualisée est conçue ici collectivement, très flexible et adaptée aux changements de conditions, tout en revendiquant les caractères intenses, variés et complexes de la métropole d’aujourd’hui. Bienvenue dans VOTRE ville.

PROJET - ADAPTABILITE : 2040 —> ...

Après trente ans de développement, de nouvelles typologies, densités et activités ont colonisé le site. La gare Rouen Saint-Sever est devenue le principal nœud multimodal pour Rouen reliant la ville avec Paris et avec son propre centre historique. Le toit de la gare a permis, de par sa qualité urbaine et sa situation exceptionnelle, l’insertion de nouvelles typologies et donc de nouvelles fonctions. Au-dessus des entrepôts existants et le long du parc linéaire, la ville s’est finalement développée spontanément dans une logique de bandes urbaines, créant ainsi un séquençage suivant les directions du tissu existant.¶ Au cœur de l’île Lacroix, le nœud urbain situé entre le nouveau pont piéton et la rue Jacques Chastellain a attiré de nombreuses activités et transformé le carrefour en une zone verticale compacte à usage mixte, créant une nouvelle icône visible pour Rouen.

Trente ans plus tard, beaucoup de typologies accueillent de nouvelles fonctions. Les gens ont demandé plus d’installations sportives au sud du site, plus d’équipements culturels sur les quais et toujours plus de logements avec des demandes croissantes. La superficie totale presque remplie du Nuage indique une nouvelle conception de la ville verticale sur la base de la reconquête du foncier délaissé (toits , voies ferrées... ). Ce processus rend plus flexibles les structures urbaines rigides et permet aux « Rouennais » de collaborer activement à la construction de leur propre ville.

L’avis du jury

Le projet met en place une logique théorique de transformation de la ville. Il présente trois outils : le nuage et les attracteurs, les règles du jeu, et les prototypologies.

Ces outils permettent une approche de type « bottom-up » et célèbrent la diversité, l’intensité et la complexité des villes. À la limite du chaos, proche d’une démarche de jeu vidéo, et pourtant très contextuel, un alphabet de volumes fonctionnels se combine suivant des logiques économiques et des besoins d’acteurs. Le jury a jugé que ce projet pose un regard décalé et riche sur ce site. En proposant une adaptabilité absolue, structurée autour d’une boîte à outils très souple, le projet interroge avec pertinence et richesse les possibilités contemporaines de faire la ville. Le développement de la préfabrication a été identifié comme une piste de réflexion très intéressante. Ce projet est également un des seuls à traiter aussi exhaustivement des deux rives de la Seine.

L’équipe :

Bluefoamit

Représentant de l’équipe

Francisco Pomares Pamplona, architecte ES

Associés

Saimon Gomez Idiakez, architecte ES Irena Nowacka, architecte PL Johannes Pilz, architecte AT

Coordonnées de l’équipe

Bluefoamit - Hugo Maffre 6 rue des Haudriettes 75003 Paris, France + 33 (0) 6 27 53 95 05 | www.bluefoamit.eu bluefoamit@gmail.com

Collaborateurs

Filippo Fanciotti, étudiant en architecture IT Nicolas Lee, étudiant en architecture CA

Hugo Maffre, étudiant en architecture FR Jonathan Schuster, étudiant en architecture DE

Bluefoamit est né d’une rencontre fortuite à Rotterdam entre huit jeunes architectes et étudiants en architecture aux préoccupations similaires. Tous stagiaires dans la même agence, nous étions curieux de développer notre propre projet en parallèle, c’est pourquoi nous avons décidé de rejoindre Europan et relever le défi, en collaborant au sein d’une équipe aussi grande et diversifiée sur un sujet qui a immédiatement attiré notre attention. ¶ La plupart des membres de notre équipe a déjà travaillé sur des croissances rapides de densité à l’occasion de thèses ou de masters, sur des systèmes et des structures qui permettent l’utilisation et la flexibilité mixte. Néanmoins, dans ce projet, nous avons été confrontés à de nouveaux défis en essayant de développer un processus qui a impliqué une idéologie solide toujours liée aux questions sociales, économiques voire même philosophiques et politiques. Nous avons commencé à examiner le concept de « Thermodynamique », ses applications aux sciences sociales et à l’architecture à travers les interprétations d’auteurs comme Iñaki Ábalos ou Luis F. Galiano. Cette ligne de recherche nous a donné une compréhension claire de la façon dont les processus se déroulent au sein des sociétés complexes. L’idée de l’entropie, proéminente dans notre proposition, a amené à réfléchir sur la façon de réglementer un système chaotique, tout en conservant un libre arbitre et une libre circulation en son sein. En termes d’outils d’architecture, de systèmes urbains et d’appropriation spatiale, nous avons également pris comme projets de référence le « Vertical village » de MVRDV ainsi que quelques-unes des œuvres de Archigram et Super-studio.¶ Notre deuxième prix Europan représente un premier grand pas pour nous dans le monde de l’architecture. Nous avons l’intention d’utiliser cette opportunité comme un tremplin pour présenter nos capacités et nos efforts à tout professionnel qui souhaiterait valoriser notre travail ou nous contacter. Nous sommes très heureux de recevoir cette reconnaissance et nous espérons le meilleur pour toutes les équipes qui, comme nous, ont mis toute leur volonté pour promouvoir le changement.

Rouen on the move

Rouen on the move

Retour sur 4 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Rouen / SAINT-SEVER ÎLE LACROIX : Part.6

Rouen, une gare pour les deux rives- Cité

L’adaptabilité repose, selon nous, sur la définition d’éléments structurants forts, qui doivent pouvoir porter le projet sur plusieurs années, au gré des changements. Issu d’une analyse fine du site, le projet détermine donc à la fois les connexions et les flux, les vides non construits, et les usages pionniers à mettre en place ou, parfois, simplement à renforcer. En négatif, il détermine les espaces à construire, selon un phasage et des besoins plus hypothétiques et opportunistes.

1 – Transversalité : Le site de la future gare est situé au bord de la Seine sur la rive gauche de Rouen. Il est organisé de manière longitudinale selon trois bandes hermétiques parallèles au fleuve : les quais, les voies ferrées et le quartier. La gare doit devenir le premier lien transversal ; à travers ses deux parvis, elle donnera accès aux deux rives droite et gauche de la ville, par delà le fleuve et une île. D’autres connexions, au dessus des voies ferrées devront relier la ville à ses berges.

2 - Définir les vides : Il nous semble que l’hétérogénéité de la ville contemporaine constitue sa richesse, faite d’architectures mais aussi d’infrastructures et de natures. Le futur quartier, au lieu de recouvrir les infrastructures ferroviaires, s’implantera donc de manière dense, le long des voies et de la gare, laissées à l’air libre. Ce grand « vide » devient un paysage pour l’ensemble du quartier, intégrant à la fois le faisceau mais aussi un parc le long des berges et de la Seine. Surtout, il offre aux voyageurs tout juste débarqués un panorama spectaculaire sur la ville et ses repères : le fleuve, la cathédrale et les collines.

3 – Pionniers : En attendant la gare, une structure temporaire, construite en échafaudages à l’emplacement de la gare, accueillera des évènements culturels qui seront l’occasion pour les habitants de s’approprier un site isolé et de suivre sa mutation. Elle constituera en même temps la première transversalité sur le site, reliant les deux rives à la manière des ponts de bois éphémères jetés sur le fleuve après la guerre.

L’avis du jury

Ce projet fait de la future gare un lien transversal entre les quartiers rive gauche, la Seine et l’île. La réflexion se concentre essentiellement sur l’emplacement stratégique de la future gare qui est, à contrepoint de la plupart des projets, positionnée au sud du site de Saint-Sever. Le projet propose « une archéologie du futur » sous la forme d’une structure temporaire d’échafaudage qui préfigure l’équipement, une structure à investir et à s’approprier, un imaginaire à construire. Le site de Saint-Sever est vidé, nettoyé, pour devenir support d’évènements divers. Il libère la vue sur et depuis la gare.

À terme, une frange bâtie dense est proposée en accroche au tissu existant. Le jury a souligné la force conceptuelle d’un projet qui répond aux enjeux de la thématique de la session. « Une gare pour les deux rives » est un projet évolutif et réversible, qui offre une nouvelle vision de la ville.

L’équipe :

Drum

Représentant de l’équipe

Achille Racine, architecte FR

Associées

Juliette Laurence, architecte FR Lucile Osmont, architecte FR

Coordonnées de l’équipe

drum.contact@gmail.com

Achille Racine, Juliette Laurence et Lucile Osmont se sont connus à l’École d’architecture de Paris-Malaquais. En 2011 déjà, tous les trois avaient travaillé sur le projet de la future gare et de son quartier sur la rive gauche de Rouen, sujet de diplôme de l’un d’eux.¶ Europan12 aura donc constitué une opportunité incroyable de reformer l’équipe forte de nouvelles expériences – désormais sous le nom de Drum – et de réinterroger la stratégie globale en repartant de zéro. ¶ Plusieurs séjours à l’étranger mais aussi le travail en agence, autant en architecture qu’en urbanisme, auront en effet été l’occasion de développer la conviction que les infrastructures et les flux – et plus généralement les « vides » – constituent, bien plus que l’architecture, la structure fondamentale de la ville contemporaine.

Rouen, une gare pour les deux rives

Rouen, une gare pour les deux rives

Retour sur 4 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Rouen / SAINT-SEVER ÎLE LACROIX : Part.6

Rouen, plug & play city - Remarqué

L’équipe propose deux scénarios pour la reconquête et la reconstruction du quartier de la gare de Saint-Sever à Rouen, l’un à court terme, l’autre à long terme. Leur vision repose sur la création de plateformes flottantes (« floating applications ») sur la Seine, qui « transportent » des fonctions variées pour la ville et ses habitants. Ces plateformes se branchent et se débranchent sur les berges en permettant une meilleure adaptation aux besoins de la commune. Elles permettent aussi un échange direct entre les différentes villes sur le fleuve.

Scénario 1 – Test and Learn

Ce premier scénario donne les lignes directrices pour la redynamisation du quartier de la gare dans un avenir proche. La gare de Saint-Sever est réhabilitée et préparée à recevoir la ligne de grande vitesse (Île-de-France – Normandie). La création de cette infrastructure majeure s’accompagne d’une redéfinition des transports publics locaux – une nouvelle ligne du tram passant par le parvis de la gare ; les transports « doux », comme le vélo et les promenades piétonnes, sont mis en évidence. Par ces interventions, la gare devient une plateforme multimodale dans la ville, prête à recevoir de nouveaux investissements et la construction d’un pôle économique (financier) intégré dans le quartier. Le développement économique est étroitement relié au fleuve et le transport des biens par la Seine. À cette fin, l’équipe redessine les berges de la Seine de façon à ce qu’elles puissent recevoir les nouvelles plateformes flottantes. Ces « floating applications » peuvent aussi bien être des théâtres que des bibliothèques, des équipements sportifs, des plateformes d’apiculture urbaine que des espaces publics supplémentaires pour la ville. Ainsi, la ville modèlera mieux son paysage et, par là même, s’adaptera constamment aux besoins des habitants.

Après l’évaluation de l’impact des applications, elles pourront être employées tout au long du fleuve, entre Paris et le Havre. Ce processus permet de réduire la construction des équipements dans chaque ville et encourage la collaboration entre les différentes communes sur la Seine.

Scénario 2 – Villes flottantes sur la Seine

Le deuxième scénario trace le développement utopique de la ville de Rouen jusqu’à 2100. La gare est séparée de la ville par une plateforme flottante, elle devient gare du TGV et marina à la fois. L’île est constituée de plusieurs plateformes orientées vers l’agriculture et l’énergie renouvelable. Tout le potentiel du fleuve est utilisé pour le transport entre des villes. La gare et l’île forment le cœur économique de la région. Rouen devient une ville sans carbone qui recycle ses propres déchets et qui produit de l’énergie. L’articulation de l’île et de la gare permet la multiplication des plateformes flottantes, qui peuvent se regrouper en formant des parties entières dans la ville. La stratégie consiste à repenser le cycle de « construction-utilisation-démolition » et à proposer des formes urbaines adaptables et recyclables pour des villes plus durables.

L’avis du jury

Ce projet a provoqué un débat particuliè- rement enrichissant, à propos de risques d’élévation du niveau des eaux, évalués comme réels. Néanmoins, ce projet a été classé hors sujet car ne répondant pas aux questions soulevées par le cahier des charges du concours. Le jury a décidé de lui attribuer une notification spéciale pour avoir su proposer une vision prospective et enrichissante au regard de la thématique de la session.

L’équipe :

Représentante de l’équipe

Dragomir Denkov, architecte urbaniste BG

Associées

Radostina Sabeva, architecte BG Rada Tomalevska, architecte BG

Coordonnées de l’équipe

Dragomir Denkov 1 rue de maison-dieu 75014 Paris +33 (0)6 13 64 77 94 d.denkovarchi@gmail.com

Les membres de l’équipe se retrouvent à Paris pour poursuivre leurs études supérieures en architecture à l’ENSA Paris la Villette. Pendant leur cursus universitaire, ils ont l’opportunité de partir dans le cadre des échanges et de diversifier leurs expériences dans des contextes différents. Rada Tomalevska fait son année d’échange universitaire à l’École Polytechnique de Valence, Espagne. Elle choisi pour thème de son mémoire de Master « Le front maritime de Valence » pour lequel elle étudie le tissu urbain de la ville en interaction avec les anciens villages maritimes. Pour son projet de diplôme elle travaille sur le quartier de la gare Haydarpasha à Kadikoi, Istanbul et développe un projet urbain au bord du Bosphore. Radostina Sabeva choisi Glasgow pour son année d’échange universitaire. Là-bas, elle démarre le travail sur un mémoire de recherche sur le sujet « La transformation des espaces portuaires post-industriels, étude de cas – Glasgow ». Les hypothèses du mémoire sont testées en projet de fin d’étude sur la reconversion des docks à Glasgow. Le projet traite des problématiques des waterfronts proches du centre-ville. Dragomir Denkov part en Master 2 à l’Université Polytechnique de Barcelone, en relation avec son travail de mémoire. Il développe une recherche sur l’évolution du plan urbain d’Ildefonse Cerdà et les transformations de l’espace public dans la ville depuis 1856. Son travail « La « manzana dans la redéfinition de l’espace public de l’Eixample » va constituer la base sur laquelle il va fonder les problématiques de son projet de diplôme.

En 2013, après avoir obtenu leurs diplômes, ils décident de participer au concours d’idée Europan. Ayant des connaissances très variées en matière de planification urbaine et architecturale, ils souhaitent partager leurs expériences et tester leur capacité à travailler ensemble. Ils choisissent le site de Rouen pour sa position stratégique dans la ville et son rapport avec l’eau. Le site propose des problématiques

à la fois reliées à la reconstruction des quartiers post-industriels, mais pose aussi la question de l’aménagement des espaces portuaires à une échelle régionale. La gare de Saint-Sever représente, pour l’équipe, le catalyseur pour une planification non seulement du site en question, mais aussi pour l’avenir de Rouen en tant que ville stratégique entre Paris et le Havre, sur l’axe de la Seine.

Rouen, plug & play city

Rouen, plug & play city

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15 décembre 2014 1 15 /12 /décembre /2014 07:52
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris-saclay / CAMPUS-VALLÉE : Part.5

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris-saclay / CAMPUS-VALLÉE : Part.5

Le blog, ayant présenté succinctement les lauréats de la 12ème session d’EUROPAN, a donc souhaité publier ces 21 visions prospectives, à travers les sept sites français.

Le thème de la ‘’Ville adaptable’’ correspond aux réflexions de notre société en perpétuel mouvement. Les questionnements sociétaux à l’échelle d’un territoire ramènent d’une manière plus singulière à réfléchir sur nos modes de vies, nos usages, nos quotidiens à travers les rythmes et respirations de la ville.

Cette partie est donc consacrée au site de Paris-saclay / CAMPUS-VALLÉE.

Localisation :

Bures-sur-Yvette – territoire de Paris-Saclay

Population :

Bures-sur-Yvette 9 900 hab. - Orsay 16 600 hab. Université Paris-Sud 27 000 étudiants et 2 500 enseignants-chercheurs

Site de réflexion :

290 ha

Site de projet :

33,5 ha

Site proposé par :

Établissement Public Paris-Saclay (EPPS) avec les partenaires suivants sur le projet : Université Paris-Sud, les communes de Bures-sur-Yvette, Orsay, Communauté d’agglomération du Plateau de Saclay, CROUS, État

MAÎTRISE DU FONCIER :

État

SUITES DONNÉES AU CONCOURS :

Étude urbaine, maîtrise d’œuvre d’espaces publics, maîtrise d’œuvre architecturale en relation avec les partenaires

COMMENT LE SITE RÉPOND AU THÈME DE LA VILLE ADAPTABLE

Paris-Saclay sera, dans un avenir proche, un cluster mondial de l’innovation, mis en réseau avec l’ensemble des pôles de développement de la métropole parisienne reliés par le nouveau métro Grand Paris Express.

Il reposera sur les interactions entre enseignement supérieur, recherche et entreprises au service de la création d’emploi et de la croissance. Pour ce faire, le projet s’appuie sur les richesses et les potentiels du vaste territoire du sud de Paris, qu’il s’agit d’adapter à ce triple défi : intensifier pour innover, décloisonner pour relancer, concilier nature, science et ville au bénéfice d’une grande qualité de vie. La ville adaptable à Paris-Saclay c’est : un nouvel équilibre ville et nature qui offre les aménités d’une ville centre dans un cadre valorisant les espaces naturels ; une intensité urbaine, facilitant les pratiques communes et les rencontres entre tous les publics ; une gestion économe des espaces par la compacité et les mutualisations des espaces et des équipements publics ; un aménagement ouvert laissant la place aux évolutions sociologiques et à l’innovation. Le site de projet soumis à Europan a vocation à intégrer la dynamique de l’opération d’intérêt national Paris-Saclay qui a fait l’objet d’un accord entre l’État et les collectivités acté dans un schéma de développement territorial, et qui, d’ores et déjà, se traduit par des programmations urbaines et immobilières phasées.

CARACTÉRISTIQUES DU SITE

Le site de réflexion du campus de la vallée et les centres villes limitrophes de Bures-sur-Yvette et d’Orsay s’inscrivent plus largement dans le bassin de vie de la vallée de l’Yvette [de Palaiseau à Saint-Rémy les Chevreuse], et s’articulent avec les premiers développements de Paris-Saclay sur le plateau, au nord des coteaux non-bâtis. Implanté dans un site naturel protégé, le site jouit d’un paysage de grande qualité. Il souffre cependant du manque de liaisons entre la ville et l’université, et d’un aménagement insuffisant des espaces publics. En l’état, il n’offre pas les aménités que l’on peut espérer de la part d’une ville universitaire.

Le site de projet, extrémité ouest du site de réflexion, est à l’articulation du tissu urbain de Bures-sur-Yvette et d’un des pôles d’enseignement du campus vallée destiné à être renforcé par le regroupement des activités d’enseignement. Il dispose de tous les atouts pour connaître une évolution qualitative, et ce, à court terme. Situé sur deux bras de la rivière de l’Yvette et sur deux voies de desserte, Nord-Sud et Est-Ouest, il accueille 3 résidences étudiantes de 300 chambres chacune (dont 2 à rénover), un pôle sportif grand public et étudiant, un café associatif, la future maison des associations étudiantes et un bâtiment libéré.

Stratégie des partenaires

Site historique de la recherche scientifique française, le campus de l’Université Paris-Sud dans la vallée de l’Yvette invente la troisième génération des universités. Les communes de Bures-sur-Yvette et d’Orsay, sur lesquelles il est implanté, encouragent l’ouverture du campus et le développement des liens avec les tissus urbains environnant. L’EPPS accompagne les acteurs et garantit la cohérence du projet d’ensemble, notamment avec le projet urbain du sud du plateau de Saclay. L’entrée ouest du campus, désignée site de projet Europan, a été identifiée par l’ensemble des partenaires comme propice, à court terme, à la mise en œuvre du campus adaptable. Elle profite notamment de la convergence de plusieurs projets déjà engagés par les partenaires, la redynamisation par Bures-sur-Yvette de son centre-ville limitrophe, la rénovation/extension par le CROUS, propriétaire-gestionnaire, de deux résidences étudiantes, la création d’une nouvelle voie connectant la ville à l’université, la mutation possible d’un bâtiment en façade de cette voie, et le renforcement de l’accueil des activités associatives étudiantes au travers d’un projet de Maison de l’Étudiant, soutenu par la Région Île-de-France.

ADAPTABILITÉ:LESPRINCIPAUXÉLÉMENTS À PRENDRE EN COMPTE

Si les objectifs sont communs à l’ensemble des sites qui participent du projet Paris-Saclay, chacun d’entre eux se développe en fonction de ses caractéristiques propres, à partir des orientations définies par Michel Desvignes (paysagiste, grand prix de l’Urbanisme 2011) à l’échelle de l’OIN et déclinées sur le sud du plateau. Pour

le site Europan, le campus urbain adaptable s’imagine au regard des particularités suivantes:

1 - un paysage naturel de qualité mais peu vécu : les espaces naturels sont omniprésents, leur mise en valeur doit devenir un levier d’attractivité. L’appropriation de ces espaces par le public, sans amoindrir leur protection, est l’opportunité d’un partage du site par de multiples usagers.

2 - un site occupé mais peu habité : le développement de l’intensité urbaine du site peut s’appuyer sur la présence de résidences étudiantes, qui seront complétées par de nouveaux programmes résidentiels.

3 - un lieu traversé mais peu animé : le site n’est généralement que traversé pour des besoins fonctionnels, ce qui ne permet pas aux services, commerces ou offres de loisirs de se développer. Proposant dès lors peu d’activités, le site ne capte pas ses usagers, pourtant nombreux, et qui le fréquentent semaine et week-end. Pour favoriser la diversité des usages au sein du site, il est nécessaire d’atteindre la masse critique qui attirera le développement d’activités intéressant tous les publics : étudiants, chercheurs, familles.

Pour inventer de nouvelles formes de dialogue ville-nature et ville-université et pour offrir aux usagers tout le potentiel de richesse de ce site, les candidats viseront:

1 - à favoriser les porosités avec le centre-ville de Bures- sur-Yvette et à développer l’appropriation du site par tous.

2 - à constituer des polarités compactes pour une plus grande intensité urbaine dans le campus en complémentarité des lieux du quotidien du centre-ville tels que les gares et rues de la ville;

3 – à concilier les modes de déplacement et à rendre plus confortable la pratique à pied du campus.

4 – à optimiser les consommations foncières et à mutualiser les fonctions.

5 – à valoriser les espaces naturels.

6 – à favoriser une plus grande animation du campus par des lieux de pratiques communes avec des temporalités différentes, permettant une mutualisation des usages.

Ils proposeront pour le site de projet :

1 – une stratégie d’aménagement et une programmation spatiale, à court et à long terme.

2 – des principes d’aménagement des espaces publics, de loisirs et de circulation.

3 - un scénario de reconversion/démolition du bâtiment libéré.

4 – un projet architectural de niveau esquisse pour l’hébergement permanent d’au moins 200 étudiants et pour l’accueil temporaire d’enseignants-chercheurs et de leurs familles.

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris-saclay / CAMPUS-VALLÉE : Part.5
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris-saclay / CAMPUS-VALLÉE : Part.5

Lieu(x) de négociation(s) - Lauréat

Un constat simple, que d’autre sont formulé avant nous : la ville déborde très largement ses concepteurs. La véritable qualité urbaine dépend de sa conception initiale comme de l’appropriation habitante. Elle ne se détermine pas mais s’affine au jour le jour, se réinvente sans cesse. Aussi, pour le concepteur, il s’agit de ne pas confondre le chemin et la destination. C’est à ce titre que Saclay à retenu notre attention.¶ Nous concevons la Ville-Campus comme un cadre de négociations permanentes entre les différents acteurs du territoire. Définir ce cadre de négociations est une réponse à la complexité du jeu d’acteurs — puisque rien ne se fait seul (gouvernances, tensions politiques, conflits entre les intérêts locaux et nationaux), et une réponse aux aléas programmatiques et financiers du projet de cluster — puisque rien n’est certain (Grand Paris Express, Plan-campus, arbitrages gouvernementaux, investisseurs privés...) comme aux problématiques environnementales — puisque rien n’est uniquement humain (Plan de prévention des risques d’inondation, Site naturel classé, Espace naturel sensible...).¶ Ce cadre de négociations se matérialise en cinq lieux de projet, cinq plateformes qui sont l’occasion:

• de réglages entre la vocation métropolitaine du site et sa pratique au quotidien

• de convergences entre les dynamiques naturelles (l’Yvette et les résurgences du plateau, les écosystèmes remarquables, la microtopographie...) et les dynamiques urbaines (projet du centre-ville élargi en vallée, programmes universitaires sur le coteau, expérimentations du plateau...)

• de proposer un ensemble de principes pour que ce fragment de métropole acquiert et conserve une certaine plasticité, qu’il demeure adaptable «dans sa chair».

Prenons l’exemple de la mobilité qui est au centre de notre proposition : dans un premier temps, les déplacements sont organisés autour d’un axe piétonnier et cyclable nord/sud – le chemin le plus court pour relier la ville et le plateau. En fonction de l’actualité du cluster ou des collectivités, cet axe a la capacité d’évoluer vers un mode de déplacement plus « lourd » (de type téléphérique) et/ou se voir complété par un système de desserte secondaire (bus, voire tramway). Ce dispositif permet de faire évoluer le schéma de transport au plus près des besoins immédiats du site tout en s’inscrivant dans le cluster Paris-Saclay de demain.¶ La négociation est une démarche qui s’inscrit dans l’histoire de Saclay – lieu qui s’est illustré dans l’art du compromis notamment dans les années 1960 où une entente remarquable est trouvée entre une vocation de préservation (site naturel classé du domaine de Launay) et une vocation universitaire (Faculté des Sciences d’Orsay). Cette entente unique aboutit à une architecture homogène sur cinq paliers (100-200-300-400-500) à flanc de coteau.¶ Aujourd’hui nous souhaitons réveiller et prolonger cette histoire : cinq plateformes de projet, cinq lieu(x) de négociation(s).

L’avis du jury

Une structure urbaine devant permettre le développement du site est mise en place autour d’un axe majeur N-S, chemin le plus court entre la ville et le plateau. Il est complété par un tracé sinueux E-O qui s’appuie sur les voies existantes pour créer une ligne de bus. En reprenant l’idée de la signalétique préexistante basée sur les altimétries, cinq plateformes programmatiques de développement progressif sont identifiées sur l’axe. Le jury a souligné les ambitions de liaisons entre la ville et le plateau développées par ce projet. Il a apprécié la démarche mise en place, capable de réunir l’ensemble des acteurs. La proposition d’un téléphérique reliant la vallée au plateau a été jugée très pertinente au regard des enjeux de liaisons pour les étudiants et le personnel universitaire. La logique de plateaux de densification offre une lecture fine de la topographie et des usages du site.

L’équipe :

Collectif Georges

Représentant de l’équipe

Yvan Okotnikoff, architecte FR

Associés

Thibault Barbier, ingénieur paysagiste - urbaniste FR Aurélien Delchet, architecte FR Mathieu Delorme, ingénieur paysagiste - urbaniste FR Thomas Nouailler, architecte urbaniste FR

Coordonnées de l’équipe

Yvan Okotnikoff 15 Bd de Picpus 75012 Paris, France contact@collectifgeorges.fr www.ateliergeorges.fr

Le collectif Georges est une plateforme pluridisciplinaire d’échanges permanents autour de la « fabrication » de la ville et des territoires. Elle associe des profils à la fois différents et engagés, qui inventent et expérimentent de nouvelles façons d’observer et de concevoir le projet urbain avec, comme profonde conviction, la fertilité des échanges.¶ À chaque situation, le collectif s’adapte et se structure autour d’une équipe resserrée, adaptée au contexte et au sujet donné. Sur le site de Paris-Saclay, le collectif est représenté par l’association d’architectes-urbanistes - Yvan Okotnikoff, Aurélien Delchet et Thomas Nouailler –, et d’ingénieurs paysagistes - Thibault Barbier et MathieuDelorme.¶ YvanOkotnikoff, Aurélien Delchet et Thomas Nouailler sont diplômés de l’ENSA de Clermont-Ferrand. Ils ont collaboré pendant 5 ans à l’agence Obras Paris sur des projets urbains (le faisceau à Nanterre - EPADESA) et de stratégies de territoires (étude Seine-Aval-EPAMSA). ¶ Thibault Barbieret Mathieu Delorme se sont rencontrés à l’École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois. Diplômé du DSA de l’ENSAVT de Marne-la-Vallée, Thibault rejoint l’agence Obras Paris avant de coordonner localement la seconde étape du projet de l’île de Nantes au sein de l’équipe uapS+Smets. Mathieu, titulaire du mastère spécialisé management urbain de l’ESSEC a développé l’agence parisienne d’INterland en prospective et stratégie territoriale (Schéma d’aménagement 2030 du Mantois - CAMY, Atelier des Territoires - Ministère de l’égalité des territoires et du logement, DREALBourgogne).¶ Le collectif est déjà lauréat de l’édition Europan sur le site de Savenay (Loire-Atlantique) et poursuit aujourd’hui l’expérience en tant que titulaire de l’accord-cadre de maîtrise d’œuvre urbaine. Europan, constitue pour nous un formidable laboratoire d’idées et un véritable moyen d’accès à la commande pour de jeunes professionnels.

Lieu(x) de négociation(s)

Lieu(x) de négociation(s)

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris-saclay / CAMPUS-VALLÉE : Part.5

Reversing the grid - Lauréat

Le site de Paris - Saclay invite à penser le projet urbain, non comme un exercice formel, mais davantage comme un processus d’activation de relations entre différentes échelles de territoires. Le projet que nous proposons est donc avant tout un projet de territoire qui s’appuie sur les spécificités et les caractères du site.¶ La recherche de cohérence territoriale est ici double et doit être pensée aussi bien vis-à-vis des développements importants du plateau de Saclay que des villes et quartiers existants de la vallée de l’Yvette. Dans un souci de continuité, notre proposition s’est construite comme le pendant du projet urbain développé sur le plateau en proposant une forme d’inversion des concepts de projet de l’équipe XDGA/ Desvignes : la grille urbaine du plateau devient une grille naturelle sur le coteau et dans la vallée. Les espaces universitaires existants, réintégrés dans cette grille, s’apparentent aux espaces publics du plateau, en consti- tuant des clairières universitaires au cœur de la densité paysagère. Enfin, la notion de nature intermédiaire laisse place, au contact des villes existantes de la vallée, à celle de « ville intermédiaire ». Ce principe d’organisation en trois « milieux » spécifiques est un outil fort permettant de répondre de manière claire aux grandes problématiques de mutation du site.¶ La grille naturelle, système à la fois très souple et très structurant, est une réponse concrète au manque de lisibilité et de praticabilité des espaces paysagers pourtant remarquables de la vallée. Il ne s’agit pas au travers de ce dispositif de nier les réalités géographiques et paysagères, mais davantage de les révéler en imaginant des « tensions » entre l’existant (micro-topographie, patrimoine végétal) et la grille elle-même.¶ Le concept de la clairière universitaire questionne la difficile prise en compte de la réorganisation des occupations universitaires sur un temps long. Devant la tendance à l’autonomisation des bâtiments existants vis-à-vis de l’espace public devenu simple espace d’accompagnement, la clairière prend la forme d’un sol continu, aux limites claires et lisibles. Un sol qui met davantage en relation les bâtiments entre eux et intègre la question du stationnement.¶ La «ville intermédiaire»ambitionne quant à elle de créer davantage d’interfaces entre le campus Paris-Sud et les quartiers existants. Elle s’appuie pour cela sur une programmation mixte, associant équipements, logements étudiants, logements sociaux et en accession, commerces... ¶ Ces trois «milieux» sont certes interdépendants, mais chacun possède une logique propre, ce qui est à notre sens un gage de grande adaptabilité du projet. Parler de « milieux » différenciés, c’est aussi une manière de poser la question des rythmes qui est très pertinente pour ce territoire. Chacun des « milieux » définis dans le cadre de notre projet possède un temps de développement et de fonctionnement particulier, ouvrant la possibilité de voir se développer ici une forme de coexistence entre différents rythmes.

L’avis du jury

Ce projet veut faire du plateau et de la vallée un ensemble cohérent avec deux territoires qui s’équilibrent. Il propose un « miroir » du projet d’OMA sur le plateau, où la densité urbaine est remplacée par la densité naturelle, par la création de trois milieux. Il répond :

- à la nature intermédiaire par la ville intermédiaire, - aux espaces publics du plateau par des clairières universitaires,

- à la grille urbaine par une grille naturelle. Le jury a jugé la stratégie de mise en relation du plateau, de la ville et de l’université très juste. L’armature spatiale, en miroir du projet du plateau, a été perçue comme un concept à la fois puissant et adaptable, à même de pouvoir resserrer l’espace distendu et de clarifier la structure viaire du site. Il a par ailleurs apprécié la densification proposée sur les franges du campus, qui ouvre la porte à une mixité habitants-étudiants.

L’équipe :

TU-DU

Représentante de l’équipe

Maia Tüür, architecte urbaniste est

Associé

Yoann Dupouy, architecte urbaniste FR

Coordonnées de l’équipe

TU-DU 95 rue de la Roquette 75011 Paris, France contact@tu-du.fr www.tu-du.fr

Maia Tüür a commencé sa formation d’architecte à l’école des Beaux-Arts de Tallinn en Estonie, avant de poursuivre son cursus à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-La Villette où elle a obtenu son diplôme en 2005 avec mention très bien. Après avoir travaillé, entre 2004 et 2009, au sein de plusieurs agences parisiennes (Périphériques, Jacques Ferrier, Valode & Pistre...), elle rejoint en 2009, l’agence Pierre Gautier Architecture (PGA) où elle suit quatre années durant les travaux du laboratoire « Phosphore » – projet de recherche-développement sur la ville durable mené par le groupe Eiffage. Les différentes sessions du programme, lui permettront de travailler sur plusieurs grandes métropoles françaises : Marseille, Strasbourg et Grenoble. En 2013, Maia décide de se consacrer pleinement à son activité libérale faisant se croiser différentes perspectives, de l’échelle urbaine à celle du design d’objet. ¶ Yoann Dupouy, géographe de formation, est diplômé du magistère Aménagement et Urbanisme de l’Université Paris IV en 2003. Après une rapide collaboration au sein de la mission Prospective de la RATP (Régie autonome des transports parisiens) sur des questions d’insertion urbaine de différents modes de transports publics, il rejoint l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-La Villette dont il sort diplômé avec mention recherche. En 2006, Yoann rejoint l’Atelier Pranlas Descours Architectes au sein duquel il conçoit, développe et suit encore aujourd’hui les principaux projets urbains : Quartier des Rives de la Haute Deûle à Lille, Requalification des centres anciens de Villeneuve-Saint-Georges et de Nice. ¶ Maia Tüür et Yoann Dupouy se sont rencontrés en 2007 dans une agence d’architecture au sein de laquelle ils ont travaillé ensemble sur différents projets. Mais leur première véritable collaboration date de 2010 lors d’un concours lancé à Tallinn (Estonie) pour le réaménagement des abords du musée d’architecture d’Estonie.¶ En 2014, Maia Tüür et Yoann Dupouy fondent l’agence TU-DU qui a vocation à intervenir sur différentes échelles de projets et de territoires.

Reversing the grid

Reversing the grid

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris-saclay / CAMPUS-VALLÉE : Part.5

Concentrer / Morceler : 2 figures structurantes pour un développement différencié

Véritable morceau de géographie, grande institution publique, la beauté évidente du site et du programme de « Campus-Vallée » est pourtant largement sous valorisée, voire invisible. Addition aléatoire de bâtiments isolés perdus dans une nature trop grande, avec, pour seule structure et espaces publics, la desserte routière ; immense mais isolé, il est peu accessible et sans articulation avec le centre-ville de Bures-sur-Yvette tout proche et cherchant à se développer. Un problème d’échelle relative et de lisibilité aboutit à une situation paradoxale et déséquilibrée. ¶ Sa restructuration repose sur deux figures complémentaires (cours et lanières) permettant à la fois de révéler le grand paysage et de développer un programme différencié guidé par l’université et la volonté de rationalisation, par la ville et la volonté d’ouverture. Rassembler, réduire, resserrer le territoire de l’Université dans un archipel minéral des cours universitaires ouvertes sur la rivière permet de replacer l’eau au cœur du campus et offre un nouvel espace universitaire lisible, cohérent, animé. Répartir, étendre, morceler les éléments d’une programmation universitaire et urbaine (à dominante sportive et ludique), puis les étirer jusqu’à la ville dans les lanières, bandes paysagères de 24 m de large, très végétales, traversant le site de la rivière jusqu’au coteau, permet de structurer un grand parc, en maîtrisant la répartition et le dimensionnement des programmes. Les cours sont propices aux mutualisations, aux rencontres, à l’animation d’un site universitaire ; les lanières permettent l’ouverture sur la ville, l’épanouissement du paysage, les circulations entre ville et campus, les usages partagés.¶ Elles s’imposent enfin comme une structure forte assurant la cohérence du développement d’un projet long et complexe, mêlant une multiplicité d’acteurs. Le projet immédiat consiste alors à faire émerger rapidement ces dispositifs sur le site pilote, en s’appuyant sur les premiers programmes prêts à s’installer (les logements universitaires), associés à la recomposition du pôle enseignement existant et à la rénovation du paysage et des espaces publics. La formation d’un sol minéral, la relocalisation des fonctions pédagogiques et les nouvelles résidences étudiantes construisent les cours à partir des bâtiments et des parkings existants. Les premières circulations et plantations, les programmes de plein air, les nouveaux logements individuels universitaires s’inscrivent dans les lanières.¶ Les figures se développent ensuite et se généralisent sur tout le campus : surélévation, densification et apparition de nouvelles cours, maturation du paysage, nouveaux programmes, déploiement des circulations vers le centre-ville et le plateau dans les lanières. Adaptable parce que « différencié », le projet affirme autant l’intensité du programme que la porosité du site. Adaptable car conçu comme un processus, son développement sera d’autant plus souple qu’il aura lieu à l’intérieur d’une structure solide.

L’avis du jury

La qualité de ce projet réside dans la mise en place de deux figures urbaines complémentaires :

- des cours orientées sur la rivière et formées par l’agglomération de nouveaux programmes autour des bâtiments existants. Elles sont implantées sur les espaces déjà imperméabilisés des parkings. Elles proposent des choix programmatiques : cours-campus, cours-résidences (logements étudiants).

- des lanières, bandes paysages Nord-Sud de 24 m de large, du plateau jusqu’à la rivière, installées dans la topographie. Elles peuvent être bâties ou non bâties, et accueillent des logements individuels pour chercheurs ou des jardins, des vergers, des terrains de sport. Le jury a apprécié la pertinence de cette stratégie de rassemblement de formes urbaines et architecturales autour de cours orientées qui permet de redonner une mesure à l’étendue du site du Campus. Le jury a par ailleurs souligné la qualité adaptable de la proposition qui développe un phasage intéressant.

L’équipe :

Représentante de l’équipe

Suzanne Jubert, architecte FR

Coordonnées de l’équipe

Suzanne Jubert jubertsuzanne@gmail.com

Après un cycle d’études mêlant architecture et sciences humaines, mon parcours professionnel en tant qu’architecte n’est pas linéaire mais est fait d’expériences volontairement contrastées. Après une première expérience au Renzo Piano Building Workshop à Gênes et une petite lucarne ouverte sur le très grand projet du Harvard Museum à Boston, des concours et projets d’équipements publics chez 5+1AA, ou plus centrés autour de la question du patrimoine chez Philippe Prost, mes choix se sont progressivement et naturellement portés vers des projets d’échelle plus larges. Deux ans passés chez Michel Desvigne Paysagiste m’ont permis d’aborder le projet urbain d’une manière vivante et pragmatique, et d’envisager le temps de construction de la ville sous une autre échelle et via d’autres temporalités. Aujourd’hui architecte-urbaniste à l’agence Bres+Mariolle je travaille sur différents sujets à des échelles très différentes (du Grand Paris à la Zac Montjoie à Saint- Denis). ¶ Complexité du projet urbain, échelles, temporalités et acteurs multiples, aléas... Europan propose justement de partir de ce postulat pour construire un projet. La thématique de l’« adaptable » était pour moi plus encore une manière de l’interroger en évitant les réflexes, les dessins trop figés, les acquis pas assez remis en cause. La « ville adaptable », c’est surtout considérer que celle-ci est éminemment vivante, que l’architecture n’est plus un objet fixe dans la ville mais sert toujours un récit plus vaste.

Concentrer / Morceler

Concentrer / Morceler

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11 décembre 2014 4 11 /12 /décembre /2014 07:46
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris / Porte des Poissonniers: Part.4

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris / Porte des Poissonniers : Part.4

Le blog, ayant présenté succinctement les lauréats de la 12ème session d’EUROPAN, a donc souhaité publier ces 21 visions prospectives, à travers les sept sites français.

Le thème de la ‘’Ville adaptable’’ correspond aux réflexions de notre société en perpétuel mouvement. Les questionnements sociétaux à l’échelle d’un territoire ramènent d’une manière plus singulière à réfléchir sur nos modes de vies, nos usages, nos quotidiens à travers les rythmes et respirations de la ville.

Cette partie est donc consacrée au site de Paris / Porte des Poissonniers.

Localisation :

Secteur nord-est de Paris

Population :

Agglomération 10 millions hab. - Commune 2.2 millions hab. 18e ardt. 200 000 hab.

Site de réflexion :

27 ha

Site de projet :

4 ha

Site proposé par :

La Ville de Paris, avec les partenaires du projet suivants : Mairie d’arrondissement, RATP, Ministère de la Défense

MAÎTRISE DU FONCIER :

Ministère de la Défense, Ville de Paris

SUITES DONNÉES AU CONCOURS :

Étude urbaine, maîtrise d’œuvre d’espaces publics, maîtrise d’œuvre architecturale en relation avec les différents partenaires

COMMENT LE SITE RÉPOND AU THèME DE LA VILLE ADAPTABLE

Au cœur de la métropole parisienne, le site proposé, la porte des Poissonniers au nord de Paris, appartient à un vaste territoire en mutation de la périphérie parisienne. Ce territoire fait l’objet d’une réflexion stratégique visant à refaire sur elle-même une ville dense, robuste et durable, à glisser progressivement la ville de demain dans la ville d’aujourd’hui.¶ Quatre thématiques, liées aux spécificités de la situation du site, sont proposées au débat pour penser la ville adaptable : la ville maillée et accessible, la ville dense et mixte, la ville qui accueille la nature, la gestion des temporalités comme paramètre du projet urbain.

CARACTERISTIQUES DU SITE

Situé à l’interface entre Paris et de la première couronne, le territoire de référence appartient à un périmètre de projet qui s’étend sur 200 hectares dans Paris : « Paris Nord, Nord-Est ». Il est à proximité de la porte de la Chapelle, l’une des portes majeures de Paris, point de connexion du boulevard périphérique et de l’autoroute A1. Il se situe sur un axe stratégique de nouvelles polarités du Grand Paris, entre le bi-pôle des gares parisiennes du Nord et de l’Est et la future gare multimodale du pôle Pleyel - Saint Denis. Il doit bénéficier à terme d’une excellente qualité de desserte par les transports en commun.¶ En limite des anciens quartiers de faubourgs, le territoire de la porte des Poissonniers est composé de tissus urbains traditionnels, de grandes emprises d’activités industrielles, et d’opérations urbaines des années 1960-70 — logements sociaux, équipements, stades, entre- coupés par des infrastructures majeures, des réseaux viaires et ferroviaires.¶ Il est proposé pour la consultation d’Europan de mener une réflexion à deux échelles : celle d’un territoire de réflexion portant sur 27 hectares, incluant notamment une grande emprise de 8 hectares appartenant à la Régie autonome des transports parisiens et, au sein de ce territoire de référence, celle d’un site de projet de 4 hectares portant sur un terrain mutable appartenant au ministère de la Défense et ses abords immédiats.

STRATEGIE DE LA VILLE

Le Plan local d’urbanisme (PLU) et le Projet d’aménagement et de développement durable (PADD) de Paris s’inscrivent dans la perspective de construction d’une métropole durable et solidaire qui s’efforce de réduire les inégalités sociales et territoriales héritées du passé. La ville travaille aux transformations de grands secteurs mutables, près de 10% de son territoire, le plus souvent dans sa périphérie. Le site proposé appartient à l’un d’entre eux. Devant répondre à l’urgence de construire des logements, près de 6 000 par an (avec un objectif total de 40 000 logements sociaux financés durant la mandature de 2008-2014), la Ville est à la recherche de formes urbaines qui prennent en compte la diversité des modes de vie contemporains d’une grande métropole et des objectifs de durabilité, de solidarité et de mixité.

ADAPTABILITÉ : PRINCIPAUX ELEMENTS à PRENDRE EN COMPTE

Le site pose la question de la mutabilité et de l’adaptabilité de la ville dense. La mutation du territoire proposé s’appuiera sur la transformation des interstices et de grandes emprises foncières. Les mutations de la ville doivent intégrer les fonctions économiques présentes qui lui sont nécessaires. Les possibilités d’évolution du secteur doivent s’inscrire à l’échelle métropolitaine autant qu’à l’échelle locale et permettre la constitution d’une ossature urbaine robuste, support de développement d’un tissu urbain dense qui puisse voir émerger de nouveaux quartiers ainsi qu’une redynamisation et une diversification de l’activité économique.

Il s’agit de concilier avec une certaine densité des fonctions et des usages variés et complémentaires avec une priorité donnée au logement : mixte, tant du point de vue social que générationnel, aux équipements et services de proximité correspondants, ainsi qu’aux activités concourant à la richesse d’une vie de quartier. Les candidats réfléchiront à la dimension métropolitaine et feront des propositions déclinées et articulées à deux échelles :

- Celle d’une stratégie urbaine : réponse à l’échelle du périmètre de réflexion pour lequel ils proposeront une stratégie d’action illustrée par un ou des scénarios de mutation du territoire. Il s’agit avant tout de réfléchir aux potentiels d’évolutions du territoire de référence à court, moyen et long termes à travers une stratégie d’action qui sache croiser les thématiques et options énoncées ci-dessus et les confronter à la richesse et la complexité de l’existant.

- Celle d’un quartier durable et adaptable : réponse à l’échelle du site de projet, par des propositions urbaines et architecturales donnant la priorité aux fonctions résidentielles, avec une offre diversifiée de logements, imaginant les nouveaux quartiers durables de la ville dense, leurs espaces libres et leurs espaces bâtis adaptés aux modes de vie contemporains, fondés sur des rapports sociaux tels que la solidarité, l’échange ou le vivre ensemble.

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris / Porte des Poissonniers: Part.4
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris / Porte des Poissonniers: Part.4

Collective unit _ Monument de la Cohabitation - Mentionné

La ville adaptable est avant tout la ville ayant la faculté d’inscrire en son sein les pratiques contemporaines de ses habitants et d’incarner leurs désirs communs. Nous pensons qu’ici naît le projet urbain et architectural, à la rencontre des qualités du territoire présent et des pratiques sociales qui s’y déroulent. ¶ À Paris, comme dans d’autres grandes métropoles, 50% des ménages se constituent d’un seul individu. Les personnes célibataires, les professionnels en déplacement ou indépendants, abondent. Ces individus poly-topiques qui multiplient leurs lieux de réalisation constituent les « néo-nomades » de la ville actuelle. De par leur situation précaire et leur désinscription spatiale, ils engendrent des pratiques dynamiques de l’espace urbain qui encouragent la révision de l’habiter métropolitain.¶ Dans la structure urbaine de Paris, la bande de territoire située entre les boulevards des Maréchaux et le boulevard Périphérique joue un rôle très spécifique. Outre son importante offre infrastructurelle complétée par la mise en service du tramway, elle loge une grande partie des installations collectives parisiennes. En effet, de larges équipements comme de grandes opérations de logement collectif y trouvent une place privilégiée. Cette bande nous apparaît ainsi comme la « bande collective » et infrastructurelle de la ville, capable à la fois d’accueillir des pratiques quotidiennes cohabitantes et de mettre en relation les situations de la ville historique, voire du Grand Paris.

Si l’on considère que le rôle principal des pouvoirs publics est de procurer les installations et infrastructures nécessaires à la collectivité, permettant la relation des citoyens entre eux et aux multiples aménités urbaines, alors nous pensons que la ville de Paris doit se doter d’un nouvel équipement. Ce projet de collectif contemporain renouvelé trouve tout naturellement sa place sur la bande périphérique. Nous y proposons l’installation « d’unités collectives » qui, en tant que points d’ancrage d’une culture urbaine contemporaine, incarneraient les «monuments ordinaires» de la ville. ¶ Ce nouvel équipement ambitionne d’inscrire la précarité des pratiques nomades des acteurs métropolitains, d’encourager leur indépendance et leur créativité, et de promouvoir leur cohabitation et leurs collaborations au sein du système métropolitain. ¶ Pour nous, ici réside le concept d’adaptabilité, dans la non-hiérarchisation et le dés-échelonnage de la relation entretenue par les individus seuls entre eux et avec l’entièreté du territoire. Nous imaginons ainsi le dispositif comme une infrastructure capable de pourvoir un interrelationnel variant. L’unité située porte des Poissonniers s’imprègne des qualités du site et propose l’agrégation d’unités individuelles d’habiter, au sein d’un même élément architectural. Les unités cohabitantes restent totalement indépendantes, en relation directe avec l’environnement, et tout à fait libres de choisir leurs occasionnelles collaborations.

L’avis du jury

La proposition interprète le périmètre d’étude comme un ensemble d’éléments disparates et autonomes reliés par un espace public et largement végétal. La proposition architecturale se concentre sur un prototype de « monument de la cohabitation » destiné à des habitants temporaires de la ville. Cette proposition est une interprétation forte de la vie métropolitaine dont le caractère impermanent pourrait même devenir une esthétique. Le jury a apprécié les questions posées par le projet au regard du nomadisme métropolitain et les nouvelles formes d’habiter. Il a par ailleurs jugé très intéressante la réponse typologique apportée sur le site au regard du fonctionnement de la bande urbaine située entre le boulevard des maréchaux et le boulevard périphérique.

L’équipe :

Représentante de l’équipe

Julia Tournaire, architecte FR

Associée

Marie-Charlotte Dalin, architecte FR

Coordonnées de l’équipe

+33 (0)6 76 76 72 80 a.collectiveunit@gmail.com

Nous sommes deux jeunes architectes collaborant ensemble depuis nos débuts. C’est il y a trois ans, au cours de notre projet de fin d’études réalisé à l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon, que nous avons commencé à élaborer une pensée commune et personnelle de la ville et de l’architecture. Depuis, chacune a pu connaître le travail en agence, à Rotterdam et Bruxelles et, parallèlement, à Berlin. Ces expériences enrichissantes et formatrices nous ont aussi permis de consolider notre discours — leur appréhension se confrontant à nos propos. La poursuite de notre travail conjoint est toujours restée inhérente à nos aspirations, et nous avons à cœur de faire évoluer et de partager notre vision. C’est au cours d’une période de transition professionnelle que nous sommes revenues en France, et spécifiquement à Paris, afin de continuer à développer nos idées, et de les confronter à de nouvelles problématiques de la ville. Par le concours Europan, face à une nouvelle situation urbaine, nous avons pu remettre en jeu notre discours.

Nous pensons que les paradigmes de la ville doivent être redéfinis au regard des substrats urbains actuels. Nous estimons qu’il n’y a pas de sous-urbanité ou de non-urbanité mais des modèles urbains divers et caractérisés, aux qualités propres, qu’il convient de révéler. Nous considérons le projet comme point de rencontre et de synthèse des différentes échelles de la ville contemporaine. Pour nous, il se fonde sur une observation sensible du territoire urbanisé et des pratiques de ses habitants. Nous croyons au projet transcalaire qui, dans un seul bâtiment, peut incarner les enjeux d’un vaste territoire, tout comme le détail de pratiques individuelles peut révéler les enjeux de la métropole. Nous prônons une approche transversale intégrée du projet, au-delà des usuels clivages entre recherche et design, urbanisme et architecture.

collective unit _ monument de la cohabitation

collective unit _ monument de la cohabitation

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris / Porte des Poissonniers: Part.4

Green Belt Dilatation - Mentionné

Le site de la porte des Poissonniers à Paris a retenu toute notre attention pour ses enjeux métropolitains au sein du territoire de projet Paris Nord-Est, pour la réflexion à porter sur de nouvelles formes de densités au sein de l’enceinte parisienne à travers la question sensible des grandes hauteurs et pour la présence de la petite ceinture parisienne comme entité paysagère, patrimoniale et poétique à laquelle redonner vie. ¶ À travers un îlot fertile et un parc, le projet « Green Belt Dilatation » pour la porte des Poissonniers revisite la place de la nature en ville pour conjuguer stabilité et adaptabilité dans un contexte territorial en forte mutation. ¶ Au sein d’un réseau de parcs, situés à l’interface entre Paris et banlieue, cette dilation de la ceinture verte tend vers un renforcement mutuel entre densité et nature pour promouvoir qualité du cadre de vie et intensité des échanges. Deux grands mails nord/sud, qui désenclavent le site, tissent des liens avec Saint-Ouen à travers un nouveau franchissement du périphérique au nord et se prolongent vers le cœur du 18e arrondissement et le Sacré-Cœur au sud. Réactivées, la ceinture verte et la petite ceinture s’inscrivent comme des lieux de cohésion sociale, urbaine et paysagère à l’échelle du Grand Paris.

Ces espaces publics majeurs constituent les jalons d’un réseau doux à développer entre les centralités névralgiques de la gare du Nord et de la future gare Pleyel. Cette respiration urbaine s’offre comme une condition fondamentale pour bien vivre la densité au sein d’une métropole et donne à Paris Nord un atout majeur en termes d’attractivité et d’usages pour ses habitants. ¶ L’îlot fertile dépasse les principes des formes urbaines des «Habitats à bon marché » et haussmanniennes pour répondre à de nouveaux enjeux de densité et de développement durable. Il emprunte à celles-ci les règles d’alignements et de hauteur pour s’inscrire dans la trame urbaine mais innove à travers une « cinquième façade » vivante et animée.

Une nappe de cours, jardins et potagers connectés entre eux ouvre des vues dégagées à hauteur des toits parisiens pour chaque habitant. Des émergences dont la base prolonge ces espaces de convivialité à l’intérieur des bâtiments affirment le skyline de la porte des Poissonniers où des tours sont déjà présentes. Des programmes de standings variés, intégrant des espaces extérieurs généreux et une végétation abondante proposent de nouvelles perspectives pour vivre positivement la densité et la verticalité. Autonome de par sa mixité programmatique et ainsi apte à s’adapter à un contexte de grande mutabilité, la typologie d’îlot fertile pourrait être étendue à la ceinture verte. Elle pourrait ainsi renforcer l’identité de cette entité paysagère dont elle porte les principes : 50% vert / 50% dense. Cette régénération de la porte des Poissonniers va souligner et renforcer l’entité de la ceinture verte de Paris, son rôle d’interface et de poumon vert à l’échelle du Grand Paris. L’émergence de ce nouveau quartier pourrait être l’amorce d’un projet sensible et cohérent qui redonnerait une nouvelle dimension à la petite ceinture et qui réinscrirait son empreinte dans l’esprit des Parisiens et dans le cœur de Paris.

L’avis du jury

Le projet propose de créer un vaste parc articulé avec la petite ceinture (dénommée Low Line en référence à la High Line de New York) au sud du boulevard Ney, dans une vision large des espaces verts des limites de Paris. Une approche qui articule différentes échelles et horizons temporels. La limitation de l’usage de la voiture est instaurée. Un franchissement du périphérique est installé en prolongement de la trame viaire de Saint-Ouen. Un travail sur les gabarits est proposé au moyen de tours séquencées avec de nouveaux espaces collectifs. Le jury a apprécié l’approche territoriale du projet menée au niveau des circulations douces. Il a également été sensible à la reprise de la thématique de la ceinture verte qui permet de donner une respiration urbaine et de mettre le quartier en réseau.

L’équipe :

MWAB Architectes Urbanistes

Représentante de l’équipe

Anne-Lise Bideaud, architecte urbaniste FR

Associé

Matthieu Wotling, architecte FR

Coordonnées de l’équipe

MWAB Architectes Urbanistes 115, Rue Manin 75019 Paris, France +33 (0)9 51 81 05 54 mwab@live.fr

www.mwab.eu

Tous deux diplômés en architecture à l’ENSAIS/INSA de Strasbourg, nous avons nourri des approches complémentaires du projet urbain. Anne-Lise Bideaud a développé une approche transversale et sensible en tant que chef de projet au sein de l’agence de paysage TN+ et acquis une expertise en stratégie territoriale à travers la formation d’urbanisme de Sciences Po Paris et aux Ateliers Lion. Matthieu Wotling a développé une exigence en termes de matérialité et d’écriture architecturale et une expérience solide en termes de coordination et de gestion de projet en tant qu’architecte pour Patrick Berger puis de directeur de projets pour Kengo Kuma & Associates.

Forts de ces parcours complémentaires entre architecture, urbanisme et paysage, nous avons fondé l’atelier MWAB en 2008 pour développer des projets de maîtrise d’œuvre urbaine et architecturale. Nous avons notamment été lauréat Europan9 au Locle, en Suisse, et Europan10 à Saintes en France. Ces expériences que nous poursuivons en phase pré-opérationnelle nous ont permis de nous confronter à des problématiques très actuelles sur des sites exceptionnels.¶ Que nous intervenions à l’échelle d’un logement, d’un quartier ou d’une vallée, nous cherchons à capter l’essence du lieu pour y fonder les lignes directrices du projet. À travers une expression contemporaine, nous cherchons à ancrer les lignes directrices du projet dans les tracés pérennes du territoire, pour porter une vision à la fois positive, ambitieuse et respectueuse des lieux et des habitants. Le grand écart permanent entre le micro et le macro, la possibilité d’imaginer des lieux de vie pour une petite famille, pour un quartier ou d’anticiper sur l’avenir d’un territoire plus vaste, nous font vibrer et nous stimule. ¶ La participation au concours Europan, comme à des séminaires ou des interventions en école d’architecture constituent pour nous des temps privilégiés d’ouverture, d’innovation et d’échange au cœur de cette pratique.

Green Belt Dilatation

Green Belt Dilatation

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris / Porte des Poissonniers: Part.4

In transition - A local metropolis - Mentionné

Le choix du site Paris-Porte des Poissonniers vient de l’intérêt pour sa situation urbaine en périphérie de la ville de Paris, là où se trouve en grande partie le potentiel des projets urbains. La périphérie doit réagir à la réalité de l’existant avec courage et présenter des stratégies afin de mieux intégrer le boulevard Périphérique, barrière principale entre Paris et sa banlieue. Le défi consiste alors à développer un projet qui offre, tout en se situant entre ces deux extrêmes urbains, une continuité de la ville tant à travers ses fortes ruptures que son bâti existant qui caractérisent le site. Pour répondre à ce défi, la stratégie du projet « in transition - a local metropolis » est directement rattachée au thème du concours Europan « la ville adaptable ». C’est une ville qui non seulement peut s’adapter spatialement, mais également dans le temps aux conditions données. Concernant l’espace, le site de réflexion se caractérise par des situations urbaines très hétérogènes qui se présentent comme des zones séparées les unes des autres par de fortes ruptures. D’un point de vue temporel, le site ne peut que se développer à des rythmes différents : certains bâtiments seront utilisés plus longtemps ou s’adapteront plus facilement que d’autres. La stratégie appliquée au site doit donc intégrer le facteur temps dans le développement des espaces. L’idée principale du projet est fondée, dans le plan urbain, sur la simultanéité d’une grande et d’une petite échelle. Ainsi, le plan peut-il se développer selon un rythme à la fois temporel et spatial. Les bâtiments de petite échelle s’intègrent dans le tissu existant de même que les micro-interventions temporaires qui, elles, interagissent plus rapidement avec le site tout en en changeant l’esprit d’une manière durable. La petite échelle crée alors une base solide d’un espace totalement public tout en restant flexible et perméable pour accueillir dans un second temps les bâtiments à grande échelle. Les tours, visibles au loin, offriront des vues uniques sur Paris métropole. Cette simultanéité d’échelles, du local à la métropole, constitue une vision singulière de la ville contemporaine. Au cours du développement du site, les zones encore séparées les unes des autres vont jouer leur rôle bien défini à des moments rythmés par le plan du projet. La première initiative de déclenchement du projet correspond aux « open space pioneers », qui consistent en des interventions simples dans l’espace public permettant d’accéder aux zones fermées comme le site RATP, l’aire de sport ou les casernes. Petit à petit, le plan se développera : une permutation des fonctions entre les zones se mettra en place, des connexions directes sous forme de passages piétons s’installeront, les bâtiments gênants seront démolis successivement, le bâti neuf s’insérera sur le site du projet, le site RATP avec la réaffectation des lieux sera densifié et, finalement, le boulevard Périphérique sera « dépassé » grâce aux constructions prévues à long termes.

L’avis du jury

Cette équipe met en place une stratégie pertinente et développée à toutes les échelles d’espace et de temps jusqu’à la traduction architecturale. Le projet travaille à partir d’un maillage de l’espace public et d’une densification aérée, en développant notamment un dispositif de petites tours articulées à d’autres typologies. L’ensemble du programme est respecté en accueillant une grande diversité de fonctions. L’espace public est extrêmement diversifié, il se prolonge jusqu’au rez-de-chaussée de chaque bâtiment. Le jury a apprécié le caractère prospectif de la proposition qui offre une réflexion singulière sur le type architectural de la tour. Le projet met en effet en place un système urbain « granulaire » qui sort de la logique d’objets ou de celle d’îlots. Le jury a également souligné la qualité des typologies développées et la richesse programmatique verticale qui apporte un vrai confort d’usage.

L’équipe :

Représentant de l’équipe

Fabian Wallmüller, architecte AT

Associés

Christina Kimmerle, architecte AT Dominik Scheuch, paysagiste AT

Collaboratrice

Eva Radenich, étudiante paysagiste AT

Coordonnées de l’équipe

Fabian Wallmüller – Hirschengasse 2/11 – 1060 Vienna, Austria +43 650 600 99 01 office@fabianwallmueller.net

www.fabianwallmueller.net www.coarch.org / www.yewo.at

Notre équipe se compose de deux archi- tectes et un paysagiste, tous trois diplômés en Autriche, et forts d’une expérience développée dans divers pays - la France, entre autres - pendant leurs études et leurs parcours professionnels.¶ Fabian Wallmüller, originaire de Graz [AT],est diplômé en architecture de l’Université de technologie de Graz en 2003. Pendant et après ses études, il travaille notamment aux Pays-Bas. En 2008 - 2009, Fabian prend part au comité des directeurs de la Maison d’architecture de Graz, puis décide de partir à Paris pour un séjour professionnel. De retour en Autriche, en 2011, il s’engage avec les Architectes sans Frontières et fonde sa propre agence en 2013.

Christina Kimmerle, originaire de Munich [D], a également obtenu son diplôme en architecture à l’Université de technologie de Graz en 2007 avec des séjours d’études à Berlin et Paris. Après ses études, elle enseigne à l’Université de technologie de Graz. En 2009, Christina reçoit une bourse professionnelle du Ministère autrichien de la Culture pour travailler à Paris où elle reste pendant trois ans. Rentrée en Autriche en 2012, elle fonde son studio CoArch.¶ Dominik Scheuch, originaire de Vienne [AT],est diplômé en paysage à l’Université d’agronomie de Vienne en 2003 avec des séjours d’études en Allemagne et en Hongrie. Après plusieurs expériences professionnelles au sein de diverses agences, il fonde en 2009 son agence de paysagisme « yewo landscapes ». Il est alors retenu à plusieurs concours et remporte notamment un premier prix au concours du Domaine de Chaumont-sur-Loire en 2011.¶ Notre collaboration pour le concours Europan France s’est faite naturellement autour de nos compétences à la fois en architecture, urbanisme et paysagisme mais également de par notre intérêt commun pour le site de Paris - Porte des Poissonniers. L’évidence du choix de ce site vient aussi du fait que Fabian et Christina ont habité pendant deux ans juste à côté de ce site qu’ils ont, de ce fait, expérimenté « en direct ».

In transition - A local metropolis

In transition - A local metropolis

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 07:50
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Marseille / Plan d’Aou Saint-Antoine : Part.3

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Marseille / Plan d’Aou Saint-Antoine : Part.3

Le blog, ayant présenté succinctement les lauréats de la 12ème session d’EUROPAN, a donc souhaité publier ces 21 visions prospectives, à travers les sept sites français.

Le thème de la ‘’Ville adaptable’’ correspond aux réflexions de notre société en perpétuel mouvement. Les questionnements sociétaux à l’échelle d’un territoire ramènent d’une manière plus singulière à réfléchir sur nos modes de vies, nos usages, nos quotidiens à travers les rythmes et respirations de la ville.

Cette partie est donc consacrée au site de la Marseille / PLAN D’AOU SAINT-ANTOINE

Localisation :

Marseille, quartiers nord

Population :

Ville 850 600 hab. - Agglomération 1 040 000 hab.

Site de réflexion :

4,27 ha

Site de projet :

0,44 ha

Site proposé par :

Marseille Rénovation Urbaine et Ville de Marseille

MAÎTRISE DU FONCIER :

Groupe immobilier Le Plan d’Aou

SUITES DONNÉES AU CONCOURS :

Étude urbaine, maîtrise d’œuvre d’espaces publics, maîtrise d’œuvre architecturale en relation avec les partenaires

COMMENT LE SITE RÉPOND AU THÈME DE LA VILLE ADAPTABLE

Le Plan d’Aou est le fruit de trois décennies de constructions, démolitions et reconstructions successives. Une cité de 900 logements réalisée à partir de 1972 a connu ses premières démolitions en 1987. Plusieurs programmes de logements, majoritairement privés, ont été réalisés depuis, ainsi que des équipements publics. L’ouverture récente d’une voie nord/sud a permis de désenclaver le quartier et de réintroduire des activités.¶ Alors qu’une importante phase du projet de rénovation urbaine arrive à son terme, Europan est l’occasion de porter un regard prospectif afin de prolonger la dynamique de transformation, concevoir une nouveau mode d’intervention et simuler les adaptations possibles dans le temps, autour d’un lieu de résidence, d’accueil temporaire et de sociabilités intergénérationnels.

CARACTÉRISTIQUES DU SITE

En limite nord de Marseille, Plan d’Aou forme un promontoire urbain offrant des vues remarquables sur le grand paysage et la baie de l’Estaque. Le quartier est délimité par ses coteaux anciennement exploités pour l’extraction d’argile (tuileries et briqueteries aujourd’hui disparues). Le site est marqué par des dénivelés importants conditionnant son accessibilité.¶ À 600m du site de projet, la gare de Saint-Antoine relie le quartier à Marseille Saint-Charles (à 16min) et Aix-en-Provence (à 20 min). Au sud, le centre commercial Grand Littoral a été construit en 1995. Les habitants de Plan d’Aou reflètent le cosmopolitisme marseillais et ses différentes strates d’immigration. Plusieurs générations d’habitants se côtoient sur ce quartier, entre vie culturelle et associative, difficultés sociales et attachement au quartier et à son histoire mouvementée.

STRATÉGIE DE LA VILLE

Marseille Rénovation Urbaine (MRU) est un Groupement d’intérêt public assurant le pilotage stratégique de 14 projets de rénovation urbaine en partenariat avec l’ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine), en cours de réalisation ou en voie d’achèvement. En participant à Europan12, MRU et la Ville de Marseille souhaitent stimuler une réflexion et une créativité afin de concevoir des formes urbaines et architecturales évolutives, adaptées à des modes de vie métropolitains et à des pratiques sociales existantes. Le projet s’inscrit dans les objectifs de la Ville de Marseille en matière de requalification et de développement des quartiers nord : amélioration de l’offre de transports publics, qualité de l’habitat et des espaces publics, valorisation de l’image des quartiers, soutien aux activités économiques et à la vie associative.

ADAPTABILITÉ : LES PRINCIPAUX ÉLÉMENTS À PRENDRE EN COMPTE

L’articulation au thème de la ville adaptable se décline sous plusieurs angles : - prolonger la dynamique initiée par le projet de rénovation urbaine, concevoir des formes urbaines et architecturales adaptées à des pratiques sociales en prise avec l’échelle métropolitaine.

- considérer les temporalités du projet et son évolutivité, prévoir des adaptations ou mutations futures, sur le registre de l’architecture, des procédés constructifs et de la conception des logements et des espaces publics.

- réfléchir à des types d’habitat adaptés et adaptables, en regard du vieillissement de la population et concevoir des lieux de mixité générationnelle.

- intégrer les dimensions sociales et économiques, dans le processus de projet, en donnant place aux initiatives d’habitants et d’acteurs associatifs ou issus de l’économie sociale et solidaire.

Grandes lignes du programme envisagé sur le site de projet :

- créer un lieu d’habitat et de sociabilité intergénérationnelle – un lieu de résidence et de vie pour les seniors, d’accueil et d’hébergement temporaire pour des familles, artistes et étudiants.

- proposer une architecture pérenne et durable, mais évolutive et adaptable – un programme urbain laissant place aux initiatives des personnes qui y vivent ou y travaillent, en créant les conditions d’une vie collective.

- intégrer des activités et des services à la population – stimuler des initiatives d’habitants ou d’acteurs de l’économie sociale et solidaire autour des services à la personne, de la restauration, de la culture ou du jardinage.

- valoriser des espaces publics supports d’usages partagés – à l’échelle du quartier et au contact du Parc de Séon.

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Marseille / Plan d’Aou Saint-Antoine : Part.3
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Marseille / Plan d’Aou Saint-Antoine : Part.3

Concomitance - Mentionné

L’adaptabilité est un des défis urbains majeurs du xxie siècle. L’accélération des rythmes de vie et des cycles économiques et urbains impose aux métropoles d’être en mesure d’absorber rapidement l’évolution des usages. ¶ Le Plan d’Aou est un extrait de ville qui doit être réintégré à la métropole, en même temps qu’il offre, par sa situation et son site, des possibilités de mise en retrait de l’agitation urbaine.¶ Par des choix forts tant sur le plan du système foncier que sur les modalités architecturales, nous souhaitons faire émerger une identité particulière et construire un système adaptatif et cohérent, fuyant la rigidité d’un plan masse.¶ La dimension foncière est un élément fondamental du fonctionnement urbain. En faisant l’économie d’une réflexion sur les formes cadastrales et les statuts de propriété, de nombreux modes d’urbanisation créent des dysfonctionnements et imposent une rigidité certaine quant au tissu urbain. Nous proposons ici d’engager une réflexion systémique qui associe statut de propriété, formes cadastrales, formes bâties et usages.¶ Cela consiste d’abord à redéfinir les statuts de propriété sur le site, en proposant une dissociation de la propriété du sol et du bâti, et un nouveau statut d’occupation, l’achat de l’usufruit. Ce statut intermédiaire, en plus de présenter des avantages économiques, assure une grande flexibilité et garantit au bailleur et/ou à la collectivité une maîtrise de l’évolution des usages. Il s’insère dans une trame parcellaire entièrement redécoupée, de manière très fine, et composée de parcelles de 5x5m. L’évolution des formes, bâties ou non, pourra s’effectuer de manière très progressive, sans que de nouveaux découpages fonciers soient nécessaires.¶ Nous avons axé notre intervention urbaine autour de trois actions stimulantes pour habiter ce système foncier : des espaces publics économes et cohérents, une structure abritant des particularités habitantes et un tissu urbain spécifique.¶ La plasticité du quartier lui permet d’absorber toutes formes de programmes plus ou moins temporaires.¶ Les espaces publics sont réduits, ils favorisent la rencontre ponctuelle et choisie, se définissant ainsi plus comme des espaces communs que publics.¶ Le mail, l’esplanade, le stade et les bunkers sont exprimés comme des vides dans une densité horizontale qui les valorise. Ils se caractérisent par retranchement, un retrait de l’agitation locale et métropolitaine. Ils sont une négociation entre les tissus variés qu’ils rassemblent, créant la cohérence d’une structure urbaine qui laisse le temps de l’appropriation.¶ Un nouveau tissu urbain vient progressivement s’insérer dans la trame parcellaire redessinée. En établissant une densité horizontale, les bâtiments de R+2/3 partagent la vue avec les constructions pré-existantes.¶ L’adaptation architecturale est rendue possible par un système de poteaux. Les intervalles entre les poteaux peuvent être comblés ou laissés vides, pour redéfinir de manière simple et rapide l’affectation et les usages. Ces structures peuvent accueillir des logements, des petites entreprises, des parkings, séparément ou simultanément. Les parkings sont aussi des cibles privilégiées pour étendre le bâti ou les espaces extérieurs des logements.¶ En subordonnant le système foncier et l’architecture à la flexibilité des usages, ce fonctionnement urbain exprime un paradoxe heureux : être dans le même temps dans la grande ville, proche des transports, proche des services, au plus près des aménités métropolitaines et bénéficier en même temps d’une intimité, d’un espace de retrait dans son logement, à quelques mètres mais à distance du tumulte métropolitain. Le Plan d’Aou peut offrir le double visage de l’intense et de l’intime.

L’avis du jury

La réflexion menée interroge la question de la propriété. L’évolution des sociétés, la crise rendent l’adaptabilité des systèmes de la construction indispensables. L’architecture développée ici n’est pas figée mais est systématiquement adaptable à la commande et aux changements. L’équipement développe une architecture aérienne mixte et son toit est accessible au public. Le jury a jugé les propositions sur le foncier et sa gestion au travers des baux très intéressantes. C’est un projet qui présente des qualités architecturales et paysagères très méditerranéennes.

L’équipe :

L’équipe s’est constituée assez naturellement, tant par une manière de travailler commune, une complémentarité, que par une amitié de longue date.¶ Par ailleurs, nous avions tous eu l’occasion de traiter l’adaptabilité durant notre cursus (Ensa-vet thèse de géographie). Partageant certaines valeurs sur la question métropolitaine, il nous semblait logique de concrétiser cette réflexion commune dans ce concours offrant un dialogue avec des acteurs de la politique urbaine.¶ Europan nous permettait de travailler concrètement sur une évolution de la ville que nous pensions théoriquement depuis longtemps.

Représentant de l’équipe

Adrien Zlatic, architecte FR

Associés

Simon Moisière, architecte FR Nicolas Persyn, géographe FR Jean Rodet, architecte FR

Coordonnées de l’équipe

Jean Rodet 93 rue Barrault 75013 Paris, France +33 (0)6 09 35 10 53 jeanrodetabel@gmail.com www.jeanrodet.com www.simonmoisiere.com www.13ruemadon.fr

Concomitance

Concomitance

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Marseille / Plan d’Aou Saint-Antoine : Part.3

Plan d’Aou - A new urban village - Mentionné

Les conditions existantes sur le site de Plan d’Aou imposent une approche spécifique et pratique. La topographie se caractérise par un plateau urbain à partir duquel le site est mal intégré et déconnecté du contexte environnant. L’objectif est donc de créer en premier lieu un site à l’identité propre, puis de rendre les coteaux habitables et connecter un réseau d’espaces publics au tissu urbain environnant.¶ Le plan d’ensemble propose de repenser le village français traditionnel, mondialement connu pour sa capacité à intégrer des bâtiments collectifs, tout en sublimant le cadre naturel. Ces deux aspects sont pris en compte dans le projet de deux manières :

¶ - l’accent mis sur les bâtiments collectifs via la création d’une série d’espaces collectifs et de sous-espaces offre à l’individu le choix entre plusieurs espaces sociaux¶ -la mise en valeur de la nature sur le site à travers le pouvoir évocatif des vues et panoramas. La topographie du plateau crée une île urbaine, entourée à la fois de nature et de tissu urbain. Cette situation unique mérite d’être préservée et si des connexions sont nécessaires pour faciliter les activités de chacun et leur bien-être, il faut qu’elles soient bien choisies et que leur dessin témoigne de grandes qualités

urbaines.¶ Le plan d’ensemble répond au thème Europan de l’adaptabilité et des rythmes urbains en proposant une structure «émiettée», évolutive et socialement adaptable, dans laquelle les unités d’habitation sont petites mais regroupées, offrant ainsi un usage flexible et adaptable dans le temps. La structure permet également de révéler à la fois les sphères privées, semi-privées, semi-publiques et publiques. Elle offre au quartier un cadre social flexible, favorable par exemple à la fois à des séniors ou des inactifs peu mobiles et à des couples menant de front une carrière à l’hôpital.¶ Le projet célèbre le comportement humain dans toutes ses formes et toute sa diversité, il s’inspire de la quotidienneté d’Henri Lefebvre. Il s’agit de profiter de chaque jour en rendant les activités ordinaires nécessaires – comme faire les courses, prendre le bus, envoyer les enfants à l’école – aussi agréables que possible. Le concept principal du plan d’ensemble est de penser en termes de types d’infrastructure : sociale, humaine, collective, écologique, économique, etc. pour supporter le rythme de vie urbain.¶ Nous nous sommes principalement inspirés de trois situations :¶ Le village historique traditionnel français intégrant des immeubles collectifs et célébrant le cadre naturel.¶ Le SeaRanch Lodge californien de C.W. Moore, J. Esherick, W. Turnbull, D. Lyndon, and R. Whitaker et le paysagiste L. Halprin avec ses regroupements de maisons de bois sur la côte Pacifique.¶ Un projet danois d’espace résidentiel appelé Galgebakken (Gallows hills) à Albertslund à l’Ouest de Copenhague par J.P. Storå ,J. Ørum Nielsen, H. Marcussen, A. Ørum Nielsen en 1972-74. Galgebakken est un quartier résidentiel qui se distingue par des bâtiments regroupés et de petite hauteur, ayant la forme de maisons individuelles rassemblées dans certaines rues et voisinages. Le dessin des bâtiments a donné naissance à une communauté unique et les nombreux espaces publics et chemins protégés offrent des conditions de vie optimales pour toutes les générations et membres de la société. C’est un bon exemple pour une structure sociale et adaptable qui, 40 ans après, fonctionne toujours.

L’avis du jury

Ce projet propose la création d’un morceau de ville très structuré qui ressert le Plan d’Aou. L’espace y est gradué du public au privé par trois types d’outils urbains : la rue, la ruelle, et la cour. La place d’Aou, au centre du bâtiment intergénérationnel, est pensé comme un espace urbain adaptable préfiguré pour recevoir différents usages publics (marchés, jeux, concerts etc.)

Le jury a apprécié la singularité de l’approche de l’équipe qui propose d’urbaniser le coteau sud avec une forme architecturale moins attendue. Il a également souligné la capacité du projet à ouvrir le quartier à une plus grande diversité de population.

L’équipe :

Arki_Lab

Représentante de l’équipe

Jeanette W. Frisk, architecte urbaniste DK

Associé

Rasmus W. Frisk, architecte urbaniste DK

Collaboratrices

Bianca Maria Hermansen, architecte DK Émilie Salling Kjeldsen, étudiante en architecture DK Coordonnées de l’équipe

Arki_Lab ApS – Birkegade 4, kld.tv. 2200 Copenhagen, Denmark + 45 281 43 717 | mail@arkilab.dk www.facebook.com/arkilab www.arkilab.dk

Arki_lab est une jeune structure, ouverte à l’international, dirigée par Jeanette et Rasmus Frisk. À travers Arki_lab, nous allions théorie et pratique, avec l’ambition d’élargir les champs de la profession et de placer les gens au centre du développement urbain. À Arki_lab, nous générons des stratégies concrètes pour le développement urbain et la communication. Nous concevons des projets urbains nationaux et internationaux en insistant pour évoluer, avec la profession, dans le dialogue tant avec les professionnels que le grand public. Nous organisons et animons des ateliers d’enseignement dans les écoles publiques et les universités où nous impliquons les enfants et la jeunesse, les néophytes ou les futurs architectes. Nous donnons des conférences et prenons part aux défis de la profession à travers le dialogue et le débat avec le reste du monde.¶ Rasmus a une vaste expérience de la conception de schémas directeurs à grande échelle, au niveau national et international, de bâtiments et d’espaces publics. Il a collaboré avec des collectivités, des développeurs privés mais aussi avec des agences d’architecture et de paysage reconnues. Durant sa carrière, il a travaillé plusieurs années pour des structures telles que White Architects - une des cinq plus grandes agences européennes –, et l’agence de conseil en planification urbaine Gehl Architects sur des projets en Autriche, Chine, États-Unis et Europe.¶ Aujourd’hui, Rasmus fait également partie du Danish Institute of Study abroad (DIS) en enseignant l’urbanisme.¶ Jeanette a aussi une vaste expérience nationale et internationale. Elle a travaillé autour de la plupart des disciplines de l’architecture : la conception de bâtiments, le développement urbain à petite et grande échelle, la stratégie urbaine, le design, la recherche, les expositions et bien d’autres. Elle a travaillé avec de grandes agences telles que White Architects, Arkitema and Witraz sur d’importants projets et concours. Elle a aussi une grande expérience de l’enseignement de l’architecture et l’urbanisme au niveau supérieur et universitaire.¶ En montant notre équipe pour Europan12 sur le site de Marseille, notre objectif était de nous renforcer, grâce aux aptitudes et connaissances complémentaires d’une personnalité extérieure à l’agence : l’urbaniste Bianca Hermansen. Nous avons ainsi réuni les compétences pertinentes pour répondre aux défis et potentiels spécifiques du site, mais aussi pour répondre à cette question générique posée par le concours : la capacité de nos villes à s’adapter.

A new urban village

A new urban village

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Marseille / Plan d’Aou Saint-Antoine : Part.3

Il n’y a que mail qui maille - Cité

« Il n’y a que Mail qui Maille », en référence au Mail Canovas existant et au nouveau maillage proposé, est un véritable laboratoire d’urbanisme temporel. Au-delà de la forme, il s’agit de travailler sur un processus capable d’intégrer le « déjà là », d’innover avec l’inattendu et de valoriser l’espace public récemment créé.¶ La cartographie temporelle des fonctions, des usages et des mobilités met en évidence plusieurs axes de développement : connecter et conforter des centralités inter/intra quartiers, qualifier l’espace public, créer un signal urbain fort sur le Plan d’Aou. L’aménagement proposé souhaite minimiser les fragmentations spatiales et sociales.¶ En s’appuyant sur les divers rythmes urbains, dont les caractéristiques spatio et socio-temporelles sont appréhendées comme des données évolutives, il est proposé à chaque acteur du projet de définir ses outils et d’œuvrer dans un cadre constamment réadapté au fil des expériences et des observations.¶ À la recherche de la concordance entre les temps urbains et sociaux, le projet propose une stratégie urbaine et des aménagements spatio-temporels à trois échelles.¶ À l’échelle inter/intra quartier, un cheminement doux sur le plateau de Plan d’Aou crée une connexion entre le noyau villageois de Saint-Antoine, le parc de Séon et La Bricarde. Il englobe les places existantes, les équipements collectifs, l’accès aux nouveaux logements, le mail, les micro-architectures, une passerelle, un funiculaire, les services de la maison intergénérationnelle au rez-de-chaussée, etc.¶ Les micro-architectures amorcent un processus de co-fabri- cation avec les habitants. Il s’agit de mettre en évidence, d’accompagner et de pérenniser des usages de sociabilité dans l’espace public.¶ La « maille » de Plan d’Aou dessert le cœur de la maison intergénérationnelle. Les chambres aux étages bénéficient d’espaces partagés et leur trame structurelle permet leur facile reconversion. Le premier étage est réservé au parking des usagers. Pensé comme un espace adaptable, il pourra devenir un nouvel espace dévolu à de l’activité ou à un équipement.¶ Il est pertinent d’affirmer que, indépendamment de la qualité d’un programme ou d’un projet de développement, la mutation de l’entrée nord de Marseille, ne pourra aboutir que par des actions fortes de « connectivité » à l’échelle métropolitaine et inter/intra quartiers.¶ Loin de l’idée d’une ville fonctionnant 24h/24h, ce maillage doit permettre d’offrir des grappes de services publics et privés et conforter ainsi des « oasis de temps continu ».

L’avis du jury

Le projet se fonde sur une analyse fine de la situation urbaine du Plan d’Aou et propose de créer des nouveaux points de passage vers le quartier Saint-Antoine mais également de l’hôpital nord à l’Estaque, grâce à un téléphérique. L’aménagement de l’espace public est marqué par des micro-architectures développées de manières participatives. Le jury a souligné les qualités de maillages urbains proposés ici à plusieurs échelles.

L’équipe :

Représentante de l’équipe

Pauline Behr, architecte FR

Associés

Louise Balliet, architecte FR Anaïs Giraud, architecte FR Mauro Lombardo, architecte IT David Matéos Escobar, urbaniste MX Pauline Vincent, architecte FR

Collaborateurs

Amaga Dolo, géographe FR Patrice Rambaud, graphiste FR

Coordonnées de l’équipe europan12marseille@gmail.com

L’équipe s’est constituée spécialement pourEuropan12.C’estàMarseillequetoute l’équipe se rencontre, à travers des amitiés tissées au cours d’expériences universitaires et professionnelles. Mais c’est l’envie commune de mener une réflexion hors des problématiques quotidiennes rencontrées en agence qui la rassemble. Avec Europan12, c’est l’occasion de croiser les compétences pour développer une vision multifocale de la ville. ¶ Pauline Behr est diplômée de l’ENSAVT de Marne-la-Vallée, en 2009, et suit actuellement une formation en urbanisme. Pendant son parcours universitaire et professionnel elle a rencontré l’ensemble de l’équipe.¶ Louise Balliet est diplômée de l’ENSA de Marseille en 2010. Elle exerce actuellement dans une agence d’architecture marseillaise.¶ Anaïs Giraud est diplômée de l’ENSA de Grenoble en 2011 et obtient en 2012 le master « paysage et aménagement » à l’école ENSP Versaille-Marseille. Elle exerce actuellement dans une agence d’architecture marseillaise.

¶ Mauro Lombardo, diplômé de la Faculté d’architecture de l’Université de Palerme en 2010, est architecte libéral à Aix-en- Provencedepuis2013.¶ Pauline Vincent est diplômée de l’ENSA de Marseille en 2010. Elle exerce actuellement dans une agence d’architecture marseillaise.¶ David Mateos Escobar est titulaire depuis 2012 d’un master « urbanisme et développement » à l’Université d’Aix-Marseille. Depuis 2013 il mène une recherche doctorale sur les quartiers centraux de Marseille à l’UniversitédeLyon.¶ Amaga Dolo est géographe.¶ Patrice Rambaud est illustrateur.

Il n’y a que mail qui maille - Cité

Il n’y a que mail qui maille - Cité

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 07:50
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers la Communauté d’agglomération Roissy porte de France - Fosses / Le village: Part.2

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers la Communauté d’agglomération Roissy porte de France - Fosses / Le village: Part.2

Le blog, ayant présenté succinctement les lauréats de la 12ème session d’EUROPAN, a donc souhaité publier ces 21 visions prospectives, à travers les sept sites français.

Le thème de la ‘’Ville adaptable’’ correspond aux réflexions de notre société en perpétuel mouvement. Les questionnements sociétaux à l’échelle d’un territoire ramènent d’une manière plus singulière à réfléchir sur nos modes de vies, nos usages, nos quotidiens à travers les rythmes et respirations de la ville.

Cette partie est donc consacrée au site de la Communauté d’agglomération Roissy porte de France - Fosses / Le village.

Localisation :

Secteur Nord du bassin parisien, Fosses

Population :

Commune 10 000 hab. - Agglomération 86 131 hab.

Site de réflexion :

126 ha

Site de projet :

8,6 ha

Site proposé par :

Communauté d’agglomération Roissy Porte de France et Ville de Fosses, avec les partenaires suivants sur le projet : PNR-OPF, CC Pays de France, CG95, DRAC, JPGF

MAÎTRISE DU FONCIER :

Ville de Fosses et propriétaires privés

SUITES DONNÉES AU CONCOURS :

Étude urbaine pouvant aboutir à une maîtrise d’œuvre urbaine, à une maîtrise d’œuvre d’espaces publics, ou à une maîtrise d’œuvres architecturales en relation avec les partenaires

COMMENT LE SITE RÉPOND AU THÈME DE LA VILLE ADAPTABLE

Dans le périmètre d’aménagement du grand territoire de Roissy, le site proposé est au cœur du bourg rural d’origine de Fosses. À son architecture authentique et villageoise correspond un caractère de frange urbaine en limite du territoire agricole. Partie de la ville quelque peu figée et isolée, sa nécessaire revitalisation ne devra pas en dénaturer les qualités spécifiques. Le projet questionne diverses échelles. À l’échelle du territoire, il s’agit de mesurer l’exemplarité d’une intervention urbaine en lisière du paysage naturel et agricole ; de l’imaginer comme partie prenante d’un parcours régional en réseau reliant différentes communes. À l’échelle de la ville, il s’agit de réfléchir à l’établissement d’une dynamique susceptible de donner une nouvelle identité au village. À l’échelle du site, il s’agit de questionner les proximités et les échanges entre la nature contemporaine du projet et celle du centre historique avec son patrimoine archéologique.

CARACTÉRISTIQUES DU SITE

Membre de la Communauté d’agglomération Roissy Porte de France, la ville de Fosses se situe aux confins de la ceinture urbanisée de la métropole parisienne, dans le périmètre d’aménagement du Grand Roissy et la sphère d’influence directe de la plateforme aéroportuaire de Paris/CDG.

Sa localisation, sa géographie particulière et sa forme urbaine étirée en font une porte et une articulation entre ville et campagne. Au cœur du Bourg ancien, à l’écart de la ville récente, le site du projet a un caractère aujourd’hui préservé qu’il conviendra de régénérer.

Limitée au sud par la voie principale longeant le cheminement de l’Ysieux, la propriété communale s’étend au nord sur la pente de la rue de la Mairie jusqu’au cimetière qui se déploie en lisière de la campagne. À l’ouest, un lotissement et des fermes anciennes, à l’est, des propriétés diverses constituent des limites foncières et d’interventions. Le long de la rue de la Prairie de Rocourt et de la Grande Rue, la présence de l’église qu’accompagne le

« Centre d’interprétation du patrimoine céramique de la vallée de l’Ysieux » et des fermes anciennes fonctionnent comme un appel pour le nouveau quartier de ville. Les terrains actuellement occupés par les différents services municipaux et les bâtiments institutionnels ont ainsi vocation à pouvoir se transformer.

L’occasion est ici donnée : - de concevoir un nouveau quartier d’habitat dans une configuration de quartier de ville affirmant le caractère spécifique d’un milieu urbain entre ville et campagne, - d’engendrer dialogue et harmonie dans la relation entre le déjà là et les apports d’un projet exemplaire, - de développer une réflexion sur la nature des liens et la spatialité des lieux que l’espace public produit, - de penser des réalisations qui supportent des transformations, à l’image des réhabilitations qui s’inscrivent dans le périmètre du projet, - de raisonner des pratiques et des aménagements de l’espace dans une temporalité adaptée aux évolutions, qui, pour favoriser le lien social, incitent à la mixité et à la mutualisation des usages, à l’accueil de populations diversifiées.

STRATEGIE DE LA VILLE

Quatre objectifs majeurs incarnant les priorités de la ville se dégagent pour aider à reconnaître et valoriser les richesses de ce territoire. On s’efforcera ainsi : 1- En écho au programme de rénovation urbaine en cours sur le centre ville et au pôle gare de Fosses, de s’appuyer sur le patrimoine historique et naturel du village pour développer un projet de requalification urbaine et de revitalisation économique pour créer une nouvelle polarité au cœur du centre ancien, seul secteur de la ville intégré au Parc national régional Oise Pays de France, 2- De faire du village de Fosses un pôle d’attractivité cultu- relle et écologique, à la croisée d’un parcours historique et naturel s’étendant sur toute la vallée de l’Ysieux : Centre d’interprétation de l’histoire potière, atelier d’artiste associé à un gîte d’étape avec des chambres d’hôtes, espace de promotion de la vallée et de son paysage, circulations douces... 3- De promouvoir le développement d’activités écono- miques durables, en tirant parti de la proximité du centre technique municipal (CTM) et des terres agricoles situées en lisière du site : commercialisation de produits issus de l’agriculture raisonnée, cité artisanale et d’activités adossée au CTM, etc. 4- De renforcer l’offre et la qualité du logement sur le terri- toire par l’impulsion de programmes novateurs et adaptés répondant aux besoins de populations diverses et aux différentes étapes de leur parcours résidentiel : logements sociaux et en accession destinés à de jeunes adultes et à des familles.

ADAPTABILITÉ : LES PRINCIPAUX ÉLÉMENTS À PRENDRE EN COMPTE

Plusieurs thèmes de travail contribuent à l’élaboration de réponses justifiées. - Un quartier traversé : il s’agit ici d’articuler le passage du centre urbain vers la campagne, de qualifier l’espace public en permettant continuités, accessibilités, porosités et traversées, tout en favorisant un lien par la campagne avec l’autre partie de la ville.

- Un quartier conçu dans la durée : pour prendre en compte le facteur temps, il s’agit de conjuguer sur le mode expérimental des phases successives de réalisation pour aménager l’espace public, comme pour édifier ou réhabiliter des bâtiments. De manière à définir des perspectives stables, il s’agit d’accepter des évolutions morphologiques, des mutations programmatiques, des activités provisoires, et même des réversibilités, de manière à penser de façon pertinente l’urbanité des lieux et la forme des espaces habités.

- Un quartier de développement d’activités et d’usages divers : les terrains du périmètre de projet sont actuellement occupés par de nombreux équipements et services municipaux et par de l’habitat. De possibles trans- formations, issues d’une approche nouvelle du rôle et de la gestion des services techniques par exemple, serviront de propositions conçues autour de la relation entre logements, travail, écoles, commerces, activité économique et touristique et, de manière plus générale, autour de la mutualisation des usages et de la mixité des programmes sur le site. La présence des lieux culturels et cultuels est ainsi une opportunité à saisir.

- Un quartier contemporain expérimental : à l’image d’une interface réflexive à inventer ici entre ville et nature, en adéquation avec un paysage durable, il s’agit d’expérimenter la morphologie d’une nouvelle polarité urbaine, à l’écoute du contexte existant, qui pose la question de la densité, de la porosité, et qui tisse des liens organiques entre logements, équipements, activités et culture. Une occasion unique est donc offerte ici de constituer une nouvelle polarité urbaine contemporaine, assurant une articulation entre ville et campagne qui réponde, en terme de qualité de vie, aux attentes de la population. À l’échelle stratégique, il s’agit d’élaborer des propositions formulées par un plan guide qui prenne en compte les possibles évolutions et transformations à terme, pour stratifier et croiser les thématiques développées en les inscrivant dans une analyse du contexte qui justifie le cheminement du projet. À l’échelle du site, il s’agit de proposer des dispositifs urbains et architecturaux qui mettent en forme, dans une temporalité réfléchie, des étapes concrètes de réalisation élaborées sur la base d’une programmation explicite.

Pour s’inscrire avec pertinence dans le contexte, il s’agit de favoriser des rapports sociaux solidaires, des échanges et des flux confortables, de mettre en valeur la richesse archéologique, historique et agricole, de modeler les pleins et les vides, le paysage d’un quartier équitable où on aura plaisir à circuler, habiter, travailler et se cultiver.

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers la Communauté d’agglomération Roissy porte de France - Fosses / Le village: Part.2
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers la Communauté d’agglomération Roissy porte de France - Fosses / Le village: Part.2

L’amateur... rend possible l’imprévisible. Lauréat

La commune de Fosses rencontre une problématique commune à de nombreux villages périurbains : quelle forme de développement et de densification prescrire face à l’étalement urbain qui ne cesse de progresser à un rythme accéléré et imprévisible ? La question de l’adaptabilité prend alors tout son sens.¶ L’Amateur a pour moteur « l’intérêt passionné » : il souhaite partager sa culture et ses connaissances pour une certaine qualité architecturale, en opposition à un consumérisme effréné qui tend à lisser les singularités. Pour sortir d’une passivité dictée par la société de consommation, notre démarche instaure une coproduction locale entre travailleurs et bénéficiaires. L’innovation de notre proposition réside dans l’immatériel, dans le regroupement.¶ Système basé sur la mise en relation d’acteurs et la volonté d’échanges, il a pour objectif de transformer ou de produire un patrimoine bâti, adapté et local. Il repose de ce fait sur un partage des compétences et des pouvoirs entre l’expert et le citoyen. Le système économique proposé utilise des statuts juridiques coopératifs immédiatement opératoires : la Société coopérative d’intérêt collectif SCIC et la Société coopérative et participative SCOP. Les rouages de cette mécanique ne sont pas dirigistes. Universel, le système peut s’adapter à diverses situations et à différents contextes territoriaux.¶ La matérialisation progressive des projets menés par la SCIC peut suivre différents scénarios imprévisibles. Micro maisons, microcollectifs, rénovations, transformations énergétiques du bâti existant permettent une densification qui répond non seulement aux attentes évaluées et quantifiées en nombre de logements mais intègrent progressivement cette demande dans le temps. La lecture sensible de l’arpenteur Amateur révèle alors les qualités « déjà là » : recenser les opportunités foncières et immobilières qui sont disponibles à proximité des services collectifs existants, plutôt que de s’emparer d’un site naturel circonscrit à un périmètre d’étude. Cette densification raisonnée valorise la réappropriation de l’existant et favorise les détournements : réinstaurer des micros centralités, générer de nouveaux réseaux de productions, de mobilités et d’emplois qui se matérialisent dans la maison du projet, le centre technique municipal, les ateliers relais de poterie, une ferme rénovée, de nouvelles fermes, le marché et une maison de retraite.¶ Le dessin est le médium qui autorise le dialogue et l’échange au sein des communautés d’Amateurs. Chaque opération projetée, bien que singulière, est rendue intelligible par un système de représentation universel : des notices de montage qui décrivent une qualité architecturale, des usages individués et un ensemble de prescriptions pour la mise en chantier. En ce sens, le dessin ne limite pas son champ d’action aux seuls interlocuteurs spécialistes, mais garantit la coproduction entre divers acteurs. Le système repose donc sur la volonté commune, alchimie fragile dont le catalyseur n’est autre que la force de conviction éminemment politique.

L’avis du jury

Projet cohérent, ambitieux sur le thème de la co-production, économe en ressources naturelles et foncières. Ce projet processus se focalise sur les leviers à actionner pour que la ville se transforme sur elle-même. Le partage économique et social des compétences et des pouvoirs entre l’expert et le citoyen, à l’image des réseaux de production 2.0, fonde le projet. Le projet développe spatialement un scénario de densification raisonné, permettant la réappropriation de l’existant. Le jury a jugé la méthode envisagée juste dans son dimensionnement et son principe. Le processus proposé a été estimé innovant mais aussi très sérieux, solide et bien construit, à même de servir de modèle pour des sites similaires. Le processus de projet répond pleinement aux enjeux de la thématique de la session notamment dans sa capacité à mettre en place un catalyseur sensible aux qualités existantes.

L’équipe :

Bolehoro

Représentant de l’équipe

Julien Boidot, architecte urbaniste FR

Associés

Mathieu Holdrinet, architecte urbaniste FR Arnaud Ledu, architecte urbaniste FR Émilien Robin, architecte urbaniste FR Coordonnées de l’équipe

L’amateur - Bolehoro 68, avenue du Général Michel Bizot 75012 Paris, France +33 (0)1 44 68 39 61 +33 (0)6 48 48 73 30 contact@lamateurfosses.fr

Julien Boidot, Mathieu Holdrinet, Arnaud Ledu et Émilien Robin se rencontrent à Paris en 2006. Ils regroupent leurs activités distinctes au sein du collectif BoLeHoRo en 2010. Bien plus qu’un simple outil de travail, une grande table en bois sur mesure leur offre un véritable lieu d’échange, d’émulation et de partage d’expérience. Elle permet la mise en commun de réflexions menées sur des sujets et des échelles variés, allant du petit équipement culturel communal au projet urbain à l’échelle territoriale. En 2011, l’équipe reçoit une mention honorable à l’Europan11 pour son projet intitulé « Prospectives ... pour une stratégie du disponible», proposé sur le site belge de Sambreville.¶ Avec Europan, les membres du collectif s’accordent un recul sur la pratique du métier et les conditions de commandes des marchés publics ou privés. Las, ils souhaitent s’éloigner d’une production architecturale contemporaine victime des effets de mode, tel un produit de consommation standardisé. Pour eux, l’architecte, aujourd’hui dépourvu de nombreuses prérogatives, jadis essentielles, est réduit à assumer de multiples responsabilités contractuelles. Il se réfugie dans le rôle de simple designer urbain, et livre une architecture « packaging », bien souvent fade, dénuée de sens, qui fabrique des paysages urbains génériques.¶ C’est en véritables Amateurs passionnés d’architecture et de construction qu’ils décident de saisir à « bras le corps » le sujet de cette deuxième session d’Europan. Dans un contexte où les territoires se transforment rapidement et où l’obsolescence des bâtiments guette dès leur livraison, ils réfléchissent à des solutions alternatives immédiatement opératoires. Par la force de proposition, ils ambitionnent de générer les opportunités de projets en redéfinissant les programmes qui leur sont soumis. En résistance, et persuadés d’une nécessaire remise en cause des conditions d’élaboration des projets, ils aspirent à prouver l’utilité sociale des architectes.

@lamateurfosses

@lamateurfosses

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers la Communauté d’agglomération Roissy porte de France - Fosses / Le village: Part.2

ENTRECROISEMENTS – Mentionné

Choix du site : L’emprise relativement réduite du site de Fosses (8,6 ha) ne l’empêche pas de receler un grand nombre des problématiques contemporaines en matière d’urbanisme : territoires de la dispersion ; agricultures (péri)urbaines ; gestion des ressources aquatiques (eaux pluviales et de ruissellement) et pédologiques (artificialisation, érosion) ; patrimoines très anciens ou plus récents ; rapport aux grands espaces et à la « nature ». C’est pourquoi nous considérons qu’il s’agit, peut-être paradoxalement, du site le plus stratégique parmi les trois territoires de la région Île-de-France proposés pour cette douzième session d’Europan – les deux autres étant d’une part à Paris intra-muros et d’autre part à Saclay, au sein d’un des « clusters » du Grand Paris. Ce sont en effet les territoires d’interface situés aux extrémités des métropoles qui connaissent la plus grande croissance et les plus grands bouleversements urbains, sociaux et paysagers.

Relation au thème : La présence d’un patrimoine plus que millénaire (l’activité potière) au cœur du site et du programme nous a conduits à reconsidérer la question du temps comme celle de l’espace.

Nous nous sommes inspirés du concept de « longue durée » créé par l’historien Fernand Braudel, qui distingue trois types de temporalités : la longue durée des structures géographiques, le moyen terme des conjonctures socio-économiques et la ponctualité des événements d’ordre politique.¶ En déclinant cette logique de différenciation des rythmes au projet urbain, il s’agit, par l’analyse territoriale, d’identifier les fondements territoriaux du projet, c’est-à-dire une structure (géographique, urbaine, paysagère) et des logiques d’organisation (de l’espace, des acteurs, du processus) suffisamment ancrées et partagées pour qu’elles puissent s’adapter aux conjonctures socio-économiques et politiques de l’aménagement. Les possibilités mises en évidence pourront, d’une part, être amendées et complétées par des propo- sitions ultérieures et, d’autre part, se déclencher à des moments différents (voire ne pas se déclencher) par des interventions permanentes ou temporaires sans perdre la cohérence d’ensemble.

Description du projet

Le projet entrecroise trois entrées thématiques (« adapter l’agriculture », « adapter le village » et « adapter son logement ») qui possèdent chacune leur propre mode de fabrication dans le temps : elles correspondent à des configurations d’espaces, des systèmes d’acteurs, des logiques de mise en œuvre et des temporalités variables. Chaque thématique est traitée selon un raccourci d’échelles entre l’analyse régionale et les traductions micro-locales. L’organisation d’ensemble est guidée par une insertion fine dans la topographie et le contexte paysager.¶ Par ailleurs, le projet s’interroge autant sur le « comment faire » que sur le « quoi faire ». La faisabilité des propositions en constitue un élément central (ce qui n’empêche pas une vraie radicalité), tout comme l’étude de moyens de mise en œuvre.

L’avis du jury

La mise en relation systématique des axes de stratégie métropolitaine avec la stratégie urbaine et son expression architecturale garantit une forte cohérence au projet. Le projet de renouvellement rural met en avant trois axes de recherche autour de l’agriculture urbaine de proximité, du renforcement du cœur de village et de la stimulation des initiatives individuelles. La complexité spatiale du projet (onze profils d’espaces publics et cinq typologies de logements dont plusieurs atypiques – maisons serres ou patio ou extension de type « bimby » correspond à l’envie d’entre- croiser progressivement des systèmes urbain et naturel. La programmation est recherchée, explicitée, et rayonne au-delà du site de projet. Ce projet a été jugé très complet. Le développement économique autour d’un maraîchage bio-intensif a été considéré comme une option tout à fait réaliste. Le processus de projet répond pleinement aux enjeux de la thématique de la session.

L’équipe :

Terau

Représentant de l’équipe

Morvan Rabin, urbaniste FR

Associés

Alline Correa Bouric, architecte urbaniste BR Vincent Prié, architecte urbaniste FR Collaborateur

Tangi Rabin, jardinier-botaniste FR

Coordonnées de l’équipe

terau@mailoo.org www.terau.fr

Parcours... croisés. Nous nous connaissons depuis notre dernière année d’études réalisée au sein de la même formation à l’Institut d’urbanisme de Paris. Nos parcours universitaires et praticiens respectifs se sont déroulés à la croisée de l’architecture, de l’urbanisme et du développement territorial, en expérimentant divers rôles de la fabrication des territoires (maîtrise d’œuvre, AMO, maîtrise d’ouvrage urbaine) dans des pays différents (France et Brésil).¶ Ils nous offrent des compétences croisées et un intérêt commun dans des disciplines complémentaires (géographie, développement territorial, environnement, architecture, paysage, espaces publics, économie de l’aménagement, etc.) qui nous permettent d’appréhender l’ensemble des échelles de projet, depuis le grand territoire jusqu’aux micro-aménagements d’espaces publics. Approche... territoriale : Notre approche se fonde sur l’intégration des structures et des dynamiques territoriales au projet considéré, quelles que soient sa nature et son échelle. Elle répond aux problématiques de la « ville-territoire » et au contexte de crise (sociale, environnementale, économique) qui impliquent de réfléchir à une transformation radicale du projet d’urbanisme, avec des méthodes et des outils plus ouverts et itératifs. Europan... affranchissant : La participation à Europan permet de dépasser les contraintes temporelles, économiques ou hiérarchiques qui s’exercent dans les structures (publiques ou privées) de réflexion et d’action sur le territoire. Elle amène à aborder le projet par des thématiques nouvelles et à conforter une approche personnelle, tout en restant dans un contexte cadré pouvant aboutir à des réalisations concrètes. Elle peut ainsi conduire à une commande publique, dont l’accès est très compliqué par le mode de sélection des appels d’offres qui se base en grande partie sur la capacité économique des opérateurs, leurs références et le prix des prestations. Suite...fertile ter.a.u | territoire.architecture.urbanisme

ENTRECROISEMENTS

ENTRECROISEMENTS

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Par la grande porte – Mentionné

SITUATIONS HABITANTES : Intervenir sur une ville pour en projeter un développement soutenable ne peut se résoudre en un choix unique de « zoning ». L’urbanisme d’aujourd’hui doit prendre en compte le macro et le micro, soutenir les qualités propres de chacune des parties du tout, chercher les spécificités, et en faire des vecteurs identitaires remarquables et revendiqués. Il s’agit de penser un urbanisme de la réversibilité, d’y voir l’hétérogénéité formelle comme une force, tendre à la sobriété formelle, à la recherche de situations habitantes intenses, de situations cohabitantes réelles, fortes et revendiquées.

HÉRITAGE ET PAYSAGE : Nous ne proposons pas une solution de développement figée mais une stratégie à long terme, basée sur le paysage existant dont la structure constitue l’assise fondamentale du lieu, les données essentielles du projet. Ce paysage est pour nous l’illustration physique de la mémoire collective, celle qui participe à la permanence immatérielle d’un lieu ou d’un groupe : le patrimoine et, plus largement, l’héritage, pour reprendre le terme anglo-saxon.

Le paysage – l’existant – constitue une continuité dynamique spatiale et temporelle. Une échelle de temps lente, préhensible, comme référentiel de l’être humain – la dimension stable.

RELEVER ET RÉVÉLER : Relever les interpénétrations, les relations, les diversités, les multiplicités, les identités, les valeurs et les forces d’un lieu et les révéler, les exacerber, en faire le terreau commun. Il ne s’agira définitivement pas d’une refonte du lieu mais bel et bien de se fondre en lui.

PAR LA GRANDE PORTE : FOSSES et LE PNR : Pour le cas du Vieux-Fosses, nous devons révéler les vecteurs d’identités lui permettant d’exister en tant que village dynamique et attractif, puis vis-à-vis du Plateau de la cabine et enfin au sein du Parc naturel régional Oise - Pays de France, qui sera un vecteur d’existence très fort régionalement et nationalement. Le PNR va permettre à Fosses de trouver une place dans la voie d’un urbanisme contemporain tourné vers des valeurs culturelles locales et le rythme des saisons.

Il ne s’agira définitivement pas d’une refonte du lieu mais bel et bien de se fondre en lui

TROIS STRATES D’INTERVENTIONS : Nous proposons trois strates d’interventions et choisissons de commencer par celle de l’échelle la plus locale et opérationnelle pour ensuite aller vers une stratégie globale de positionnement vis-à-vis du PNR, une stratégie de grand territoire :

1 – Structurer et habiter le bourg : une intervention de proche en proche pour redonner une échelle habitante aux espaces publics, revaloriser les équipements existants ou projetés, tout en répondant à un demande de nouveaux logements dans le temps.

2– Ré-adopter la nature et ses métiers : utiliser le support agricole de la région pour introduire une ferme pédagogique et ludique comme lieu de sensibilisation à une production locale et aux saisons (en relation avec les jardins potagers alentour et les écoles).

3 – Fosses, portes sud du PNR : mettre la village de fosses dans un tissu de promenades, retrouver une connectivité depuis le RER et faire du village un point de départ du PNR.

L’avis du jury

Le projet part d’une restructuration fine et d’une densification forte du bourg par de l’habitat pour s’ouvrir ensuite sur les espaces naturels. Un maillage fin rend le tissu existant poreux et dessert de petites opérations de logements intermédiaires qui s’implantent autour d’un noyau d’équipements publics et culturels consolidé. La lisière est qualifiée et cherche à ré-adopter la nature et ses métiers : une ferme pédagogique et la maison du PNR s’articulent autour d’une place publique et s’ouvrent sur la prairie. À l’échelle territoriale, un renouvellement du partenariat entre Fosses et le Parc naturel régional a lieu et s’illustre par la création de plusieurs parcours en boucle qui font du site une porte du PNR. Le jury a apprécié la finesse de l’insertion paysagère. « Par la grande porte » est un beau projet, élégant, adapté aux paysages typiques de l’Île-de-France.

L’équipe :

BAU (Bureau d’aménités urbaines)

Représentant de l’équipe

Hans Lefevre, architecte FR

Associés

Matthieu Bergeret, architecte FR Flavien Bézy, urbaniste FR Paul Rolland, architecte FR Julien Rouger, architecte FR

Coordonnées de l’équipe

BAU (Bureau d’aménités urbaines) 10 cours de Gourgue 33000 Bordeaux, France +33 (0)9 54 31 98 44 contact@2pma.com www.2pma.com www.bezy-urbaniste.fr

Nous revendiquons une production plurielle du projet où les compétences de chacun ouvrent des horizons nouveaux. Ici, l’association architectes/urbanistes est sans hiérarchie ni « ordre d’intervention».¶ Nous avons répondu à Europan sous la forme d’un collectif nommé BAU (Bureau d’aménités urbaines) dont la naissance a eu lieu deux ans auparavant lors d’un deuxième prix àEuropan. Depuis, le collectif s’est illustré en remportant le premier prix du concours international Neuchâtel 2020, et en travaillant sur un projet de Zac en Seine-et-Marne.¶ Ce collectif est formé de l’Agence 2 :pm architectures (composée de Matthieu Bergeret, Hans Lefevre et Paul Rolland) et de l’Agence Flavien Bézy Urbaniste, basées entre Bordeaux et Paris. Sur ce projet d’Europan, se sont associés Julien Rougeret le Studio POIVRE en conseil graphique.¶ Europan constitue pour nous l’occasion parfaite de concilier le réalisme d’une commande concrète et la possibilité d’explorer de nouvelles formes urbaines et architecturales.¶ L’adaptabilité aux rythmes urbains est pour nous une question centrale dans l’acte de faire la ville. En effet, nous visons une stratégie de petite couture, d’adaptation qui constitue le terreau identitaire d’un lieu. Il s’agit d’oublier définitivement le grand geste urbain, l’idée étant de se pencher sur le contextuel, sur la greffe au territoire.¶ Il n’y a pas eu croisement mais synergie. L’adaptabilité et les rythmes urbains sont le squelette d’un renouveau urbain. Il s’agit de penser des lieux, des ambiances, des usages nouveaux dans une fluidité fonctionnelle, identitaire et structurante avec le « déjà là».Nous avons ici pensé un urbanisme de la réversibilité où l’homogénéité est une force, pour lequel il faut tendre vers la sobriété formelle, vers la recherche de situations habitante.

Par la grande porte

Par la grande porte

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 07:48
Retour sur 21 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers 7 sites : Part.1

Retour sur 21 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers 7 sites : Part.1

Le blog, ayant présenté succinctement les lauréats de la 12ème session d’EUROPAN, a donc souhaité scruter cette semaine, 1 article par jour qui détaille ces 21 visions prospectives, à travers les sept sites français.

Huit éditos sur ses regards croisés, le premier se porte sur le thème ‘’La Ville Adaptable’’.

Le thème de la ‘’Ville adaptable’’ correspond aux réflexions de notre société en perpétuel mouvement. Les questionnements sociétaux à l’échelle d’un territoire ramènent d’une manière plus singulière à réfléchir sur nos modes de vies, nos usages, nos quotidiens à travers les rythmes et respirations de la ville.

La ville est, par nature, un lieu de maximisation des interactions mais c’est aussi un lieu de séparation. Une ville attractive qui se développe et où l’on se sent bien est un territoire organisé où les individus se rencontrent et échangent. La question de l’intensité urbaine et de la rencontre est essentielle. Une ville n’est pas une ville si on ne peut pas s’asseoir, boire et uriner gratuitement dans la journée, mais aussi la nuit ou le week-end.

Le temps était une dimension encore très peu abordée en matière d’aménagement et d’urbanisme. On pense les villes, on les organise, on les aménage comme si elles ne fonctionnaient que 16h/24h et seulement la semaine. Jusqu’à présent, on a agencé l’espace pour gagner du temps – je pense à nos TGV en France, aux autres trains à grande vitesse en Europe et ailleurs –, mais on a rarement agencé le temps pour gagner de l’espace. Tout le monde s’interroge sur la manière dont on peut construire la ville sur la ville, mais en fait la ville poursuit son extension sur l’espace.

Nos modes de vie ont changé mais la fabrique de la ville, la matérialité, ne s’est pas toujours adaptée aux nouveaux modes de vie quotidiens, ou aux nouveaux cycles de vie comme, par exemple, l’allongement de la durée de vie. On constate qu’il y a également une utilisation quasi mono-fonctionnelle des bâtiments (ce n’est pas forcément le cas de celui dans lequel on se trouve), des quartiers mais aussi des espaces publics.

Le temps est une dimension essentielle comme clé de lecture des dysfonctionnements, comme levier en termes de développement durable. Le temps concerne tout le monde dans la vie quotidienne. Le temps répond à la demande des populations en Europe en termes de proximité, de participation. Le temps renvoie aussi à la dimension sensible de chacun pour laisser place à la création.

Pour changer de regard, voir la ville comme une pulsation – en journée elle attire, le soir elle expulse –, on doit avoir une approche systémique et multi-scolaire. Mais on doit penser la ville comme un système de flux et non pas comme un système de stocks : il y a des gens et des choses qui rentrent, il y a des gens et des choses qui sortent. Il faut aussi penser à une ville en mouvement plus qu’à un espace figé, et aussi qu’il s’agit d’une entité à trois dimensions et non d’un plan.

La ville est aussi un espace qui n’est pas seulement utilisé par les résidents. Elle est aussi faite pour des utilisateurs temporaires : les travailleurs, les visiteurs, les usagers.

Celles et ceux qui passent leur temps éveillés dans votre ville, jamais on ne leur demande leur avis lorsque l’on organise un espace. Le banc, qu’est-ce qu’on en fait ? Est-ce qu’on l’installe ? Et où ? Et ensuite pour qui l’installe-t-on ? Pour les personnes âgées, pour les jeunes, pour les clochards... ? Pour qui installe-t-on le banc ? Pour ceux qui votent là ou pour ceux qui votent ailleurs ?

Marseille / Plan d’Aou Saint-Antoine

Marseille / Plan d’Aou Saint-Antoine

Les caractéristiques du temps urbain : étalement, éclatement, urgence :

À partir du moment où l’on a changé de regard sur les temporalités urbaines, on doit analyser leurs caractéristiques nouvelles : l’étalement, l’éclatement et l’urgence.

L’étalement de la ville sur l’espace, c’est la ville diffuse. La ville s’étale en ignorant les frontières. Mais l’étalement, c’est aussi celui des activités sur le temps. L’économie a grignoté le temps de la sieste, le temps du repas, le temps du week-end, et le temps de la nuit. 18 % des salariés aujourd’hui en Europe travaillent la nuit. Le week-end est désormais un temps de travail, le samedi aussi et, de plus en plus, le dimanche. Le temps des repas a diminué de moitié en vingt ans. Pour les Anglais, c’est douze minutes le repas de midi en moyenne. En France, on est encore à quarante minutes mais ça a quand même diminué de moitié. On se couche 1 h 30 plus tard que nos parents. Donc, la figure actuelle, c’est la ville continue, 24 h/24 h et 7 j/7 j.

La ville a éclaté en espaces où l’on dort, où l’on travaille, où l’on s’amuse, en espaces où l’on s’approvisionne. La figure de cette ville composée de zones insulaires, c’est la ville archipel. Mais concomitant est l’éclatement des temps.

On a fonctionné pendant longtemps au rythme du soleil, puis au rythme des cloches, puis au rythme de la sirène de l’usine (8 h-12 h/14 h-18 h). Aujourd’hui, 53 % des salariés travaillent en horaires atypiques. Donc, une majorité de gens travaille en horaires décalés. On est passé des grands rythmes sociaux au temps pivot du téléphone portable. Et ça, c’est l’idée d’une ville à plusieurs temps : on n’est plus dans un seul, on est dans plusieurs temps.

La troisième caractéristique du temps urbain contemporain, c’est l’urgence et, avec les télécommunications, le temps réel qui implique une accélération généralisée, avec une synchronisation mondiale.

Les mobilités s’étalent de la même façon : elles éclatent et deviennent de moins en moins régulières, de plus en plus périphériques et événementielles. Ce sont de plus en plus des mobilités de loisirs que l’on continue pourtant de regarder comme si c’était toujours du domicile/travail qui ne représente que 25 % des mobilités. Ces mobilités sont de moins en moins prévisibles et sont de dernière minute. Elles sont zigzagantes, donc travailler sur le temps, ça passe par des ajustements des systèmes de transport, mais ça veut dire aussi relocaliser les services près de l’habitat et relocaliser les services près des entreprises.

Par rapport à ces évolutions, l’individu devient de plus en plus mobile. Il est poly-topique : il a plusieurs lieux. Il est poly-actif : il a un portefeuille d’activités plus qu’un seul métier. Il est de plus en plus instable : en famille, au travail, dans sa localisation. Il est de plus en plus imprévisible, il devient de plus en plus un hybride alors que l’offre urbaine est toujours plus statique et rigide. Les conséquences de ces évolutions, c’est tout d’abord l’accroissement de la complexité : on est face à quelque chose qu’on a du mal à comprendre, qu’il faut penser en trois dimensions et y intégrer le temps : 30 % des Européens disent ne plus maîtriser le temps. C’est aussi une consommation accrue d’espaces : chaque fois que l’on produit une nouvelle fonction, on produit un nouvel objet célibataire en périphérie et, donc, on accroît la ville. C’est une désynchronisation et des difficultés à concilier la vie professionnelle et la vie familiale. Et puis, sans doute, des difficultés à se rencontrer au sens où l’on pouvait le dire avant.

Mais alors qu’existe-t-il comme réponses ? D’abord, il y a des réponses individuelles par rapport à l’accélération : la reprise en main de la maîtrise de son temps : si je veux, je peux arrêter. C’est l’explosion des loisirs lents, c’est le lâcher-prise d’un certain nombre de personnes, à un moment de la vie. Et puis, il y a aussi des réponses collectives à travers des courants militants comme le Slow Food ou la Città Slow, ces villes qui fonctionnent au ralenti. Mais c’est aussi la capacité que l’on a d’inventer, dans tous nos territoires, des fêtes : la fête des voisins pour faire quartier ; les vides grenier où l’on va acheter le cendrier de son voisin ; les nuits blanches : on a vu l’explosion de ces fêtes qui permettent en soirée de faire territoire et de faire ville, et ça marche !

Marseille / Plan d’Aou Saint-Antoine

Marseille / Plan d’Aou Saint-Antoine

La ville malléable comme réponse ?

Mais il y a des réponses aussi en termes de polyvalence des espaces, de rotation d’activités et d’hybridation. C’est la question de la ville malléable. Quelques exemples à différentes échelles : les quais de la Seine deviennent une plage pour l’été ; la place de la mairie devient une patinoire à Strasbourg ; une école accueille d’autres activités le soir ; un avion transporte des hommes la journée et du courrier la nuit ; un couloir de bus devient un parking la nuit ; un espace anxiogène devient un lieu de spectacle pour des artistes ; un espace vide dans le désert devient une ville le temps d’un événement, une rue devient un terrain de foot, mais aussi un bar devient un lieu de travail, un espace hybride ; une laverie devient une bibliothèque, une gare, un supermarché.

Donc, par rapport à ça, et au-delà de ces petites expériences que l’on peut constater dans les villes, l’objectif autour de la ville malléable c’est de pouvoir répondre à des contraintes en utilisant la clé des temps. Comment s’adapte-t-on à la diversité de la demande au long de la vie, de l’année et des jours ?

Comment limite-t-on la consommation d’espace et optimise-t-on les surfaces disponibles ? Comment réduit-on les coûts ? Et, enfin, comment gagne-t-on en intensité urbaine pour faire ville ?

La ville malléable c’est une cité qui se laisse façonner sans rompre. Ce n’est pas la ville 24h/24h, ce n’est pas la ville éclatée, mais c’est une cité qui est dans une logique d’intelligence collective et où on se laisse le droit d’expérimenter et de se tromper pour revenir en arrière. Une ville malléable, c’est la polyvalence et l’usage alterné de l’espace public et des bâtiments, donc à différentes échelles temporelles : de l’année à la journée, en passant par les saisons ; et à différentes échelles spatiales : de l’habitation à l’agglomération, en passant par le quartier et la rue. La ville malléable, c’est aussi des espaces publics polyvalents ; des bâtiments polyvalents ; un mobilier urbain qui soit adaptable, modulaire et convertible ; une signalétique en temps réel puisque la ville va changer d’affectation au cours du temps ; un nouveau design de la ville ; et, surtout, une co-conception à chaque étape.

Une ville malléable, c’est également de nouvelles règles pour de nouveaux usages : ce sont des règles de partage de l’espace collectif : c’est déjà difficile le partage d’un espace collectif dans la ville aujourd’hui, comment fait-on lorsque les activités tournent dans un même espace, dans un même bâtiment ? Donc, il faut des règles. Il faut établir des limites spatiales et temporelles de cet usage alterné : quand et où ça s’arrête ? Il faut une signalétique adaptée, une organisation de la gestion de calendriers d’usages, mais aussi des chartes d’usage de l’espace collectif afin d’éviter les conflits : on commence, à travers des chartes de la nuit, des codes de la rue, à penser ces questions-là.

Il faut aussi, bien évidemment, des outils de gestion et d’aménagement spatio-temporels de la ville : je me ferai l’avocat des agences des temps et des mobilités pour essayer de donner le bon tempo aux villes ; un schéma de cohérence temporel pour gérer les agendas, donc, des urbanistes du temps, ça doit bien pouvoir s’inventer ; et puis pour obliger les gens qui construisent ou travaillent sur un bâtiment ou un espace public à penser cette notion de temps, il faudrait qu’on intègre un principe de « haute qualité temporelle ». Puisqu’on veut être dans quelque chose de souple et d’adaptable, il faut quand même que l’on affirme des principes pour éviter l’apparition de nouvelles inégalités liées à la souplesse et à la flexibilité : la notion de droit à la ville, la notion de participation et la notion d’égalité urbaine dans l’espace et dans le temps.

On sera obligé d’inventer de nouveaux concepts, un nouveau vocabulaire : « les usagers temporaires », « les centralités temporaires », « l’architecture temporaire »... on sera peut-être aussi obligé de penser le citoyen comme un citoyen temporaire. La ville malléable entraîne une gouvernance adaptée aux rythmes. En conclusion, l’intérêt de la ville malléable, c’est la créativité, c’est échapper aux contraintes et aux limites en termes d’espace et d’énergie. C’est l’urbanité, c’est utiliser les technologies de l’information pour l’intelligence, ça permet de mobiliser les artistes pour fabriquer des espaces publics et une ville qui ressemble à quelque chose et où on a envie d’aller s’installer. Et, enfin, c’est certainement une nouvelle façon d’habiter. On parle d’habiter l’espace, mais on peut aussi parler d’habiter le temps.

Extrait de la thématique E12, Europan Europe Luc Gwiazdzinski, géographe urbaniste, Grenoble (FR)

Communauté d’agglomération Roissy Porte de France – Fosses / Le Village

Communauté d’agglomération Roissy Porte de France – Fosses / Le Village

ADAPTABILITÉ 1 - LES SITES

Cette session s’est distinguée par une diversité des participations du côté des villes. Ce que nous appelons « les villes » a été, dans deux cas, des agglomérations (Vichy Val d’Allier, Roissy Porte de France), dans deux autres cas, un établissement public (EPPS) et un groupement d’intérêt public (GIP Marseille Rénovation Urbaine) et, dans les autres cas, des villes. Notons également la participation de nombreux partenaires qui ont rejoint, pendant le concours, les représentants des sites : une université, des bailleurs, des membres de collectivités voisines pour les agglomérations, etc. Les descriptifs synthétiques des sites attestent de cette pluralité.

Et les habitants ? S’ils sont représentés par des élus, ils ne sont cependant pas directement partie prenante du concours. Ils demeurent les grands absents d’Europan qui, pourtant, rassemble largement, comme ils sont sans doute encore les grands absents des processus de transformations des territoires.

Comment bâtir un site pour Europan ? Il est intéressant de constater combien un thème fabrique un site et, de même, comment un site, avec le développement des problématiques spécifiques et contextuelles qu’il suppose, nourrit le thème. Il y a réversibilité et réciprocité thème/sites. Plusieurs personnes l’ont relevé. C’est déjà un travail d’exploration que de formuler pourquoi et comment un site et les enjeux qu’il représente, qu’il suscite, peut répondre ou s’inscrire dans le thème. C’est la partie la plus délicate et originale du dossier. La démarche vers Europan réveille une situation souvent en attente (pas prêts, trop d’incertitudes, peu à espérer d’un concours classique ou d’un appel d’offre) et provoque l’engagement dans une réflexion « extraordinaire ».

Répondre au sujet de l’adaptabilité et, dans le même temps, formuler des attentes sur un site représente à la fois un travail de fond et un marathon quant au timing dévolu au déroulement du concours : quelques semaines au cours desquelles, avec l’assistance d’un expert désigné par Europan, on réunit les acteurs de terrain, on suscite des débats. Les compromis et les prises de décisions rapides qui en découlent mettent tout le monde à égalité. On remet parfois les compteurs du devenir urbain à zéro. Les acteurs se projettent dans un futur, dans une réflexion à laquelle ils ne sont généralement pas conviés. Il ne s’agit pas de boucler un programme qui définisse une fois pour toutes l’avenir, mais d’engendrer des réponses qui interrogeront encore plus le comment faire, le quoi faire et avec qui.

Tout en faisant l’objet de cette construction in situ, les sites en France ont été regroupés, lors d’un atelier de travail réunissant experts et conseil scientifique, dans une classification européenne afin d’être envisagés sous un ciel commun.

« Plateformes urbaines dynamiques » Marseille et Saint-Herblain ont été comparés à Aalborg (DK), Bitterfeld-Wolfen (DE), Budapest (HU), Don Benito (ES), Gjilan (KO), Kristinhamn (SE), Schiedam (NL), Winttenberge (DE)

« La revitalisation d’espaces publics actuellement peu attrayants nécessite une réflexion à une échelle plus large que celle du site donné. Même s’ils sont parfois de petite taille, ces espaces sont des leviers stratégiques pour une dynamisation urbaine. Leur influence en termes d’identité et d’image dépasse souvent leurs limites physiques et appelle donc à une transformation plus importante du tissu existant. “Angles morts” n’ayant jamais eu une utilisation adéquate ou bien lieux dont la fonction initiale est aujourd’hui obsolète ou inadaptée aux besoins des habitants, ces sites peuvent servir de plateformes à une appropriation, de point de départ pour la mobilisation de la population locale ou d’un public plus large. L’aménagement ou réaménagement de ces zones peut être considéré de diverses manières : comme un rafraîchissement par des espaces multifonctionnels, avec des structures temporaires ou extensibles qui agissent comme des piqûres d’acupuncture ; comme un ballon d’essai ayant pour but de faire connaître un territoire donné, de déclencher un cofinancement ou investissement privé et d’identifier de nouveaux rythmes d’intensité. »

Fosses, Paris-Saclay et Vichy Val d’Allier ont été réunis avec Baerum (NO), Höganäs (SE), Kaufbeuren (DE), Kreuzlingen / Konstanz (CH / DE), Milano (IT) sous la terminologie

« Écorythmes »

« La ville contemporaine cherche à anticiper l’avenir et à se préparer aux changements imprévisibles qu’il porte en lui. Différentes stratégies sont actuellement développées pour construire les conditions d’une résilience créative, donc à savoir s’adapter à un environnement changeant. L’hypothèse des Écorythmes consiste à fonder le développement urbain sur une meilleure synergie entre les milieux naturels et urbains afin de rompre avec la logique d’opposition qui a conduit à un éloignement du citadin des réalités naturelles et à une dégradation progressive de celles-ci. Cet éloignement du citadin et de la nature n’est pas seulement spatial, il est aussi temporel. En effet, le paysage n’est pas un tableau figé, une belle image, mais un milieu vivant où règnent des cycles (saisons, jour et nuit, marées, variations climatiques, vies faunistique et floristique...), des forces de croissance, des mouvements rapides ou lents, des migrations et transhumances, etc. À l’inverse d’un urbanisme moderniste ayant privilégié une rupture entre les rythmes urbains et naturel, il s’agit, à travers les sites portant tous une dimension paysagère forte, d’encourager la mise en œuvre des processus opérationnels fondés sur le maintien, l’instauration ou la régénération de ces écorythmes. »

Rouen, avec Assen (NL), Donauwörth (DE), Kuopio (FI), Seraing (BE), Vila Viçosa (PT),

Wien - Karan (AT) s’est retrouvé dans la catégorie « Entre-temps »

« L’adaptabilité, c’est aussi donner aux procédés d’élaboration d’un projet la possibilité d’intégrer de façon créative l’incertitude, le manque de financement, le rôle inconnu de la compétition du site donné à l’avenir, ou même les transformations territoriales de longue durée qui l’affecteront. Comment, en effet, la“ période d’attente”, avant la mise en œuvre d’un projet, pourrait-elle être structurée de manière à faciliter des scénarios multiples, à impliquer de nombreux acteurs, à permettre enfin des transformations éventuelles de la vision initiale des aménagements urbains ? Dans un tel cas, l’adéquation et l’intelligence du projet pourraient être assurées par des procédés de toutes sortes façonnés en continu par la dynamique du contexte du territoire. En d’autres termes, il s’agirait de laisser le temps au projet d’évoluer de façon organique, de croître tel une plante enracinée dans le site même. »

« Territoires en réseau » a réuni le site de Paris avec Alamada - Porto Brandao (PT), Ås (NO), Barcelona (ES), Ciney (BE), Kalmar (SE), Mannheim (DE), München (DE), Venezia (IT)

« Il s’agit de sites qui, en raison de leur lien avec une entité plus grande, développent leurs potentialités urbaines. Cette entité peut être physiquement concrète, comme une infrastructure de transport, ou peut être un réseau virtuel de relations entre plusieurs nœuds urbains. Bien que les communautés qui habitent ou utilisent ces sites puissent être petites et apparemment isolées, la connexion avec le réseau leur ouvre des possibilités d’amélioration de leur vie urbaine par un nouveau mélange de différents programmes et une urbanité plus complexe. Comment peut-on préparer ces territoires à résister aux différents scénarios qui pourraient affecter les autres éléments du réseau ou le réseau lui-même ? Devraient-ils être organisés de façon à ce qu’ils puissent adopter différents rôles au sein du réseau ? Comment peuvent-ils s’adapter à la possibilité de changements importants du réseau, voire à sa disparition, par la définition de leurs propres caractéristiques urbaines et architecturales ? »

Cette classification, les différents éléments de description des sites ainsi que leurs enjeux constituent, pour les candidats, une matière complexe qui contribue à l’originalité du concours.

La plupart des projets urbains, très longs à murir, risquent de se révéler obsolètes dans un avenir proche. Il est rarement donné de pouvoir partir d’un sujet, d’un thème et d’avoir le temps de remettre en questionnement la ville. C’est ce que permet Europan : d’abord, d’une façon collective, non seulement nationale mais aussi européenne, voire internationale, grâce notamment à la mixité des équipes de candidats ; ensuite, d’une façon concrète, en offrant la possibilité d’un questionnement élargi et partagé, d’un nombre important de réponses grâce à l’aura du concours auprès des jeunes générations, mais aussi de la profession – architectes, urbanistes, paysagistes – et la participation, au côté d’un jury composé d’experts, aux différents débats qui rythment le déroulement de la session.

Communauté d’agglomération Roissy Porte de France – Fosses / Le Village

Communauté d’agglomération Roissy Porte de France – Fosses / Le Village

ADAPTABILITÉ 2 - LES CANDIDATS

Le règlement du concours s’est adapté, tout comme son objet, par l’ouverture du concours, pour les représentants des équipes, aux urbanistes et aux paysagistes – et non plus seulement aux architectes – et par l’incitation à créer des associations de disciplines variées. De fait, Erasmus poursuit son œuvre de liaison étroite entre les jeunes professionnels venus d’horizons différents qui se retrouvent également dans les agences européennes. C’est le cas, par exemple, du collectif Bluefoamit, mentionné à Rouen.

La prise de connaissance et l’exploration des sites déterminant le ou les choix finals constituent une phase importante dans le déroulé de la session. Les cinquante et un sites sont présentés de façon synthétique, le dossier complet étant ensuite remis lors de l’inscription définitive. Certains candidats s’organisent et partagent la lecture des dossiers en amont. Certains visitent de nombreux sites lors des rencontres organisées sur place. Ces dernières, en France, ont été particulièrement généreuses pour cette session, s’étant déroulées presque sous forme d’ateliers – avec des interventions d’élus ou des directions de services, de partenaires, des visites de sites, des exposés, des échanges de questions/réponses. Cet épisode comparatif correspond déjà largement à une acculturation des sujets et du paysage de l’adaptabilité.

Par ailleurs, deux séries de conférences ont ponctué la saison, l’une à Nantes, à l’École nationale supérieure d’architecture, et l’autre, à la Cité de l’architecture et du patrimoine pour le lancement du concours. Nantes a été l’occasion d’une prise de parole croisée autour de l’adaptabilité sous plusieurs formes : du devenir de « territoires obsolètes » de Mathis Güller, de la « réinvention des villes dans les substances urbaines existantes » de l’agence AUC, de « la malléabilité urbaine » de Luc Gwiazdzinski, de « la résilience des villes » au travers des statistiques de Marco Stathopoulos, enfin de l’adaptabilité – ou non – du vivant en milieu urbain de l’écologue Luc Abadie. Les retranscriptions des conférences seront intégrées dans une publication et mises à disposition à l’occasion du lancement de la Ville adaptable 2 (Europan13)

Les conférences de lancement du concours à la Cité de l’architecture et du patrimoine ont été centrées autour de l’exposé de différentes expériences professionnelles. Au préalable, Chris Younes, philosophe membre du conseil scientifique d’Europan, a introduit le thème et Michel Lussault, géographe, a interrogé l’impact sociétal de celui-ci. La présentation des sites par les élus et leurs équipes a définitivement ancré le sujet. Cette présentation est toujours consultable sur le web (www.viméo.com).

Paris / Porte des Poissonniers

Paris / Porte des Poissonniers

ADAPTABILITÉ 3 - LES PROJETS

Ouverture et transparence ont été constamment recherchées tout au long des deux années de la session. Dès le rendu du concours, les projets dans leur totalité (soit 369 en France) ont été communiqués aux « villes » en même temps qu’aux experts et aux membres du jury. Les experts ont analysé les propositions, se répartissant les projets, les triant, les classant, les annotant, puis les visitant de nouveau collectivement avant de les présenter au jury et aux villes.

Le résultat a surpris. Personne ne s’attendait à un tel nombre de propositions, avec une moyenne de cinquante réponses par site. Même le site de Maupertuis, réputé difficile, en a recueilli trente-neuf. Comment attirer l’attention sur un territoire à part, et comportant pourtant de multiples enjeux ? L’ouverture symbolique du site par Europan l’a permis.

Cette fenêtre – autrement dit, et dans le bon sens du terme, cette mise en scène – positionne les acteurs et les conditionne pour accepter des propositions non attendues, voire non envisagées. Le troisième projet sélectionné de Rouen, par exemple, amène à reconsidérer le positionnement stratégique de la gare. Le recul des villes sur « leur site » provoque un parcours à travers un champ de possibles, d’habitude difficilement exprimable ou concevable pour des élus dans la durée des mandats. Et les techniciens ne portent pas seuls la responsabilité des remises en question. Europan permet donc de voir loin en un temps record et ce, tambour battant !

Cette session a fait en sorte que les villes puissent participer activement aux choix des projets, tout au long des deux tours du jury. Entre-temps, le Forum européen des villes et des jurys organisé à Paris Pantin a réuni l’ensemble des participants, autour de huit à neuf projets présélectionnés par site, pour deux jours d’échanges et de débats qui ont abouti à de réelles découvertes et aussi à des positionnements concertés, préalables au choix et au vote définitifs des jurys nationaux.

La publication d’analyses transversales des projets qui suivra fera émerger les idées des projets en sélection (et parfois des finalistes) et les synthétisera avant dispersion sur les sites, où les équipes et les villes prendront le relais. Cette substance a en effet vocation à être diffusée, distillée, comme un courant frais venant alimenter écoles d’architectures, universités ou professionnels et maîtres d’ouvrages. Elle a déjà servi pour l’élaboration du thème de la prochaine session, Europan.

Paris / Porte des Poissonniers

Paris / Porte des Poissonniers

ADAPTABILITÉ 4 - LES SUITES DU CONCOURS

Les résultats du concours ouvrent une nouvelle étape clé. Retenir trois projets par site en France n’est pas seulement, au regard du code des marchés publics, une attitude conforme, mais permet aussi de continuer à questionner le sujet à travers la confrontation des équipes et d’explorer les idées parfois complémentaires développées par celles-ci. De développer non seulement un scénario, mais plusieurs, avec des gens venant d’horizons différents, et les porter en concertation, en discussion, de façon plurielle. C’est là une réflexion poussée à toutes les échelles : faisabilité, vérifications, concertations, confrontations au contexte in situ. La méthode employée est éminemment liée au concours, elle se doit d’être expérimentale, et élargie aux partenaires.

Nous aimerions que tous puissent se saisir de l’originalité des idées qui se dégagent des projets, et puissent prendre le relais. Car s’il s’agit de réfléchir, il s’agit surtout de faire, d’expérimenter et de mettre en expérimentation. S’adapter aux réponses et aux propositions est un enjeu pour les villes, autant que s’adapter au réel l’est pour les candidats pour qui la sélection est l’occasion d’un passage à l’acte, bien loin des appels d’offre règlementaires.

Les suites d’Europan ont vocation, autant que faire se peut, à constituer des modèles : tenter de faire évoluer des normes, les documents d’urbanisme, partager l’expérience du projet à travers des processus de co-construction, faire évoluer le métier des concepteurs urbains. In fine, une nécessaire adaptabilité aux projets pour les lois en cours... Les suites du concours ont également pour objectif d’étoffer un réseau, celui des villes participantes, session après session, et de constituer un « club des villes Europan » où s’échangeraient des points de vue et des expériences.

Paris-Saclay / Campus-Vallée

Paris-Saclay / Campus-Vallée

LA VILLE ADAPTABLE 2 - VERS EUROPAN13 AUTO-ORGANISATION / PARTAGE / PROJET (PROCESSUS)

Au regard de l’intérêt démontré pour le sujet et du terreau fertile des résultats, il est proposé pour Europan13 de poursuivre le thème générique de « la ville adaptable » : adaptation à la nécessité d’un développement plus durable, mais aussi au contexte de crise économique que traverse la plupart des villes européennes. Trois concepts génériques structurent ce thème global : La résilience comme enjeu : être capable de prolonger ou retrouver une identité des éléments structurants de la ville (bâtis ou paysagers) dans un contexte d’importants bouleversements ; l’adaptabilité sociale comme objectif : concilier la cohérence de ces structures avec l’évolutivité des usages et des pratiques ; l’économie comme modalité : gérer des transformations urbaines dans des contextes différents d’acteurs et de ressources, mais avec des moyens limités, en période de crise économique et à l’ère de la ville de l’après pétrole. Prendre en compte ces trois thèmes induit des évolutions de la commande urbaine et architecturale dans les logiques d’acteurs (État-providence versus auto-organisation), dans les contenus (ségrégation versus partage), mais aussi dans les processus de conception (objet versus projet (processus) – voir ci-après les fiches détaillées. Europan souhaite donc que les sites à la fois se situent dans les grands enjeux autour de l’adaptabilité des villes européennes, mais qu’ils proposent également des innovations concrètes dans la commande proposée par les représentants des sites, suscitant des démarches nouvelles de projet de la part des jeunes concurrents. Europan se déroulera le long des années 2014 et 2015, les résultats du concours seront connus en décembre 2015.

Les sessions du concours, comme il ressort de cette introduction, sont en mouvement perpétuel, entre recherches de sites et expérimentations. Le démarrage des suites d’Europan12 in situ devra permettre d’alimenter la session 13 au vu des thématiques choisies.

Europan France souhaite à tous ses partenaires, villes et collectivités, jeunes professionnels, experts et chercheurs, enseignants et étudiants, maîtres d’ouvrages publics et privés, une très bonne inter-session 12/13. Celle-ci se concrétisera lors d’une rencontre européenne en septembre 2014, qui réunira tous les acteurs de la session 12 pour fêter collectivement les résultats, ainsi que les futurs participants à la Ville adaptable 2.

Retour sur 21 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers 7 sites : Part.1
COMPOSITION DU JURY ET EXPERTISE EN FRANCE

Jury - Personnalité

Bertrand-Pierre GALEY, directeur de l’architecture, ministère de la Culture et de la Communication, France, président du jury

Représentants de la commande urbaine / architecturale

Jean-Marc OFFNER, directeur de l’Agence d’urbanisme, Bordeaux Métropole Aquitaine, a’urba, France / Serge CONTAT, directeur général de la RIVP (Régie immobilière de la Ville de Paris), France

Professionnels de la conception urbaine / architecturale

Tania CONCKO, architecte et urbaniste, Amsterdam, Pays-Bas / Brigitte MÉTRA, architecte, METRA&ASSOCIES, Paris, France / Joào NUNES, paysagiste, PROAP, Lisbonne, Portugal / Pascal ROLLET, architecte, Lipsky & Rollet Architectes, Paris, France

Suppléants

Nicolas REYMOND, architecte et urbaniste, atelier Nicolas Reymond, Paris, France / Marion VACONSIN, architecte paysagiste, Bouriette & Vaconsin architecture urbanisme paysage, Bordeaux, France

Commission d’expertise des sites

Laurence SCHLUMBERGER-GUEDJ, architecte conseil de l’État - Drac Haute-Normandie, architecte conseil à la Direction des Musées de France, enseignante à l’École nationale supérieure d’architecture Paris - La Villette et à l’Institut d’urbanisme de Paris / Albert Gilles COHEN, architecte et urbaniste, enseignant titulaire TPCAU à l’Ensa Paris - La Villette / Fabien GANTOIS, architecte et urbaniste agence AAFG, enseignant à l’Ensa Paris - La Villette / Emmanuel REDOUTEY, urbaniste, agence ER.amp, enseignant associé à l’Institut d’urbanisme de Paris

Commission d’expertise des projets

Fabien GANTOIS, coordinateur de l’expertise de projet, architecte et urbaniste agence AAFG, enseignant à l’Ensa Paris - La Villette / Chloé DUFLOS, architecte et urbaniste agence MUZ / Julie FERNANDEZ, architecte, agence LOG-architectes / Magali VOLKWEIN, architecte et urbaniste, direction du pôle urbanisme - Agence Devillers et Associés / Nicolas GUÉRIN, architecte et urbaniste agence NP2F architectes / Alain GUEZ, architecte et urbaniste, maître-assistant à l’Ensa Nancy, chercheur membre du LAA et du LAVUE UMR CNRS 7218 / Thomas SECONDÉ, paysagiste, agence AC&T Paysage & Territoire / Tae-Hoon YOON, architecte et urbaniste agence SATHY

Retour sur 21 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers 7 sites : Part.1

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3 décembre 2014 3 03 /12 /décembre /2014 07:48
Faire en sorte que le dépôt Esso à Toulouse n’entrave pas un développement économique futur de la zone au sein de laquelle il est implanté

Faire en sorte que le dépôt Esso à Toulouse n’entrave pas un développement économique futur de la zone au sein de laquelle il est implanté

Dans un rapport dressé par le Conseil général de l’environnement et du développement durable, CGEDD, et la Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies, CGEIET, l’importance du dépôt Ésso pour la sécurité d’approvisionnement en hydrocarbures de l’agglomération toulousaine et de la région Midi-Pyrénées ne doit pas obérer un développement économique futur de la zone au sein de laquelle il est implanté.

Le rapport a notamment observer que l’éventualité d’une fermeture du dépôt pétrolier de la société Esso à Toulouse, hypothèse dont les collectivités territoriales ont souhaité à plusieurs reprises l’analyse approfondie, a engendré les craintes de plusieurs intervenants économiques et d’instances administratives.

Il révèle aussi que le plan de prévention des risques technologiques (PPRT) de ce site a suscité le développement des oppositions. Long à élaborer, il a fait l'objet, dès son origine, d’une contestation qui a été suivie d’une annulation par le tribunal administratif en novembre 2012.

Le rapport ajoute également que les arguments techniques et économiques en faveur du maintien du dépôt sont forts. D'une part, le dépôt Esso, d'une capacité de 37 000 m3, situé en périphérie urbaine et dans une zone à vocation industrielle, ne présente pas des caractéristiques qui le classeraient spontanément parmi les sites les plus difficiles à gérer et à maintenir en France.

D'autre part, le rapport précise que l'agglomération toulousaine et la région Midi-Pyrénées disposent d'un approvisionnement en produits pétroliers tendu et de stocks plus réduits que dans d'autres régions d'importance comparable. De ce fait, cette région est particulièrement sensible aux crises qui peuvent survenir dans l’approvisionnement (grèves, perturbations en raison d'accidents, etc.) mais aussi potentiellement aux simples difficultés qu'engendrent de longues fins de semaines, notamment en été ou au mois de mai.

Dans ce contexte, le rapport mentionne que l'éventualité de la suppression d'un des deux dépôts de la région est une perspective très préoccupante :

• les dépôts de la région Midi-Pyrénées ne couvriraient plus que 20 à 30 % au maximum de la consommation régionale. Les transports routiers qui s'organiseraient pour servir le marché engendreraient d'importantes nuisances, des rejets de gaz à effet de serre, un surcroît de consommation énergétique et des risques accrus associés à de réels surcoûts économiques ;

• les stocks fortement réduits ne représenteraient plus qu'entre deux et quelques jours de consommation de carburants routiers, rendant quasiment impossible la gestion d'une crise sans perturbations importantes.

En tenant compte de tous les éléments de contexte et des souhaits des collectivités, le rapport fait mention de trois options se présentant, qui ne sont toutefois pas faciles à soutenir: la simple fermeture du dépôt qui aurait des conséquences économiques et environnementales significatives, la création d’un oléoduc pour approvisionner la région qui semble hors de portée dans les conditions actuelles et qui ne résoudrait pas la question de la localisation du dépôt, ou le déplacement du dépôt qui n’apporte qu’une réponse théorique à ce jour.

Par ailleurs, le rapport estime à contrario, que la pérennisation du dépôt, voire une augmentation modérée de sa capacité, constitue donc une solution intéressante à court et moyen termes. Mais dans une agglomération marquée par la catastrophe de l'usine AZF en 2001, les incompréhensions et les difficultés de dialogue ont, semble-t-il, joué un rôle essentiel dans l'origine de la situation et les blocages observés pour le PPRT actuel, favorisant les crispations ultérieures.

Le rapport explique aussi que les différentes parties rencontrées ont déclaré vouloir dépasser le contentieux juridique en cours et se tourner vers l'avenir. La séquence qui s’ouvre, avec une révision ou une nouvelle élaboration du PPRT, en offrira l'opportunité si elle se fonde sur un débat qui n’élude en aucun cas des questions ou des enjeux importants (en soulignant toutefois que l'objet du PPRT n'est ni ce débat, ni ses conclusions ou le choix de solutions quant à l'avenir du dépôt mais de délimiter les effets d'accidents susceptibles de survenir dans l'installation – art. L515-15 du code de l'environnement) :

• la reprise du PPRT devra présenter, en préalable et de façon approfondie, les enjeux, les risques et leur maîtrise ;

•les perspectives et les contraintes, notamment en termes de développement économique durable, devront s'appuyer sur des bases plus partagées et qui s’inscrivent dans une vision d’avenir, du respect des enjeux environnementaux de la région et de la qualité de l’aménagement du territoire ;

• il conviendra de démontrer que le dépôt Esso n’obère pas un développement économique futur de la zone au sein de laquelle il est implanté ;

• en particulier, les services de l’État, qui dans leur ensemble et à tous les niveaux paraissent peiner à s’abstraire d’une logique strictement réglementaire et procédurale sur ce dossier, devront faire apparaître le respect des conditions législatives et réglementaires comme une condition beaucoup plus que comme une finalité.

Formulé autrement, l'interprétation rigoureuse de la réglementation ne devra pas dispenser de l’étude des solutions techniques permettant le maintien de l’activité industrielle et économique à un coût maîtrisé ;

• tenant compte des motifs d'annulation du PPRT, un soin particulier devra être apporté à la concertation et à la transparence, en s’appuyant sur des bases et des explications, économiques et techniques, compréhensibles par tous.

Dans ses conclusions, le rapport a donné une liste de 5 recommandations :

- La fermeture ou la décision de forcer le déplacement du dépôt – ce qui reviendrait vraisemblablement au même – sont deux solutions techniquement possibles mais dont les conséquences seraient significatives à court et à moyen termes sur la sécurité d’approvisionnement et au regard du développement économique durable.

- Le nouveau PPRT devra faire l'objet d'une pédagogie positive en s’appuyant sur des bases et des explications, économiques et techniques, compréhensibles par tous. Pour les services de l’État, le cadre réglementaire devra être la référence pour les travaux et non leur servir de justification.

- Pour tenir compte des motifs d'annulation du PPRT, un soin particulier devra être apporté à la concertation et à la transparence

- ll convient de démontrer que le dépôt Esso n’obère pas un développement économique futur de la zone au sein de laquelle il est implanté.

- En ce qui concerne la protection des agents employés sur des établissements industriels adjacents au site concerné, une réflexion plus ouverte sur l’existence de cinétiques retardées, ou de délais, ou de dispositions permettant leur évacuation, paraît possible alors même que le code de l’environnement ne cite que les cinétiques rapides (article L515-16).

Faire en sorte que le dépôt Esso à Toulouse n’entrave pas un développement économique futur de la zone au sein de laquelle il est implanté

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27 novembre 2014 4 27 /11 /novembre /2014 07:48
Une wikimap’PROJETS carte collaborative unique sur la transformation de l'île-de-France
Une wikimap’PROJETS carte collaborative unique sur la transformation de l'île-de-France

Où construit-on en Île-de-France ?

Lancement de la wikimap’PROJETS Tous les projets d’aménagement en Île-de-France en un clic. L’Île-de-France en transformation se donne à voir

L’Île-de-France est au cœur de politiques de relance de la construction de logements. Les investissements importants en matière de transport impactent le développement de nouveaux quartiers et de nouvelles dynamiques territoriales. Après la mise en ligne du projet Île-de- France 2030, voici un nouvel outil en accès libre pour connaître la localisation des projets franciliens et leur nature.

Une carte collaborative unique

L’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France IAU îdF met en ligne aujourd’hui une carte collaborative unique en son genre ; véritable outil de travail pour les professionnels de la ville et d’information du grand public. Cette carte permet de :

- visualiser les projets d’aménagement futurs (accès ouvert à tous)

- modifier les projets de manière collaborative (par les contributeurs après inscription)

La wikimap’PROJETS donne à voir :

 Les principaux secteurs d'aménagement en Ile-de-France

 La description des secteurs en cours d'études, de programmation ou en cours de réalisation

 Cette carte permet de distinguer :

- les projets de plus d'un hectare d'emprise au sol

- les projets de plus de 5000 m2 de surface de plancher

- les projets de plus de 70 logements en zone urbaine, 40 logements en zone rurale

Consultable par tous

Architectes, urbanistes, aménageurs, élus, citoyens, auront accès à ces informations gratuitement. Ils pourront consulter cette carte pour savoir où l’on construit à côté de chez eux ou dans quelle dynamique de construction s’inscrit un projet.

Contribuer pour créer de nouvelles dynamiques

Vous êtes acteur de l'aménagement en Île-de-France, maître d'ouvrage, AMO, aménageur, des informations sont incomplètes, manquantes ou obsolètes ? Vous pouvez contribuer à la réactualisation permanente, et sur tous supports, de la wikimap’PROJETS.

La wikimap’PROJETS : une libération de données

Cette mise en ligne de la wikimap’ PROJETS s’inscrit dans la politique d’Open data menée par l’IAU îdF. Elle est l’occasion de libérer de nouveaux jeux de données qui vont permettre aux professionnels de travailler à différentes échelles du territoire. L’IAU îdF déclinera bientôt de nouvelles wikimap’ : wikimap’VELO, wikimap’TOURISME, ...

Pour consulter la wikimap’PROJETS : http://carto.iau-idf.fr/webapps/projets/

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18 novembre 2014 2 18 /11 /novembre /2014 07:44
Abrogation du PPP concernant la réalisation de 63 centres d’entretien routier

Abrogation du PPP concernant la réalisation de 63 centres d’entretien routier

En 2010, le CNOA déposait un recours à l’encontre du PPP, concernant la réalisation de 63 centres d’entretien routier, conclu entre le ministère de l’écologie et la société Eirenea, émanation de Bouygues Construction. Il relevait qu’aucun des critères requis pour utiliser cette procédure dérogatoire au droit commun de la commande publique n’était justifié.

Il n’y avait aucune complexité à reproduire de multiples fois des bâtiments qui sont en grande partie des hangars. L’urgence ne pouvait non plus être évoquée car la réalisation en PPP retardait, au contraire, la réalisation de centres qui avaient été lancés dans le cadre d’une maîtrise d’ouvrage classique. Le CNOA relevait également que le Ministère méconnaissait la loi MOP en n’ayant pas passé un contrat de maîtrise d’œuvre distinct de celui de l’entrepreneur.

Le Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise, dans son jugement du 06 novembre 2014, a suivi le rapporteur en donnant entièrement raison au CNOA et en ordonnant la résiliation du contrat de partenariat entre le Ministère et Eirenea.

Même si la justice administrative n’a pas été très rapide, ce qui fait que les bâtiments en question sont livrés depuis de nombreux mois, la décision est exemplaire et arrive après l’annulation des PPP de la piscine de Commentry et de la Cité de l’océan à Biarritz. Cela devrait faire réfléchir l’Etat, les collectivités et établissements publics, qui souhaitent utiliser ces procédures catastrophiques pour leurs finances et, trop souvent, d’une piètre qualité de service public. Y recourir, alors que cela n’est pas justifié par des circonstances exceptionnelles, les mettra dans une incertitude juridique et un piège financier.

Il est grand temps que les parlementaires, et le Ministère des Finances, suivent les remarquables rapports du Sénat de Ms Sueur et Portelli, de l’Assemblée Nationale de M. Bloche, de l’IGF (tellement à charge que le gouvernement n’a jamais voulu le rendre public) ou de la cour des comptes qui dénoncent l’usage des contrats globaux et préconisent leur strict encadrement. Alors que notre ministre de l’économie peine à trouver 3 milliards pour boucler son budget, c’est par dizaines de milliards que les PPP creusent chaque année le trou de la dette.

Les architectes essayent depuis dix ans de faire comprendre les conséquences de ces contrats. Soucieux de l’intérêt public et du maintien des capacités d’investissement de nos collectivités, ils demandent un moratoire sur tous les contrats PPP en cours de négociation ou signés et non encore démarrés, et sur l’ensemble des contrats globaux dérogatoires aux règles de la commande publique. Devant les multiples dysfonctionnements signalés, ils demandent également la levée de l’opacité sur les contrats et consultations et un contrôle de la DGCCRF et des juridictions financières sur les conditions de passation des principaux marchés PPP.

Enfin, ils alertent les décideurs politiques et les usagers de l’émergence de PPP cachés sous d’autres vocables, comme les SEMOP ou les CPE (Contrats de performance Energétique), dont l’utilisation va se traduire immanquablement par une augmentation de la fiscalité et des coûts des services publics.

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22 octobre 2014 3 22 /10 /octobre /2014 06:50
Un guide pour les collectivités pour prendre en compte l’énergie dans les projets d’aménagement…

Un guide pour les collectivités pour prendre en compte l’énergie dans les projets d’aménagement…

La transition énergétique dépendra indéniablement des territoires et notamment de leur capacité à promouvoir des aménagements sobres en énergie recourant aux énergies locales et renouvelables. Or, force est de constater que les thèmes de l’énergie et du climat restent peu abordés dans les documents d’urbanisme. L’urbaniste reste le seul référent pour penser l’aménagement d’un territoire, la question de l’énergie n’étant traitée que dans un second temps par l’ingénieur à qui on demande de « faire avec » des choix qui peuvent s’avérer inadaptés.

Il apparaît urgent de réconcilier ces deux approches. Pour cela, il serait nécessaire, comme dans le bâtiment, d’intégrer des compétences en énergie dès les phases de conception des projets d’aménagement et d’urbanisme, ce qui soulève d’autres questions : comment y parvenir ? Quelles compétences intégrer ? Quels paramètres et indicateurs prendre en compte ? Dans quel cadre réglementaire est-il possible d’intervenir ?

L’équipe d’HESPUL a produit ce guide en se référant à des exemples pratiques, des cas concrets et des méthodologies éprouvées. Il est accompagné de cinq fiches pratiques :

  • Les chiffres clés de l’énergie dans un projet d’aménagement
  • Prise en compte du bio-climatisme et des apports solaires dans un projet d’aménagement
  • Photovoltaïque et optimisation des réseaux de distribution dans un projet d’aménagement
  • Bois-énergie et réseau de chaleur dans un projet d’aménagement
  • Exemple de cahier des charges d’une étude de faisabilité sur le potentiel EnR (prochainement disponible)

Sommaire

Introduction.......................................................................................................... p.4

1.Cible................................................................................................................. p.4

2.Objectifs........................................................................................................... p.4

3. Méthodologie pour réaliser le guide. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . .p.5

4.Organisation du guide..................................................................................... p.5

5. Phases clés de l’urbanisme de planification et de projets. . . . . . . . . . . . . . . p.6

6. Facteurs clés de l’énergie dans un projet d’aménagement . . . . . . . . . . . . . p.8

. .

Étape1: La planification urbaine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.13

1. Lien entre les différents outils et documents de planification. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.14

2. Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.15

3. Plan Local d’Urbanisme (PLU) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.15

4. Autres outils réglementaires permettant d’inciter la performance énergétique. . . . . . p.22

5. Évaluer l’impact des documents d’urbanisme sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) de son territoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.22

6. Vers une approche planificatrice de l’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.23

Étape 2: La Préfiguration du projet: études préalables et programmation. . . . . . . . . . . . . . p.27

1. Les pré-requis nécessaires à une bonne prise en compte de l’énergie en phase de préfiguration..................................................................................... p.28

2. Études préalables: étude de potentiel EnR. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.31

3. L’AEU: Approche Environnementale de l’Urbanisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.34

4. Le programme d’aménagement : définition des objectifs de la collectivité. . . . . . . . . . . . p.34

Étape 3: La définition ou conception du projet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.39

1. La sélection de l’aménageur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.40

2. Contractualisation avec l’aménageur : la concession d’aménagement et le suivi de l’aménageur. . . . . p.41

3. Quels sont les points sur lesquels il faut apporter une attention particulière?. . . . . . . p.43

Étape 4: La réalisation du projet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.45

1. Sélection de l’opérateur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.46

2. Contractualisation............................................................................................ p.46

3. Le suivi de l’opérateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.47

4. Pour aller plus loin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.48

Listes des Fiches Pratiques...................................................................................... p.49

Bibliographie : Pour aller plus loin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.50

Table des Acronymes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.52 Glossaire............................................................................................................... p.53

Remerciements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.54

Phases clés de l’urbanisme de planification et de projets

La frise chronologique ci-dessous présente de manière schématique, les grandes phases d’un projet d’aménagement et les acteurs clés qui vont intervenir tout au long de ce dernier.

Étape 1 : la phase de planification se décline au travers des outils de planification et des documents d’urbanisme qui constituent un socle de base pour la conception de tous les projets d’aménagement. À cette étape la collectivité est l’acteur clé qui va définir à l’échelle de son territoire, ou à une échelle intercommunale, la manière dont va être considérée la thématique de l’énergie. Le Schéma de Cohérence Territorial (SCoT) et le Plan Local d’Urbanisme (PLU) sont les principaux documents d’urbanisme sur lesquelles la collectivité doit accorder une attention toute particulière sur le traitement du thème de l’énergie.

Étape 2 : la phase de préfiguration permet de définir les besoins de l’opération et de les spatialiser. Les études préalables qui seront menées au cours de cette phase vont définir le contexte urbain, législatif, économique, social, environnemental et énergétique dans lequel le projet va voir le jour. En venant nourrir et argumenter les réflexions et échanges, elles permettront de définir les objectifs qui seront fixés dans le programme. La collectivité, dans le prolongement de l’étape de planification, doit maintenir son engagement et le traduire en objectifs opérationnels qui devront s’appliquer au projet urbain.

Étape 3 : la phase de définition ou de conception est composée des études pré-opérationnelles, de la planification des parcelles et des équipements et de réalisation des opérations nécessaires pour rendre les îlots aptes à la construction. Lorsqu’il y a concession d’aménagement, cette étape est caractérisée par le transfert de la compétence de « Maîtrise d’Ouvrage » entre une collectivité et un aménageur. Dans ce cas, l’aménageur est donc l’acteur clé en qui devra s’approprier les engagements de la collectivité en matière d’énergie.

Étape 4 : la phase de réalisation est l’étape à laquelle vont intervenir les opérateurs comme les promoteurs ou les bailleurs sociaux sur les différents îlots. À cette étape la collectivité et/ou l’aménageur doivent veiller à ce que les objectifs fixés par le programme soient respectés par les opérateurs.

Un guide pour les collectivités pour prendre en compte l’énergie dans les projets d’aménagement…

Liste des Fiches Pratiques

L’ensemble de ces fiches ainsi que la version pdf du présent guide sont téléchargeables sur le site d’HESPUL (www.hespul.org/publications)

Les chiffres clés de l’énergie dans un projet d’aménagement

Cette fiche a pour objectif de fournir au maître d’ouvrage et à leur AMO un socle de connais- sances minimal en énergie. Basée sur quelques ratios et raisonnements simples, elle devrait permettre, même à des non spécialistes, d’appréhender rapidement les enjeux de l’énergie dans les projets d’aménagement.

Fiche Prise en compte du bioclimatisme et des apports solaires dans un projet d’aménagement

Le but de cette fiche est de fournir aux maîtres d’ouvrages un socle de connaissances minimum permettant d’assurer la prise en compte des apports solaires passifs dans un projet d’amé- nagement. Ces connaissances se déclinent sous la forme de règles générales et d’outils qui permettent d’appréhender au mieux les apports solaires passifs et certains autres éléments de l’architecture bioclimatique.

Fiche Photovoltaïque et optimisation des réseaux de distribution dans un projet d’aménagement

Le but de cette fiche est de donner aux maîtres d’ouvrage d’aménagements urbains des indi- cations et des pistes de réflexion pour intégrer au mieux dans un projet d’aménagement la Production Décentralisée d’Énergie (PDE) et anticiper son raccordement au réseau public de distribution d’électricité. Pour illustrer la démarche et les concepts présentés dans cette fiche, il a été décidé de ne présenter que le cas d’une PDE à partir de systèmes photovoltaïques (PV) qui constitue la façon la plus répandue de produire de l’électricité d’origine renouvelable en milieu urbain.

Fiche Bois-énergie et réseau de chaleur dans un projet d’aménagement

Cette fiche a pour objectif d’apporter des éléments qui permettront au maître d’ouvrage de visualiser rapidement la pertinence de la création d’un réseau de chaleur dans un projet d’aménagement. Grâce au maniement de ratios et de calculs simples, l’objectif est d’identifier un périmètre pertinent pour réaliser un réseau de chaleur, implanter une chaufferie et le cas échéant lancer une étude de faisabilité d’un réseau de chaleur au bois sur le périmètre adéquat.

Exemple de Cahier des Charges d’une étude de faisabilité sur le potentiel en EnR:

Cette fiche présente un exemple de cahier des charges d’une étude de faisabilité sur le poten- tiel en EnR en complément du guide « Études sur les énergies renouvelables dans les nouveaux aménagements » (CETE de l’Ouest) qui explicite ce que doit contenir l’étude.

Prise en compte de l'énergie dans les projets d'aménagement

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9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 06:42
Gaz de schiste : Ségolène Royal refuse un permis de recherche d’hydrocarbures sur le territoire du Luberon et des Alpilles

Gaz de schiste : Ségolène Royal refuse un permis de recherche sur le territoire du Luberon et des Alpilles

La Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Ségolène Royal, a annoncé le 07 octobre dernier son refus d’autorisation dans le Luberon concernant une demande de permis de recherche d'hydrocarbures et de gaz de schiste par la société suédoise Tethys Oil AB, qui souhaitait réaliser des forages sur une zone de 870 km2 à cheval sur le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône. Un projet d’exploration qui a suscité de fortes émotions de la part des élus, des citoyens qui regroupent 77 communes.

La ministre venait d'annoncer le vendredi 03 octobre que la consultation pour le projet de "Permis de Calavon" (recherches d'hydrocarbures - gaz de schiste - dans le Parc naturel régional du Luberon) serait dans l’immédiat suspendue par une mesure conservatoire d'urgence.

Jean-Louis Joseph, Président duParc naturel régional du Luberon et Président de la fédération des Parcs naturels régionaux, déclare se réjouir de cette décision, "qui fait suite à un entretien qu'il a eu au cabinet de la ministre mercredi 1er octobre à Paris, ainsi qu'à l'émotion et aux vives réactions exprimées sur le territoire".

Le président du parc naturel faisait remarquer cependant que "suspension de la consultation ne veut pas dire annulation" : Jean-Louis Joseph aura l'occasion de rencontrer la ministre au Congrès des parcs naturels régionaux vendredi prochain à Troyes et sollicitera un nouveau rendez-vous au ministère prochainement afin que ce permis soit définitivement annulé pour ne pas entraîner des dégâts considérables et inutiles dans un territoire protégé.

" Monsieur le Président,
J'ai bien pris connaissance de vos préoccupations concernant la demande de permis de recherche d'hydrocarbures et de gaz sur le territoire du Luberon et des Alpilles déposée le 27 septembre 2010.
Conformément à la procédure, les services du ministère ont mis automatiquement en consultation un projet d'arrêté le 29 septembre 2014.
Au vu des premiers résultats et de cette consultation du public après examen attentif de l'avis du Parc naturel régional que je partage totalement, je suis en mesure de vous indiquer que le permis sera refusé.
En effet du point de vue de l'intérêt général, les risques de dégradation d'un espace naturel remarquable, sont incompatibles avec les forages envisagés et détruiraient beaucoup plus d'emplois qu'ils n'en créeraient – notamment dans le domaine touristique, artisanal et agricole.
En conséquence la consultation du public est devenue sans objet, mais le site reste ouvert pour que les citoyens puissent venir s'exprimer jusqu'au 11 octobre.
Je vous remercie de votre mobilisation, celle des élus, celle des associations, celle des citoyens, qui sont aussi partie prenante démocratique d'une décision respectueuse de chacun.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes salutations les meilleures. "

Le permis d'exploration demandé par la société Tethys Oil AB portait, officiellement, sur du pétrole et du gaz conventionnels. Le ministère précisait que l'entreprise s'était engagée à ne pas recourir à la fracturation hydraulique, interdite par la loi du 11 juillet 2011 en raison des risques que présente cette technique pour l'environnement. Mais les opposants craignaient que le permis, s'il était accordé, n'ouvre la voie à la recherche de pétrole et de gaz de schiste.

« Selon un rapport du Bureau de recherches géologiques et minières, 59 forages de recherche pétrolière ont été réalisés en Provence-Alpes-Côte d'Azur entre 1949 et 1988, sans résultats positifs », souligne Serge Marty, adjoint au directeur du parc. Sept de ces forages ont été effectués dans la région du Luberon elle-même, jusqu'à une profondeur de 5 042 mètres pour l'un d'entre eux. « Ces campagnes ont montré l'absence d'hydrocarbures conventionnels économiquement exploitables. Ce sont donc bien les hydrocarbures de schiste qui étaient visés à terme », estime M. Marty.

« Tant que je serai ministre de l'écologie, il n'y aura pas de gaz de schiste et pas d'investigation sur le gaz de schiste », avait réaffirmé, le 28 septembre, Mme Royal, en réaction à la prise de position de Nicolas Sarkozy en faveur de l'exploitation de ces hydrocarbures.

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10 septembre 2014 3 10 /09 /septembre /2014 06:44
TERRITOIRES À ÉNERGIE POSITIVE MAIS 100% RENOUVELABLES

TERRITOIRES À ÉNERGIE POSITIVE MAIS 100% RENOUVELABLES

La ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a présenté jeudi dernier l’appel à initiatives « 200 territoires à énergie positive pour une croissance verte ». L’apparition du cahier des charges étant publié, le réseau des territoires à énergie positive, organisé par le Cler, a souhaité rendre son avis.

Pour entraîner les territoires, les élus, les citoyens et les acteurs économiques dans cette dynamique, Ségolène Royal lance en lien avec Sylvia Pinel, le premier appel à initiatives « Territoires à énergie positive pour la croissance verte ».

Cet appel à projets a pour objectif d’engager 200 nouveaux territoires volontaires dans une démarche exemplaire pour construire le nouveau modèle énergétique et écologique français. Il vise à favoriser la croissance, contribue au développement des filières industrielles d’avenir pour créer des emplois partout en France. Il s’inscrit en complément des démarches EcoQuartiers et EcoCités qui constituent d’ores et déjà un levier de mobilisation des territoires urbains pour l’aménagement durable,

Les projets de Territoires à énergie positive pour la croissance verte se situent à l’articulation entre une démarche de projet territorial et une stratégie d’expérimentations innovantes, au service de la transition énergétique et écologique de nos territoires.

Les outils de financement des projets d’aménagement et d’équipement durables sont placés au service des démarches de Territoires à énergie positive pour la croissance verte.

Des financements complémentaires pourront être attribués aux 200 initiatives les plus ambitieuses, en matière de performance énergétique adaptée au territoire réellement intégrées, et participatives, dans le cadre d’une contractualisation au niveau régional. Pour faciliter les projets plus ponctuels, des contrats locaux seront proposés aux élus.

« L’apparition du concept de territoire à énergie positive dans l’article 1 du projet de loi témoigne de l’importance que la Ministre de l’Energie porte au développement et à la mise en œuvre de stratégies locales de transition énergétique ambitieuses. Mais il faut être clair sur la définition : c’est objectif 100% renouvelables et approche en faveur du développement local ! », avertit Jacky Aignel, Président de la Communauté de communes du Mené et fondateur du réseau Territoires à énergie positive.

Depuis juin 2011, le réseau Territoires à énergie positive (TEPOS) rassemble les territoires ruraux qui visent l'objectif de réduire leurs besoins d’énergie au maximum, par la sobriété et l'e!icacité énergétiques, et de les couvrir par les énergies renouvelables locales. Plus de 40 territoires sont déjà engagés dans la démarche. Ils se retrouvent chaque année lors des rencontres nationales qui rassemblent plus de 300 participants. Cette année, rendez-vous les 24-26 septembre à Mimizan pour la 4è édition !

NE PAS RÉINVENTER LA POUDRE

« Le ministère prévoit d’accompagner les territoires : club national, réseau des communautés régionales, démarche de labellisation, etc... Tout cela existe déjà ! », s’étonne Yannick Régnier, animateur du réseau TEPOS. « Le ministère doit jouer la complémentarité avec les dynamiques nationales, régionales, territoriales existantes, pour en démultiplier l’e!icacité. Plutôt que de réinventer la poudre et semer la confusion... Nous sommes évidemment ouverts au dialogue ».

Un exemple : la reconnaissance européenne Territoire à énergie positive, établie et partagée par 10 pays européens, dont l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, permet déjà d’identifier les territoires engagés dans une transition énergétique e!ective. Cette reconnaissance constitue un signe de qualité, garanti par la marque déposée « TEPOS Territoire à énergie positive ».

« Nous sommes convaincus de l’intérêt d’un appel à initiatives pour faciliter l’engagement des territoires. Il en existe déjà depuis plusieurs années, à l’initiative des Régions et de l’ADEME», souligne Jean-Marc Bouvier, vice-Président de la Communauté de communes du Val de Drôme. « D’après notre expérience, le plus e!icace, c’est de soutenir les collectivités pendant plusieurs années, à partir d’un engagement politique à atteindre le 100% renouvelables. Après une période d’amorçage, nos stratégies énergétiques porteront leurs fruits : les projets et actions réalisés génèreront en e!et des nouveaux revenus, des économies et des emplois dans nos territoires ».

METTRE EN CAPACITÉ LES TERRITOIRES RURAUX

L’implication des territoires ruraux est nécessaire pour l’atteinte des objectifs nationaux fixés dans la loi. Ils doivent être les principaux destinataires, dans la durée, des aides « TEPOS » accordées. « Demain, les territoires ruraux fourniront les villes en énergies renouvelables, dans une logique de cohésion territoriale, comme ils sont aujourd’hui leur pourvoyeur alimentaire. Les aires urbaines ne peuvent pas devenir 100% renouvelables seules », précise Michel Maya, maire de Tramayes et co-président du CLER. « Pour les villes, prévoir l’avenir, c’est donc consentir une rupture d’égalité au profit de la solidarité avec les territoires ruraux, moins pourvus en moyens financiers».

TERRITOIRES À ÉNERGIE POSITIVE MAIS 100% RENOUVELABLES

Appel à projets Territoires à énergie positive pour la croissance verte :

1 . Qu’est ce qu’un Territoire à énergie positive pour la croissance verte ?

Les projets de Territoires à énergie positive pour la croissance verte sont portés par des collectivités territoriales volontaires qui souhaitent engager leur territoire dans la transition énergétique et écologique au travers d’actions concrètes de court et de long terme. Il s’agit de démarches participatives qui intègrent nécessairement les acteurs économiques, les associations et les citoyens.

Il s’agit d’abord d’un projet territorial global, dont la priorité est d’accélérer les économies d’énergie, l’émergence d’une société bas-carbone, et le développement des énergies renouvelables, dans une logique d’aménagement durable des territoires. L’objectif doit être de tendre à l’horizon 2050 vers un équilibre entre consommations et productions locales. En matière d’économie d’énergie, les projets devront contribuer à l’objectif de réduction de 50% de la consommation d’énergie en France à l’horizon 2050, qui est inscrit dans le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte.

Il n’y a pas de cadre imposé pour ces propositions. Elles devront être en cohérence avec l’étendue et les spécificités des territoires (urbain, rural, périurbain...). De la diversité des réponses et de leur pertinence émergeront des approches partagées que l’Etat encouragera.

La démarche s’appuiera notamment sur la rénovation énergétique des bâtiments, le recours à la mobilité bas-carbone et aux circuits courts, le développement de filières locales industrielles, agricoles et artisanales concourant à un développement économique durable et à l’économie circulaire, la diversification de la production d’énergie vers des sources locales et renouvelables, la préservation de la qualité de l’air, de l’eau et des paysages, et la mise en œuvre de projets d’aménagement répondant au référentiel national EcoQuartier.

2. Territoires à énergie positive pour la croissance verte : quels engagements?

Les collectivités participant à l’appel à projets devront s’engager à :

· Prendre un engagement politique affirmé de développer et mettre en œuvre une démarche « Territoire à énergie positive pour la croissance verte », s’inscrivant dans une perspective de moyen-long terme. Les collectivités et entreprises du territoire déjà engagés dans des actions encourageant le développement durable (agendas21, PCET) pourront conforter leur démarche par cette nouvelle ambition ;

· Mettre en place une un dispositif participatif fédérant toutes les parties prenantes sur leur territoire, avec une place particulière pour le débat public, pour mobiliser toutes les

énergies et rassembler les meilleures idées ;

· Se donner des objectifs ambitieux mais réalisables dès l’horizon 2020, adaptés au territoire et à sa situation, qui peuvent porter sur les domaines suivants : réduction de la consommation énergétique, augmentation de la production d’énergie renouvelable, limitation de l’étalement urbain, développement des mobilités bas carbone...

· Déployer des actions concrètes et innovantes ;

· S’engager dans un programme d’actions avec des effets rapidement perceptibles ;

· Identifier et mobiliser des moyens financiers et humains adaptés, pour mener et pérenniser la démarche;

3. Accompagnement

Les collectivités membres du club national seront accompagnées par les services de l’Etat dans le département. L’objectif de cet accompagnement sera de valoriser et d’enrichir les projets, de les faire progresser, le cas échéant, vers un niveau d’exigence et d’intégration plus poussé, et de mobiliser la communauté des acteurs concernés. Cette mission d’appui s’inscrira dans le cadre du nouveau conseil aux collectivités (NCT).

Un conseil en terme d’ingénierie financière sera donné aux collectivités membre du Club pour qu’elles puissent bénéficier de l’ensemble des dispositifs financiers mis en place pour accompagner le projet de loi transition énergétique (aides de l’Anah, fonds de l’Ademe, prêts de la Caisse des dépôts, aides à l’innovation de la BPI, programme d’Investissements d’avenir, ... )

Pour une période de trois ans et dès leur phase pré-opérationnelle, les actions identifiées pourront faire l’objet d’un soutien financier spécifique, après dépôt d’une demande de financement à l’échelon régional. Les demandes seront analysées au niveau régional par un comité associant les directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), les directions régionales de l’ADEME, et les Régions qui le souhaitent. Ce comité sera responsable d’allouer les financements.

Les administrations centrales du ministère (DHUP, DGEC, DGPR) mettent en place le cadre national de ce programme et animent le réseau des communautés régionales. Une équipe projet dédiée anime le club national

Les collectivités porteuses des projets les plus emblématiques seront encouragées à s’engager dans une démarche de labellisation «territoire à énergie positive pour la croissance verte », complémentaire du label écoquartier délivré à plusieurs collectivités en 2013 et qui fera l’objet d’une seconde vague de labellisation en 2014. Ce label permettra de garantir la qualité des projets sur un socle d’exigences fondamentales, tant sur la technique que la gouvernance ou la dynamique économique insufflée.

4. Axes d’intervention La stratégie portée par un Territoire à énergie positive pour la croissance verte pourra s’articuler autour d’un ou plusieurs des axes suivants :

· Le bâti (équipement public, logement ou activité...) présentant de hautes performances environnementales ou des innovations en termes d’usage, en facilitant la rénovation.

· La mobilité : des modes de transport économes en énergie et à faible niveau d’émission de gaz à effet de serre et polluants, offre de transport étendue favorisant le désenclavement du territoire de projet (covoiturage, auto-partage, transport à la demande, libre-service), encouragement des modes actifs, offre intermodale de qualité, amélioration des services et des informations aux usagers, distribution optimisée des marchandises...

· Les stratégies énergétiques : réseaux économes en énergie et en gaz à effet de serre (chauffage, refroidissement, déchets), production d’énergies renouvelables, réseaux intelligents, boucles locales d’autoconsommation/auto-production... Le projet devra viser une échelle d’intervention qui fasse levier sur le territoire en lien avec les opérateurs de réseaux.

· L’espace public et l’environnement, avec une attention particulière portée sur l’optimisation de la gestion de l’eau (eau potable, eaux pluviales et usées) et sur l’éclairage public.

· Les sites de projets d’économie circulaire où des entrepreneurs des secteurs de l’industrie, de l’agriculture mettent en place un mode d’organisation inter-entreprises par des échanges de flux ou une mutualisation de besoins, le recyclage des déchets.

· Les projets d’aménagement, d’infrastructure proposant des formes urbaines et des équipements innovants en réponse à la fois à la lutte contre l’étalement urbain et aux besoins de développement du territoire. Les projets labellisés ou engagés dans la labellisation « EcoQuartier » seront en particulier considérés.

L’appel à initiatives se déroule en deux phases :

· Avant le 15 novembre 2014, les collectivités intéressées font connaitre leur projet en déposant un dossier de candidature au préfet de leur département. Les services de l’Etat (DDT, DDTM) sont mobilisés pour les accompagner dans la formalisation de cette candidature, en cohérence avec l’ensemble des procédures déjà initiées sur le territoire (autorisations agricoles, contrats locaux, documents d’urbanisme etc...). Il est créé une communauté de travail régionale, qui réunit la DREAL, la direction de l’Ademe et, si elle le souhaite, la Région, pour apporter une expertise technique et inscrire ces initiatives dans les dynamiques des contrats de plan Etat-Région.

· A l’issue de cette première étape, les démarches seront analysées afin d’en identifier les actions clés et les points forts. Les collectivités volontaires se verront proposer de rejoindre le réseau national issu du « club éco-quartiers », qui élargit ses attributions aux territoires ruraux comme urbains engagés dans la transition énergétique. Au sein de ce réseau, les collectivités porteuses de projets de Territoires à énergie positive pour la croissance verte seront référentes pour les questions énergétiques.

· Les collectivités candidates se verront alors proposer un accompagnement par les services de l’Etat pour consolider leurs actions et déposer des demandes de financement dans un cadre régional. Les projets de Territoires à énergie positive pour la croissance verte seront identifiés d’ici la fin de l’année 2014 dans le volet transition énergétique des contrats de plan Etat-Région. Cet accompagnement s’inscrit donc dans la durée.

TERRITOIRES À ÉNERGIE POSITIVE MAIS 100% RENOUVELABLES

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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 06:44
Zoom sur ces TER qui défraient la tragi-comédie, le REGIOLIS et LE REGIO 2N

Zoom sur ces TER qui défraient la tragi-comédie, le REGIOLIS et LE REGIO 2N

Faisant suite à l’actualité tragi-comique concernant les nouveaux trains régionaux, qui sont plus larges que les précédents, et nécessitant donc des travaux pour élargir quelques 1.300 quais pour un coût de 50 millions d’euros, selon la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), cet article fait un zoom sur ces deux rames choisies pour moderniser les transports ferroviaires régionaux. 2 rames Regiolis à Alstom, et Regio2N à Bombardier.

Zoom sur ces TER qui défraient la tragi-comédie, le REGIOLIS et LE REGIO 2N

RÉGIOLIS, LA POLYVALENCE ET L’INNOVATION AU SERVICE DU VOYAGEUR

Régiolis est la seule gamme de trains bi-modes à plancher bas intégral qui garantit une fluidité d’accès et de déplacement à bord du train. Grâce à sa modularité, il peut être personnalisé par chaque Région, qui définit ainsi le train dont elle a besoin.

UNE RÉPONSE SUR-MESURE AUX BESOINS DES RÉGIONS FRANÇAISES

Régiolis est la solution modulaire qui s’adapte aux besoins spécifiques de chaque région. Pour y répondre, Alstom propose plusieurs types de configurations tech- niques et d’aménagements pour les voyageurs. Régiolis se décline en trois longueurs (56, 72, ou 110 m), trois types de confort (périurbain, régional et inter- villes), en version bi-mode (thermique-électrique) ou entièrement électrique, bi-tension (25 kV ou 1500V), il circule actuellement à 160 km/h, et pourrait atteindre 200 km/h.

Sa capacité d’accueil, différente suivant la configuration choisie, est comprise entre 160 places et plus de 1 000 places assises, lorsqu’il est exploité en unités multiples de 3 rames de 110 m de long. Le train propose également un aménagement intérieur sur-mesure : emplacement à vélos, casiers à ski, espaces enfants... pour répondre aux spécificités régionales et aux besoins des voyageurs.

Régiolis offre également en option un système de comptage des passagers qui permet à l’exploitant le suivi de la fréquentation et du taux d’occupation des rames, afin d’adapter leur affectation au plus près des besoins des voyageurs.

UN CYCLE DE VIE MAÎTRISÉ

Les trains régionaux d’Alstom sont conçus pour concilier efficacité, performance économique et enjeux du développement durable. Régiolis bénéficie des dernières innovations technologiques acquises dans ce domaine. La réduction de la consommation en énergie – donc des émissions de CO2 – a été l’un des axes prioritaires pour ce train. Eco-conçu, Régiolis est valorisable à hauteur de 90%.

L’alimentation bi-mode de Régiolis permet de réduire l’impact environnemental du train en calant le mode d’exploitation sur les infrastructures existantes, qu’elles soient électrifiées ou non. Ainsi l’exploitant peut réduire la consommation d’énergie de sa flotte et ses émissions de CO2. Par ailleurs, l’allègement de son poids et l’utilisation de moteurs à aimants permanents offrent une puissance embarquée 30% supérieure à celle des générations précédentes. Ils permettent également une réduction de la consommation énergétique jusqu’à 20% par rapport aux trains existants.

Ses performances d’accélération et de décélération de haut niveau réduisent les temps d’entrée et de sortie de gare. A temps de parcours égal, Régiolis offre ainsi la possibilité d’ajouter des arrêts supplémentaires à un trajet existant, assurant de la sorte un maillage plus fin du territoire desservi.

Régiolis intègre des innovations au service de la performance du train. La structure de la caisse du Régiolis est unique au monde puisqu’elle combine pour la première fois trois matériaux : l’acier au carbone, l’acier inoxydable et des alliages d’aluminium. Rendue possible par des procédés de soudure spécifiques, cette combinaison a permis d’obtenir une structure de caisse plus légère et donc moins consommatrice d’énergie. La formation des conducteurs a été homogénéisée, quelle que soit la configuration du train, grâce à une cabine de conduite conçue selon les standards européens, conformément aux préconisations de l’Union Internationale des Chemins de Fer.

La maintenance a été prise en compte dès la conception de Régiolis avec un principe directeur : une maintenabilité au service de la disponibilité du train. Le concept de plug & play, rendu possible par le positionnement des principaux équipements en toiture, a été appliqué : lorsqu’un sous-système est défaillant, il est remplacé entièrement pour permettre une remise en service du train rapide. Le sous-système est ensuite réparé en atelier dans les meilleures conditions pour les opérateurs de maintenance. Le remplacement d’un powerpack ne nécessite que 2 heures soit 3 à 4 fois moins de temps que pour des séries existantes. Afin d’assurer la fluidité des opérations de maintenance, une plateforme de maintien en condition opérationnelle a été mise en place. Elle comprend :

• des équipes de service après-vente (SAV) détachées sur les sites client. Elles assurent les opérations de maintenance corrective durant la période de garantie du matériel et disposent d’un stock de pièces de rechange. Cette proximité vise à assurer une disponibilité immédiate des composants clés pour un temps d’immobilisation minimum des rames ;

• une hotline technique disponible 24h sur 24 en support aux équipes SAV, dotée de l’outil de maintenance prédictive TrainTracer connecté aux trains en circulation qui permet d’anticiper les évènements et les besoins en pièces détachées ;

• une équipe logistique basée sur le site de Reichshoffen est en charge de gérer le stock de pièces de rechange et de les expédier en moins de 24h sur les lieux du besoin.

La première rame Régiolis arrivant en gare de Bordeaux St-Jean. Copyright : Alstom Transport / A.Février

Intérieur 1ère classe de Régiolis pour la Région Aquitaine. Copyright : Alstom Transport /Capa Pictures-F.Clément

Intérieur 1ère classe de Régiolis pour la Région Aquitaine. Copyright : Alstom Transport /Capa Pictures-F.Clément

FLUIDITÉ DE CIRCULATION ET ACCESSIBILITÉ POUR TOUS

Une montée à bord facilitée et une circulation fluide tout au long de la rame pour tous les passagers, tels sont les engagements de Régiolis. Les larges portes et le plancher bas intégral, combinés au comble-lacune automatique, permettent à tous les passagers, qu’ils soient accompagnés de jeunes enfants, chargés de bagages ou en fauteuil roulant, d’embarquer dans la rame sans difficulté, respectant de fait la dernière norme STI1 en matière d’accessibilité.

Régiolis fait également de l’accès à l’information une priorité. Chaque voyageur peut voir et entendre l’information diffusée depuis une place prioritaire. Les équipes du département Design & Styling d’Alstom ont travaillé sur les contrastes afin de permettre aux malvoyants de distinguer les différents éléments de l’environnement visuel. De plus, une solution de repérage automatique des portes, développée avec la société Phitech, est proposée en option. Des balises et haut-parleurs installés sur les voitures captent le signal émis par la télécommande ou le téléphone portable du voyageur malvoyant et diffusent un message vocal permettant à ce dernier de localiser la porte d’accès au train.

Les rames sont dotées de toilettes universelles. Leur architecture est adaptée aux utilisateurs de fauteuil roulant électrique ou manuel (porte électrique coulissante, signalétique tactile, bouton d’appel SOS en cas de malaise ou de chute).

Le Conseil Consultatif National PMR a tenu à souligner l’ergonomie globale de Régiolis, modèle de train démocratisant l’accès au transport pour tous.

Intérieur 2e classe de Régiolis pour la Région Aquitaine. Copyright : Alstom Transport / A.Février

Intérieur 2e classe de Régiolis pour la Région Aquitaine. Copyright : Alstom Transport / A.Février

LE VOYAGEUR AU CŒUR DE LA CONCEPTION

Régiolis est un train ambitieux. Il matérialise le pari de convier le passager à une nouvelle expérience de voyage à bord d’un train régional. Selon les normes internationales de mesure du confort, Régiolis atteint un niveau de confort de 1, considéré comme excellent sur une échelle de 0 à 5 (0 étant une valeur hypothétiquement parfaite, considérée comme le meilleur niveau, et 5 le moins bon).

L’architecture de Régiolis et sa motorisation performante ont permis d’éliminer des bruits et des vibrations de roulement pour un confort acoustique inégalé. Le niveau sonore est le même tout au long de la rame, y compris dans les inter-voitures. L’intérieur du train est baigné d’une grande luminosité grâce aux larges baies vitrées et à un éclairage étudié.

Le plancher bas intégral offre une hauteur sous plafond importante dégageant le maximum d’espace pour les porte-bagages. L’ergonomie des sièges a été soignée pour le plus grand confort du passager, allouant de fait plus de place pour les jambes. Bi-matière, ils sont habillés de velours pour l’assise et le dossier et de similicuir pour l’appuie-tête. Voyager pour le plaisir ou pour les affaires, les passagers souhaitent pouvoir profiter de leur temps de voyage au maximum. Des prises électriques sont disponibles entre chaque siège qui dispose également d’une liseuse individuelle contrôlée par un bouton tactile.

Les zones de voyage ont été pensées pour garantir au passager un voyage en toute sérénité. Plus de recoins ou de zones isolées, quelle que soit la place occupée, il est possible de voir et d’être vu par les autres passagers, renforçant ainsi le sentiment de sécurité. L’information est fluide tout au long du voyage grâce au système d’Information embarqué ainsi qu’aux écrans disponibles dans chaque voiture.

Intérieur 2e classe de Régiolis pour la Région Aquitaine. Copyright : Alstom Transport /R.Mouron

Intérieur 2e classe de Régiolis pour la Région Aquitaine. Copyright : Alstom Transport /R.Mouron

LE PROJET DE TOUTE LA FILIÈRE FERROVIAIRE FRANÇAISE

Ce projet Régiolis est né d’une impulsion et d’une volonté politique fortes : celles de l’Etat, de l’ARF (Association des Régions de France) et des Régions françaises pour lancer le programme d’amélioration des trains du quotidien, de l’investissement et des financements étatiques. D’autre part, les ingénieurs SNCF, ou RFF, qu’ils soient aux études, à la maintenance ou à l’exploitation, ont transformé les multiples besoins voyageurs en une seule famille de trains, un seul programme industriel soutenant cette technologie innovante et performante économiquement, un aboutissement de cinq années de travail.

Ce projet génère plus de 1000 emplois chez Alstom et plus de 3000 chez ses fournisseurs. Six des onze sites d’Alstom Transport en France participent au développement et à la fabrication des trains Régiolis, à Reichshoffen, Le Creusot, Ornans, Saint-Ouen, Tarbes et Villeurbanne. Le Groupe Alstom a investi 40 millions d’euros ces quatre dernières années afin d’adapter l’outil industriel du site de Reichshoffen à la cadence de production maximale de Régiolis à savoir de deux voitures par jour.

Ce plan se traduit entre autres par la création des Ateliers Avancés Fournisseurs, inspirés du modèle automobile, qui accueillent aujourd’hui six fournisseurs au plus près de l’activité d’assemblage, par le doublement de la capacité d’essais du site grâce à la construction de nouveaux ateliers, et la création d’un laboratoire d’essais permettant de tester toutes les fonctions informatiques de Régiolis. Une troisième cabine de peinture est opérationnelle depuis octobre 2013. Le nouveau bâtiment dédié à la réception finale des trains par le client accueillera les premières rames Régiolis fin avril 2014.

Le 21 mars dernier, Régiolis a reçu l’autorisation de mise en exploitation commerciale (AMEC) délivrée par l’Etablissement public de sécurité ferroviaire (EPSF). Jalon décisif ouvrant la voie aux mises en service dans les régions, cette homologation a été le résultat d’une campagne de tests visant à répondre aux 10000 exigences françaises et européennes nécessaires pour faire circuler des trains sur le réseau ferroviaire national. Une dizaine de rames

Régiolis de présérie ont ainsi effectué jusqu’à 1 400 jours de tests cumulés, qui ont mobilisé jusqu’à 200 personnes issues de 20 entités différentes : sites Alstom, entreprises fournisseurs, centre d’essais, conducteurs de l’Agence des essais ferroviaires etc. Une cinquantaine d’ingénieurs et techniciens spécialisés d’Alstom se sont relayés pour mener à bien ces essais.

Pour les réaliser, Alstom a également investi près de 17 millions d’euros afin de développer et d’installer le CEF de Bar-le-Duc sur un site qu’elle loue à RFF pour une durée de 15 ans. Ces investissements ont servi à équiper la voie qui a permis de réaliser des essais à 160 km/h et ainsi de qualifier et certifier les principales fonctions du train : traction et freinage, confort acoustique, compatibilité électromagnétique.

Régiolis, c’est aussi le développement d’une activité de service après-vente avec un réseau d’équipes dédiées localisées au plus proche de nos clients. Au total, ce sont plus de 60 personnes réparties dans 12 centres de service après-vente qui assureront le suivi en garantie dans les Régions équipées du matériel Régiolis.

Zoom sur ces TER qui défraient la tragi-comédie, le REGIOLIS et LE REGIO 2N
Zoom sur ces TER qui défraient la tragi-comédie, le REGIOLIS et LE REGIO 2N

Regio 2N - Automotrice régionale à deux niveaux

SNCF a signé, pour le compte des Régions, un contrat avec Bombardier prévoyant la fourniture d’un maximum de 860 rames de type Regio 2N* destinées au remplacement des Z2N, voitures V2N, Vo-VR2N, RRR-Rio et Corail pour les services régionaux et intervilles. Ces matériels sont aptes à circuler à des vitesses de 160 à 200 km/h sous caténaire 1500 V ou 25 kV.

Cette nouvelle génération de matériels se présente sous la forme d’une famille innovante d’automotrices articulées à larges intercirculations, alternant caisses à un et deux niveaux, permettant de conjuguer une capacité exceptionnelle avec un très haut niveau de confort, d’accessibilité et de transparence. Une grande modularité d’aménagements est proposée selon le type de desserte : régional, périurbain grande capacité et intervilles.

 Regio 2N vue intérieure

Regio 2N vue intérieure

Capacité

L’architecture innovante des automotrices Regio 2n a été conçue pour offrir un nombre maximum de places assises tout en permettant d’accueillir, en complément, des voyageurs debout.

Grâce aux caisses larges de 2,99 m, une déclinaison périurbaine d’aménagement des sièges en 3+2 permet d’améliorer encore la capacité assise, aussi bien au niveau haut que bas, tout en maintenant un niveau de confort élevé.

Accessibilité et transparence

Les automotrices Regio 2n offrent une accessibilité renforcée grâce aux larges portes de 1,6 m, aux vastes plate-formes de 6 m2 et à un accès de plain-pied pour des quais de 550 et 920 mm.

La largeur de l’intercirculation et des couloirs, la mezzanine et l’escalier vitrés sont autant de gages de transparence à travers la rame, pour des déplacements facilités et une sécurité accrue.

la nouvelle architecture imaginée pour les automotrices régionales regio 2n constitue un espace de vie continu, rythmé par des espaces différenciés, permettant à chacun de trouver la sérénité, la convivialité ou les services qu’il attend durant son voyage.

 Regio 2N vue intérieure

Regio 2N vue intérieure

Confort

Grâce à la largeur des caisses, les passagers bénéficient de sièges à assises larges pourvus d’accoudoirs généreux, tout en offrant un vaste couloir. L’absence d’éjecto-convecteur et la mise en œuvre d’un plancher chauffant assurent un haut niveau de confort thermique. Enfin, les faibles niveaux acoustiques et vibratoires se prêtent tout particulièrement aux liaisons intervilles, non sans rappeler la quiétude des voitures tractées.

Accueil des Usagers en Fauteuil Roulant

Une voiture à un niveau, située à une extrémité, accueille les usagers en Fauteuil roulant (UFR). elle est pourvue d’un comble-lacune à déploiement automatique, de deux espaces UFR avec sièges accompagnateurs, d’un siège de transfert, et d’un module toilettes adapté de nouvelle génération.

Evolutivité

Les aménagements des automotrices Regio 2n sont conçus pour pouvoir augmenter la capacité en cours de vie : passage d’un aménagement régional à 4 sièges de front vers un aménagement périurbain grande capacité à 5 sièges de front.

De même, il est possible après livraison, d’augmenter la capacité assise de 120 à 160 places, en ajoutant 2 caisses intermédiaires. L’augmentation de longueur est alors de 23,7 ou 25,5 m, selon qu’elle s’accompagne ou non d’un ajout de motorisation.

 Regio 2N vue intérieure

Regio 2N vue intérieure

Respect de l’environnement

Les automotrices Regio 2n regroupent les technologies ECO4** de bombardier pour répondre aux préoccupations clés des exploitants, que sont l’efficacité énergétique et le respect de l’environnement.

Grâce à des matériaux allégés et à l’augmentation de capacité, la masse par passager diminue d’environ 15%, tandis que l’utilisation de nouvelles solutions aérodynamiques permet de réduire de près de 3% l’énergie consommée par rapport aux trains à deux niveaux de génération antérieure.

L’emploi de réducteurs à haut rendement et de moteurs à aimant permanent permet quant à lui de réduire la consommation d’environ 6%.

Le choix des matériaux mis en œuvre dans ce nouveau matériel offre un taux de recyclabilité de 95%.

Fiabilité, disponibilité et coût de maintenance

bombardier a choisi des technologies robustes et éprouvées en service commercial pour assurer à cette nouvelle génération d’automotrices la meilleure fiabilité et la meilleure disponibilité dans les plus brefs délais. le nombre d’équipements nécessaires au fonctionnement du train a été optimisé de manière à accroître sa fiabilité intrinsèque et réduire son coût de maintenance. De nombreuses redondances sont néanmoins prévues pour assurer le service commercial en toutes circonstances.

Zoom sur ces TER qui défraient la tragi-comédie, le REGIOLIS et LE REGIO 2N

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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 06:42
Les TER n'entrent pas en gare : 1300 quais à ajuster…

Les TER n'entrent pas en gare : 1300 quais à ajuster…

Situation « Comiquement dramatique »

Parce que le cahier des charges pour la commande de nouvelles rames TER n’a pas été suffisamment précis notamment sur les dimensions des nouvelles rames de trains régionaux en rapport avec les quais de gare nécessitant une vérification in-situ, les conséquences de cette erreur entrainent un surcoût de 50 millions d’euros. Le secrétaire d’Etat au transport, Frédéric Cuvillier a qualifié la situation de « comiquement dramatique ».

Une problématique économique dans laquelle les régions ne souhaitent pas mettre la main au pot selon Alain Rousset, président de l'Association des régions de France, « nous refusons de verser un seul centime sur cette réparation », a-t-il réagi, estimant que c’est à RFF de payer la facture.

La commission du développement durable de l’Assemblée nationale a annoncé qu’elle allait auditionner les présidents de la SNCF et de Réseau ferré de France (RFF), Guillaume Pepy et Jacques Rapoport, sur cette affaire. Cette audition commune, proposée par le député UMP Jean-Marie Sermier, interviendra « dans les plus brefs délais », a indiqué le président de la commission Jean-Paul Chanteguet.

De son côté, Frédéric Cuvillier a annoncé avoir demandé à la SNCF et à RFF que soit menée une enquête interne. « Il faut que nous puissions identifier la façon dont les choses sont décidées », a-t-il précisé. Et de rajouté que « l’enjeu de la réforme ferroviaire (examiné le 16 juin par l’Assemblée nationale, le projet prévoit de regrouper RFF et la SNCF en un grand groupe public, ndlr) prenait tout son sens quand on constate l’état du dysfonctionnement du ferroviaire en France ».

Cette rocambolesque mésaventure suit une commande massive pour la modernisation des trains régionaux.

En effet, au nom des Conseils Régionaux, la SNCF a passé commande en 2009 pour un montant de trois milliards d’euros de rames Regiolis à Alstom, et Regio2N à Bombardier. Ainsi, la capacité de ces matériels performants, au gabarit international, répond à l’augmentation de 40% du nombre de voyageurs des TER. Ils ont le grand avantage d’être accessible aux personnes handicapées ou à mobilité réduite. Les trains commandés sont homologués.

Comme à chaque livraison de nouveaux trains, l’infrastructure (voies, caténaires, quais) doit être adaptée. Certaines installations datent de plus d’un siècle, et doivent être mises aux normes actuelles. Cela a été fait en 2003 pour la mise en service des ZTER, pour la mise en service des Francilien en région parisienne, ou bien pour les TGV, pour Eurostar, tout récemment pour les trains de fret de 1 500m de long.

Selon, la SNCF et RFF, les travaux d’adaptation des quais aux normes des nouvelles rames Régiolis et Régio 2N ont commencé en 2013. Ce programme concerne 1300 quais, c’est-à-dire 15% des quais des gares françaises. Il va durer jusqu’en 2016. Actuellement, 300 quais ont été mis aux normes, en priorité dans les gares qui ont accueilli en premier les Regiolis et Régio 2N.

Quant au coût s’élevant à 50 millions d’euros, la RFF prendra en charge intégralement la somme. Soit 1,5% du coût de la commande totale de ces trains. Ils sont financés dans le cadre du budget courant de RFF et font partie du programme d’investissement de RFF qui s’élève à 4 Mds en 2014.

Afin de répondre aux préoccupations d’Alain ROUSSET, dans une lettre adressée ce mercredi 21 mai, Jacques RAPOPORT, président de RFF, a précisé que l’intégralité du financement de ces travaux est prise en charge par RFF sur ses ressources habituelles.

Un rapport d’enquête interne sera remis lundi 26 mai 2014 par les présidents de RFF et de SNCF au Ministre des transports de la Mer et de la Pêche, Frédéric Cuvillier.

Ce rapport précisera les conditions dans lesquelles une commande de nouveaux matériels a été passée en octobre 2009 avec Alstom et en février 2010 avec Bombardier. Cette enquête devra déterminer à quel moment il est apparu que les quais devaient être adaptés pour permettre les circulations de ces nouveaux trains, comment les experts ont décelé cette nécessité, comment les décisions ont été prises et enfin comment les régions en ont été informées.

Tous les nouveaux trains commandés par SNCF, en propre, ou pour le compte des régions, mettent en priorité l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite en application de la loi du 11 février 2005 qui impose l’accessibilité de toute la chaine du déplacement.

La ministre de l’Ecologie, du développement durable et de l’Energie, Ségolène ROYAL, a rappelé l’obligation que « tous les travaux qui seront faits dans les gares rendent ces gares totalement accessibles aux personnes handicapées »

Dès 2007, SNCF et RFF ont engagé un programme d’investissements sur fonds propres pour l’accessibilité des gares et des trains d’ici 2015. Le programme pour SNCF est de 500 M€.

Ces travaux de mise aux normes internationales de 1300 quais de gares s’intègrent dans ce schéma directeur d’accessibilité des services nationaux.

Les présidents de SNCF et de RFF, Guillaume Pepy et Jacques Rapoport, estiment que ce défaut d’anticipation, qui reste sans conséquence ni sur la date de mise en service des nouveaux matériels, ni sur leur financement par les conseils régionaux, ni sur les tarifs pour les voyageurs, est néanmoins significatif des dysfonctionnements dus à la séparation, depuis dix-sept ans, des deux Etablissements publics. Ils réaffirment leur soutien au projet de loi du Ministre des transports Frédéric Cuvillier sur la réforme ferroviaire, qui prévoit la constitution d’un système ferroviaire uni dans lequel SNCF et RFF travailleront non plus face à face, mais enfin côte à côte.

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28 avril 2014 1 28 /04 /avril /2014 06:44
Biovallée et l’Association des Industriels de la Région de Meyzieu, moteurs de l’écologie industrielle et territoriale en Rhône-Alpes

Biovallée et l’Association des Industriels de la Région de Meyzieu, moteurs de l’écologie industrielle et territoriale en Rhône-Alpes

Souhaitant s’investir durablement dans une politique axée sur l’économie solidaire, la Région Rhône-Alpes a donc lancé un appel à projets pour encourager une dynamique collective à travers l’écologie industrielle et territoriale.

L'Ecologie Industrielle et Territoriale (EIT) facilite l’échange et la mutualisation de ressources entre plusieurs acteurs, à l’échelle d’un territoire. L’EIT encourage le changement de comportement en impulsant de nouvelles manières de travailler et permet de mettre en relation des organismes qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble. L’objectif est à la fois d’accroître la compétitivité des entreprises tout en permettant au territoire de répondre de manière concrète aux enjeux de l’énergie, du changement climatique, de la disponibilité des ressources et de la relocalisation des activités.

Un appel à projets pour encourager une dynamique collective et pérenne

Des démarches d’écologie industrielle ont déjà été initiées en France et en Rhône-Alpes identifiées en tant que tel ou pas. C’est dans ce contexte d’initiatives émergeantes que l’ADEME et la Région Rhône-Alpes ont lancé en 2013, un appel à projets « Écologie Industrielle et Territoriale ».

Il s’agit de proposer un accompagnement original à des territoires motivés et déjà engagés dans des démarches environnementales (TEPOS, PCET...).

L’objectif est de démontrer, sur les territoires retenus, les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux de la démarche et de capitaliser les retours d’expériences pour encourager d’autres territoires à s’engager dans l’EIT.

Le jury était composé de membres représentant la Région Rhône-Alpes, l’ARDI (Agence Régionale du Développement et de l'Innovation en Rhône-Alpes), l’AFNOR (Association Française de Normalisation), l’Orée (association pour développer une réflexion commune sur les meilleures pratiques environnementales) et l’ARADEL (Association de professionnels du développement économique en Rhône-Alpes).

Deux territoires mobilisés et engagés autour d’une démarche d’écologie industrielle et territoriale effective ont été retenus :

l’Association des Industriels de la Région de Meyzieu (AIRM)

Biovallée Communautés de Communes du Val de Drôme, du Diois, du Pays de Saillans et du Crestois

Selon l’ADEME, l’économie circulaire peut se définir comme un système économique d’échanges et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement.

L’économie circulaire a pour objectif de diminuer drastiquement le gaspillage des ressources afin de découpler la consommation des ressources de la croissance du PIB tout en assurant la réduction des impacts environnementaux et l’augmentation du bien-être. Il s’agit de faire plus et mieux avec moins.

Schéma de l’économie circulaire :

L’Ecologie Industrielle et Territoriale est tout d’abord un mode d’organisation mis en place collectivement par plusieurs acteurs économiques sur un territoire donné. Cette pratique récente se base sur l’analyse de l’ensemble des flux d’un territoire pour mettre en place des actions de réduction des impacts environnementaux.

Cette approche est caractérisée par une gestion optimisée des ressources, un fort recyclage de la matière et de l’énergie à l’échelle d’une zone ou d’un territoire, pour tendre vers des circuits courts. Cependant, la démarche d’écologie industrielle va au-delà des approches technologiques et répond à une logique collective de mutualisation et d’échanges (non seulement matières premières, énergie et déchets, mais aussi équipements, lieux de stockage, services, ressources humaines, compétences et informations...).

Face aux pressions sur les matières premières et au défi du changement climatique, l'Ecologie Industrielle et Territoriale s'impose aujourd'hui comme une stratégie essentielle à la transition écologique des territoires. Elle vise à :

• appréhender notre économie à travers les flux de matières, d'eau et d'énergie en circulation,

• construire des stratégies de développement durable innovantes afin d'optimiser l'utilisation des ressources (matérielles et immatérielles),

• mettre en œuvre des partenariats locaux performants. En proposant des solutions territoriales, coopératives et innovantes de gestion des ressources, elle réoriente les systèmes de production et de consommation en multipliant les fonctionnements en quasi-boucle fermée.

Le principal enjeu de l’écologie industrielle : l’efficacité de l’utilisation des ressources

Le principal enjeu de l’écologie industrielle est donc d’augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources afin d’aboutir à une situation «gagnant – gagnant» entre l’économie et l’environnement: augmentation de la compétitivité des entreprises, réduction des impacts environnementaux sur un territoire.

Aujourd'hui, l'Ecologie Industrielle et Territoriale en France, c'est une quarantaine de démarches, la structuration de réseaux d'acteurs dédiés, une législation en mouvement et un soutien institutionnel affirmé.

Concrètement ?

Échanger des sous-produits, réutiliser de l'eau, valoriser des excédents de chaleur, produire de l'énergie en commun à partir de ressources renouvelables, partager l’utilisation d'un équipement ou d'une flotte de véhicules, mutualiser des services entre entreprises d'un territoire (logistique, traitement de déchets, achats...), autant d’exemples d’actions d’EIT.

Deux exemples :

*Station de production d'eau industrielle sur le Parc Industriel de l'Agglomération de Guéret (PIAG) dans la Creuse Les eaux pluviales sur le PIAG sont gérées collectivement. Elles sont dirigées, d'où qu'elles proviennent, vers des bassins d'orage. Après dépollution (hydrocarbures, particules, etc.), elles aboutissent à l'unité de fabrication d'eau industrielle. Là, les eaux de ruissellement subissent un traitement léger (filtration et chloration). L'eau industrielle ainsi produite est destinée aux besoins non nobles des entreprises. En plus des consommations d'eau potable évitées, son prix de livraison est plus de deux fois inférieur. Enfin, en cas d'une pollution accidentelle sur les espaces étanchés, les bassins d'orage munis de vannes automatiques confinent l'effluent et évitent la pollution des milieux récepteurs.

*Mutualisation des besoins en chaleur de deux entreprises sur l'Espace Industriel Nord d'Amiens (EIN) dans la Somme Deux entreprises voisines ont décidé d'investir en commun dans un nouvel équipement de production de vapeur, d'air comprimé et d'eau traitée. L'objectif était de réduire les coûts d'investissement et d'approvisionnement et de permettre un ajustement des coûts en fonction des charges demandées. Résultats : 15 % d'économie d'énergie, 1 M€/an d'économie de fonctionnement, 3 M€ de coût d'investissement évité sur 10 ans.

L’ASSOCIATION DES INDUSTRIELS DE LA REGION DE MEYZIEU (AIRM) ET SON PROJET SIEL (SYNERGIES INDUSTRIELLES DE L’EST LYONNAIS)

L’AIRM (Association des Industriels de la Région de Meyzieu) est une association historique (création en 1965) d’environ 200 entreprises en majorité industrielles (8 000 salariés) basées sur les communes de Meyzieu, Jonage et Pusignan.

Les industriels membres de l’AIRM représentent la majorité des industries présentes sur le territoire. Une part importante de ces industries a été à l’origine de la création de l’AIRM et du GIE SIM en 1965 dans l’objectif de créer des services mutualisés à destination des salariés (restauration inter-entreprises) ou des industriels eux même (gardiennage).

Un territoire historiquement engagé en faveur du développement durable

2010 : l’AIRM propose un PDIE (Plan de Déplacement Inter-Entreprises) à ses adhérents ;

2012 : lancement d’une nouvelle offre mutualisée d’entretien des espaces verts n’utilisant pas de produits phytosanitaires chimiques, puis création d’un Comité de Pilotage Ecologie Industrielle (COPILEI) ;

2013 : recrutement d’un Directeur Développement Durable en CDI et mise en place de 2 nouveaux services mutualisés : la collecte des déchets industriels (7500 tonnes par an sur la ZI) et les audits et rachats CEE (Certificat d’Economies d’Energie).

Le projet SIEL (Synergies Industrielles de l’Est Lyonnais)

Le Projet SIEL (Synergies Industrielles de l’Est Lyonnais) est une suite logique aux travaux d’animations (déjeuners thématiques, clubs) et de mutualisations de services qu’a déjà réalisé l’AIRM pour ses adhérents. En effet, ce projet permettra d’avoir une vision qualitative et quantitative des synergies pertinentes sur son territoire (dans le domaine de l’énergie, des matières premières secondaires, de l’emploi, des réseaux, du transport) et permettra de dégager des scénarios de réalisation possibles à court, moyen et long terme. Ce projet, cohérent avec la stratégie « Développement Durable » de l’AIRM, impactera les entreprises déjà installées mais aussi celles qui arrivent sur la ZA des Gaulnes et Pusignan.

Les objectifs du projet SIEL et les résultats attendus :

1. Connaissance et appropriation du concept d’écologie industrielle et territoriale par l’ensemble des adhérents de l’AIRM

2. Vision la plus exhaustive possible des principales synergies possibles sur le territoire

3. Connaissance des impacts sociaux, économiques et environnementaux pour chacun des

scénarios de mise en œuvre proposés

4. La mise en œuvre d’au moins 3 nouveaux scénarios d’ici la fin des deux premières années du projet

3 questions à Jean-Marc BESSON, le président de l’AIRM

Pourquoi avez-vous décidé de répondre à cet appel à projets ?

« Depuis quelques années, l’AIRM a choisi de développer des services mutualisés répondant aux critères du Développement Durable, ainsi que de multiplier les animations permettant aux adhérents de l’association de se rencontrer et d’échanger. C’est la cohérence entre cette stratégie à long terme de l’AIRM et l’appel à projet « Écologie Industrielle et Territoriale » (EIT) qui a convaincu le Conseil d’Administration de l’association d’y répondre. Ainsi, cet appel à projets permet à l’AIRM d’avoir des moyens supplémentaires afin de poursuivre sa stratégie : un animateur et trois bureaux d’étude.

Que représente, pour vous, cet accompagnement ?

Le choix de l’AIRM comme l’un des territoires retenus pour cet appel à projets (AAP) est synonyme de partenariat à part égale entre les différents acteurs impliqués. L’appel à projets de l’ADEME et de la Région Rhône-Alpes correspond à un cahier des charges précis, permettant de trouver des territoires ayant une stratégie cohérente avec leurs objectifs de développement durable. En devenant l’un de ces territoires, l’AIRM a pu obtenir des moyens supplémentaires lui permettant de poursuivre et d’étendre son action d’écologie industrielle et territoriale auprès de ses adhérents actuels. La majorité des entreprises du territoire étant déjà adhérentes, nous ne sommes pas à la recherche de communication nous permettant d’acquérir de nouveaux membres.

Comment allez-vous mobiliser les acteurs de votre territoire en faveur de l'EIT ?

La mobilisation des acteurs a débuté voici 3 ans par de nombreuses animations et clubs, permettant aux entreprises de la zone de se rencontrer et d’échanger sur des thématiques particulières. Ces actions d’animations ont été mises en place par l’AIRM afin de pouvoir se diriger à plus ou moins long terme vers une stratégie d’EIT. En effet, il est admis que l’un des critères clés d’une démarche d’EIT réussie est la connaissance et la confiance entre les acteurs économiques. Cette mobilisation des acteurs est donc déjà bien avancée et permet à l’AIRM d’avoir aujourd’hui la légitimité nécessaire auprès de ses adhérents pour poursuivre sa démarche d’EIT.

Biovallée et l’Association des Industriels de la Région de Meyzieu, moteurs de l’écologie industrielle et territoriale en Rhône-Alpes

BIOVALLEE® (COMMUNAUTES DE COMMUNES DU VAL DE DROME, DU CRESTOIS, DU PAYS DE SAILLANS ET DU DIOIS) ET SON PROJET DOP’EIT TEPOS BIOVALLEE

Biovallée® est composée de 3 intercommunalités regroupant 97 communes : la Communauté des Communes du Diois, la Communauté de Communes du Crestois et du Pays de Saillans, et la Communauté de Communes du Val de Drôme.

La population, se concentre dans la Vallée de la Drôme, où sont situées les trois communes les plus peuplées soit Livron, Crest, Loriol ; elle est plutôt âgée (les plus de 65 ans représentaient déjà 19% de la population en 2007). Si cet espace est faiblement peuplé, il connait en revanche une forte croissance démographique : il est ainsi passé de 41 000 habitants en 1968 à 54 500 habitants en 2007 et 56 500 habitants en 2011, et la population prévue en 2040 atteindrait 70 000 habitants.

Un territoire historiquement engagé en faveur du développement durable

1990 : premier contrat de rivière ;

1992 : première commission locale de l’eau en France. Puis premier schéma d’aménagement et de gestion de l’eau en France, premier prix du River Prize international en 2005

1993 : contrat global de développement, puis CDRA et CDDRA/PSADER, CTEF, OCMMR en cours ;

2006 : Pôle d’excellence rurale (éco-construction et plantes à parfum aromatiques et médicinales) ;

2009 : lancement du GPRA (protocole voté en juillet 2009) ;

2011-12 : diagnostic et démarche prospective Biovallée 2040 ;

2013 : validation du programme d’actions pour devenir territoire à énergie positive : vote en septembre.

Le projet DOP’EIT TEPOS Biovallée

Biovallée® vise à construire un territoire à énergie positive (TEPOS) en ciblant des actions structurantes, reproductives et à effets leviers selon cinq axes d’intervention :

1. baisse d’un facteur 4 à 7 de la consommation d’énergie dans l’habitat ;

2. exemplarité des collectivités dans la rénovation des bâtiments publics ;

3. production de 100% d’énergies renouvelables ;

4. mobilité : Diminution de 14% de la part modale de la voiture individuelle ;

5. diminution de moitié des dépenses énergétiques des acteurs économiques.

Un territoire historiquement engagé en faveur du développement durable

1990 : premier contrat de rivière ;

1992 : première commission locale de l’eau en France. Puis premier schéma d’aménagement et de gestion de l’eau en France, premier prix du River Prize international en 2005 ;

1993 : contrat global de développement, puis CDRA et CDDRA/PSADER, CTEF, OCMMR en cours ;

2006 : Pôle d’excellence rurale (éco-construction et plantes à parfum aromatiques et médicinales) ;

2009 : lancement du GPRA (protocole voté en juillet 2009) ;

2011-12 : diagnostic et démarche prospective Biovallée 2040 ;

2013 : validation du programme d’actions pour devenir territoire à énergie positive : vote en septembre.

Les objectifs du projet DOP’EIT TEPOS et les résultats attendus :

• la division par deux des consommations énergétiques à l’horizon 2040 (de 20% d’ici 2020) ;

• la diminution des déchets des entreprises en leur trouvant des filières adaptées ;

• la valorisation de 80% des déchets organiques produits par les entreprises et réduire de

50% l’enfouissement ;

• l’augmentation de l’approvisionnement local ;

• la création de 2 à 3 filières (chanvre, bois d’œuvre, fibres... ) ;

• la diminution du coût des déchets pour les collectivités ;

• la gestion des ressources par des activités de réemplois publiques ou privées

(ressourceries...) ;

• la démonstration que des solutions collectives sont possibles et génératrices de valeur ajoutée et d’emploi dans un territoire à faible densité pour répondre aux enjeux précédents ;

• le développement des unités de production bio-sourcées (matières premières bio-sourcées produites localement).

3 questions à Laurent DÉRÉ, Président de l’association Biovallée®

Pourquoi avez-vous décidé de répondre à cet appel à projets ?

Biovallée® a des objectifs quantitatifs ambitieux en matière d’économie d’énergie et de production d’énergie renouvelable, de limitation des transports, de maîtrise des volumes de déchets et de recyclage. Par ailleurs avec l’association Biovallée®, nous proposons aux collectivités, entreprises et associations de contribuer, de façon inclusive,à l’atteinte de ces objectifs en réalisant des actions accessibles au plus grand nombre qui y concourent. Nombre de ces actions relèvent de l’écologie industrielle et territoriale. C’est pour cela que nous avons naturellement répondu à cet appel à projets.

Que représente, pour vous, cet accompagnement ?

Cet accompagnement est une reconnaissance du potentiel de réalisation de notre territoire et de ses acteurs. Il nous donne de la visibilité, des moyens pour mener à bien notre action, et nous stimule pour obtenir des résultats.

Comment mobiliserez-vous les acteurs de votre territoire en faveur de l'EIT ?

Les acteurs se mobiliseront spontanément s’ils trouvent intérêt à réaliser, pour eux. Nous irons donc les voir avec des propositions d’actions simples, clés en main qui leur fassent faire de premiers pas faciles avec des résultats positifs mesurables dans des démarches d’EIT. Nous nous appuierons sur les réseaux d’acteurs déjà constitués : clubs et groupements d’entreprises, filières...

Les démarches prioritaires sont de recenser de premiers exemples réussis, contribuer à en faire émerger d’autres, complémentaires, que nous mettrons en valeur. Nous partirons à la rencontre des acteurs avec ce matériel et nous amorcerons ainsi une dynamique d’envie par rapport à ces nouvelles gestions de flux de matière et d’énergie. Nous étudierons en parallèle les potentiels du territoire pour généraliser la démarche en établissant un plan d’action sur plusieurs années.

Biovallée et l’Association des Industriels de la Région de Meyzieu, moteurs de l’écologie industrielle et territoriale en Rhône-Alpes

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17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 06:44
L’inquiétude grandissante face à la SEM à opération unique, un PPP institutionnalisé

L’inquiétude grandissante face à la SEM à opération unique, un PPP institutionnalisé

Ce nouvel instrument de gouvernance qui permet aux collectivités territoriales la création d’une société anonyme « monocontrat » ayant pour objet la réalisation d’une opération unique de construction ou d’aménagement, et d'allier les notions de la gestion directe de la collectivité en déléguant celle-ci aux compétences d'un opérateur privé.

Ces sociétés relèveraient "pour l'essentiel du droit en vigueur applicable aux sociétés d'économie mixte et précisé dans le code général des collectivités territoriales. Toutefois, par dérogation au code de commerce, elle serait constituée d'au moins deux actionnaires : la collectivité initiatrice du projet objet du contrat qui serait conclu avec la société nouvelle et un partenaire opérateur, associé au capital après mise en concurrence". Elles auraient "pour objet unique la réalisation de l'opération de service public, de construction ou d'aménagement dont l'exécution est l'objet du contrat".

En clair, elle permettrait aux collectivités territoriales qui les créent de pouvoir leur confier directement, sans mise en concurrence, la réalisation d’une opération de construction de logement ou d’aménagement, la gestion d’un service public ou d’une autre opération d’intérêt général.

Cette proposition de loi avait été présentée dans un premier temps en octobre 2013, sous le nom de “SEM contrat”. Le CNOA et l’Unsfa avaient déjà réagi à l’époque.
Depuis plus de nouvelles, mais avec le changement de gouvernement, elle est de nouveau d’actualités.

Un rapporteur a été nommé le 9 avril : il s’agit d’Erwann Binet, l’un des auteurs de cette proposition de loi, ce qui ne laisse rien présager de bon quand à son objectivité … Les amendements devaient être déposés pour le 11 avril (ce qu’a fait le CNOA en déposant 4 amendements dont un pour le rejet complet de la Loi), et elle va être examinée en Commission des lois aujourd’hui, puis à l’Assemblée Nationale le 5 mai.
Compte tenu des délais, nous ne pourrons pas être audités.

A cet effet, l’UNSFA a interpellé les députés en leur adressant un courrier estimant que ces ‘’SEMOU’’ sont une sorte de PPP délesté de ses contraintes, plus d’opacité notamment en matière d’évaluation et de financement annexant d’un trait la maîtrise d’ouvrage publique.

Opacité financière et endettement public dissimulé vont découler de cette loi si elle venait à être votée, avec des risques de délit de favoritisme et de collusions d’intérêt. Avec ces montages, et après avoir annexé la maîtrise d’œuvre grâce aux procédures conception-réalisation ou PPP, les grands groupes du BTP et de la finance vont pouvoir atteindre le graal, s’annexer la maîtrise d’ouvrage publique. Le contribuable risque fort bien être le grand perdant de la SEM CONTRAT.

Le Conseil national de l’Ordre des Architectes a lui aussi exprimé son point de vue sur cette proposition de loi.

Les grands groupes privés vont-ils devenir opérateurs publics ?
La SEMOU n’est donc pas issue d’une mise en concurrence, elle est de facto attributaire de l’opération, c’est la part privée seule qui va être soumise à consultation pour intégrer le capital de la société créée. Les actionnaires privés seront donc obligés de s’associer à la personne publique pour accéder au marché. Ils pourront être majoritaires dans l’entité, même si c’est un élu qui la présidera et que la part de capital public permettra à minima une minorité de blocage.

Les élus politiques pensent ainsi pouvoir contrôler le prestataire privé, major du secteur, ce qu’ils n’arrivent pas à faire en PPP. Erreur, ils vont se trouver au contraire liés, avec une indétermination patente dans l’attribution des responsabilités en cas de litige sur l’exécution du contrat, et des conflits d’intérêt inévitables au cas où le pouvoir adjudicateur serait amené à agir contre un cocontractant dont il serait actionnaire et co-décisionnaire !
Ce nouvel outil de partenariat public-privé institutionnalisé se dispenserait des règles contraignantes régissant les contrats de partenariat de l’ordonnance du 17 juin 2004.

Ainsi, la proposition de loi n’impose pas la réalisation d’une évaluation préalable qui a pour objet d’estimer si le recours au PPP va offrir à la personne publique une solution alternative plus avantageuse qu’une opération de maîtrise d’ouvrage publique pour atteindre ses objectifs. Comment dès lors ne pas craindre des dérives, notamment financières, aussi importantes que celles constatées systématiquement avec les contrats de partenariat ? Quel coût induit pour le contribuable d’un nouveau « machin », usine à gaz para-publique où vont siéger nos élus au côté des représentants des majors ?
De plus, en dissociant le candidat initial (l’actionnaire opérateur) et la personne retenue pour conclure le contrat (la SEM à opération unique), le respect des principes de valeur constitutionnelle de liberté d’accès à la commande publique, de traitement égal des candidats et de transparence des procédures n’est pas garanti. Le contenu de la publicité préalable (l’appel public à manifestation d’intérêt) est insuffisant et les modifications du code de commerce qu’entraineraient un tel outil ne sont pas envisagées.

Ce texte méconnait les dispositions de la loi du 3 janvier 1977 sur l’architecture et ses décrets d’application, en ne prévoyant que la possibilité de contrats de sous-traitance pour réaliser l’opération. Or la SEM ne pourra être concepteur du projet, rôle de l’architecte de par la loi !

Enfin au-delà de problèmes juridiques évidents, la création de ce nouvel outil est clairement une restriction d’accès à la commande pour l’ensemble des professionnels du cadre bâti.

Seuls des opérateurs spécialisés, disposant de capacités opérationnelles, techniques et financières de hauts niveaux, comme le précise le Conseil d’Etat dans un avis du 1e décembre 2009, pourront de facto être candidats. Or, le Conseil Constitutionnel dans sa décision du 26 juin 2003 indiquait que le contrat de partenariat était « susceptible de priver de garanties légales les exigences constitutionnelles inhérentes à l'égalité devant la commande publique, à la protection des propriétés publiques et au bon usage des deniers publics » et en faisait une procédure d’exception strictement encadrée.
Ce projet de SEM, spécialement créé et dédié aux grands groupes, est totalement contradictoire aux orientations fondamentales proclamées dans les déclarations multiples et réitérées du gouvernement relatives à l’accès des PME et des TPE à la commande publique et en opposition à l’approche européenne du Small Business Act en matière d’entrepreneuriat.

Le Conseil National de l’Ordre des Architectes demande donc le rejet de la proposition de loi tendant à créer des sociétés d’économie mixte à opération unique.

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17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 06:42
De l’atonie des ressources à l’asphyxie des investissements locaux, …

De l’atonie des ressources à l’asphyxie des investissements locaux, …

A travers une note de conjoncture sur les finances locales, la Banque postale prévoit pour 2014, dans un contexte tendu en matière de finances publiques, une baisse de l’épargne et des investissements locaux.

À ce titre, et au moment où se profilent de nouvelles coupes dans les dotations versées par l’État (certainement 10 milliards d’euros en moins entre 2015 et 2017), les collectivités locales porteront donc une partie des 50 milliards d’euros d’économies qui ont été annoncés comme devant être réalisés entre 2015 et 2017. L’effort demandé aux collectivités locales s’élèverait à 10 milliards d’euros, un effort d’une ampleur sans précédent qui modifiera les modalités de financement et d’organisation des services publics locaux.

La note publie que les finances locales en 2014 vont évoluer dans un contexte bien particulier : les échéances électorales et les tensions sur les finances publiques, dont le corollaire direct est une baisse des concours financiers de l’État, laissent leur empreinte sur les comptes locaux.

Ainsi, l’épargne brute des collectivités locales (excédents des ressources sur les dépenses de fonctionnement), principale source de financement des investissements, diminuerait en 2014 de 6,0 % pour atteindre 35,7 milliards d’euros. Constat historique, cette contraction serait la troisième consécutive (- 4 milliards d’euros depuis 2011). Ce phénomène trouve son explication dans un fort ralentissement des recettes courantes qu’une légère décélération des dépenses de fonctionnement ne permet pas de compenser.

En 2014, les recettes de fonctionnement (214,3 milliards d’euros) progresseraient de 1,2 %, soit la plus faible évolution observée ces vingt dernières années, sous l’effet de recettes fiscales atones à périmètre constant et de la baisse des dotations de l’État. Hors impact des transferts de ressources nouvelles, l’évolution des recettes fiscales ne serait en effet que de 1,2 %. À une hausse limitée des bases des taxes foncières et d’habitation s’ajouteraient une baisse marquée de la CVAE perçue (- 4,5 %) et une quasi-stabilité des taux d’imposition (+ 0,1 %) en lien avec le contexte électoral.

Y compris les ressources fiscales nouvelles transférées aux départements et régions (faculté temporaire d’augmenter les taux de droits de mutation à titre onéreux, frais de gestion et fractions de TICPE), les recettes de fiscalité progresseraient de 3,3 %. Toutefois, si pour les départements il s’agit bien de recettes supplémentaires, pour les régions ces ressources compensent la suppression de dotations.

En parallèle, les dépenses de fonctionnement progresseraient sur un rythme comparable à celui de 2013 (+ 2,8 %, après + 2,9 %). Les collectivités limiteraient la progression de certaines de leurs dépenses (achats par exemple), mais elles devront absorber des contraintes supplémentaires (rythmes scolaires, mesures salariales). Ainsi, leurs frais de personnel augmenteraient comme en 2013 de 3,2 % et la hausse des dépenses d’action sociale se poursuivrait sur le même rythme (+ 3,1 %).

Le repli de l’épargne associé à un contexte électoral peu porteur conduirait à un net recul des dépenses d’investissement (- 5,6 %). Elles atteindraient 52,4 milliards d’euros, soit moins que le montant en euros constants observé dix ans auparavant. La forte baisse enregistrée par le bloc communal, traditionnelle en année électorale, ne serait pas compensée, même partiellement, par les autres niveaux de collectivités.

Pour financer ces investissements, les collectivités s’endetteraient à un niveau légèrement plus faible qu’en 2013 et un prélèvement sur la trésorerie serait de nouveau nécessaire à la couverture des besoins de financement. l’encours de dette progresserait de 2,6 % pour atteindre 172,7 milliards d’euros.

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 07:42
Grand Paris, Aix-Marseille et Lyon, vers la création de 3 métropoles à statut particulier.

Grand Paris, Aix-Marseille et Lyon, vers la création de 3 métropoles à statut particulier.

Par sa décision n° 2013-687 DC du 23 janvier 2014, le Conseil constitutionnel s'est prononcé sur la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles dont il avait été saisi par plus de soixante députés. Ceux-ci contestaient la conformité à la Constitution de dispositions des articles 12, 22, 24, 26, 33, 37 et 43. Le Conseil a écarté ces griefs et jugé l'ensemble de ces dispositions conformes à la Constitution, ne formulant qu'une réserve sur le cumul des fonctions de maire et de président de la métropole de Lyon.
Cette décision va donc entrainer les phases successives qui s’ouvrent au gouvernement dans sa politique de simplification territoriale avec le volet de la décentralisation ou plutôt ‘’régionalisation’’ dont le texte devrait être présenté début avril, dont la priorité devrait accentuer le poids des régions en lui accordant "un bloc plus ferme" de compétences, principalement bien sûr dans le champ de l'économie.

Ce premier volet de la réforme, validé par les sages, crée par ailleurs un nouveau statut de métropole afin de donner aux grandes agglomérations françaises les atouts dont elles ont besoin pour exercer pleinement leur rôle en matière de développement économique, d’innovation, de transition énergétique et de politique de la ville.

Il reconnaît enfin à chacune des trois plus grandes métropoles françaises un statut particulier :

- la Métropole d’Aix-Marseille-Provence regroupera autour d’un projet commun les six établissements publics de coopération intercommunale qui existent aujourd’hui ;

- la Métropole de Lyon deviendra une collectivité territoriale à part entière, qui exercera sur son territoire, outre les compétences métropolitaines, l’ensemble des compétences aujourd’hui exercées par le département.

Concernant la métropole du Grand Paris, elle entrera en vigueur le 1er janvier 2016, le Conseil Constitutionnel, appliquant "sa jurisprudence constante", a estimé que "la loi peut imposer le regroupement de collectivités territoriales dans un but d'intérêt général", cet intérêt général étant en l'espèce satisfait, selon un communiqué des juges du Palais-Royal.

En premier lieu, l'article 12 de la loi est relatif à la création de « la métropole du Grand Paris » qui est un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre. Le Conseil a notamment écarté des griefs fondés sur la libre administration des collectivités territoriales. D'une part, la loi peut imposer le regroupement de collectivités territoriales (EPCI) dans un but d'intérêt général qui consiste en l'espèce à assurer la continuité territoriale ainsi que la cohérence du périmètre du nouvel établissement constitué « en vue de la définition et de la mise en oeuvre d'actions métropolitaines ». D'autre part, les communes membres de l'EPCI continuent à exercer les compétences qui ne sont pas transférées de plein droit. Le Conseil constitutionnel a jugé celles des dispositions contestées de l'article 12 conformes à la Constitution.

Seront membres de droit :

1°. La commune de Paris

2°. Toutes les communes du 92, 93 et 94

Pourront être membres les communes en continuité avec au moins une commune du 2°, sous condition de délibération des conseils municipaux et communautaires concernés.

Le périmètre comprendra Paris, les communes du 92, du 93, du 94, soit 124 communes. Il comprendra également, si les conseils municipaux et communautaires en délibèrent ainsi avant le 30 septembre 2014, les communes limitrophes de ce premier périmètre.

Cette MGP sera constituée « en vue de la définition et la mise en oeuvre d’actions métropolitaines afin d’améliorer le cadre de vie de ses habitants, de réduire les inégalités entre les territoires qui la composent, de développer un modèle urbain, social et économique durable, moyens d’une meilleure attractivité et compétitivité au bénéfice de l’ensemble du territoire national ».

La MGP élaborera un projet métropolitain. Les habitants sont associés à son élaboration selon les formes déterminées par le conseil de la métropole sur proposition du conseil de développement.

La MGP sera administrée par le Conseil de la métropole. Il sera constitué de :

a) Un conseiller métropolitain par commune ;

b) Un conseiller métropolitain supplémentaire pour chaque commune pour chaque tranche complète de 25 000 habitants ;

Chaque conseil de territoire est composé des conseillers de la métropole représentant les communes du territoire ainsi que, pour chaque commune du territoire, et jusqu’au renouvellement général des conseils municipaux suivant la création de la métropole, d’autant de conseillers de territoire supplémentaires qu’elle désigne de conseillers métropolitains. Le conseil de territoire de Paris est composé des membres du conseil de Paris.

La MGP exerce de plein droit, en lieu et place de ses communes membres, des compétences en matière d’aménagement de l’espace métropolitain, de développement et d’aménagement économique ; de politique locale de l’habitat, et de protection et mise en valeur de l’environnement et de politique du cadre de vie.

Lorsque les compétences sont soumises à intérêt métropolitain, celui-ci est déterminé à la majorité des 2/3 du conseil de la métropole. Il est défini au plus tard deux ans après la création de la MGP, sur la base d’un rapport établi par la mission de préfiguration. A défaut, la MGP exerce l’intégralité de ces compétences.

1. Aménagement de l’espace métropolitain è La MGP élabore un PLU métropolitain

a) Elaboration du schéma de cohérence territoriale et des schémas de secteur ; approbation des PLU ; définition, création, et réalisation d’opérations d’aménagement d’intérêt métropolitain ; constitution de réserves foncières d’intérêt métropolitain ; actions de restructuration urbaine ; actions de valorisation du patrimoine naturel et paysager ;

b) établissement, exploitation, acquisition et mise à disposition d’infrastructures et de réseaux de télécommunications.

2. Politique locale de l’habitat

a) Programme local de l’habitat ou document en tenant lieu ;

b) Politique du logement ; aides financières au logement social ; actions en faveur du logement social ; actions en faveur du logement des personnes défavorisées.

c) Amélioration du parc immobilier bâti, réhabilitation et résorption de l’habitat insalubre ;

d) Aménagement, entretien et gestion des aires d’accueil des gens du voyage.

3. Politique de la ville è compétence que la MGP délègue automatiquement aux territoires.

a) Dispositifs contractuels de développement urbain, de développement local et d’insertion économique et sociale ;

b) Dispositifs locaux de prévention de la délinquance.

Il est créé un Conseil Métropolitain de Sécurité et de Prévention de la Délinquance.

4. Développement et aménagement économique < les actions de développement

économique prennent en compte les orientations définies par le Conseil régional. Elles consistent en :

a) Création, aménagement et gestion des zones d’activité industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire, ou aéroportuaire d’intérêt métropolitain.

b) Actions de développement économique d’intérêt métropolitain ;

c) Construction, aménagement, entretien et fonctionnement d’équipements culturels, socio-économiques, socio-éducatifs et sportifs d’intérêt métropolitain.

d) Participation à la préparation des candidatures aux grands évènements internationaux culturels, artistiques et sportifs accueillis sur son territoire.

5. Protection et mise en valeur de l’environnement et de politique du cadre de vie

a) Lutte contre la pollution de l’air ;

b) Lutte contre les nuisances sonores ;

c) Soutien aux actions de maîtrise de la demande d’énergie ;

d) Elaboration et adoption du plan climat-énergie territorial en cohérence avec les objectifs nationaux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’efficacité énergétique et de production d’énergie renouvelable ;

e) Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations.

A l’instar d’un EPCI classique, les communes membres se prononcent sur le transfert de compétences supplémentaires, à la majorité des 2/3.

La MGP élabore :

* un projet métropolitain (diagnostic + orientations stratégiques),

* un plan métropolitain de l’habitat et de l’hébergement (PMHH) (prenant en compte le SDRIF et le SRHH (Schéma Régional de l’habitat et de l’hébergement) qui tient lieu de PLH.

* un plan local d’urbanisme (compatible avec le SDRIF et le PMHH et prenant en compte le SRHH) qui regroupe les plans de territoire élaborés par les conseils de territoires, eux-mêmes en cohérence avec le PADD réalisé par le conseil de la métropole,

* un plan climat-énergie métropolitain,

La MGP propose un plan de rationalisation des outils d’aménagement et des syndicats intervenant sur son ressort territorial.

L’article 14 précise que la MGP élabore son premier schéma de cohérence territoriale et son premier PMHH au regard des schémas de cohérence territoriale et des PLU et PLH approuvés avant la date de sa création par les communes et EPCI contenus dans son périmètre.

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16 décembre 2013 1 16 /12 /décembre /2013 07:46
Mixité sociale : les emplois ‘’cadres’’ concentrés dans les très grandes aires urbaines, les ouvriers surreprésentés dans les petites aires urbaines ou les communes isolées ?

Mixité sociale : les emplois ‘’cadres’’ concentrés dans les très grandes aires urbaines, les ouvriers surreprésentés dans les petites aires urbaines ou les communes isolées ?

A travers une étude menée par l’INSEE, Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques, sur ‘’Les métiers et leurs territoires’’, les emplois de cadres sont concentrés dans les très grandes aires urbaines, tandis que les ouvriers sont surreprésentés dans les petites aires urbaines ou les communes isolées.

L’étude fait paraître que l’histoire industrielle, le développement des villes et les migrations ont façonné la géographie des métiers. Les ouvriers industriels sont ainsi surreprésentés dans les parties nord et ouest de la France, à l’exception de l’Île-de-France. Dans les régions méditerranéennes, la gamme des métiers reflète le poids de l’économie résidentielle, avec par exemple une proportion plus élevée d’ouvriers du bâtiment ou de certaines professions du commerce et de la santé. L’Île-de-France occupe une place singulière avec une forte présence de certains métiers de cadres.

A l’heure ou nos politiques parlent de mixité sociale, les composantes urbaines montrent que les cadres se situent dans les grandes agglomérations et les ouvriers hors de ces zones….

Les Cadres dans les grandes agglomérations :

En 2010, 61 % des emplois de cadres sont localisés dans les plus grandes aires urbaines, celles dépassant 500 000 habitants. Avec un emploi plus dynamique dans les grandes aires de province, cette concentration s’est renforcée depuis 1999. L’aire urbaine de Paris emploie à elle seule 35 % des cadres. Elle concentre en particulier 54 % des professionnels de l’information et de la communication ou des ingénieurs de l’informatique et des télécommunications, 46 % des cadres de la banque et des assurances ou encore des cadres administratifs. D’autres catégories de cadres sont davantage localisées dans les plus grandes aires urbaines de province. Il en est ainsi du personnel d’étude et de recherche ou des cadres commerciaux et technico-commerciaux.

En lien avec les spécificités locales de l’appareil productif, certains métiers de cadre sont également très concentrés dans des zones d’emploi particulières. C’est le cas notamment des ingénieurs de l’informatique et des télécommunications, particulièrement présents dans les zones de Lannion (télécommunications), Niort (sociétés d’assurance qui emploient de nombreux informaticiens), Grenoble ou encore Cannes-Antibes avec Sofia-Antipolis.

Les plus grandes aires urbaines, parisienne ou provinciales, emploient également plus fréquemment les professions intermédiaires administratives ou commerciales, les formateurs et les techniciens de l’informatique. D’autres professions intermédiaires sont plutôt surreprésentées dans les aires urbaines de province de plus de 100 000 habitants : c’est le cas des techniciens du BTP ou de l’électricité-électronique.

L’Île-de-France est la région où l’on rencontre le plus de cadres et de professions intermédiaires. Elle présente une structure de métiers atypique, comptant également une proportion non négligeable d’ouvriers et d’employés peu qualifiés, et un poids restreint des employés et ouvriers qualifiés.

Les métiers liés à l’économie résidentielle (répondant aux besoins de la population résidente ou liés au tourisme) sont davantage présents dans les régions du sud de la France (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse, Languedoc-Roussillon, Aquitaine) et dans les régions d’outre-mer. Il s’agit en particulier de certains métiers du commerce (caissiers et commerçants indépendants), des métiers de soins aux personnes, des patrons et cadres d’hôtels, cafés, restaurants, d’ouvriers du bâtiment et des employés administratifs de la fonction publique.

En lien avec une forte présence de personnes âgées, les aides à domicile et les aides-soignants sont également plus implantés en Limousin et en Auvergne et plus généralement dans des zones plus rurales. Quant aux assistantes maternelles, elles sont particulièrement nombreuses en couronne périurbaine (23 % de celles-ci y sont localisées contre 11 % pour l’ensemble des emplois), en lien avec la surreprésentation des ménages avec enfants en couronne.

D’autres métiers d’employés sont particulièrement localisés dans les plus grandes aires urbaines. Le cas le plus spectaculaire est celui des agents de gardiennage et de sécurité : 42 % d’entre eux sont dans l’aire urbaine de Paris. Les employés administratifs d’entreprises qui exercent des fonctions polyvalentes administratives sont surreprésentés dans les aires urbaines de plus de 500 000 habitants. Les employés de banque et des assurances, eux, le sont dans l’ensemble des aires urbaines de plus de 100 000 habitants.

À l’opposé, les emplois d’ouvriers sont davantage présents dans les petites aires et les communes isolées, ou bien dans les aires urbaines de moins de 100 000 habitants : 42 % des emplois d’ouvriers peu qualifiés et 37 % des emplois d’ouvriers qualifiés y sont localisés, contre un peu moins de 20 % pour les cadres. Excepté dans le sud de la France, les ouvriers industriels sont surreprésentés dans ces territoires. La tendance à la baisse des effectifs industriels a amoindri leur potentiel d’emploi. Néanmoins, certains métiers d’ouvriers industriels restent encore fortement localisés dans des aires urbaines de taille moyenne (ouvriers qualifiés de la mécanique ou de la maintenance).

Au sein des aires urbaines, les métiers d’ouvriers sont également plus souvent dans les espaces périphériques des couronnes périurbaines (autour de 15 % d’entre eux contre 8 % pour les cadres).

Les ouvriers industriels se concentrent particulièrement dans les parties nord et ouest de la France, hors Île-de-France. Les ouvriers qualifiés de la manutention (carte 3) sont de surcroit dans des lieux où la logistique occupe une place importante : Roissy et sud Picardie, zones d’emploi à l’est de Lyon, plateforme logistique de Vesoul...

Les ouvriers industriels sont également très présents en Rhône-Alpes et en Midi-Pyrénées. Ces deux régions combinent spécificités industrielles et tertiaires. Rhône-Alpes, en lien avec son tissu industriel dense, et ses pôles de recherche, compte une forte proportion d’ouvriers et de techniciens industriels, mais est également bien dotée en personnel de recherche et en ingénieurs de l’informatique. Ces deux métiers sont également bien représentés en Midi-Pyrénées, où l’on trouve du fait de la présence de l’aéronautique de nombreux ouvriers et techniciens de la mécanique et de l’électricité/électronique.

Par ailleurs, l’étude montre que sur la mobilité entre région que les emplois exercés dans les différents métiers sont en partie pourvus par des personnes habitant auparavant dans une autre région ou à l’étranger. La mobilité entre régions est nettement plus élevée pour les personnes exerçant des métiers de cadres et pour les fonctionnaires : armée, police, cadres de la fonction publique, personnels d’études et de recherche, ingénieurs de l’informatique. Plus de 15 % des personnes exerçant ces métiers étaient dans une autre région cinq ans auparavant, contre 9 % en moyenne. À un degré moindre, c’est aussi le cas pour les employés de l’hôtellerie-restauration, les infirmiers, les professions médicales et paramédicales, les professionnels de l’action culturelle et sportive et ceux de l’action sociale et de l’orientation. A contrario, les mobilités sont largement inférieures à la moyenne pour nombre de métiers d’ouvriers industriels, les métiers agricoles ainsi que pour certains métiers d’employés peu qualifiés (agents d’entretien, employés de maison, aides à domicile).

Enfin, l’étude montre des disparités géographiques plus ou moins fortes selon les métiers. Beaucoup de métiers sont répartis de façon relativement uniforme entre les régions. C’est le cas par exemple des professions intermédiaires et employés administratifs ou de commerce, ou des métiers de proximité répondant aux besoins de la population : professions de santé, professions de l’action sociale et de l’orientation, ouvriers du second œuvre du bâtiment, ouvriers de la réparation automobile… Pour certains métiers, cependant, de fortes disparités régionales existent (tableau 1), liées à l’histoire économique des territoires, à leur spécialisation sectorielle et aux stratégies d’implantation des entreprises. Ainsi, les contrastes régionaux sont marqués pour les ouvriers industriels, les métiers agricoles, l’armée et la police, et certains métiers de cadres (ingénieurs informaticiens, professionnels de la communication et de l’information). Même si certains métiers se développent et que d’autres sont en perte de vitesse, les caractéristiques géographiques des métiers évoluent lentement.

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Published by LV_RM - dans INSEE Métiers Térritoires-Collectivités
26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 07:42

Ame-nagement-du-territoire.jpgUne réforme de l’ensemble des outils de la politique d’aménagement du territoire

Après missionner Thierry Wahl sur la réforme des structures administratives sur l'aménagement territorial, la ministre du logement, Cécile Duflot, à l’occasion d’un déplacement dans la préfecture du département de la Haute-Saône, Vesoul, s’est vue remettre un rapport élaboré par Eloi Laurent, lequel s’est entouré d’un collège de 37 experts afin d’établir un état des savoirs et de réfléchir à toutes les implications de l’égalité des territoires, avec comme trait d’union la transition écologique et énergétique.

Elle en a profité pour annoncer que des conférences territoriales seront lancées de mars à juin. Ces conférences, organisées dans plusieurs régions de France, feront vivre localement le débat entre experts, élus, agents de l’État et acteurs associatifs ou économiques, sur un certain nombre de thématiques prioritaires : inégalités sociales, inégalités environnementales, soutien au développement et anticipation des mutations économiques, accès à la santé, numérique, etc.

Elle a poursuivi son discours en précisant les grandes orientations de sa politique en faveur d’un développement équilibré et durable des territoires, (un dessin des territoires à l'échelle de la planification spatiale) qui passe notamment par une concentration des moyens de l’État et des aides publiques sur les territoires meurtris (zones rurales, quartiers politiques de la ville, zones périurbaines, villes petites et moyennes), qui concentrent difficultés sociales et désengagement de la puissance publique.

Des mesures pour réparer les territoires meurtris seront prises qui répondront aux attentes et aux besoins exprimés par les élus. Une attention particulière sera portée aux zones rurales, aux zones périurbaines, aux villes petites et moyennes, ainsi qu’aux quartiers intégrés dans la politique de la ville. Plus généralement, la ministre porte l’ambition d’un développement équilibré et durable des territoires et d’une politique plus juste, rassembleuse et efficace, garante de la cohésion nationale.

Ame-nagement-du-territoire2.jpg

La mise en œuvre opérationnelle de cette politique se traduira notamment prochainement par des dispositions législatives, avec l’intégration d’un volet égalité des territoires dans la loi de décentralisation, qui prendra en charge la mutualisation des services au public, l’aménagement numérique du territoire et la réforme de l’ingénierie territoriale.

Ce travail législatif sera accompagné d’une réforme des structures administratives en charge de la politique d’aménagement des territoires et d’un renouvellement de la contractualisation État-collectivités locales, avec l’émergence de deux nouveaux types de contrats : des contrats stratégiques de projets au niveau régional, et des contrats territoriaux adaptés aux projets des élus et conforme aux enjeux locaux.

Ces décisions seront prises par le gouvernement au mois de juin, lors de la réunion du Comité interministériel pour l’aménagement et le développement des territoires (Ciadt).

Le rapport de l’économiste Eloi Laurent devrait servir de base à une réflexion approfondie sur l’égalité des territoires. Conçu comme un ouvrage collectif, il confronte des contributions d’experts et d’universitaires, avec des regards d’élus, et renouvelle la façon de penser le développement des territoires. Il se veut une première étape d’un débat démocratique devenu nécessaire. En effet, une nouvelle démarche se dessine concernant l’égalité des territoires : celle de l’expression d’une parole large et plurielle. Comprendre les dynamiques régionales, apporter des réponses innovantes, nécessite d’interroger les acteurs eux-mêmes. Des conférences territoriales seront ainsi lancées dès le mois de mars. Organisées dans plusieurs régions de France, elles feront vivre localement le débat entre experts, élus, agents de l’État et acteurs associatifs ou économiques, sur un certain nombre de thématiques prioritaires : inégalités sociales, inégalités environnementales, soutien au développement et anticipation des mutations économiques, accès à la santé, numérique, etc.

Un rapport qui s’ouvre sur l’ouvrage universel de Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social ou des principes du droit politique, qui traite de manière théorique et méthodique une possible conciliation entre la liberté de l’individu et la nécessité de gouverner cet individu au milieu d’un collectif souverain, l’aliénation totale de chaque individu avec tous ses droits à toute la communauté.

Des principes démocratiques basées sur l’égalité orale et légitime :

« À l’égard de l’égalité, il ne faut pas entendre par ce mot que les degrés de puissance et de richesse soient absolument les mêmes, mais que, quant à la puissance, elle soit au-dessous de toute violence et ne s’exerce jamais qu’en vertu du rang et des lois, et, quant à la richesse, que nul citoyen ne soit assez opulent pour en pouvoir acheter un autre, et nul assez pauvre pour être contraint de se vendre, ce qui suppose, du côté des grands, modération de biens et de crédit, et du côté des petits, modération d’avarice et de convoitise.

Cette égalité, disent-ils, est une chimère de spéculation qui ne peut exister dans la pratique. Mais si l’abus est inévitable, s’ensuit-il qu’il ne faille pas au moins le régler ? C’est précisément parce que la force des choses tend toujours à détruire l’égalité, que la force de la législation doit toujours tendre à la maintenir. »

Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social ou des principes du droit politique, Livre II, chapitre XI « Des divers systèmes de législation »

« On conçoit comment les terres des particuliers réunies et contiguës deviennent le territoire public, et comment le droit de souveraineté s’étendant des sujets au terrain qu’ils occupent devient à la fois réel et personnel ; ce qui met les possesseurs dans une plus grande dépendance et fait de leurs forces mêmes les garants de leur fidélité. Avantage qui ne paraît pas avoir été bien senti des anciens monarques, qui ne s’appelant que rois des Perses, des Scythes, des Macédoniens, semblaient se regarder comme les chefs des hommes plutôt que comme les maîtres du pays. Ceux d’aujourd’hui s’appellent plus habilement rois de France, d’Espagne, d’Angleterre, etc. En tenant ainsi le terrain, ils sont bien sûrs d’en tenir les habitants. »

Jean‐Jacques Rousseau, Du contrat social ou des principes du droit politique, Livre I, chapitre IX « Du domaine réel »

 Ame-nagement-du-territoire1.jpg

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Published by Lucvieri - dans Térritoires-Collectivités
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